RĂ©sumĂ©de Le petit vieux des Batignolles. Un crime vient d’ĂȘtre commis dans le quartier des Batignolles. AnthĂ©nor Pigoreau, un vieil homme riche, est retrouvĂ© assassinĂ©, allongĂ© dans son sang. Sur le plancher, prĂšs de lui, est Ă©crit Ă  la pointe de son doigt ensanglantĂ© « MONIS ». La police n'a pas beaucoup Ă  rĂ©flĂ©chir pour se

ï»żChapitre 12 XII AussitĂŽt sur le trottoir, je n'eus plus qu'une idĂ©e. Ajuster nos flĂ»tes et courir rue du Roi-DorĂ©, arrĂȘter ce Victor, le vrai coupable, bien Ă©videmment. Un mot de monsieur MĂ©chinet tomba comme une douche sur mon enthousiasme. – Et la justice ! me dit-il. Sans un mandat du juge d'instruction, je ne puis rien
 C'est au Palais de Justice qu'il faut courir
 – Mais nous y rencontrerons madame Monistrol, et si elle nous voit, elle fera prĂ©venir son complice
 – Soit, rĂ©pondit monsieur MĂ©chinet, avec une amertume mal dĂ©guisĂ©e, soit !
 le coupable s'Ă©vadera et la forme sera sauvĂ©e
 Cependant, je pourrai prĂ©venir ce danger. Marchons, marchons plus vite. Et de fait, l'espoir du succĂšs lui donnait des jambes de cerf. ArrivĂ© au Palais, il gravit quatre Ă  quatre le raide escalier qui conduit Ă  la galerie des juges d'instruction, et, s'adressant au chef des huissiers, il lui demanda si le magistrat chargĂ© de l'affaire du petit vieux des Batignolles Ă©tait dans son cabinet. – Il y est, rĂ©pondit l'huissier, avec un tĂ©moin, une jeune dame en noir. – C'est bien elle ! me dit mon compagnon. Puis Ă  l'huissier – Vous me connaissez, poursuivit-il
 Vite, donnez-moi de quoi Ă©crire au juge un petit mot que vous lui porterez. L'huissier partit avec le billet, traĂźnant ses chausses sur le carreau poussiĂ©reux, et ne tarda pas Ă  revenir nous annoncer que le juge nous attendait au n° 9. Pour recevoir monsieur MĂ©chinet, le magistrat avait laissĂ© madame Monistrol dans son cabinet, sous la garde de son greffier, et avait empruntĂ© la piĂšce d'un de ses confrĂšres. – Qu'y a-t-il ? demanda-t-il d'un ton qui me permit de mesurer l'abĂźme qui sĂ©pare un juge d'un pauvre agent de la sĂ»retĂ©. BriĂšvement et clairement, monsieur MĂ©chinet exposa nos dĂ©marches, leurs rĂ©sultats et nos espĂ©rances. Faut-il le dire, le magistrat ne sembla guĂšre partager nos convictions. – Mais puisque Monistrol avoue !
 rĂ©pĂ©tait-il avec une obstination qui m'exaspĂ©rait. Cependant, aprĂšs bien des explications – Je vais toujours signer un mandat, dit-il. En possession de cette piĂšce indispensable, monsieur MĂ©chinet s'envola si lestement que je faillis tomber en me prĂ©cipitant Ă  sa suite dans les escaliers
 Un cheval de fiacre ne nous eĂ»t pas suivis
 Je ne sais pas si nous mĂźmes un quart d'heure Ă  nous rendre rue du Roi-DorĂ©. Mais une fois lĂ  – Attention ! me dit monsieur MĂ©chinet. Et c'est de l'air le plus posĂ© qu'il s'engagea dans l'allĂ©e Ă©troite de la maison qui porte le numĂ©ro 23. – Monsieur Victor ? demanda-t-il au concierge. – Au quatriĂšme, la porte Ă  droite dans le corridor. – Est-il chez lui ? – Oui. Monsieur MĂ©chinet fit un pas vers l'escalier, puis semblant se raviser – Il faut que je le rĂ©gale d'une bonne bouteille, ce brave Victor, dit-il au portier
 Chez quel marchand de vin va-t-il, par ici ?
 – Chez celui d'en face. Nous y fĂ»mes d'un saut, et d'un ton d'habituĂ© monsieur MĂ©chinet commanda – Une bouteille, s'il vous plaĂźt, et du bon
 du cachet vert. Ah ! par ma foi ! cette idĂ©e ne me fĂ»t pas venue, en ce temps-lĂ  ! Elle Ă©tait bien simple, pourtant. La bouteille nous ayant Ă©tĂ© apportĂ©e, mon compagnon exhiba le bouchon trouvĂ© chez le sieur Pigoreau, dit AntĂ©nor, et il nous fut aisĂ© de constater l'identitĂ© de la cire. À notre certitude morale, se joignait dĂ©sormais une certitude matĂ©rielle, et c'est d'un doigt assurĂ© que monsieur MĂ©chinet frappa Ă  la porte de Victor. – Entrez ! nous cria une voix bien timbrĂ©e. La clef Ă©tait sur la porte, nous entrĂąmes, et dans une chambre fort propre, j'aperçus un homme d'une trentaine d'annĂ©es, fluet, pĂąle et blond, qui travaillait devant un Ă©tabli. Notre prĂ©sence ne parut pas le troubler. – Que voulez-vous ? demanda-t-il poliment. Monsieur MĂ©chinet s'avança jusqu'Ă  lui, et le saisissant par le bras – Au nom de la loi, dit-il, je t'arrĂȘte ! L'homme devint livide, mais ne baissa pas les yeux. – Vous moquez-vous de moi ?
 dit-il d'un air insolent. Qu'est-ce que j'ai fait ?
 Monsieur MĂ©chinet haussa les Ă©paules. – Ne fais donc pas l'enfant ! rĂ©pondit-il, ton compte est rĂ©glé  On t'a vu sortir de chez le pĂšre AntĂ©nor, et j'ai dans ma poche le bouchon dont tu t'es servi pour empĂȘcher ton poignard de s'Ă©pointer
 Ce fut comme un coup de poing sur la nuque du misĂ©rable
 Il s'Ă©crasa sur sa chaise en bĂ©gayant – Je suis innocent
 – Tu diras cela au juge, fit bonnement monsieur MĂ©chinet, mais je crains bien qu'il ne te croie pas
 Ta complice, la femme Monistrol, a tout avoué  Comme s'il eĂ»t Ă©tĂ© mĂ» par un ressort, Victor se redressa. – C'est impossible !
 s'Ă©cria-t-il. Elle n'a rien su
 – Alors tu as fait le coup tout seul ?
 TrĂšs bien !
 C'est toujours autant de confessĂ©. Puis s'adressant Ă  moi en homme sĂ»r de son fait – Cherchez donc dans les tiroirs, cher monsieur Godeuil, poursuivit monsieur MĂ©chinet, vous y trouverez probablement le poignard de ce joli garçon, et trĂšs certainement les lettres d'amour et le portrait de sa dulcinĂ©e. Un Ă©clair de fureur brilla dans l'Ɠil de l'assassin et ses dents grincĂšrent, mais la puissante carrure et la poigne de fer de monsieur MĂ©chinet Ă©teignirent en lui toute vellĂ©itĂ© de rĂ©sistance. Je trouvai d'ailleurs dans un tiroir de la commode tout ce que mon compagnon m'avait annoncĂ©. Et vingt minutes plus tard, Victor, proprement emballĂ© » – c'est l'expression – dans un fiacre, entre monsieur MĂ©chinet et moi, roulait vers la prĂ©fecture de police. – Quoi, me disais-je, stupĂ©fiĂ© de la simplicitĂ© de la scĂšne, l'arrestation d'un assassin, d'un homme promis Ă  l'Ă©chafaud, ce n'est que cela !
 Je devais plus tard apprendre Ă  mes dĂ©pens qu'il est des criminels plus terribles
 Celui-ci, dĂšs qu'il se vit dans la cellule du dĂ©pĂŽt, se sentant perdu, s'abandonna et nous dit son crime par le menu. Il connaissait, nous dĂ©clara-t-il, de longue date le pĂšre Pigoreau et en Ă©tait connu. Son but, en l'assassinant, Ă©tait surtout de faire retomber sur Monistrol le chĂątiment du crime. VoilĂ  pourquoi il s'Ă©tait habillĂ© comme Monistrol et s'Ă©tait fait suivre de Pluton. Et une fois le vieillard assassinĂ©, il avait eu l'horrible courage de tremper dans le sang le doigt du cadavre pour tracer ces cinq lettres Monis , qui avaient failli perdre un innocent. – Et c'Ă©tait joliment combinĂ©, allez, nous disait-il avec une cynique forfanterie
 Si j'avais rĂ©ussi, je faisais d'une pierre deux coups je me dĂ©barrassais de mon ami Monistrol que je hais et dont je suis jaloux, et j'enrichissais la femme que j'aime
 C'Ă©tait simple et terrible, en effet. – Malheureusement, mon garçon, objecta monsieur MĂ©chinet, tu as perdu la tĂȘte au dernier moment
 Que veux-tu ! on n'est jamais complet !
 Et c'est la main gauche du cadavre que tu as trempĂ©e dans le sang
 D'un bond, Victor se dressa. – Quoi ! s'Ă©cria-t-il, c'est lĂ  ce qui m'a perdu !
 – Juste ! Du geste du gĂ©nie mĂ©connu, le misĂ©rable leva le bras vers le ciel. – Soyez donc artiste ! s'Ă©cria-t-il. Et nous toisant d'un air de pitiĂ©, il ajouta – Le pĂšre Pigoreau Ă©tait gaucher ! Ainsi, c'est Ă  une faute de l'enquĂȘte qu'Ă©tait due la dĂ©couverte si prompte du coupable. Cette leçon ne devait pas ĂȘtre perdue pour moi. Je me la rappelai, par bonheur, dans des circonstances bien autrement dramatiques, que je dirai plus tard. Le lendemain, Monistrol fut mis en libertĂ©. Et comme le juge d'instruction lui reprochait ses aveux mensongers qui avaient exposĂ© la justice Ă  une erreur terrible, il n'en put tirer que ceci – J'aime ma femme, je voulais me sacrifier pour elle, je la croyais coupable
 L'Ă©tait-elle, coupable ? Je le jurerais. On l'arrĂȘta, mais elle fut acquittĂ©e par le jugement qui condamna Victor aux travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©. Monsieur et madame Monistrol tiennent aujourd'hui un dĂ©bit de vins mal famĂ© sur le cours de Vincennes
 L'hĂ©ritage de leur oncle est loin ; ils sont dans une affreuse misĂšre.

RĂ©sumĂ© Chapitre I. En 1850, sont, depuis deux semaines, arrivĂ©s de Plassans, en Provence, Ă  Paris, Auguste Lantier, sa compagne, Gervaise, et deux de leurs fils, Claude et Étienne. Ils s'installent dans le faubourg de la Goutte-d’Or. Descendus d’abord Ă  l’hĂŽtel Montmartre, ils se rĂ©fugient Ă  l’hĂŽtel BoncƓur, un garni misĂ©rable. Comme Lantier, qui est paresseux, infidĂšle Chapitre 5 En attendant que montĂąt la concierge, monsieur MĂ©chinet procĂ©dait Ă  un rapide et sagace examen du théùtre du crime. Mais c'est surtout la serrure de la porte d'entrĂ©e de l'appartement qui attirait son attention. Elle Ă©tait intacte et la clef y jouait sans difficultĂ©. Cette circonstance Ă©cartait absolument l'idĂ©e d'un malfaiteur Ă©tranger s'introduisant de nuit Ă  l'aide de fausses clefs. De mon cĂŽtĂ©, machinalement, ou plutĂŽt inspirĂ© par l'Ă©tonnant instinct qui s'Ă©tait rĂ©vĂ©lĂ© en moi, je venais de ramasser ce bouchon Ă  demi recouvert de cire verte que j'avais remarquĂ© Ă  terre. Il avait servi, et du cĂŽtĂ© de la cire, gardait les traces du tire-bouchon ; mais, de l'autre bout, se voyait une sorte d'entaille assez profonde, produite Ă©videmment par un instrument tranchant et aigu. Soupçonnant l'importance de ma dĂ©couverte, je la communiquai Ă  monsieur MĂ©chinet, et il ne put retenir une exclamation de plaisir. – Enfin ! s'Ă©cria-t-il, nous tenons donc enfin un indice !
 Ce bouchon, c'est l'assassin qui l'a laissĂ© tomber ici
 Il y avait fichĂ© la pointe fragile de l'arme dont il s'est servi. Conclusion l'instrument du meurtre est un poignard Ă  manche fixe, et non un de ces couteaux qui se ferment
 Avec ce bouchon, je suis sĂ»r d'arriver au coupable quel qu'il soit !
 Le commissaire de police achevait sa besogne dans la chambre, nous Ă©tions, monsieur MĂ©chinet et moi, restĂ©s dans le salon, lorsque nous fĂ»mes interrompus par le bruit d'une respiration haletante. Presque aussitĂŽt, se montra la puissante commĂšre que j'avais aperçue dans le vestibule pĂ©rorant au milieu des locataires. C'Ă©tait la portiĂšre, plus rouge, s'il est possible, qu'Ă  notre arrivĂ©e. – Qu'y a-t-il pour votre service, monsieur ? demanda-t-elle Ă  monsieur MĂ©chinet. – Asseyez-vous, madame, rĂ©pondit-il. – Mais, monsieur, c'est que j'ai du monde en bas
 – On vous attendra
 je vous dis de vous asseoir. InterloquĂ©e par le ton de monsieur MĂ©chinet, elle obĂ©it. Alors lui, la fixant de ses terribles petits yeux gris – J'ai besoin de certains renseignements, commença-t-il, et je vais vous interroger. Dans votre intĂ©rĂȘt, je vous conseille de rĂ©pondre sans dĂ©tours. Et d'abord, quel est le nom de ce pauvre bonhomme qui a Ă©tĂ© assassinĂ© ? – Il s'appelait Pigoreau, mon bon monsieur, mais il Ă©tait surtout connu sous le nom d'AntĂ©nor, qu'il avait pris autrefois, comme Ă©tant plus en rapport avec son commerce. – Habitait-il la maison depuis longtemps ? – Depuis huit ans. – OĂč demeurait-il avant ? – Rue Richelieu, oĂč il avait son magasin
 car il avait Ă©tĂ© Ă©tabli, il avait Ă©tĂ© coiffeur, et c'est dans cet Ă©tat qu'il avait gagnĂ© sa fortune. – Il passait donc pour riche ? – J'ai entendu dire Ă  sa niĂšce qu'il ne se laisserait pas couper le cou pour un million. À cet Ă©gard, la prĂ©vention devait ĂȘtre fixĂ©e, puisqu'on avait inventoriĂ© les papiers du pauvre vieux. – Maintenant, poursuivit monsieur MĂ©chinet, quelle espĂšce d'homme Ă©tait ce sieur Pigoreau, dit AntĂ©nor ? – Oh ! la crĂšme des hommes, cher bon monsieur, rĂ©pondit la concierge
 Il Ă©tait bien tracassier, maniaque, grigou comme il n'est pas possible, mais il n'Ă©tait pas fier
 Et si drĂŽle, avec cela !
 On aurait passĂ© ses nuits Ă  l'Ă©couter, quand il Ă©tait en train
 C'est qu'il en savait de ces histoires ! Pensez donc, un ancien coiffeur, qui avait, comme il disait, frisĂ© les plus belles femmes de Paris
 – Comment vivait-il ? – Comme tout le monde
 Comme les gens qui ont des rentes, s'entend, et qui cependant tiennent Ă  leur monnaie. – Pouvez-vous me donner quelques dĂ©tails ? – Oh ! pour cela, je le pense, vu que c'est moi qui avais soin de son mĂ©nage
 Et cela ne me donnait guĂšre de peine, car il faisait presque tout, balayant, Ă©poussetant et frottant lui-mĂȘme
 C'Ă©tait sa manie, quoi ! Donc, tous les jours que le bon Dieu faisait, Ă  midi battant, je lui montais une tasse de chocolat. Il la buvait, il avalait par-dessus un grand verre d'eau, et c'Ă©tait son dĂ©jeuner. AprĂšs il s'habillait, et ça le menait jusqu'Ă  deux heures, car il Ă©tait coquet et soigneux de sa personne plus qu'une mariĂ©e. SitĂŽt parĂ©, il sortait pour se promener dans Paris. À six heures, il s'en allait dĂźner dans une pension bourgeoise, chez les demoiselles Gomet, rue de la Paix. AprĂšs son dĂźner il courait prendre sa demi-tasse et faire sa fine partie au cafĂ© Guerbois
 et Ă  onze heures il rentrait se coucher. Enfin, il n'avait qu'un dĂ©faut, le pauvre bonhomme
 Il Ă©tait portĂ© sur le sexe. MĂȘme souvent, je lui disais À votre Ăąge, n'avez-vous pas de honte !
 » Mais on n'est pas parfait, et on comprend ça d'un ancien parfumeur, qui avait eu dans sa vie des tas de bonnes fortunes
 Un sourire obsĂ©quieux errait sur les lĂšvres de la puissante concierge, mais rien n'Ă©tait capable de dĂ©rider monsieur MĂ©chinet. – Monsieur Pigoreau recevait-il beaucoup de monde ? continua-t-il. – TrĂšs peu
 Je ne voyais guĂšre venir chez lui que son neveu, monsieur Monistrol, Ă  qui, tous les dimanches, il payait Ă  dĂźner chez le pĂšre Lathuile. – Et comment Ă©taient-ils ensemble, l'oncle et le neveu ? – Comme les deux doigts de la main. – Ils n'avaient jamais de discussions ? – Jamais !
 sauf qu'ils Ă©taient toujours Ă  se chamailler Ă  cause de madame Clara. – Qui est cette madame Clara ? – La femme de monsieur Monistrol, donc, une crĂ©ature superbe
 DĂ©funt le pĂšre AntĂ©nor ne pouvait la souffrir. Il disait que son neveu l'aimait trop, cette femme, qu'elle le menait par le bout du nez, et qu'elle lui en faisait voir de toutes les couleurs
 Il prĂ©tendait qu'elle n'aimait pas son mari, qu'elle avait un genre trop relevĂ© pour sa position, et qu'elle finirait par faire des sottises
 MĂȘme, madame Clara et son oncle ont Ă©tĂ© brouillĂ©s, Ă  la fin de l'annĂ©e derniĂšre. Elle voulait que le bonhomme prĂȘtĂąt cent mille francs Ă  monsieur Monistrol pour prendre un fonds de bijoutier au Palais-Royal. Mais il refusa, dĂ©clarant qu'on ferait de sa fortune ce qu'on voudrait, aprĂšs sa mort ; mais que jusque-lĂ , l'ayant gagnĂ©e, il prĂ©tendait la garder et en jouir
 Je croyais que monsieur MĂ©chinet allait insister sur cette circonstance, qui me paraissait trĂšs grave
 point. En vain, je multipliais les signes, il poursuivit – Reste Ă  savoir par qui le crime a Ă©tĂ© dĂ©couvert ? – Par moi, mon bon monsieur, par moi ! gĂ©mit la portiĂšre. Ah ! c'est Ă©pouvantable ! Figurez-vous que ce matin, sur le coup de midi, comme Ă  l'ordinaire, je monte au pĂšre AntĂ©nor son chocolat
 Faisant le mĂ©nage, j'ai une clef de l'appartement
 J'ouvre, j'entre, et qu'est-ce que je vois
 Ah ! mon Dieu !
 Et elle se mit Ă  pousser des cris perçants
 – Cette douleur prouve votre bon cƓur, madame, fit gravement monsieur MĂ©chinet
 Seulement, comme je suis fort pressĂ©, tĂąchez de la maĂźtriser
 Qu'avez-vous pensĂ©, en voyant votre locataire assassinĂ© ?
 – J'ai dit Ă  qui a voulu l'entendre c'est son neveu, le brigand, qui a fait le coup pour hĂ©riter. – D'oĂč vous venait cette certitude ?
 car, enfin, accuser un homme d'un si grand crime, c'est le pousser Ă  l'Ă©chafaud
 – Eh ! monsieur, qui donc serait-ce ?
 Monsieur Monistrol est venu voir son oncle hier soir, et quand il est sorti il Ă©tait prĂšs de minuit
 mĂȘme, lui qui me parle toujours, il ne m'a rien dit ni en arrivant ni en s'en allant
 Et depuis ce moment, jusqu'Ă  celui oĂč j'ai tout dĂ©couvert, personne, j'en suis sĂ»re, n'est montĂ© chez monsieur AntĂ©nor
 Je l'avoue, cette dĂ©position me confondait. NaĂŻf encore, je n'aurais pas eu l'idĂ©e de poursuivre cet interrogatoire. Par bonheur, l'expĂ©rience de monsieur MĂ©chinet Ă©tait grande, et il possĂ©dait Ă  fond cet art si difficile de tirer des tĂ©moins toute la vĂ©ritĂ©. – Ainsi, madame, insista-t-il, vous ĂȘtes certaine que Monistrol est venu hier soir ? – Certaine. – Vous l'avez bien vu, bien reconnu ?
 – Ah ! permettez
 je ne l'ai pas dĂ©visagĂ©. Il a passĂ© trĂšs vite, en tĂąchant de se cacher, comme un brigand qu'il est, et le corridor est mal Ă©clairé  Je bondis, Ă  cette rĂ©ponse d'une incalculable portĂ©e, et m'avançant vers la concierge – S'il en est ainsi, m'Ă©criai-je, comment osez-vous affirmer que vous avez reconnu monsieur Monistrol ? Elle me toisa, et avec un sourire ironique – Si je n'ai pas vu la figure du maĂźtre, rĂ©pondit-elle, j'ai vu le museau du chien
 Comme je le caresse toujours, il est entrĂ© dans ma loge, et j'allais lui donner un os de gigot quand son maĂźtre l'a sifflĂ©. Je regardais monsieur MĂ©chinet, anxieux de savoir ce qu'il pensait de ces rĂ©ponses, mais son visage gardait fidĂšlement le secret de ses impressions. Il ajouta seulement – De quelle race est le chien de monsieur Monistrol ? – C'est un loulou, comme les conducteurs en avaient autrefois, tout noir, avec une tache blanche au-dessus de l'oreille ; on l'appelle Pluton. Monsieur MĂ©chinet se leva. – Vous pouvez vous retirer, dit-il Ă  la portiĂšre, je suis fixĂ©. Et, quand elle fut sortie – Il me paraĂźt impossible, fit-il, que le neveu ne soit pas le coupable. Cependant, les mĂ©decins Ă©taient arrivĂ©s pendant ce long interrogatoire et, quand ils eurent achevĂ© l'autopsie, leur conclusion fut – La mort du sieur Pigoreau a certainement Ă©tĂ© instantanĂ©e. Donc, ce n'est pas lui qui a tracĂ© ces cinq lettres Monis que nous avons vues sur le parquet, prĂšs du cadavre
 Ainsi, je ne m'Ă©tais pas trompĂ©. – Mais si ce n'est pas lui, s'Ă©cria monsieur MĂ©chinet, qui donc est-ce ?
 Monistrol
 VoilĂ  ce qu'on ne me fera jamais entrer dans la cervelle. Et comme le commissaire, ravi de pouvoir enfin aller dĂźner, le raillait de ses perplexitĂ©s ; perplexitĂ©s ridicules, puisque Monistrol avait avouĂ© – Peut-ĂȘtre en effet ne suis-je qu'un imbĂ©cile, dit-il, c'est ce que l'avenir dĂ©cidera
 Et en attendant, venez, mon cher monsieur Godeuil, venez avec moi Ă  la prĂ©fecture
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RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s En France, l’enthousiasme atmosphĂ©rique des annĂ©es 1840 gagna le gouvernement qui, craignant d’ĂȘtre en retard sur une nouvelle rĂ©volution dans les chemins de fer, se dĂ©cida Ă  subventionner un essai officiel du systĂšme. Cet essai fut confiĂ© Ă  la Compagnie du Paris-Saint-Germain, qui construisit une ligne atmosphĂ©rique entre Le Pecq et Saint-Germain-en-Laye. Cette deuxiĂšme partie de l’article raconte l’histoire de cette ligne qui fonctionna Ă  partir de 1847 mais dont l’abandon en 1860 marqua la fin des chemins de fer atmosphĂ©riques en Europe. In France, the atmospheric enthusiasm on the 1840s encouraged the government to finance an official trial of the system, the Ministry of Public Works clearly concerned about keeping abreast of new railway technologies. The trial was carried out by the Paris-Saint-Germain Company, and this second part of the article examines the history of its line built from Le Pecq to Saint-Germain-en-Laye. It was operational from 1847 but its abandon, in 1860, marked the end of the atmospheric caper in de page EntrĂ©es d’index Mots-clĂ©s air comprimĂ©, Alexis Hallette 1788-1846, Charles Vignoles 1793-1875, chemin de fer atmosphĂ©rique, chemin de fer de Kingstown Ă  Dalkey Irlande, chemin de fer de London , chemin de fer de Paris Ă  Saint-Germain-en-Laye, chemin de fer de South Devon, EugĂšne Flachat 1802-1873, FrĂšres Pereire Émile 1800-1875 et Isaac 1806-1880, Isambard Kingdom Brunel 1806-1859, Jacob Samuda 1811-1844, Joseph d’Aguilar Samuda 1813-1885, patrimoine ferroviaire, Samuel Clegg 1781-1861, William Cubitt 1785-1861 Keywords EugĂšne Flachat 1802-1873, Alexis Hallette 1788-1846, atmospheric railway, Charles Vignoles 1793-1875, compressed air, Ireland, Isambard Kingdom Brunel 1806-1859, Jacob Samuda 1811-1844, Joseph d’Aguilar Samuda 1813-1885, Kingstown-Dalkey railway, London , Paris - Saint-Germain-en-Laye railway, Pereire brothers Émile 1800-1875 et Isaac 1806-1880, railway heritage, Samuel Clegg 1781-1861, South Devon railway, William Cubitt 1785-1861Haut de page Texte intĂ©gral Le chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain origines 1 AN F 14 10912/107. 1En mĂȘme temps que ces essais infructueux de Hallette et des autres, une ligne atmosphĂ©rique fut effectivement construite en France, l’extension du Paris-Saint-Germain rĂ©alisĂ©e sous l’égide des frĂšres Pereire et d’EugĂšne Flachat. Le rapport rĂ©digĂ© par l’inspecteur Jacques Mallet Ă  son retour d’Irlande avait conclu, on s’en souvient, que les avantages obtenus sur le chemin de Kingstown Ă  Dalkey, et ceux que le systĂšme paraissait promettre en gĂ©nĂ©ral, suffisaient pour motiver la demande d’un essai. AprĂšs la prĂ©sentation d’un rĂ©sumĂ© du rapport de Mallet, cette question de l’opportunitĂ© d’un essai français du systĂšme fut dĂ©battue le 11 mars 1844 par le Conseil des Ponts et ChaussĂ©es, dans une sĂ©ance prĂ©sidĂ©e par le ministre1. Elle commença par la lecture prĂ©alable de plusieurs lettres dont une, en date du 27 fĂ©vrier, venant de Pierre Arnollet, demandant oĂč en Ă©tait l’étude de son systĂšme de rĂ©servoirs ; une autre, en date du 28 fĂ©vrier, venant de James Bonfil, qui se faisait fort de trouver, pour un essai du systĂšme atmosphĂ©rique, des compagnies sĂ©rieuses susceptibles d’y procĂ©der Ă  leurs seuls risques et pĂ©rils, sans autres avantages que ceux habituellement accordĂ©s pour la construction de chemins de fer Ă  locomotives ; et une autre, en date du 27 fĂ©vrier, envoyĂ©e par le maire de Saint-Germain-en-Laye, demandant qu’une application du systĂšme soit faite sur un chemin de fer qui relierait sa ville Ă  la station du Pecq. Un courrier, signĂ© de G. J., un lecteur assidu », et allant dans le mĂȘme sens, venait d’ailleurs d’ĂȘtre publiĂ© par le Journal des Chemins de Fer dans son numĂ©ro du 20 janvier 1844, suggĂ©rant que ce parcours du Pecq Ă  Saint-Germain prĂ©senterait toutes les conditions souhaitables - fortes pentes et courbes Ă  faibles rayons - pour l’essai apparemment envisagĂ©. En outre, ce moyen permettrait - enfin - d’amener le chemin de fer jusqu’au cƓur de la ville. 2 BOULET, François. Les Pereire et l’arrivĂ©e du chemin de fer au travers des dĂ©bats saint-germanois. ... 3 Un banquet d’inauguration fut organisĂ© Ă  Saint-Germain pour la reine Marie-AmĂ©lie et sa famille, le ... 4 En fait, dans la pensĂ©e qui avait prĂ©sidĂ© Ă  la fondation du chemin de Saint-Germain, d’aprĂšs Émile ... 5 D’aprĂšs les dĂ©penses relatives Ă  l’établissement de la ligne, prĂ©sentĂ©es Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de ... 6 BREANT, Adolphe et REBIERE, Julien. Notice historique, statistique et biographique sur ... 7 Le chĂąteau, Ă  cette Ă©poque, ne comptait pas parmi les attractions touristiques, servant jusqu’en 18 ... 8 Selon le Journal des Chemins de Fer, 26 octobre 1844. Les voyageurs devaient dĂ©bourser 25 centimes ... 9 Il s’agit ici de la circulation de Paris jusqu’au Pecq, sans comptabiliser les voyageurs descendus ... 10 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de la Compagnie du Chemin de fer de ... 11 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire de la Compagnie de Saint-Germain, 8 novembre 1844, reproduite dan ... 2Sachant qu’Émile Pereire rĂ©sidait parfois Ă  Saint-Germain-en Laye, dont il fut conseiller municipal de 1845 Ă  18472, on peut avoir l’impression ici d’ĂȘtre devant une campagne concertĂ©e, prĂ©parant le terrain en faveur d’un essai par la compagnie du chemin de fer de Paris Ă  Saint-Germain, dont les intĂ©rĂȘts coĂŻncidaient avec ceux de la ville. MalgrĂ© son nom, cette premiĂšre ligne de voyageurs en France, autorisĂ©e par la loi du 9 juillet 1835, royalement inaugurĂ©e le 24 aoĂ»t 18373 et conçue en grande partie - mais pas uniquement4 - pour populariser le chemin de fer auprĂšs du public de la capitale, s’arrĂȘtait en fait Ă  la Seine, dans le hameau du Pecq sur la rive droite du fleuve. Ce point d’arrivĂ©e, Ă©tabli conformĂ©ment au cahier des charges de la compagnie, fut dotĂ© d’une gare terminus qui coĂ»ta deux fois plus cher que l’embarcadĂšre parisien provisoirement Ă©tabli place de l’Europe5. Mais il laissait en attente les derniers petits kilomĂštres du trajet pour accĂ©der au plateau de Saint-Germain et Ă  ses diverses attractions les promenades en forĂȘt ou le long de la Terrasse - d’oĂč on pouvait jouir de la plus belle vue qui existe en Europe et dans l’univers mĂȘme, si on calcule les souvenirs historiques qu’elle dĂ©ploie6 » -, l’hĂŽtel-restaurant du Pavillon Henri IV et, une fois par an, Ă  la fin de l’étĂ©, la fĂȘte des Loges7. Une telle montĂ©e aurait demandĂ© des rampes que la science ferroviaire en gĂ©nĂ©ral, et l’administration des Ponts et ChaussĂ©es en particulier, considĂ©raient alors comme trop raides pour les locomotives. Les voyageurs n’ayant pas le courage de monter Ă  pied par les escaliers Ă©taient transportĂ©s par des voitures omnibus, subventionnĂ©es par la Compagnie Ă  hauteur de 30 000 F par an8. Mais, pour ces promeneurs parisiens, pour la municipalitĂ© et les habitants de Saint-Germain et pour de nombreux partisans du chemin de fer, cette situation inachevĂ©e Ă©tait peu satisfaisante. DĂšs 1840, d’ailleurs, avec la disparition de l’attrait de la nouveautĂ© et de la griserie inĂ©dite de la vitesse, le nombre de voyages de promenade commençait Ă  dĂ©cliner de maniĂšre sensible 812 170 voyageurs en 1840, comparĂ© Ă  1 109 474 en 18389, la circulation se maintenant toutefois, et se dĂ©veloppant mĂȘme, aux stations intermĂ©diaires d’AsniĂšres, Clichy, Nanterre et Chatou10. À dater de l’ouverture en mai 1843 du chemin de fer de Rouen, quittant Ă  Colombes la ligne du Saint-Germain mais partageant avec celle-ci la nouvelle gare de Saint-Lazare moyennant un pĂ©age de 55 centimes par voyageur, la compagnie des Pereire enregistra une chute encore plus dramatique du nombre de ses voyageurs 449 707 en 1844, perdant ceux qui jusqu’alors se rendaient au Pecq pour prendre les bateaux Ă  vapeur desservant quotidiennement la vallĂ©e de la Seine en direction de Rouen et Le Havre. DĂšs 1839, avant tout essai de son systĂšme en Angleterre, Samuel Clegg avait visitĂ© la nouvelle ligne avec les Pereire, leur proposant un essai atmosphĂ©rique en vraie grandeur pour le complĂ©ment nĂ©cessaire jusqu’à la terrasse. Cette mĂȘme proposition fut renouvelĂ©e, quelque temps aprĂšs, par Joseph Samuda, mais dĂ©clinĂ©e alors en raison du montant Ă©levĂ© des dĂ©penses qu’une telle rĂ©alisation aurait occasionnĂ©es, aux seuls frais de la compagnie11. 12 Les passages Ă  niveau ne prĂ©sentaient aucune difficultĂ© pratique sur des lignes exploitĂ©es par des ... 13 Charles-Joseph Minard fut chargĂ© des cours de chemin de fer ouverts Ă  l’École d’application des Pon ... 3Le 11 mars 1844, le Conseil des Ponts et ChaussĂ©es fut appelĂ© Ă  donner son avis sur l’opportunitĂ© d’un essai officiel du systĂšme atmosphĂ©rique. Mallet prĂ©conisa d’emblĂ©e un essai assez important, susceptible d’apporter une rĂ©ponse dĂ©finitive Ă  toutes les questions se rattachant Ă  l’exploitation d’une longue ligne changement de voie, passages Ă  niveau12, stations, montĂ©es et descentes rapides. Pour Mallet, cet essai Ă©tait urgent si la nouvelle forme de propulsion devait l’emporter sur l’ancienne, il fallait en faire la preuve trĂšs rapidement, pour que les autres chemins de fer en construction pussent s’y convertir sans tarder. Mais les membres du Conseil ne partageaient pas tous l’enthousiasme atmosphĂ©rique du rapporteur. Discutant ses calculs quant Ă  la dĂ©pense comparative des deux systĂšmes, et soulignant en particulier l’inconvĂ©nient de l’intermittence de la marche des machines fixes, l’inspecteur divisionnaire Minard13 pensait au contraire qu’une application sur une ligne courte, de cinq kilomĂštres, tout au plus, avec des pentes de 2,5 Ă  3 cm par mĂštre, et encore dans des conditions diffĂ©rentes de celles de la ligne irlandaise, suffirait largement. Comme localitĂ©s susceptibles de se prĂȘter Ă  cet essai, il mentionne l’embranchement devant relier la ville de Reims Ă  la ligne de Strasbourg ou, encore, la continuation du chemin du Pecq jusqu’à Saint-Germain. Quant Ă  l’essai du systĂšme sur une grande ligne, pourquoi ne pas le laisser aux Anglais, qui, disait-on, se disposaient Ă  le tenter ? Enfin, si l’État consentait Ă  prendre Ă  sa charge les risques d’un tel essai, comment pourrait-il par la suite repousser les demandes analogues venant d’autres inventeurs comme Claude Arnoux ou Alexis Hallette ? Ici encore, selon Minard, il convenait d’imiter la rĂ©serve du gouvernement anglais qui ne venait que trĂšs rarement en aide aux inventeurs et seulement quand il s’agissait d’entreprises d’un succĂšs non douteux. En fin de compte, le Conseil vota en faveur du principe d’un essai du systĂšme, mais laissĂ© aux risques et pĂ©rils d’une compagnie privĂ©e, agissant avec ou sans une subvention du TrĂ©sor. Sur ce dernier point, deux inspecteurs gĂ©nĂ©raux, Kermaingant et Vauvilliers, demandĂšrent que leur opposition formelle Ă  toute subvention de l’État soit consignĂ©e dans le procĂšs-verbal de la rĂ©union. 14 Celui-ci est reproduit dans VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire ... 4Le 8 juillet 1844, quelques jours aprĂšs les Ă©changes atmosphĂ©riques au sujet du chemin de fer de Paris Ă  Strasbourg, le ministre, passant outre les rĂ©ticences ainsi exprimĂ©es au sein du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es, dĂ©posa un projet de loi tendant Ă  l’ouverture d’un crĂ©dit pris sur le budget de son ministĂšre pour 1844, en vue d’un essai pratique du systĂšme du chemin de fer atmosphĂ©rique en France. Dans son exposĂ© des motifs14, Dumon Ă©voque tout d’abord la question des pentes faibles et des courbes Ă  grand rayon qu’exige la locomotive, et Ă  laquelle le nouveau systĂšme semblait apporter une rĂ©ponse, promettant, dĂšs lors, d’amener les bienfaits des chemins de fer sur des points du territoire oĂč la hauteur des montagnes et les sinuositĂ©s des vallĂ©es faisaient Ă  leur exĂ©cution des obstacles trĂšs difficiles Ă  surmonter. Sans rentrer dans des dĂ©tails sur le fonctionnement du systĂšme atmosphĂ©rique, il insiste sur le fait qu’il fait disparaĂźtre la machine locomotive, principale cause des accidents. Mais ce nouveau systĂšme peut-il rĂ©ellement tenir toutes ses promesses ? Est-ce qu’on est assurĂ© que le vide se maintiendra ? N’a-t-on pas Ă  craindre des fuites d’air Ă  travers les joints des parties du tube propulseur et par le jeu des soupapes ? Le passage d’une voie Ă  une autre voie, d’un tube Ă  un autre tube, sera-t-il facile ? Quelle sera, en dĂ©finitive, la dĂ©pense de ce nouveau procĂ©dĂ©, et n’est-il pas susceptible de quelques perfectionnements ? » Ici, il cite les changements importants rĂ©cemment proposĂ©s par M. Hallette, l’un de nos plus habiles constructeurs », ce qui lui permet de dire qu’à cĂŽtĂ© du systĂšme anglais, nous avons aussi le systĂšme français. » Ce sont de tels perfectionnements, d’ailleurs, qui le dĂ©terminent Ă  ne pas s’en tenir aux essais faits en Angleterre Il n’est pas convenable que la France reste en arriĂšre dans cette carriĂšre de la science ; elle ne doit pas attendre, elle doit donner la lumiĂšre. » Pour l’expĂ©rience envisagĂ©e, le ministre pense qu’un chemin de quatre kilomĂštres serait appropriĂ©, et qu’une somme de 1 800 000 F devrait suffire pour solder les dĂ©penses de son Ă©tablissement. Il ne fixe pas de maniĂšre positive l’emplacement de l’essai, mentionnant comme possibilitĂ© une section de la ligne de Chartres qui, pour monter sur le plateau de Satory aprĂšs Versailles, doit franchir un dĂ©nivelĂ© de 63 m sur une distance de quatre kilomĂštres. Mais il exprime toutefois le dĂ©sir que l’essai puisse avoir lieu aux portes de la capitale, sous les yeux des savants qui y rĂ©sident, et qui pourront venir l’examiner en dĂ©tail ». 15 Ce rapport, publiĂ© par le Journal des Chemins de Fer dans son numĂ©ro du 20 juillet 1844, est repris ... 16 Brevet du 19 juin 1844, par MM. Pecqueur, Bontemps et Zambaux, pour plusieurs systĂšmes de chemins ... 17 Notons ici que ce rapport d’Arago, comme celui de Mallet, fut intĂ©gralement traduit en langue angla ... 18 Journal des Chemins de Fer, 10 aoĂ»t 1844. 5C’est Ă  François Arago, le savant le plus en vue de la chambre, et le plus acquis d’ailleurs aux alternatives ferroviaires qui florissaient Ă  l’époque, que revint, le 16 juillet 1844, la responsabilitĂ© du rapport fait au nom de la commission chargĂ©e d’examiner le projet de loi ministĂ©riel15. Commençant par un cours de physique sur la pression de l’atmosphĂšre, puis retraçant Ă  son tour l’histoire de son application aux transports - Medhurst toujours danois, Vallance, Pinkus, Clegg et Samuda -, Arago donne une description de la soupape de ces derniers, telle qu’elle avait Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©e avec succĂšs Ă  Wormwood Scrubs et en Irlande, puis passe Ă  une description tout aussi dĂ©taillĂ©e de la soupape de notre ingĂ©nieux compatriote », M. Hallette d’Arras. Il mentionne aussi un troisiĂšme systĂšme alors en lice, celui de M. Pecqueur16, fonctionnant non pas Ă  la pression atmosphĂ©rique mais Ă  l’air comprimĂ©, et substituant cette force Ă  celle de la vapeur d’eau dans des locomotives ordinaires, grĂące Ă  un tube placĂ© entre les rails et servant de rĂ©servoir indĂ©fini ». L’air y serait comprimĂ© Ă  quatre ou cinq atmosphĂšres par des machines fixes Ă©tablies de distance en distance le long de la voie, Ă  l’instar du systĂšme Ă  vide du chemin de fer atmosphĂ©rique. Cette invention n’avait encore vu aucun essai en grand, mais l’échantillon construit dans les ateliers de Pecqueur, rue Neuve-Popincourt Ă  Paris, avait vivement impressionnĂ© Arago et les membres de la commission, surtout dans les dĂ©tails des tuyaux et des soupapes qui devaient permettre Ă  la machine locomotive de s’alimenter en marche. Si l’on ne consacre pas une petite somme Ă  l’étude de ce nouveau systĂšme de propulsion, demande Arago, ne court-on pas le risque, comme cela n’est que trop souvent arrivĂ©, de voir une belle, une trĂšs ingĂ©nieuse invention française revenir par l’étranger ? AprĂšs une allusion Ă  la catastrophe du 8 mai 1842, il constate l’absence Ă  peu prĂšs complĂšte, dans les chemins atmosphĂ©riques, de tout danger deux convois ne sauraient ĂȘtre engagĂ©s sur le mĂȘme tuyau et marcher Ă  la rencontre l’un de l’autre et la tige du piston reliant la premiĂšre voiture au tube empĂȘcherait tout dĂ©raillement. Arago termine donc son rapport en soutenant le projet de loi ministĂ©riel et en faisant sa propre suggestion quant au lieu Ă  retenir pour le chemin d’essai, Ă  savoir un chemin d’une douzaine de kilomĂštres de longueur sur la berge droite du canal de l’Ourcq. En descendant du chemin de halage dans la plaine et en remontant ensuite sur le chemin pour gravir le pont de Sevran, un tel chemin d’essai pourrait comprendre les nĂ©cessaires pentes et contre-pentes, faciles Ă  combiner avec des courbes et contre-courbes. De plus, annonce-t-il, la compagnie des canaux s’est engagĂ©e auprĂšs de la commission Ă  reprendre, au prix d’un million de francs, les travaux et le matĂ©riel d’un tel chemin d’épreuve, Ă©ventuellement utilisables pour ses services de navigation et des voiries. Mais, en fin de compte, suivant un amendement de derniĂšre minute proposĂ© par Legrand, le projet de loi se limita au seul principe de la subvention, en laissant les options ouvertes l’essai pourrait ĂȘtre fait soit directement par l’État, soit par une compagnie, Ă  ses risques et pĂ©rils, moyennant une subvention de tout ou partie de la somme de 1 800 000 F ; et le lieu d’essai serait dĂ©signĂ© ultĂ©rieurement par une ordonnance royale17. AdoptĂ© quelques jours aprĂšs par la Chambre des Pairs, oĂč certains regrettaient qu’une somme plus importante n’eĂ»t pas Ă©tĂ© prĂ©vue, permettant l’épreuve simultanĂ©e de deux systĂšmes Ă  la rarĂ©faction de l’air Samuda et Hallette et d’un troisiĂšme Ă  sa compression Pecqueur, le projet devint loi avec la signature royale le 5 aoĂ»t 1844. Le Journal des Chemins de Fer regrettait aussi qu’un crĂ©dit plus important n’eĂ»t pas Ă©tĂ© demandĂ© si le seul systĂšme essayĂ© ne s’avĂ©rait qu’un demi-succĂšs, il faudrait de nouvelles expĂ©rimentations, qui tripleraient la dĂ©pense de temps c’est le cas, ou jamais, de dire avec nos voisins d’outre-Manche, time is money ; le temps c’est de l’argent18. » 19 Ce programme est publiĂ© dans le Journal des Chemins de Fer du 14 septembre 1844. 6Les 17 et 18 aoĂ»t 1844, sans trop tarder, la section des chemins de fer du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es arrĂȘta le programme des expĂ©riences Ă  faire sur le chemin d’essai projetĂ©. Selon ce programme, la ligne devait avoir une longueur de 15 Ă  16 km et comporter des courbes et contre-courbes de 300 m de rayon. Une premiĂšre partie de la ligne devait prĂ©senter des dĂ©clivitĂ©s dĂ©jĂ  adoptĂ©es pour des lignes desservies par des locomotives, c’est-Ă -dire avec 8 ou 9 millimĂštres par mĂštre d’inclinaison au plus. Une seconde partie, de deux Ă  trois kilomĂštres de longueur, prĂ©senterait une dĂ©clivitĂ© d’entre deux et trois centimĂštres par mĂštre. Pour l’exploitation, cette ligne comprendrait des stations ordinaires et des stations de premier ordre, des passages Ă  niveau et des croisements de voie. Elle devait satisfaire Ă  tous les mouvements d’un chemin de fer ordinaire en ce qui concernait les voyageurs, les bagages, les marchandises, les bestiaux, le transport des voitures de poste, de roulage et de messageries. Pour ce qui Ă©tait de la soupape, la compagnie aurait le choix entre le systĂšme de Clegg et Samuda et celui de Hallette, mais, dans le cas oĂč elle adopterait le systĂšme anglais, elle serait tenue d’exĂ©cuter sur deux kilomĂštres de longueur au moins, le systĂšme français, en mettant celui-ci dans des circonstances aussi semblables que possibles Ă  celles oĂč se trouverait le systĂšme anglais. Le systĂšme Pecqueur devait ĂȘtre essayĂ© sur un plan inclinĂ© de deux Ă  trois centimĂštres par mĂštre et sur une longueur de 500 m. Des expĂ©riences gĂ©nĂ©rales porteraient ensuite sur les limites d’action des machines fixes ; la vitesse de propagation, le degrĂ© d’intensitĂ© et la conservation du vide ; les rentrĂ©es ou sorties d’air ; les frottements de diffĂ©rents genres ; les changements de voie ; les soupapes d’entrĂ©e et de sortie ; le passage d’un tube Ă  un autre ; la modĂ©ration de la vitesse dans la descente des pentes ; et, enfin, les dĂ©penses premiĂšres et les dĂ©penses d’exploitation et de traction19. 20 Voir RATCLIFFE, Barrie Origins of the Paris - Saint-Germain Railway, et The Building of the P ... 21 Explications du ministre donnĂ©es aux membres du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es dans sa sĂ©ance du 2 ... 22 Le texte de cette convention est annexĂ© Ă  l’ordonnance royale du 2 novembre 1844, Bulletin des Lois... 7À plusieurs Ă©gards, dans la forte montĂ©e sur deux ou trois kilomĂštres, par exemple, ce programme paraĂźt taillĂ© sur mesure pour l’extension de la ligne de Saint-Germain. Émile Pereire, s’adressant aux actionnaires de la compagnie le 8 novembre 1844, prĂ©cise que dĂšs qu’il avait Ă©tĂ© question d’un essai du systĂšme atmosphĂ©rique en France, des ouvertures nous [avaient] Ă©tĂ© faites pour son application au prolongement de notre chemin. » Elles venaient peut-ĂȘtre du sous-secrĂ©taire Alexis Legrand, qui avait soutenu le chemin de Paris Ă  Saint-Germain dĂšs l’origine et qui entretenait de bons rapports avec les Pereire20. En effet, autant qu’un essai purement scientifique du systĂšme et l’expĂ©rimentation de diffĂ©rents types de soupape, ou encore une nouvelle confirmation des avantages de la propulsion atmosphĂ©rique dans sa facilitĂ© Ă  gravir des rampes et Ă  supprimer les risques de dĂ©raillement et d’incendie, points sur lesquels la ligne de Kingstown Ă  Dalkey pouvait dĂ©jĂ  paraĂźtre assez probante, le ministre des Travaux publics tenait Ă  faire une expĂ©rience industrielle et commerciale, testant de maniĂšre opĂ©rationnelle, sur un chemin dĂ©jĂ  en exploitation, les changements de tuyau, le service des stations intermĂ©diaires, les passages Ă  niveau et, enfin, les possibilitĂ©s de passer facilement de l’emploi du systĂšme atmosphĂ©rique Ă  l’emploi des locomotives21. Pour un tel essai industriel, par une compagnie dĂ©jĂ  constituĂ©e, dotĂ©e d’ateliers et dirigĂ©e par un personnel expĂ©rimentĂ©, susceptible en outre d’entreprendre l’essai aux portes de la capitale, il n’avait guĂšre l’embarras du choix. Que l’initiative ait Ă©manĂ© de la ville de Saint-Germain, soucieuse de sa propre desserte, du ministĂšre, voulant des bases solides pour l’expĂ©rience, ou de la direction de la compagnie, intĂ©ressĂ©e Ă©galement Ă  la desserte de la ville mais dĂ©sireuse aussi, peut-ĂȘtre, de conforter sa position Ă  l’avant-garde de la construction ferroviaire française, les pourparlers entre ces deux derniĂšres parties aboutirent assez rapidement Ă  une entente, formalisĂ©e dans une convention signĂ©e le 10 septembre 184422. Figure 1 Profil en long du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain depuis l’embranchement jusqu’à la place du chĂąteau, avec coupes sur les deux formats de tube propulseur proposĂ©s. Gravure par Dulos d’aprĂšs Adolphe Masson, Ă©ditĂ©e par L. Mathias Augustin, 15 quai Malaquais, Paris, 1845. Archives nationales F/14 11171. © Archives nationales. 8Aux termes de celle-ci, la compagnie, reprĂ©sentĂ©e par Adolphe d’Eichthal, prĂ©sident du conseil d’administration et Émile Pereire, directeur, s’engageait donc Ă  Ă©tablir un chemin de fer atmosphĂ©rique entre la station de Nanterre, situĂ©e Ă  11,7 km de l’embarcadĂšre parisien, et le plateau de Saint-Germain. Sur la premiĂšre partie de ce chemin, Ă  partir de Nanterre, oĂč le profil Ă©tait sensiblement Ă  niveau, un tube atmosphĂ©rique d’environ cinq kilomĂštres Ă©tait prĂ©vu, installĂ© entre les rails de l’une des deux voies existantes. Ensuite, partant d’un embranchement situĂ© vers l’extrĂ©mitĂ© du bois du VĂ©sinet, Ă  1,5 km avant l’arrivĂ©e au Pecq, une voie entiĂšrement nouvelle, s’inflĂ©chissant par une courbe Ă  droite pour traverser la Seine, s’élĂšverait ensuite sur le plateau pour rattraper un dĂ©nivelĂ© total de 58 m. La rampe aurait ici une pente moyenne de 2,5 cm par mĂštre, s’élevant progressivement vers le haut pour atteindre 3,5 cm par mĂštre. Par cette nouvelle extension, le tube propulseur, initialement prĂ©vu sur environ 3,3 km de longueur, amĂšnerait les convois jusqu’au plateau et au cƓur de la ville fig. n° 1. Suivant les termes de la convention, et sauf cas de force majeure dont l’administration serait juge, la premiĂšre partie du chemin devait ĂȘtre terminĂ©e dans un dĂ©lai de six mois et la seconde, entre Le Pecq et le plateau, en dix-huit mois. D’aprĂšs l’article 2 de la convention, et suivant l’avis de la section des chemins de fer du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es, la compagnie avait le choix entre le procĂ©dĂ© de Clegg et Samuda et celui de Hallette. Dans le cas oĂč le premier serait adoptĂ©, elle devait exĂ©cuter au moins un kilomĂštre suivant le procĂ©dĂ© Hallette, mais sous condition que dans un dĂ©lai de six mois aprĂšs l’approbation officielle de la convention, l’inventeur ait pu faire lui-mĂȘme, et toujours Ă  ses propres frais, une expĂ©rience de son invention mĂ©ritant la satisfaction de l’administration. La compagnie devait Ă©galement mettre Ă  la disposition de Pecqueur une longueur de voie de 400 m avec une machine locomotive et les wagons dont il pourrait avoir besoin. AprĂšs l’achĂšvement des travaux, et sous la surveillance de commissaires nommĂ©s par l’administration, la compagnie serait tenue de faire les diffĂ©rentes expĂ©riences demandĂ©es, expĂ©riences ne devant pas durer plus d’un mois. En cas de succĂšs de l’essai, la convention rĂ©servait Ă  la compagnie la facilitĂ© d’étendre le systĂšme atmosphĂ©rique en direction de Paris, jusqu’à l’embranchement, Ă  Colombes, du chemin de Rouen. Si, au contraire, dans un dĂ©lai de six mois aprĂšs l’ouverture de la circulation, la compagnie reconnaissait que le service Ă©tait trop onĂ©reux, elle aurait le droit de reprendre l’exploitation de la ligne avec des locomotives, sauf pour la section entre Le Pecq et le plateau de Saint-Germain, oĂč le ministĂšre dĂ©terminerait le mode de traction qui pourrait ĂȘtre autorisĂ© pour remplacer le systĂšme atmosphĂ©rique. 9En contrepartie de ces engagements, le ministre, au nom de l’État, allouait Ă  la compagnie la quasi-totalitĂ© de la subvention votĂ©e par les chambres - 1 790 000 F, livrĂ©s en cinq acomptes -, censĂ©e ĂȘtre Ă©gale Ă  la moitiĂ© de la dĂ©pense totale de construction du chemin de fer, y compris les gares et les stations, les tubes, les machines fixes, les appareils pneumatiques et leurs accessoires, ainsi que les allocations aux propriĂ©taires des brevets pour leur exploitation. L’article 12 de la convention prĂ©cisait que cette subvention consentie par l’État ne serait pas rĂ©duite en raison d’une autre subvention, offerte par la ville de Saint-Germain. 23 BOULET, François. Les Pereire et l’arrivĂ©e du chemin de fer au travers des dĂ©bats saint-germanois. ... 10En effet, le 7 septembre 1844, aprĂšs avoir entendu une prĂ©sentation du projet par Émile Pereire, le conseil municipal avait votĂ©, spontanĂ©ment », sa propre subvention de 200 000 F, payable en dix annuitĂ©s, un Ă©norme sacrifice », autorisĂ© par le ministre de l’IntĂ©rieur le 3 octobre. Le 21 septembre 1844, Pereire Ă©tait de nouveau devant le conseil municipal pour donner cette fois-ci son avis quant Ă  l’emplacement du nouveau dĂ©barcadĂšre. Certains conseillers souhaitaient voir celui-ci vers le sud de la ville auprĂšs de son centre commercial, mais, citant le prĂ©cĂ©dent Ă  ses yeux malheureux de la gare d’arrivĂ©e de la compagnie de Versailles Rive droite, Pereire insista sur l’implantation de celle de Saint-Germain au plus prĂšs du chĂąteau23. 24 VILBACK, Alphonse Renaud de. Chemins de fer atmosphĂ©riques, extraits du Moniteur industriel, 7 juil ... 25 Courrier de la compagnie de Rouen enregistrĂ© Ă  l’administration des Ponts et ChaussĂ©es le 17 septem ... 11Entre temps, la teneur de la convention entre le ministĂšre et la compagnie du Saint-Germain s’était Ă©bruitĂ©e, occasionnant un certain Ă©moi dans les milieux ferroviaires et de nombreux commentaires dĂ©favorables. Pour Renaud de Vilback, observateur parfaitement acquis Ă  la cause atmosphĂ©rique, et plus particuliĂšrement au systĂšme français - l’invention de M. Hallette peut, et doit, selon nous, remettre la France au premier rang, lui rendre sa place qu’elle a perdue en fait de chemin de fer » -, l’application du traitĂ© avec la compagnie du Saint-Germain, en dehors d’un pont de plus jetĂ© sur la Seine, n’aurait comme rĂ©sultat que, pour Ă©tudier le systĂšme Clegg et Samuda, l’on ne sera plus obligĂ© de faire le voyage en Irlande d’ici Ă  quinze ou dix-huit mois, il suffira d’aller Ă  Saint-Germain. Cette facilitĂ© n’est pas trop chĂšrement acquise au prix d’un million huit cent mille francs !24 » La convention provoqua aussi des rĂ©clamations trĂšs vives de la part de la compagnie du chemin de fer de Rouen25. Celle-ci craignait qu’une fois parvenue sur le plateau, la compagnie des Pereire ne poussĂąt vers l’ouest ses rails, ou ses services omnibus, crĂ©ant une concurrence pour la clientĂšle des localitĂ©s comme Poissy, Meulan et Mantes, concurrence dĂ©loyalement soutenue par l’État dans son octroi de la subvention de 1 790 000 F. La protestation de la compagnie de Rouen fut renvoyĂ©e Ă  l'examen par le Conseil d’État mais, le 30 septembre et de nouveau le 31 octobre, celui-ci confirma l’approbation de la convention entre l’État et la compagnie du Saint-Germain, ouvrant la voie Ă  son homologation officielle par une ordonnance royale, signĂ©e le 2 novembre 1844. 26 Selon Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil, qui le cite trĂšs abondamment, le Journal des Chemins de ... 27 Journal des Chemins de Fer, 14 et 21 septembre et 5 et 26 octobre 1844. La couverture des quais de ... 12Pendant tout ce temps, les rĂ©clamations de la compagnie de Rouen Ă©taient relayĂ©es par le Journal des Chemins de Fer qui, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, se montrait favorable aux intĂ©rĂȘts de cette compagnie aux capitaux en grande partie anglais26. DĂ©nonçant une nĂ©gociation menĂ©e avec secret et habiletĂ©, le journal demandait jusqu’à quel point la convention Ă©tait rĂ©guliĂšre. La mesure Ă©tait une violation flagrante sinon de la lettre de la loi, du moins de son esprit et des intentions des lĂ©gislateurs. L’expĂ©rience ne signifierait rien et le lieu Ă©tait mal choisi. Outre le projet du canal de l’Ourcq ou l’association du systĂšme atmosphĂ©rique avec celui de Claude Arnoux sur la ligne de Sceaux, il y avait bien d’autres propositions plus avantageuses un embranchement du chemin de Rouen vers Elbeuf ou encore, si l’argument de l’éloignement de Paris Ă©tait vraiment Ă  prendre au sĂ©rieux, une proposition de faire le chemin d’expĂ©rience sur les glacis des fortifications, premier fragment d’un chemin de ceinture qui joindrait tous les embarcadĂšres parisiens. Dans toute autre circonstance, observait le Journal, la compagnie du chemin de fer de Saint-Germain se serait estimĂ©e heureuse d’obtenir l’autorisation, pure et simple, de continuer sa ligne jusqu’à la terrasse du chĂąteau. Non seulement on lui donne cette permission sans qu’elle la demande, mais on lui procure encore, Ă  titre de pur don, plus de la moitiĂ© de la somme qu’elle eut dĂ©pensĂ©e en tout Ă©tat de cause. » Non sans perfidie, le Journal se permettait ici un conseil Ă  la compagnie Au lieu de dĂ©penser deux millions pour le chemin d’essai, elle devrait dĂ©penser quelques centaines de mille francs pour terminer et couvrir sa gare de Paris ; elle attirerait par ce moyen quelques voyageurs, et diminuerait ses dĂ©penses de matĂ©riel ; ses voyageurs et ses voitures ne seraient plus exposĂ©s Ă  l’ardeur du soleil ou Ă  la pluie27. » 13Le Journal croyait savoir aussi que la compagnie du Saint-Germain se proposait d’employer le systĂšme anglais, dĂ©cision qui, en effet, semble dĂ©jĂ  avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e, et qui fut annoncĂ©e aux actionnaires lors de leur assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 17 mars 1845 D’aprĂšs un examen trĂšs approfondi de nos ingĂ©nieurs, et la constatation des rĂ©sultats obtenus en Angleterre, nous faisons Ă©tablir les tubes d’aprĂšs le systĂšme de MM. Clegg et Samuda, qui est appliquĂ© sur le chemin de Kingstown Ă  Dalkey et en cours d’exĂ©cution sur les lignes de Londres Ă  Croydon et d’Exeter Ă  Plymouth. » Mais quid, dĂšs lors, du systĂšme français de M. Hallette ? D’aprĂšs l’article 2 de la convention du 20 septembre 1844, la compagnie devait lui offrir des facilitĂ©s rĂ©elles d’expĂ©rimentation, sous rĂ©serve que l’administration ait Ă©tĂ© satisfaite de l’état d’avancement des essais Ă  Arras. Cette question fut dĂ©battue par le Conseil des Ponts et ChaussĂ©es dans sa sĂ©ance du 7 juillet 1845, Ă  la suite du rapport de Mallet concluant, comme nous l’avons vu, aux avantages des lĂšvres pneumatiques. Notant que l’inventeur avait bien fait son essai dans le temps voulu, c’est-Ă -dire dans un dĂ©lai de moins de six mois aprĂšs l’homologation de l’accord avec la compagnie du Saint-Germain, Mallet croyait que cet essai fait Ă  Arras Ă©tait en effet suffisamment satisfaisant pour motiver l’exĂ©cution de l’article 2. Mais il reconnaissait en mĂȘme temps qu’en suivant Ă  la lettre les prescriptions de la convention on verrait, d’un cĂŽtĂ©, la compagnie faisant Ă  contre cƓur une expĂ©rience coĂ»teuse dont elle n’attend rien, et de l’autre, M. Hallette assistant, impuissant pour l’empĂȘcher, Ă  l’enterrement de son systĂšme. » Mise au vote, la question - l’expĂ©rience faite Ă  Arras du procĂ©dĂ© dont M. Hallette est l’inventeur est-elle assez satisfaisante pour qu’il y ait lieu d'exĂ©cuter l'article 2 de la convention annexĂ©e Ă  la loi du 2 novembre 1844 » - reçut huit voix affirmatives, quatre nĂ©gatives et cinq abstentions. Mais, en fin de compte, et nonobstant cet avis majoritairement favorable, l’article 2 de la convention ne reçut aucune application, ni pour le systĂšme Hallette, ni en ce qui concernait celui de Pecqueur. 28 DĂ©bats des 19 et 20 juin 1845, transcrits dans CALLITE, Anne. La construction du matĂ©riel roulant f ... 14Dans la sĂ©ance de la Chambre des dĂ©putĂ©s du 20 juin 1845, consacrĂ©e Ă  la discussion du budget du ministĂšre des Travaux publics, François Arago, en tant que rapporteur de la loi du 5 aoĂ»t 1844, revint sur la convention avec le Saint-Germain, estimant que les conditions lĂ©onines » imposĂ©es Ă  Hallette pour que son systĂšme puisse ĂȘtre essayĂ© n’était pas en accord avec l’esprit de la loi. Pourtant, et selon l’opinion de William Cubitt, ingĂ©nieur habile et faisant autoritĂ© en pareille matiĂšre, ce systĂšme paraissait trĂšs digne d’ĂȘtre essayĂ©. D’aprĂšs l’exposĂ© des motifs du ministre lui-mĂȘme, la loi devait permettre un essai comparatif, sur deux voies diffĂ©rentes, des systĂšmes français et anglais. Mais, face aux idĂ©es prĂ©conçues d’ingĂ©nieurs trĂšs habiles attachĂ©s Ă  la compagnie du Saint-Germain », cette Ă©preuve comparative paraissait oubliĂ©e et la subvention votĂ©e par les chambres Ă©tait surtout absorbĂ©e par la construction d’un nouveau pont sur la Seine. LĂ , le ministre rĂ©torqua qu’Arago Ă©tait un savant cĂ©lĂšbre tandis que lui Ă©tait administrateur Il [Arago] veut des expĂ©riences scientifiques, pour l’avancement de la science ; je veux l’avancement de la construction des chemins de fer28. » Le chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain construction 29 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire de la Compagnie de Saint-Germain, 8 novembre 1844, reproduite dan ... 30 Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaa ... 15Et, Ă  cette date, en juin 1845, la construction de la nouvelle ligne montant Ă  Saint-Germain Ă©tait, en effet, assez bien avancĂ©e. Lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire de la compagnie du 8 novembre 1844, la direction avait reçu l’approbation unanime des actionnaires pour la convention signĂ©e avec le ministre et homologuĂ©e par l’ordonnance du 2 novembre. L’ingĂ©nieur Charles Vignoles, rĂ©vĂ©la Émile Pereire, venait de visiter le tracĂ© du plan inclinĂ© de Saint-Germain, n’hĂ©sitant pas Ă  dĂ©clarer que nul point en France n’était mieux placĂ© pour mettre en Ă©vidence les avantages de ce nouveau procĂ©dĂ©29 ». Le dĂ©lai imposĂ© par l’examen en Conseil d’État des rĂ©clamations de la compagnie de Rouen avait Ă©tĂ© mis Ă  profit pour une Ă©tude plus dĂ©taillĂ©e du tracĂ© du chemin entre le bois du VĂ©sinet et le plateau, traversant une partie de la forĂȘt de Saint-Germain. Les premiers plans et un mĂ©moire descriptif de cette Ă©tude furent transmis Ă  l’administration des Ponts et ChaussĂ©es le 13 novembre30. Dans sa haute sollicitude pour tous les intĂ©rĂȘts publics, annonça Pereire, le Roi, aprĂšs s’ĂȘtre fait rendre compte de nos plans et de nos Ă©tudes, a bien voulu nous accorder l’autorisation de placer notre chemin dans cette partie des domaines de la Couronne. » Enfin, les ingĂ©nieurs de la compagnie avaient pu dresser un devis global pour les travaux rĂ©sultant de la convention, s’élevant Ă  environ quatre millions de francs, dont un million pour l’achat et la pose de l’appareillage atmosphĂ©rique et trois pour l’acquisition des terrains et les travaux d’art et de terrassement. DĂ©duction faite de la subvention de l’État, une somme de 2 200 000 F restait donc Ă  rĂ©gler avec les ressources propres de la compagnie, l’annuitĂ© de 20 000 F, payable pendant dix ans par la ville de Saint-Germain, ne venant qu’en attĂ©nuation des charges rĂ©sultant des travaux. 31 ApprouvĂ©e par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires du 1er mars 1845, cette augmentation du capital ... 32 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires du Saint-Germain, 11 dĂ©cembre 1844, reproduite dans VILLEDEUIL, ... 16ConvoquĂ©e le 11 dĂ©cembre 1844, une nouvelle assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale apprit l’intention du conseil d’administration de procĂ©der Ă  l’émission de six mille actions nouvelles, pour porter le capital social de la compagnie de six Ă  neuf millions de francs, augmentation nĂ©cessaire surtout pour pourvoir aux dĂ©penses de l’essai atmosphĂ©rique mais aussi pour couvrir celles des travaux d’agrandissement et d’amĂ©lioration de la gare Saint-Lazare31. Soumis Ă  l’assemblĂ©e, le plan indiquant le tracĂ© du chemin atmosphĂ©rique dans Saint-Germain et, en particulier, la situation avantageuse de la gare d’arrivĂ©e, venait de recevoir l’approbation du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es fig. n° 2. GrĂące Ă  l’empressement de l’intendant gĂ©nĂ©ral de la liste civile, les terrains sur lesquels les travaux devaient ĂȘtre entrepris Ă©taient dĂ©jĂ  mis Ă  la disposition de la compagnie Les arbres sont abattus sur toute la longueur du tracĂ© dans le bois du VĂ©sinet, et des puits d’extraction ont Ă©tĂ© ouverts dans la forĂȘt de Saint-Germain pour reconnaĂźtre la nature du terrain et pour commencer la galerie souterraine qui doit servir de passage au chemin sous la terrasse ; les marchĂ©s se prĂ©parent et toutes les mesures sont prises pour imprimer la plus grande activitĂ© aux travaux dĂšs que la saison le permettra32. » Figure 2 TracĂ© du chemin de fer atmosphĂ©rique entre Le Pecq et Saint-Germain, traversant le Bois du VĂ©sinet, la Terrasse et la ForĂȘt de St Germain et arrivant par le Parterre sur la Place du chĂąteau, plan signĂ© par l’ingĂ©nieur des domaines de la couronne et datĂ© du 7 dĂ©cembre 1844. Ce plan ne montre pas encore l’emplacement de la station d’arrivĂ©e du chemin de fer en face du chĂąteau. Archives nationales, F/14 10337 2 N° 1 © Archives nationales. 33 AN F 14 10912/108 ; un plan, datĂ© du 7 dĂ©cembre 1844 fig. 52, signĂ© par l’ingĂ©nieur des domaines ... 17Pour cette partie du chemin Ă  construire entre le bois du VĂ©sinet et le plateau de Saint-Germain, prĂ©sentant un dĂ©veloppement total de 3 733 m, le projet soumis par Émile Pereire et EugĂšne Flachat avait en effet reçu l’approbation du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es dans sa sĂ©ance du 2 dĂ©cembre 1844, suivant le rapport d’une commission composĂ©e de Kermaingant, Le Masson et Robinot33. Le Conseil put noter dĂ©jĂ , Ă  cette occasion, quelques entorses faites au programme Ă©tabli au mois d’aoĂ»t par sa section des chemins de fer. Ainsi, afin de rester dans les conditions les plus favorables d’une bonne exploitation », la compagnie n’admettait pas dans le tracĂ© des courbes infĂ©rieures Ă  500 m de rayon, le programme ayant pourtant prĂ©vu des courbes de moins de 300 m. Le tracĂ© ne comprenait pas non plus de pentes et rampes alternatives mais, ici, Legrand vint Ă  la dĂ©fense de la compagnie en arguant que le retour, en descendant du plateau, serait l’équivalent d’un profil en pente et contre-pente successives. Pour le mĂȘme motif de bonne exploitation », la nouvelle voie projetĂ©e ne comprenait aucun passage Ă  niveau, ce dispositif, Ă©galement rĂ©clamĂ© par le programme, Ă©tant rĂ©servĂ© Ă  la partie du chemin en plaine, vers Nanterre. Une discussion eut lieu quant au point d’arrivĂ©e Ă  Saint-Germain, oĂč la compagnie s’était rĂ©solue Ă  placer son dĂ©barcadĂšre Ă  huit mĂštres en contrebas du sol, permettant de passer sous le niveau des avenues voisines sans changer l’aspect gĂ©nĂ©ral du parterre devant la façade du chĂąteau. Cette position, approuvĂ©e par le Conseil en dĂ©pit de l’opposition de quatre de ses membres, permettait en outre de diminuer d’autant le dĂ©nivelĂ© total Ă  racheter et, par consĂ©quent, l’importance des travaux d’art Ă  exĂ©cuter pour la traversĂ©e du fleuve. De surcroĂźt, selon l’un des membres du Conseil favorable Ă  cette disposition, la tranchĂ©e faisant suite Ă  la gare et Ă  la percĂ©e souterraine de la terrasse servirait la ville de Saint-Germain, qui pourrait mieux se dĂ©barrasser des eaux infectes qui nuisaient Ă  ses abords et Ă  la forĂȘt voisine
 34 BOULET, François. Les Pereire et l’arrivĂ©e du chemin de fer au travers des dĂ©bats saint-germanois. ... 18AprĂšs ce premier feu vert du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es, la Compagnie put nĂ©gocier l’acquisition des parcelles pour l’installation du dĂ©barcadĂšre, signant un contrat avec la ville le 16 janvier 1845 qui mit Ă  la charge de celle-ci les travaux d’abaissement du niveau de la place, ainsi que la fourniture d’eau pour la machine Ă  vapeur34. Le 14 avril 1845, le Conseil donna son approbation aux projets des ouvrages d’art de la ligne comportant, rive droite, deux ponts pour le passage des routes, un pont sur deux bras de la Seine, un viaduc suivi d’un tunnel sous la terrasse de Saint-Germain, une tranchĂ©e dans la forĂȘt et un deuxiĂšme souterrain avant la gare. Le Conseil fit quelques retouches Ă  ces projets en prĂ©cisant par exemple la largeur et la hauteur des chemins de halage sous le pont et en demandant l’amĂ©nagement de trottoirs garnis de garde-corps en charpente pour les gens de pied » empruntant le pont et le viaduc. Quant Ă  la gare d’arrivĂ©e, il demanda, pour l’accĂšs au parterre, la crĂ©ation d’un passage de douze mĂštres de large entre le fossĂ© du chĂąteau et le bĂątiment de la gare. Le 21 avril, enfin, aprĂšs consultation sur place des ingĂ©nieurs de la navigation et des mariniers concernĂ©s, le Conseil approuva le projet dĂ©finitif du pont sur la Seine et l’orientation de ses piles. 35 ETIENNE, Ch. Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, Notice descriptive des travaux d’art et ... 36 Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et app ... 19Avant tout dĂ©ploiement de l’appareillage atmosphĂ©rique, la construction du chemin de fer nĂ©cessitait la rĂ©alisation d’une succession assez spectaculaire d’ouvrages d’art, concentrĂ©e sur un parcours de moins de quatre kilomĂštres35. Comme on l’a vu, Ă  partir de l’embranchement dans le bois du VĂ©sinet, le tracĂ© de la nouvelle ligne dĂ©crivait vers le nord une forme parabolique, motivĂ©e Ă  la fois par la configuration du terrain et par le nouveau systĂšme de propulsion. Pour monter sur la colline oĂč Ă©tait implantĂ©e la ville, placĂ©e perpendiculairement Ă  l’arrivĂ©e de la ligne existante, la poursuite de celle-ci en ligne droite aurait requis un pont et un viaduc de proportions trop gigantesques et d’une pente encore trop abrupte, tandis que le tracĂ© en courbe amĂ©nageait une pente progressive et permettait en mĂȘme temps au pont de passer en ligne droite par l’üle de la CorbiĂšre. RĂ©unies par un remblai de cinquante mĂštres de long traversant l’üle, les deux parties du pont Ă©taient rĂ©alisĂ©es en bois, sur le modĂšle du pont d’AsniĂšres, les six arches, de 31 m d’ouverture, s’appuyant sur des piles en maçonnerie fondĂ©es chacune sur 150 pieux. Le viaduc, construit en moellons et meuliĂšre et comportant vingt arches mesurant 11,9 m entre les piles et d’une hauteur moyenne de 18 m, chacune Ă©galement fondĂ©e sur des pieux et un massif de bĂ©ton encaissĂ© dans des palplanches fig. n° 3. La voie se poursuivait ensuite par une courbe de mille mĂštres de rayon, Ă  laquelle succĂ©dait une section sur remblai formant une tangente de mille mĂštres de longueur, avec l’inclinaison, maximale, de 3,5 cm par mĂštre. Comme l’expliquait Flachat dans une note publiĂ©e par Armengaud36, cette courbe parabolique, avec sa rampe croissante au fur et Ă  mesure qu’elle s’approchait de Saint-Germain, convenait au systĂšme atmosphĂ©rique dans lequel, selon l’expĂ©rience, le vide dans le tube de propulsion devenait de plus en plus parfait en se rapprochant des machines aspirantes d’une part, la longueur de la soupape par laquelle s’effectuaient d’inĂ©vitables rentrĂ©es d’air allait diminuant ; d’autre part, la quantitĂ© d’air rarĂ©fiĂ© poussĂ©e dans le tube devant le piston formait un volume de moins en moins considĂ©rable Ă  absorber par les pompes. Celles-ci Ă©taient abritĂ©es dans un grand bĂątiment Ă©difiĂ© sur le bord de la terrasse aprĂšs le passage des voies dans un souterrain de 305 m, creusĂ© sous la terrasse, et une tranchĂ©e de 380 m dans la forĂȘt. Ensuite, sur un palier horizontal de 180 m, passant par un second souterrain de 95 m, la voie arrivait en gare. Figure 3 Arche du viaduc du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain en construction. L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 37 L’Illustration, 29 novembre 1845. Flachat s’était entourĂ©, pour ce chantier considĂ©rable, d’une Ă©qu ... 38 Journal des Chemins de Fer, 9 aoĂ»t 1845. 39 Journal des Chemins de Fer, 26 avril et 4 octobre 1845 et 11 avril 1846. 40 L’Illustration, 29 novembre 1845. 20ConfiĂ©s Ă  l’entrepreneur Peaucellier fils et conduits par EugĂšne Flachat avec la science d’un vieil ingĂ©nieur et l’ardeur d’un jeune capitaine de l’armĂ©e industrielle37 », ces travaux, commencĂ©s en avril 1845, furent menĂ©s bon train, suivis de prĂšs par la presse et par l’administration. Le 5 aoĂ»t, Flachat accueillit les ministres de l’IntĂ©rieur et des Travaux publics, accompagnĂ©s par Legrand, pour une visite du chantier, les emmenant, Ă  la lumiĂšre de torches, Ă  travers la galerie souterraine percĂ©e sous la terrasse38. MalgrĂ© son hostilitĂ© toute libĂ©rale au projet, le Journal des Chemins de Fer ne pouvait qu’admirer les travaux d’art. En ce qui concernait le dĂ©barcadĂšre, remarqua-t-il, Il n’existe certainement pas en France une gare de chemin de fer situĂ©e dans des conditions aussi avantageuses et dans une aussi magnifique exposition. » Quant au viaduc, il prĂ©sente l’aspect le plus imposant, d’une remarquable simplicitĂ© et d’une Ă©conomie trĂšs sensible. » Dans l’ensemble, selon le journal, les travaux d’art du chemin atmosphĂ©rique pouvaient ĂȘtre citĂ©s comme des modĂšles d’élĂ©gance et de lĂ©gĂšretĂ©, n’excluant en aucune façon une soliditĂ© rigoureuse
 le souterrain et le viaduc prĂ©sentent un aspect extrĂȘmement pittoresque et ils ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s avec un soin remarquable39. » L’Illustration, pour sa part, notant l’état d’avancement des bĂątiments Ă©levĂ©s Ă  Nanterre et Ă  Chatou pour abriter les machines fixes de cette partie du chemin, Ă©tait particuliĂšrement admirative des cheminĂ©es, de grande hauteur pour crĂ©er un tirage puissant dans les foyers Elles mĂ©ritent Ă  elles seules l’approbation des connaisseurs et leur aspect, au point de vue industriel, est vraiment monumental. On peut regretter que les lignes du paysage soient coupĂ©es par ces Ă©normes obĂ©lisques en briques rouges, mais nous ne faisons pas fonction d’artiste en ce moment et nous trouvons d’ailleurs que les grandes constructions de l’industrie ont aussi leur poĂ©sie40. » Figure 4 Emplacement du nouveau dĂ©barcadĂšre Ă  Saint-Germain, en face de l’ancien chĂąteau royal. DĂ©tail d’un plan gravĂ© par Dulos d’aprĂšs Adolphe Masson, Ă©ditĂ© par L. Mathias Augustin, 15 quai Malaquais, Paris, 1845. Archives nationales F/14 11171. © Archives nationales. 41 Celle-ci ne montre pas le cadran d’horloge au-dessus de l’entrĂ©e de la gare, attestĂ© par des photog ... 42 Voir ZIRMI, Tiphaine. Alfred Armand 1805-1886, un architecte collectionneur. ThĂšse de l’École des ... 21Le 20 dĂ©cembre 1845, le Journal des Chemins de Fer annonça que la nouvelle gare de Saint-Germain Ă©tait presque achevĂ©e, prĂȘte Ă  recevoir son ornementation intĂ©rieure et sa couverture en fer. De plan rectangulaire, avec une avancĂ©e en demi-rotonde vers la ville, ce bĂątiment abritait une grande salle des pas perdus et des salles d’attente fig. n° 4. Avec ses hautes baies vitrĂ©es en plein cintre sĂ©parĂ©es par des pilastres et son entrĂ©e flanquĂ©e de colonnes Ă  chapiteaux ioniques, son apparence pouvait l’apparenter - chĂąteau oblige ? - Ă  une orangerie. Le bĂątiment s’élevait de plain-pied sur la place, des escaliers descendant vers les quais situĂ©s sept mĂštres plus bas. MontrĂ©e par une gravure dans L’Illustration du 29 aoĂ»t 184641 fig. n° 5, la gare Ă©tait l’Ɠuvre d’Alfred Armand, entrĂ© au service de la compagnie en 1836, sans doute grĂące Ă  son ami l’ingĂ©nieur Émile Clapeyron, pour devenir ensuite l’architecte attitrĂ© des Pereire dans toutes leurs entreprises ferroviaires, immobiliĂšres et privĂ©es42. Figure 5 DĂ©barcadĂšre du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain. Noter, Ă  droite du bĂątiment, des ouvriers du chantier en train de dĂ©placer une section du tube de propulsion, et, au fond Ă  droite, le bĂątiment des machines avec sa cheminĂ©e. L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 22Auteur dĂ©jĂ , donc, de la gare du Pecq, de l’embarcadĂšre provisoire de la place de l’Europe et de la premiĂšre gare dĂ©finitive de Saint-Lazare, son nom, assez curieusement, ne semble pas ĂȘtre citĂ© dans les textes contemporains, qui n’oublient pas, pourtant, de mentionner celui du fournisseur de la couverture de l’édifice Joly d’Argenteuil. 23Le 18 mars 1846, dans son rapport Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie, Émile Pereire put ainsi informer les actionnaires que les travaux d’art entre l’embranchement du bois du VĂ©sinet et l’esplanade du chĂąteau Ă©taient en cours d’achĂšvement sur la premiĂšre partie du chemin, du bois jusqu’au pont sur la Seine, la pose des voies Ă©tait dĂ©jĂ  en cours d’exĂ©cution ; le viaduc aussi Ă©tait prĂȘt Ă  recevoir le ballast et les voies ; s’il restait encore quelque 75 m Ă  dĂ©blayer dans la tranchĂ©e de la forĂȘt, le souterrain du parterre et la gare de Saint-Germain Ă©taient Ă©galement terminĂ©s. L’ensemble de nos travaux a Ă©tĂ© dirigĂ© par M. EugĂšne Flachat, qui s’est acquittĂ© de la tĂąche que le Conseil lui avait confiĂ©e avec autant de talent que d’activitĂ©. » fig. n° 6. Enfin, quant au succĂšs dĂ©finitif du systĂšme atmosphĂ©rique, les actionnaires pouvaient puiser une sĂ©curitĂ© nouvelle dans les rĂ©sultats produits par la mise en service rĂ©gulier, depuis janvier, du chemin de fer de Croydon Notre compagnie a pu appliquer Ă  son profit les donnĂ©es de cette intĂ©ressante expĂ©rience. » Figure 6 EugĂšne Flachat s’adresse aux membres du conseil d’administration d’une compagnie ferroviaire. L’un des quatre bas-reliefs sur le socle du monument Ă©rigĂ© 1897 en l’honneur de l’ingĂ©nieur, initiateur du gĂ©nie civil en France », boulevard Pereire, Paris XVIIe arrondissement, sculpteur Alfred Boucher. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 24Les nouvelles, cependant, n’étaient pas toutes aussi positives. Les dĂ©penses d’établissement du chemin s’élevaient dĂ©jĂ , au 31 dĂ©cembre 1845, Ă  1 973 594 F, et la compagnie n’avait encore reçu que 200 000 F sur les 1 790 000 dus par l’État. Enfin, la fabrication des tubes de propulsion, commandĂ©s aux premiers Ă©tablissements mĂ©tallurgiques » du pays, avait rencontrĂ© des difficultĂ©s. De fait, aucune section de tube n’était encore livrĂ©e. Face Ă  ce retard, la compagnie s’était rĂ©solue Ă  diviser l’expĂ©rience du systĂšme atmosphĂ©rique en deux parties, concentrant ses efforts d’abord sur l’établissement d’une circulation rĂ©guliĂšre Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la ligne franchissant la rampe d’accĂšs Ă  la gare de Saint-Germain depuis le bois du VĂ©sinet. C’était, Ă  vrai dire, la seule partie vraiment importante de l’expĂ©rience. La seconde section, sur le chemin de niveau entre Nanterre et Le VĂ©sinet, Ă©tait proche dans ses conditions du chemin de Croydon Ă  Londres ; d’un intĂ©rĂȘt scientifique secondaire, elle pouvait venir plus tard. 43 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de la Compagnie du Saint-Germain, 8 mars 1844, citĂ© par VILLEDE ... 25Pour ce qui Ă©tait de la conception et de la mise en Ɠuvre de l’appareillage atmosphĂ©rique, Flachat, comme nous l’avons vu, avait pu effectuer en 1844 une visite d’étude d’un mois en Irlande, oĂč il rencontra les directeurs du Kingstown-Dalkey, et en Angleterre, oĂč il eut des contacts avec Brunel et Cubitt. En France, il put profiter des conseils de Charles Vignoles, ainsi que de l’ingĂ©nieur Émile Clapeyron, membre de l’équipe ayant conçu la premiĂšre partie de la ligne de Paris au Pecq. Comme le prĂ©cise Pereire, bien que rentrĂ© au service de l’État pour la partie mĂ©canique du chemin de fer du Nord, Clapeyron reste attachĂ© Ă  notre compagnie non seulement en qualitĂ© de conseil mais encore et surtout par le lien de rapports que douze annĂ©es de travaux exĂ©cutĂ©s avec son concours ont Ă©troitement cimentĂ©s43 ». Flachat bĂ©nĂ©ficia Ă©galement des derniĂšres amĂ©liorations apportĂ©es Ă  leur systĂšme par Clegg et les Samuda, Ă  la suite de son application depuis un an sur la ligne irlandaise. Ces amĂ©liorations - notamment un projet pour la construction d’un piston disposĂ© de maniĂšre Ă  se dĂ©placer dans les tubes du petit comme du grand diamĂštre et Ă  passer sans interruption de l’un Ă  l’autre - furent rĂ©sumĂ©es dans le brevet d’importation et de perfectionnement de quinze ans demandĂ© en France le 31 octobre 1844, toujours au nom de James Bonfil. C’était ce brevet qu’exploita la compagnie du Saint-Germain fig. n° 7, n° 8. Figure 7 Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, voie, soupapes et wagon directeur. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 9. © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. Figure 8 Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, wagon directeur. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 10. © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. 44 La coĂŻncidence chronologique entre les deux initiatives est frappante au mois de dĂ©cembre 1844, p ... 45 Voir d’AUCLAIR, Alain. Les ingĂ©nieurs et l’équipement de la France, EugĂšne Flachat 1802-1873. Le ... 46 Brunel avait des relations Ă©pistolaires avec Adolphe d’Eichthal, mais, dans les photocopies de docu ... 47 Journal des Chemins de Fer, 12 septembre 1846. 26Ainsi, Flachat se lança-t-il dans ses travaux atmosphĂ©riques avec les mĂȘmes acquis, et, apparemment, le mĂȘme optimisme que Brunel sur le South Devon, oĂč les travaux se trouvaient alors dans un Ă©tat d’avancement tout Ă  fait comparable44. Les deux hommes se connaissaient de longue date, Flachat ayant rencontrĂ© le pĂšre et le fils Ă  l’occasion de leurs travaux sur le tunnel sous la Tamise45. On ne sait pas si, dans leurs entreprises atmosphĂ©riques respectives, il y eut des collaborations et des Ă©changes techniques directs, une certaine Ă©mulation ou mĂȘme, peut-ĂȘtre, une sorte de rivalitĂ© trans-Manche46. Nous savons, en revanche, par le Journal des Chemins de Fer, que Brunel visita le chantier de Saint-Germain en septembre 1846, vraisemblablement sur le chemin de retour d’un nouveau voyage en Italie pour le projet de ligne avortĂ© entre GĂȘnes et Turin M. Brunel a examinĂ© lundi dernier, avec M. Samuda, qui se trouvait Ă  Paris, les travaux du chemin de fer atmosphĂ©rique en construction Ă  Saint-Germain ; il est entrĂ© dans les plus grands dĂ©tails. Ces messieurs ont adressĂ© Ă  M. EugĂšne Flachat leurs fĂ©licitations pour le soin et l’habiletĂ© qu’il a dĂ©ployĂ©s dans l’exĂ©cution si dĂ©licate de ce bel appareil. L’expĂ©rience qui va ĂȘtre faite Ă  Saint-Germain a paru de la plus grande importance, parce qu’elle s’applique Ă  l’une des plus graves difficultĂ©s qui puissent se rencontrer dans le tracĂ© des chemins de fer. Ils ont manifestĂ© l’espoir qu’à l’aide des fortes proportions du tube placĂ© sur la rampe, la vitesse des convois ne serait pas ralentie et que si le point de dĂ©part de ce tube Ă©tait placĂ© Ă  une distance telle que la rampe pĂ»t ĂȘtre abordĂ©e Ă  une bonne vitesse, les convois les plus lourds des jours de grand service pourraient la franchir avec une assez grande cĂ©lĂ©ritĂ© pour que le temps du parcours de Paris Ă  Saint-Germain soit Ă©gal Ă  celui qu’on met aujourd’hui pour arriver au Pecq47. » Figure 9 Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, machines horizontales motrices. Figure 1 Plan gĂ©nĂ©ral vu en dessus montrant les deux machines accouplĂ©es et leur transmission de mouvement. Figure 2 Coupe verticale de l’une des machines et sa pompe. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 12. © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. 48 Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et app ... 49 Il s’agissait, d’aprĂšs les relevĂ©s mensuels de la compagnie sur le mouvement des voyageurs et le po ... 27À la diffĂ©rence de la ligne de Brunel dans le Devon, toutefois, l’extension du Saint-Germain n’avait pas pour ambition d’établir une circulation atmosphĂ©rique dans les deux sens, se contentant de reproduire - et de parfaire - l’expĂ©rience de Dalkey, c’est-Ă -dire avec une montĂ©e atmosphĂ©rique et un retour par gravitĂ©. D’ailleurs, selon Armengaud, Ă  Saint-Germain, on a copiĂ© exactement le systĂšme irlandais48. » Mais, si ces deux lignes Ă©taient de longueur presque identique - 2 177 m Ă  Dalkey et 2 171 m en France -, la pente Ă  Saint-Germain, de 2,5 cm en moyenne mais s’élevant Ă  3,5 cm par mĂštre vers la terrasse, Ă©tait bien plus importante que celle de Dalkey, qui Ă©tait de 1,75 cm par mĂštre en moyenne. DĂšs lors, et en fonction d’une vitesse dĂ©sirĂ©e de 16 Ă  17 m par seconde pour un train de 55 tonnes49, Flachat calcula qu’un tube de propulsion de 38 cm de diamĂštre, type Dalkey, conviendrait pour la partie du chemin en plaine entre Nanterre et le bois du VĂ©sinet, mais que la rampe montant Ă  Saint-Germain nĂ©cessiterait un tube de plus forte proportion, de 63 cm de diamĂštre. C’était lĂ  une innovation assez majeure par rapport aux lignes anglaises et irlandaise, requĂ©rant une soupape d’entrĂ©e spĂ©ciale et, surtout, des pompes de plus grande capacitĂ© mues par des machines fixes plus puissantes fig. n° 9. 50 Rappelons ici l’expĂ©rience acquise par Flachat dans la conception de machines soufflantes - auxquel ... 51 Sur les Ă©tablissements Meyer et Cie, fondĂ©s Ă  Mulhouse en 1835 et devenus en 1844 l’un des Ă©t ... 28Pour celles-ci, la compagnie fit appel Ă  trois constructeurs diffĂ©rents, chacun travaillant d’aprĂšs des plans d’ensemble Ă©tudiĂ©s par Flachat lui-mĂȘme50. La machine fixe de Chatou, de 200 chevaux, fut commandĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© John Cockerill, de Seraing, prĂšs de LiĂšge en Belgique fig. n° 10, n° 11, celle de Nanterre, Ă©galement de 200 chevaux, Ă  la sociĂ©tĂ© Meyer de Mulhouse51 et celle de Saint-Germain, de 400 chevaux, Ă  l’entreprise d’Alfred Hallette d’Arras. Figure 10 Chemin de fer atmosphĂ©rique, machines horizontales motrices Saint-Germain. L’ensemble de la machine de Chatou, montĂ©e sur son massif de maçonnerie. Dessin conservĂ© dans le portefeuille des machines du CNAM Inventaire, Armengaud aĂźnĂ©. © MusĂ©e des arts et mĂ©tiers. Figure 11 Chemin de fer atmosphĂ©rique, machines horizontales motrices Saint-Germain. DĂ©tail du cylindre de la machine de Chatou. Dessin conservĂ© dans le portefeuille des machines du CNAM Inventaire, Armengaud aĂźnĂ©. © MusĂ©e des arts et mĂ©tiers. 52 HypothĂšse de Jacques Payen pour qui cette installation Ă  Saint-Germain, destinĂ©e Ă  renflouer l’entr ... 29Il est possible de voir dans cette derniĂšre commande un geste de compensation aprĂšs le refus, par la compagnie, de toute expĂ©rimentation de la soupape de Hallette pĂšre52. L’installation exĂ©cutĂ©e par le fils Ă  Saint-Germain comportait en fait deux machines parallĂšles et indĂ©pendantes, agissant sur deux machines pneumatiques distinctes. Chaque machine Ă  vapeur Ă©tait composĂ©e de deux grands cylindres placĂ©s horizontalement sur un fort massif en pierre de taille formant Ă©tage. GuidĂ© par des glissiĂšres, le mouvement des pistons - une course de 2,20 m - se rĂ©unissait par leurs bielles respectives Ă  un arbre de couche unique portant un volant de cinq mĂštres de diamĂštre et, au centre, une roue dentĂ©e de vingt dents. CalĂ©e sur un autre arbre transversal, parallĂšle au premier, une seconde roue dentĂ©e, de cinq mĂštres de diamĂštre et munie de cent dents, s’engrenait avec la premiĂšre fig. n° 12. Figure 12 Chemin de fer atmosphĂ©rique, machines horizontales motrices Saint-Germain. DĂ©tail des engrenages de la machine de Chatou. Dessin conservĂ© dans le portefeuille des machines du CNAM Inventaire, Armengaud aĂźnĂ©. © MusĂ©e des arts et mĂ©tiers. 30Le second arbre, placĂ© au-delĂ  du bord du massif, Ă©tait soutenu par un fort bĂąti en fonte dont les colonnes prenaient appui sur le sol infĂ©rieur de la salle. Aux extrĂ©mitĂ©s de ce second arbre, des manivelles s’articulaient avec une bielle verticale transmettant le mouvement aux pistons des deux cylindres pneumatiques, placĂ©s verticalement en contrebas du massif. Ces pompes, de 2,52 m de diamĂštre chacune, Ă©taient Ă  double effet, Ă©puisant l’air Ă  chaque mouvement du piston, dont la course Ă©tait de deux mĂštres. Elles Ă©taient surmontĂ©es d’une plate-forme de circulation et entourĂ©es chacune d’une chemise en tĂŽle Ă  l’intĂ©rieur de laquelle circulait de l’eau froide afin de rafraĂźchir le mĂ©tal, qui s’échauffait avec la dilatation de l’air aspirĂ© du tube. Les quatre corps de pompe, travaillant ensemble, pouvaient Ă©puiser huit mĂštres cubes d’air Ă  la seconde, calculĂ©s pour produire le vide dans le tube de propulsion sur un parcours de 5 200 m, jusqu’à Chatou, et maintenir ce vide pendant l’ascension du train. 53 FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire ... 54 Une description dĂ©taillĂ©e des machines, accompagnant la planche, est donnĂ©e par Armengaud AĂźnĂ©, Che ... 55 Pompe Ă  Ă©puiser l’air dans le tube du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, dessin de P. ... 56 Sur ces machines verticales Ă  mouvement direct les pistons de la pompe Ă  air sont liĂ©s directement ... 57 Baude, Louis-Alphonse. Note sur le chemin de fer atmosphĂ©rique de South-Devon Devonshire en Angle ... 31Cette brĂšve description de l’installation Ă  Saint-Germain peut donner une idĂ©e de son gigantisme, qui impressionnait, justement, tous les observateurs Le Moniteur Universel du 22 fĂ©vrier 1847, par exemple, qui dĂ©crit l’immense bĂątiment en pierres, briques et roches meuliĂšres, dominant le plateau de la forĂȘt, un de ces asiles de l’industrie moderne, avec ses longues cheminĂ©es obĂ©liscales, puis lĂ -dessous de vastes fourneaux comme l’imagination peut seule en supposer, des feux titanesques vomissant la flamme par toutes les bouches, d’immenses cylindres agitant horizontalement leurs gigantesques arbres de fer, un bruit qui laisse bien derriĂšre lui tous ceux que produisent les pompes Ă  feu connues, et au milieu de ce fracas Ă©tourdissant, de ces roues larges comme des arcs de triomphe, de ces chaĂźnes s’enroulant, de ces leviers tombant et se relevant avec une force surnaturelle, des mĂ©caniciens calmes et attentifs, dirigeant tout par la pensĂ©e, prĂ©cipitant ou arrĂȘtant sans effort les mouvements les plus impĂ©tueux de la terrible machine, de cet appareil qui lance dans l’espace ou attire Ă  lui ces masses roulantes, par l’absorption de l’air atmosphĂ©rique. » Louis Figuier, dĂ©crivant le chemin de fer vers 1867, se souvient aussi des machines pneumatiques comme la partie la plus curieuse et la plus remarquable du matĂ©riel atmosphĂ©rique. Leurs proportions Ă©taient gigantesques [
] Rien n’était curieux Ă  voir comme ces immenses machines, immobiles et silencieuses, qui tout d’un coup s’éveillaient pour agiter leurs gigantesques leviers. Trois minutes aprĂšs, le convoi passait comme un Ă©clair, puis tout retombait dans le silence53. » La monumentalitĂ© des machines, mesurable dans les dessins cotĂ©s d’Armengaud54, est plus sensible encore dans les vues perspectives publiĂ©es par L’Illustration dans son numĂ©ro du 17 avril 1847 fig. n° 13 ou par Le Magasin Pittoresque, en janvier 185155 fig. n° 14. Dans ces deux reprĂ©sentations, l’échelle est donnĂ©e par des personnages, des agents de la compagnie dans la premiĂšre, des visiteurs de marque dans la seconde. Pesant en tout plus de 400 tonnes, machines, transmissions et pompes comprises, l’ensemble Ă©tait autrement plus puissant que la machine de Fairbairn Ă  Dalkey 100 chevaux ou que celles, de 42 ou 68 chevaux, livrĂ©es vers la mĂȘme Ă©poque pour la ligne du South Devon56. Les cylindres des pompes Ă  air, lĂ -bas, n’avaient que 51 pouces 1,41 m de diamĂštre, avec une course de piston de six pieds 1,81 m57. Figure 13 Vue des machines pneumatiques de Saint-Germain. L’Illustration, 17 avril 1847. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. Figure 14 Pompes Ă  Ă©puiser l’air dans le tube du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, dessin de P. Blanchard, Le Magasin Pittoresque, 1851, p. 45. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 58 FondĂ©s en 1818 et spĂ©cialisĂ©s tout d’abord dans la fabrication du matĂ©riel pour l’industrie sucriĂšr ... 32Pour alimenter ces machines gĂ©antes de Saint-Germain, la chaufferie Ă©tait Ă©tablie dans un bĂątiment indĂ©pendant, perpendiculaire Ă  celui des machines et ventilĂ© par un lanterneau le long du toit fig. n° 15, n° 16. Elle comportait six gĂ©nĂ©rateurs posĂ©s sur un socle parallĂšle Ă  la voie, chacun composĂ© de deux chaudiĂšres cylindriques de trois mĂštres de long. Construites par la maison parisienne de Derosne et Cail58, et profitant des expĂ©riences effectuĂ©es chez LemaĂźtre Ă  La Chapelle, ces chaudiĂšres Ă©taient spĂ©cialement Ă©tudiĂ©es pour une marche intermittente, d’environ cinq minutes par heure, cherchant, autant que faire se pouvait, Ă  Ă©conomiser le combustible. Pour augmenter la surface de chauffe, l’une des chaudiĂšre de chacune des paires Ă©tait garnie de tubes, Ă  la maniĂšre de celles des locomotives Ă  la Seguin, mais avec des tubes de diamĂštre plus important, adaptĂ©s Ă  l’utilisation de la houille qui dĂ©gageait une Ă©paisse fumĂ©e. Figure 15 Emplacement du bĂątiment des machines et de son bassin Ă  Saint-Germain, dĂ©tail du plan gravĂ© par Dulos d’aprĂšs Adolphe Masson, Ă©ditĂ© par L. Mathias Augustin, 15 quai Malaquais, Paris, 1845. Archives nationales F/14 11171. © Archives nationales. Figure 16 Vue du bĂątiment des machines et du bĂątiment abritant les chaudiĂšres. L’Illustration, 17 avril 1847. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 59 Sur les chaudiĂšres, voir Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle de ... 33Chaque chaudiĂšre Ă©tait coiffĂ©e d’un dĂŽme en tĂŽle de 2,4 m de hauteur, servant de rĂ©servoir de vapeur et reliĂ© aux autres par un tuyau horizontal amenant la vapeur aux machines fig. n° 17. Enfin, deux machines Ă  vapeur auxiliaires, de 28 chevaux chacune, logĂ©es dans le massif sous les machines principales, faisaient fonctionner un ventilateur soufflant, ravivant la combustion pendant deux ou trois minutes lors de la mise en marche de l’appareil. Ces machines auxiliaires servaient aussi pour amorcer » les pompes pneumatiques, expulsant l’air des cylindres pour faciliter leur mise en marche59. Figure 17 Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain. ChaudiĂšres Ă  tubes et foyers cylindriques. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 13. © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. 60 C’est le 18 septembre 1846 que le ministre belge des Travaux publics transmet Ă  l’administration fr ... 61 En 1856, Adolphe Joanne prĂ©cise que le bĂątiment des machines est effectivement ouvert aux visiteurs ... 34La mise en place des machines Ă  Saint-Germain et dans les stations de Chatou et de Nanterre eut lieu au cours de l’étĂ© et de l’automne 184660. Le 27 juin, le Journal des Chemins de Fer, rendant compte d’une nouvelle visite ministĂ©rielle, prĂ©cisa que les chaudiĂšres de Derosne et Cail Ă©taient en place et que les Ă©normes piĂšces des machines d’Alfred Hallette arrivaient chaque jour. La cheminĂ©e en briques, alternativement rouges et brunes et de section ronde, Ă©tait d’une grande hardiesse et fort Ă©lĂ©gante ». Quant aux bĂątiments, Ă©levĂ©s en brique, meuliĂšre et pierre de taille, ils se distinguaient aussi par leur extrĂȘme soliditĂ© et leur parfaite disposition ». La toiture en zinc et en verre du bĂątiment des machines Ă©tait d’une forme particuliĂšre, que la vue publiĂ©e dans L’Illustration aide Ă  comprendre. Sa charpente en fer, prenant appui sur les quatre murs, s’inclinait vers le centre Ă  la maniĂšre d’une trĂ©mie, amenant les eaux de pluie dans une colonne creuse en fonte servant d’unique support de la toiture Ă  l’intĂ©rieur de l’édifice. Il est intĂ©ressant ici de noter que si l’architecture de la gare de Saint-Germain empruntait au vocabulaire nĂ©o-classique, celle des deux bĂątiments des machines, Ă  la diffĂ©rence des Ă©difices analogues construits pour le London-Croydon et le South Devon, ne cherchait point Ă  camoufler leur fonction industrielle. En revanche, et comme souvent Ă  l’époque, des Ă©lĂ©ments d’ornementation architecturĂ©e se trouvaient sur les bĂątis en fonte dans la salle des machines, susceptible d’ĂȘtre admirĂ©e par des visiteurs61. 62 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, 17 mars 1847. 63 Courrier enregistrĂ© le 11 novembre 1845, Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Ch ... 64 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie, 27 mars 1848. 35Les tubes de propulsion - 1 800 sections pour le tube de petit format et 850 pour le gros tube - avaient Ă©tĂ© commandĂ©s, comme on l’a vu, aux premiers Ă©tablissements mĂ©tallurgiques du pays, Ă  savoir Ă  Bazeilles, chez M. Schneider, Ă  Hayange, chez Mme de Wendel et Ă  Fourchambault chez Émile Martin. À Paris, l’entreprise de Brunet et Chagot Ă©tait chargĂ©e du planage de la surface du tube recevant la soupape, la soupape elle-mĂȘme Ă©tant construite par les mĂȘmes mĂ©caniciens avec l’aide de Joly d’Argenteuil. Qu’ils aient manquĂ© d’empressement pour respecter les dĂ©lais des marchĂ©s, doutant de la poursuite de l’essai, ou qu’ils aient rencontrĂ© de rĂ©elles difficultĂ©s dans la fonte des tubes Ă  fente intĂ©grĂ©e, les trois fournisseurs prirent un retard trĂšs considĂ©rable. Attendues, en principe, Ă  partir du mois de juin 1845, dans l’espoir affichĂ© d’ouvrir le chemin atmosphĂ©rique le 1er mai 1846, les 850 sections du gros tube ne furent finalement livrĂ©es qu’en dĂ©cembre 1846, date Ă  laquelle 76 sections seulement sur les 1 800 de petite dimension Ă©taient arrivĂ©es sur le chantier62. En novembre 1845, s’inquiĂ©tant de ces retards, Émile Pereire s’était adressĂ© au ministre du Commerce pour obtenir l’autorisation de faire entrer en franchise de gros tubes fabriquĂ©s en Angleterre, constatant l’impossibilitĂ© de s’en procurer en France63. Le ministre rĂ©pondit qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  autoriser l’importation de 350 gros tubes mais qu’il comptait fixer le droit d’entrĂ©e Ă  44 F par 100 kg, par assimilation au droit frappant les piĂšces dĂ©tachĂ©es des machines. Pour la compagnie, ce droit, reprĂ©sentant 150 % du prix des tubes en France 29,50 F par 100 kg, n’était pas acceptable et elle dut se rĂ©signer Ă  consentir aux usines françaises une prorogation de leurs Ă©chĂ©ances de livraison. Mais ces retards portĂšrent un grave prĂ©judice Ă  la compagnie dans des pertes d’intĂ©rĂȘt, la perte d’un accroissement des recettes pendant une annĂ©e d’exploitation, et la poursuite, pendant ce temps, des services d’omnibus pour monter Ă  Saint-Germain Ă  partir du Pecq. Le maintien du service des locomotives jusqu’au Pecq empĂȘchait d’ailleurs la rĂ©cupĂ©ration, pour l’établissement de la nouvelle voie, des rails, des coussinets et des croisements provenant de cette partie condamnĂ©e de la ligne. Aussi, la compagnie comptait-elle demander aux tribunaux une rĂ©paration, sous la forme d’une indemnitĂ© de 1 990 000 F Ă  payer par les fournisseurs de tubes64. Le chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain ouverture 65 Le Constitutionnel, 17 janvier 1847, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émil ... 36En fin de compte, les essais de traction par le vide entre le bois du VĂ©sinet et le plateau de Saint-Germain ne purent commencer qu’en janvier 1847, un mois environ avant les premiers essais atmosphĂ©riques sur la ligne de Brunel en Angleterre. DestinĂ©s Ă  familiariser le personnel avec les habitudes d’une exploitation courante, ces essais reçurent une sorte de caractĂšre officiel le 16 janvier 1847, date pour laquelle la compagnie lança deux cents invitations Ă  des dĂ©putĂ©s, des ingĂ©nieurs et des hommes auxquels ces premiĂšres expĂ©riences pouvaient offrir de l’intĂ©rĂȘt. AmenĂ©s Ă  la gare du VĂ©sinet par un train spĂ©cial, les invitĂ©s montĂšrent ensuite Ă  Saint-Germain dans un convoi atmosphĂ©rique composĂ© de cinq voitures et du wagon directeur. Au cours de l’aprĂšs-midi, cinq trains se succĂ©dĂšrent Ă  trois quarts d’heure d’intervalle, le dernier convoi Ă©tant halĂ© en quatre minutes. Dans son compte rendu de la journĂ©e, le quotidien Le Constitutionnel apprĂ©cie l’absence de fumĂ©e et de vapeur pendant le parcours et l’extrĂȘme douceur du mouvement des voitures l’on ne ressent point le mouvement oscillatoire si fatigant sur les chemins de fer ordinaires. » Parmi les invitĂ©s, des Anglais, qui connaissaient les chemins de fer de Croydon et de Dalkey, n’hĂ©sitaient pas Ă  donner la prĂ©fĂ©rence Ă  celui qui vient d’ĂȘtre construit sous la direction de M. EugĂšne » 66 Journal des Chemins de Fer, 27 fĂ©vrier 1847. 37Le 21 fĂ©vrier eut lieu un autre essai officiel, cette fois-ci pour le ministre des Travaux publics, pour la commission - prĂ©sidĂ©e par François Arago - chargĂ©e de la rĂ©ception du chemin de fer atmosphĂ©rique, et pour leurs invitĂ©s. Le Moniteur Universel du 22 fĂ©vrier note la prĂ©sence de nombreuses personnes appartenant Ă  l’Institut, aux corps des Ponts et ChaussĂ©es et des Mines, Ă  la haute banque, Ă  la presse et aux lettres et arts. Encore une fois, tout se passa de maniĂšre satisfaisante. Le convoi arrivĂ© Ă  la hauteur du bois du VĂ©sinet, abandonnĂ© par la locomotive, a Ă©tĂ© reliĂ© au wagon directeur du systĂšme atmosphĂ©rique ; puis le signal de la mise en marche de la machine fixe a Ă©tĂ© donnĂ© par le tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique. Quelques minutes aprĂšs, le vide Ă©tait fait, et la distance de 2 500 m a Ă©tĂ© franchie en trois minutes, c’est-Ă -dire Ă  raison de plus de 40 km Ă  l’heure sur une rampe de 35 millimĂštres. M. le ministre a examinĂ© avec une minutieuse attention les dĂ©tails des machines et des instruments construits pour le tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique, et pour la vĂ©rification du travail des machines Ă  vapeur et des cylindres » 67 Le Journal des Chemins de Fer du 17 mai 1845, rendant compte de ces premiers essais, immortalise le ... 38Le tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique, Ă©tabli sous la direction de Louis BrĂ©guet entre une cabane placĂ©e Ă  cĂŽtĂ© du dĂ©part du nouveau chemin dans le bois du VĂ©sinet et la salle des machines Ă  Saint-Germain, mĂ©ritait bien cette attention ministĂ©rielle. C’était un Ă©lĂ©ment clĂ© parmi les dispositifs destinĂ©s Ă  rĂ©gulariser et Ă©conomiser le travail des machines fixes. GrĂące Ă  ses indications, le mĂ©canicien Ă  Saint-Germain savait exactement Ă  quel moment activer les feux et faire monter la pression dans les chaudiĂšres. Le signal de marche ne lui Ă©tait donnĂ© que lorsque le piston propulseur du wagon directeur Ă©tait engagĂ© dans le tube, Ă©vitant ainsi le travail inutile des machines et la perte de vapeur et de combustible. Comme nous l’avons vu, les retards dans l’installation d’un tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique contribuaient fortement aux problĂšmes rencontrĂ©s par Brunel sur le South Devon. L’application de cette invention aux chemins de fer français Ă©tait d’ailleurs trĂšs rĂ©cente. Les premiers essais, sous l’égide d’une commission prĂ©sidĂ©e par l’incontournable Arago, n’avaient eu lieu qu’en mai 1845 le long du chemin de fer entre Paris et Rouen, les fils de cuivre portĂ©s par des poteaux en bois installĂ©s de 50 m en 50 m67. À Saint-Germain, l’invention impressionnait le correspondant du Moniteur Universel au centre des appareils, on aperçoit deux petites boĂźtes en acajou, au-dessous d’un imperceptible cadran, grand comme celui des montres de nos pĂšres, prĂ©sentant Ă  son centre une double aiguille en plume c’est le tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique. À vingt kilomĂštres de distance existe un semblable mĂ©canisme, et deux physiciens, placĂ©s Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, causent et correspondent entre eux avec une rapiditĂ© qui devance celle de la parole, par le simple mouvement d’un gouvernail presque imperceptible ; car, sensible Ă  la moindre excitation du fluide, la plume vient indiquer sur le cadran les lettres, les chiffres et les signes tachygraphiques de l’alphabet du tĂ©lĂ©graphe. » 68 Dans une notice nĂ©crologique sur Paul Garnier, EugĂšne Flachat Ă©voqua cet indicateur totalisateur ... 69 L’Illustration, 17 avril 1847. 39Outre le tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique et de nombreux manomĂštres, la salle des machines Ă©tait dotĂ©e d’autres instruments de prĂ©cision, installĂ©s par l’horloger Paul Garnier. Chacune des deux grandes machines Ă  vapeur, ainsi que les deux machines auxiliaires, Ă©tait Ă©quipĂ©e d’un compteur Ă  horloge, enregistrant le nombre de coups de piston par minute et permettant de dĂ©duire la durĂ©e de travail nĂ©cessaire pour faire monter un convoi. Les cylindres Ă  vapeur Ă©taient pourvus d’indicateurs dynamomĂ©triques, traçant sur une bande de papier la tension de la vapeur et sa dĂ©tente dans le cylindre. Enfin, un totalisateur mesurait en chevaux-vapeur le travail effectuĂ© pendant un certain temps par les cylindres pneumatiques, permettant sa comparaison avec celui des cylindres Ă  vapeur68. Tous ces ingĂ©nieux appareils, commentait L’Illustration, nous paraissent le complĂ©ment indispensable de ces puissantes machines ; c’est l’Ɠil attentif et clairvoyant qui en suit et en constate la marche et indique les corrections Ă  y apporter69. » 40De fĂ©vrier Ă  juin 1847, la commission chargĂ©e d’effectuer des expĂ©riences sur le chemin de fer atmosphĂ©rique, prĂ©vues dans la convention entre la compagnie et le ministĂšre, put procĂ©der Ă  certaines de ces expĂ©riences, commencĂ©es donc avant l’exploitation du chemin de fer et poursuivies aprĂšs son ouverture au public. L’une des premiĂšres expĂ©riences - prĂ©monitoire - simulait une dĂ©faillance des freins dans la descente par gravitĂ©. Un wagon sans frein et sans conducteur, chargĂ© de deux tonnes de fonte reprĂ©sentant le poids d’une quarantaine de voyageurs, fut lancĂ© du haut de la pente, passant devant des observateurs munis de montres Ă  secondes. À la sortie du tunnel sous la terrasse, dans lequel l’air refoulĂ© agissait comme un frein naturel, on enregistra une vitesse de 43 km Ă  l’heure. Une vitesse maximale de 65 km Ă  l’heure fut atteinte sur le viaduc, le wagon ralentissant ensuite jusqu’à l’arrĂȘt complet sur la partie du chemin de niveau. 70 Suivant des expĂ©riences conduites par Thomas Bergin en novembre 1843, fĂ©vrier 1844 et mars 1844, le ... 71 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique f ... 41L’essentiel des expĂ©riences portait toutefois sur la question vexatoire des fuites, soit dans le tube propulseur, par la soupape longitudinale ou par les 750 joints qu’il comprenait - joints faits en glu marine et torons, puis brĂ»lĂ©s au fer chaud au moment de la construction -, soit dans le tube dit d’aspiration, mesurant 160 m de long et reliant les cylindres pneumatiques au tube de propulsion Ă  neuf mĂštres en deçà de sa soupape de sortie. En faisant le vide dans le tube ou sur diffĂ©rentes longueurs de celui-ci, par le dĂ©placement du piston propulseur, puis en mesurant le temps Ă©coulĂ© pour que les manomĂštres indiquent la disparition de ce vide, la commission put calculer les rentrĂ©es d’air, qui ressortaient, en moyenne, Ă  0,50 litre par seconde par mĂštre courant. Chose surprenante, pour une longueur de ligne presque identique, ces fuites Ă©taient plus importantes Ă  Saint-Germain qu’à Dalkey, oĂč elles n’étaient que de 0,12 litre par seconde par mĂštre, suivant les expĂ©riences rapportĂ©es par Mallet et par Stephenson70. La seule explication pour cette anomalie qu’arrivait Ă  fournir la commission, c’était qu’à Dalkey, au moment des expĂ©riences, le graissage de la soupape avait Ă©tĂ© fait avec un soin tout particulier, tandis qu’à Saint-Germain, les expĂ©riences avaient eu lieu dans des conditions d’une exploitation ordinaire. La conclusion de la commission, ici, Ă©tait que la puissance donnĂ©e aux Ă©puisements d’air, de huit mĂštres cubes par seconde, Ă©tait loin d’ĂȘtre exagĂ©rĂ©e. Autre curiositĂ© constatĂ©e par la commission et confirmĂ©e par le chef de gare Ă  Saint-Germain les fuites Ă©taient moins importantes en fin de journĂ©e qu’en dĂ©but ; Ă  Ă©galitĂ© de poids, il y avait toujours un ralentissement marquĂ© sur les deux premiers convois du matin. Ici, la commission Ă©mit l’hypothĂšse qu’au fur et Ă  mesure que la soupape longitudinale Ă©tait ondulĂ©e par les galets d’ouverture attachĂ©s au piston, elle devait acquĂ©rir une souplesse et une Ă©tanchĂ©itĂ© que l’interruption de la nuit lui faisait perdre71. 72 La Presse, 17 avril 1847. 42L’ouverture dĂ©finitive de la ligne au public se fit, discrĂštement, le 14 avril 1847. AprĂšs l’inauguration prĂ©paratoire » du 16 janvier, la compagnie dĂ©cida en effet de s’abstenir de toute solennitĂ©, se contentant simplement d’augmenter ses tarifs, fixĂ©s entre 1,40 et 2 F en semaine et 1,65 et 2,25 F les dimanches et jours de fĂȘte. Il y avait 32 dĂ©parts par jour, soit de Paris soit de Saint-Germain, c’est-Ă -dire seize ascensions par jour par le chemin atmosphĂ©rique, avec des trains composĂ©s en gĂ©nĂ©ral de neuf voitures, y compris le wagon directeur et un wagon Ă  bagages. Le 27 avril, L’Illustration cĂ©lĂ©bra toutefois l’ouverture du chemin avec un long article descriptif qui se terminait par un bel hommage rendu Ă  EugĂšne Flachat, dont le courage et la science n’ont pas failli Ă  la tĂąche. Il est impossible de dĂ©ployer plus de ressources et d’imagination qu’il ne l’a fait dans ces travaux. C’est avec un vrai plaisir, un plaisir d’artiste, que nous avons passĂ© une journĂ©e entiĂšre sur cet intĂ©ressant spĂ©cimen, qui, s’il n’ajoute pas beaucoup Ă  la fortune des actionnaires du chemin de Saint-Germain, ajoutera sans contredit beaucoup Ă  la rĂ©putation de leur infatigable ingĂ©nieur. » Le quotidien d’Émile de Girardin, La Presse, quant Ă  lui, tout en reconnaissant que les fĂȘtes d’inauguration, avec leur cortĂšge habituel d’administrateurs, de personnages officiels, d’invitĂ©s, etc, Ă©taient d’ennuyeuses corvĂ©es pour tout le monde, regrettait nĂ©anmoins l’excĂšs de simplicitĂ© de la compagnie et l’ouverture incognito du nouveau chemin de fer Plus que tout autre, peut-ĂȘtre, le chemin atmosphĂ©rique de Saint-Germain mĂ©ritait d’ĂȘtre inaugurĂ©. Il ne ressemble Ă  aucun de ceux existant jusqu’ici en France. C’est une importation Ă©trangĂšre, considĂ©rablement revue et corrigĂ©e, qui soulĂšve des questions importantes au double point de vue de l’économie et de la sĂ©curitĂ© [
] L’habile ingĂ©nieur en chef, M. EugĂšne Flachat a apportĂ© de nombreux et importants perfectionnements Ă  la dĂ©couverte anglaise et lui a fait produire des rĂ©sultats bien supĂ©rieurs Ă  ceux que les inventeurs en ont jamais obtenus eux-mĂȘmes72. » 43En effet, avec l’appui de l’État et sous l’égide des Pereire et de l’équipe dirigĂ©e par Flachat, l’extension du chemin de fer jusqu’à Saint-Germain peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une manifestation assez Ă©clatante de la maturitĂ© de l’ingĂ©nierie ferroviaire française dans tous les domaines. Car, se distinguant de nouveau ici de Brunel ou de Cubitt, Flachat avait fait rĂ©aliser pour la nouvelle ligne une locomotive spĂ©cialement conçue pour gravir la fameuse rampe de 35 millimĂštres, jusqu’alors interdite Ă  la traction vapeur. ÉtudiĂ©e en mĂȘme temps que la ligne atmosphĂ©rique, et construite dans les ateliers de la compagnie aux Batignolles, cette locomotive nommĂ©e l’Hercule fut d’abord prĂ©sentĂ©e comme un engin de chantier, destinĂ© au transport des terres, du ballast, des matĂ©riaux de construction et des lourdes piĂšces des machines fixes fig. n° 18. Mais, conçue en mĂȘme temps pour parer aux dĂ©faillances Ă©ventuelles du nouveau systĂšme, elle commanda, dĂšs le dĂ©but du projet, la rĂ©alisation de deux voies sur tout le parcours. DotĂ©e de six roues couplĂ©es d’un mĂštre et vingt centimĂštres de diamĂštre, pour mieux rĂ©partir le poids et assurer une meilleure adhĂ©rence aux rails, la puissante locomotive pesait 32 tonnes avec son tender chargĂ© fig. n° 19. Figure 18 Vue gĂ©nĂ©rale des travaux d’art du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, avec la locomotive l’Hercule sur la rampe. L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. Figure 19 Coupe de la locomotive qui sert Ă  remonter la rampe de Saint-Germain. FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, 1867, p. 389. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 73 Sainte-Preuve. Note relative aux expĂ©riences de remorquage par locomotive faites sur une rampe de 3 ... 74 Journal des Chemins de Fer, 27 juin 1846. 75 L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. 44Ses premiĂšres sorties s’effectuĂšrent au mois de juin 1846. Sur des lignes aboutissant Ă  la gare Saint-Lazare, elle pouvait remorquer de lourds convois qui auraient demandĂ© deux des anciennes locomotives. En attendant l’installation du tube atmosphĂ©rique, des essais de la locomotive eurent lieu pour mesurer le poids du convoi qu’elle pouvait tracter sur le plan inclinĂ© de Saint-Germain. Ces essais se faisaient avec des wagons chargĂ©s de terres extraites de la tranchĂ©e dans la forĂȘt et portĂ©es jusqu’au remblai Ă  la culĂ©e du viaduc. Avec quatre wagons chargĂ©s, la locomotive n’arrivait plus Ă  repartir vers le haut par sa seule puissance, mais, en vidant successivement les wagons, on finit par la faire dĂ©marrer. On put calculer ainsi que l’Hercule Ă©tait Ă  mĂȘme de faire monter, en plus de son propre poids, une diligence, une voiture de deuxiĂšme classe et une autre de troisiĂšme classe, pesant au total 58 tonnes et correspondant au transport de 94 voyageurs73. Le 21 juin, un essai eut lieu en prĂ©sence du ministre des Travaux publics et d’une centaine d’invitĂ©s, dont plusieurs dĂ©putĂ©s appartenant Ă  des dĂ©partements dont le sol trĂšs accidentĂ© ne semblait pas jusqu’alors permettre l’établissement de chemins de fer sur leur territoire74. La locomotive monta la rampe avec la plus grande facilitĂ© Ă  une vitesse de plus de 30 km Ă  l’heure. Pour L’Illustration, assistant Ă  l’essai, cette nouvelle locomotive de montagne n’avait pas seulement le nom d’Hercule elle en a la force, les muscles d’acier, les jarrets de fer, le souffle profond et la puissance du demi-dieu
 Ce que le systĂšme atmosphĂ©rique ne fait pas encore, l’autre systĂšme, son concurrent, son ennemi, la locomotive, le fait en se jouant75. » 45Du jour au lendemain, en effet, ses exploits Ă  Saint-Germain rendaient caduc l’un des principaux arguments en faveur du systĂšme atmosphĂ©rique, sa supĂ©rioritĂ© dans le franchissement des fortes rampes. La conclusion fut bien appuyĂ©e par le Journal des Chemins de Fer, que citait d’ailleurs L’Illustration La Compagnie de Saint-Germain et son habile ingĂ©nieur ont droit Ă  des Ă©loges pour l’initiative qu’ils ont prise dans cette circonstance et pour le rĂ©sultat heureux qu’ils ont obtenu. ChargĂ©s d’expĂ©rimenter le systĂšme atmosphĂ©rique, ils sont sĂ»rs du moins que, s’il ne rĂ©ussit pas, ou s’il offre des inconvĂ©nients dans l’exploitation, le chemin construit pour l’éprouver pourra ĂȘtre utilement desservi par des machines ordinaires, d’un usage Ă©conomique [
] Quelque intĂ©ressant que soit ce systĂšme, il avait perdu pour la plupart des personnes prĂ©sentes une grande partie de son mĂ©rite, et n’était plus qu’un objet de simple curiositĂ©. L’expĂ©rience qui venait d’avoir lieu avec l’Hercule rĂ©solvait bien mieux et plus Ă©conomiquement le problĂšme de la traction des convois sur des pentes considĂ©rables que le systĂšme atmosphĂ©rique, avec ses immenses machines fixes de 400 chevaux de cinq en cinq kilomĂštres, la dĂ©pense Ă©norme de son tube, les difficultĂ©s d’ajustage, les rentrĂ©es d’air, les accidents de la soupape, etc. » 76 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique f ... 77 Le fils de Gaia, invincible tant qu’il resta en contact avec le sol. 78 Journal des Chemins de Fer, 26 mai 1849. La locomotive, une des plus puissantes qui aient Ă©tĂ© con ... 46ObligĂ©e nĂ©anmoins, par la convention la liant Ă  l’État, de mener l’expĂ©rience atmosphĂ©rique Ă  son terme, la compagnie n’avait pourtant pas Ă  regretter la construction de l’Hercule. DĂšs l’ouverture du chemin, au printemps 1847, elle vint rĂ©guliĂšrement au secours de la circulation, notamment les dimanches lorsque des trains de plus de huit wagons remplis de voyageurs s’avĂ©raient dĂ©passer les limites de la puissance atmosphĂ©rique, ou encore le 19 mai 1847, par exemple, par suite d’un dĂ©rangement » de la soupape longitudinale76. Pour la commission d’expĂ©riences, cette utilisation de la locomotive permettait Ă©galement quelques comparaisons de dĂ©penses en matiĂšre de combustible. La consommation en coke par l’Hercule, dans l’hypothĂšse de son emploi exclusif, aurait Ă©tĂ©, en fin de compte, peu diffĂ©rente de celle en houille par les machines fixes - 7,84 F par train en coke et 7,9875 F par train en houille avec les machines fixes - mĂȘme si des amĂ©liorations de rendement Ă©taient encore Ă  espĂ©rer pour ces derniĂšres. Si le systĂšme atmosphĂ©rique gardait son avantage en terme de vitesse, l’Hercule mettant deux fois plus de temps Ă  franchir le plan inclinĂ© que les convois aspirĂ©s par les machines pneumatiques, la locomotive prĂ©sentait un avantage en matiĂšre de salaires le salaire des deux personnes employĂ©es Ă  la salle des machines Ă  Saint-Germain Ă©tait apparemment de 1 850 F par mois, tandis que celui de deux mĂ©caniciens et de deux chauffeurs serait de 700 F environ. En avril 1849, une nouvelle locomotive, baptisĂ©e l’AntĂ©e77, d’une puissance encore supĂ©rieure Ă  l’Hercule, fut essayĂ©e sur le plan inclinĂ© de Saint-Germain. ÉtudiĂ©e et construite dans les ateliers de la compagnie du Saint-Germain, toujours sous la direction de Flachat, elle pouvait remorquer 77 tonnes, soit douze wagons de voyageurs78. 79 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique f ... 80 L’ouvrage de GILL, Thomas. Address to the Proprietors of the South Devon Railway. London 1848, fo ... 81 Ce mĂȘme rapport de Baude p. 48 nous apprend que le marchĂ© pour l’installation du tube Ă©tait Ă  for ... 47Bien Ă©videmment, ce grand dĂ©ploiement de prouesses ferroviaires avait un prix, qui dĂ©passa trĂšs tĂŽt et de trĂšs loin les estimations d’origine, de quatre millions de francs. Le rapport de Baude, en date du 28 juin 184779, donne d’intĂ©ressantes prĂ©cisions quant aux dĂ©penses utiles » du systĂšme atmosphĂ©rique pour la seule section entre le VĂ©sinet et Saint-Germain, Ă  l’exclusion donc des dĂ©penses en travaux d’art ou de construction de la nouvelle locomotive. Sur une somme totale de 1 400 000 F - que l’on peut comparer d’emblĂ©e aux 275 000 F dĂ©pensĂ©s pour l’appareillage atmosphĂ©rique en Irlande ou, moins directement, aux 10 822 950 F dĂ©pensĂ©s pour celui de la ligne du South Devon80 - les machines, avec leurs accessoires et les chaudiĂšres, avaient coĂ»tĂ© 410 000 F, soit 29,2 % du total, un peu moins que le tube et son l’installation81, valant 440 000 F 31,43 %. Les bĂątiments abritant les machines et les chaudiĂšres reprĂ©sentaient 280 000 F 20 %, les wagons directeurs 50 000 F 3,5 % et la soupape longitudinale 42 000 F 3 %. Le reste de la dĂ©pense Ă©tait reprĂ©sentĂ© par les soupapes d’entrĂ©e et de sortie du tube et par divers dispositifs pour la manƓuvre des trains des chariots hydrauliques, utilisĂ©s en gare de Saint-Germain pour faire passer les wagons d’une voie sur l’autre lors de la composition des trains ; un cabestan, Ă©galement Ă  Saint-Germain, pour dĂ©tacher le piston de son chĂąssis et le poser en travers du wagon directeur pour le voyage de retour ; un autre cabestan, mĂ» par une petite machine Ă  deux cylindres oscillants, marchant Ă  l’air rarĂ©fiĂ© et servant Ă  treuiller le convoi par cĂąble le long du palier horizontal jusqu’au sommet de la pente ; une grue tournante, enfin, utilisĂ©e au VĂ©sinet pour ressaisir le piston et le remettre en place sur son chĂąssis Ă  l’entrĂ©e du tube. On peut remarquer ici que lors de la descente du train, le chĂąssis avec la tige restait dans le tube, glissant sans trop de friction mais ouvrant nĂ©anmoins la soupape longitudinale lors de son passage. 82 ÂŁ35 000 le devis initial Ă©tait de ÂŁ25 000. AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie du 27 mars 1844, ar ... 83 Journal des Chemins de Fer, 27 fĂ©vrier 1847. 48DĂšs l’origine, toutefois, les dĂ©penses atmosphĂ©riques ne devaient reprĂ©senter que le quart du devis total. Faisant le bilan des dĂ©penses globales d’établissement du chemin devant l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires tenue le 27 mars 1848, Pereire arriva Ă  la somme, Ă©tonnamment prĂ©cise, de 6 592 609 francs et 49 centimes, somme sur laquelle, aprĂšs dĂ©duction des subventions du gouvernement et de la ville de Saint-Germain, ainsi que de l’indemnitĂ© rĂ©clamĂ©e aux fournisseurs de tubes mais pas encore fixĂ©e, 4 602 609 F restaient Ă  la charge de la compagnie. Au total, quatre annĂ©es auparavant, l’extension atmosphĂ©rique entre Kingstown et Dalkey n’avait coĂ»tĂ© que 875 000 F82. L’attrait de la nouveautĂ© prĂ©dit par le Journal des Chemins de Fer - pendant un an tout au moins, tout Paris, tous les Ă©trangers et provinciaux, visiteurs de la capitale, voudront voir le chemin de fer atmosphĂ©rique83 » - n’avait eu que peu d’impact, le nombre de voyageurs entre Paris et Saint-Germain poursuivant sa chute et s’établissant Ă  seulement 256 391 Ă  la fin de l’annĂ©e 1847. Quant aux premiers mois de l’annĂ©e 1848
 n’en parlons pas, du moins pour l’instant. Le chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain vers l’abandon 84 Combes rapporteur. Avis de la commission chargĂ©e des expĂ©riences sur le chemin de fer atmosphĂ©riq ... 49Au vu des sacrifices faits par la compagnie pour assurer le succĂšs de l’expĂ©rience, sa direction se croyait autorisĂ©e Ă  rĂ©clamer des adoucissements » aux termes de la convention du 20 septembre 1844, signĂ©e donc sous l’empire de donnĂ©es et d’espĂ©rances qui ne se sont point rĂ©alisĂ©es ». Ainsi, dĂšs le mois de juin 1847, Ă  peine deux mois aprĂšs l’inauguration du service public, la compagnie commençait Ă  demander Ă  l’administration d’ĂȘtre dispensĂ©e de l’obligation de poursuivre le systĂšme atmosphĂ©rique entre Le VĂ©sinet et Nanterre84. Apportant par la suite d’autres Ă©lĂ©ments pour appuyer cette demande, Émile Pereire exposa que les dĂ©penses faites par sa compagnie pour l’établissement du chemin de fer atmosphĂ©rique s’élevaient, au 30 septembre 1847, Ă  6 830 088 F, dont 3 279 554 pour la construction du chemin et 3 559 534 pour l’établissement des machines, tubes et autres dĂ©pendances du systĂšme atmosphĂ©rique proprement dit. Pour ces derniĂšres dĂ©penses, la diffĂ©rence notable avec la somme de 1 400 000 F annoncĂ©e dans le rapport de Baude au mois de juin 1847 s’expliquerait par l’addition du prix payĂ© pour les 5,914 km de tube de 38 cm de diamĂštre, partiellement livrĂ©, et celui des bĂątiments construits et des machines effectivement installĂ©es Ă  Nanterre et Ă  Chatou, mais aussi, peut-ĂȘtre, par une exagĂ©ration volontaire de la part de la compagnie. Toujours est-il que les dĂ©penses d’ensemble dĂ©passaient Ă©normĂ©ment les prĂ©visions ayant servi de base Ă  la convention du 10 septembre, par laquelle le ministre et la compagnie avaient regardĂ© la subvention de 1 790 000 F comme suffisante pour faire face Ă  la moitiĂ© de la dĂ©pense totale. Les dĂ©penses imprĂ©vues, expliquait Pereire, avaient mis la compagnie dans une situation trĂšs fĂącheuse, aggravĂ©e par la crise financiĂšre de 1847 et l’insuccĂšs de l’exploitation partielle du chemin de fer entre Le VĂ©sinet et le plateau de Saint-Germain. Suivant les Ă©valuations de Flachat, la poursuite de l’exploitation du systĂšme atmosphĂ©rique sur tout le parcours entre Nanterre et Saint-Germain exigerait une dĂ©pense double de celle qui serait nĂ©cessaire en opĂ©rant la traction par des locomotives. 50Par ailleurs, argua Pereire - en passant sous silence le problĂšme des passages Ă  niveau -, toutes les expĂ©riences indiquĂ©es dans le programme Ă©tabli par le Conseil des Ponts et ChaussĂ©es avaient pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©es, Ă  l’exception de celles relatives aux changements de voie et aux passages du piston d’un tube Ă  l’autre. Se rĂ©fĂ©rant ici aux moyens essayĂ©s en Angleterre, il remarqua que ceux employĂ©s pour les changements de voie s’étaient avĂ©rĂ©s trĂšs dĂ©fectueux et, exigeant l’interruption du tube, ne pouvaient ĂȘtre pratiquĂ©s qu’aux stations et encore par une manƓuvre trĂšs lente. Le passage Ă  grande vitesse d’un tube Ă  un autre de mĂȘme diamĂštre exigerait un jeu de soupapes qui pourrait donner lieu Ă  de graves incidents ; sur le South Devon, le tube n’était interrompu qu’aux stations. Quant au passage d’un tube Ă  un autre tube d’un diamĂštre diffĂ©rent, on n’a ni essayĂ©, ni proposĂ© aucune solution ; on est obligĂ© d’arrĂȘter complĂštement le train et de changer le piston. » Dans cet Ă©tat des choses, la compagnie demanda que ses obligations soient limitĂ©es Ă  l’exploitation du chemin en service entre Saint-Germain et le bois du VĂ©sinet, et qu’elle fĂ»t dispensĂ©e de poursuivre l’exĂ©cution du systĂšme sur la deuxiĂšme section de la ligne, jusqu’à Nanterre. Par la mĂȘme occasion, elle rĂ©clama le paiement du dernier acompte de 440 000 F dĂ» par l’État pour complĂ©ter sa subvention de 1 790 000 F. 51Ces demandes furent examinĂ©es par la commission chargĂ©e des expĂ©riences sur le chemin de fer atmosphĂ©rique, donnant lieu en dĂ©cembre 1847 Ă  un rapport rĂ©digĂ© par l’ingĂ©nieur des Mines, Combes, au nom d’une sous-commission composĂ©e de Piobert, Mallet, Baude et Bineau. Ce rapport commença par quelques observations gĂ©nĂ©rales sur l’état de l’exploitation un tableau montrant les vitesses moyennes par seconde sur diffĂ©rentes sections de la ligne, mises en rapport avec la longueur et l’ascension verticale et le degrĂ© de vide mesurĂ© dans le tube ; la mesure de la durĂ©e de marche des machines pneumatiques quatre minutes et cinquante secondes au total pour chaque convoi, dont une minute vingt-cinq secondes pour la prĂ©paration du vide et trois minutes vingt-cinq secondes pour l’ascension du train ; des chiffres, fournis par Flachat, sur la consommation de houille par jour et par train
 Le rapporteur ne pouvait que constater des pertes Ă©normes de travail et, par consĂ©quent, d’argent. Il n’était pas difficile de les prĂ©voir Ă  l’avance ; aussi ne sommes-nous surpris ni de l’opinion soutenue, dĂšs l’origine, par de trĂšs habiles ingĂ©nieurs sur les immenses difficultĂ©s sinon l’impossibilitĂ© absolue que prĂ©senterait la mise en pratique du systĂšme atmosphĂ©rique, ni des Ă©checs Ă©prouvĂ©s par ceux qui ont tentĂ© d’appliquer ce systĂšme, et du dĂ©goĂ»t qui s’en est suivi. » Bref, il faut en convenir, les locomotives, telles qu’elles sont aujourd’hui, avec les perfectionnements qui y ont Ă©tĂ© apportĂ©s pendant vingt-cinq ans d’usage, par les essais et les mĂ©ditations des constructeurs et des ingĂ©nieurs les plus Ă©minents de l’Europe et des Etats-Unis d’AmĂ©rique, ont, pour la traction sur les voies de niveau ou lĂ©gĂšrement inclinĂ©es, une supĂ©rioritĂ© incontestable sur les procĂ©dĂ©s du systĂšme atmosphĂ©rique, encore dans l’enfance. Les manƓuvres de changement de voie, de l’arrĂȘt du train aux stations ou en un point quelconque de la ligne, les croisements de routes ordinaires et de la voie de fer Ă  niveau, si faciles pour les trains remorquĂ©s par des locomotives, prĂ©sentent dans le systĂšme atmosphĂ©rique des difficultĂ©s dont la solution pratique est encore Ă  trouver, c’est-Ă -dire que l’exploitation d’un chemin de fer par locomotives est aujourd’hui une question rĂ©solue, tandis que son exploitation par le procĂ©dĂ© atmosphĂ©rique est Ă  l’état de problĂšme. » 52Pour autant, la commission ne voulait pas condamner dĂ©finitivement le systĂšme atmosphĂ©rique. Le principe sur lequel il Ă©tait fondĂ© n’avait rien d’irrationnel et les causes de son infĂ©rioritĂ© rĂ©sidaient uniquement dans les appareils, les machines et le mode d’application expĂ©rimentĂ©s elles sont, par consĂ©quent, de l’ordre de celles que l’esprit humain peut surmonter et surmonte toujours. Mais tout le monde sait que le temps et des essais persĂ©vĂ©rants sont des Ă©lĂ©ments essentiels au succĂšs des grandes entreprises [
] Nous ne sommes donc ni surpris, ni effrayĂ©s des Ă©checs qui ont suivi les premiers essais du systĂšme atmosphĂ©rique en Angleterre et en France, et nous regardons mĂȘme comme un succĂšs rĂ©el et d’une assez grande importance les rĂ©sultats obtenus de l’exploitation partielle entre Le VĂ©sinet et le plateau de Saint-Germain, continuĂ©e pendant huit mois. » 85 Courrier enregistrĂ© le 12 janvier 1848, Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Cha ... 53DĂšs lors, la commission pensait qu’il y avait lieu, de la part du ministre des Travaux publics, d’accueillir la requĂȘte de la compagnie du Saint-Germain, en modifiant les obligations qui rĂ©sultaient pour elle de la convention du 10 septembre. Certes, selon les termes de celle-ci, le gouvernement serait parfaitement en droit d’insister sur son exĂ©cution intĂ©grale et la rĂ©alisation du systĂšme atmosphĂ©rique entre Le VĂ©sinet et Nanterre. Mais, au bout de six mois d’une exploitation onĂ©reuse, la compagnie userait sans doute de son droit de revenir Ă  une exploitation avec des locomotives Ce serait lĂ , pour le systĂšme atmosphĂ©rique, un Ă©chec complet dont il ne se relĂšverait que trĂšs difficilement. » La commission pensait donc qu’il fallait accepter la demande de la compagnie, pourvu qu’en retour celle-ci consente Ă  maintenir indĂ©finiment l’exploitation du systĂšme atmosphĂ©rique dĂ©jĂ  en place sur la partie du chemin entre le bois du VĂ©sinet et le plateau de Saint-Germain. Plus tard, avec les perfectionnements qui pourraient rĂ©sulter des essais faits dans le comtĂ© de Devon, il serait peut-ĂȘtre possible, et dans un avenir pas trop Ă©loignĂ©, d’appliquer le systĂšme sur la partie comprise entre le VĂ©sinet et Nanterre. En consĂ©quence, il convenait Ă©galement d’interdire Ă  la compagnie la vente ou le dĂ©placement de ses machines fixes Ă©tablies Ă  Nanterre et Ă  Chatou, du moins jusqu’au 1er janvier 1850. La sous-commission n’adopta les termes de cet avis qu’à trois voix contre deux, l’un des membres, ne croyant plus du tout Ă  l’avenir du systĂšme atmosphĂ©rique, Ă©tant d’avis qu’il Ă©tait inutile d’exiger la conservation de ces machines. La commission dĂ©cida donc, par compromis, que la compagnie serait autorisĂ©e Ă  les utiliser Ă  d’autres fins industrielles, pourvu qu’elle ne les dĂ©nature pas de maniĂšre Ă  les rendre impropres Ă  un Ă©ventuel retour au travail auquel elles Ă©taient primitivement destinĂ©es. Enfin, si la compagnie acceptait toutes ces conditions, il y avait lieu de lui payer le dernier acompte de la subvention, de 440 000 F. Le 28 dĂ©cembre 1847, la commission, approuvant les considĂ©rations et motifs dĂ©veloppĂ©s dans le rapport de Combes, adopta cet avis, François Arago, prĂ©sident de la commission, le remettant Ă  l’administration des Ponts et ChaussĂ©es le 12 janvier 184885. 86 Voir le rapport de Pereire, s’adressant aux actionnaires de la compagnie le 29 mai 1848, AMT, 76 AQ ... 54Le 27 mars 1848, lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, Pereire put annoncer donc que le ministre - celui du gouvernement provisoire, Marie - venait, le 3 mars, de rendre sa dĂ©cision, dispensant effectivement la compagnie du prolongement du chemin atmosphĂ©rique jusqu’à Nanterre. Mais Ă  cette date, aprĂšs les Ă©vĂ©nements survenus au cours des semaines prĂ©cĂ©dentes, la direction de la compagnie avait des prĂ©occupations autrement plus sĂ©rieuses et plus immĂ©diates que la poursuite, ou non, de l’expĂ©rience atmosphĂ©rique ou la revente, un jour, des inutiles machines fixes de Nanterre et de Chatou. En ce printemps de l’annĂ©e 1848, elle devait rĂ©sister, avec les autres compagnies, aux projets politiques tendant Ă  la reprise de possession des chemins de fer par l’État, c’est-Ă -dire leur nationalisation. En ce qui concernait particuliĂšrement le chemin atmosphĂ©rique, expliqua Pereire, jamais sa compagnie n’aurait acceptĂ© les charges de cette entreprise si elle n’avait pas cru y trouver un dĂ©dommagement dans la durĂ©e d’une longue concession86. 87 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire des actionnaires, du 26 mars 1849. Parmi l ... 88 Sur cette tentative de grĂšve du 5 juin et, plus gĂ©nĂ©ralement, sur le mouvement social dans le monde ... 55En mĂȘme temps que ces menaces de rachat », levĂ©es en fait aprĂšs les journĂ©es de Juin, la compagnie se trouvait confrontĂ©e pour la premiĂšre fois dans son histoire Ă  une contestation ouvriĂšre organisĂ©e qui la contraignit, ne serait-ce que temporairement, Ă  des augmentations de salaire87. En outre, les revendications, soutenues par la SociĂ©tĂ© fraternelle des mĂ©caniciens français, visaient aussi les Anglais employĂ©s par les compagnies de Rouen et du Saint-Germain. Un courrier adressĂ© le 17 juin 1848 au Journal des Chemins de Fer et signĂ© conjointement par E. Flachat et A. Rouen, inspecteur gĂ©nĂ©ral du service au Saint-Germain, donne des dĂ©tails sur cette regrettable dissidence » entre la compagnie et ses mĂ©caniciens Peu de jours aprĂšs la RĂ©volution de fĂ©vrier, les mĂ©caniciens du chemin de fer de Saint-Germain exigĂšrent le renvoi de cinq mĂ©caniciens anglais qui, depuis onze ans, conduisent les machines du premier chemin de fer qui ait Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă  Paris. Ces cinq mĂ©caniciens sont le reste d’un nombre beaucoup plus considĂ©rable, tirĂ©s d’Angleterre Ă  l’époque oĂč l’art de conduire les machines locomotives Ă©tait entiĂšrement inconnu en France [
] La Compagnie du Saint-Germain a pris l’engagement de congĂ©dier, dans un dĂ©lai de trois mois, les cinq mĂ©caniciens dont il s’agit. » Parmi ces Anglais, un nommĂ© Cree exerçait, depuis les origines du chemin, les fonctions d’inspecteur des machines. Tous les mĂ©caniciens français qui avaient appris Ă  conduire les machines locomotives sur le chemin de fer de Saint-Germain Ă©taient passĂ©s par ses mains. Le courrier prĂ©cise, d’ailleurs, que le pauvre homme avait eu deux fois, la cuisse cassĂ©e dans son service ». L’échĂ©ance fixĂ©e pour le renvoi des Anglais tombait le 2 juin. À cette date, la compagnie renvoya effectivement quatre d’entre eux, mais conserva Cree, qui, entre-temps, s’était fait naturaliser français. Il fut remplacĂ©, toutefois, dans son poste d’inspecteur par l’un de ses monteurs les plus habiles ». Mais, refusant de reconnaĂźtre l’autoritĂ© de ce nouveau chef, les mĂ©caniciens français prĂ©sentĂšrent trois candidats pris dans leur sein, parmi lesquels, selon eux, la compagnie avait la facultĂ© de choisir son nouvel inspecteur des machines. La compagnie cĂ©da alors sur la question des personnes, mais dĂ©clara sa volontĂ© de maintenir Cree dans ses fonctions. Soutenus par des dĂ©lĂ©guĂ©s de la SociĂ©tĂ© fraternelle, les mĂ©caniciens français s’opposĂšrent encore Ă  cette position et, Ă©tant donnĂ© que Cree Ă©tait français de trop fraĂźche date », annoncĂšrent une grĂšve gĂ©nĂ©rale sur tous les chemins de fer pour le 5 juin. Face Ă  cette menace, pour se soustraire Ă  l’oppression » de la SociĂ©tĂ© fraternelle, la compagnie rĂ©engagea aussitĂŽt les quatre Anglais congĂ©diĂ©s l’avant-veille et prit dans ses ateliers un certain nombre d’autres ouvriers français, en tant qu’élĂšves Ă  former. Le 4 juin, la SociĂ©tĂ© fraternelle dĂ©cida apparemment d’ajourner sa grĂšve gĂ©nĂ©rale et le 5, les mĂ©caniciens et chauffeurs français se prĂ©sentĂšrent pour le service. La compagnie dĂ©clara alors qu’ils Ă©taient considĂ©rĂ©s comme dĂ©missionnaires et leur proposa l’alternative suivante ou rentrer immĂ©diatement et en masse sans distinction de meneurs et de menĂ©s, dans le service de la traction en laissant la compagnie libre de garder ou de congĂ©dier les mĂ©caniciens anglais, ou bien rentrer en masse dans les ateliers de rĂ©paration de la compagnie, avec un salaire accordĂ© Ă  chaque ouvrier proportionnĂ© Ă  la somme de ses services. » Les mĂ©caniciens français ayant rejetĂ© ces deux propositions, la compagnie les informa qu’elle reprenait sa libertĂ© ceux qui dĂ©siraient rentrer au service de la compagnie pouvaient adresser individuellement leur demande, sur laquelle le conseil d’administration statuerait. Nous ne connaissons pas la suite de cet Ă©pisode, l’ exposĂ© fidĂšle » des faits donnĂ© par Flachat et Rouen s’arrĂȘtant sur ces entrefaites. On peut imaginer toutefois la teneur des rĂ©ponses du conseil d’administration aux lettres Ă©manant des meneurs du mouvement88. 89 Terme employĂ© dĂšs le 4 mars 1848 par le Journal des Chemins de Fer. 90 Ces manifestations anti-anglaises Ă©taient particuliĂšrement importantes Ă  Rouen, oĂč le viaduc d’Eaup ... 91 Compte rendu par les dĂ©lĂ©guĂ©s du gouvernement provisoire, les citoyens FĂ©lix Avril et Hippolyte Dus ... 56Hormis cette rĂ©volutionnaire remise en cause de son autoritĂ©, ainsi matĂ©e, l’atteinte la plus grave aux intĂ©rĂȘts de la compagnie, et de ses actionnaires, consistait toutefois dans les sauvages dĂ©vastations » dont la ligne avait Ă©tĂ© victime dans les journĂ©es du 25 au 27 fĂ©vrier suivant le soudain effondrement de la Monarchie de Juillet. Aux cris de A bas Guizot ! A bas les chemins de fer ! On n’en veut plus ! », des bandes d’incendiaires s’étaient attaquĂ©es Ă  toute l’infrastructure de la ligne, depuis les Batignolles jusqu’à la gare du VĂ©sinet. MalgrĂ© les tentatives de rĂ©sistance d’EugĂšne Flachat, venu de Paris d’abord avec quatre gardes nationaux et un Ă©lĂšve de l’École polytechnique, puis, plus tard, avec une quarantaine de gardes nationaux, le pont en bois Ă  AsniĂšres fut brĂ»lĂ© dans l’aprĂšs-midi du 25 fĂ©vrier, ses piles renversĂ©es dans l’eau interrompant la navigation. D’autres attaques eurent lieu Ă  Clichy, Colombes, Nanterre, Rueil et Chatou ; rien Ă  signaler, toutefois, Ă  Saint-Germain ! Ces actes de vandalisme »89, subis en mĂȘme temps par les lignes de Versailles, de Rouen et du Nord, sont gĂ©nĂ©ralement interprĂ©tĂ©s en terme de haine irrĂ©flĂ©chie » Ă  l’égard du chemin de fer en tant qu’irruption brutale d’une certaine modernitĂ© industrielle dans les territoires traversĂ©s. De nature luddite, les violences auraient Ă©tĂ© inspirĂ©es, entre autres, par ceux du fleuve ou de la route - mariniers, Ă©clusiers, conducteurs de voitures
 - qui se sentaient menacĂ©s dans leur gagne-pain. Elles Ă©taient fortement teintĂ©es, comme nous venons de le voir chez les mĂ©caniciens, des mĂȘmes ressentiments anti-anglais qui avaient contribuĂ© Ă  la grande impopularitĂ© du ministĂšre Guizot90. DĂšs l’annonce de ces attaques contre le chemin de fer s’était formĂ© Ă  Paris un corps expĂ©ditionnaire », commandĂ© par un Ă©lĂšve de Polytechnique et composĂ© de jeunes Ă©lĂšves des Ă©coles et de citoyens encore couverts de la poussiĂšre des barricades ». Sous la banniĂšre RĂ©publique française, expĂ©dition contre les incendiaires », il poussa jusqu’à Rouen, trop tard pour arrĂȘter les incendies mais parvenant quand mĂȘme Ă  mettre en arrestation certains individus dĂ©signĂ©s par la notoriĂ©tĂ© publique ». Ainsi furent arrĂȘtĂ©s, par exemple, des membres de l’équipage du bateau Ă  vapeur l’Amiral-DuperrĂ©, soupçonnĂ©s d’avoir mis le feu au pont du Manoir91. 92 Gazette des Tribunaux, cour d’assises de la Seine, audience du 12 avril 1848, Chemin de fer - Incen ... 57Sans rentrer ici dans des analyses plus nuancĂ©es des mobiles de cette violence que la chute du rĂ©gime avait laissĂ© Ă©clater, violence dans laquelle ivresse et tapage carnavalesque avaient aussi leur part sans doute, on peut noter qu’en ce qui concernait le seul chemin du Saint-Germain, elle se confinait aux communes de banlieue limitrophes de la ligne, celles de Nanterre, de Rueil et de Chatou. Pour les tribunaux, qui distinguaient le comportement des Ă©meutiers de banlieue de celui du peuple de Paris, qui, lui, n’avait pas souillĂ© sa victoire en s’attaquant Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e, il s’agissait d’une espĂšce de dĂ©lire inexplicable. Les accusĂ©s, d’honnĂȘtes cultivateurs, quelques propriĂ©taires mĂȘme, et des ouvriers ordinairement paisibles et laborieux », Ă©taient tous dans l’impossibilitĂ© d’allĂ©guer un motif quelconque Ă  la conduite qu’ils avaient tenue ; mĂȘme incertitude quant Ă  l’existence d’agents secrets qui les auraient poussĂ©s Ă  mal faire92. 93 Gazette des Tribunaux, audience du 28 mars 1848, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒu ... 94 Le 28 mars 1848, devant la cour d’assises, le maire lui-mĂȘme, Charles Delahaye, raconta son arrivĂ©e ... 58À travers la lecture des comptes rendus dans la Gazette des Tribunaux des procĂšs des incendiaires en Cour d’assises de la Seine, citĂ©s notamment par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil - pour qui il s’agissait tout simplement d’une jacquerie -, on peut se demander si le chemin de fer atmosphĂ©rique n’était pas spĂ©cialement visĂ©. En effet, les bĂątiments des machines Ă  Nanterre et Ă  Chatou furent tous les deux attaquĂ©s. À Nanterre, vers 10 heures ou 11 heures, le 26, encouragĂ©s par leur impunitĂ©, les malfaiteurs se portĂšrent vers les bĂątiments renfermant les machines du chemin de fer atmosphĂ©rique situĂ©s prĂšs de la station de Nanterre. Ils se mirent Ă  dĂ©vaster les bĂątiments, cassant les vitres et les meneaux des portes et des fenĂȘtres, brisant les Ă©crous, les robinets et conduits en cuivre, crevant les tuyaux, dĂ©truisant, en un mot, Ă  l’aide de barres de fer, de marteaux, de cognĂ©es et autres outils trouvĂ©s sur les lieux, toutes les parties des machines qui, par leur dimension ou par leur poids, n’offraient pas une rĂ©sistance suffisante Ă  l’action des dĂ©vastateurs93. » Des planches de bois furent entassĂ©es sur les chaudiĂšres de maniĂšre Ă  incendier tout le bĂątiment mais, Ă  l’arrivĂ©e du maire94 accompagnĂ© des gardes nationaux, on put faire jouer les pompes pour se rendre maĂźtre du feu. À ce moment-lĂ , aussi, l’attention des incendiaires, estimĂ©s Ă  une cinquantaine, s’était dĂ©tournĂ©e vers le bĂątiment de la gare oĂč l’on venait de trouver les rĂ©serves de vin du chef de station. Un accusĂ© - JĂ©rĂŽme-Bernard Castillon, 63 ans, cultivateur demeurant Ă  Nanterre - fut spĂ©cialement inculpĂ© d’avoir abattu les poteaux et les fils de fer du tĂ©lĂ©graphe Ă©lectrique ; un autre encore - Adolphe-Jean Conain, 18 ans, garçon-maçon de Nanterre - d’avoir cassĂ© les ustensiles de pharmacie et mĂȘme une boĂźte de chirurgie dĂ©posĂ©e Ă  la gare en cas d’accident On disait qu’il n’y en aurait pas besoin, puisqu’il n’y aurait plus de chemins de fer ! » 95 Rappelons ici, en passant, que les allumettes chimiques sont une invention diffusĂ©e sensiblement en ... 96 Gazette des Tribunaux, audience du 12 avril 1848, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒ ... 59À Chatou, le mĂȘme jour du 26 fĂ©vrier, aprĂšs avoir mis le feu Ă  des banquettes amoncelĂ©es dans la salle d’attente de la station de Rueil, au moyen d’allumettes chimiques rĂ©clamĂ©es d’autoritĂ© chez un marchand de vin voisin de la station95, la bande de dĂ©vastateurs se porta aux bĂątiments des machines et Ă  ceux de la station de Chatou. Aux bĂątiments des machines, tous les carreaux des portes et des fenĂȘtres ont Ă©tĂ© brisĂ©s, les chĂąssis cassĂ©s ou tordus. Si les portes et les fenĂȘtres elles-mĂȘmes n’ont pas Ă©tĂ© brisĂ©es, c’est qu’elles sont en fer. Les machines n’ont dĂ» leur salut qu’à leur masse, que ne pouvaient entamer les outils des dĂ©molisseurs. Mais les robinets en cuivre et les conduites n’ont pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s96. » 60En fin de compte, les interrogatoires des inculpĂ©s - 24 pour Nanterre et 19 pour Rueil et Chatou - rĂ©vĂ©laient une volontĂ© de destruction Ă  l’encontre de tout ce qui appartenait Ă  la compagnie, volontĂ© sans trop de discrimination, pour ne pas dire aveugle. Les toutes nouvelles machines de Nanterre et de Chatou, comme les ponts, les gares, les bĂątiments de forge ou les poteaux tĂ©lĂ©graphiques, subirent des attaques parce qu’ils Ă©taient lĂ . Voici un extrait de l’interrogatoire de l’accusĂ© LĂ©on Bonnard, 17 ans, mĂ©canicien, demeurant Ă  Nanterre D. Vous avez pris part Ă  la destruction des machines ? R. J’ai frappĂ© sur un cylindre avec une baĂŻonnette. D. C’était pour dĂ©truire ? R. Non, c’était pour faire du bruit on rit. » 61L’accusĂ© Charles-Protais Courcou, 31 ans, Ă©picier, demeurant Ă©galement Ă  Nanterre D. Vous disiez Ă  chaque coup que vous frappiez En voilĂ  pour mille francs, et j’en ai frappĂ© plus de cinquante’. R. Si j’avais dit ça, je serais un homme incomparable Rires. D. Il n’y a rien d’exagĂ©rĂ© dans votre Ă©valuation, car les dĂ©gĂąts se sont Ă©levĂ©s Ă  55 000 francs. » 62Nicolas Garreau, 50 ans, cultivateur Ă  Nanterre D. Garreau, vous Ă©tiez armĂ© d’une clĂ© anglaise avec laquelle vous brisiez les machines ? R. C’est faux. D. Comment ? Mais vous l’aviez avouĂ© dans l’instruction ! R. J’ai avouĂ© que j’avais frappĂ© avec un outil, mais non pas avec une clĂ© anglaise. Rire gĂ©nĂ©ral. » 63Jean-Michel Nourry, dit Saint-Denis, 24 ans, couvreur, demeurant Ă  Rueil D. Et vous, Nourry, vous avez pris part Ă  la destruction des machines ? R. Je suis allĂ© pour prendre connaissance de la construction des machines. Rires. » 64Femme Thomas, cardeuse de matelas tĂ©moin pour les accusĂ©s M. Courcou nous a vu passer, il a pris sa casquette et nous a suivis aux machines oĂč il a entrĂ© par une croisĂ©e. D. Qu’alliez-vous faire lĂ  ? R. Dam ! Nous avions toujours entendu dire que c’était si beau, la machine, que nous voulions voir un peu en dedans. Nous sommes entrĂ©s, que c’était une dĂ©solation du Bon Dieu. Quel dĂ©luge ! Quelle dĂ©vastation ! [
] Courcou a dit que c’était trĂšs mal d’avoir cassĂ© de si belles machines. » 97 Dans l’affaire de Nanterre, sur 24 accusĂ©s, douze - dont Courcou, Garreau et Nourry - furent acquit ... 65Mais si les mobiles, comme les dĂ©fenses, pouvaient ĂȘtre confus, les dĂ©gĂąts Ă©taient bien rĂ©els et chiffrables. DĂšs le mois de mars 1848, aprĂšs un constat d’urgence dressĂ© par l’ingĂ©nieur et l’architecte de la compagnie, ils furent Ă©valuĂ©s Ă  977 928 F, dont 53 595 Ă  Nanterre, 16 080 Ă  Chatou et 781 917 pour le pont d’AsniĂšres. La direction de la compagnie se tourna aussitĂŽt vers le gouvernement provisoire pour se faire indemniser mais, enlisĂ©e ensuite dans les assemblĂ©es constituante et lĂ©gislative, cette indemnisation n’intervint qu’en 1851, au lendemain du coup d’État. Par un dĂ©cret en date du 24 dĂ©cembre 1851, un crĂ©dit de 5 600 000 F fut ouvert au ministĂšre de l’IntĂ©rieur pour la liquidation des indemnitĂ©s Ă  accorder aux particuliers dont les propriĂ©tĂ©s avaient souffert des dommages matĂ©riels par suite des Ă©vĂ©nements de fĂ©vrier et de juin 1848. Sur ce crĂ©dit, la compagnie du Saint-Germain reçut la somme de 1 229 620 F. Nous nous fĂ©licitons, put dire Pereire aux actionnaires le 27 mars 1852, de la solution qui est intervenue, et nous devons ĂȘtre reconnaissants envers le Gouvernement de l’empressement qu’il a mis Ă  nous rendre justice. En effaçant les dĂ©plorables traces de nos troubles rĂ©volutionnaires, le Gouvernement a consolidĂ© la propriĂ©tĂ© des chemins de fer et a puissamment contribuĂ© ainsi Ă  relever le crĂ©dit de cette grande industrie. » À cette date-lĂ , neuf accusĂ©s jugĂ©s en mars ou en avril 1848 purgeaient encore des peines de rĂ©clusion, de travaux forcĂ©s ou de prison97. 98 Rapport d’Émile Pereire, assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du 25 mars 1850. 99 Conçu par EugĂšne Flachat et rĂ©alisĂ© en fers laminĂ©s assemblĂ© par rivets, ce pont reprĂ©sentait Ă©gale ... 100 Rapport d’Émile Pereire, assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du 27 mars 1852. 66Pour la compagnie, la sortie de la crise s’était amorcĂ©e en fait dĂšs 1850. Au dĂ©but de cette annĂ©e, elle Ă©tait rentrĂ©e dans la majeure partie de ses revenus et se retrouvait dans une voie dĂ©finitivement normale »98. HĂątivement rĂ©parĂ©, le pont d’AsniĂšres avait pu ĂȘtre rĂ©ouvert Ă  la circulation dĂšs le mois de juin 1848, avant d’ĂȘtre entiĂšrement reconstruit en fer, en 1853, et sur quatre voies au lieu de deux99. GrĂące Ă  de grands efforts de publicitĂ©, la foule de promeneurs commençait Ă  revenir Ă  Saint-Germain, la circulation retrouvant son niveau de 1847 et augmentant trĂšs considĂ©rablement par la suite, pour atteindre au total 2 444 660 voyageurs en 1853. Le procĂšs engagĂ© avec les entreprises mĂ©tallurgiques s’était soldĂ© par une transaction par laquelle toutes les sections de tube non utilisĂ©es furent reprises par ces fournisseurs, la compagnie n’ayant Ă  payer que les sections de grand diamĂštre effectivement utilisĂ©es. La nĂ©gociation des 6 000 actions supplĂ©mentaires Ă©mises en septembre 1845 avait finalement produit un bĂ©nĂ©fice de trois millions de francs, portĂ©s en dĂ©duction du compte du chemin atmosphĂ©rique. DiminuĂ©e Ă©galement de la valeur des machines fixes de Nanterre et de Chatou - pour lesquelles des repreneurs semblent avoir Ă©tĂ© trouvĂ©s au cours de l’annĂ©e 1851 -, la dĂ©pense d’ensemble pour le chemin atmosphĂ©rique se trouvait ainsi rĂ©duite, en 1852, Ă  1 500 000 F Moyennant cette dĂ©pense, la compagnie aura obtenu un prolongement de sa ligne qui Ă©vite aux voyageurs une montĂ©e trĂšs difficile du Pecq sur le plateau de Saint-Germain100. » 101 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique f ... 67De grandes simplifications avaient Ă©tĂ© introduites dans le service du chemin atmosphĂ©rique permettant, en 1849, un abaissement de la dĂ©pense de traction Ă  2,71 F par kilomĂštre parcouru, comparĂ© Ă  4,80 F en 1847. Ainsi, cette partie de notre exploitation va en s’amĂ©liorant. Elle n’a, d’ailleurs, rien laissĂ© Ă  dĂ©sirer sous le rapport de la rĂ©gularitĂ© du service. » Parmi ces amĂ©liorations, des essais de charbon avaient rĂ©ussi Ă  identifier les qualitĂ©s qui se prĂȘtaient le mieux Ă  des intermittences de combustion. Les chauffeurs, quant Ă  eux, avaient appris Ă  mieux mĂ©nager le feu dans l’intervalle des trains pour l’activer rapidement au moment du travail. En revanche, on avait cessĂ© d’utiliser le ventilateur, celui-ci, en fin de compte, n’ayant eu d’autre effet que de soulever les cendres du foyer ; on se contentait du seul tirage de la cheminĂ©e101. D’autres tĂątonnements avaient permis de trouver un bon mĂ©lange pour le graissage de la soupape qui, on le reconnut, avait une grande influence sur la tenue du vide. Dans un premier temps, sur les conseils de Joseph Samuda lui-mĂȘme, la rainure recevait deux couches, une premiĂšre composĂ©e de caoutchouc, de cire vĂ©gĂ©tale, d’huile de phoque ou de cheval, d’argile et d’huile de goudron, et une seconde suivant la mĂȘme recette, mais sans argile. Mais, au dĂ©but, cet enduit devait ĂȘtre retouchĂ© par les graisseurs aprĂšs le passage de chaque train. En outre, si elle Ă©tait efficace pendant l’hiver, la composition devenait trop fluide pendant l’étĂ©. On y mĂ©langea donc une proportion de la graisse utilisĂ©e Ă  l’intĂ©rieur du tube, composĂ©e de suif d’os, de talc, d’huile de cheval et d’huile crĂ©osotĂ©e, donnant de meilleurs rĂ©sultats et permettant de rĂ©duire de moitiĂ© la dĂ©pense mensuelle en fourniture de graisses pour la soupape et le tube. Figure 20 Wagon directeur du chemin atmosphĂ©rique de Saint-Germain. FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, 1867, p. 385. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 68Au VĂ©sinet, on avait Ă©galement rĂ©ussi Ă  simplifier le raccrochage du train au wagon directeur. Au commencement de l’exploitation, ces trains Ă©taient poussĂ©s jusqu’au wagon par la locomotive mais, assez rapidement, on trouva un systĂšme nĂ©cessitant moins de manƓuvres. La locomotive, sĂ©parĂ©e de son tender, prenait une courte voie parallĂšle et, avec une corde de 12 m de longueur, tirait le train jusqu’au wagon directeur, dont le piston Ă©tait dĂ©jĂ  engagĂ© dans le tube. Le temps d’arrĂȘt en gare du VĂ©sinet fut ainsi rĂ©duit Ă  seulement deux minutes. En 1849, on parvint Ă©galement Ă  supprimer le wagon directeur, qui ne faisait que les allers-retours entre Le VĂ©sinet et Saint-Germain et qui reprĂ©sentait un poids mort de douze tonnes. Le piston propulseur fut dorĂ©navant attachĂ© Ă  un fourgon Ă  bagages qui faisait partie des trains ordinaires fig. n° 20. La tige raccrochant le wagon au nouveau piston pouvait recevoir un mouvement de rotation grĂące Ă  un levier manipulĂ© par le conducteur. Ainsi, lorsqu’il n’était pas utilisĂ© dans la montĂ©e Ă  Saint-Germain, ce piston pouvait rester sous le wagon, mais relevĂ© au-dessus du tube et de la voie. DĂšs lors, la soupape longitudinale n’était ouverte qu’à la montĂ©e et se trouvait moitiĂ© moins fatiguĂ©e. La suppression du wagon propulseur permettait en plus de rajouter deux voitures utiles aux trains. Enfin, dernier perfectionnement, l’allongement du tube, de 36 m, sur la partie horizontale de la voie avant l’arrivĂ©e en gare Ă  Saint-Germain. À l’origine, le tube s’arrĂȘtait au sommet de la rampe, l’effort de traction cessant donc lorsque le train tout entier restait encore sur le plan inclinĂ©. Il fallait donc une vitesse acquise considĂ©rable pour faire rentrer le train en gare. L’extension du tube permit d’épargner l’effort supplĂ©mentaire des pompes et de diminuer d’autant les dĂ©penses en combustible. Rendant compte de ces diffĂ©rentes amĂ©liorations, le Journal du Chemin des Fers du 8 septembre 1849 publia un compte des frais d’exploitation pour le mois de juillet une dĂ©pense totale de 4 575 F, dont 3 568 pour les machines et 1 006 pour la voie. Aux machines, ces dĂ©penses se dĂ©composaient en 2 724 F pour cent tonnes de houille, 61 F en suif et 783 F en salaires du personnel de conduite des machines encore une Ă©conomie, comparĂ©e au taux de ces salaires en 1847 !. Quant Ă  la voie, 540 F avaient Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s pour les matiĂšres servant Ă  l’entretien de la soupape et du piston propulseur, et 466 F en salaires du personnel d’entretien, de surveillance et de conduite. Pour le nombre de trains montĂ©s Ă  Saint-Germain au cours du mois, ces diffĂ©rentes dĂ©penses donnaient un prix de revient de 1,840 F par train et par kilomĂštre. D’aprĂšs le Journal, ces rĂ©sultats sont de nature Ă  ramener la confiance sur un systĂšme qui, gĂ©nĂ©ralisĂ©, serait mauvais, mais qui, dans certaines circonstances, peut rendre des services signalĂ©s. » Figure 21 RĂ©seau de banlieue de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, 1859. Rapport du Conseil d’administration Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, 29 mars 1859. Archives nationales du Monde du Travail, 76 AQ 8. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 102 JOANNE, Adolphe. De Paris Ă  Saint-Germain, Ă  Poissy et Ă  Argenteuil. Paris L. Hachette, 1856, p. ... 103 Cette ligne, concĂ©dĂ©e Ă  l’origine, comme on l’a vu, Ă  l’inventeur Antoine Andraud, avait Ă©tĂ© cĂ©dĂ©e ... 104 Compagnie des chemins de fer de l’Ouest. Rapport du conseil d’administration Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ... 69Ainsi, le systĂšme atmosphĂ©rique semble-t-il avoir trouvĂ© sa place et, pour ainsi dire, sa vitesse de croisiĂšre. Saint-Germain et ses 12 000 habitants en semblaient satisfaits, le chemin de fer atmosphĂ©rique contribuant au dĂ©veloppement de la ville selon Adolphe Joanne, Ă©crivant en 1856, sous l’influence de la merveilleuse voie atmosphĂ©rique, qui met le haut plateau en communication directe avec la capitale, des quartiers nouveaux se sont bĂątis102. » Dans les rapports de Pereire aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de la compagnie du 29 mars 1853 et du 30 mars 1854, il n’est plus du tout question du chemin de fer atmosphĂ©rique. À partir de 1855 et la fusion donnant lieu Ă  la crĂ©ation de la Compagnie de l’Ouest, le chemin de Saint-Germain se trouvait intĂ©grĂ© Ă  l’ensemble des 68 km de lignes de banlieue, Ă  cĂŽtĂ© des deux chemins de Versailles, le chemin d’Auteuil et celui d’Argenteuil103 fig. n° 21. Les rapports aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de la nouvelle compagnie de l’Ouest n’évoquent pas non plus le systĂšme atmosphĂ©rique sauf, de maniĂšre plutĂŽt allusive, le 29 mars 1862, dans un paragraphe dĂ©taillant les besoins ayant entraĂźnĂ© des dĂ©penses supplĂ©mentaires pour des travaux sur cet ancien rĂ©seau Tel est d’abord le renouvellement des voies et du matĂ©riel roulant que le temps a usĂ©s, et qu’il faut de toute nĂ©cessitĂ© remettre en bon Ă©tat, si l’on ne veut pas courir des chances d’accidents aussi dĂ©plorables pour le public que pour les compagnies. Telle est encore la nĂ©cessitĂ© de complĂ©ter et de retoucher des travaux dont le systĂšme de construction premiĂšre ne pouvait pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme dĂ©finitif, ou qui ne rĂ©pondent plus aux besoins que crĂ©ent, chaque jour, les perfectionnements apportĂ©s soit dans le matĂ©riel roulant, soit dans les divers services de l’exploitation des chemins de fer104. » Figure 22 L’accident ferroviaire du VĂ©sinet du 6 septembre 1858. Gravure anonyme, collection particuliĂšre. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 105 DĂ©tails dans La Presse des 7, 9 et 10 septembre 1858. Il ne s’agissait pas, d’ailleurs, des premier ... 106 CARRIERE, Bruno. Le chemin de fer atmosphĂ©rique une expĂ©rience sans lendemain. Rail Passion, sept ... 107 Information communiquĂ©e par Serge BenoĂźt, d’aprĂšs le journal d’un Ă©lĂšve-ingĂ©nieur des mines de 1861 ... 70Le lundi 6 septembre 1858, un de ces dĂ©plorables accidents avait eu lieu sur le chemin atmosphĂ©rique fig. n° 22. Un train composĂ© de douze voitures, partant de Saint-Germain Ă  10 h 25 du soir, connut une dĂ©faillance de freins et descendit la rampe Ă  une vitesse vertigineuse. Au VĂ©sinet, le mĂ©canicien qui attendait sur sa locomotive, voyant venir le convoi Ă  une vitesse incontrĂŽlable, donna de la vapeur pour se mettre sur une voie d’évitement, mais le convoi heurta le tender le premier wagon fut brisĂ© et renversĂ© sur la voie ; le wagon suivant monta sur le dĂ©bris du premier et la troisiĂšme voiture, une diligence, subit une secousse considĂ©rable. Dans le sauve-qui-peut qui s’en suivit, de nombreux voyageurs furent blessĂ©s en se prĂ©cipitant sur la voie. Le bilan de l’accident Ă©tait de trois morts, dont le conducteur, M. LacĂŽte, et deux passagĂšres, Mmes Michel et Roger, avec 28 blessĂ©s, dont six graves105. Cet accident, mettant Ă  mal la rĂ©putation du systĂšme atmosphĂ©rique en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, prĂ©cipita sans doute la dĂ©cision de l’abandonner. Le 28 aoĂ»t 1859, Adolphe Jullien, appelĂ© depuis peu Ă  la direction gĂ©nĂ©rale de la Compagnie de l’Ouest, informa la municipalitĂ© de Saint-Germain de son intention de supprimer l’exploitation atmosphĂ©rique. La principale raison invoquĂ©e incriminait la soupape et son usure, non seulement par les trains mais aussi sous l’influence de la sĂ©cheresse, de l’humiditĂ© et du froid. Le vide de plus en plus imparfait dans le tube obligeait la compagnie Ă  avoir constamment des locomotives en feu au VĂ©sinet pour parer aux absences » du systĂšme. Autre problĂšme mais celui-ci n’était pas propre au systĂšme atmosphĂ©rique l’impossibilitĂ© de communication entre les conducteurs des trains et les mĂ©caniciens Ă  Saint-Germain. Lorsque, pour une raison ou une autre, le convoi s’arrĂȘtait Ă  mi-pente, l’incertitude quant Ă  son redĂ©marrage incitait les voyageurs Ă  descendre du train pour poursuivre leur chemin Ă  pied, d’oĂč un risque d’accidents. AprĂšs une enquĂȘte ouverte au Pecq et Ă  Saint-Germain, qui ne suscita aucune opposition Ă  la suppression du systĂšme, son abandon dĂ©finitif fut autorisĂ© par dĂ©cision ministĂ©rielle du 23 juin 1860. À dater du 2 juillet 1860, le chemin de fer atmosphĂ©rique cessa donc ses opĂ©rations, la traction effectuĂ©e dorĂ©navant par quatre machines spĂ©ciales, Ă  six roues accouplĂ©es, livrĂ©es par l’entreprise Cail106. Le tube fut envoyĂ© Ă  la fonte mais les machines construites par Hallette furent rĂ©cupĂ©rĂ©es, vendues aux aciĂ©ries des frĂšres Jackson Ă  Saint-Seurin et transformĂ©es en machines soufflantes utilisĂ©es pour les premiers essais français, en 1861, d’un convertisseur Bessemer107. HĂ©ritage 108 On peut noter ici que dans le systĂšme de classification prĂ©vu pour l’Exposition universelle de 1855 ... 109 Seguin AĂźnĂ©. Note sur les chemins de fer atmosphĂ©riques, en employant comme moteur l’action de l’ai ... 110 D’aprĂšs Michel Cotte, ces projets atmosphĂ©riques de Marc Seguin auraient donnĂ© lieu Ă  des brevets p ... 71Le systĂšme atmosphĂ©rique Ă  la Clegg et Samuda rendit ainsi son dernier soupir opĂ©rationnel. Mais, en dĂ©pit de ses coĂ»ts excessifs, et d’installation et d’exploitation, pleinement constatĂ©s dĂšs 1848, les dĂ©cennies suivantes connurent encore plusieurs propositions pour relancer le systĂšme sous d’autres formes108, revenant de fait aux premiĂšres idĂ©es de George Medhurst. Ainsi, par exemple, en 1854, l’un des pionniers des chemins de fer français, le cĂ©lĂšbre Marc Seguin, citait justement les travaux antĂ©rieurs de Medheurst sic et de Vallence sic dans la prĂ©sentation du systĂšme qu’il s’était imaginĂ©109. Dans celui-ci, le convoi devait agir lui-mĂȘme comme un piston Ă  l’intĂ©rieur d’un tunnel, mis en mouvement par l’effet d’un courant d’air dilatĂ© ou comprimĂ© produit au moyen de pompes aspirantes et foulantes actionnĂ©es par de puissantes machines Ă  vapeur. Le tunnel, de forme elliptique, et de sept Ă  huit mĂštres carrĂ©s de section, serait maçonnĂ© ou cuvelĂ©, et clos de toutes parts pour empĂȘcher la communication avec l’air extĂ©rieur. À l’intĂ©rieur, si le besoin s’en faisait sentir, ce tunnel pourrait ĂȘtre Ă©clairĂ© de distance en distance. Il y aurait deux rails infĂ©rieurs pour supporter les voitures et deux autres sur les cĂŽtĂ©s pour empĂȘcher les sorties de voie. Les stations, Ă©tablies partie Ă  ciel ouvert et partie sous hangar, auraient une longueur d’environ mille mĂštres. Vers leur milieu, la voie formerait un dos d’ñne de trois ou quatre mĂštres de hauteur, sur lequel les convois s’élĂšveraient par leur vitesse acquise, redescendant ensuite par l’effet de la gravitĂ©. Pour laisser passer les convois, les cloisons, portes et soupapes, installĂ©es comme autant d’écluses Ă  air aux stations et auprĂšs des machines fixes, seraient manƓuvrĂ©es par des cantonniers, placĂ©s dans des loges mises en communication avec l’air extĂ©rieur. Au-delĂ  de son Ă©conomie globale, objet de savants calculs, Seguin dĂ©tailla d’autres avantages de son systĂšme, en matiĂšre surtout de sĂ©curitĂ© l’isolement de la ligne, sauf aux stations, des voies de communication ordinaires et de tous les lieux habitĂ©s ; l’impossibilitĂ© des collisions ; la disparition du poids Ă©norme des locomotives, remplacĂ©es par des voitures utiles ; l’élimination, Ă©galement, des inconvĂ©nients des grandes vitesses on pourra voyager aussi vite que le comporteront les moteurs. » Son systĂšme, conclut Seguin, paraissait particuliĂšrement recommandĂ© pour les rĂ©gions froides oĂč la construction de tunnels en bois cerclĂ©s en fer, engagĂ©s Ă  moitiĂ© dans le sol, serait possible Ă  des prix trĂšs bas et donnerait la facilitĂ© de voyager aussi promptement au milieu des frimas que dans la belle saison110. Figure 23 Projet de propulsion atmosphĂ©rique pour franchir les grandes chaĂźnes de montagnes. DAIGREMONT, J. Étude sur les chemins de fer atmosphĂ©riques, 1865, planche 1. © Institution of Civil Engineers. 111 DAIGREMONT, J. Étude sur les chemins de fer atmosphĂ©riques. Turin Établissement de Joseph Civelli ... 72En 1865, l’ingĂ©nieur J. Daigremont, directeur des travaux et de l’entretien aux chemins de fer de la Haute-Italie et intĂ©ressĂ©, par ce fait, aux possibilitĂ©s des tunnels ferroviaires pour traverser les montagnes, publia, en langue française, une Ă©tude sur les chemins de fer atmosphĂ©riques. Il y identifie, comme vice radical dans le systĂšme essayĂ© et dorĂ©navant abandonnĂ© Ă  Saint-Germain, les fuites par la soupape longitudinale. Ce vice disparaĂźtrait avec l’utilisation de tubes Ă  grande section, un tunnel mĂ©tallique de 4,50 m de diamĂštre dans lequel un piston propulseur en queue de chaque train serait poussĂ© par l’air comprimĂ©111 fig. n° 23. Un systĂšme proche fut effectivement expĂ©rimentĂ© en Angleterre Ă  cette Ă©poque, Ă  Sydenham, dans le parc oĂč avait Ă©tĂ© remontĂ© le palais de cristal de l’exposition de 1851. Il fut construit par Josiah Latimer Clark et Thomas Webster Rammell, le premier ayant dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© des systĂšmes de transport pneumatique de courrier dans des tubes Ă©tanches de petite section, utilisant soit l’air comprimĂ©, soit l’air rarĂ©fiĂ©. Sur une grande Ă©chelle, ce systĂšme donna lieu Ă  un tunnel de 550 m de longueur et de 3,20 m de diamĂštre, construit en briques, dans lequel la force propulsive Ă©tait fournie par une machine aĂ©romotrice Ă  rotation continue, autrement dit un immense ventilateur de 6,7 m de diamĂštre, mĂ» par une machine Ă  vapeur de fait, une locomotive louĂ©e pour l’occasion et tournant dans un sens pour aspirer le wagon-piston, ou dans l’autre pour le souffler fig. n° 24. Figure 24 Chemin de fer pneumatique de Sydenham, 1865. FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, 1867, p. 393. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 112 FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire ... 113 The Daily Telegraph, 29 dĂ©cembre 1989. 73Emmenant 35 passagers dans un voyage qui durait moins d’une minute et coĂ»tait six pence, le wagon Ă©tait dotĂ©, Ă  l’une de ses extrĂ©mitĂ©s, d’un disque en bois s’adaptant Ă  la section du souterrain. Sur le pourtour de ce disque, un cordon en peluche de soie, formant une brosse et balayant la paroi du tunnel, suffisait pour intercepter le passage de l’air. DĂ©crivant ce chemin de fer pneumatique vers 1867, lorsqu’il Ă©tait encore une merveille toute nouvelle, Figuier annonça qu’il inspirait de grands espoirs pour un rĂ©seau de chemins de fer souterrains Ă  Londres ou encore pour un tunnel sous-marin reliant Douvres Ă  Calais. L’intĂ©rieur de la voiture Ă©tant parfaitement Ă©clairĂ©, le trajet n’a rien de dĂ©sagrĂ©able ni d’effrayant. Seulement, le voyageur n’a d’autre vue que celle de l’intĂ©rieur de la voiture. OĂč est, hĂ©las ! la poĂ©sie du voyage ? 
 Partir, arriver, voilĂ , disent bien des gens, les deux termes d’un voyage. A ceux-lĂ , le systĂšme, qui a Ă©tĂ© essayĂ© Ă  Sydenham, ne laissera rien Ă  dĂ©sirer. Mais il ne peut s’attendre qu’aux justes malĂ©dictions des touristes112. » À la suite de cette ligne expĂ©rimentale, la Waterloo & Whitehall Railway Company fut créée, et entama mĂȘme, en 1865, la rĂ©alisation d’un tunnel sous la Tamise, mais les travaux furent abandonnĂ©s un an plus tard, faute de finances. En fin de compte, la tentative, relevant davantage Ă  Sydenham de l’attraction de foire que d’un systĂšme de transport, tomba dans l’oubli, du moins jusqu’en 1989 lorsque quelques vestiges furent mis Ă  jour par des archĂ©ologues industriels113. 114 Scientific American, an illustrated journal of art, science and mechanics, 5 mars 1870. 115 La station et l’équipement de soufflerie furent dĂ©truits dans un incendie en 1898. L’histoire de ce ... 74En 1869 cependant, aux Etats-Unis, la Beach Pneumatic Transport Company, fondĂ©e par l’entrepreneur Alfred Ely Beach 1826-1896, directeur depuis 1846 de la revue Scientific American et propriĂ©taire d’une importante agence de brevets, crĂ©a un systĂšme souterrain de chemin de fer pneumatique directement copiĂ© sur celui de Clark et Ramell. Employant un bouclier comme celui qu’avait utilisĂ© Marc Brunel sous la Tamise, un tunnel de section circulaire, de 2,7 m de diamĂštre intĂ©rieur et 90 m de longueur, fut creusĂ© Ă  sept mĂštres de profondeur sous Broadway, Ă  New York. Il Ă©tait en maçonnerie de briques mais avec une partie en courbe cuvelĂ©e avec de fortes plaques en fonte, dues Ă  l’ingĂ©nieur britannique Joseph Dixon, associĂ© de Beach et directeur du chantier. La petite ligne expĂ©rimentale fonctionnait avec un grand blower », ou ĂŠolor », une machine soufflante Ă  pales rotatives, qui, par l’inversion d’une soupape, poussait l’air, et les voitures, dans un sens et les aspirait dans l’autre. Cette machine Ă©tait installĂ©e dans le sous-sol d’un grand magasin sur Broadway, actionnĂ©e par une machine Ă  vapeur de cent chevaux. Les voitures, individuelles ou attachĂ©es par deux en trains, Ă©taient Ă©galement de section ronde et dotĂ©es de quatre roues indĂ©pendantes logĂ©es sous les banquettes. Avec des places pour une vingtaine de passagers, ces voitures Ă©taient assez luxueusement tapissĂ©es, et Ă©clairĂ©es grĂące Ă  des lampes Ă  zircon ou Ă  kĂ©rosĂšne. Le systĂšme marcha comme attraction pendant plusieurs mois entre 1870 et 1871, le prix des billets donnĂ© Ă  une Ɠuvre charitable, une fondation pour des orphelins de soldats et de marins, car Beach n’avait pas encore obtenu une concession lĂ©gale pour un chemin de fer114. Mais, face Ă  la concurrence d’un systĂšme de rapid transit » par un chemin de fer sur viaducs, utilisant la traction par cĂąbles ou par locomotives Ă  vapeur le Elevated Railroad, ou El, l’entreprise de Beach fit faillite et sa modeste amorce d’un rĂ©seau de transports souterrain fut oubliĂ©e Ă  son tour115. 116 Moniteur Universel, 4 juillet 1844. Devant la commission parlementaire britannique sur la ligne de ... 75En 1844, lors de la discussion du projet de loi relatif au chemin de fer de Paris Ă  Strasbourg, Arago, dans sa premiĂšre prĂ©sentation du systĂšme atmosphĂ©rique, avait remarquĂ© que celui-ci n’avait aucune limite thĂ©orique en matiĂšre de pentes et qu’une ligne verticale serait parfaitement imaginable Si vous voulez, vous monterez tout droit aux tours de Notre Dame !116 » Une trentaine d’annĂ©es plus tard, un tel systĂšme vertical fut installĂ© aux houillĂšres d’Épinac-les-Mines SaĂŽne-et-Loire dans la mine Hottinguer, foncĂ©e Ă  partir de 1863. Un systĂšme d’extraction sans cĂąble » y fonctionna Ă  partir de 1876. Dans un puits moisĂ© de 4,25 m de diamĂštre, le tube vertical, de 1,60 m de diamĂštre, Ă©tait rĂ©alisĂ© par 485 viroles en tĂŽle de 8 millimĂštres d’épaisseur, les joints scellĂ©s avec des lames de caoutchouc. La colonne ainsi formĂ©e, fabriquĂ©e aux usines du Creusot, descendait Ă  une profondeur de 603 m. Le train » comportait deux pistons construits en bois et acier, leur garniture de cuir tenue en place avec des ressorts en fil de laiton, permettant souplesse et Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  la fois. Entre le piston supĂ©rieur et le piston infĂ©rieur, dans une cage Ă  trois Ă©tages, prenaient place autant de wagonnets pour l’extraction du charbon, les mĂȘmes cages servant au transport des ouvriers. Au-dessus de l’orifice du puits, le tube, qui montait sur encore 20 m Ă  l’intĂ©rieur d’une grande tour, avait trois portiĂšres amĂ©nagĂ©es dans ses parois pour la sortie des wagonnets et du personnel, le train restant bloquĂ© par des taquets. Une structure mĂ©tallique indĂ©pendante soutenait, au sommet du tube, l’appareil de prise d’air de la machine pneumatique et, en-dessous, trois planchers pour la recette fig. n° 25. Figure 25 SystĂšme atmosphĂ©rique d’extraction Ă  la mine Hottinguer, Épinac-les-Mines SaĂŽne-et-Loire. Recette du jour avec trois planchers. Planche des Annales des Mines, 1878, reproduite par GUIOLLARD, Pierre-Christian. Les chevalements des houillĂšres françaises, 1993, p. 91. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 117 Inscription sur l’Inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques, en raison du tĂ©moignage de ... 76Capable de porter le vide Ă  une demi-atmosphĂšre, la machine pneumatique, actionnĂ©e par une machine Ă  vapeur de 1 500 chevaux installĂ©e en 1882, hissait le train du fond au jour en trois minutes ; la descente s’effectuait par gravitĂ©, en six minutes, sa vitesse rĂ©glĂ©e par des vannes d’échappement d’air au fond. Ce systĂšme pneumatique promettait de faire reculer la limite extrĂȘme des profondeurs d’extraction que l’on pouvait atteindre alors, les cĂąbles textiles de l’époque rĂ©sistant mal sur de telles longueurs. Il avait l’avantage supplĂ©mentaire de contribuer Ă  l’aĂ©rage du fond, chassant l’air viciĂ© et le grisou. Ce procĂ©dĂ© atmosphĂ©rique resta en service Ă  Épinac jusqu’en 1887, mais ne connut pas d’autres applications il nĂ©cessitait des investissements considĂ©rables, que rendaient peu utiles des progrĂšs accomplis entre temps dans la fabrication des cĂąbles en acier. La monumentale tour carrĂ©e, considĂ©rĂ©e localement comme une tour Malakoff, subsiste, protĂ©gĂ©e depuis 1992 au titre des monuments historiques117 fig. n° 26. Figure 26 Puits Hottinguer Ă  Épinac-les-Mines, carte postale du dĂ©but du XXe siĂšcle reproduit dans GUIOLLARD, Pierre-Christian. Les chevalements des houillĂšres françaises, 1993, p. 87. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 118 BERLIER, Étude et avant-projet d’une transmission pneumatique de dĂ©pĂȘches et colis postaux en ... 119 CLEMENT, Alain et THOMAS, Gilles dir.. Atlas du Paris souterrain, la doublure sombre de la Ville ... 77La principale postĂ©ritĂ© technique des chemins de fer atmosphĂ©riques rĂ©siderait donc dans les systĂšmes de transport pneumatique non pas de passagers ou de bennes de charbon et de mineurs, mais de courrier, enfermĂ© dans des boĂźtes Ă©tanches appelĂ©es curseurs. De tels rĂ©seaux furent installĂ©s dans de trĂšs nombreuses grandes villes Ă  partir des annĂ©es 1860 Londres, Liverpool, Manchester, Birmingham, Glasgow, Dublin, Philadelphie, New York, Boston, Berlin, Vienne
 En 1885, Jean-Baptiste Berlier, mieux connu en tant que promoteur et ingĂ©nieur de la ligne Nord-Sud du mĂ©tro parisien, proposa une canalisation pneumatique pour la transmission de dĂ©pĂȘches et de colis postaux entre Paris et Londres. La conduite en fonte de 30 cm de diamĂštre devait avoir une longueur totale de 500 km, aller-retour, dans laquelle des trains » de dix kilogrammes voyageraient Ă  500 km Ă  l’heure118. Le rĂ©seau des pneus » de la poste parisienne, dont la premiĂšre ligne d’essai, fonctionnant Ă  l’air comprimĂ© par des cuves d’eau, fut exĂ©cutĂ©e en 1866 entre la place de la Bourse et le Grand HĂŽtel, boulevard des Capucines, ne fut abandonnĂ© qu’en 1984, aprĂšs l’avĂšnement des fax. Un autre rĂ©seau pneumatique particulier, reliant l’HĂŽtel de Ville de Paris Ă  ses services situĂ©s de l’autre cĂŽtĂ© de la rue Lobau, fonctionne encore de nos jours mais, apparemment, plus pour longtemps119. Conclusion Un Ă©chec ? 120 La sociĂ©tĂ© Aeromovel, fondĂ©e en 1994, a construit deux courtes lignes pneumatiques Ă  voie unique, t ... 121 AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales ordinaires de la compagnie du Dublin & Kingstown Railway Company, 10 avril 185 ... 78Pour les chemins de fer, le systĂšme atmosphĂ©rique s’avĂ©ra partout un Ă©chec. Aucune ligne - ou presque120 - ne fonctionne aujourd’hui selon ses principes. Les vestiges physiques du systĂšme sur les quatre lignes des annĂ©es 1840 se rĂ©sument Ă  presque rien. Le souvenir mĂȘme de l’existence du systĂšme semble se limiter aux seuls spĂ©cialistes intĂ©ressĂ©s par les dĂ©buts des chemins de fer ou par l’histoire locale des lieux concernĂ©s. Mais la qualitĂ© de l’échec mĂ©rite d’abord d’ĂȘtre nuancĂ©e. Sur les deux lignes anglaises, les plus ambitieuses, essayant d’introduire une circulation dans les deux sens Ă  l’instar d’une ligne Ă  locomotives ordinaire, cet Ă©chec fut retentissant, quasi immĂ©diat et sans appel la propulsion atmosphĂ©rique fut abandonnĂ©e au bout de 15 mois Ă  Croydon et de seulement 12 mois sur le South Devon. Sur les lignes irlandaise et française, en revanche, oĂč, avec le retour par gravitĂ©, le systĂšme remplaçait plutĂŽt celui de la traction par cĂąble, l’échec Ă©tait moins flagrant, et moins immĂ©diat. Pour l’Irlande, on serait mĂȘme en droit, peut-ĂȘtre, de parler d’un demi-succĂšs. Le chemin atmosphĂ©rique de Kingstown Ă  Dalkey fonctionna aprĂšs tout pendant dix ans. Les archives de la compagnie permettent d’établir le bilan des neuf annĂ©es pleines de son activitĂ©121. Year ending last day in February AnnĂ©e arrĂȘtĂ©e au dernier jour de fĂ©vrier Receipts Recettes arrondies Ă  la livre sterling Expenses DĂ©penses arrondies Ă  la livre sterling Number of passengers carried Nombre de voyageurs transportĂ©s Number of trains despatched Nombre de trains expĂ©diĂ©s Number of miles travelled Nombre de milles parcourus Coaches per train Voitures par train Passengers per train Voyageurs par train Total expense per mile travelled DĂ©pense totale par mille parcouru en shillings et pence 1846 ÂŁ2 501 ÂŁ2 797 240 731 21 708 36 352 1 /6 œ 1847 ÂŁ2 361 ÂŁ3 979 226 576 22 876 38 203 2 /1 1848 ÂŁ2 078 ÂŁ2 730 198 068 22 420 37 441 1 /5 œ 1849 ÂŁ1 970 ÂŁ2 913 293 763 19 658 32 828 15 1 /9 ÂŒ 1850 ÂŁ1 842 ÂŁ2 288 319 785 23 176 38 704 1 /2 œ 1851 ÂŁ1 964 ÂŁ2 340 342 471 23 632 39 465 1 /2 ÂŒ 1852 ÂŁ1 935 ÂŁ2 070 338 065 24 330 40 631 1/- 1853 ÂŁ2 141 ÂŁ2 592 371 973 23 338 38 974 1 /3 Ÿ 1854 ÂŁ2 642 ÂŁ2 384 447 379 24 034 40 136 1 /2 ÂŒ Total ÂŁ19 434 ÂŁ24 093 2 778 811 181 540 342 737 Average ÂŁ2 159 ÂŁ2 677 308 757 20 171 38 082 1 /6 53 975 F 66 925 F 61 286 km 1,17 F/km Observations Fares 2nd class - 3d, 3rd class - 2d, reduced in 1849 to 2nd class - 2d, 3rd class - 1dObservations Tarifs 2e classe - 3d, 3e classe - 2d, rĂ©duits en 1849 Ă  2e classe - 2d, 3e classe - 1d. 122 HADFIELD, Charles. Atmospheric Railways, a Victorian Adventure in Silent Speed. Newton Abbot Davi ... 123 MURRAY, K. A. Ireland’s First Railway. Dublin Irish Railway Record Society, 1981, p. 84-92. 124 HADFIELD, Charles. Atmospheric Railways, a Victorian Adventure in Silent Speed. Newton Abbot Davi ... 79La ligne subit une brĂšve interruption Ă  la fin de l’annĂ©e 1845 pour le renouvellement de la soupape, au prix de ÂŁ867 21 675 F122. Une seconde interruption, plus longue, eut lieu Ă  partir du 24 novembre 1848, Ă  la suite d’une fracture arrivĂ©e Ă  l’une des pompes Ă  air. Rapidement adaptĂ©e - sa cheminĂ©e Ă©courtĂ©e et un toit installĂ© pour protĂ©ger la tĂȘte des mĂ©caniciens -, une locomotive, Princess, se montra capable de tracter les trains lĂ©gers de trois voitures, utilisĂ©s pendant l’hiver, quoique plus lentement qu’avec le systĂšme atmosphĂ©rique. Le 5 fĂ©vrier 1849, aprĂšs rĂ©paration de la pompe, la marche atmosphĂ©rique fut rĂ©tablie, fonctionnant ensuite, comme on le rĂ©pĂ©ta rĂ©guliĂšrement devant les actionnaires, avec la plus grande rĂ©gularitĂ© ». Ainsi, en neuf ans, le systĂšme transporta plus de deux millions et demi de voyageurs. À l’exception de la derniĂšre annĂ©e, les dĂ©penses de fonctionnement dĂ©passaient systĂ©matiquement les recettes, mais pour la compagnie ce manque Ă  gagner, de ÂŁ518 en moyenne par an 12 950 F, Ă©tait largement compensĂ© par l’augmentation de la circulation sur la ligne entre Dublin et Kingstown. La majoritĂ© des voyageurs utilisant l’extension atmosphĂ©rique avait dĂ©jĂ  pris cette partie de la ligne, oĂč les tarifs Ă©taient de 1 shilling, 8d et 6d selon la classe, avec un ticket aller-retour spĂ©cial baigneurs » en 2e classe, Ă  1s 4d123. Dans l’ensemble, donc, le systĂšme atmosphĂ©rique donnait satisfaction aux directeurs de la compagnie et, apparemment, au public. Et on peut souligner ici les bĂ©nĂ©fices enfin dĂ©gagĂ©s au cours de la derniĂšre annĂ©e de fonctionnement entre fĂ©vrier 1853 et fĂ©vrier 1854 ÂŁ258 ou 6 450 F, ainsi que la tendance Ă  la baisse de la dĂ©pense totale par mille parcouru. Celle-ci Ă©tait moins Ă©levĂ©e, d’ailleurs, que sur la section exploitĂ©e avec des locomotives entre Dublin et Kingstown, calculĂ©e, en 1849, Ă  3 shillings, comparĂ© Ă  1s 9ÂŒ d sur la section atmosphĂ©rique124. Ainsi, l’abandon du systĂšme sur cette ligne irlandaise, intervenu le 12 avril 1854, ne serait imputable ni Ă  ses dĂ©faillances ni Ă  un coĂ»t d’exploitation excessif ou en augmentation. Il rĂ©sulta plutĂŽt, en fait, d’une extension et d’une modernisation du chemin de fer au-delĂ  de Dalkey, sous l’égide d’une nouvelle compagnie, le Dublin & Wicklow Railway, et d’une mise aux normes de l’écartement des rails. 125 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle et extraordinaire de la Compagnie du Saint-Germain en date du 26 mars 1 ... 126 Rapport d’Émile Pereire, assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire des actionnaires, 24 mars 1851. 80Ni pour les lignes de Croydon et du South Devon, ni pour la ligne française, il ne semble possible d’établir de tels bilans. À partir de 1847, les rapports aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de la Compagnie du Saint-Germain ne donnent que le total des voyageurs sur tout le parcours de la ligne, sans distinguer entre ceux allant jusqu’à Saint-Germain et ceux montant ou descendant en chemin Ă  l’une des stations intermĂ©diaires. On peut noter toutefois qu’en 1849, suite aux simplifications introduites dans le service du chemin atmosphĂ©rique, la compagnie pouvait dĂ©clarer que ce mode de traction n’était plus onĂ©reux pour l’exploitation125. En 1851, la direction de la compagnie, tout en Ă©tant soulagĂ©e d’ĂȘtre exonĂ©rĂ©e de l’obligation de poursuivre le systĂšme atmosphĂ©rique entre le bois du VĂ©sinet et Nanterre, et n’ayant pas envisagĂ© son application sur la petite ligne d’AsniĂšres Ă  Argenteuil, n’exprimait pas que des regrets pour la somme restant Ă  sa charge pour l’installation du systĂšme jusqu’à Saint-Germain le prolongement de notre ligne Ă©tait indispensable pour conserver Ă  notre chemin une clientĂšle que lui aurait disputĂ©e avec succĂšs les nouveaux chemins aboutissant Ă  Paris si nous n’avions pas franchi Le Pecq pour nous Ă©lever sur le plateau de Saint-Germain126. » Édouard Rodrigues, rentrĂ© au conseil d’administration en 1850, allait dans le mĂȘme sens, convaincu maintenant que le chemin atmosphĂ©rique a sauvĂ© votre ligne qui perdait sa clientĂšle de promeneurs, attirĂ©s qu’ils Ă©taient par les autres chemins ». Mais en mĂȘme temps, comme nous l’avons vu, la dĂ©cision de poursuivre l’exploitation atmosphĂ©rique entre le bois du VĂ©sinet et le plateau n’était pas prise par la compagnie elle-mĂȘme, mais imposĂ©e plutĂŽt par l’administration des Ponts et ChaussĂ©es. En fin de compte, et malgrĂ© tout, le systĂšme fonctionna Ă  Saint-Germain un peu plus de treize ans, pendant lesquels il transporta plusieurs millions de voyageurs. 127 BUCHANAN, R. A. The Atmospheric Railway of I. K. Brunel, article citĂ© note 110. Voir aussi l’intr ... 81Selon Adolphe Jullien, en 1859, le systĂšme Ă©tait Ă  supprimer en raison surtout de l’usure de la soupape, et c’était cette partie constituante qui reprĂ©sentait sa principale faiblesse matĂ©rielle, son impossible hermĂ©ticitĂ© incriminĂ©e dans tous les Ă©checs. Tout au long de ce texte, nous avons dĂ©libĂ©rĂ©ment insistĂ© sur les matĂ©riaux employĂ©s Ă  l’époque dans les diffĂ©rents systĂšmes envisagĂ©s cuir de bƓuf, suif et cire d’abeilles, glu marine... D’un point de vue technique, on peut conjecturer qu’avec des matĂ©riaux modernes, encore Ă  dĂ©velopper ou inventer, le caoutchouc vulcanisĂ©, par exemple, des matiĂšres plastiques ou des compositions d’étanchĂ©itĂ© Ă  base de produits pĂ©troliers, la soupape longitudinale de Clegg et Samuda, voire les lĂšvres pneumatiques Hallette, auraient pu mieux conserver le vide. Mais mĂȘme une suppression totale des fuites d’air n’aurait rien pu contre le deuxiĂšme talon d’Achille du systĂšme, l’intermittence de marche des machines motrices, occasionnant, selon le rapport de Combes en 1847, des pertes Ă©normes de travail et, par consĂ©quent, d’argent ». C’était en effet l’économie d’ensemble du systĂšme, ses coĂ»ts d’installation et d’exploitation qui le privait, en fin de compte, de toute possibilitĂ© de concurrencer le systĂšme Ă  locomotives. Pendant ces mĂȘmes annĂ©es, ce systĂšme avait fait, lui aussi, de notables progrĂšs. L’idĂ©e, Ă©voquĂ©e par Angus Buchanan dans son analyse de l’insuccĂšs de Brunel sur le South Devon127, que l’apparition d’une nouvelle technologie peut agir comme un aiguillon pour une ancienne, l’encourageant Ă  rattraper des retards redoutĂ©s, trouve, dans l’arrivĂ©e de la locomotive l’Hercule sur le Saint-Germain, une illustration frappante, dont la portĂ©e Ă©tait bien comprise d’ailleurs par les observateurs contemporains. Dans les capacitĂ©s grimpantes de la nouvelle locomotive de Flachat, ils voyaient dĂ©jĂ  la condamnation des prĂ©tendus avantages du systĂšme atmosphĂ©rique, avant mĂȘme son inauguration. À partir de ces annĂ©es 1840, d’amĂ©lioration en perfectionnement, la locomotive Ă  vapeur allait dominer les transports ferroviaires du monde entier, y compris sur les premiers rĂ©seaux mĂ©tropolitains Ă  Londres et Ă  New York, jusqu’à l’avĂšnement de la traction Ă©lectrique dans la derniĂšre dĂ©cennie du siĂšcle. Celle-ci, on peut le souligner, reprend en quelque sorte le principe de base du systĂšme atmosphĂ©rique l’énergie gĂ©nĂ©rĂ©e par des machines fixes, des centrales Ă©lectriques, est prise par un wagon-directeur » comparativement lĂ©ger, non pas dans un tube en fonte, mais sur une catĂ©naire ou un troisiĂšme rail. 128 ATMORE, Henry. Railway interests and the rope of air’, 1840-1848. British Journal for the History ... 82Dans son article de septembre 2004128, Henry Atmore apporte d’autres nuances Ă  l’interprĂ©tation de l’échec du systĂšme, relativisant ses seules faiblesses techniques par une mise en contexte plus large. Il passe d’abord en revue les diffĂ©rents groupes d’intĂ©rĂȘt concernĂ©s par les nouvelles technologies ferroviaires dans les annĂ©es 1840 les intĂ©rĂȘts purement opĂ©rationnels d’une bonne exploitation des chemins de fer ; les groupements professionnels vivant directement ou indirectement des chemins de fer, les ingĂ©nieurs, en premier lieu, mais aussi des entrepreneurs de construction, des banquiers, des architectes, des notaires, des avocats ; les compagnies ferroviaires, plĂ©thoriques, et leurs directeurs ; la finance, en province et Ă  Londres ; la presse ; l’administration ; et, enfin, le public, celui des voyageurs mais aussi les propriĂ©taires des terrains sur lesquels les chemins de fer furent construits, et les porteurs, souvent petits, des actions dans les compagnies. Le nouvel intĂ©rĂȘt » atmosphĂ©rique qui surgissait au dĂ©but des annĂ©es 1840, avec Clegg et les Samuda comme principaux porte-Ă©tendard, parvint, un moment donnĂ© - celui de l’apparent triomphe du systĂšme Ă  Dalkey Ă  partir de l’étĂ© 1843 -, Ă  faire coĂŻncider les intĂ©rĂȘts de plusieurs de ces groupes ceux des ingĂ©nieurs, des actionnaires, de la majoritĂ© de la presse, et du public. Ces deux annĂ©es, de 1843 Ă  1845, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme l’ñge d’or du systĂšme atmosphĂ©rique, son Ă©phĂ©mĂšre moment de gloire. Mais au cours de l’annĂ©e 1846, les dĂ©buts troublĂ©s de l’exploitation de la nouvelle ligne de Croydon - interrompue par des pannes inattendues des machines fixes puis, pendant six semaines en mai et juin, par l’obligation de remplacer les cuirs de la soupape - intervenaient dans un contexte soudainement trĂšs diffĂ©rent. Depuis l’automne 1845, Ă  Londres, l’euphorique bulle spĂ©culative autour des chemins de fer s’était brutalement effondrĂ©e. En juin 1846, la crise s’installa en France, faisant plonger les cours ferroviaires. Avec cette fin de la Railway Mania », un nouvel opprobre s’attachait Ă  toute spĂ©culation sur les chemins de fer et une mĂ©fiance particuliĂšre Ă  l’égard des innovations aventureuses, dont le systĂšme atmosphĂ©rique Ă©tait le plus visible. En un mot, les dĂ©boires techniques sur la ligne de Croydon et ceux, ensuite, sur le South Devon, n’arrivaient vraiment pas au bon moment. Au double Ă©chec technique et financier venait se rajouter un problĂšme de timing, le facteur contingent de pas de chance ». 129 COILLY, Nathalie et REGNIER, Philippe. Le siĂšcle des saint-simoniens, du Nouveau christianisme au c ... 130 Entre l’Angleterre et la France, le mĂȘme Ă©cart existe encore aujourd’hui en matiĂšre d’intĂ©rĂȘt pour ... 83À plusieurs Ă©gards, les catĂ©gories d’ intĂ©rĂȘt » dĂ©taillĂ©es par Atmore sont difficilement transposables Ă  la situation contemporaine en France. Autour des saints-simoniens du Saint-Germain, le lobby français en faveur des chemins de fer, lobby financier, mĂ©diatique et technique, fut inspirĂ© par une idĂ©ologie d’accompagnement complĂštement absente en Angleterre129. Les investisseurs, en France, Ă©taient davantage reprĂ©sentĂ©s par la haute banque que par de petits porteurs impuissants, caractĂ©ristiques du systĂšme privĂ© anglais. ComparĂ© Ă  la multitude de titres ferroviaires en Angleterre, la presse spĂ©cialisĂ©e en France se limitait Ă  l’époque au seul Journal des Chemins de Fer130. Enfin, le systĂšme mixte public-privĂ©, consacrĂ© en France par la loi de 1842, donnait Ă  l’administration, et notamment Ă  son puissant corps des ingĂ©nieurs des Ponts et ChaussĂ©es, un poids de tutelle qui n’avait pas non plus son Ă©quivalent en Angleterre, mĂȘme si, comme nous l’avons vu, au sein du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es, les avis n’étaient pas nĂ©cessairement monolithiques. N’empĂȘche, l’analyse d’Atmore, replaçant la dĂ©confiture anglaise du systĂšme atmosphĂ©rique dans une conjoncture plus large de la fin de la Railway Mania », Ă©claire l’échec du systĂšme en France ou, plus prĂ©cisĂ©ment peut-ĂȘtre, sa non-application ailleurs que sur l’extension, fortement subventionnĂ©e, du Saint-Germain. L’aventure atmosphĂ©rique Ă©tait en effet, et dĂšs le dĂ©but, une aventure internationale, dans laquelle la rĂ©putation des ingĂ©nieurs partisans du systĂšme jouait un rĂŽle essentiel dans sa diffusion. Une escapade europĂ©enne ? 131 Journal des Chemins de Fer, 19 juillet 1845. Le Danois Ă©tait bien Ă©videmment l’inventeur anglais qu ... 84Tout au long de ce texte, de Denis Papin Ă  Alfred Beach, l’attention a Ă©tĂ© attirĂ©e sur les dimensions transfrontaliĂšres du mouvement atmosphĂ©rique ses premiĂšres applications expĂ©rimentales Ă  Paris et au Havre, son dĂ©veloppement Ă  Londres puis en Irlande, et son retour dans la rĂ©gion parisienne, via la banlieue de Londres et le Devon. Charles Vignoles espĂ©rait introduire le systĂšme Ă  Stuttgart et Brunel sur une ligne de l’Italie du Nord. Dans l’Empire austro-hongrois, on l’aurait envisagĂ© pour la ligne de Semmering. Cet internationalisme a Ă©tĂ© notĂ© par les contemporains. Le ministre français des Travaux publics, en 1844, opposait ainsi le systĂšme anglais de Clegg et Samuda au systĂšme français de Hallette, une concurrence des deux nations que L’Illustration, par exemple, se plaisait ensuite Ă  mettre en relief. DirigĂ© par un Anglais, le Journal des Chemins de Fer remarqua quant Ă  lui qu’on avait tort de mĂȘler Ă  tout cela des questions de nationalitĂ©, car, Ă  bien examiner le fond des choses, on reconnaĂźtrait peut-ĂȘtre que ce qu’on appelle le systĂšme anglais appartient Ă  un Danois et que le procĂ©dĂ© dit français est l’Ɠuvre d’un Polonais131 ». 132 COTTE, Michel. De l’espionnage industriel Ă  la veille technologique. Belfort PĂŽle Ă©ditorial de l’ ... 133 Un exemplaire en langue anglaise du rapport de Mallet, conservĂ© comme tirĂ© Ă  part dans le carton su ... 85Dans un ouvrage rĂ©cent, Michel Cotte, Ă  partir d’études de cas, a esquissĂ© une typologie des chemins pris par la circulation des idĂ©es techniques aux dĂ©buts de l’industrialisation132. Par la force des choses, ce sont surtout les chemins de papier que peuvent pister les historiens et, autour des techniques atmosphĂ©riques, nous avons dĂ»ment constatĂ© le rĂŽle jouĂ© dans la diffusion d’information en France par des publications officielles ou semi-officielles comme les Comptes rendus de l’AcadĂ©mie des Sciences, les Annales des Ponts et ChaussĂ©es ou le Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, relayĂ© par la presse spĂ©cialisĂ©e comme le Journal des Chemins de Fer. Parmi les publications anglaises auxquelles la SociĂ©tĂ© d’Encouragement Ă©tait abonnĂ©e Ă  l’époque, on peut noter Ă©galement deux sources importantes pouvant tenir ses membres parisiens au courant des progrĂšs atmosphĂ©riques outre-Manche, l’hebdomadaire The Mechanics’ Magazine, Museum, Register, Journal and Gazette, fondĂ©e en 1823, et les comptes rendus des dĂ©bats organisĂ©s par l’Institution of Civil Engineers, publiĂ©s annuellement Ă  partir de 1841. Quelques textes importants bĂ©nĂ©ficiĂšrent aussi d’une traduction en langue française. La brochure de Joseph Samuda, parue en anglais en mars 1841, fut publiĂ©e en français dĂšs l’annĂ©e suivante. Le rapport de Robert Stephenson ainsi que les tĂ©moignages d’ingĂ©nieurs devant la commission d’enquĂȘte parlementaire sur le projet de Croydon, furent Ă©galement traduits en français, sur l’initiative du Journal des Chemins de Fer. Dans l’autre sens, et bien plus exceptionnellement, certains textes français connurent une version anglaise. Le rapport de Mallet de janvier 1844 parut la mĂȘme annĂ©e en anglais dans les Quarterly Papers on Engineering, tout comme le rapport fait Ă  la Chambre par François Arago en faveur de la subvention de l’État pour un essai du systĂšme en France. On constate qu’il s’agit lĂ  de deux textes pro-atmosphĂ©riques, et il n’est pas exclu d’imaginer Clegg lui-mĂȘme ou les Samuda Ă  l’initiative de leur traduction ces rapports français, de nature officielle, apportaient du vent, pour ainsi dire, Ă  leur moulin133. De la mĂȘme maniĂšre, mais dans l’autre direction, l’ouvrage en français de H. A. Dubern, publiĂ© en 1846 en tant que RĂ©sumĂ© des opinions des ingĂ©nieurs français et anglais sur les chemins de fer atmosphĂ©riques rĂ©sume surtout des opinions favorables au systĂšme, dans lequel Dubern avait son propre intĂ©rĂȘt, dans le projet HĂ©diard Ă  Saint-Ouen. 86Certains organes de la presse française - L’Illustration, le Journal des Chemins de Fer, La Presse
- prĂȘtaient, comme nous l’avons vu, une grande attention aux expĂ©riences atmosphĂ©riques outre-Manche. Dans l’autre sens, l’intĂ©rĂȘt d’un Mechanics’ Magazine pour des dĂ©veloppements en France semble nettement moins marquĂ©. Dans l’ensemble, tout en exprimant un respect convenu pour de prestigieux savants français comme Arago, cette revue n’avait que peu de considĂ©ration pour les capacitĂ©s pratiques des ingĂ©nieurs des chemins de fer en France. Un article du 17 aoĂ»t 1844 intitulĂ© French atmospheric railway » tourne en dĂ©rision les idĂ©es d’Andraud pour un tube propulseur flexible placĂ© entre les rails. Mais les lĂšvres pneumatiques de Hallette, dĂ©crites dans un article du 9 mars 1844, suivant leur prĂ©sentation Ă  l’AcadĂ©mie des Sciences, ne suscitent aucun commentaire particulier. Et, le 19 aoĂ»t 1843, Ă  la veille de l’ouverture de la ligne de Kingstown Ă  Dalkey, on peut noter la traduction de l’article d’Edmond Teisserenc - qualifiĂ© d’ingĂ©nieur Ă©minent - publiĂ© par La Presse le 7 aoĂ»t, et promettant un grand retentissement pour cette initiative irlandaise. Le 30 dĂ©cembre 1843, le magazine donne Ă©galement Ă  ses lecteurs les principales conclusions du rapport Mallet sur le succĂšs complet de cette expĂ©rience, reprises d’un article publiĂ© dans Le Journal des DĂ©bats. 134 BUCHANAN, Angus. Brunel, The Life and Times of Isambard Kingdom Brunel. London Hambledon Continuu ... 135 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, 8 novembre 1844, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent d ... 136 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 17 mars 1847. Pereire ne rentre pas dans les dĂ©tails sur la nature de ces exp ... 87Mais de telles traductions, pour reprendre les analyses de Michel Cotte, auraient Ă©tĂ© un accompagnement du mouvement plus qu’un Ă©lĂ©ment moteur. Les contacts personnels et directs entre les acteurs, Ă  l’occasion de missions d’étude officielles comme celles de Teisserenc et de Mallet, ou de voyages privĂ©s comme ceux de Vuigner ou d’Isaac Pereire et EugĂšne Flachat, constitueraient un maillon plus crucial dans le transfert et l’adaptation des idĂ©es. Encore une fois, avec les visites attestĂ©es Ă  Saint-Germain par Samuel Clegg, Joseph Samuda, Charles Vignoles et Isambard Kingdom Brunel, ou celle encore de William Cubitt aux ateliers de Hallette Ă  Arras, on peut remarquer que ces voyages n’étaient plus Ă  sens unique. La langue pouvait-elle constituer un obstacle aux Ă©changes au sein des milieux relativement restreints des ingĂ©nieurs et des directeurs des compagnies concernĂ©s ? Ni plus, ni moins, sans doute, que lors d’un colloque international de nos jours, rassemblant des intervenants ayant besoin d’interprĂštes - le trĂšs cosmopolite Vignoles jouait ce rĂŽle pour Teisserenc Ă  Wormwood Scrubs et, plus tard, pour le ministre Dumon Ă  Croydon, et James Bonfil servait d’interprĂšte auprĂšs de Mallet Ă  Dublin - et d’autres, plus ou moins bilingues. Brunel, par son pĂšre et par ses deux annĂ©es de formation passĂ©es Ă  Paris, dont une partie, au moins, sous la tutelle du cĂ©lĂšbre horloger Louis BrĂ©guet, appartenait Ă  cette derniĂšre catĂ©gorie134. Loin de toute notion d’espionnage industriel, ces rencontres avaient lieu dans un milieu de gentlemen » et Émile Pereire se fĂ©licite, comme nous l’avons vu, de la libĂ©ralitĂ© » et de l’empressement bienveillant » avec lequel les renseignements avaient Ă©tĂ© fournis aux deux envoyĂ©s de la Compagnie135. Et la communication de renseignements ne prenait pas fin avec le dĂ©part d’Angleterre des deux voyageurs. En mars 1847, Pereire expliqua aux actionnaires de la compagnie que des expĂ©riences faites sur le chemin atmosphĂ©rique de Londres Ă  Croydon avaient amenĂ© des modifications dans les appareils du Saint-Germain136. En 1847, parmi les arguments pouvant motiver l’abandon du systĂšme sur la partie de la ligne entre le bois du VĂ©sinet et Nanterre, il met en avant les difficultĂ©s techniques rencontrĂ©es par Brunel sur le South Devon. 137 Moniteur Universel, 4 juillet 1844. 138 Lettre de Samuel Clegg adressĂ©e au Railway Times le 5 juin 1844, citĂ©e dans SystĂšme atmosphĂ©rique, ... 139 Rapport du 19 aoĂ»t 1844, citĂ© par Isambard Brunel. BRUNEL, Isambard. The Life of Isambard Kingdom B ... 88Comme nous l’avons vu aussi, l’autoritĂ© des ingĂ©nieurs britanniques ayant fait le pari atmosphĂ©rique constituait en elle-mĂȘme un argument en faveur du systĂšme, argument que l’on retrouve notamment dans la bouche d’un François Arago. Si des experts en chemins de fer aussi expĂ©rimentĂ©s que Vignoles, Cubitt et Brunel avaient adoptĂ© le nouveau systĂšme, ne craignant ni pour leur propre rĂ©putation ni pour les investissements des actionnaires dans leurs compagnies respectives, le systĂšme devait forcĂ©ment avoir un avenir ; son essai en France, demandĂ© par des ingĂ©nieurs dont tout le monde connaĂźt l’habiletĂ© », comme Teisserenc, Mallet et Vuigner, devenait dĂšs lors une question de dignitĂ© nationale Il me semble, Messieurs, opina le savant, que la France doit toujours prendre sa part dans les perfectionnements de tous genres qui s’opĂšrent dans le monde. Suivant moi, quand elle n’est pas sur le premier rang, c’est qu’elle a perdu sa place TrĂšs-bien !137 » Ici aussi, les arguments fondĂ©s sur des rĂ©putations d’ingĂ©nieurs Ă©trangers n’étaient pas Ă  sens unique. Samuel Clegg, en rĂ©pondant aux critiques de son systĂšme faites par Robert Stephenson, parla, sans citer de noms, des divers rapports ayant Ă©tĂ© publiĂ©s par des ingĂ©nieurs Ă©trangers du plus grand talent et de la plus haute expĂ©rience ; leurs opinions devant ĂȘtre supposĂ©es impartiales Ă  cause de la grande responsabilitĂ© qui s’attachait Ă  leur mission et que le gouvernement de leurs pays respectifs leur avait imposĂ©e138. » Les avis de Mallet, ingĂ©nieur envoyĂ© Ă  Dalkey par le gouvernement français », furent mis en avant par Jacob Samuda devant la commission chargĂ©e d’examiner le projet de ligne Ă  Croydon, ainsi que par Brunel dans un rapport aux directeurs du South Devon139. 140 Dans un article Ă  paraĂźtre, Les migrants britanniques en France, 1814-1851 », Fabrice BENSIMON Ă©t ... 89Ainsi, autour du chemin de fer atmosphĂ©rique, se seraient tissĂ©s des liens entre des ingĂ©nieurs anglais et français, tendus peut-ĂȘtre par un certain esprit de rivalitĂ© mais portĂ©s par une volontĂ© partagĂ©e de faire triompher un nouveau systĂšme, fondĂ©, de part et d’autre de la Manche, sur le mĂȘme brevet d’invention. Du point de vue social, cette entente cordiale entre ingĂ©nieurs d’origines diverses mais de culture technique de plus en plus commune contraste trĂšs fortement avec la xĂ©nophobie des mĂ©caniciens français Ă  l’encontre des mĂ©caniciens anglais. D’un point de vue technique, le contraste est frappant aussi entre la construction du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain et celle d’une autre ligne sensiblement contemporaine, le chemin de fer de Paris Ă  la mer, par Rouen et Le Havre. Cette ligne relevait plutĂŽt d’une importation clĂ©s en main des procĂ©dĂ©s et de l’expĂ©rience des Anglais ; elle fut conduite avec des capitaux pour moitiĂ© britanniques, sous la direction d’un ingĂ©nieur britannique, Joseph Locke, avec des entrepreneurs britanniques, Mackenzie et Brassey, des navvies » britanniques140 et un architecte britannique, William Tite, pour certaines gares. Au dĂ©but, mĂȘme le charbon pour les locomotives construites par la firme anglaise d’Allcard et Buddicom, Ă©tablie Ă  Sotteville, Ă©tait importĂ© d’outre-Manche. 141 BELHOSTE, Jean-François. La crĂ©ation d’une ingĂ©nierie ferroviaire française et son exportation en E ... 142 FLACHAT, EugĂšne. Les chemins de fer en 1862 et en 1863. Paris Librairie Hachette, 1863, p. 108. 90À la diffĂ©rence de cette grande ligne, la courte ligne de Saint-Germain affichait des compĂ©tences acquises en France dans tous les aspects de la construction d’un chemin de fer compĂ©tences financiĂšres dans la mobilisation de crĂ©dits bancaires, et compĂ©tences techniques dans les Ă©tudes prĂ©liminaires du tracĂ©, l’exĂ©cution d’ouvrages d’art en tous genres, la conception de jolies gares, et, surtout, la maĂźtrise non seulement d’une nouvelle forme de propulsion, mais aussi de l’ancienne, Ă  locomotives. La compagnie du Saint-Germain confirmait ici son rĂŽle de laboratoire, de chemin-Ă©cole, nourrissant un savoir-faire spĂ©cifiquement français. Et, en effet, Ă  partir des annĂ©es 1850, la France pouvait commencer Ă  concurrencer la Grande-Bretagne sur les marchĂ©s de l’exportation ferroviaire, en Espagne, dans l’Empire austro-hongrois, en Russie
141 Ainsi, en 1863, EugĂšne Flachat pouvait-il conclure Ă  la supĂ©rioritĂ© dans tous les services et dans toutes les tendances de l’exploitation française, sur l’exploitation anglaise142 ». En 1865, les Schneider commençaient Ă  vendre leurs locomotives outre-Manche
 Post-scriptum traces 143 Une coupure de presse du 16 aoĂ»t 1936, conservĂ©e dans le dossier sur le chemin de fer atmosphĂ©rique ... 91En matiĂšre de vestiges physiques, autres que papier, les quatre chemins de fer atmosphĂ©riques ne laissent que peu de chose. En tant qu’élĂ©ments de l’appareillage atmosphĂ©rique proprement dit, on ne connaĂźt guĂšre que quelques longueurs du tube de 15 pouces de diamĂštre, provenant du chemin de Croydon et dĂ©terrĂ©es lors de travaux entrepris en 1933143 fig. n° 27, ou quelques autres encore, de 22 pouces, venant du South Devon, mais jamais employĂ©es et vendues localement, lors de l’abandon de la traction atmosphĂ©rique. Le musĂ©e des chemins de fer de York, le musĂ©e Steam » Ă  Swindon ainsi que les musĂ©es d’histoire locale Ă  Teignmouth et Ă  Newton Abbot conservent des sections de ces tubes fig. n° 28. Figure 27 Sections du tube atmosphĂ©rique dĂ©terrĂ©es Ă  Croydon en 1933. Dossier sur le chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  Croydon Public Library. © Croydon Public Library. Figure 28 Section du tube atmosphĂ©rique du South Devon, conservĂ©e au Newton Abbot Town and Great Western Railway Museum. Photo Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 144 William Dawson, surveyor gĂ©omĂštre expert, nĂ© en 1790 et mort Ă  Exeter en 1877, rĂ©alisa en 1847 et ... 145 ÉlĂ©ment de soupape du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Ouen », CNAM Inventaire 18523-0000. 92Dans sa section consacrĂ©e au Great Western Railway ce dernier musĂ©e prĂ©sente Ă©galement une maquette animĂ©e Ă  l’électricitĂ© de la gare de Newton Ă  son Ă©poque atmosphĂ©rique, inspirĂ©e d’une aquarelle de William Dawson144 fig. n° 29. Trois autres sections du tube 22 pouces, rĂ©cupĂ©rĂ©es sur la plage de Goodrington Sands en 1993, oĂč elles servaient encore de tuyaux de drainage, ont Ă©tĂ© remontĂ©es en 2000 - sans la soupape longitudinale - au Didcot Railway Centre, prĂšs d’Oxford, centre consacrĂ© Ă  l’histoire du Great Western fig. n° 30. En France, les rĂ©serves du Conservatoire national des arts et mĂ©tiers Ă  Saint-Denis conservent un Ă©chantillon de la soupape HĂ©diard aux lĂšvres d’acier, mais sans le tube en fonte145 voir fig. n° 42 et n° 43, premiĂšre partie. Figure 29 Maquette du bĂątiment des machines Ă  Newton en 1848, rĂ©alisĂ©e par Peter Parks d’aprĂšs l’aquarelle de William Dawson. Newton Abbot Town and Great Western Railway Museum. Photo Paul Smith. © Paul Smith. Figure 30 Section du tube atmosphĂ©rique montĂ©e au Didcot Railway Centre. Photo Wikimedia Commons, 2006. Repro Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 93Sur le terrain, le patrimoine atmosphĂ©rique est essentiellement composĂ© du tracĂ© pĂ©renne de la voie permanente. Ainsi, en Irlande, la ligne exploitĂ©e aujourd’hui par la compagnie Dart suit-elle le parcours ex-atmosphĂ©rique entre DĂșn Laoghaire Kingstown et Dalkey, pour poursuivre ensuite jusqu’à Bray et au-delĂ  Ă  Wicklow et Waterford. L’élĂ©gante station house » nĂ©o-classique, construite Ă  Kingstown par Samuel Roberts en 1843, subsiste toujours, transformĂ©e aujourd’hui en restaurant fig. n° 31. Figure 31 Station de DĂșn Laoghaire Kingstown. Photo Paul Smith, 2007. © Paul Smith. Figure 32 Emplacement du terminus du chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  Dalkey. Photo Paul Smith, 2007. © Paul Smith. 94La ligne emprunte toujours la tranchĂ©e longeant le port, mais celle-ci a Ă©tĂ© approfondie et Ă©largie en 1878 pour l’installation d’une deuxiĂšme voie. À Dalkey, le bĂątiment de la machine fixe n’existe plus et l’emplacement d’origine du terminus atmosphĂ©rique n’est qu’une une vague dĂ©clivitĂ© parallĂšle aux voies actuelles, partiellement inondĂ©e et envahie par la vĂ©gĂ©tation fig. n° 32 fig. n° 33. Ouvert en 1998, le Dalkey Castle & Heritage Centre prĂ©sente la maquette d’un train atmosphĂ©rique en gare Ă  Kingstown, inspirĂ©e par la gravure publiĂ©e dans The Illustrated London News en janvier 1844 fig. n° 34. Figure 33 Atmospheric Road Ă  Dalkey. Photo Paul Smith, 2007. © Paul Smith. Figure 34 Maquette du chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  Kingstown, Dalkey Castle & Heritage Centre. Photo Paul Smith, 2007. © Paul Smith. Figure 35 Croydon, bĂątiments de la station de pompage d’eau de Surrey Street, intĂ©grant des Ă©lĂ©ments du bĂątiment des machines atmosphĂ©riques de Croydon. Photo Paul Smith, 2007. © Paul Smith. Figure 36 Le bĂątiment des machines de Starcross. Comparer avec le mĂȘme bĂątiment reprĂ©sentĂ© en 1847 dans l’aquarelle de William Dawson, Figure 31, premiĂšre partie. Photo Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 146 Voir BLACKMORE, D. W. The Re-Birth of Croydon in 1851. Croydon Natural History and Scientific Socie ... 147 Voir la base de donnĂ©es illustrĂ©e d’English Heritage, 01/12/08 ... 95De la ligne de Londres Ă  Croydon, dans la banlieue sud de la capitale, subsistent quelques Ă©lĂ©ments architecturaux de l’une des stations de pompage nĂ©o-gothiques. En 1850, le service municipal des eaux de Croydon se rendit acquĂ©reur de ces Ă©lĂ©ments, rĂ©employĂ©s pour la construction d’une usine de distribution d’eau Ă  Surrey Street. Agrandi par la suite, ce bĂątiment existe toujours, rĂ©cemment reconverti en lofts146 fig. n° 35. Sur la ligne du South Devon, des Ă©lĂ©ments de trois des bĂątiments des machines, dessinĂ©s par Brunel dans le style italien, sont toujours en existence, le premier Ă  Starcross, diversement utilisĂ© aprĂšs la fin du systĂšme atmosphĂ©rique comme hangar Ă  locomotives, chapelle wesleyenne et club de voile et de pĂȘche. Sa tour de cheminĂ©e, en forme de campanile, a perdu son couronnement fig. n° 36. Un pub en face de la gare de Starcross porte le nom de Atmospheric Railway Inn » fig. n° 37. À Totnes, auprĂšs de la gare, subsiste un des bĂątiments de la station de pompage, mais sans sa cheminĂ©e d’origine fig. n° 38. Enfin, la station de pompage, Ă  Torre, au nord de Torquay, garde sa cheminĂ©e intacte mais, situĂ©e sur l’embranchement au-delĂ  de Newton, cette station ne fut jamais utilisĂ©e pour le service atmosphĂ©rique fig. n° 39. Les Ă©difices Ă  Starcross et Ă  Torre sont protĂ©gĂ©s listĂ©s depuis 1952 et 1975 respectivement, Ă  grade I et Ă  grade II*, sensiblement l’équivalent donc d’un classement en France147. Figure 37 The Atmospheric Railway Inn Ă  Starcross. L’enseigne, assez paradoxalement, montre une locomotive Ă  vapeur. Photo Paul Smith, 2008. © Paul Smith. Figure 38 BĂątiments des machines Ă  la station de Totnes. Comparer aux mĂȘme bĂątiments photographiĂ©s dans les annĂ©es 1960, Figure 33. Photo Paul Smith, 2008. © Paul Smith. 148 BUSSIERE, Roselyne. Le PassĂ© recomposĂ©, Saint-Germain-en-Laye, 1800-1940, Yvelines. Paris Inventa ... 149 Dossier d’Inventaire sur le pont de chemin de fer du Pecq, Ă©tabli en 1987 par Sophie Cueille. Voir ... 96Sur la ligne atmosphĂ©rique française, enfin, la gare d’arrivĂ©e Ă  Saint-Germain fut arasĂ©e en 1972, remplacĂ©e par rien, le traitement des voyageurs s’effectuant dorĂ©navant en souterrain148. Sans emploi Ă  partir de 1860, le bĂątiment des machines au dĂ©bouchĂ© de la rampe figure encore sur une photographie des annĂ©es 1880 mais n’existe plus de nos jours. Plus bas, le pont sur la Seine a Ă©tĂ© remplacĂ© par une nouvelle structure mĂ©tallique en 1885149. Ainsi, exceptĂ© quelques bouts de tube en fonte Ă©ventuellement oubliĂ©s sur les bords de la ligne dans l’épaisse vĂ©gĂ©tation de l’üle de la CorbiĂšre, le seul Ă©lĂ©ment subsistant de cette entreprise atmosphĂ©rique Ă  la française serait le viaduc parabolique construit sous la direction de Flachat en 1845. Il est empruntĂ© tous les jours par les rames de la ligne A du RER, tĂ©moin mĂ©connu d’un perdant magnifique », un beautiful loser » des origines des chemins de fer fig. n° 40. Figure 39 BĂątiment des machines Ă  Torre, prĂšs de Torquay, occupĂ© de nos jours par un marchand en gros de fruits et de lĂ©gumes. Photo Paul Smith, 2008. © Paul Smith. Figure 40 Viaduc de Saint-Germain-en-Laye, vu depuis la berge de la Seine. Photo Paul Smith, 2007. © Paul Smith. Mes remerciements Ă  Annick Arnaud, Laurent Poupard, Pascal LiĂ©vaux et Catherine Gros pour la relecture de ce texte et l’élimination des anglicismes. Remerciements aussi Karen Bowie pour ses commentaires, Ă  Serge BenoĂźt pour son accueil et son aide Ă  la SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Ă  Carol Morgan dans les archives de l’Institution of Civil Engineers Ă  Londres, Ă  Frances Sugrue dans les archives dĂ©tenues par CĂłras Iompair Éirann Ă  Heuston station, Dublin, ainsi qu’à Jean-François Belhoste pour la communication de documents en provenance des archives de Brunel Ă  Bristol et pour des renseignements concernant ses ingĂ©nieurs centraliens. Haut de page Notes 1 AN F 14 10912/107. 2 BOULET, François. Les Pereire et l’arrivĂ©e du chemin de fer au travers des dĂ©bats saint-germanois. La ligne Paris-Saint-Germain dans le rĂ©seau ferroviaire de l’Ouest parisien, actes du colloque du 1er avril 2006, Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, 2006, n° 43, p. 27-50. DĂšs 1832, les Pereire avaient Ă©tĂ© Ă  l’origine d’un lotissement concertĂ© Ă  Saint-Germain, la citĂ© MĂ©dicis, situĂ©e en bordure du parc et amĂ©nagĂ©e, Ă  l’anglaise, autour d’un square central. Voir BUSSIERE, Roselyne. Le PassĂ© recomposĂ©, Saint-Germain-en-Laye, 1800-1940, Yvelines. Paris Inventaire gĂ©nĂ©ral des monuments et des richesses artistiques de la France, 1997, p. 71 Images du patrimoine, n° 159. 3 Un banquet d’inauguration fut organisĂ© Ă  Saint-Germain pour la reine Marie-AmĂ©lie et sa famille, les ducs d’OrlĂ©ans, d’Aumale et de Montpensier, la duchesse d’OrlĂ©ans et autres jeunes princesses. Des voitures de la cour stationnaient au Pecq pour emmener la famille royale Ă  Saint-Germain ; voir Le centenaire du premier chemin de fer Ă  voyageurs, L’Illustration, 28 aoĂ»t 1937 ; et JANIN, Jules. Mon premier voyage en chemin de fer, de Paris Ă  Saint-Germain, 24 aoĂ»t 1837. Reproduit dans Les Annales politiques et littĂ©raires, 7 octobre 1900, p. 234-235. 4 En fait, dans la pensĂ©e qui avait prĂ©sidĂ© Ă  la fondation du chemin de Saint-Germain, d’aprĂšs Émile Pereire, celui-ci Ă©tait destinĂ© aussi Ă  servir de tĂȘte aux futurs chemins de Normandie et de l’Ouest les travaux de construction et les frais d’établissement avaient Ă©tĂ© calculĂ©s dans ce but, les ponts, souterrains et tranchĂ©es disposĂ©s pour plusieurs voies. Voir le rapport de Pereire, s’adressant aux actionnaires de la compagnie le 29 mai 1848, ANMT, 76 AQ 1. Sur les origines et la construction du chemin de fer de Saint-Germain, voir RATCLIFFE, Barrie Origins of the Paris - Saint-Germain Railway, et The Building of the Paris - Saint-Germain railway. Journal of Transport History. Septembre 1972, p. 197-219, et fĂ©vrier 1973, p. 20-40. 5 D’aprĂšs les dĂ©penses relatives Ă  l’établissement de la ligne, prĂ©sentĂ©es Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie en date du 1er mars 1839, la gare de Paris avait coĂ»tĂ© 246 358 F et celle du Pecq 512 394 F. Voir aussi SAUGET, StĂ©phanie. Les aventures de la premiĂšre gare terminus parisienne enjeux, usages et nostalgie autour de la gare Saint-Lazare. La ligne Paris-Saint-Germain dans le rĂ©seau ferroviaire de l’Ouest parisien, op. cit., p. 79-90. 6 BREANT, Adolphe et REBIERE, Julien. Notice historique, statistique et biographique sur prĂ©cĂ©dĂ©e de l’itinĂ©raire par le chemin de fer suivie de l’historique des chemins de fer et des notes sur le service de Paris Ă  et stations intermĂ©diaires. Paris Bocquet Je. Editeur, 1838, p. 6. 7 Le chĂąteau, Ă  cette Ă©poque, ne comptait pas parmi les attractions touristiques, servant jusqu’en 1855 de pĂ©nitencier militaire. La fĂȘte des Loges, cĂ©lĂ©brĂ©e pendant trois jours suivant le premier dimanche aprĂšs la Saint-Fiacre 30 aoĂ»t, Ă©tait alors l’une des plus populaires et les plus tumultueuses des environs de Paris. D’aprĂšs Adolphe Joanne, en 1830, avant l’arrivĂ©e du chemin de fer, le premier jour de cette fĂȘte attirait 15 000 personnes, une population mĂȘlĂ©e de Parisiens et d’habitants de Saint-Germain et de ses environs, venue pour des spectacles de saltimbanques et pour le plaisir de la danse, si cher Ă  la jeunesse ». JOANNE, Adolphe. De Paris Ă  Saint-Germain, Ă  Poissy et Ă  Argenteuil. Paris L. Hachette, 1856. 8 Selon le Journal des Chemins de Fer, 26 octobre 1844. Les voyageurs devaient dĂ©bourser 25 centimes pour la montĂ©e Ă  Saint-Germain et 20 centimes pour le retour au Pecq assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie du 17 mars 1847. 9 Il s’agit ici de la circulation de Paris jusqu’au Pecq, sans comptabiliser les voyageurs descendus en chemin chiffres dans le rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de la Compagnie du Chemin de fer de Paris Ă  Saint-Germain du 17 mars 1847. Une collection, pas tout Ă  fait complĂšte, des comptes rendus des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales du Paris - Saint-Germain portant le tampon d’EugĂšne Flachat, ingĂ©nieur est conservĂ©e Ă  la BibliothĂšque historique de la Ville de Paris sous la cote 139 487. Une autre collection est consultable sur microfilm aux Archives nationales du monde du travail, Ă  Roubaix, 76 AQ 1. 10 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de la Compagnie du Chemin de fer de Paris Ă  Saint-Germain, 2 mars 1840. De nouvelles stations intermĂ©diaires furent créées en 1844 Ă  Rueil et Ă  Colombes. 11 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire de la Compagnie de Saint-Germain, 8 novembre 1844, reproduite dans VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 509. 12 Les passages Ă  niveau ne prĂ©sentaient aucune difficultĂ© pratique sur des lignes exploitĂ©es par des locomotives mais, dans le systĂšme atmosphĂ©rique, la hauteur du tube de propulsion constituait un obstacle Ă  la circulation. En 1845, Joseph Samuda imagina une solution un cylindre et un piston attachĂ© au tube pouvaient soulever automatiquement une plate-forme de passage au moment de la crĂ©ation du vide. Cette plate-forme soulevĂ©e servirait d’annonce pour le passage imminent d’un train et constituerait en mĂȘme temps une barriĂšre empĂȘchant la traversĂ©e de la voie. Voir les remarques de Joseph Samuda lors du dĂ©bat organisĂ© Ă  l’Institution of Civil Engineers le 25 fĂ©vrier 1845, Institution of Civil Engineers, vol. IV, Session 1845, p. 143. 13 Charles-Joseph Minard fut chargĂ© des cours de chemin de fer ouverts Ă  l’École d’application des Ponts et ChaussĂ©es en 1834 ; il y assignait aux locomotives Ă  vapeur une seule fonction dans le transport rapide de voyageurs, pensant que la traction animale suffisait largement pour les marchandises ; voir RIBEILL, Georges. La rĂ©volution ferroviaire, la formation des compagnies de chemins de fer en France 1823-1870. Paris Belin, 1993, p. 303. 14 Celui-ci est reproduit dans VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 481-482. 15 Ce rapport, publiĂ© par le Journal des Chemins de Fer dans son numĂ©ro du 20 juillet 1844, est repris dans les ƒuvres complĂštes de François Arago, Notices scientifiques, tome 2e, Paris Legrand, Pomey et Crouzet, p. 426-460. Il est Ă©galement reproduit dans VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 482-491. 16 Brevet du 19 juin 1844, par MM. Pecqueur, Bontemps et Zambaux, pour plusieurs systĂšmes de chemins de fer atmosphĂ©riques, et de locomotives mises en mouvement par l’air rarĂ©fiĂ© ou comprimĂ© au moyen de moteurs fixes et d’un rĂ©servoir placĂ© dans toute l’étendue de la voie », Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 76-77 et 139-144. L’invention de Pecqueur avait les faveurs du Journal des Chemins de Fer 10 aoĂ»t 1844, qui notait le fait qu’avec ce systĂšme le conducteur restait maĂźtre de son convoi et gardait la possibilitĂ© de renverser la marche ; le journal y voyait la rĂ©union des avantages du systĂšme des locomotives et de ceux du systĂšme atmosphĂ©rique, mais exempte de la plupart des inconvĂ©nients reprochĂ©s Ă  chacun. Sur l’inventeur touche-Ă -tout OnĂ©siphore Pecqueur 1792-1852, voir PAYEN, Jacques. Technologie de l’énergie vapeur en France dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, La machine Ă  vapeur fixe. Paris 1985, p. 141-142 et DAUMAS, Maurice. Les mĂ©caniciens autodidactes français et l’acquisition des techniques britanniques. L’acquisition des techniques par les pays non-initiateurs, Pont-Ă -Mousson, 28 juin-5 juillet 1970. Paris Éditions du CNRS, 1973 colloques internationaux du CNRS, n° 538, organisĂ© avec la collaboration du International Co-operation in History of Technology Committee ICOHTEC, p. 317. 17 Notons ici que ce rapport d’Arago, comme celui de Mallet, fut intĂ©gralement traduit en langue anglaise, peut-ĂȘtre Ă  l’instigation des Samuda tout en dĂ©clarant leur soupape susceptible d’amĂ©liorations, le savant français Ă©tait globalement favorable au systĂšme atmosphĂ©rique. La traduction, faite par J. T. F. » et datĂ©e de septembre 1844, parut dans Quarterly Papers on Engineering, Edited and Published by John Weale. London, vol. III, 1845 Mons. Arago’s report on the atmospheric railway system, and on the proposed atmospheric railway at Paris, seven miles and a half long. Mons. Arago’s report on the bill proposed to open a credit for an experiment of the atmospheric system of railway. 12 p. Le traducteur se permet, dans une note, de s’étonner de l’importance attachĂ©e par Arago au systĂšme Ă  air comprimĂ© de M. Pecqueur ; le succĂšs du systĂšme atmosphĂ©rique, selon ce traducteur, progresserait davantage en se limitant au perfectionnement du systĂšme de Clegg et Samuda. 18 Journal des Chemins de Fer, 10 aoĂ»t 1844. 19 Ce programme est publiĂ© dans le Journal des Chemins de Fer du 14 septembre 1844. 20 Voir RATCLIFFE, Barrie Origins of the Paris - Saint-Germain Railway, et The Building of the Paris - Saint-Germain railway. Journal of Transport History. Septembre 1972, p. 197-219, et fĂ©vrier 1973, p. 206-207. 21 Explications du ministre donnĂ©es aux membres du Conseil des Ponts et ChaussĂ©es dans sa sĂ©ance du 2 dĂ©cembre 1844, consacrĂ©e Ă  l’examen du projet prĂ©sentĂ© par EugĂšne Flachat et Émile Pereire pour le chemin de fer atmosphĂ©rique entre le bois du VĂ©sinet et le plateau de Saint-Germain, AN F 14 10912/108. 22 Le texte de cette convention est annexĂ© Ă  l’ordonnance royale du 2 novembre 1844, Bulletin des Lois, 1844, p. 715-718. 23 BOULET, François. Les Pereire et l’arrivĂ©e du chemin de fer au travers des dĂ©bats saint-germanois. La ligne Paris-Saint-Germain dans le rĂ©seau ferroviaire de l’Ouest parisien, actes du colloque du 1er avril 2006, Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, 2006, n° 43, p. 40-41. 24 VILBACK, Alphonse Renaud de. Chemins de fer atmosphĂ©riques, extraits du Moniteur industriel, 7 juillet - 7 novembre 1844. Paris Le Moniteur industriel, 1844. 15 et 8 p. La citation vient d’un article publiĂ© le 7 novembre 1844. 25 Courrier de la compagnie de Rouen enregistrĂ© Ă  l’administration des Ponts et ChaussĂ©es le 17 septembre 1844, Sommier des chemins de fer », citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 1980. 26 Selon Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil, qui le cite trĂšs abondamment, le Journal des Chemins de Fer Ă©tait tout simplement l’organe de la compagnie de Rouen », servant les rancunes de celle-ci contre la compagnie de Saint-Germain, VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 480. Sur l’investissement britannique dans les compagnies de Paris-Rouen-Le Havre, Ă  hauteur d’environ 50 %, voir MARECHAL, Virginie. La construction des lignes de chemin de fer de Paris Ă  Rouen et de Rouen au Havre, 1839-1847. MĂ©moire de maĂźtrise en histoire. Paris UniversitĂ© de Paris I, 1993-1994, et BOCARD, HĂ©lĂšne, introduction Ă  l’ouvrage collectif. De Paris Ă  la mer, la ligne de chemin de fer Paris-Rouen-Le Havre. Paris 2005, p. 9-45 Images du Patrimoine n° 239. 27 Journal des Chemins de Fer, 14 et 21 septembre et 5 et 26 octobre 1844. La couverture des quais de la nouvelle gare de Saint-Lazare, utilisant le systĂšme des fermes de Camille Polonceau encore en place aujourd’hui par-dessus les quais des voies 9 Ă  2, ne fut achevĂ©e qu’au dĂ©but de l’annĂ©e 1847. 28 DĂ©bats des 19 et 20 juin 1845, transcrits dans CALLITE, Anne. La construction du matĂ©riel roulant ferroviaire en France, l’exemple nordiste 1828-1939. ThĂšse de doctorat en histoire. Lille UniversitĂ© de Lille III, [2006], p. 65-67. Dans son analyse de l’échec d’Alexis Hallette, Anne Callite Ă©voque l’isolement de l’inventeur arrageois, n’ayant, pour influer sur le choix du gouvernement, que son propre savoir-faire technique et le soutien du savant parisien. Ceux-ci ne faisaient pas le poids face Ă  la solide compagnie ferroviaire. Elle Ă©voque aussi des intrigues de banquiers dĂ©favorables Ă  Hallette, et le fait que certains actionnaires du Saint-Germain Ă©taient anglais, ce qui est une erreur, les actions Ă©tant partagĂ©es entre quatre grandes banques parisiennes. La compagnie anglaise » de cette Ă©poque Ă©tait plutĂŽt celle de Rouen. En revanche, il n’est pas exclu d’imaginer une certaine entente entre les frĂšres Pereire et les frĂšres Samuda, de par leurs origines juives sĂ©farades communes. 29 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire de la Compagnie de Saint-Germain, 8 novembre 1844, reproduite dans VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 507-511. D’aprĂšs son biographe, Vignoles fut invitĂ© en France par la Compagnie du Paris-Saint-Germain pour donner des conseils sur l’extension atmosphĂ©rique VIGNOLES, K. H. Charles Blacker Vignoles romantic engineer. Cambridge Cambridge University Press, 1982, p. 107. 30 Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 1981. 31 ApprouvĂ©e par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires du 1er mars 1845, cette augmentation du capital, nĂ©cessitant une modification des statuts de la compagnie, fut autorisĂ©e par une ordonnance royale en date du 29 septembre 1845. La baisse survenue Ă  cette Ă©poque sur toutes les actions des chemins de fer eut comme consĂ©quence une mĂ©vente des actions, 923 seulement trouvant preneurs. En attendant une conjoncture plus favorable, des membres du conseil d’administration de la compagnie se trouvaient contraints d’avancer les sommes nĂ©cessaires pour les travaux. 32 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires du Saint-Germain, 11 dĂ©cembre 1844, reproduite dans VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 512-513 et dans le Journal des Chemins de Fer du 14 dĂ©cembre 1844. À cette Ă©poque, le bois du VĂ©sinet, entretenu depuis le XVIIe siĂšcle comme Ă©lĂ©ment de la composition des jardins du chĂąteau de Saint-Germain, n’était dĂ©frichĂ© que sur le site du hameau du Pecq et dans sa partie centrale, pour un champ de manƓuvre de cavalerie. Profitant de la prĂ©sence du chemin de fer, et intĂ©grant son tracĂ© dans son urbanisme paysager, la colonie » du VĂ©sinet ne se dĂ©veloppera qu’à partir de 1860, Ă  l’instigation du duc de Morny et de l’industriel Alphonse Pallu. Voir CUEILLE, Sophie. Le VĂ©sinet, modĂšle français d’urbanisme paysager, 1858-1930. Paris Inventaire gĂ©nĂ©ral des Monuments et des Richesses artistiques de la France, Imprimerie nationale Ă©ditions, 1989 Cahiers de l’Inventaire, n° 17. 33 AN F 14 10912/108 ; un plan, datĂ© du 7 dĂ©cembre 1844 fig. 52, signĂ© par l’ingĂ©nieur des domaines de la couronne et intitulĂ© TracĂ© du chemin de fer atmosphĂ©rique entre Le Pecq et St Germain, traversant le Bois du VĂ©sinet, la Terrasse et la ForĂȘt de St Germain et arrivant par le Parterre sur la Place du chĂąteau » se trouve dans AN F 14 10337 2 N° 1. 34 BOULET, François. Les Pereire et l’arrivĂ©e du chemin de fer au travers des dĂ©bats saint-germanois. La ligne Paris-Saint-Germain dans le rĂ©seau ferroviaire de l’Ouest parisien, actes du colloque du 1er avril 2006, Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, 2006, n° 43, p. 41. 35 ETIENNE, Ch. Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, Notice descriptive des travaux d’art et calculs relatifs Ă  l’application du principe atmosphĂ©rique. Paris Librairie scientifique industrielle L. Mathias, 1846. 36 Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 150-158. Une autre description du chemin de fer atmosphĂ©rique, due Ă  Armengaud aĂźnĂ© et s’attachant surtout Ă  la prĂ©sentation des dĂ©tails des machines Ă  vapeur, des pompes et des chaudiĂšres, se trouve dans le portefeuille industriel, manuscrit de 44 feuillets accompagnĂ© de 22 plans, CNAM 13571/23. 37 L’Illustration, 29 novembre 1845. Flachat s’était entourĂ©, pour ce chantier considĂ©rable, d’une Ă©quipe d’ingĂ©nieurs recrutĂ©s Ă  leur sortie de l’École centrale. Par l’annuaire de l’école de 1847-1848, les noms de certains d’entre eux sont connus Ernest Deligny, chef de section, Dregel et Charles RhĂŽnĂ©, ingĂ©nieurs au chemin de fer atmosphĂ©rique, ce dernier Ă©tant le gendre d’Émile Pereire informations communiquĂ©es par Jean-François Belhoste. Par ailleurs, Ernest GoĂŒin 1815-1885, entrĂ© au Saint-Germain Ă  son retour d’un sĂ©jour en Angleterre passĂ© auprĂšs du constructeur de locomotives Sharp, de Manchester, et aprĂšs avoir Ă©tĂ© chef des ateliers de fabrication, se serait occupĂ©, en tant qu’ingĂ©nieur, des machines atmosphĂ©riques de Saint-Germain voir BARJOT, Dominique. Un grand entrepreneur du XIXe siĂšcle Ernest GoĂŒin 1815-1885. Revue d’histoire des chemins de fer. Automne 1991-printemps 1992, nos 5-6, p. 67. 38 Journal des Chemins de Fer, 9 aoĂ»t 1845. 39 Journal des Chemins de Fer, 26 avril et 4 octobre 1845 et 11 avril 1846. 40 L’Illustration, 29 novembre 1845. 41 Celle-ci ne montre pas le cadran d’horloge au-dessus de l’entrĂ©e de la gare, attestĂ© par des photographies et cartes postales ultĂ©rieures. Voir le dossier Ă©tabli en 1992 par Catherine Gueissaz pour l’Inventaire gĂ©nĂ©ral Île-de-France. Voir dans la base MĂ©rimĂ©e notice IA78000016. 42 Voir ZIRMI, Tiphaine. Alfred Armand 1805-1886, un architecte collectionneur. ThĂšse de l’École des Chartes, soutenue en 2003. 43 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de la Compagnie du Saint-Germain, 8 mars 1844, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I 1832-1845, p. 510. 44 La coĂŻncidence chronologique entre les deux initiatives est frappante au mois de dĂ©cembre 1844, pendant qu’Isambard Kingdom Brunel prĂ©parait les spĂ©cifications pour les machines fixes et les appareils pneumatiques de sa ligne, l’équipe de Flachat faisait de mĂȘme en prĂ©parant les commandes pour la ligne française. 45 Voir d’AUCLAIR, Alain. Les ingĂ©nieurs et l’équipement de la France, EugĂšne Flachat 1802-1873. Le Creusot ÉcomusĂ©e de la CommunautĂ© urbaine Le Creusot-Montceau-les-Mines, 1999, p. 49. Michel Cotte, en examinant le rĂ©seau d’information et d’affaires de Marc Brunel, signale les Ă©changes entre Brunel et Flachat en 1827 au sujet de plans pour un dock COTTE, Michel. De l’espionnage industriel Ă  la veille technologique. Belfort PĂŽle Ă©ditorial de l’UniversitĂ© de Technologie de Belfort-MontbĂ©liard/Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, 2005, p. 145. Flachat lui-mĂȘme, lors d’une notice nĂ©crologique lue Ă  la sociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils le 21 octobre 1859, revient sur ses premiers contacts avec les Brunel en 1826, dĂ©crivant la conduite hĂ©roĂŻque du jeune Isambard lors d’une des inondations du tunnel. Le texte n’évoque pas leurs travaux atmosphĂ©riques. MĂ©moires et compte rendu des travaux de la SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils, 1859, vol. 12, p. 411. 46 Brunel avait des relations Ă©pistolaires avec Adolphe d’Eichthal, mais, dans les photocopies de documents communiquĂ©es par Jean-François Belhoste, le chemin de fer atmosphĂ©rique n’est pas directement abordĂ©. Des recherches plus poussĂ©es dans les papiers de Brunel conservĂ©s Ă  l’UniversitĂ© de Bristol pourraient apporter des lumiĂšres sur ses rapports avec Flachat. On sait, en revanche, qu’à cĂŽtĂ© de celles de Robert Stephenson, John Manby, John Rennie et William Cubitt, la signature d’Isambard Kingdom Brunel figure en tant que parrain seconder » pour la candidature d’EugĂšne Flachat, en 1852, Ă  l’Institution of Civil Engineers. Cette candidature fut proposĂ©e par Joseph Locke en faisant particuliĂšrement Ă©tat de la prĂ©sidence de Flachat Ă  la SociĂ©tĂ© des IngĂ©nieurs civils de France, fondĂ©e en 1848 sur le modĂšle de l’institution britannique archives ICE. Lors de ses obsĂšques, Molinos, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ©, remarqua que Flachat est peut-ĂȘtre le seul ingĂ©nieur français dont la carriĂšre puisse ĂȘtre comparĂ©e Ă  celle de ces grands ingĂ©nieurs anglais qui ont rĂ©pandu leur activitĂ© sur toutes les branches de l’industrie. » MĂ©moires et compte rendu des travaux de la SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils, 1873, vol. 26, p. 267. 47 Journal des Chemins de Fer, 12 septembre 1846. 48 Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 147. 49 Il s’agissait, d’aprĂšs les relevĂ©s mensuels de la compagnie sur le mouvement des voyageurs et le poids des convois, d’une moyenne assez Ă©levĂ©e, prenant en compte les jours ordinaires, les dimanches et les jours fĂ©riĂ©s. En septembre seulement, mois oĂč la circulation Ă©tait la plus forte en raison de la fĂȘte des Loges, des convois pourraient atteindre 70 tonnes. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 156. 50 Rappelons ici l’expĂ©rience acquise par Flachat dans la conception de machines soufflantes - auxquelles ces machines Ă  vide s’apparentaient - pour les usines mĂ©tallurgiques Ă  l’anglaise » Ă©tablies par son cabinet entre 1834 et 1842 ; voir AUCLAIR, Alain. Les ingĂ©nieurs et l’équipement de la France, EugĂšne Flachat 1802-1873. Le Creusot ÉcomusĂ©e de la CommunautĂ© urbaine Le Creusot-Montceau-les-Mines, 1999. 51 Sur les Ă©tablissements Meyer et Cie, fondĂ©s Ă  Mulhouse en 1835 et devenus en 1844 l’un des Ă©tablissements français oĂč il se faisait le plus de machines Ă  vapeur, voir PAYEN, Jacques. Capital et machine Ă  vapeur au XVIIIe siĂšcle. Les frĂšres PĂ©rier et l’introduction en France de la machine Ă  vapeur de Watt. Paris Mouton, 1969, p. 122-127. 52 HypothĂšse de Jacques Payen pour qui cette installation Ă  Saint-Germain, destinĂ©e Ă  renflouer l’entreprise d’Arras, reprĂ©sentait en fait son chant du cygne ». Payen confond toutefois Alexis Hallette et son fils Alfred. PAYEN, Jacques. Capital et machine Ă  vapeur au XVIIIe siĂšcle. Les frĂšres PĂ©rier et l’introduction en France de la machine Ă  vapeur de Watt. Paris Mouton, 1969, p. 99-100. PrĂ©cisons ici, d’ailleurs, que la construction de grandes machines Ă  vapeur comme celle du Saint-Germain n’avait rien d’inĂ©dite pour l’entreprise au dĂ©but des annĂ©es 1840, celle-ci avait dĂ©jĂ  livrĂ© des machines de 450 chevaux Ă  la marine. Voir CALLA [François-Christophe]. Rapport citĂ© de M. Calla note 169. Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale. DĂ©cembre 1842, p. 475-477. 53 FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes. Paris Furne, Jouvet et Cie Éditeurs, 1867, tome 1er, p. 386-387. 54 Une description dĂ©taillĂ©e des machines, accompagnant la planche, est donnĂ©e par Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 169-178. Une version manuscrite, un peu diffĂ©rente, de ce texte se trouve dans le portefeuille industriel du CNAM Inv. 13571 692/23. RĂ©digĂ©e par F. Julien, Ă©lĂšve Ă  l’École des mines en 1856, une autre description de la machine de Saint-Germain est donnĂ©e en tant que Journal de voyage, Chemins de Fer de l’Ouest », bibliothĂšque de l’École des mines, J 1856/176, ff. 55-60. 55 Pompe Ă  Ă©puiser l’air dans le tube du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, dessin de P. Blanchard », Le Magasin Pittoresque, 1851, p. 45. Le bref article qui accompagne la gravure pour dĂ©crire ce chef-d’Ɠuvre de science et d’exĂ©cution » est d’un enthousiasme conforme aux tendances saint-simoniennes de cette revue, fondĂ©e par Édouard Charton en 1833 Vous voyez ce mĂ©canisme colossal en comparaison duquel la taille de l’homme est si petite et sa force si peu considĂ©rable [
] Dans une salle magnifique, le fer, la fonte, l’acier, le cuivre et le bronze Ă©tincellent. Toutes les piĂšces fonctionnent ; les unes seulement par leur force de rĂ©sistance, les autres en suivant, soit avec une lenteur majestueuse, soit avec une vitesse redoutable, les mouvements que le mĂ©canicien leur a assignĂ©s d’avance [
] Ces machines Ă  faire le vide vomissent Ă  chaque instant par torrents, avec un bruit formidable de soufflet, par de larges trous placĂ©s Ă  leurs parties infĂ©rieure et supĂ©rieure, les masses d’air qu’ils ont Ă©tĂ© puiser jusqu’à 2 400 mĂštres de lĂ . » 56 Sur ces machines verticales Ă  mouvement direct les pistons de la pompe Ă  air sont liĂ©s directement aux pistons des cylindres Ă  vapeur, voir surtout CLAYTON, Howard. The Atmospheric Railways. Lichfield published by the author, 1966, p. 99-111. Une machine de 80 chevaux fournie par Boulton & Watt pour la station de Dainton ne fut jamais mise en activitĂ©. 57 Baude, Louis-Alphonse. Note sur le chemin de fer atmosphĂ©rique de South-Devon Devonshire en Angleterre. Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale. 1er septembre 1847, n° DXIX, p. 539-544. 58 FondĂ©s en 1818 et spĂ©cialisĂ©s tout d’abord dans la fabrication du matĂ©riel pour l’industrie sucriĂšre de canne et de betterave, les ateliers du chimiste Charles Derosne 1780-1846 et du mĂ©canicien Jean-François Cail 1804-1871 devinrent, sous le Second Empire, l’une des principales entreprises françaises de construction mĂ©canique, avec des locaux Ă  Paris sur le quai de Grenelle, Ă  Denain et Ă  Bruxelles. Vers 1848, elle avait repris l’ancienne fonderie de Chaillot des frĂšres PĂ©rier, Ă  la suite de leur abandon par Henry-Hind Edwards. Voir PAYEN, Jacques. Technologie de l’énergie vapeur en France dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, La machine Ă  vapeur fixe. Paris 1985, p. 136-137 et DAUMAS, Maurice. Les mĂ©caniciens autodidactes français et l’acquisition des techniques britanniques. L’acquisition des techniques par les pays non-initiateurs, Pont-Ă -Mousson, 28 juin-5 juillet 1970. Paris Éditions du CNRS, 1973 colloques internationaux du CNRS, n° 538, organisĂ© avec la collaboration du International Co-operation in History of Technology Committee ICOHTEC. 59 Sur les chaudiĂšres, voir Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 179-189. 60 C’est le 18 septembre 1846 que le ministre belge des Travaux publics transmet Ă  l’administration française une demande de la sociĂ©tĂ© John Cockerill demandant l’entrĂ©e en franchise du matĂ©riel pneumatique destinĂ© Ă  la station de Chatou. La demande est refusĂ©e le matĂ©riel exige le paiement des droits pour l’importation de piĂšces de machines, Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 1991. 61 En 1856, Adolphe Joanne prĂ©cise que le bĂątiment des machines est effectivement ouvert aux visiteurs On peut visiter les appareils, qu’il est curieux de voir mis en mouvement quelques instants avant l’arrivĂ©e du convoi On entre du cĂŽtĂ© de l’avenue des Loges ». JOANNE, Adolphe. De Paris Ă  Saint-Germain, Ă  Poissy et Ă  Argenteuil. Paris L. Hachette, 1856, p. 52. 62 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, 17 mars 1847. 63 Courrier enregistrĂ© le 11 novembre 1845, Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 1988. 64 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie, 27 mars 1848. 65 Le Constitutionnel, 17 janvier 1847, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 2002. Parmi ces Anglais familiers avec les lignes de Dalkey et de Croydon, on pense, bien sĂ»r, Ă  James Bonfil. 66 Journal des Chemins de Fer, 27 fĂ©vrier 1847. 67 Le Journal des Chemins de Fer du 17 mai 1845, rendant compte de ces premiers essais, immortalise le premier Ă©change tĂ©lĂ©graphique entre la commission, Ă  la gare Saint-Lazare, et Louis BrĂ©guet, Ă  Rouen, Ă  137 km de distance Comment se porte M. BrĂ©guet ? - Je me porte trĂšs bien, et je fume mon cigare. La commission me permettra-t-elle de lui demander si elle est contente de ce premier essai ? - TrĂšs contente. » 68 Dans une notice nĂ©crologique sur Paul Garnier, EugĂšne Flachat Ă©voqua cet indicateur totalisateur du travail » utilisĂ© sur les cylindres pneumatiques Ă  Saint-Germain et servant Ă  apprĂ©cier exactement la puissance dĂ©veloppĂ©e par ces cylindres pour faire mouvoir le convoi, en comparant cette puissance Ă  celle des cylindres Ă  vapeur et Ă  celle du piston propulseur, le degrĂ© de rarĂ©faction de l’air et le jeu des soupapes. MĂ©moires et compte rendu des travaux de la SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils, 1869, vol. 22, p. 354. 69 L’Illustration, 17 avril 1847. 70 Suivant des expĂ©riences conduites par Thomas Bergin en novembre 1843, fĂ©vrier 1844 et mars 1844, les fuites d’air dans le tube du Kingstown-Dalkey ressortaient, en moyenne, Ă  186 pieds cube d’air par minute et par mille. Voir STEPHENSON, Robert. Report on the Atmospheric Railway System. London John Weale, 1844 rapport datĂ© du 9 avril 1844, p. 6. 71 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique faites entre le bois du VĂ©sinet et Saint-Germain. Paris 29 juin 1847, rapport paginĂ© p. 33 Ă  54 fait au nom de la commission composĂ©e de MM Piobert, Ch. Combes, Bineau et Baude secrĂ©taire, BibliothĂšque de l’ENPC, cote PrĂ©cisons ici que le vide dans le tube n’était jamais total, le mot servant pour dĂ©signer l’abaissement opĂ©rationnel de la pression Ă  un quart d’atmosphĂšre environ. 72 La Presse, 17 avril 1847. 73 Sainte-Preuve. Note relative aux expĂ©riences de remorquage par locomotive faites sur une rampe de 3,5 cm du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain. Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale. Juillet 1846, n° DV, p. 398-400. L’auteur prĂ©cise que les calculs habituels selon lesquels le poids moyen des passagers devrait ĂȘtre comptĂ© Ă  80 kg chacun pouvait ĂȘtre abaissĂ© Ă  70 kg pour le Saint-Germain pour ces excursions aux environs de Paris, les voyageurs allaient lĂ©gĂšrement vĂȘtus et sans attirail. Une autre prĂ©sentation des essais de la locomotive fut faite par Émile Clapeyron dans la sĂ©ance de l’AcadĂ©mie des Sciences du 22 juin 1846. 74 Journal des Chemins de Fer, 27 juin 1846. 75 L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. 76 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique faites entre le bois du VĂ©sinet et Saint-Germain. Paris 29 juin 1847, rapport, p. 52-53. 77 Le fils de Gaia, invincible tant qu’il resta en contact avec le sol. 78 Journal des Chemins de Fer, 26 mai 1849. La locomotive, une des plus puissantes qui aient Ă©tĂ© construites jusqu’ici pour la voie Ă©troite », est dĂ©crite dans LE CHATELIER, L., FLACHAT, E., PETIET, J. et POLONCEAU, C. Guide du mĂ©canicien constructeur et conducteur de machines locomotives. Paris Paul Dupont, 1851, p. 37. 79 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique faites entre le bois du VĂ©sinet et Saint-Germain. Paris 29 juin 1847, rapport, p. 53. 80 L’ouvrage de GILL, Thomas. Address to the Proprietors of the South Devon Railway. London 1848, fournit p. 48 un bilan dĂ©taillĂ© des dĂ©penses atmosphĂ©riques sur la ligne jusqu’au 1er novembre 1848, offrant quelques Ă©lĂ©ments de comparaison sur les principaux chapitres des dĂ©penses Voir le fichier en annexe. A detailed statement of the expenditure upon the atmospheric system, to Nov. Ist, 1848 ». Si, sur les lignes de Flachat et de Brunel, les tubes, les machines fixes et la soupape longitudinale reprĂ©sentent des pourcentages assez comparables de la dĂ©pense totale, on est surpris par la relative modestie du coĂ»t des bĂątiments, plutĂŽt somptuaires, conçus par Brunel pour la ligne anglaise. 81 Ce mĂȘme rapport de Baude p. 48 nous apprend que le marchĂ© pour l’installation du tube Ă©tait Ă  forfait, deux Ă©quipes de deux ouvriers dirigĂ©es par un contremaĂźtre pouvant couler quinze joints par jour. L’entreprise ayant pris en charge ce travail restait encore responsable de l’entretien des joints pendant deux ans. BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique faites entre le bois du VĂ©sinet et Saint-Germain. Paris 29 juin 1847, rapport, p. 48. 82 ÂŁ35 000 le devis initial Ă©tait de ÂŁ25 000. AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la compagnie du 27 mars 1844, archives de la compagnie conservĂ©es par CĂłras Iompair Éirann, Dublin. 83 Journal des Chemins de Fer, 27 fĂ©vrier 1847. 84 Combes rapporteur. Avis de la commission chargĂ©e des expĂ©riences sur le chemin de fer atmosphĂ©rique, concernant la demande formĂ©e par la compagnie du chemin de fer de Saint-Germain, Ă  l’effet d’ĂȘtre exonĂ©rĂ©e de l’obligation de continuer le chemin dans le systĂšme atmosphĂ©rique entre le bois du VĂ©sinet et Nanterre. Paris Imprimerie royale, fĂ©vrier 1848. Fait au nom de la commission composĂ©e de F. Arago, L. Cordier, Pouillet, Kermaingant, Mallet, H. Busche, Combes, Bineau, Piobert et Louis-Alphonse Baude, cet avis porte la date du 28 dĂ©cembre 1847. Exemplaire dans la bibliothĂšque de l’ENPC sous la cote 85 Courrier enregistrĂ© le 12 janvier 1848, Sommier des chemins de fer, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 2620. 86 Voir le rapport de Pereire, s’adressant aux actionnaires de la compagnie le 29 mai 1848, AMT, 76 AQ 1. La concession pour le Paris - Saint-Germain avait une durĂ©e de quatre-vingts-dix-neuf ans. 87 Rapport d’Émile Pereire Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire des actionnaires, du 26 mars 1849. Parmi les causes de la baisse gĂ©nĂ©rale des revenus de la compagnie enregistrĂ©e au cours de l’exercice 1848 les exigences d’une portion de nos ouvriers, un moment Ă©garĂ©s
 » la compagnie avait dĂ» subir, temporairement, des augmentations de salaires et un relĂąchement dans le service de la traction, Ă  la suite de la rĂ©volution. La Compagnie du Nord dut, de mĂȘme, cĂ©der Ă  de semblables demandes d’augmentation de salaire. CARON, François. Histoire de l’exploitation d’un grand rĂ©seau, La compagnie du chemin de fer du Nord, 1846-1937. Paris Mouton, 1973, p. 63. 88 Sur cette tentative de grĂšve du 5 juin et, plus gĂ©nĂ©ralement, sur le mouvement social dans le monde ferroviaire en 1848, voir RIBEILL, Georges. Le personnel des compagnies de chemins de fer, matĂ©riaux pour une contribution Ă  la sociologie historique des professions, 1 - des origines Ă  1914. Paris Rapport, Mission de la Recherche, socio-Ă©conomie des transports, 1980, ff. 318-323, et RIBEILL, Georges. La rĂ©volution ferroviaire, la formation des compagnies de chemins de fer en France 1823-1870. Paris Belin, 1993, p. 396-406. 89 Terme employĂ© dĂšs le 4 mars 1848 par le Journal des Chemins de Fer. 90 Ces manifestations anti-anglaises Ă©taient particuliĂšrement importantes Ă  Rouen, oĂč le viaduc d’Eauplet, dit pont des Anglais, fut partiellement incendiĂ© et les grands ateliers de construction de locomotives créés Ă  Sotteville par William Buddicom et William Allcard, oĂč travaillaient 700 ouvriers, pour la plupart britanniques, furent attaquĂ©s, dĂ©but juin, par des ouvriers rouennais, drapeau rouge en tĂȘte avec le cri Mort aux Anglais ». Voir BROOKE, David ed.. The Diary of William Mackenzie, the First International Railway Contractor. London Thomas Telford, 2000, p. 476, et RIBEILL, Georges. Le personnel des compagnies de chemins de fer, matĂ©riaux pour une contribution Ă  la sociologie historique des professions, 1 - des origines Ă  1914. Paris Rapport, Mission de la Recherche, socio-Ă©conomie des transports, 1980, f. 319. 91 Compte rendu par les dĂ©lĂ©guĂ©s du gouvernement provisoire, les citoyens FĂ©lix Avril et Hippolyte Dussard, 3 mars 1848, reproduit dans le Journal des Chemins de Fer, 11 mars 1848. Sur cette campagne contre les dĂ©vastateurs, voir Garnier-PagĂšs. Histoire de la RĂ©volution de 1848. Paris Pagnerre, 1866 2e Ă©dition, vol 3, p. 69-76. 92 Gazette des Tribunaux, cour d’assises de la Seine, audience du 12 avril 1848, Chemin de fer - Incendie des stations de Rueil et du Chatou, Pont de Chatou, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 2405-2418. 93 Gazette des Tribunaux, audience du 28 mars 1848, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 2385-2404. 94 Le 28 mars 1848, devant la cour d’assises, le maire lui-mĂȘme, Charles Delahaye, raconta son arrivĂ©e sur les lieux, oĂč il se trouva confrontĂ© Ă  des hommes ivres. Ils demandaient le maire. Il y en a mĂȘme qui me demandaient Connaissez-vous le maire ?’ - Qu’est-ce que vous lui voulez ? - Nous voulons le mettre Ă  bas et le tuer. - Je ne le connais pas’ HilaritĂ© bruyante et prolongĂ©e ». 95 Rappelons ici, en passant, que les allumettes chimiques sont une invention diffusĂ©e sensiblement en mĂȘme temps que les chemins de fer, au cours des annĂ©es 1830 et 1840. 96 Gazette des Tribunaux, audience du 12 avril 1848, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. III, p. 2405-2518. 97 Dans l’affaire de Nanterre, sur 24 accusĂ©s, douze - dont Courcou, Garreau et Nourry - furent acquittĂ©s et douze autres condamnĂ©s Ă  des peines allant d’un an d’emprisonnement pour Bonnard Ă  cinq ans de rĂ©clusion sous exposition ; pour l’affaire de Chatou, sur 19 accusĂ©s, il y eut dix acquittements et huit condamnations, dont une, pour Manger dit Cartouche, Ă  cinq annĂ©es de travaux forcĂ©s et 200 F d’amende. 98 Rapport d’Émile Pereire, assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du 25 mars 1850. 99 Conçu par EugĂšne Flachat et rĂ©alisĂ© en fers laminĂ©s assemblĂ© par rivets, ce pont reprĂ©sentait Ă©galement l’entrĂ©e de la compagnie GoĂŒin des Batignolles dans la carriĂšre de la construction mĂ©tallique. 100 Rapport d’Émile Pereire, assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du 27 mars 1852. 101 BAUDE, Louis-Alphonse. Rapport Ă  la commission sur les expĂ©riences du chemin de fer atmosphĂ©rique faites entre le bois du VĂ©sinet et Saint-Germain. Paris 29 juin 1847, rapport, p. 45. 102 JOANNE, Adolphe. De Paris Ă  Saint-Germain, Ă  Poissy et Ă  Argenteuil. Paris L. Hachette, 1856, p. 63. 103 Cette ligne, concĂ©dĂ©e Ă  l’origine, comme on l’a vu, Ă  l’inventeur Antoine Andraud, avait Ă©tĂ© cĂ©dĂ©e Ă  la compagnie en mars 1851. Construite sous la direction d’EugĂšne Flachat, la ligne - Ă  locomotives - fut inaugurĂ©e le 28 avril 1851 ; selon le Journal des Chemins de Fer du 3 mai 1851, sa construction n’avait coĂ»tĂ© que 400 000 F mais la ligne ne comportait, Ă  l’origine, qu’une seule voie. D’aprĂšs Alain Auclair, Flachat utilisa pour ce chemin des rails conçus par Brunel. AUCLAIR, Alain. Les ingĂ©nieurs et l’équipement de la France, EugĂšne Flachat 1802-1873. Le Creusot ÉcomusĂ©e de la CommunautĂ© urbaine Le Creusot-Montceau-les-Mines, 1999, p. 95. 104 Compagnie des chemins de fer de l’Ouest. Rapport du conseil d’administration Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires du 29 mars 1862. Paris Imprimerie administrative de Paul Dupont, 1862, p. 18. Exemplaire Ă  Roubaix, CNAMT, 76 AQ 8. 105 DĂ©tails dans La Presse des 7, 9 et 10 septembre 1858. Il ne s’agissait pas, d’ailleurs, des premiers morts sur la ligne le 6 dĂ©cembre 1851, un accident en gare de Saint-Germain avait coĂ»tĂ© la vie Ă  l’ouvrier Crosse voir le sommier des chemins de fer, citĂ© VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. V, p. 3912. 106 CARRIERE, Bruno. Le chemin de fer atmosphĂ©rique une expĂ©rience sans lendemain. Rail Passion, septembre 1996, n° 11. 107 Information communiquĂ©e par Serge BenoĂźt, d’aprĂšs le journal d’un Ă©lĂšve-ingĂ©nieur des mines de 1861. 108 On peut noter ici que dans le systĂšme de classification prĂ©vu pour l’Exposition universelle de 1855, la septiĂšme section matĂ©riel des chemins de fer envisageait l’exposition d’objets relevant du matĂ©riel du systĂšme atmosphĂ©rique » systĂšme publiĂ© dans L’Illustration du 9 septembre 1854. 109 Seguin AĂźnĂ©. Note sur les chemins de fer atmosphĂ©riques, en employant comme moteur l’action de l’air dans les tunnels d’une longue Ă©tendue, dont la section est Ă©gale Ă  l’espace que les convois y occupent. Comptes rendus de l’AcadĂ©mie des Sciences, sĂ©ances des 5 juin et 4 septembre 1854, tome 38, p. 993-998, et tome 39, p. 456-462. À la diffĂ©rence des autres auteurs français, Seguin reconnaĂźt bien Ă  Medhurst sa nationalitĂ© anglaise, citant d’ailleurs sa brochure de 1827 dans laquelle il jeta les premiers fondements des idĂ©es qui ont donnĂ© naissance au systĂšme atmosphĂ©rique que l’on a tentĂ© infructueusement de substituer Ă  celui des locomotives. » 110 D’aprĂšs Michel Cotte, ces projets atmosphĂ©riques de Marc Seguin auraient donnĂ© lieu Ă  des brevets pris en 1846 et 1847, mais ceux-ci ne sont pas mentionnĂ©s dans l’étude rĂ©trospective d’Armengaud aĂźnĂ©. L’intĂ©rĂȘt de Seguin pour l’idĂ©e serait inspirĂ© aussi par la difficultĂ© d’utiliser des trains classiques dans les grands tunnels, en raison des fumĂ©es produites par la locomotive voir COTTE, Michel. Le choix de la rĂ©volution industrielle, les entreprises de Marc Seguin et ses frĂšres 1815-1835. Rennes Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 512. 111 DAIGREMONT, J. Étude sur les chemins de fer atmosphĂ©riques. Turin Établissement de Joseph Civelli, 1865 [ICE]. 112 FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes. Paris Furne, Jouvet et Cie Éditeurs, 1867, tome 1er, p. 391-393. Sur cette affaire, voir aussi HADFIELD, Charles. Atmospheric Railways, a Victorian Adventure in Silent Speed. Newton Abbot David & Charles, 1967, chapitre 6. 113 The Daily Telegraph, 29 dĂ©cembre 1989. 114 Scientific American, an illustrated journal of art, science and mechanics, 5 mars 1870. 115 La station et l’équipement de soufflerie furent dĂ©truits dans un incendie en 1898. L’histoire de cette entreprise avortĂ©e est racontĂ©e de maniĂšre trĂšs complĂšte, et avec une riche iconographie, par BRENNAN, Joseph. Beach Pneumatic, Alfred Beach’s Pneumatic Subway and the Beginnings of Rapid Transit in New York, original web publication, 2004-2005, 01/12/08. ~ 116 Moniteur Universel, 4 juillet 1844. Devant la commission parlementaire britannique sur la ligne de Croydon, le 16 mai 1844, Jacob Samuda notait Ă©galement que la traction atmosphĂ©rique pouvait ĂȘtre appliquĂ©e Ă  une colonne verticale SAMUDA, Jacob. SystĂšme atmosphĂ©rique, EnquĂȘte devant la commission de la chambre des Communes pour le chemin de fer de Londres Ă  Epsom, accompagnĂ©e du rapport de M. Stephenson sur le chemin de fer de Dalkey Ă  Kingstown, et de plusieurs lettres en rĂ©ponse Ă  ce rapport, traduits de l’anglais par M. Alphonse Lauvray et publiĂ© par le Journal des Chemins de Fer. Paris Journal des Chemins de Fer, 1844, p. 16. 117 Inscription sur l’Inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques, en raison du tĂ©moignage de l’histoire miniĂšre et de son expĂ©rience architecturale », par arrĂȘtĂ© en date du 26 novembre 1992. Sur ce systĂšme pneumatique, voir l’ouvrage du directeur de la mine, l’ingĂ©nieur civil BLANCHET, Zulma. HouillĂšres d’Épinac SaĂŽne-et-Loire, Suppression des cĂąbles et du grisou et extraction Ă  toute profondeur par le systĂšme atmosphĂ©rique Exposition Universelle, Groupe VI, Classe 50. Paris Imprimerie centrale des chemins de fer A. Chaix et Cie, 1878 ; DAUMAS, Maurice. L’ArchĂ©ologie industrielle en France. Paris Robert Laffont, 1980, p. 74-75 ; GUIOLLARD, Pierre-Christian. Les chevalements des houillĂšres françaises. Fichous P. Ch. Guiollard Ă©diteur, 2e Ă©dition, 1993, p. 86-92 ; PASSAQUI, Jean-Philippe. Pollution et patrimoine, bras de fer Ă  Épinac SaĂŽne-et-Loire. L’ArchĂ©ologie industrielle en France, dĂ©cembre 2006, n° 49, p. 90-91. 118 BERLIER, Étude et avant-projet d’une transmission pneumatique de dĂ©pĂȘches et colis postaux entre Paris et Londres par Calais et Douvres. Paris Grande Imprimerie, 1885. 119 CLEMENT, Alain et THOMAS, Gilles dir.. Atlas du Paris souterrain, la doublure sombre de la Ville lumiĂšre. Paris Parigramme, 2001, p. 86-87. Des systĂšmes de tubes pneumatiques furent Ă©galement employĂ©s dans de nombreux grands magasins pour le transfert de factures et d’argent. Terry Gilliam met en scĂšne un systĂšme pneumatique dans son chef-d’Ɠuvre Brazil, de 1985, oĂč celui-ci participe de l’atmosphĂšre de bureaucratie cauchemardesque dans laquelle travaille et rĂȘvasse le personnage principal. 120 La sociĂ©tĂ© Aeromovel, fondĂ©e en 1994, a construit deux courtes lignes pneumatiques Ă  voie unique, type shuttle, l’une Ă  Porto Allegre, BrĂ©sil, et l’autre Ă  Jakarta, dans un parc de loisirs. DĂ©veloppĂ© par l’ingĂ©nieur aĂ©ronautique Oskar Coester et prĂ©sentĂ© comme une innovation dans le transport de passagers, le systĂšme comporte un tube de propulsion de section carrĂ©e, intĂ©grĂ©e dans la structure en bĂ©ton armĂ© de la voie, en viaduc. Produit par des moteurs Ă©lectriques fixes, l’air peut ĂȘtre comprimĂ© ou rarĂ©fiĂ©, agissant dans le tube contre un panneau de propulsion attachĂ© au vĂ©hicule comme une voile inversĂ©e ». Les arguments de vente de ce systĂšme rĂ©pĂštent ceux avancĂ©s dans les annĂ©es 1840 d’une maniĂšre remarquablement fidĂšle Ă©conomie d’installation, sans infrastructure lourde ; la lĂ©gĂšretĂ© du vĂ©hicule qui rĂ©duit l’usure des roues et des rails ; le vĂ©hicule est silencieux et confortable ; la voie peut comporter de fortes rampes et de courbes Ă  rayon court ; attachĂ©s Ă  la voie par le panneau de propulsion, les trains ne peuvent pas dĂ©railler et, grĂące au coussin d’air entre les rames, les collisions sont impossibles
 La littĂ©rature promotionnelle ne donne pas de dĂ©tails sur la construction de la soupape longitudinale, qui est rĂ©alisĂ©e en caoutchouc renforcĂ© de tissu. Voir © 2002 Aeromovel Inc. 01/12/08. 121 AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales ordinaires de la compagnie du Dublin & Kingstown Railway Company, 10 avril 1852, 9 avril 1853 et 10 avril 1854, archives CĂłras Iompair Éirann, Dublin. Il n’est pas prĂ©cisĂ© si le nombre de milles parcourus comprend l’aller atmosphĂ©rique et le retour par gravitĂ©, ni sur quelles bases prĂ©cises sont calculĂ©es les dĂ©penses par mille parcouru. 122 HADFIELD, Charles. Atmospheric Railways, a Victorian Adventure in Silent Speed. Newton Abbot David & Charles, 1967, p. 114. 123 MURRAY, K. A. Ireland’s First Railway. Dublin Irish Railway Record Society, 1981, p. 84-92. 124 HADFIELD, Charles. Atmospheric Railways, a Victorian Adventure in Silent Speed. Newton Abbot David & Charles, 1967, p. 114. Devant l’Institution of Civil Engineers, en mai 1844, Bergin mit ces dĂ©penses comparatives Ă  11d par train par mille sur la section Ă  locomotives, et Ă  seulement 8ÂŒd par train et par mille sur la section atmosphĂ©rique. Institution of Civil Engineers, vol. III, session 1844, p. 276. 125 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle et extraordinaire de la Compagnie du Saint-Germain en date du 26 mars 1849. 126 Rapport d’Émile Pereire, assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire des actionnaires, 24 mars 1851. 127 BUCHANAN, R. A. The Atmospheric Railway of I. K. Brunel, article citĂ© note 110. Voir aussi l’introduction de Hans-Joachim Braun au sĂ©minaire sur les innovations ratĂ©es », dont le texte de Buchanan Ă©tait une contribution. Cet exemple du chemin de fer atmosphĂ©rique rattrapĂ© par l’ancien systĂšme des locomotives peut faire penser Ă  une autre technologie des transports fondĂ©e sur la puissance de l’air, les aĂ©roglisseurs, mis en service pour la traversĂ©e de la Manche en 1966. Pour les passagers, souvent malades malgrĂ© la relative rapiditĂ© de la traversĂ©e, les aĂ©roglisseurs cumulaient les dĂ©sagrĂ©ments des transports aĂ©rien et maritime. Le service fut suspendu en 2000 aprĂšs l’ouverture du tunnel ferroviaire sous la Manche. 128 ATMORE, Henry. Railway interests and the rope of air’, 1840-1848. British Journal for the History of Science, septembre 2004, 37 3. 129 COILLY, Nathalie et REGNIER, Philippe. Le siĂšcle des saint-simoniens, du Nouveau christianisme au canal de Suez. Paris BibliothĂšque nationale de France, 2006. Notamment la contribution de Georges Ribeill sur les chemins de fer, p. 130-135. 130 Entre l’Angleterre et la France, le mĂȘme Ă©cart existe encore aujourd’hui en matiĂšre d’intĂ©rĂȘt pour le patrimoine ferroviaire. MesurĂ© par le nombre de monuments historiques, de musĂ©es, de lignes touristiques ou de revues spĂ©cialisĂ©es, cet intĂ©rĂȘt, en France, devrait ĂȘtre multipliĂ© par dix pour s’approcher de la situation anglaise. 131 Journal des Chemins de Fer, 19 juillet 1845. Le Danois Ă©tait bien Ă©videmment l’inventeur anglais que le journal appelle Medhwurst, tandis que le Polonais serait Henri Dembinski, gĂ©nĂ©ral rĂ©fugiĂ© en France et qui prĂ©tendait ĂȘtre l’inventeur du procĂ©dĂ© de Hallette. Voir Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre. Tome sixiĂšme, Paris, 1848, p. 75. L’invention de Dembinski est Ă©galement mentionnĂ©e dans le Mechanics’ Magazine du 10 novembre 1838 ; la revue anglaise trouve assez singulier que son systĂšme, destinĂ© Ă  Ă©liminer l’aplatissement des collines et la construction de ponts Ă  travers les vallĂ©es, vienne d’un pays connu plutĂŽt pour ses plaines. 132 COTTE, Michel. De l’espionnage industriel Ă  la veille technologique. Belfort PĂŽle Ă©ditorial de l’UniversitĂ© de Technologie de Belfort-MontbĂ©liard/Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, 2005. 133 Un exemplaire en langue anglaise du rapport de Mallet, conservĂ© comme tirĂ© Ă  part dans le carton sur les chemins de fer atmosphĂ©riques aux Archives nationales - composĂ© essentiellement des papiers de Mallet -, porte l’envoi Monsieur Mallet, with Messrs Samuda Bros Compliments », AN F 14 11171. Les mĂȘmes Quarterly Papers on Engineering vol. V, 1846, p. 6-16 publiĂšrent Ă©galement une traduction en langue anglaise du rapport de Gabriel LamĂ©, fait Ă  l’AcadĂ©mie des Sciences le 7 avril 1845, sur le systĂšme des rĂ©servoirs de vide » d’Arnollet. Le traducteur, Robert Mallet, ingĂ©nieur de Dublin et membre de l’Institution of Civil Engineers pensait qu’il Ă©tait dĂ©sirable de porter ce rapport Ă  l’attention de la grande classe de personnes en Grande-Bretagne qui s’intĂ©resse Ă  l’amĂ©lioration des chemins de fer, mais pour qui les publications scientifiques françaises sont inaccessibles. » Par la mĂȘme occasion, il peut soutenir sa revendication d’ĂȘtre lui-mĂȘme l’inventeur du systĂšme proposĂ© par Arnollet. 134 BUCHANAN, Angus. Brunel, The Life and Times of Isambard Kingdom Brunel. London Hambledon Continuum, 2006, p. 18. La devise que Brunel fils se choisit, En Avant », Ă©tait en français dans le texte. En revanche, dans un courrier adressĂ© le 17 juillet 1846 au baron SĂ©guier, en rĂ©ponse Ă  une sĂ©rie de questions demandant son avis quant Ă  la vitesse maximale d’une locomotive, les rayons courts de courbure ou les essieux convergents, Brunel rĂ©pondit en anglais, s’en excusant au prĂ©alable son attention constante et accaparante [engrossing] aux affaires en Angleterre l’avait Ă  tel point privĂ© d’opportunitĂ©s de correspondre en français que cette facultĂ© venait Ă  lui manquer. Courrier de Brunel, archives Brunel de l’UniversitĂ© de Bristol, copie communiquĂ©e par Jean-François Belhoste. 135 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, 8 novembre 1844, citĂ© par VILLEDEUIL, Pierre-Charles-Laurent de. ƒuvres de Émile et Isaac Pereire, rassemblĂ©es par Pierre-Charles-Laurent de Villedeuil et augmentĂ©es d’une introduction, d’une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d’un choix de documents contemporains, SĂ©rie G, documents sur l’origine et le dĂ©veloppement des chemins de fer 1832-1870. Paris Librairie FĂ©lix Alcan, 1920, vol. I, p. 510. 136 AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 17 mars 1847. Pereire ne rentre pas dans les dĂ©tails sur la nature de ces expĂ©riences et modifications, mais les met en avant comme l’une des causes des excĂ©dents de dĂ©pense dans l’installation du systĂšme atmosphĂ©rique en France. 137 Moniteur Universel, 4 juillet 1844. 138 Lettre de Samuel Clegg adressĂ©e au Railway Times le 5 juin 1844, citĂ©e dans SystĂšme atmosphĂ©rique, EnquĂȘte devant la commission de la chambre des Communes pour le chemin de fer de Londres Ă  Epsom, accompagnĂ©e du rapport de M. Stephenson sur le chemin de fer de Dalkey Ă  Kingstown, et de plusieurs lettres en rĂ©ponse Ă  ce rapport, traduits de l’anglais par M. Alphonse Lauvray et publiĂ© par le Journal des Chemins de Fer. Paris Journal des Chemins de Fer, 1844, p. 50. 139 Rapport du 19 aoĂ»t 1844, citĂ© par Isambard Brunel. BRUNEL, Isambard. The Life of Isambard Kingdom Brunel, Civil Engineer. Stroud Gloucestershire Nonsuch Publishing Ltd, 2006, p. 109. 140 Dans un article Ă  paraĂźtre, Les migrants britanniques en France, 1814-1851 », Fabrice BENSIMON Ă©tudie ces premiers travailleurs immigrĂ©s » venus en Normandie pour la construction de la ligne de chemin de fer. 141 BELHOSTE, Jean-François. La crĂ©ation d’une ingĂ©nierie ferroviaire française et son exportation en Europe 1840-1900, communication au colloque Inventing Europe Technology and the Making of Europe » tenu Ă  Rotterdam en juin 2007. Sur l’ingĂ©nierie et les capitaux français mobilisĂ©s dans le dĂ©veloppement ferroviaire en Europe, voir aussi CAMERON, Rondo. La France et le dĂ©veloppement Ă©conomique de l’Europe, 1800-1914. Traduit de l’AmĂ©ricain par BERTHOD, Marianne. Paris Éditions du Seuil, 1971. 142 FLACHAT, EugĂšne. Les chemins de fer en 1862 et en 1863. Paris Librairie Hachette, 1863, p. 108. 143 Une coupure de presse du 16 aoĂ»t 1936, conservĂ©e dans le dossier sur le chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  la section d’histoire locale de la bibliothĂšque de Croydon, raconte qu’une des sections du tube, dĂ©posĂ©e Ă  la gare de Waterloo, venait d’ĂȘtre volĂ©e, pour sa valeur en fonte, estimĂ©e Ă  une livre. 144 William Dawson, surveyor gĂ©omĂštre expert, nĂ© en 1790 et mort Ă  Exeter en 1877, rĂ©alisa en 1847 et 1848 une Ă©tonnante sĂ©rie d’aquarelles de la nouvelle ligne atmosphĂ©rique, chacune des 25 planches montrant la ligne en plan avec, de part et d’autre, des reprĂ©sentations de la ligne et des paysages qu’elle traversait. PropriĂ©tĂ© de la Great Western Railway, l’album fut donnĂ© Ă  l’Institution of Civil Engineers en 1948. 145 ÉlĂ©ment de soupape du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Ouen », CNAM Inventaire 18523-0000. 146 Voir BLACKMORE, D. W. The Re-Birth of Croydon in 1851. Croydon Natural History and Scientific Society, 1954, vol. 12, p. 95-117. 147 Voir la base de donnĂ©es illustrĂ©e d’English Heritage, 01/12/08. Les vestiges du bĂątiment Ă  Totnes ne sont pas protĂ©gĂ©s, pour l’instant. 148 BUSSIERE, Roselyne. Le PassĂ© recomposĂ©, Saint-Germain-en-Laye, 1800-1940, Yvelines. Paris Inventaire gĂ©nĂ©ral des monuments et des richesses artistiques de la France, 1997, p. 57-58 Images du patrimoine, n° 159. Dans un article de 1979, un architecte en chef des monuments historiques se fĂ©licite de la rĂ©cente disparition de la gare de Saint-Germain, permettant la reconstitution d’une partie des parterres de Le NĂŽtre BROCHET, Louis. L’exemple de Saint-Germain-en-Laye, Monuments historiques, n° 6, 1978, p. 61 numĂ©ro spĂ©cial consacrĂ© aux gares ferroviaires. 149 Dossier d’Inventaire sur le pont de chemin de fer du Pecq, Ă©tabli en 1987 par Sophie Cueille. Voir dans la base MĂ©rimĂ©e notice de page Table des illustrations Titre Figure 1 LĂ©gende Profil en long du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain depuis l’embranchement jusqu’à la place du chĂąteau, avec coupes sur les deux formats de tube propulseur proposĂ©s. Gravure par Dulos d’aprĂšs Adolphe Masson, Ă©ditĂ©e par L. Mathias Augustin, 15 quai Malaquais, Paris, 1845. Archives nationales F/14 11171. CrĂ©dits © Archives nationales. URL Fichier image/jpeg, 80k Titre Figure 2 LĂ©gende TracĂ© du chemin de fer atmosphĂ©rique entre Le Pecq et Saint-Germain, traversant le Bois du VĂ©sinet, la Terrasse et la ForĂȘt de St Germain et arrivant par le Parterre sur la Place du chĂąteau, plan signĂ© par l’ingĂ©nieur des domaines de la couronne et datĂ© du 7 dĂ©cembre 1844. Ce plan ne montre pas encore l’emplacement de la station d’arrivĂ©e du chemin de fer en face du chĂąteau. Archives nationales, F/14 10337 2 N° 1 CrĂ©dits © Archives nationales. URL Fichier image/jpeg, 212k Titre Figure 3 LĂ©gende Arche du viaduc du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain en construction. L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 288k Titre Figure 4 LĂ©gende Emplacement du nouveau dĂ©barcadĂšre Ă  Saint-Germain, en face de l’ancien chĂąteau royal. DĂ©tail d’un plan gravĂ© par Dulos d’aprĂšs Adolphe Masson, Ă©ditĂ© par L. Mathias Augustin, 15 quai Malaquais, Paris, 1845. Archives nationales F/14 11171. CrĂ©dits © Archives nationales. URL Fichier image/jpeg, 268k Titre Figure 5 LĂ©gende DĂ©barcadĂšre du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain. Noter, Ă  droite du bĂątiment, des ouvriers du chantier en train de dĂ©placer une section du tube de propulsion, et, au fond Ă  droite, le bĂątiment des machines avec sa cheminĂ©e. L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 304k Titre Figure 6 LĂ©gende EugĂšne Flachat s’adresse aux membres du conseil d’administration d’une compagnie ferroviaire. L’un des quatre bas-reliefs sur le socle du monument Ă©rigĂ© 1897 en l’honneur de l’ingĂ©nieur, initiateur du gĂ©nie civil en France », boulevard Pereire, Paris XVIIe arrondissement, sculpteur Alfred Boucher. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 160k Titre Figure 7 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, voie, soupapes et wagon directeur. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 9. CrĂ©dits © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. URL Fichier image/jpeg, 264k Titre Figure 8 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, wagon directeur. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 10. CrĂ©dits © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. URL Fichier image/jpeg, 236k Titre Figure 9 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, machines horizontales motrices. Figure 1 Plan gĂ©nĂ©ral vu en dessus montrant les deux machines accouplĂ©es et leur transmission de mouvement. Figure 2 Coupe verticale de l’une des machines et sa pompe. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 12. CrĂ©dits © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. URL Fichier image/jpeg, 244k Titre Figure 10 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique, machines horizontales motrices Saint-Germain. L’ensemble de la machine de Chatou, montĂ©e sur son massif de maçonnerie. Dessin conservĂ© dans le portefeuille des machines du CNAM Inventaire, Armengaud aĂźnĂ©. CrĂ©dits © MusĂ©e des arts et mĂ©tiers. URL Fichier image/jpeg, 236k Titre Figure 11 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique, machines horizontales motrices Saint-Germain. DĂ©tail du cylindre de la machine de Chatou. Dessin conservĂ© dans le portefeuille des machines du CNAM Inventaire, Armengaud aĂźnĂ©. CrĂ©dits © MusĂ©e des arts et mĂ©tiers. URL Fichier image/jpeg, 200k Titre Figure 12 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique, machines horizontales motrices Saint-Germain. DĂ©tail des engrenages de la machine de Chatou. Dessin conservĂ© dans le portefeuille des machines du CNAM Inventaire, Armengaud aĂźnĂ©. CrĂ©dits © MusĂ©e des arts et mĂ©tiers. URL Fichier image/jpeg, 252k Titre Figure 13 LĂ©gende Vue des machines pneumatiques de Saint-Germain. L’Illustration, 17 avril 1847. Repro Paul Smith, 2008. URL Fichier image/jpeg, 240k Titre Figure 14 LĂ©gende Pompes Ă  Ă©puiser l’air dans le tube du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, dessin de P. Blanchard, Le Magasin Pittoresque, 1851, p. 45. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 184k Titre Figure 15 LĂ©gende Emplacement du bĂątiment des machines et de son bassin Ă  Saint-Germain, dĂ©tail du plan gravĂ© par Dulos d’aprĂšs Adolphe Masson, Ă©ditĂ© par L. Mathias Augustin, 15 quai Malaquais, Paris, 1845. Archives nationales F/14 11171. CrĂ©dits © Archives nationales. URL Fichier image/jpeg, 204k Titre Figure 16 LĂ©gende Vue du bĂątiment des machines et du bĂątiment abritant les chaudiĂšres. L’Illustration, 17 avril 1847. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 232k Titre Figure 17 LĂ©gende Chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain. ChaudiĂšres Ă  tubes et foyers cylindriques. Armengaud AĂźnĂ©, Chemins de fer atmosphĂ©riques. Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnĂ©s et les plus rĂ©cents employĂ©s dans les diffĂ©rentes branches de l’industrie française et Ă©trangĂšre, 1848. Planche 13. CrĂ©dits © SociĂ©tĂ© d’Encouragement pour l’Industrie nationale, Paris. URL Fichier image/jpeg, 236k Titre Figure 18 LĂ©gende Vue gĂ©nĂ©rale des travaux d’art du chemin de fer atmosphĂ©rique de Saint-Germain, avec la locomotive l’Hercule sur la rampe. L’Illustration, 29 aoĂ»t 1846. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 184k Titre Figure 19 LĂ©gende Coupe de la locomotive qui sert Ă  remonter la rampe de Saint-Germain. FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, 1867, p. 389. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 172k Titre Figure 20 LĂ©gende Wagon directeur du chemin atmosphĂ©rique de Saint-Germain. FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, 1867, p. 385. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 196k Titre Figure 21 LĂ©gende RĂ©seau de banlieue de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, 1859. Rapport du Conseil d’administration Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires, 29 mars 1859. Archives nationales du Monde du Travail, 76 AQ 8. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 332k Titre Figure 22 LĂ©gende L’accident ferroviaire du VĂ©sinet du 6 septembre 1858. Gravure anonyme, collection particuliĂšre. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 280k Titre Figure 23 LĂ©gende Projet de propulsion atmosphĂ©rique pour franchir les grandes chaĂźnes de montagnes. DAIGREMONT, J. Étude sur les chemins de fer atmosphĂ©riques, 1865, planche 1. CrĂ©dits © Institution of Civil Engineers. URL Fichier image/jpeg, 176k Titre Figure 24 LĂ©gende Chemin de fer pneumatique de Sydenham, 1865. FIGUIER, Louis. Locomotive et chemins de fer. Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, 1867, p. 393. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 296k Titre Figure 25 LĂ©gende SystĂšme atmosphĂ©rique d’extraction Ă  la mine Hottinguer, Épinac-les-Mines SaĂŽne-et-Loire. Recette du jour avec trois planchers. Planche des Annales des Mines, 1878, reproduite par GUIOLLARD, Pierre-Christian. Les chevalements des houillĂšres françaises, 1993, p. 91. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 180k Titre Figure 26 LĂ©gende Puits Hottinguer Ă  Épinac-les-Mines, carte postale du dĂ©but du XXe siĂšcle reproduit dans GUIOLLARD, Pierre-Christian. Les chevalements des houillĂšres françaises, 1993, p. 87. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 244k Titre Figure 27 LĂ©gende Sections du tube atmosphĂ©rique dĂ©terrĂ©es Ă  Croydon en 1933. Dossier sur le chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  Croydon Public Library. CrĂ©dits © Croydon Public Library. URL Fichier image/jpeg, 188k Titre Figure 28 LĂ©gende Section du tube atmosphĂ©rique du South Devon, conservĂ©e au Newton Abbot Town and Great Western Railway Museum. Photo Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 108k Titre Figure 29 LĂ©gende Maquette du bĂątiment des machines Ă  Newton en 1848, rĂ©alisĂ©e par Peter Parks d’aprĂšs l’aquarelle de William Dawson. Newton Abbot Town and Great Western Railway Museum. Photo Paul Smith. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 136k Titre Figure 30 LĂ©gende Section du tube atmosphĂ©rique montĂ©e au Didcot Railway Centre. Photo Wikimedia Commons, 2006. Repro Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 200k Titre Figure 31 LĂ©gende Station de DĂșn Laoghaire Kingstown. Photo Paul Smith, 2007. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 204k Titre Figure 32 LĂ©gende Emplacement du terminus du chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  Dalkey. Photo Paul Smith, 2007. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 408k Titre Figure 33 LĂ©gende Atmospheric Road Ă  Dalkey. Photo Paul Smith, 2007. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 384k Titre Figure 34 LĂ©gende Maquette du chemin de fer atmosphĂ©rique Ă  Kingstown, Dalkey Castle & Heritage Centre. Photo Paul Smith, 2007. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 148k Titre Figure 35 LĂ©gende Croydon, bĂątiments de la station de pompage d’eau de Surrey Street, intĂ©grant des Ă©lĂ©ments du bĂątiment des machines atmosphĂ©riques de Croydon. Photo Paul Smith, 2007. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 204k Titre Figure 36 LĂ©gende Le bĂątiment des machines de Starcross. Comparer avec le mĂȘme bĂątiment reprĂ©sentĂ© en 1847 dans l’aquarelle de William Dawson, Figure 31, premiĂšre partie. Photo Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 132k Titre Figure 37 LĂ©gende The Atmospheric Railway Inn Ă  Starcross. L’enseigne, assez paradoxalement, montre une locomotive Ă  vapeur. Photo Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 120k Titre Figure 38 LĂ©gende BĂątiments des machines Ă  la station de Totnes. Comparer aux mĂȘme bĂątiments photographiĂ©s dans les annĂ©es 1960, Figure 33. Photo Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 144k Titre Figure 39 LĂ©gende BĂątiment des machines Ă  Torre, prĂšs de Torquay, occupĂ© de nos jours par un marchand en gros de fruits et de lĂ©gumes. Photo Paul Smith, 2008. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 96k Titre Figure 40 LĂ©gende Viaduc de Saint-Germain-en-Laye, vu depuis la berge de la Seine. Photo Paul Smith, 2007. CrĂ©dits © Paul Smith. URL Fichier image/jpeg, 164k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Paul Smith, Les chemins de fer atmosphĂ©riques. DeuxiĂšme partie », In Situ [En ligne], 10 2009, mis en ligne le 19 mai 2009, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Paul SmithIngĂ©nieur d'Ă©tudes, sous-direction de l'archĂ©ologie, de l'ethnologie, de l'inventaire et du systĂšme d'information, direction de l'architecture et du patrimoine, ministĂšre de la culture et de la communication. du mĂȘme auteur Éditorial Aeronautical Heritage The former state match factory at Aubervilliers Éditorial Éditorial Éditorial Tous les textes... Haut de page

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Chapitre 11 XI J'avais commis une imprudence Ă©norme, c'est vrai
 Je n'en avais pas moins trouvĂ© le dĂ©faut de la cuirasse, ce joint par oĂč on dĂ©sarticule le plus solide systĂšme de dĂ©fense. Moi, conscrit volontaire, j'avais vu clair lĂ  oĂč le vieux routier de la sĂ»retĂ© s'Ă©garait Ă  tĂątons. Un autre peut-ĂȘtre eĂ»t Ă©tĂ© jaloux et m'en eĂ»t voulu. Lui, non. Il ne songeait qu'Ă  tirer parti de mon heureuse dĂ©couverte, et comme il le disait, ce ne devait pas ĂȘtre la mer Ă  boire, maintenant que la prĂ©vention s'appuyait sur un point de dĂ©part positif. Nous entrĂąmes donc dans un restaurant voisin pour tenir conseil tout en dĂ©jeunant. Et voici oĂč en Ă©tait le problĂšme, qui, l'heure d'avant, semblait insoluble. Il nous Ă©tait prouvĂ© jusqu'Ă  l'Ă©vidence que Monistrol Ă©tait innocent. Pourquoi il s'Ă©tait avouĂ© coupable ? nous pensions bien le deviner, mais la question n'Ă©tait pas lĂ  pour le moment. Nous Ă©tions Ă©galement sĂ»rs que madame Monistrol n'avait pas bougĂ© de chez elle le soir du meurtre
 Mais tout dĂ©montrait qu'elle Ă©tait moralement complice du crime, qu'elle en avait eu connaissance, si mĂȘme elle ne l'avait conseillĂ© et prĂ©parĂ©, et que par contre elle connaissait trĂšs bien l'assassin
 Qui Ă©tait-il donc, cet assassin ?
 Un homme Ă  qui le chien de Monistrol obĂ©issait comme Ă  ses maĂźtres, puisqu'il s'en Ă©tait fait suivre en allant aux Batignolles
 Donc, c'Ă©tait un familier de la maison Monistrol. Il devait haĂŻr le mari, cependant, puisqu'il avait tout combinĂ© avec une infernale adresse pour que le soupçon du crime retombĂąt sur cet infortunĂ©. Il fallait, d'un autre cĂŽtĂ©, qu'il fĂ»t bien cher Ă  la femme, puisque le connaissant elle ne le livrait pas, lui sacrifiant sans hĂ©siter son mari
 Donc
 Oh ! mon Dieu ! la conclusion Ă©tait toute formulĂ©e. L'assassin ne pouvait ĂȘtre qu'un misĂ©rable hypocrite, qui avait abusĂ© de l'affection et de la confiance du mari pour s'emparer de la femme. Bref, madame Monistrol, mentant Ă  sa rĂ©putation, avait certainement un amant, et cet amant, nĂ©cessairement Ă©tait le coupable
 Tout plein de cette certitude, je me mettais l'esprit Ă  la torture pour imaginer quelque ruse infaillible qui nous conduisĂźt jusqu'Ă  ce misĂ©rable. – Et voici, disais-je, Ă  monsieur MĂ©chinet, comment nous devons, je pense, opĂ©rer
 Madame Monistrol et l'assassin ont dĂ» convenir qu'aprĂšs le crime ils resteraient un certain temps sans se voir ; c'est de la prudence la plus Ă©lĂ©mentaire
 Mais croyez que l'impatience ne tardera pas Ă  gagner la femme, et qu'elle voudra revoir son complice
 Placez donc prĂšs d'elle un observateur qui la suivra partout, et avant deux fois quarante-huit heures l'affaire est dans le sac
 AcharnĂ© aprĂšs sa tabatiĂšre vide, monsieur MĂ©chinet demeura un moment sans rĂ©pondre, mĂąchonnant entre ses dents je ne sais quelles paroles inintelligibles. Puis tout Ă  coup, se penchant vers moi – Vous n'y ĂȘtes pas, me dit-il. Le gĂ©nie de la profession, vous l'avez, c'est sĂ»r, je ne vous le conteste pas, mais la pratique vous fait dĂ©faut
 Je suis lĂ , moi, par bonheur
 Quoi ! une phrase Ă  propos du crime vous met sur la piste, et vous ne poursuivez pas
 – Comment cela ? – Il faut l'utiliser, ce caniche fidĂšle. – Je ne saisis pas bien
 – Alors sachez attendre
 Madame Monistrol sortira vers deux heures, pour ĂȘtre Ă  trois au Palais de Justice, la petite bonne sera seule Ă  la boutique
 vous verrez, je ne vous dis que cela !
 Et en effet, j'eus beau insister, il ne voulut rien dire de plus, se vengeant de sa dĂ©faite par cette bien innocente malice. Bon grĂ© mal grĂ©, je dus le suivre au cafĂ© le plus proche, oĂč il me força de jouer aux dominos. Je jouais mal, prĂ©occupĂ© comme je l'Ă©tais, et il en abusait sans vergogne pour me battre, lorsque la pendule sonna deux heures. – Debout, les hommes du poste ! me dit-il en abandonnant ses dĂ©s. Il paya, nous sortĂźmes, et l'instant d'aprĂšs nous Ă©tions de nouveau en faction sous la porte cochĂšre, d'oĂč nous avions Ă©tudiĂ© les abords du magasin Monistrol. Nous n'y Ă©tions pas depuis dix minutes, quand madame Monistrol apparut sur le seuil de sa boutique, vĂȘtue de noir, avec un grand voile de crĂȘpe, comme une veuve. – Jolie toilette d'instruction ! grommela monsieur MĂ©chinet. Elle adressa quelques recommandations Ă  sa petite domestique et ne tarda pas Ă  s'Ă©loigner. Patiemment, mon compagnon attendit cinq grandes minutes, et quand il supposa la jeune femme dĂ©jĂ  loin – Il est temps, me dit-il. Et pour la seconde fois nous pĂ©nĂ©trĂąmes dans le magasin de bijouterie. La petite bonne y Ă©tait seule, assise dans le comptoir, grignotant pour se distraire quelque morceau de sucre volĂ© Ă  sa patronne. DĂšs que nous parĂ»mes, elle nous reconnut, et toute rouge et un peu effrayĂ©e, elle se dressa. Mais sans lui laisser le temps d'ouvrir la bouche – OĂč est madame Monistrol ? demanda monsieur MĂ©chinet. – Sortie, monsieur. – Vous me trompez
 Elle est lĂ , dans l'arriĂšre-boutique. – Messieurs, je vous jure que non
 Regardez-y, plutĂŽt. C'est de l'air le plus contrariĂ© que monsieur MĂ©chinet se frappait le front, en rĂ©pĂ©tant – Comme c'est dĂ©sagrĂ©able, mon Dieu !
 comme cette pauvre madame Monistrol va ĂȘtre dĂ©solĂ©e
 Et la petite bonne le regardant bouche bĂ©ante, l'Ɠil arrondi d'Ă©tonnement – Mais au fait, continua-t-il, vous, ma jolie fille, vous pouvez peut-ĂȘtre remplacer votre patronne
 Si je reviens, c'est que j'ai perdu l'adresse du monsieur qu'elle m'avait priĂ© de visiter
 – Quel monsieur ?
 – Vous savez bien, monsieur
 Allons, bon, voici que j'oublie son nom, maintenant !
 Monsieur
 parbleu ! vous ne connaissez que lui
 Ce monsieur Ă  qui votre diable de chien obĂ©it si bien
 – Ah ! monsieur Victor
 – C'est cela, juste
 Que fait-il ce monsieur ? – Il est ouvrier bijoutier
 C'est un grand ami de monsieur
 Ils travaillaient ensemble, quand monsieur Ă©tait ouvrier bijoutier avant d'ĂȘtre patron, et c'est mĂȘme pour cela qu'il fait tout ce qu'il veut de Pluton
 – Alors, vous pouvez me dire oĂč il demeure ce monsieur Victor
 – Certainement. Il demeure rue du Roi-DorĂ©, numĂ©ro 23. Elle paraissait toute heureuse, la pauvre fille, d'ĂȘtre si bien informĂ©e, et moi, je souffrais, de l'entendre ainsi dĂ©noncer, sans s'en douter, sa patronne
 Plus endurci, monsieur MĂ©chinet n'avait pas de ces dĂ©licatesses. Et mĂȘme, nos renseignements obtenus, c'est par une triste raillerie qu'il termina la scĂšne
 Au moment oĂč j'ouvrais la porte pour nous retirer – Merci, dit-il Ă  la jeune fille, merci ! Vous venez de rendre un fier service Ă  madame Monistrol, et elle sera bien contente


I — La prĂ©paration du CongrĂšs. Le CongrĂšs international de l’Enseignement primaire a tenu ses sĂ©ances Ă  la Sorbonne les jeudi 2, vendredi 3 et samedi 4 aoĂ»t. Sa place Ă©tait tout indiquĂ©e au milieu des nombreux CongrĂšs internationaux dont l’exposition universelle de 1900 a

EditĂ© par GRUND, 1946 Etat bon Couverture souple A propos de cet article RO20194180 1946. In-8. BrochĂ©. Bon Ă©tat, Couv. convenable, Dos satisfaisant, IntĂ©rieur frais. 108 pages - nombreuses illustrations en noir et blanc dans et hors texte - bandeaux et culs-de-lampe - frontispice en couleur - plats contre-pliĂ©. . . . Classification Dewey 840-LittĂ©ratures des langues romanes. LittĂ©rature française. N° de rĂ©f. du vendeur RO20194180 Poser une question au libraire DĂ©tails bibliographiques Titre LE PETIT VIEUX DES BATIGNOLLES - UN CHAPITRE... Éditeur GRUND Date d'Ă©dition 1946 Reliure Couverture souple Etat du livre bon Description de la librairie Vente uniquement sur internet. Visitez la page d’accueil du vendeur Membre d'association Les membres de ces associations s'engagent Ă  maintenir des normes de qualitĂ© supĂ©rieure. Ils garantissent l'authenticitĂ© de tous les articles proposĂ©s Ă  la vente. Ils fournissent des descriptions expertes et dĂ©taillĂ©es, indiquent tous les dĂ©fauts importants ainsi que les restaurations, fournissent des prix clairs et prĂ©cis et font preuve d’équitĂ© et d’honnĂȘtetĂ© tout au long de la relation commerciale. Conditions de vente Tous nos envois sont effectuĂ©s en courrier ou colissimo suivi quotidienement. Les ouvrages sont expĂ©diĂ©s Ă  reception de rĂšglement, les cartes bleues sont acceptĂ©es. Conditions de livraison Les commandes sont gĂ©nĂ©ralement expĂ©diĂ©es sous un jour ouvrable avec une traçabilitĂ© pour le monde entier au moins un recommandĂ© quel que soit le mode de transport choisi. Les frais de port sont forfaitaires et affichĂ©s au moment de la commande . Au cas oĂč les livres commandĂ©s seraient particuliĂšrement lourds ou imposants, vous serez informĂ© que des frais de transports supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires. Cordialement. Didier Rodriguez Afficher le catalogue du vendeur Modes de paiement acceptĂ©s par le vendeur

Letexte a Ă©tĂ© adaptĂ© pour le théùtre par Xavier Jaillard et jouĂ© au Théùtre PETIT HEBERTOT (78 bis Bd des Batignolles Ă  PARIS) du 18 janvier 2012 au 13 mai 2012 par Xavier Jaillard et Fabien Heller. La mise en scĂšne est de Christian Suarez, les lumiĂšres de Jacques Rouveyrollis, le dĂ©cor de Jean-Pierre Logerais et la musique de FrĂ©dĂ©ric Jaillard. EditĂ© par Librairie GrĂŒnd, PARIS Anciens ou d'occasion Etat TrĂšs bon Couverture souple A propos de cet article BrochĂ©. Quelques noms sont soullignĂ©s Ă  la rĂšgle et au crayon de papier. Illustrations en couleurs in et hors-texte. Chefs-D'ouvre Particuliers prĂ©sentĂ©s par Jean Galtier-BoissiĂ©re. N° de rĂ©f. du vendeur 004600 Poser une question au libraire DĂ©tails bibliographiques Titre Le petit vieux des Batignolles un chapitre ... Éditeur Librairie GrĂŒnd, PARIS Reliure Couverture souple Illustrateur DIGNIMONT Etat du livre TrĂšs bon Edition 1Ăšre Édition Description de la librairie Librairie de livres anciens et d'occasions Visitez la page d’accueil du vendeur Conditions de vente Conformes aux usages de la librairie ancienne et moderne. Les prix sont nets, exprimĂ©s et payables en Euro. Frais de port et d'assurances en sus. Les livres sont expĂ©dies dĂšs rĂ©ception du rĂšglement. Auto-entrepreneur Karine BERNARD, numĂ©ro SIRET 53020186200014, rĂ©gime micro-entreprise et en matiĂšre de TVA, rĂ©gime de la franchise en base "TVA non applicable, article 293B du CGI". Conditions de livraison Les frais de port sont calculĂ©s sur la base d'un livre = un kilo. Au cas oĂč livres commandĂ©s seraient particuliĂšrement lourds ou imposants, vous serez informĂ© que des frais de transports supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires. Afficher le catalogue du vendeur Modes de paiement acceptĂ©s par le vendeur ChĂšque PayPal Virement bancaire 1 PrĂ©sence des chevaux = La demande. Aux armĂ©es, les besoins en chevaux sont immenses. En 1914 encore, Eric Baratay note par exemple que dans la cavalerie qui compte de nombreux rĂ©giments (81 en France), « il est prĂ©vu plus de bĂȘtes que d’hommes » : pour un rĂ©giment britannique de 549 soldats, il faut 576 chevaux et 74 mulets 1.L’artillerie aussi est grande Trunrtflf asaose * ? * 5 .^-ℱ.V3H*?!r. 'ĂźWMĂ«ĂȘ 2 1 ;.. .Ăż^ W"7Jp. &{&ÂŁ%& MÉMOIRE SUR LE PROJET D’UN CHEMIN DE FER PARIS A BORDEAUX PARTANT DE L’ENTREPOT DES VINS A PARIS PASSANT PAR SCEAUX, BUC, RAMBOUILLET, MAINTENON, CHARTRES, CHATEAUDUN, VENDÔME, CHATEAU-REGNAULT, VOUVRAY, TOURS, BOURGUEIL, CHINON, CHATELLERAÜLT, POITIERS, VIVONNE, LA MAISON-BLANCHE, RUFFEC , MANSLE, ANGOULÊME, MONTMOREAU, LAROCHE-CHALAIS, * LIBOURNE ET BORDEAUX; AVEC EMBRANCHEMENT DE BUC A VERSAILLES, DE MAINTENON A ÉVREUX PAR DREUX, DE CHARTRES A NOGENT-LE-ROTROU, DE VENDÔME A BLOIS , DE BOURGUEIL A ANGERS PAR SAUMUK, ET DE LA MAISON-BLANCHE A CIVRAY. PAR ALEXANDRE CORRÉARD INGÉNIEUR DE LA COMPAGNIE Qu’on n'oppose pas le chemin de fer par OrlĂ©ans au chemin de fer par Chartres; Lorsqu’il s'agit du transport des marchandises, tout chemin de fer Ă©tabli parallĂšlement Ă  un canal, mĂȘme Ă  pĂ©age Loing, est une mauvaise affaire; Tout chemin do fer Ă©tabli parallĂšlement Ă  une voie fluviale, mĂȘme avec frais de traction la Seine 1, est une plus mauvaise affaire ; Tout chemin de fer Ă©tabli parallĂšlement Ă  une voie fluviale, navigable Ă  la voile la Loire}, csl encore une plus mauvaise aflaire. PARIS LIBRAIRIE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE DE L. MATHIAS AITG. QUAI MALAQUAIS, 15 1838 ^ . '*\ V/.4 - .J MÉMOIRE V>" SUR LE PROJET D’UN CHEMIN DE FER *? \ O . .*> ‱ *, ** . ;irl PARIS A BORDEjK r. .. *' ‱fe ‱* J?, * Ol IMPRIMERIE DE II. FOURRIER ET COM P., JUiE DE SBIKB, *‱ 1^. MEMOIRE SUR LE PROJET D’UN CHEMIN DE FER DE PARIS A BORDEAUX PARTANT DE L’ENTREPOT DES VINS A PARIS PASSANT PAR SCEAUX, BUC, RAMBOUILLET, MAINTENON, CHARTRES, CHATEAUDUN, VENDÔME, CHATEAU-REGNAULT , VOUVRAY , TOURS, BOURGUEIL , CHINON, CHATELLERAULT, POITIERS, VIVONNE, LA MAISON-BLANCHE, RÜFFEC , MANSLE, ANGOULÈME, MONTMOREAÜ, LAROCHE-CIIALAIS , LIBOURNE ET BORDEAUX; AVEC EMBRANCHEMENT DE BUC A VERSAILLES, DE MAINTENON A ÉVREUX PAR DREUX, DE CHARTRES A NOGENT-LE-ROTROU, DE VENDÔME A BLOIS , DE BOURGUEIL A ANGERS PAR SAUMUR, ET DE LA MAISON-BLANCHE A CIVRAY. PAR ALEXANDRE CORRÉARD INGÉNIEUR DE LA COMPAGNIE Qu’on n’oppose pas le chemin de fer par OrlĂ©ans au chemin de fer par Chartres; Lorsqu'il s’agit du transport des marchandises, tout chemin de fer Ă©tabli parallĂšlement Ă  un canal, mĂȘme Ă  pĂ©age Loing , est une mauvaise affaire ; Tout chemin de fer Ă©tabli parallĂšlement Ă  une voie fluviale, mĂȘme avec frais de traction la Seine , est une plus mauvaise affaire ; Tout chemin de fer Ă©tabli parallĂšlement Ă  une voie fluviale, navigable Ă  la voile la Loire, est encore une plus mauvaise affaire. ri PARIS librairie scientifique et industrielle DE L. MATHIAS AUG. QUAI MALAQUAIS, 15 $ ^3 / v >tfflïßßTIlĂźtowO 1972 AVIS SUR LA NOUVELLE TÊTE. Il lu ut expliquer pourquoi nous persistons Ă  prĂ©senter le projet d’une nouvelle tĂȘte partantde Paris, de l’entrepĂŽt des vins, et remontant la vallĂ©e de la BiĂšvre. D’abord nous sommes convaincus qu’il serait trĂšs dangereux pour le public, qu’il serait mĂȘme impossible, surtout aux abords de la capitale, qu’une ligne aussi longue et aussi frĂ©quentĂ©e parle commerce et les voyageurs, que le sera infailliblement celle de Paris Ă  Bordeaux, par Chartres et Tours, fĂźt son service avec une tĂȘte d’emprunt et chargĂ©e d’un autre service ^bientĂŽt l’administration des ponts-et-chaussĂ©es et le gouvernement reconnaĂźtront cette vĂ©ritĂ© et en feront une rĂšgle invariable. Si on ne veut pas s’en tenir aux prĂ©visions du simple bon sens, on sera bien forcĂ© d’en croire au moins les leçons de l’expĂ©rience; or, les nombreux et graves accidents, arrivĂ©s dĂ©jĂ  sur le chemin de Saint-Germain, suffiraient seuls pour trancher la question et pour faire prĂ©valoir un principe que nous soutenons depuis prĂšs de six annĂ©es, et qui naguĂšre Ă©tait hautement professĂ© par M. le directeur-gĂ©nĂ©ral et par le conseil des ponls-ct-chaussĂ©es. Lorsqu’outre son service spĂ©cial , ce chem’n de Saint-Germain devra faire en mĂȘme temps celui de Versailles, cette addition de mouvement amĂšnera sans faute de plus frĂ©quents malheurs, et si l’on avait l’imprudence de jeter encore sur cette ligne tout l’immense mouvement de celle Paris Ă  Bordeaux et de ses embranchements, il faudrait s’attendre Ă  voir un vĂ©ritable chaos, oĂč les dĂ©sastres se multiplieraient Ă  l’infini, lors mĂȘme qu’on se rĂ©signerait Ă  des lenteurs qui feraient perdre les plus prĂ©cieux avantages des chemins de fer et qui, au bout du compte, ne remĂ©dieraient Ă  rien. Si donc nous persistons Ă  prĂ©senter notre nouvelle tĂȘte, ce n’ést ni par obstination, ni par amour-propre, c’est uniquement pour remplir le devoir que notre qualitĂ© d’ingĂ©nieur nous impose envers notre compagnie, et envers le public avant tout ; ensuite que l’administration, usant de son droit, nous permette de partir de l’entrepĂŽt des vins Ă  Paris, ou nous contraigne Ă  partir seulement de Versailles, notre conscience sera satisfaite , et nous nous soumettrons Ă  la dĂ©cision qui sera prise. AVANT-PROPOS. he MĂ©moire qu’on va lire est le rĂ©sultat de quatorze annĂ©es d’études. DĂ©fenseur zĂ©lĂ© de la libertĂ© constitutionnelle, l’auteur se vit frapper de condamnations graves et frĂ©quentes, et enfin dĂ©pouillĂ© de sa propriĂ©tĂ© en 1822, au moyen d’un rĂšglement de 1 663 , qu’on venait d’exhumer des archives de l’ancien rĂ©gime. Comme les persĂ©cutions continuaient toujours, il alla, en 1824? chercher un asile en Angleterre, pays d’industrie plus que de libertĂ©. PrĂ©cisĂ©ment Ă  cette Ă©poque les Anglais, instruits par l’exemple d’un ingĂ©nieur français, de Beaumont qui avait jadis Ă©tabli des chemins de fer dans les mines de Cornwallis, commencent Ă  faire l’application du fer aux voies de communication. C’est aussi Ă  cette Ă©poque que 6 AYANT-PROPOS. j’ai conçu le projet d’exĂ©cuter un chemin de fer entre Paris et Versailles, qui est le point le plus frĂ©quentĂ© des environs de Paris. Et dĂšs lors j’avais l’intention de continuer cette ligne d’abord jusqu’à Tours en passant Ă  travers le cƓur de la Beauce qui approvisionne en grande partie la capitale, et ensuite jusqu’à Bordeaux, toujours en vue de favoriser les approvisionnements de Paris soit en grains, soit en vins, soit en fruits de toute espĂšce que produit si abondamment tout le sud-ouest de la France. En i 832 j’ai fait les Ă©tudes de mon avant-projet pour la partie comprise entre Paris et Versailles. En x 833 , j’en ai fait les Ă©tudes dĂ©finitives ; en 18 34 ? j’ai terminĂ© celles de Versailles Ă  Tours. Dans tous les MĂ©moires que j’ai publiĂ©s sur ce grave sujet, j’ai toujours annoncĂ© l’intention de prolonger mes Ă©tudes jusqu’à Bordeaux; je viens d’accomplir cette promesse. Cette grande ligne de Paris Ă  Bordeaux se divise en deux parties; la seconde, celle de Tours Ă  Bordeaux, va ĂȘtre soumise aux formalitĂ©s lĂ©gales. La premiĂšre les a toutes subies, il ne lui manque plus que la sanction lĂ©gislative. Elle l’aurait sans doute obtenue en 1 838 , si la chambre des dĂ©putĂ©s n’avait pas Ă©tĂ© dissoute en 1807, car l’usage et le rĂšglement veulent qu’un projet de loi, dont le rapport a Ă©tĂ© fait Ă  une session prĂ©cĂ©dente, soit discutĂ© et votĂ© Ă  l’ouverture de la session suivante. Or, le chemin de Paris Ă  Tours par Chartres avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  la chambre durant 1837, avec P ro j et de loi pour en autoriser l’exĂ©cution ; et, aprĂšs un mĂ»r examen, la commission chargĂ©e du rapport avait Ă  l’unanimitĂ©, conclu Ă  l’adoption. Malheureusement pour ce chemin la chambre ne put, avant la fin de la session , voter aucun des grands projets de chemin qui lui Ă©taient soumis; elle fut dissoute et il fallait prĂ©senter de nouveau notre projet Ă  la nouvelle chambre. MalgrĂ© ce contre-temps, nous avons jugĂ© Ă  propos de nous assurer d’avance les fonds nĂ©cessaires. PersuadĂ© qu’un projet qui avait rĂ©uni tant de suffrages, qui Ă©tait si vivement sollicitĂ© par toutes les autoritĂ©s locales et par toutes les populations rĂ©pandues sur son parcours, trouverait de nombreux souscripteurs dans le monde financier, parmi les industriels, surtout parmi les propriĂ©taires des localitĂ©s riveraines, nous avons pensĂ© qu’il suffirait de publier une notice, Ă©nonçant avec simplicitĂ© et loyautĂ© les avantages de cette entreprise. C’est ce que nous avons fait, et le public s’est portĂ© en foule dans les bureaux de souscription. En moins de six semaines, non-seidement le capital 60 millions a Ă©tĂ© souscrit, mais encore il y a des demandes pour 3 o millions en sus. Et, quoique l’on eĂ»t annoncĂ© qu’il 11e serait rien payĂ© Ă  l’avance, un nombre considĂ©rable de souscripteurs 11’ont point voulu tenir compte de cet avis, et plus de 3 millions ont Ă©tĂ© versĂ©s dans la caisse du banquier de la compagnie. Jamais souscription si colossale n'a Ă©tĂ© remplie en aussi peu de temps et sans le secours des manƓuvres de l’agiotage. C’est alors que des spĂ©culateurs, des dĂ©peceurs d’entreprises, des traficants d’actions, qui avaient gagnĂ© 5 millions en manipulant les coupons, j’allais dire les assignats de la petite ligne de Paris Ă  Versailles, et qui, affriandĂ©s par cette premiĂšre curĂ©e, convoitaient dĂ©jĂ  la grande ligne de Paris Ă  Tours, mirent tout en Ɠuvre pour empĂȘcher que la concession directe n’en fĂ»t accordĂ©e Ă  l’auteur du projet; mieux valait Ă  leurs yeux que la loi ne fĂ»t pas prĂ©sentĂ©e. Aussi ne le fut-elle point. Ces hommes parlent avec adresse et manƓuvrent encore plus habilement. Ils qu’ prc 1 ser; aus tan bra ĂŻ pro aus dĂ©p aco soit I ren dioi l’écl stat mai se 1 daĂ» raie par des agic qui L que s’il! acti du p rĂ©el mie le u de u Bon L seil s . 1V ‱ i' AVANT-PROPOS. e plus abord rtie la nts de ament Ăźt Verdies Ă  ration Tours e l’au- ! 83 7 , ession ’aris Ă  aur en ivait Ă  avant ;lle fut nĂ©ces- itĂ© par iverait rai les lotice, avons laines, ; pour ombre Ăźillions >ale n'a ns, qui e ligne grande l’en fĂ»t Aussi ement. Us sont parvenus Ă  retarder jusqu’ici la prĂ©sentation du projet de loi que nous sollicitons, et qu’enfin M. le ministre des travaux publics a promis de prĂ©senter Ă  l’ouverture de la session prochaine. Aujourd’hui le gouvernement, qui connaĂźt ces hommes et leurs manoeuvres, saura les repousser; et guidĂ© par l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, cjui a toujours Ă©tĂ© son seul mobile, il n’hĂ©sitera pas Ă  prĂ©senter aux chambres une loi portant autorisation d’exĂ©cuter le chemin de Paris Ă  Tours, et la loi portant autorisation d’exĂ©cuter la grande ligne de continuation jusqu’à Bordeaux avec tous les embranchements dont nous venons de lui adresser les Ă©tudes. Pour la partie de Tours Ă  Bordeaux et de tous les embranchements qui s’y rattachent, nous nous proposons d’ouvrir une nouvelle souscription, et nous avons la certitude quelle sera remplie aussi rapidement que la premiĂšre ; nous attendrons seulement que les autoritĂ©s locales, MM. les dĂ©putĂ©s, MM. les pairs de France et toutes les notabilitĂ©s des dĂ©partements intĂ©ressĂ©s, nous accordent leur appui et obtiennent du gouvernement que la concession de cette entreprise nous soit faite dans le courant de la prochaine session. Les habitants du midi et du sud-oilest doivent ĂȘtre bien convaincus qu’il n’y a pas de prĂ©fĂ©rence de la part du pouvoir pour les dĂ©partements du nord, au dĂ©triment des contrĂ©es mĂ©ridionales ; seulement il faut aider le gouvernement si l’on veut qu’il nous aide, le solliciter et l’éclairer, aplanir les difficultĂ©s s’il s’en prĂ©sente, et surtout lui prouver par des recherches statistiques, consciencieusement faites, que la ligne et les embranchements dont on demande l’exĂ©cution, sont utiles et mĂȘme indispensables; alors le gouvernement s’empressera de se rendre Ă  des vƓux unanimes et lĂ©gitimes. Mais si les autoritĂ©s s’endormaient, si elles attendaient de quelques compagnies d’agioteurs la rĂ©alisation d’un semblable projet, elles pourraient attendre des siĂšcles. Les agioteurs ne prennent jamais la peine de faire des Ă©tudes, c’est par des manƓuvres honteuses qu’ils obtiennent des concessions, soit directement, soit par des adjudications qu’ils ont le talent de toujours rendre fictives. Qu’on n’oublie pas que les agioteurs entretiennent Ă  leur solde dans presque toutes les localitĂ©s importantes, des hommes qui les servent en trahissant les intĂ©rĂȘts de leur ville, de leurs dĂ©partements. Le systĂšme d’association ne saurait porter de bons fruits qu’avec des hommes probes ; il faut que l’acte fondamental soit rendu public, et que tout le monde puisse l’examiner et l’attaquer, s’il le mĂ©rite; toute compagnie dont l’acte de sociĂ©tĂ© n’est divulguĂ© qu’aprĂšs le placement des actions, cache certainement des combinaisons nuisibles aux souscripteurs. Il ne faut pas ĂȘtre la dupe des noms auxquels se rattachent plus de cĂ©lĂ©britĂ© que de vĂ©ritable honneur et de mĂ©rite l’eel. EspĂ©rons que dĂ©sormais on ne s’engouera plus de certains noms financiers qui, loin d’ĂȘtre une garantie, n’ont jamais Ă©tĂ© qu’un appĂąt trompeur pour les petits capitalistes. Quant Ă  nous, le mode de souscription que nous avons adoptĂ© et la juste rĂ©putation de probitĂ© et de moralitĂ© de notre banquier, nous mettent Ă  l’abri de tout soupçon. Il en sera de mĂȘme pour la souscrip- Lon de la seconde partie, comprise entre Tours et Bordeaux. La rapiditĂ© avec laquelle nous avons dĂ» rĂ©diger ce MĂ©moire pour qu’il pĂ»t ĂȘtre soumis aux con s eils gĂ©nĂ©raux pendant leur prĂ©sente session, ne nous a point permis d’y mettre tout le soin que AVANT-PROPOS. 8 rĂ©clament les graves questions qu’il renferme; mais toute la partie relative Ă  l’art a Ă©tĂ© Ă©crite si non avec Ă©lĂ©gance, du moins avec l’exactitude dĂ©sirable, et on pourra y prendre des idĂ©es justes, et sur les avantages du tracĂ© comme sur les inconvĂ©nients des variantes qui s’y trouvent discutĂ©es. La note suivante, imprimĂ©e dans ma lettre du 21 mai i838,Ă M. le ministre, dĂ©montre la moralitĂ© de cette entreprise. NOTE. SOUSCRIPTION DU CHEMIN DE FER DE PARIS A TOURS PAR CHARTRES. DÉTAILS STATISTIQUES. Cette souscription a Ă©tĂ© ouverte chez M. J. Laffitte le 15 fĂ©vrier, et elle a Ă©tĂ© close le 26 mars. Les souscrip- leurs se sont engagĂ©s par actes faits doubles. Elle s’élĂšve Ă  60 millions ou 120,000 actions. Le nombre des souscripteurs est de 5,103. 139 souscripteurs pour 100 actions et au-dessus ont souscrit 71,221 actions, ci Le plus fort souscripteur, l’un des plus riches maĂźtres de forges et propriĂ©taires de char71,221 — bonnages de la Belgique, a pris 20,000 actions, ci 20,000 — CONi Les souscriptions faites en Belgique s’élĂšvent Ă  40,000 — G] 37 banquiers Ă©trangers, des premiĂšres maisons de l’Europe, ont souscrit 29,980 actions, ci 85 banquiers, grands industriels et nĂ©gociants, tant français qu’étrangers, ont souscrit 29,980 — D] pour eux et pour leurs commettants. 56,940 — 4,964 propriĂ©taires, rentiers, industriels et ouvriers, ont souscrit moyennement pour 9 actions 8/10 ou 10 actions environ, ci 48,779 — Des financiers connaissant parfaitement la place de Paris ont reconnu que les agioteurs n’ont pas souscrit la vingtiĂšme partie des actions de cette entreprise ce sont gĂ©nĂ©ralement des rentiers, des propriĂ©taires ou des ouvriers qui les ont prises comme placement de fonds. Ce qui le dĂ©montre, c’est que plus de trois millions ont Ă©tĂ© versĂ©s Ă  la caisse de M. J. Laffitte, bien que les souscripteurs n’y fussent nullement obligĂ©s, puisque succ le soumissionnaire s’est refusĂ© Ă  une mesure qui pouvait n’avoir d’autre rĂ©sultat, dans lĂ© cas oĂč la concession en F ne lui serait pas accordĂ©e, que de dĂ©placer des capitaux inutilement. une Ces dĂ©tails rĂ©pondent d’une maniĂšre victorieuse aux personnes qui ont intĂ©rĂȘt Ă  dire que cette souscription A^ n’est pas sĂ©rieuse. q Ue Ve votre , Q ' Ă  Bo ses f; dech au res CQPCii MEMOIRE SUR LE PROJET D’UN CHEMIN DE FER DE PARIS A BORDEAUX PASSANT PAR SCEAUX, VERSAILLES 9,000met. sur la droite, RAJVIROUILLET , MAIXTEXOX CHARTRES, CHATEAUDUN, VENDOME, CIIATEAU-REGXAULT, VOCVRAÏ, TOURS, ROURGUEIL, CISIiVOÎV, CHATELLERAI LT, POITIERS, VIVOAÏÏE , RCFEÉE, MLAMTSLE, AMGOULÈME, MOITMOBEAU, LAROCHE-CHALAIS, OUTRAS, LIROURXE, LORMOXT ET BORDEAUX. CHAPITRE PREMIER. considĂ©rations gĂ©nĂ©rales adressĂ©es plus particuliĂšrement A MM. LES MEMBRES DES CONSEILS GÉNÉRAUX DES DÉPARTEMENTS, DES CONSEILS I’ ARRONDISSEMENTS , ET DES CONSEILS MUNICIPAUX DES LOCALITÉS QUE DOIT DESSERVIR LE CHEMIN DE FER DE PARIS A BORDEAUX. -ooo* Le systĂšme des chemins de fer est encore chez nous une nouveautĂ© qui prend avec l’ardeur de la mode, avec la conviction de la raison Ă©clairĂ©e, avec la confiance lĂ©gitime qu’inspire le succĂšs de plusieurs entreprises de ce genre en AmĂ©rique, en Angleterre, en Belgique, et mĂȘme en France. L’adoption de ce systĂšme avec tous ses avantages si dĂ©cisifs aura dans notre patrie une portĂ©e immense, incalculable. Avoir ou n’avoir pas de chemins de fer sera bientĂŽt une question de vie ou de mort pour chaque localitĂ©, petite ou grande, importante ou non. Vous ĂȘtes les tuteurs naturels de vos localitĂ©s, cette grave question mĂ©rite et obtiendra toute votre sollicitude. Quoiqu’en ma qualitĂ© d’ingĂ©nieur chargĂ© de toutes les Ă©tudes de la grande ligne de Paris Ă  Bordeaux, j’aie dĂ» sĂ©rieusement examiner la question gĂ©nĂ©rale des chemins de fer sous toutes se s faces et mĂ©diter Ă  fond le projet particulier dont je vais parler, je n’ai pas la prĂ©somption ^ Ă©clairer ni de stimuler votre zĂšle ; j e dĂ©sire seulement rĂ©unir et vous rappeler des idĂ©es que i pus aurez eues sans doute, des avis que votre sagesse et votre expĂ©rience n auront pas manquĂ© de i& CHAPITRE PREMIER. vous donner, mais dont vous ne serez peut-ĂȘtre pas fĂąchĂ©s de retrouver ici l’ensemble, ne fonarcl torisation des projets, et qu’est-il arrivĂ©? au bout de quelque temps le midi et le centre accu- Qu saient le gouvernement d’avoir beaucoup favorisĂ© le nord, oĂč les travaux marchaient bien et f°r plus vite que partout ailleurs. Mais, en conscience, Ă©tait-ce bien le nord que le gouvernement ^ ll r °' de cette Ă©poque aurait pensĂ© Ă  favoriser? eb! non; le nord s’était favorisĂ© lui-mĂȘme ; il s’était SUrt ° l aidĂ©, remuĂ©; il avait frappĂ©, demandĂ©, insistĂ©; il s’était associĂ© et avait fait lui-mĂȘme tous les CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 11 fonds pour l’exĂ©cution de ces grands travaux, tandis que le midi et le centre s’étaient contentĂ©s de laisser faire et d’attendre. Une pareille leçon sera-t-elle perdue pour le centre et le midi? La faute serait impardonnable ! heureusement elle est impossible ; des populations intelligentes ne font pas deux fois de suite une pareille Ă©cole, et les chemins de fer, bien autrement importants que les voies navigables et les routes ordinaires qu’ils vont presque annihiler et remplacer, en ce qui concerne les voyageurs, Ă©veilleront toute la sollicitude, toute l’activitĂ© des localitĂ©s oĂč doit passer la ligne de Paris Ă  Bordeaux. Elles feront cette fois comme a fait le nord pour les canaux ; elles s’aideront elles-mĂȘmes, elles s’entendront, elles s’associeront. Bordeaux a dĂ©jĂ  formĂ© une association pour le canal latĂ©ral Ă  la Garonne. Ces localitĂ©s ne se laisseront pas dĂ©shĂ©riter et ruiner. Mais si elles veulent rĂ©ussir , il faut s’entendre, et parler et agir avec ensemble. Autrement, d’autres localitĂ©s qui auront cette prudence, l’emporteront sur elles, ou tout au moins les devanceront, et il importe singuliĂšrement de ne pas se laisser devancer, parce que les premiers chemins Ă©tablis dans une direction entraĂźneront et garderont ensuite, quoi qu’on fasse, le mouvement commercial, que rĂ©clameraient vainement d’autres chemins construits trop tard dans une direction voisine. , Il faut encore s’aider, se remuer, frapper, demander et insister, et surtout s’entendre, pour Ă©carter l’intervention meurtriĂšre de l’intrigue et de l’agiotage, et pour repousser la domination et la rapacitĂ© des accapareurs de tĂȘtes de chemins qui, du poste oĂč ils se retranchent, Ă  la porte des grandes villes, prĂ©tendent rançonner les lignes les plus considĂ©rables. Indiquons ici la destinĂ©e prochaine des chemins de fer. DĂšs qu’un chemin de fer sera Ă©tabli, les voyageurs et le commerce le prĂ©fĂ©reront Ă  toutes les autres voies, et voici pourquoi Sur les riviĂšres, on marche lentement, mĂȘme en descendant; en remontant, c’est bien autre chose; et, soit en remontant, soit en descendant, on est obligĂ© de suivre les sinuositĂ©s du rivage, on rencontre des passages dangereux notamment les ponts, les prises d’eau, des bas- fonds; quelquefois le fonds est changeant, comme celui de la Loire ; les grosses eaux, les basses eaux et les glaces arrĂȘtent pĂ©riodiquement la navigation; et toujours l’humiditĂ© nuit aux voyageurs et Ă  certaines marchandises. Si les canaux sont moins contournĂ©s, ils aboutissent Ă  des riviĂšres dont on retrouve les inconvĂ©nients; les canaux eux-mĂȘmes n’en manquent pas leurs Ă©cluses ralentissent la marche dĂ©jĂ  bien lente; ils ont aussi leur humiditĂ©, leurs basses eaux, leurs glaces et de plusieurs chaumages pĂ©riodiques pour le curage. Les embarcations y paient un droit que remboursent les marchandises et les voyageurs. Quoique plus promptes que les voies navigables, les routes de terre sont encore trop lentes et fort coĂ»teuses. 11 faut passer des nuits dans lĂ©s diligences et dans les malles-poste; les cahots 11 roulage fatiguent ou brisent les enveloppes et mettent en pĂ©ril les marchandises dĂ©licates, surtout les liquides. 1-a mer a des Ă©cueils, des tempĂȘtes, des avaries et des naufrages, des calmes qui retardent CHAPITRE PREMIER. 12 ou arrĂȘtent, des vents contraires qui Ă©cartent souvent bien loin de la route Ă  suivre ; une humiditĂ© dont il est fort difficile de se garantir, des passes dangereuses en tous temps, des rades peu sĂ»res, des parages inabordables par certains vents et en certaines saisons, et la prudence impose Ă  l’économie des frais d’assurance contre les risques de mer et aussi contre les risques de guerre. La guerre enchaĂźne souvent et longtemps la navigation maritime, mĂȘme le simple cabotage. Et puis sur la mer, sur les riviĂšres, sur les canaux, sur les routes ordinaires, la fraude vole une partie des liquides, et pour cacher ses larcins gĂąte presque toujours le reste en remplissant les futailles avec de l’eau; sur la Loire, ces rapines, jointes aux dĂ©chets, ne sont jamais Ă©valuĂ©es Ă  moins de 10, i 5 , 20 et a 5 pour cent, suivant la durĂ©e du voyage; abus ruineux auquel on. n’a pas encore su remĂ©dier. Les chemins de fer ne prĂ©sentent aucun de ces graves inconvĂ©nients. CĂ©lĂ©ritĂ© prodigieuse , Ă©conomie de moitiĂ©, impossibilitĂ© de la fraude vu la cĂ©lĂ©ritĂ©, facultĂ© pour l’expĂ©diteur d’accompagner lui-mĂȘme son convoi ou de le faire accompagner par un surveillant Ă  lui vu la cĂ©lĂ©ritĂ© et le bas prix, commoditĂ© pour les personnes qui n’ont pas Ă  voyager jour et nuit, le trajet de Bordeaux Ă  Paris, par exemple, ne durant que seize heures ; parfaite conservation des objets mĂȘme les plus dĂ©licats et les plus fragiles, car il 11’y a aucun cahot et on ne dĂ©charge les wagons qu’à l’arrivĂ©e la visite de l’octroi se fait au lieu de la destination , Ă©gale facilitĂ©, Ă©gale promptitude de marche en tous lieux, en tout temps et en toute saison; point de chĂŽmage, car les dĂ©gradations sont lentes, imperceptibles, et les rĂ©parations s’opĂšrent en quelques minutes avec des piĂšces de rechange toujours prĂȘtes et tenues sous la main ; point d’empĂȘchement], aucuns risques de guerre hors le cas d’invasion tels sont les principaux avantages des chemins de fer. Ces avantages sont dĂ©cisifs, rien ne les balance ou les attĂ©nue ; un chemin de fer devra donc nĂ©cessairement supplanter toutes les voies rivales. DĂšs que l'expĂ©rience de quelques grandes lignes françaises aura constatĂ© chez nous ces avantages, dĂšs qu’on verra les provenances des localitĂ©s desservies par ces lignes, arriver plus vite, Ă  meilleur marchĂ© et parfaitement conservĂ©es, toutes les autres localitĂ©s voudront avoir et obtiendront des chemins de fer pour soutenir la concurrence. Les voyayeurs, les fabricants, les consommateurs y gagneront, et chaque jour les autres voies seront plus dĂ©sertes. Un vaste rĂ©seau de chemins de fer couvrira toute la France 1. De semblables rĂ©volutions s’opĂ©reront de mĂȘme dans les autres Ă©tats du continent; elles sont dĂ©jĂ  commencĂ©es en plusieurs royaumes. Les chemins de fer s’ajusteront bout Ă  bout sur toutes les frontiĂšres et joindront ensemble les extrĂ©mitĂ©s de l’Europe. En calculant sur la vitesse actuelle 10 lieues Ă  l’heure et sur les prix de notre projet, le transport se fera de Bordeaux Ă  Paris en 16 heures, Ă  raison de 3 i fr. 60 c. par personne, et de -5 fr. 84 c. par tonne de marchandise pesant 1,000 kilogrammes 2,000 livres; de Paris Ă  Bruxelles en 8 heures 17 fr. 28 c. par personne, 34 fr. 56 c. la tonne. Quand la pĂ©ninsule espagnole, dĂ©barrassĂ©e de la guerre civile , sentira le besoin de rĂ©parer 1 Voyez ci-aprĂšs, le chapitre qui traite du rĂ©seau des chemins de fer Ă  construire en France. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. i3 ses forces, la double puissance de la nĂ©cessitĂ© et de l’exemple la contraindra bientĂŽt Ă  recourir aux chemins de fer; les siens s’ajouteront aux nĂŽtres et complĂ©teront le systĂšme des nouvelles voies europĂ©ennes. Ceci intĂ©resse spĂ©cialement Bordeaux placĂ© sur la ligne oĂč viendront aboutir au moins la moitiĂ© des chemins qui joindront l’Espagne et le Portugal au reste de l’Europe par la France. Mais que Bordeaux y fasse attention, si sa ligne prĂ©cĂšde celle qui entrerait en Espagne par Perpignan, cette avance lui procurera la plus grande partie du mouvement entre la PĂ©ninsule et l’Europe, y compris la France; il y aurait lĂ  de quoi raviver Bordeaux si, au contraire, Bordeaux se laisse devancer par les localitĂ©s situĂ©es sur la ligne de Perpignan, les transports allant dans la PĂ©ninsule ou en provenant seront acquis presque tous et peut-ĂȘtre pour toujours Ă  cette autre ligne, et rien ne saurait compenser cette perte pour Bordeaux, qui dĂ©jĂ  se plaint justement de son Ă©tat de souffrance. De plus cette ville si importante perdrait encore une grande partie de son mouvement actuel, comme nous l’indiquerons bientĂŽt. Qu’un systĂšme gĂ©nĂ©ral de chemins de fer embrasse et desserve un jour l’Europe, cela est non seulement possible et probable, mais nĂ©cessaire, infaillible et prochain. Bon grĂ© mal grĂ©, les gouvernements les plus stationnaires, les plus rĂ©trogrades mĂȘme y prĂȘteront les mains; car tout gouvernement a besoin d’argent, et la propriĂ©tĂ©, l’industrie, le commerce qui paient les impĂŽts, ne pourraient suffire Ă  ces charges, s’ils n’avaient pas des voies de communication qui leur permissent de soutenir lĂ  concurrence, c’est-Ă -dire de voiturer leurs produits et les objets de leur nĂ©goce avec les mĂȘmes avantages que leurs voisins, qui auront des chemins de fer; le vƓu public, auquel rien au monde ne saurait rĂ©sister, lorsque Ă©tant l’expression d’un besoin gĂ©nĂ©ral et pressant il est Ă©nergique et unanime, le vƓu public rĂ©vĂ©lera cette nĂ©cessitĂ© au pouvoir le plus aveugle et le plus sourd, et lui forcera la main. Le mĂȘme besoin, la meme puissance agira d’état Ă  Ă©tat dans toute l’Europe, comme de province Ă  province dans chaque Ă©tat, et bientĂŽt les gouvernements les moins novateurs, aprĂšs avoir cĂ©dĂ© Ă  regret, s’apercevront qu’au bout du compte l’un des premiers effets de l’adoption des chemins de fer, qui ne coĂ»tent pas une obole au trĂ©sor, est de les soulager en totalitĂ© ou en trĂšs grande partie du pesant fardeau des routes ordinaires, dont le seul entretien en France, par exemple, fait sortir des coffres de l’état %t\ millions chaque annĂ©e, sans compter les constructions nouvelles et les ^constructions Ă  neuf qui doublent presque cette dĂ©pense annuelle. Les Ă©lats tant soit peu considĂ©rables, consacrent de mĂȘme des millions chaque annĂ©e Ă  leurs routes. Or, comme en lous pays des millions sont bons Ă  Ă©pargner, on verra bientĂŽt et partout le pouvoir lui-mĂȘme piesseĂŻ le complet achĂšvement d’un systĂšme de chemins si utile Ă  tout le monde, si Ă©conomique pour le trĂ©sor. Alors tout le commerce intĂ©rieur du continent, mĂȘme celui de port Ă  port entre les ports cloignĂ©s, se fera par les chemins de fer. Bordeaux et les autr es ports y perdront sans doute quelque chose, mais ils en seront largement indemnisĂ©s par le nouveau dĂ©veloppement et le surcroĂźt d activitĂ© que la promptitude et l’économie rĂ©sultant de l’emploi des chemins de fer mineront au commerce de l’Europe avec l’AmĂ©rique, les Indes, l’Afrique et les Ăźles, et mĂȘme 11 commerce intĂ©rieur de 1 Europe. Bordeaux, par exemple, deviendra le centre des relations CHAPITRE PREMIER. i 4 entre la PĂ©ninsule et presque tous les Ă©tats situĂ©s au nord des PyrĂ©nĂ©es, tandis qu’à prĂ©sent une grande partie de ces transports se font par mer, mais par des navires qui ne sont pas tous bordelais et ne touchent pas tous Ă  bordeaux. Ces relations prendront la plus haute importance quand la rĂ©volution produite par les chemins de fer, non moins grande et non moins puissante que celle produite par l’invention de l’imprimerie et de la poudre Ă  canon, aura forcĂ© les PyrĂ©nĂ©es et inoculĂ© la civilisation du siĂšcle Ă  l’Espagne et au Portugal, oĂč dĂ©jĂ  tant de voix l’appellent depuis un quart de siĂšcle. Les ports maritimes n’ont donc en rĂ©alitĂ© rien Ă  craindre et beaucoup Ă  espĂ©rer des chemins de fer, dont il n’est plus possible d’ailleurs d’empĂȘcher ni mĂȘme de retarder l’établissement. AprĂšs tout, Bordeaux est un des ports qui doivent gagner le plus Ă  cette innovation. Nous expliquerons cela en parlant de la ligne de Paris Ă  Bordeaux. Mais observons dĂšs Ă  prĂ©sent que la cĂ©lĂ©ritĂ© et l’économie des chemins de fer, effaçant presque entiĂšrement les distances, les nĂ©gociants de l’intĂ©rieur, cherchant leurs correspondants pour les transports maritimes, tiendront bien moins Ă  les prendre dans le port le plus rapprochĂ© d’eux et Ă  l’embouchure de leur riviĂšre qu’à choisir ou Ă  conserver l’homme qui leur convient le mieux et la localitĂ© qui rĂ©unit les objets de leur commerce. Avec les chemins de fer, les maisons de Paris n’auraient pas abandonnĂ© et cesseront d’abandonner Bordeaux pour Rouen et le Havre. Avec les anciennes voies de communication, le HĂąvre, situĂ© Ă  62 lieues de Paris, Ă  l’embouchure de la Seine presque toujours navigable, a trop d’avantage sur Bordeaux, situĂ© Ă  i 55 lieues de Paris et Ă  qui le roulage coĂ»te si cher, que le Bordelais lui-mĂȘme dirigeait sur le HĂąvre l’envoi de ses propres produits Ă  la capitale. Rien ne pouvait balancer pour le commerce l’avantage du Havre sur Bordeaux; mais avec les chemins de fer cet avantage, devenu trĂšs minime, pourra ĂȘtre facilement balancĂ©, tout Ă  fait effacĂ© par une foule de considĂ©rations de tous genres, qui ramĂšneront Ă  Bordeaux autant et plus de mouvement qu’il n’en a perdu. On prĂ©fĂ©rera nĂ©cessairement Bordeaux Ă  cause de ses esprits, de ses eaux-de-vie, de ses vins si recherchĂ©s des colonies et du continent. Voyons maintenant la ligne spĂ©ciale de Paris Ă  Bordeaux par Chartres, Tours, Poitiers, An- goulĂ©me et Libourne. Elle prĂ©sente naturellement les qualitĂ©s communes Ă  tous les chemins de fer, mais dans la partie de Paris Ă  Tours prĂšs de la moitiĂ© du parcours total, pour laquelle les Ă©tudes sont complĂštement achevĂ©es, le projet approuvĂ© par le conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es, soumis aux chambres et approuvĂ© par la commission de la chambre des dĂ©putĂ©s en 1 83 ^, elle offre le double avantage de 11’avoir qu’un maximum de pente de 3 millimĂštres par mĂštre et pas de souterrains. Il n’y en a qu’un seul de \ , 200 m. dans tout le reste de la ligne de Tours Ă  Bordeaux, dont les Ă©tudes sont Ă©galement terminĂ©es. Pour juger de l'importance commerciale de cette grande ligne et de ses embranchements, il faut d’abord indiquer son parcours. Elle traverse ou touche les treize dĂ©partements de la Seine, Seine-et-Oise, de l’Eure, d’Eure- et-Loir, de Loir-et-Cher, de l’Orne, d’Indre-et-Loire, de Maine-et-Loire, de la Vienne, de la Charente, de la Dordogne, de la Charente-InfĂ©rieure, des Deux-SĂšvres et de la Gironde; elle desse verse Bonn Tours Verte bourr popul par c Cest ainsi que, malgrĂ© des obstacles de tout genre dont l’ingĂ©nieur seul n’aurait jamais pu l! iompher, les localitĂ©es situĂ©es sur la ligne de Paris Ă  Tours ont enfin obtenu l’autorisation dĂ©finitive du projet et la prĂ©sentation de la loi Ă  intervenir. J’avais adressĂ© Ă  ces localitĂ©s un mĂ©moire 11 je leur donnais un semblable conseil. Dans le seul arrondissement de Chartres, cent cin- h'iante-six conseils municipaux, sur cent soixante, ont dĂ©libĂ©rĂ©; cent cinquante-trois ont approuvĂ© le projet, en ont instamment demandĂ© la prompte rĂ©alisation. Les conseils municipaux ^illes de Paris, Sceaux, BiĂšvre, Jouy, Versailles!, Rambouillet, Épernon, Maintenon, Char- tl’OS TĂŻ 7 J ' ' 7 7 F 7 ’ otineval, ChĂąteaudun, Cloye, MorĂ©e, VendĂŽme, ChĂąteauregnault, Vouvray et Tours» 20 CHAPITRE PREMIER. ont tous montrĂ© le mĂȘme zĂšle et exprimĂ© les mĂȘmes vƓux. Une foule d’autres communes, dont la liste serait trop longue, ont agi de la mĂȘme maniĂšre. Sans cet accord des populations, des autoritĂ©s locales, de MM. les pairs et dĂ©putĂ©s tenant aux localitĂ©s, la loi n’aurait peut-ĂȘtre pas encore Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e aux Chambres; la ligne serait peut- ĂȘtre plus tronquĂ©e, et peut-ĂȘtre le tracĂ© par OrlĂ©ans aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ© au tracĂ© par Chartres r au grand prĂ©judice de Tours, des dĂ©partements vinicoles du sud-ouest, et surtout de Bordeaux. Le mĂȘme accord est Ă©galement nĂ©cessaire sur toute la ligne de Bordeaux Ă  Tours. C’est surtout le systĂšme de tĂȘtes des chemins sĂ©parĂ©es du corps de la ligne, qu’il faut craindre et combattre. Trois ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© enlevĂ©es, et maintenant que l’on commence Ă  s’élever contre Ce funeste trafic, les habiles y mettent plus de secret et d’adresse raison de plus pour veiller avec plus d’attention. Que Bordeaux ne s’y trompe pas. Le projet, dĂ©jĂ  Ă©tudiĂ©, de Bordeaux Ă  Libourne n’est pas autre chose qu’une tĂȘte de chemin de Bordeaux Ă  Paris. Ce qui le prouve clairement, c’est que les auteurs de ce projet, MM. Melet et Henri, et leur associĂ© M. Michel jeune, se sont prĂ©sentĂ©s Ă  l’adjudication du chemin de Paris Ă  Versailles par la rive gauche de la Seine. Ainsi les deux extrĂ©mitĂ©s de cette grande ligne seraient dans les mĂȘmes mains, et la compagnie qui voudrait exĂ©cuter la ligne entiĂšre serait obligĂ©e ou d’y renoncer ou d’acheter Ă  tout prix ces deux extrĂ©mitĂ©s ; le commerce subirait les retards de cette transaction difficile, et aurait Ă  payer, par une augmentation de tarif, les intĂ©rĂȘts des bĂ©nĂ©fices exorbitants des premiers spĂ©culateurs. Bordeaux doit s’efforcer au moins de retarder l’exĂ©cution de ce chemin de Libourne j usqu’à ce que la ligne par Chartres soit Ă©tablie et poussĂ©e jusqu’à Bordeaux. Il faut donc, sur tout le parcours de la ligne, s’élever, se rĂ©unir, parler et pĂ©titionner contre le systĂšme des tĂȘtes de chemin, et obtenir qu’on en fasse justice. Une autre chose est encore bien nĂ©cessaire et demande l’ensemble de toutes les lumiĂšres des. citoyens et des autoritĂ©s; c’est la recherche, la rĂ©union, l’emploi de toutes les donnĂ©es statistiques qui peuvent Ă©tablir l’utilitĂ©, la nĂ©cessitĂ© d’un chemin de fer, et les avantages d’un tracĂ© sur un autre. Il faut d’abord, dans chaque localitĂ©, dĂ©tailler les produits locaux, les importations, les exportations, cĂ©rĂ©ales, vins, eaux-de-vie, bestiaux, bois, houilles, charbons de bois, plĂątre, chaux pour les constructions et l’amendement des terres; la distance et le lieu oĂč vont et d’oĂč viennent ces exportations et importations; les prix des transports par le roulage et par les voies navigables ; le nombre moyen des voyageurs d’une ville Ă  une ville intermĂ©diaire, de chaque ville intermĂ©diaire Ă  Paris et Ă  Bordeaux ; le prix des places ; il faut dresser, aux ponts Ă  bascule, le relevĂ© de tout le mouvement du roulage dans tous les sens ; chercher aux bureaux de pĂ©ages le nombre des bateaux , la quantitĂ© de tonnes qu’ils jaugent, la quantitĂ© rĂ©elle qu’ils transportent; enfin, Ă©tablir une statistique qui prouve au gouvernement et aux chambres que les produits de la ligne seront fplus que suffisants pour couvrir toutes les dĂ©penses d’exĂ©cution et d’entretien. Il n’est pas inutile d’observer que, dans les deux derniĂšres sessions, la chambre des dĂ©putĂ©s ont aux eut- res r uix. Ăźdre ntre iller pas que prĂ©- i les houleux ,par qu’à re le , des atis- racĂ© > ex- itre r d’oĂč /oies aque cule r sages spor- pro- m et utĂ©s CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. a* s’est montrĂ©e extrĂȘmement sĂ©vĂšre sur ce point, et que si la commission de la chambre a approuvĂ© la ligne de Paris Ă  Tours, ce n’est qu’aprĂšs avoir bien positivement reconnu que la recette dĂ©passait tous les genres de charges. Les journaux de Paris gardent, sur la grande question des chemins de fer, un inexplicable et dĂ©plorable silence. Il faut, dans tous les dĂ©partements, engager le journal du pays Ă  parler de ces voies si avantageuses, donner aux journalistes tous les renseignements, tout 1 appui dont ils ont besoin, et les prier de demander aux feuilles parisiennes comment elles peuvent se taire sur des objets si graves. Les observations qui prĂ©cĂšdent ont pour objet d’appeler votre attention sur l’importance des chemins de fer en gĂ©nĂ©ral, et en particulier sur la ligne de Paris Ă  Bordeaux i, et enfin d’obtenir votre approbation et votre appui dans l’accomplissement de cet utile et vaste projet. J’ai dĂč me borner d’abord Ă  un simple aperçu sommaire ; maintenant je vais offrir des renseignements plus dĂ©veloppĂ©s et plus complets ils se trouvent dans le programme ci-aprĂšs, page 26 de ce MĂ©moire. Ce programme est devenu un avant-projet qui est le rĂ©sultat des Ă©tudes que je viens de terminer entre Tours et Bordeaux,et qui complĂštent les Ă©tudes de la ligne, entiĂšre de Paris Ă  Bordeaux. Les opĂ©rations gĂ©omĂ©triques, que j’ai dĂ» faire, m’ont permis de dĂ©terminer avec l’exactitude dĂ©sirable, tout le tracĂ©, les pentes et contre-pentes et les diffĂ©rents ouvrages d’art que nĂ©cessitera l’exĂ©cution du chemin. Toutes ces donnĂ©es rĂ©unies vous mettront Ă  mĂȘme d’apprĂ©cier les avantages que prĂ©sente le projet dans son ensemble et dans, ses dĂ©tails, et de juger de la beautĂ© du tracĂ©. J’ai dĂ©jĂ  acquis la conviction que non-seulement la ligne de Paris Ă  Bordeaux, telle que je 1 ai conçue, sera l’une des plus importantes de la France, sous le rapport commercial et poli- tique, puisqu’elle deviendra incessamment la continuation de la ligne de Paris Ă  Bruxelles et qu un jour elle se prolongera jusqu’à la frontiĂšre espagnole Bayonne , mais encore qu’elle rĂ©unira toutes les conditions capables d’en faire, sous le rapport de l’art, la plus belle et la plus avantageuse de toutes celles qui aboutiront Ă  Paris. Mon avant-projet justifiera cette assertion; elle s’appuie d’ailleurs sur des chiffres et des opĂ©rations gĂ©omĂ©triques, qui ne se prĂȘtent guĂšre aux illusions de l’amour-propre d’auteur. Au reste, je fournis dans cet ouvrage tous les Ă©claircissements nĂ©cessaires aux personnes curieuses d examiner mon projet; je prie tous les hommes Ă©clairĂ©s de se livrer Ă  cet examen que demande 1 intĂ©rĂȘt du pays, et je les invite Ă  vouloir bien faire connaĂźtre, soit par la voie des- journaux, soit par tout autre moyen , leurs observations que je recevrai avec reconnaissance,.' et dont je m empresserai de profiter. Je dĂ©sire surtout que les sociĂ©tĂ©s savantes et les autoritĂ©s' administratives, auxquelles j’ai fait un premier appel par une lettre en date du t er aoĂ»t i 83 y, aient la bontĂ© d exprimer leur opinion le plus promptement possible, afin que je puisse, s’il y Les Ă©ludes so.t dĂ©jĂ  complĂštement terminĂ©es et approuvĂ©es pour la partie comprise cuire Paris et Tours; l’aiitre partie, de Tours tailx , est Ă©galement terminĂ©e, et vient d’ùue soumise Ă  l’approbation du gouvernement. a s CHAPITRE PREMIER. Ăą lieu, modifier mon tracĂ© avant l’adoption de mes Ă©tudes dĂ©finitives par le gouvernement. Les P eu esprits supĂ©rieurs Ă  qui s’adresse ce MĂ©moire, sentiront, par exemple, qu’il ne peut ĂȘtre indif- s cri fĂ©rent pour la ville de Chinon, que le chemin de fer passe entre le quai de la rive droite et la i euI Vienne ou sur la rive gauche, au-delĂ  du faubourg situĂ© sur cette rive ; qu’il n’est pas indiffĂ©- mei rent pour la ville de ChĂątellerault que le chemin passe sur la rive droite de la Vienne et au- a ^ dessus de la ville ou sur la rive gauche de la Vienne et au-delĂ  du faubourg situĂ© en face de snn] cette ville. Il en sera probablement de mĂȘme pour toutes les villes de quelque importance; il par est donc nĂ©cessaire et urgent que les autoritĂ©s locales, qui sont les reprĂ©sentants naturels de et h ces villes, manifestent sans retard leur opinion; car si ces autoritĂ©s attendaient pour Ă©mettre cinc j un avis Ă©minemment utile, que les Ă©tudes terminĂ©es fussent soumises aux enquĂȘtes, il arrive- en d rait que cet avis, Ă©mis seulement alors t engagerait le conseil-gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es Ă  de r faire modifier le tracĂ© ; aprĂšs ce travail, il faudrait recommencer les enquĂȘtes ; ce serait du fi temps perdu. Ces retards, toujours longs et nuisibles, pourront ĂȘtre facilement Ă©vitĂ©s, si l’on l es veut bien transmettre d’avance Ă  l’ingĂ©nieur les observations critiques qu’on se rĂ©serverait de plĂč* produire aux enquĂȘtes. acce Afin de procĂ©der plus sĂ»rement, et d’éviter l’inextricable embarras des vues contradictoires , P u g il serait essentiel que les autoritĂ©s des localitĂ©s voisines s’entendissent ensemble sur les points principaux par oĂč passe la ligne, et c’est pour en faciliter les moyens que j’ai l’honneur otile de leur soumettre le tracĂ© gĂ©nĂ©ral du chemin. mstl LĂ  publication de ma lettre du i er aoĂ»t 1837 a produit un bon effet, auquel pourtant je ne ^ m’attendais guĂšre. L’administration des ponts-et-chaussĂ©es n’avait pas encore paru songer Ă  anne continuer jusqu’à Bordeaux ma ligne de Paris Ă  Tours. A peine eus-je prĂ©venu M. le directeur- mais gĂ©nĂ©ral et publiĂ©, dans cette lettre du i er aoĂ»t, mon intention de commencer sans dĂ©lai les Ă©tudes ri 8 ei de' cette grande et importante ligne de Tours Ă  Bordeaux, que l’administration s’empressa de ^ es I charger Ses ingĂ©nieurs de se livrer aux mĂȘmes Ă©tudes. Sans doute on n’avait pas besoin de mon et cc exemple, et l’administration n’avait pas pu oublier rĂ©ellement une ville telle que Bordeaux, et ^ a dĂšs dĂ©partements aussi riches en productions de premiĂšre nĂ©cessitĂ© que ceux de la Vienne, de 1111111 la Charente et du sud-ouest en gĂ©nĂ©ral ; mais elle attendait, et peut-ĂȘtre ai-je eu le bonheur de hĂąter le moment oĂč elle devait se mettre Ă  l’Ɠuvre. Si, par impossible, elle n’avait pas encore * e C pensĂ© Ă  faire Ă©tudier cette ligne, ce serait peut-ĂȘtre pour moi un titre Ă  quelque bienveillance ^' a ’ n de la part de Bordeaux et des dĂ©partements du sud-ouest. Si elle y pensait, et si j’étais homme nces Ă  me laisser dĂ©courager, soit par les difficultĂ©s d’une affaire, soit par une concurrence re- doutable Ă  tant d’égards, je regretterais vivement qu’au lieu de me devancer, ĂŽn m’eĂ»t SOIn * laissĂ© partir d’abord pour entrer en campagne immĂ©diatement aprĂšs moi et se mettre en ! ien quelque sorte Ă  ma poursuite. Ne vaudrait-il pas mieux dĂ©clarer franchement que l’administra- * ^ aif tion des ponts-et-ehaussĂ©es a la prĂ©tention d’exĂ©cuter Ă  elle seule et pour le compte de l’Etat, ^ toutes les entreprises de chemins de fer, malgrĂ© les dĂ©clarations, contraires des ministres, malgrĂ© 60 ^ le vƓu bien prononcĂ© du public et des deux chambres, qui savent par expĂ©rience que les travaux confectionnĂ©s par des compagnies l’ont toujours Ă©tĂ© mieux, plus promptement et plus Ă©conomiquement que ceux dont le gouvernement s’est chargĂ©. L’administration consentirait 1 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. a3 peut-ĂȘtre encore Ă  laisser l’exĂ©cution des travaux Ă  des compagnies, Ă  des compagnies juives, s’entend, modĂšles parfaits de docilitĂ© et d’habiletĂ©, mais en leur imposant ses ingĂ©nieurs et leurs projets. Cependant l’administration doit avoir acquis la certitude que ni les compagnies, mĂȘme les juives, ni le public ne veulent ni des uns ni des autres tĂ©moin le tracĂ© de Paris Ă  OrlĂ©ans qu’il a fallu recommencer cinq fois, et qui enfin n’a Ă©tĂ© bien conçu que par un simple conducteur 1 obligĂ© de l’étudier Ă  l’insu de son supĂ©rieur; le tracĂ© dedans ,Ă  Versailles, par la rive droite, fait et refait une vingtaine de fois, encore a-t-on fini par adopter le plus long et le plus contraire aux intĂ©rĂȘts du public et de l’industrie ; le tracĂ© de Paris au Havre, refait cinq ou six fois, deux fois repoussĂ© par la chambre Ă  cause de sa mauvaise direction, et enfin refait suivant la direction si long-temps demandĂ©e par le public et l’industrie. Il est;inutile de multiplier ces citations, dont la suite se prolongerait Ă  l’infini. Les inconvĂ©nients que prĂ©sentent toujours les projets des ingĂ©nieurs du gouvernement sont les consĂ©quences inĂ©vitables des principes trop absolus, auxquels leurs habitudes et la discipline hiĂ©rarchique les ont ployĂ©s bon grĂ© mal grĂ©. Mais l’industrie le sait, et ne veut pas en accepter le prĂ©judice; de leur cĂŽtĂ©, l’administration et ses ingĂ©nieurs connaissent cette juste rĂ©pugnance, et ne veulent ni en tenir compte, ni dĂ©roger Ă  leur systĂšme. Est-ce pour encourager ou pour dĂ©courager, pour accĂ©lĂ©rer ou pour arrĂȘter Ă  jamais les utiles efforts de l’industrie particuliĂšre et ses entreprises fructueuses pour le pays, que l’administration se met ainsi en concurrence avec les ingĂ©nieurs civils? Si, comme il y a tout lieu de le craindre, l’avenir ressemble au passĂ©, la rĂ©ponse est facile et dĂ©sespĂ©rante. VoilĂ  dĂ©jĂ  huit annĂ©es perdues par la faute de l’administration, qui, dans les meilleures vues, sans doute, mais par de dĂ©plorables hĂ©sitations et d’interminables dĂ©lais, nĂ©s de la prĂ©tention de tout diriger ou plutĂŽt de tout refaire, a mis d’éternels obstacles aux proj etsles plus vivement desires, les plus hautement demandĂ©s par l’industrie et le commerce. C’est aux populations industrielles et commerciales, qui souffrent de ces injustifiables retards, dont rien encore n’annonce que la fin soit prochaine, c’est Ă  elles qu’il appartient d’y mettre un terme par l’énergie et l’unanimitĂ© de leurs rĂ©clamations. Pour l’administration, retranchĂ©e dans ses bureaux comme le rat de la fable dans son fromage-de Hollande, sept ans, vingt ans, cent ans ne sont rien; mais pour le commerce et l’industrie, qui vivent de leur propre mouvement, qui doivent porter une grande part des charges de l’Etat, et qui savent le prix du temps, sept annĂ©es perdues, sept annĂ©es ! c’est un siĂšcle. Combien entendent-ils permettre encore qu’on leur en fasse perdre inutilement? Ici, tout dĂ©pend d’eux qu’ils s’émeuvent, qu’ils parlent, qu’ils agissent avec ensemble et discernement, ils entraĂźneront tout, ils forceront tous les obstacles; sans excĂ©der en rien les limites des voies lĂ©gales, ils contraindront l’administration retardataire Ă  marcher et a laisser marcher. Chose .Ă©trange ! le ministre, bien accompagnĂ©, a fait l’an dernier un voyage de reconnaissance e n Angleterre, oĂč le gouvernement n’à garde de gĂȘner par lui-mĂȘme, ni de permettre Ă  ses Agents de gĂȘner,'de contrarier, d’arrĂȘter les entreprises de chemins de fer projetĂ©es par des Ù M. >Dubois de la Vigerie, qui s’est vu dans la nĂ©cessitĂ© de donner sa dĂ©mission. 24 CHAPITRE PREMIER, compagnies; on revient avec le ministre, on revient Ă©merveillĂ©, comme lui, de ce qu’on a vu dans la Ă» ce pays de libertĂ©, pour l’industrie du moins; on s’écrie que la France est en arriĂšre, qu’il d’ui faut marcher, qu’il faut courir afin de rattraper nos rivaux, et vous verrez que tout ce feu d’une et-c activitĂ©, si impatiente en paroles, s’exhalera en fumĂ©e ; bientĂŽt l’administration retombera dans €r ^ ts * e ChĂąteau-LavalliĂšre et de Freteval sont transportĂ©s Ă  Paris par un roulage accĂ©lĂ©rĂ© spĂ©cial, et quoique la soit de 60 et de 40 lieues, Us n en soutiennent pas moins la concurrence avec les charbons arrivant Ă  Paris par les voies navigables. 5 34 CHAPITRE IL — PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS c’est qu’il arrivera au centre du commerce de Paris, l’entrepĂŽt des vins; et au centre de Tours, ] e t quai Saint-Symphorien, prĂšs du pont; qu’il touchera la ville de ChĂąteau-Regnault, traversera b ate presque par le milieu de la ville de VendĂŽme, touchera la ville de Cloye, passera entre le me n principal faubourg et la ville de ChĂąteaudun, touchera la ville de Bonneval, passera entre tenu la ville de Chartres et ses faubourgs, viendra toucher la ville de Maintenon, le faubourg p OU d’Épernon, le faubourg de Rambouillet, et desservira la ville de Versailles par un embranche- Ă©chĂź ment aboutissant Ă  la porte de Bue, oĂč viendront s’embrancher les deux chemins spĂ©ciaux de ce ]J L III * Sans entrer, sur ce sujet, dans une discussion qui serait Ă©trangĂšre Ă  l’objet de ce mĂ©moire, " °n se bornera Ă  remarquer qu’en examinant les relevĂ©s annuels des marchandises qui ont " PassĂ© sur le canal, 011 voit que celles de ces marchandises provenant des dĂ©partement-; du “ midi et du commercĂ© de Marseille, lesquelles pourront maintenant ĂȘtre transportĂ©es Ă  Paris IO CHAPITRE II. — PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS par le canal, n’entrent presque pour rien clans ses produits, et c’est un rĂ©sultat admis par toutes les personnes qui ont approfondi ces matiĂšres, rĂ©sultat hautement confirmĂ© par les relevĂ©s dont on vient de parler, qu’il ne faut jamais compter dans les revenus d’un canal ou ce qui revient au mĂȘme d’un chemin de fer, sur les marchandises provenant de pays Ă©loignĂ©s, et que ce revenu doit ĂȘtre presque entiĂšrement fondĂ© sur l’exportation des produits a de la culture, des forĂȘts ou des mines des cantons que le canal ou le chemin de fer traverse. » Le conseil a fait remarquer, d’ailleurs, continue M. le ministre, que, comme il s’agit ici de deux voies qui n’auraient de commun cpie les points de dĂ©part et d’arrivĂ©e, et qui parcour- raient des contrĂ©es tout Ă  fait diffĂ©rentes, l’une ne doit, en aucune façon, ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme exclusive de l’autre; que la question de prĂ©fĂ©rence se rĂ©duirait donc Ă  une seule ques- tion de prioritĂ© d’exĂ©cution, et que cette question peut ĂȘtre envisagĂ©e diffĂ©remment selon que l’initiative de l’exĂ©cution serait laissĂ©e Ă  l’industrie particuliĂšre, ou serait prise par le gouvernement. Dans le premier cas, le conseil a pensĂ© qu’il conviendrait de laisser le choix aux spĂ©culateurs, en dĂ©clarant explicitement que l’exĂ©cution de l’une des lignes ne sera nullement exclu- SIVE DE l’autre. Dans le second cas, il a paru au conseil que la sollicitude du gouvernement devait d'u' bord se porter sur VĂ©tablissement d’une nouvelle communication de Paris a Tours par Char- trĂšs, attendu que , sur cette ligne qui traverse un pays fertile j dont les riches produits sont a essentiels Ă  lapprovisionnement de la capitale, il n existe qu’une voie de terre, et quant voie navigable ne pourrait y ĂȘtre Ă©tablie utilement, ainsi que l’ont prouvĂ© les Ă©tudes spĂš' ciales l’autre ligne, au contraire, est desservie, indĂ©pendamment de la voie de terre, paf les canaux de Briare et d’OrlĂ©ans, et par la Loire, et pourra l’ùtre un jour par un canal la- tĂ©ral Ă  construire entre OrlĂ©ans et Tours. C’est par ces motifs, Messieurs, que le gouvernement s’est dĂ©cidĂ© Ă  proposer l’établissement d’un chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres , sans renoncer d’ailleurs Ă  continuer juS' qu’à Tours dans un avenir plus ou moins Ă©loignĂ©, la communication qui dĂ©jĂ  doit unir Pari 5 avec OrlĂ©ans. Ces deux lignes j qui ont les memes points extrĂȘmes de dĂ©part et d’arrivĂ©e i traversent des contrĂ©es tellement distantes l’une de l’autre quelles ont Ă©videmment chacun 1 une utilitĂ© spĂ©ciale dont il importe de doter le pays. » Nous avons pensĂ© qu’en une affaire du genre de celle-ci, les meilleures raisons Ă  produire' pour dĂ©montrer la supĂ©rioritĂ© d’un projet sur un autre, consisteraient dans l’ensemble de ce» opinions Ă©mises par des autoritĂ©s toutes Ă©galement graves et aptes Ă  bien juger, dont les une-' sont trop Ă©videmment dĂ©sintĂ©ressĂ©es dans la question pour ne pas ĂȘtre impartiales, et dont 1 autres y sont trop sĂ©rieusement intĂ©ressĂ©es pour ne pas l’avoir bien approfondie, et pour nep* ! avoir vu juste. O11 peut se dĂ©fier des illusions, ou mĂȘme de la vĂ©racitĂ© d’un auteur de projet mais on ne peut raisonnablement refuser une pleine et entiĂšre confiance aux dĂ©cisions un*' nimes des autoritĂ©s locales, des tribunaux et des chambres de commerce, des commissions sp 1 ’ ciales d’enquĂȘtes, de MM. les prĂ©fets, du conseil-gĂ©nĂ©ral des ponts-el-chaussĂ©es, et de M- mis par par les n canal de pays vroduits de fer fagit ici >arcour- nsidĂ©rĂ©e de ques- snt selon ;e par le idateurs, r exclu- sait d'w ut Chah- uits sont i qu uni des spĂ©' rre, par canal la- issemen 1 mer jns- nir Pari 5 ’arrivĂ©e i chacun 1 iroduirei le de ce» t les une» ; dont le” ur ne p* r e projet ions uni*' lions sp l! ' de M- PAR CHARTRES ET PAR ORLÉANS. 4 i ministre des travaux publics. On a vu que toutes ces autoritĂ©s s’accordent, tant sur la question d’utilitĂ© gĂ©nĂ©rale que sur le mouvement considĂ©rable de marchandises et de voyageurs qui doivent parcourir cette ligne. Il faut montrer Ă  prĂ©sent quel a Ă©tĂ©, concernant les mĂȘmes points, l’avis de la commission que la chambre des dĂ©putĂ©s a chargĂ©e de lui faire un rapport sur le projet de loi prĂ©sentĂ©, pendant l’avant-derniĂšre session, par M. le ministre des travaux publics. La commission se composait de MM. Viennet, prĂ©sident, Warein, Bacot CĂ©sar, Boyard, Chasles, Bouchard, Gauthier d’Uzerche, Chaigneau et Bureau de Puzy, rapporteur. Nous extrairons de ce rapport les divers passages qui attestent l’immense avantage de notre ligne par Chartres, sur celle passant par OrlĂ©ans, et on verra combien il est peu sage d’opposer la seconde Ă  la premiĂšre. La commission d’enquĂȘte d’Eure-et-Loir, dit M. le rapporteur de la commission, fait res- sortir, dans un rapport trĂšs remarquable, les avantages qui doivent rĂ©sulter de la ciĂ©ation d’un chemin de fer traversant la Beauce, d’oĂč Paris tire une grande partie de son approvision- nement en grains, et se dĂ©veloppant dans les riches vallĂ©es de l’Eure et du Loir, dont les nom- breux moulins envoient Ă  Paris les farines cpi’ils produisent. Cette commission ne s’oppose pas Ă  la ligne de Paris Ă  OrlĂ©ans ; mais elle pense que, si un seid chemin devait ĂȘtre exĂ©cutĂ©, Chartres aurait droit Ă  la prĂ©fĂ©rence sur OrlĂ©ans, dĂ©jĂ  favorisĂ© par des communications fluviales. Le Loiret, avec un territoire plus Ă©tendu, paie moins de contributions qu’Eure-et-Loir ce dernier dĂ©partement est donc plus important que le premier, supporte une plus forte part des charges de l’État, et devrait, par consĂ©quent, obtenir la prĂ©fĂ©rence. Le roulage de Paris Ă  Tours se fait rĂ©ciproquement et par Chartres , toutes les fois que le chargement est complet le voiturier ne passe par OrlĂ©ans que dans le cas contraire. » Ce qui prouve que la route par Chartres est plus courte et plus belle. Cette mĂȘme commission a vĂ©rifiĂ© les Ă©valuations de l’auteur du projet., quant au tonnage des marchandises que l’arrondissement de Chartres fournirait au chemin de fer; elle trouve que les Ă©valuations sont au-dessous de la vĂ©ritĂ©. Le rapporteur de la commission de la chambre des dĂ©putĂ©s dit que, dans le dĂ©partement d’Indre-et-Loire, 58 habitants de ChĂ teau-Regnault rĂ©clament l’exĂ©cution du chemin par Chartres. Cette nouvelle voie ouvrirait des moyens faciles d’écoulement aux produits de leuis localitĂ©s dont les tanneries et les fabriques de carreaux de terre cuite fournissent annuellement Ă  la circulation un poids d'au moins 6,000 tonnes. Des quantitĂ©s considĂ©rables de charbons de bois et de cĂ©rĂ©ales sont en outre dirigĂ©es sur la Beauce et sur Paris ; enfin l’arrondisse- ment de Tours trouverait un dĂ©bouchĂ© plus facile de ses vins sur les villes de ChĂąteaudun , Chartres, Rambouillet, Versailles , et sur les dĂ©partements voisins. La chambre de commerce de la ville de Tours donne Ă  l’unanimitĂ© la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© par Chartres, sur celui par OrlĂ©ans. Par la premiĂšre direction , les vins , qui sont Tune des principales ressources du dĂ©partement, les produits de ses fabriques de carreaux, et tous les 6 4» CHAPITRE IL — PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS autres matĂ©riaux , trouveraient un dĂ©bouchĂ© rapide vers des contrĂ©es qui en sont privĂ©es, la Beauce , le Perche , la Normandie. son La commission d'enquĂȘte est d'avis Ă  l’unanimitĂ© que, sous le rapport de VintĂ©rĂȘt du dĂ©- P partement d'Indre-et-Loire, la ligne de Chartres est prĂ©fĂ©rable.. misi Dans une premiĂšre dĂ©libĂ©ration elle considĂšre aussi cette ligne comme plus utile Ă  l’intĂ©rĂȘt dĂ©cl gĂ©nĂ©ral que celle par OrlĂ©ans; le prĂ©fet M. d’Entraigues, maĂźtre des requĂȘtes au conseil par d’état , adopte entiĂšrement l’opinion de la chambre de commerce en faveur de la ligne par 1111 mar, t. 3. Sans entrer ici, sur ce sujet, dans une discussion qui serait Ă©trangĂšre Ă  l’objet de ce mĂ©- moire, on se bornera Ă  remarquer qu’en examinant les relevĂ©s annuels des marchandises qui ont passĂ© sur le canal, on voit que celles de ces marchandises provenant des dĂ©partements du midi et du commerce de Marseille, lesquelles pourront maintenant ĂȘtre transportĂ©es Ă  Pa- “ r is par mer, n’entrent presque pour rien dans ses produits; et c’est un rĂ©sultat admis par toutes les personnes qui ont approfondi ces matiĂšres, rĂ©sultat hautement confirmĂ© par les relevĂ©s dont on vient de parler, qu’il ne faut jamais compter dans le revenu d’un canal sur les marchandises provenant des pays Ă©loignĂ©s, et que ce revenu doit ĂȘtre presque entiĂšrement fondĂ© sur l’exportation des produits de la culture, des forĂȘts ou des mines des cantons que le canal traverse. » Les partisans de ce systĂšme sont, dit-on, de l’école russe, pays oĂč en gĂ©nĂ©ral on n’a en effet qu’à choisir entre les points extrĂȘmes, attendu qu’il est fort indiffĂ©rent pour le reste du pays que la ligne passe dans les vallĂ©es ou sur les plateaux, car on est Ă  peu prĂšs assurĂ© de ne trouver partout que des contrĂ©es peu peuplĂ©es ou mĂȘme des dĂ©serts. Les partisans du tracĂ© par les vallĂ©es disent au contraire et avec raison, selon nous, qu’on est en general certain en les suivant d’avoir des pentes rĂ©guliĂšres, d’y rencontrer des terres de premiĂšre qualitĂ© , et par suite trĂšs productives en tout genre, une population gĂ©nĂ©ralement plus considĂ©rable, plus civilisĂ©e et plus active que celle qui habite les plateaux ; car c’est dans les vallĂ©es que les populations industrielles viennent s’agglomĂ©rer ; c’est lĂ  qu’elles trouvent l’eau, ce moteur naturel si nĂ©cessaire Ă  toute chose et qui occupe le premier rang parmi les objets indispensables Ă  la fabrique en gĂ©nĂ©ral. Ne voit-on pas que les villes, bourgs, villages, les manufactures et les usines de quelque importance sont gĂ©nĂ©ralement construits sur les riviĂšres qui parcourent les vallĂ©es. Il semble que dĂšs lors il n’y a point Ă  hĂ©siter entre deux tracĂ©s Ă©galement possibles, mais dont l’un suit les vallĂ©es et l’autre les plateaux ; et que la prĂ©fĂ©rence doit etre donnĂ©e Ă  celui qui parcourt les vallĂ©es. L’auteur de ce mĂ©moire, sans adopter de systĂšme absolu, ce qui lui paraĂźtrait imprudent et souvent impossible dans la pratique, est nĂ©anmoins porte Ă  croire que les tracĂ©s par les vallĂ©es prĂ©sentent en gĂ©nĂ©ral des avantages qu’on ne trouve que trĂšs rarement sur les plateaux. C’est par suite de toutes ces considĂ©rations qu’il a cherchĂ© les v allĂ©es et qu'il les a suivies en grande partie pour ses Ă©tudes du chemin de fer de Paris Ă  Tours, j faut reconnaĂźtre en principe qu’un chemin doit ĂȘtre fait pour desservir, non-seulement es deux points extrĂȘmes, mais encore le plus grand nombre possible des points intermĂ©diaires qui sont les plus riches en productions de toute espĂšce et en population. Il faut reconnaĂźtre aussi quen cherchant Ă  obtenir ces rĂ©sultats, on ne doit pas trop s’écarter de la ligne la plus courte qu il est possible de suivre, autrement on se verrait entraĂźnĂ© dans des dĂ©penses qui ne Sei aientphisen proportion avec les produits probables. Partant de ces principes, nous allons examiner si le projet de chemin de Paris Ă  Tours, par OrlĂ©ans et par la crĂȘte du plateau de la c lc e, rĂ©unit toutes ces conditions. PrĂ©alablement nous devons dĂ©clarer ici que le projet de niinde fer de Paris Ă  OrlĂ©ans nous paraĂźt une bonne ligne, utile et bien choisie; surtout si, llĂźle comme nous le pensons, on a l’intention de la prolonger sur Toulouse. Mais, si l’on 46 CHAPITRE II. — PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS veut en faire Ă  la fois la ligne principale de Paris Ă  Lyon, de Paris Ă  Toulouse, de Paris Ă  Bor- deaux et de Paris Ă  Nantes, nous croyons fermement qu’il y a impossibilitĂ©, Ă  moins de le construire Ă  huit voies, et c’est ce que nous allons entreprendre de dĂ©montrer. Je ne suivrai pas l’exemple de certaines personnes qui, par ignorance ou par des motifs d’intĂ©rĂȘt, ont prĂ©tendu que les deux lignes de chemin de Paris Ă  OrlĂ©ans et de Paris Ă  Tours par Chartres, s’excluaient rĂ©ciproquement. Auteur du projet de chemin de Paris Ă  Tours par Chartres, et de sa continuation jusqu’à Rordeaux, j’ai dĂ» examiner les avantages que prĂ©sentent les deux directions, et depuis long-temps j’ai reconnu et publiĂ© dans diverses brochures, comme je l’ai dĂ©clarĂ© devant le conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es, que la ligne de Paris Ă  OrlĂ©ans, en admettant mĂȘme qu’elle ne dĂ»t pas se prolonger au-delĂ , n’en Ă©tait pas moins une trĂšs bonne ligne sous le rapport commercial; j’ai dit et j’ai soutenu le premier en prĂ©sence des membres du conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es, que cette ligne devait un jour devenir la tĂȘte du chemin de Paris Ă  Toulouse, passant par Romorantin, ChĂąteauroux, avec un embranchement sur Bourges 1. Cette ligne, si elle n’était pas destinĂ©e plus naturellement Ă  former la tĂȘte du chemin de Toulouse, pourrait devenir utilement celle du chemin de Lyon et de tous les embranchements qui s’y rattachent. Quelques personnes peu versĂ©es dans la science de l’ingĂ©nieur, ont dit du haut de la tribune et dans les bureaux de la chambre, que la ligne de Paris Ă  OrlĂ©ans pouvait Ă  la fois servir de tĂȘte aux chemins dont je viens de parler, et aux chemins de Paris Ă  Bordeaux et de Paris Ă  Nantes. Ces personnes qui peuvent avoir des connaissances en Ă©conomie politique, se sont fait des idĂ©es fausses sur les rĂ©sultats des chemins de fer, et plus particuliĂšrement sur le mouvement qui peut s’y opĂ©rer sans encombre et sans danger pour les voyageurs. A les entendre, une seule tĂȘte de chemin, celle de Paris Ă  OrlĂ©ans, pourrait suffire Ă  toutes les lignes venant de l’ouest, du sud et de l’est de la France; et une autre ligne, celle de Paris Ă  Pontoise, par exemple, pourrait Ă  son tour recevoir tout le mouvement provenant des lignes du nord-est, du nord et du nord-ouest. Toutes ces idĂ©es ne sont pas mĂȘme spĂ©cieuses, et ceux qui les ont Ă©mises seraient bien embarrassĂ©s s’ils avaient Ă  les soutenir devant de vĂ©ritables ingĂ©nieurs ou des membres de l’AcadĂ©mie des sciences. Ne pouvant entrer ici dans une discussion approfondie, je pense qu’il me suffira, pour montrer tout ce qu’il y a de ridicule et d’impossible dans l’exĂ©cution d’un pareil systĂšme, d’indiquer les difficultĂ©s que prĂ©sente un chemin de fer transportant annuellement plus de 5100,000 tonnes de marchandises tant pour l’aller que pour le retour, et nĂ©cessitant plus de douze dĂ©parts par jour, tant pour l’aller que pour le retour pour les voyageurs seulement, et dix dĂ©parts par jour pour les marchandises, ensemble vingt-deux dĂ©parts. Comme les marchandises voyagent en gĂ©nĂ©ral avec une vitesse de quatre Ă  cinq lieues Ă  l’heure, et les voyageurs avec une vitesse de huit lieues, il s’ensuit que les convois de voyageurs seront souvent arrĂȘtĂ©s par les convois de marchandises. Quel que soit l’ordre qu’on mette dans le service, il y aura souvent des mĂ©comptes provenant parfois du changement de la tempĂ©rature plus ou moins humide, qui occasionnera un glissement des roues sur 1 Voyez page 8 de mon mĂ©moire sur les diffĂ©rents moyens qui peuvent ĂȘtre employĂ©s par l’État pour intervenir dans l’exĂ©cution des cTiemins de fer. les rails Pour p vite, d bro- ;ne de it pas ier en n jour /ec un ain de ments dit du Lvait Ă  deaux Ăź poli- iliĂšre- geurs. tes les aris Ă  les du ix qui ingĂ©- Ăźssion ssible le fer r que >ur le ;mble uatre > con- ordre ange- s sur lion des PAR CHARTRES ET PAR ORLÉANS. 4 7 les rails, ce qui retardera plus particuliĂšrement dans leur marche les convois de marchandises. Pour parer Ă  une partie de ces inconvĂ©nients, et afin de permettre aux convois marchant plus vite, de prendre les devants, on a imaginĂ©, avec raison, d’établir une troisiĂšme voie Ă  des distances assez rapprochĂ©es et sur une longueur assez considĂ©rable, puisqu’elle est Ă©gale au dixiĂšme du parcours total ; or, malgrĂ© toutes ces prĂ©cautions, je ne crois pas qu’un ingĂ©nieur prudent voulĂ»t rĂ©pondre de l’arrivĂ©e Ă  heure fixe des convois de voyageurs. Maintenant Ă  ces difficultĂ©s dĂ©jĂ  bien grandes, rĂ©sultant des convois de voyageurs et de marchandises qui se croisent ou qui marchent dans le mĂȘme sens avec des vitesses inĂ©gales, si l’on ajoute un double, triple, quadruple mouvement produit par une masse Ă©gale ou Ă  peu prĂšs de voyageurs et de marchandises venant de Lyon , de Toulouse, de Bordeaux et de Nantes, on comprendra aisĂ©ment que le chemin qui, avec ses deux voies, aurait eu bien de la peine Ă  faire le service depuis Toulouse jusqu’à Paris, le ferait beaucoup plus difficilement encore si l’on voulait qu’il devĂźnt aussi la tĂȘte des trois autres grandes lignes dont nous avons parlĂ©. Mais on peut remĂ©dier, dira-t-on, Ă  cet inconvĂ©nient en Ă©tablissant deux voies supplĂ©mentaires par chacune des trois autres grandes lignes. On serait donc obligĂ© de construire entre Paris et OrlĂ©ans un chemin qui n’aurait pas moins de huit voies, et qui aurait en outre des gares d’évitement pour chacune des doubles voies, et ces gares d’évitement seraient alors Ă©gales aux quatre dixiĂšmes de la distance de Paris Ă  OrlĂ©ans. Certes il n’y aurait pas lĂ  d’impossibilitĂ© MatĂ©rielle, mais ce qu’il y a de certain, c’est que, malgrĂ© tous les soins et toute la surveillance possibles, il y aurait toujours, Ă  des distances trĂšs rapprochĂ©es, des rĂ©parations nombreuses, une multiplicitĂ© d’agens occupĂ©s ou embarrassant tout le parcours, des difficultĂ©s multipliĂ©es qui naĂźtraient du rapprochement mĂȘme de ces huit voies, et qui gĂȘneraient beaucoup le service, le rendraient peut-ĂȘtre impossible et amĂšneraient frĂ©quemment de grands malheurs. Admettons maintenant que ce service soit possible, que dans la pratique toutes les difficultĂ©s disparaissent, et qu’enfin, sous le rapport de l’exĂ©cution matĂ©rielle comme sous celui du service d exploitation, l’auteur de ce mĂ©moire se soit complĂštement trompĂ© ; il existe une autre question d’un ordre plus Ă©levĂ©, et qui touche aux plus graves intĂ©rĂȘts. Les populations ont besoin de transporter leurs produits Ă  bon marchĂ© et avec rapiditĂ©, les voyageurs doivent profiter de la cĂ©lĂ©ritĂ© des chemins de fer ‱, enfin il faut satisfaire aux besoins de l’industrie et Ă  l’activitĂ© des esprits. Eh bien ! ces avantages on neles obtiendra, sinon pour tous, au moins pour le plus grand nombre de nos dĂ©partements, de nos villes manufacturiĂšres et de nos centres de productions agricoles, qu en adoptant une plus rationnelle, une plus Ă©quitable rĂ©partition de ces voies de communication. Ce n’est pas en accolant huit voies de communication entre Paris et OrlĂ©ans lue Ion satisfera Paris, Melun, Montereau, Auxerre, Dijon, ChĂąlons et les autres villes intermĂ©diaires jusqu’à Lyon; Paris, Rambouillet, Chartres, CliĂąteaudun, VendĂŽme, Tours, j 0l bers, AngoulĂȘme, Libourne, Bordeaux et les villes intermĂ©diaires ; Paris, Nogent-le-Rotrou, e Mans, Angers, Nantes par Chartres et les villes intermĂ©diaires ; Paris, Dreux, Évreux et Lou- teis p ar Main tenon mais bien en autorisant des lignes spĂ©ciales suivant les directions que ^ous venons d’indiquer. L’agglomĂ©ration des huit voies de communication dont nous venons ^e pailer entre Paris et OrlĂ©ans, peut bien faire la fortune d’une compagnie puissante; mais 6 ne saura it convenir aux intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux du pays. Z,8 CHAPITRE II.—PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS Pour arriver plus promptement aux rĂ©sultats que nous nous proposons de prĂ©senter et mieux faire ressortir les inconvĂ©nients cle la ligne par Étampes et OrlĂ©ans, nous allons donner dans le tableau suivant i° les distances de Paris aux points principaux de cette ligne sur lesquels il serait nĂ©cessaire de construire des embranchements pour desservir les points principaux de la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres, Ă  la construction de laquelle des personnes intĂ©ressĂ©es dans l’entreprise du chemin d’OrlĂ©ans prĂ©tendent qu’on doit renoncer; 2 0 les distances intermĂ©diaires entre tous ces points, et la diffĂ©rence partielle qui existerait entre les deux parcours d’aprĂšs les deux systĂšmes proposĂ©s. TRACÉ DE PARIS A TOURS. PARALLÈLE ENTRE LA DIRECTION PAR CHARTRES ET LA DIRECTION PAR ORLÉANS, AVEC LES EMBRANCHEMENTS QUE CETTE DERNIÈRE NÉCESSITERAIT. La direction par Chartres passe par Sceaux, BiĂšvres, Jouy, Bue, Versailles, Trappes, Rambouillet, Épernon, Maintenon, Chartres, Bonneval, ChĂąteaudun, Cloye, MorĂ©e, VendĂŽme, Saint-Amand, ChĂąteau-Regnault, Reugny, Vernou, Vouvray et Tours. La direction par OrlĂ©ans passe par Choisy-le-Roi, Ablon, Juvisy, Épinay, ÉtrĂ©chy, Étampes, MĂ©rĂ©ville, ArchĂšre, OrlĂ©ans, Villarceau, Blois, Chousy, Amboise, Mont-Louis et Tours. Les embranchements compris dans le tracĂ© spĂ©cial de Paris Ă  OrlĂ©ans sont ceux de Juvisy Ă  Corbeil, du plateau de Marolles Ă  Arpajon, deLarcly Ă  Corbeil, de Faronville Ă  Pithiviers, et ceux qu’il faudrait Ă©tablir pour desservir les principales villes situĂ©es sur la direction par Chartres seraient les suivants de Paris Ă  Versailles, d’Arpajon Ă  Rambouillet, d’Étampes Ă  Chartres, d’OrlĂ©ans Ă  ChĂąteaudiin, de Blois Ă  VendĂŽme, et d’Amboise Ă  ChĂąteau-RegnaĂŒlt. Embranchement de Paris Ă  Versailles. Distance de Paris Ă  Rambouillet j de Paris Ă  Arpajon. par la ligne d’OrlĂ©ans. I embranchement d’Arpajon Ă  Rambouillet I. Id. par la ligne de Chartres de Paris Ă  Rambouillet. DiffĂ©rence. Distance de Paris Ă  Chartres par de Paris Ă  Etampes., la ligne d’OrlĂ©ans. t embranchement d’Etampes Ă  Chartres. Id. par la ligne de Chartres de Paris Ă  Chartres. DiffĂ©rence. A reporter Parcours partiels. Totaux dos parcours et diffĂ©rence entre eux. Augmentation du parcours par OrlĂ©ans. » J 24,000 58,000 57,-100 75,400 » 48,603 » 20,797 20,797 61,000 59,200 120 200 » 88,024 » 52,176 52,170 s 82,975 ij Pour dĂ©terminer le parcours du chemin de fer, on a ajoutĂ© aux distances en ligne droite prises sur la carte ou sur les plans ll " dixiĂšme de ces distances, ce qui donne une moyenne assez exacte. PAR CHARTRES ET PAR ORLÉANS. 49 Distance de Paiis Ă  ChĂąteaudun de Paris Ă  OrlĂ©ans. par la ligne d’OrlĂ©ans. 1 embranchement d’OrlĂ©ans Ă  ChĂąteaudun. Id. parla ligne de Chartres de Paris Ă  ChĂąteaudun. Report 446 , 7401 35 , 000 » 474,740 450,424 82,975 DiffĂ©rence. » 44,649 44,649 Distance de Paris Ă  VendĂŽme par de Paris Ă  Blois. la ligne d’OrlĂ©ans. embranchement de Blois Ă  VendĂŽme. Id. par la ligne de Chartres de Paris Ă  VendĂŽme. 482,740 50 , 4701 » 242,910 474,559 DiffĂ©rence. 41,574 44,571 Distance de Paris Ă  ChĂčteau-lte- j de Paris Ă  Amboise. gnault par la ligne d’OrlĂ©ans. 1 embranchement d’Amboisc Ă  ChĂ teau-Rcgnault. Df par la ligne de Chartres de Paris Ă  Chiteau-Regnault. 219 , 7401 22,0001 » 244,740 200,438 DiffĂ©rence 41,602 41,602 Distance de la ligne totale de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans. Distance de la ligne totale de Paiis Ă  Tours par Chartres. » » 243,440 242 , 56 ! DiffĂ©rence. » 871 871 Total gĂ©nĂ©ral de l'augmentation du parcours en suivant la ligne de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans, pour desservir les villes situĂ©es sur la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres. 208,156 Mais aux rĂ©sultats qui prĂ©cĂšdent il faut en outre, si l’on veut avoir une idĂ©e exacte des difficultĂ©s que prĂ©sente le chemin de Paris Ă  OrlĂ©ans pour desservir les principales villes qui se trouvent entre les deux points extrĂȘmes, ajouter Ă  la distance de Paris Ă  OrlĂ©ans les dĂ©veloppements des embranchements ordonnĂ©s par la loi _ T . , „ ... 41,360"' De Juvisy a Corbcd. ‱ -4,000 De Marolles a Arpajon. De Lardy Ă  Corbcil. De Faronville Ă  Pithiviers. J ’ J Total des embranchements ordonnĂ©s par la loi. 48,540 Distance de Paris Ă  OrlĂ©ans. 440,740 Total de la ligne principale et des ordonnĂ©s par la loi. 465, Maintenant, en prolongeant ce tracĂ© jusqu’à Tours, et d’aprĂšs le mĂȘme systĂšme, on aura pour la dis- ^ tance d’OrlĂ©ans Ă  Tours 42G,700 m qu’il faut ajouter au chiffre qui prĂ©cĂšde, ci - ’ Plus le dĂ©veloppement des embranchements suivants, savoir ‱ Pour OrlĂ©ans, en partant du port. Pour Meung. Pour Beaugeney, Pour Menars. Pour Saint-DiĂ© et SuĂšvre. Pour Blois, en partant du port. Pour Amboise. Pour Tours, en partant du port. Total de la ligne de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans et de lous les embranchements qu’elle ncccsito. 2,000 \ 0,500 7,0001 3,000 6,000i 2,000 ! 4,000 ] 2,000/ 57,500 529,030 7 5 o CHAPITRE II. — PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS Report. 529,050 En comparant ce chiffre Ă  celui du dĂ©veloppement total de la ligne par Chartres qui n’exige point d’embranchements et qui n’est que de 242,569 on voit que la diffĂ©rence entre ces deux tracĂ©s est de 80,481 Et si l’on veut admettre, comme le prĂ©tendent certaines personnes, que, Ă  l’aide des embranchements indiquĂ©s sur le tableau qui prĂ©cĂšde celui-ci, le tracĂ© par OrlĂ©ans pourra desservir tout Ă  la fois les villes situĂ©es dans la direction par OrlĂ©ans et celles qu’on rencontre dans la direction par Chartres, on aura Ă  ajouter le total de ces embranchements qui est de 315,580 au total du corps de la ligne, qui est de 245,440 ce qui donnera en somme 556,820 Maintenant, si on ajoute le total de la ligne de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans sans les embranchements, qui est de 243,440 au total de la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres, qui est de 242,569 le total gĂ©nĂ©ral de ces deux lignes sera de 486,009 On vient de trouver que le total de la ligne de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans, et de tous les embranchements qu’elle nĂ©cessiterait, est de ‱ 556,820 DiffĂ©rence. 70,80 Il rĂ©sulte de tout ceci que la construction simultanĂ©e des deux lignes de Paris Ă  Tours, par Chartres et par OrlĂ©ans, prĂ©sentera une Ă©conomie de 70,811 m de chemin qu’on aurait de moins Ă  exĂ©cuter que d’aprĂšs le systĂšme qui aurait pour but de n’exĂ©cuter que la ligne de Paris Ă  Tours, par OrlĂ©ans, avec les embranchements nĂ©cessaires pour desservir les principales villes situĂ©es sur ces deux directions. On ne doit pas perdre de vue que tous les embranchements qui seraient dirigĂ©s de la ligne passant par OrlĂ©ans sur les villes situĂ©es sur la direction de Paris Ă  Tours, par Chartres, seraient terminĂ©es par des plans inclinĂ©s Ă  cause de la position de ces villes dans des vallĂ©es. Nous allons maintenant faire connaĂźtre quelle population on trouve sur la ligne par OrlĂ©ans, et la comparer Ă  celle qu’on trouve sur la ligne de Paris Ă  Tours, par Chartres, en donnant la population totale des communes composant les cantons ou justices de paix traversĂ©s par la ligne Ă©tudiĂ©e en 1837 par l’administration. Nous donnons Ă©galement le parallĂšle des populations des arrondissements traversĂ©s par les deux tracĂ©s, et il en rĂ©sulte que le tracĂ© par Chartres dessert une population bien plus considĂ©rable que celui par OrlĂ©ans. PARALLÈLE PAR CANTONS TRAVERSÉS. Route par OrlĂ©ans. Rouie par Chartres. Paris, 1,015,575 b-*- Paris, 1,015,573 Villejuif, 15,891 Villejuif, 15,891 Sceaux, 19,927 Boissy-Saint-LĂ©ger, 15,650 Palaiseau, 9,926 Lonjomeau, 12,507 Versailles les trois cantons, 36,472 Arpajm, 15,752 Chevrensc, 9,142 Etampes, 14,720 Montfort, 14,874 MĂ©revillc , 9,125 Rambouillet, 10,949 Outarvillc, 12,651 Maintcnon, Neuville, 8,515 Nogent-lc-ftoi, 11,408 Artenny, 6,516 Chartres nord et sud 34,593 OrlĂ©ans, 50,340 Illiers, 9,589 — nord-ouest, 9,355 Bonneval, 12,002 Beaugency, 12,954 ChĂąteaudun, 14,691 Meung, 10,666 Cloye, 12,094 .1 reporter 1,194,017 .1 reporter 1,258,206 ui - 529,050 242,569 86,481 515,580 245,440 556,820 245,440 242,569 486,009 556,820 70,814 OrlĂ©ans, [ui aurait desservir ns sur les de la po- sar Or- ;n donnĂ©s par topula- hartres ,575 '' afc - ,891 ,927 ,926 ,472 ,142 ,874 ,949 ,675 408 595 589 002 691 094 PAR CHARTRES ET PAR ORLÉANS. 5i Mer, Blois est, — ouest, Herbault, Houle par OrlĂ©ans. Report 1,194,017 tat- 10,996 12,294 12,262 12,569 Route par Chartres . Report MorĂ©e, VendĂŽme, Saint-Amand, 1,258,206 bab - 8,470 15,208 5,764 Amboise, Tours centre — sud, — nord, 14,541 10,667 15,152 10,667 ChĂąleau-Regnault, Vouvray, Tours les trois cantons, 11,685 12,572 54,486 1,291,165 bab - Total par Chartes. Total par OrlĂ©ans. 1,526,594 bab - 1,291,165 Diff. en faveur de la ligne par Chartres. 55,226 bab - PARALLÈLE PAR ARRONDISSEMENTS TRAVERSÉS. Paris, TracĂ© par OrlĂ©ans. 1,015,575 bab TracĂ© par Chartres- Paris, 1,015,575 Çorbeil, Étampes, 55,510 40,609 Versailles, Rambouillet, 429,845 65,989 Pithiviers, OrlĂ©ans, 60,868 157,741 Chartres, Dreux, ChĂąteaudun. 105,158 70,910 Blois 111,095 VendĂŽme, 74,901 Tours’, 142,811 Tours, 442,811 1,561,807 bab - Population par Chartres. — par OrlĂ©ans. 4,659,475 bab - 1,561,807 Diff. en faveur de la ligne par Chartres. 97,668 llab - Ainsi 1 on voit, d’une part, i ,561,807 habitants, et de l’autre 1,639,475 habitants; c’est-Ă -dire qu en supposant que les produits de ces deux contrĂ©es fussent proportionnellement Ă©gaux, il ensuivrait que les intĂ©rĂȘts de 97,668 habitants seraient sacrifiĂ©s sans aucune raison plausible. Mais les produits sont loin d’ĂȘtre proportionnellement Ă©gaux ; ils sont au contraire tout Ă  l’avantage des cantons qui rĂ©unissent la plus grande population, et c’est si vrai, que les cantons situĂ©s S ir Pl-au de la Beauce, entre Étampes, OrlĂ©ans et Blois, ne produisent que des cĂ©rĂ©ales et s ois que les cultivateurs viennent vendre sur les marchĂ©s; ces marchĂ©s sont en grande partie Ă©tablis dans les villes, et ces villes sont toutes situĂ©s dans les vallĂ©es de la GuĂ©ville, de l’Eure, , u ^ J °* 1 et Prenne des marchĂ©s de ces villes les grains passent dans les moulins pour e tie Ăźeduits en farine, et ces moulins sont encore construits sur les riviĂšres qui parcourent ces ^allĂ©es; de lĂ  ces produits prennent presque tous la route de Paris , de Bordeaux et de Nantes, u celle des villes situĂ©es sur la ligne du chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres. Ainsi, nune on le voit, si la ligne par OrlĂ©ans venait Ă  ĂȘtre adoptĂ©e exclusivement, les cultivateurs, 1 es avoir transportĂ© tous les produits dans les vallĂ©es, seraient obligĂ©s de les remonter sur les 206 bab - CHAPITRE II. — PARALLELE ENTRE LES DIRECTIONS 5a plateaux qui les bordent et dont l’élĂ©vation est gĂ©nĂ©ralement de 36 Ă  l\o mĂštres au-dessus du sol de la vallĂ©e, pour de lĂ  les conduire sur le chemin de fer de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans. Mais il est bon de remarquer ici qu’on trouve des produits presque aussi abondants sur les plateaux de la Beau ce situĂ©s au nord de ces vallĂ©es, qu’il faudrait par consĂ©quent aussi, aprĂšs les avoir conduits dans les moulins, les transporter par les mĂȘmes moyens jusqu’au chemin de fer par OrlĂ©ans, tandis qu’en exĂ©cutant le projet de Paris Ă  Tours par Chartres, aucun de ces inconvĂ©nients n’aurait lieu, puisque, le chemin passant devant la porte de tous ces moulins, on serait dispensĂ© des frais de traction inĂ©vitables pour cette opĂ©ration. IndĂ©pendamment de la grande population qui se trouve concentrĂ©e dans ces vallĂ©es et des beaux et riches moulins dont le nombre considĂ©rable est, savoir sur la GuĂ©ville de a5, sur l’Eure de [\i , sur le Loir de 7g, sur la Brenne de 52, ensemble de 198, on y trouve de belles maisons de campagne, de magnifiques chĂąteaux, des usines en fer, des fabriques d’étoffes de laine, de sucre , de verrerie, de briques et de carreaux de premiĂšre qualitĂ©, de riches et nombreuses tanneries, s’élevant ensemble Ă  plus de a5o fabriques; des prairies de premiĂšre qualitĂ©, les forĂȘts des environs de Versailles, de Trappes, de Rambouillet, de Freteval, de ChĂąteau- Regnault, etc., etc. ; enfin on peut dire que les principales richesses de ces contrĂ©es prennent naissance dans ces vallĂ©es, ou qu’elles viennent s’y concentrer par suite de l’industrie et des relations commerciales existantes, qui sont l’ouvrage des siĂšcles et qu’il serait plus qu’imprudent de chercher Ă  dĂ©placer. RÉSUMÉ. Nous avons vu par les tableaux qui prĂ©cĂšdent i° Que si l’on voulait n’exĂ©cuter que le tracĂ© par OrlĂ©ans, ce parcours serait plus long de 871 m. que le tracĂ© par Chartres; a 0 Que si l’on voulait ensuite faire profiter du tracĂ© par OrlĂ©ans, les villes situĂ©es dans les vallĂ©es sus-Ă©noncĂ©es , on aurait Ă  construire des embranchements dont le dĂ©veloppement s’élĂšverait Ă  313,38o m., auquel il faudrait ajouter 243,44° ni. pour la ligne principale, ce qui donnerait un dĂ©veloppement total de 556,820 m. de chemin Ă  construire, c’est-Ă -dire 3 i4^°i m. de plus que le dĂ©veloppement total de la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres, dont le parcours n’est que de 242,569 m. ; 3° Que les parcours partiels, rĂ©sultant de la combinaison de la ligne principale et des embranchements, produiraient une augmentation de parcours de 313,38o m., ce qui doublerait Ă  peu de chose chose prĂšs les frais de traction ; 4° Que les frais de premier Ă©tablissement du projet de chemin par OrlĂ©ans, avec ses embranchements, seraient Ă  peu prĂšs le double de ceux du chemin de Paris Ă  Tours par Chartres. Enfin, nous ajouterons qu’on peut ĂȘtre assurĂ© que toutes les autoritĂ©s dĂ©partementales, d’arrondissements et communales, ainsi que MM. les dĂ©putĂ©s et pairs de France des dĂ©partements traversĂ©s par la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres, s’opposeraient de toute leur force au 53 isus du ls. Mais lateaux ;s avoir fer par tconvĂ©- n serait et des 5, sur i belles tffes de t nom- [ualitĂ©, ßùteau- ennent des re- rudent >ng de ms les t s’élĂš- i don- toi m. rcours ;s em- blerait 's em- s par itales, parte- rce a PAR CHARTRES ET PAR ORLÉANS. prolongement du tracĂ© par OrlĂ©ans jusqu’à Tours, si toutefois ce tracĂ© devait ĂȘtre une cause d exclusion du tracĂ© de Paris Ă  Tours par Chartres. Nous venons de comparer Ă  notre tracĂ© un projet d’une combinaison mixte, dont la premiĂšre partie, de Paris Ă  OrlĂ©ans, a Ă©tĂ© dressĂ©e par M. Defontaine, et la deuxiĂšme partie, d’OrlĂ©ans Ă  Tours, par M. Polonceau. Nous avons Ă©tĂ© amenĂ© Ă  Ă©tablir ce parallĂšle par les objections qui nous ont Ă©tĂ© faites par MM. les membres de la commission chargĂ©e de l’examen de notre projet de Paris Ă  Tours par Chartres. Ce parallĂšle lui a Ă©tĂ© communiquĂ© le 23 mars 1 835, il a Ă©tĂ© examinĂ© par elle, et la commission est convenue qu’on ne pouvait pas Ă©tablir de comparaison entre ce projet mixte et le nĂŽtre; elle a d’ailleurs reconnu que les deux tracĂ©s avaient une destination bien diffĂ©rente, et que l’un ne pouvait exclure l’autre. IndĂ©pendamment des considĂ©rations qui prĂ©cĂšdent et qui toutes ont une grande importance, ^ on est d’autres qui, sous le rapport de l’art comme sous celui de la sĂ©curitĂ© des voyageurs, en °nt une encore bien plus grande ; c’est ce que nous allons dĂ©montrer pour la partie comprise entre OrlĂ©ans et Tours. Cette derniĂšre partie se trouve dĂ©crite ainsi qu’il suit, Ă  la page 157 du eompte-rendu de la situation des travaux des ponts-et-chaussĂ©es jusqu’au 3i dĂ©cembre i834 " Le tracĂ© suivrait la crĂȘte du plateau de la Beauce, Ă  partir de l’origine de l’alignement d’Or- lĂ©ans, pourrait se prolonger, avec une pente trĂšs faible, jusqu’à une lieue au-delĂ  de Blois en passant Ă  5oo m. de la ville i. Il descendrait ensuite Ă  la vallĂ©e de la Loire, prĂšs de Chousy, suivrait pendant sept lieues et demie, avec des pentes trĂšs douces, la vallĂ©e de la Cisse jus- qu auprĂšs de l’embouchure de cette riviĂšre, passerait en ce point la Loire dont le rĂ©gime y est paifaitement rĂ©gulier, arriverait Ă  Mont-Louis et se continuerait par la plaine jusqu’à Tours sans aucun obstacle. » Ce tracĂ©, d’aprĂšs M. Polonceau, prĂ©senterait les avantages suivants, savoir qu’il suivrait pendant quinze lieues le plateau de la Beauce et ensuite pendant sept lieues et demie la vallĂ©e de la Cisse; que la descente du plateau de la Beauce Ă  la vallĂ©e de la Cisse se ferait par une pente de 5 millimĂštres par mĂštre sur 900 mĂštres environ de longueur, et que sur le reste de la ligne la pente n excĂ©derait pas 2 millimĂštres par mĂštre; enfin, que le terrain est si favorable, qu’entre OrlĂ©ans et Mont-Louis le tracĂ© ne serait formĂ© que de trois alignements rĂ©unis par des courbes de plus de 4,000 mĂštres de rayon. Pour vĂ©rifier ces assertions sĂ©duisantes, il faudrait avoir sous les yeux les profils en long et en travers depuis Artenay jusqu’à Tours; cependant on peut en contester l’exactitude sans qu’il soit besoin de consulter ces plans ni de procĂ©der Ă  un nivellement. ^ d ue l ingĂ©nieur croira qu’il soit possible de descendre du plateau de la Beauce dans a vallĂ©e de la Cisse, et partant d’un point situĂ© Ă  5oo ou Ă  a,5oo mĂštres au-dessus de la ville e Blois, avec une pente de 5 millimĂštres par mĂštre sur une distance horizontale de 900 mĂštres, Ce d 11 ’ fixerait la diffĂ©rence de niveau entre le point pris au-dessus de Blois et celui de Chousy, TtP 1 extrĂ©mitĂ© de la pente, Ă  4 mĂštres 5oo millimĂštres ? Évidemment il y a lĂ  erreur, car cette eience de niveau est au moins de 2 5 mĂštres, et la distance horizontale au moins de 10,000 Ă  1 L°o o mĂštres. Ô A 300 mĂštres du faubourg de la ville , c’est-Ă -dire au moins Ă  2,000 ou s, 5 'oo mĂštres du centre de la ville. 54 CHAPITRE II. — PARALLÈLE ENTRE LES DIRECTIONS L’auteur a parlĂ© des avantages de son tracĂ©, mais il s’est bien gardĂ© dĂ©laisser entrevoir ses inconvĂ©niens, cela est tout naturel. Il a dit, par exemple, que son tracĂ© n’aurait que trois est si alignements d’OrlĂ©ans Ă  Mont-Louis. Sans vouloir contester d’une maniĂšre absolue ce qu’il proje avance, nous ferons remarquer que ce tracĂ© obligerait Ă  Ă©tablir le chemin de fer depuis Chousy ÂŁ a j t e jusqu’à Tours, sur une chaussĂ©e dont la hauteur moyenne serait de 7 mĂštres au-dessus de peine l’étiage des eaux de la Loire, et qu’il faudrait encore prudemment revĂȘtir Ă  droite et Ă  gauche n’arr' d’un perrĂ© et couronner d’un parapet dans toute son Ă©tendue pour prĂ©venir les effets destruc- au leurs, non pas seulement des inondations proprement dites, mais des coups de vent du sud et contr du sud-ouest qui les produisent et qui ne manquent jamais de se faire sentir d’une maniĂšre q U - g assez violente, mĂȘme long-temps aprĂšs que ces inondations sont parvenues Ă  leur maximum dustr d’élĂ©vation. La construction des parapets dont nous venons de parler nous paraĂźt une chose ^ ooo indispensable, tant pour prĂ©venir les accidents qui pourraient rĂ©sulter de la dĂ©viation des voi- est ^ tures, que pour rassurer les voyageurs, et malgrĂ© cela nous sommes portĂ©s Ă  croire que le plus dans grand nombre refuserait de parcourir cette ligne, mĂȘme avec les parapets dont il est question. chem Ces chaussĂ©es, dĂ©jĂ  trĂšs coĂ»teuses par leur construction, le deviendraient encore davantage o Ăąmes, sont toutes Ă©galement privĂ©es des avantages du chemin de fer; ces villes auraient, clit-on, des embranchements pour arriver a la grande ligne de Paris Ă  Bordeaux ; mais Blois , Amboise et mĂȘme la ville de Tours seraient Ă©galement obligĂ©es d’avoir recours au systĂšme des embranchements, dont le dĂ©veloppement pont chacune serait d’environ, savoir pour Corbeil, parla vallĂ©e de la Seine, ii,56o m., et par la vallĂ©e de la Juine, pour aller Ă  OrlĂ©ans, i7,a5o m. ; pour Arpajon, 4 , 000 m - 5 P om ' Pithiviers, i 5 , 5 oo m.; pour OrlĂ©ans, en partant du port, 2,000 m.; pour Meung, 9,3oo m.; pour Beau- gency, 7,000 in. ; pour MĂ©nars, 5 ,000 m. ; pour Saint-DiĂ© et SuĂšvre, 6,000 m.; pour Blois, en partant du port, 2,000 m.; pour Amboise, 4,000 m.; et pour Tours, en partant du port, 2,000 m. ce qui donnerait un dĂ©veloppement total pour les embranchements, de 100,610 m. qu’il faudrait ajouter Ă  la ligne de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans, dont le parcours est de 243 , 44 ° ce qui donnerait un dĂ©veloppement total de 34 g,o 5 o m. VoilĂ  ce qu’on peut appeler Ă  juste titre les avantages du systĂšme russe. Il n’est pas inutile de faire remarquer encore que sur ces douze embranchements, il y en aurait au moins six qui auraient des plans inclinĂ©s. Nous devons espĂ©rer que ce simple exposĂ© suffira pour faire comprendre combien le tracĂ© par OrlĂ©ans et le plateau de la Beauce, du cĂŽtĂ© de la Loire , sera toujours un mauvais tracĂ©. VoilĂ  enfin quels sont les avantages du projet que l’on oppose encore en ce moment au projet de Paris Ă  Tours par Chartres, et le tracĂ© de ce projet que nous combattons, ne dessert, directement que trois des villes situĂ©es entre Paris et Tours. Comme les auteurs de ce projet ont cependant reconnu qu’il Ă©tait nĂ©cessaire de rattacher ces villes Ă  leur grande ligne, il faudra pour atteindre ce but exĂ©cuter les divers embranchements dont nous avons parlĂ©, ce qui donnera un dĂ©veloppement de 106,481 mĂštres ou 26 lie ues j/ 2 de chemin de plus a exĂ©cuter que par le tracĂ© de Paris Ă  Tours par Chartres, et sans qu’on puisse en aucune façon dĂ©montrer qu’on satisfera aux besoins du commerce, de l’industrie et de l’agriculture des villes situĂ©es sur la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres, telles que Sceaux, BiĂšvre, Jouy, Versailles, Rambouillet, Epernon, Maintenon, Chartres, Bonneval, ChĂąteaudun, Cloye, MorĂ©e, Freteval, VendĂŽme, ChĂąteau-Regnault, Reugny, Vernou, Vouvray et Tours, comme en ont la prĂ©tention l es personnes qui s’opposent Ă  l’exĂ©cution du tracĂ© par Chartres. CHAPITRE III MOTIFS QUI ONT DÉTERMINÉ l’aĂŒTEUR A PROPOSER UN NOUVEAU TRACÉ ENTRE PARIS ET LE CHATEAU DE LA VERRIÈRE, PRÈS DE TRAPPES, EN REMONTANT LA VALLÉE DE LA BIÈVRE. Nous devons expliquer les motifs qui nous ont dĂ©terminĂ©, et mĂȘme forcĂ©, Ă  prĂ©senter Ă  l’administration de nouvelles Ă©tudes pour la construction d’une nouvelle tĂȘte du chemin de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux. MalgrĂ© les oppositions que nous avons faites en temps utile entre les mains de M. le directeur gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es, de M. le ministre des travaux publics, des conseils municipaux de Versailles et de Paris ; malgrĂ© les pĂ©titions prĂ©sentĂ©es Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s par plus de cinq mille propriĂ©taires du faubourg Saint-Germain et qui toutes avaient pour but de s’opposer Ă  la sĂ©paration de la tĂȘte d’avec le corps de la ligne de Paris Ă  Tours, nos efforts rĂ©itĂ©rĂ©s ainsi que ceux des notables habitants de la ville de Paris ont Ă©chouĂ© devant les manƓuvres de l’intrigue et de l’agiotage. L’astuce et la ruse l’ont emportĂ© sur la raison et sur l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral du pays; enfin la tĂȘte a Ă©tĂ© sĂ©parĂ©e du corps sans qu’on puisse, aujourd’hui surtout, dire dans quel but, et par quels motifs, ni expliquer comment cela s’est fait. Tout le monde prĂ©tend maintenant s’ĂȘtre opposĂ© Ă  cette malencontreuse mesure mais nous qui connaissons aussi bien ceux qui s’y sont opposĂ©s que ceux qui l’ont sollicitĂ©e, nous ne pouvons nous mĂ©prendre sur le rĂŽle que chacun a jouĂ© dans cette affaire ; seulement nous n’avons pas oubliĂ© les avis sages et Ă©clairĂ©s que le conseil et M. le directeur gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es avaient donnĂ©s Ă  ce sujet. Aujourd’hui il faut nĂ©cessairement que le gouvernement admette le principe que nous invoquons, c’est-Ă -dire qu’un chemin de fer, comme tout corps organisĂ©, doit avoir une tĂȘte Ă  lui, sa tĂȘte propre; cela est indispensable pour prĂ©venir les chicanes de toute nature, les inconvĂ©nients les plus graves pour le service, le surcroĂźt de dĂ©pense et la perte de temps et d’argent qu’il en rĂ©sulterait pour le commerce. Il faut enfin se rĂ©soudre Ă  accorder Ă  la compagnie concessionnaire du chemin de Paris Ă  Bordeaux la facultĂ© de partir de Paris, et non la condamner Ă  ne partir que de Versailles ou plutĂŽt de Viroflay; car, comme l’a prĂ©dit le conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es, nulle compagnie ne voudra exĂ©cuter la partie comprise entre Versailles et Tours, si elle n’est en mĂȘme temps concessionnaire de la partie comprise entre Paris et Versailles. Or, aujourd’hui, deux compagnies concessionnaires des deD* chemins de Versailles, peuvent seules avoir la prĂ©tention, comme elles l’ont en effet, d’exĂ©cutr' ET LE VRE. r Ă  l’ad- le Paris ; direc- i m limitĂ©s par but de i efforts les ma- ur l’in- nrd’hui Tout le uicou- louvons ons pas aussĂ©es nette le ganisĂ©, mes de >e et la dre Ă  artir de nme l’a a partie i partie es deu* xĂ©cute 1 ’ TRACÉ ENTRE PARIS ET LE CHATEAU DE LA VERRIÈRE. 5 7 la ligne de Versailles Ă  Tours ; c’est donc entre elles deux seulement que le rabais par suite delĂ  mise en adjudication, peut avoir lieu. Admettons maintenant que ces compagnies, mieux Ă©clairĂ©es, comprennent tout ce qu’il peut v avoir de dangereux pour celle des deux qui n’obtiendrait pas la concession de la ligne de Versailles Ă  Tours, et qu’afin de mettre un terme Ă  ces inquiĂ©tudes comme pour prĂ©venir de plus funestes rĂ©sultats, la compagnie de la rive droite se charge, par une transaction utile Ă  toutes les deux, de rembourser la moitiĂ© du cautionnement de la compagnie de la rive gauche, et qu’enfin celle-ci renonce Ă  l’exĂ©cution de sa concession ; n’est-il pas clair que les vues de l’administration des ponts-et-chaussĂ©es et du gouvernement, que celles des chambres et du conseil municipal de Paris, qui ont voulu assurer Ă  la rive gauche de la Seine la tĂȘte du chemin de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux seraient déçues, puisque la compagnie de la rive droite aurait seule intĂ©rĂȘt Ă  exĂ©cuter la ligne de Versailles Ă  Tours, pour donner la vie et le mouvement nĂ©cessaire Ă  sa tĂȘte de chemin, qui ne saurait exister utilement sans ce puissant auxiliaire ? Dans celte situation qu’indiquent les plus grandes probabilitĂ©s, ne voit-on pas que la loi qui autorise l’exĂ©cution des deux chemins de Versailles, et qui a prĂ©vu la crĂ©ation du chemin de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, serait complĂštement Ă©ludĂ©e et que l’adjudication au rabais, admise par le projet de loi que le gouvernement a prĂ©sentĂ© aux chambres pour autoriser l’exĂ©cution du chemin de fer de Versailles Ă  Tours, serait une mesure tout Ă  fait illusoire, puisque la concession de ce chemin ne pourrait plus convenir qu’à la compagnie du chemin de Versailles par la rive droite, et qu’ainsi cette compagnie se prĂ©senterait seule Ă  1 adjudication, et n’aurait Ă  craindre aucun rabais? Ce serait en vain que les habitants de la rive gauche de la Seine viendraient rĂ©clamer prĂšs de l’autoritĂ© supĂ©rieure la promesse qui leur a Ă©tĂ© faite de leur accorder la tĂȘte du chemin de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, le gouvernement lui-mĂȘme et les chambres seraient impuissants pour faire droit Ă  leurs rĂ©clamations. Admettons en outre pour un instant que les prĂ©visions que nous venons d’exposer ne se rĂ©alisent pas, et que le gouvernement, mettant Ă  exĂ©cution les principes qu’il a proclamĂ©s tant de fois du haut de la tribune, et notamment en 18 3 7, concĂšde directement l’entreprise du chemin de fer de Paris Ă  Tours, et plus tard sa continuation jusqu’à Bordeaux, Ă  ma compagnie, qui a fait toutes les Ă©tudes Ă  ses frais, et qui fournira le cautionnement exigĂ© en justifiant de ses moyens d exĂ©cution. Alors qui empĂȘchera ma compagnie de contracter avec celle du chemin de la rive droite de la Seine l’engagement de faire passer tous les convois sur le chemin de la rive droite? Quels moyens efficaces pourrait employer la compagnie du chemin de la rive gauche pour empĂȘcher cet arrangement? aucuns. Ainsi les habitants des trois faubourgs parisiens de la rive gauche, seraient encore trompĂ©s dans leur attente. A la vĂ©ritĂ©, la commission de la chambre des dĂ©putĂ©s, chargĂ©e de faire le rapport de la loi de concession du chemin de Versailles Ă  Tours, a introduit, dans l’article 2 du cahier des charges annexĂ© Ă  cette loi, une condition qui obligerait le chemin de Versailles Ă  Tours Ă  s’embrancher sur le chemin de la rive gauche ; pense-t-on que ce soit une garantie suffisante? nous ne le croyons pas. D’ailleurs cette condition est tout 'ifait contraire Ă  ce principe de droit commun, qui veut que toute voie de communication, ayant s en ibrancher sur une voie ou sur une autre, puisse librement choisir entre les deux, Ă  moins 8 58 CHAPITRE III. — TRACÉ ENTRE PARIS que de graves inconvĂ©nients ne s’y opposent. On s’étonne qu’une commission, composĂ©e pond d’hommes Ă©clairĂ©s, ait sacrifiĂ© un principe aussi capital. Vers Cela ne peut se comprendre et s’expliquer qu’en supposant que la commission a craint, si porte elle ne prenait point cette mesure, que le chemin de Versailles Ă  Tours ne tombĂąt entre les mains qu’ui de la compagnie concessionnaire du chemin de la rive droite, et que par suite de cette combi- et de naison les habitants de la rive gauche de la Seine ne fussent privĂ©s de la tĂȘte du chemin de que j Paris Ă  Bordeaux mais si la commission avait vu proposer pour ce chemin de Paris Ă  Tours, prem une tĂȘte spĂ©ciale partant de la rive gauche de la Seine et dispensant cette grande ligne de la nĂ©- Verse cessitĂ© d’emprunter l’un ou l’autre des deux chemins de Versailles, nul doute qu’elle n’eĂ»t delĂ  admis avec empressement cette tĂȘte spĂ©ciale, et qu’elle n’eĂ»t tout de suite renoncĂ© Ă  la combi- coup naison qu’elle a prĂ©sentĂ©e; bien que conçue dans des vues d’équitĂ© et de justice distributives, enfin cette combinaison n’en porte pas moins une atteinte grave Ă  la libertĂ© de la circulation. Si cette idĂ©es proposition de loi pouvait ĂȘtre admise, il en rĂ©sulterait que le voyageur, le nĂ©gociant et ses mar- gĂ©nĂ©r chandises, arrivant de Tours Ă  Versailles, et qui voudraient se rendre eux, et leurs marchandises, l’adm dans la ChaussĂ©e-d’Antin , en suivant le chemin de la rive droite, ne pourraient le faire parce min ] que la compagnie de ce chemin, qui n’aurait Ă  exĂ©cuter qu’environ ioo Ă  aoo m de chemin pour Sud, se souder Ă  celui de Versailles Ă  Tours, en aurait Ă©tĂ© empĂȘchĂ©e par la loi, qui dit formel- faute lement que le chemin de Tours Ă  Versailles s’embranchera sur le chemin de la rive gauche. difiĂ©, Si le conseil gĂ©nĂ©ral et M. le directeur gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es faisaient ce qu’aurait sait le fait, sans aucun doute, la commission de la Chambre des dĂ©putĂ©s, l’adoption de ce nouveau soute tracĂ© par la vallĂ©e de la BiĂšvre, en rendant Ă  cette belle et importante ligne de Paris Ă  Bor- tandi deaux son intĂ©gritĂ© primitive, conserverait d’une maniĂšre certaine aux trois faubourgs parisiens de so de la rive gauche les arrivages du sud-ouest, dĂ©livrerait la compagnie concessionnaire du che- chem inin de Versailles Ă  Tours et Ă  Bordeaux des embarras et du tribut d’un intolĂ©rable vasselage, et, Sente servant Ă  la fois l’industrie et le commerce, concilierait tous les intĂ©rĂȘts, moins ceux des compa- qu’il ] gnies des deux chemins spĂ©ciaux de Versailles, qui, aprĂšs tout, n’ont aucun droit lĂ©gitime que sont Ă© ceux attachĂ©s Ă  leur spĂ©cialitĂ©, Ă  laquelle ne touche en rien le tracĂ© par la vallĂ©e de la BiĂšvre, avant puisqu’il s’écarte de Versailles et de toutes les localitĂ©s qu’ils desservent. Alors mes vƓux, con- allant formes Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, seraient rĂ©alisĂ©s, car j’ai toujours voulu crĂ©er une ligne entiĂšre de en ra] Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, c’est ce qu’attestent tous les Ă©crits que j’ai publiĂ©s sur cette ques- pose ; tion. D’ailleurs, sous le rapport commercial et sous le rapport de l’art, cette nouvelle tĂȘte se i,aoo trouve dans de bien meilleures conditions que les deux chemins spĂ©ciaux de Versailles; cela Versa sera dĂ©montrĂ© un peu plus loin. de co Si les deux compagnies de ces chemins spĂ©ciaux prĂ©tendaient s’opposer Ă  ma proposition, il En serait facile de leur fermer la bouche en les renvoyant Ă  leur spĂ©cialitĂ©, et en leur rappelant Par la que le gouvernement s’est formellement rĂ©servĂ© le droit d’accorder Ă  d’autres compagnies la ;t qu’ concession d’autant de voies de communication, qu’il jugerait Ă  propos d’en autoriser Ă  passer r aitrc par les mĂȘmes localitĂ©s, sans que les concessionnaires des premiĂšres entreprises eussent Ă  s’y op- * e dii poser, ni Ă  rĂ©clamer aucune indemnitĂ©. en dĂ© Avant de dĂ©montrer tous les avantages de notre nouvelle tĂȘte de chemin , nous devons rĂ©- laurei tposĂ©e nt, si mains ombi- Ă»n de Tours, la nĂ©- neut ambi- tives, cette mar- idises, parce pour rmel- Ăźe. lurait aveau Bor- isiens i che- ?e, et, tmpa- e que iĂšvre, , con- re de ques- ĂȘte se ; cela on, il >elant ies la >asser ’yop- ns rĂ©- ET LE CHATEAU DE LA VERRIÈRE. 5 q pondre, Ă  l’avance, aux objections qui pourront ĂȘtre faites par les autoritĂ©s et les habitants de Versailles sur les inconvĂ©nients de ce nouveau tracĂ©, relativement au prĂ©judice qu’il pourrait porter Ă  leurs intĂ©rĂȘts. Jusqu’à ce jour, les habitants de la ville de Versailles n’ont voulu voir qu’une seule chose dans la crĂ©ation du chemin de fer la plus facile circulation des voyageurs et des promeneurs entre Paris et Versailles; les intĂ©rĂȘts du commerce et de l’industrie ne les ont fiue peu ou point du tout occupĂ©s. C’est cette indiffĂ©rence qui leur a fait si mal accueillir mon premier projet, lequel proposait la construction d’une vaste halle, qui aurait permis d’attirer Ă  Versailles tout le commerce des cĂ©rĂ©ales de l’ancienne Beauce, et d’établir un entrepĂŽt des vins de la Touraine, de Bordeaux et du sud-ouest; malheureusement Ă  Versailles, comme en beaucoup de petites villes, les hommes de bien se sont divisĂ©s, les intrigants les ont dominĂ©s, et enfin l’esprit de coterie et les efforts de quelques auteurs de chemins de fer, qui soutenaient des idĂ©es vĂ©ritablemeut absurdes, l’emportĂšrent sur les projets conçus dans des vues d’intĂ©rĂȘL gĂ©nĂ©ral, et surtout dans celui de la population de Versailles. A travers ce dĂ©sordre d’idĂ©es, 1 administration des ponts-et-chaussĂ©es a vu que Versailles ne tenait nullement Ă  ce que le chemin passĂąt au cƓur de la ville, et dĂšs lors elle a exigĂ© que le tracĂ© fĂ»t reportĂ© un peu plus au sud, de maniĂšre Ă  Ă©viter la traverse delĂ  ville. Ainsi abandonnĂ© par les autoritĂ©s de Versailles, 1 auteur a dĂ», bien malgrĂ© lui, se rendre aux vƓux de l’administration. Dans son tracĂ© modifiĂ© , Versailles restait sur la droite ; le chemin passait au-dessus de la porte de Bue, et traversait le cap de la porte de Bue par un souterrain de r,aoo m., et le plateau de Satory par un souterrain de 8oo m., ce qui portait le dĂ©veloppement total de ces souterrains Ă  2,000 m. ; tandis que Versailles l’eut rĂ©ellement voulu, il n’y aurait eu dans la mĂȘme distance que 800 m. de souterrain, et alors la ville aurait joui de tous les avantages que pouvait lui procurer un chemin de fer la traversant dans son milieu. Mais soit que le projet s’exĂ©cute tel qu’il a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© aux chambres, ou tel que nous le proposons en ce moment, ou en d’autres termes, soit q u d passe un peu au sud de la porte de Bue, ou sous les aqueducs du village de Bue, qui en sont Ă©loignĂ©s d environ 1,800 m. au sud, il n’y aura ni dans l’un ni dans l’autre cas aucun autre avantage pour la ville de Versailles que le spectacle des cortĂšges de voitures et de wagons allant ou venant de Paris Ă  Bordeaux et de Bordeaux Ă  Paris. Si pourtant elle voulait se mettre en rapport direct avec le chemin de Paris Ă  Bordeaux, aucune difficultĂ© matĂ©rielle ne s’y oppose; on pourrait, comme nous le proposerons plus loin, percer un souterrain de x,ooo Ă  1,200 m > °u ouvrir une profonde tranchĂ©e sous le col qui sĂ©pare Bue de Versailles. DĂšs lors Veisailles n aura plus rien Ă  dĂ©sirer, elle aura ses deux chemins spĂ©ciaux, et de plus la facilitĂ© de communiquer avec Tours et Bordeaux. Par ce moyen tous les intĂ©rĂȘts seront satisfaits. En admettant nĂ©anmoins que la population de Versailles trouvĂąt que notre nouveau tracĂ©, Pai la vallĂ©e de la BiĂšvre, lui fĂ»t moins avantageux que ceux que nous avions d’abord proposĂ©s, et qu en rĂ©alitĂ© il y eĂ»t pour elle, dans son adoption, quelques lĂ©gers inconvĂ©nients, on doit reconnaĂźtre d un autre cotĂ©, que la liste civile serait on ne peut pas plus satisfaite de ce changement et q reCtiCm ’ Car 0X1 Sa '* fi 116 r °i tient beaucoup au palais de Versailles et aux domaines qui ta ependent v * ent de faire pour leur embellissement des sacrifices Ă©normes en faisant res- rer le palais, et en achetant la ferme de la MĂ©nagerie, qui Ă©tait la seule propriĂ©tĂ© comprise 60 CHAPITRE III.—TRACÉ ENTRE PARIS ET LE CHATEAU DE LA VERRIÈRE. dans le petit parc de Versailles qui ne lui appartĂźnt pas ; on sait en outre que, par suite de cette' acquisition, la liste civile vient de demander et d’obtenir le consentement des autoritĂ©s de Versailles et de l’administration des ponts-et-chaussĂ©es, pour la suppression de la route royale comprise entre Versailles et Saint-Cyr, afin que le roi puisse jouir de toute l’étendue du petit parc de Versailles. Nous ne doutons pas que l’administration des ponts-et-chaussĂ©es, qui Ă©videmment proposera la construction d’une nouvelle route en remplacement de celle qu’on doit supprimer, ne la dirige, Ă  partir de Trappes, par la vallĂ©e de la BiĂšvre jusqu’à Bue, et probablement, ce qui serait encore mieux, jusqu’à Antony, pour, sur ce point, l’embrancher sur la route de Paris Ă  Toulouse. Ce serait, Ă  notre avis, le meilleur projet qu’on pĂ»t exĂ©cuter sous le rapport de l’art pour se rendre directement de Trappes Ă  Paris sans passer par Versailles. On comprendra facilement que si l’on nous obligeait Ă  suivre notre premier tracĂ© de Paris Ă  Tours par Versailles , nous serions forcĂ©s de construire deux souterrains de 2,000 m. de dĂ©veloppement, et une profonde tranchĂ©e qui exigerait des murs de soutĂšnement dans toute la traverse du haut de la ville de Versailles, ce qui entraĂźnerait dans des dĂ©penses considĂ©rables , et exigerait la destruction d’une douzaine de maisons ; de plus, le chemin aurait toujours l’inconvĂ©nient de couper le parc du roi par des tranchĂ©es et des remblais considĂ©rables, qui commenceraient Ă  la porte de Satory, et ne se termineraient qu’au fond de la vallĂ©e de Mortemet sur un dĂ©veloppement de 2,400 m. Ainsi sur toute cette longueur les domaines du roi seraient sĂ©parĂ©s entre eux par des tranchĂ©es et des remblais, ce qui prĂ©senterait des difficultĂ©s bien plus grandes que celles que prĂ©sente la route royale de Paris Ă  Bordeaux comprise entre Versailles et Saint-Cyr; et l’Etat., la ville de Versailles et la liste civile, qui font tous de grands sacrifices pour prĂ©venir ces inconvĂ©nients, se retrouveraient, aprĂšs la crĂ©ation du chemin de fer, dans la mĂȘme position qu’avant la suppression de la route royale. Nous pensons que par suite de ces derniĂšres considĂ©rations, l’administration des ponts-et-chaussĂ©es, le gouvernement et la liste civile s’empresseront de donner leur adhĂ©sion Ă  notre tracĂ© par la vallĂ©e de la BiĂšvre; d’autant mieux que ce tracĂ© comporte un embranchement de 2,000 m. de Bue Ă  Versailles; que cet embranchement arrive Ă  Versailles sur un point, la porte de Bue, qui offre aux deux chemins spĂ©ciaux de Paris Ă  Versailles, toute facilitĂ© pour se raccorder avec cet embranchement. Cet embranchement fera l’objet d’un chapitre spĂ©cial. cossu LE ClIE Noi entre du go chauss ayant sensib’ douce! du tou n ous r vallĂ©e 1 plus llĂź qui doi le but 1 tinĂ©es lien le grande joindre la Loir Le ti h’epĂŽt 1 a Ange avoir h ]>a ris, Ă  ces vil] t qui est ment e de cette- de Ver- ; royale du petit CHAPITRE IV. aposera r, ne la ii serait Ă  Tou- rt pour facile- sailles, et une jt de la estruc- uper le orte de ent de aar des les que l’Etat, incon- favant ations, ont de Ă© com- rrive Ă  Ă  Ver- l’objet CONSIDÉRATIONS COMMERCIALES ET d’aRT, QUI VIENNENT A l’aPPUI DES MOTIFS CONTENUS DANS LE CHAPITRE III, ET QUI ONT DÉTERMINÉ l’aĂŒTEUR A PROPOSER UNE NOUVELLE TETE DE CHEMIN REMONTANT LA VALLÉE DE LA BIÈVRE. Nous n’entreprendrons pas ici de retracer l’historique des divers projets de chemins de fer entre Paris et Trappes, et passant par Versailles, que nous avons prĂ©sentĂ©s Ă  l’approbation du gouvernement ; nous rappellerons seulement que l’administration gĂ©nĂ©rale des ponts-et- chaussĂ©es a constamment, et avec juste raison, donnĂ© la prĂ©fĂ©rence Ă  un projet sur un autre ayant pour but de desservir les mĂȘmes localitĂ©s, toutes les fois que, sans une augmentation sensible de dĂ©veloppement, le premier avait sur le second, l’avantage d’offrir des pentes plus douces, des courbes moins nombreuses et tracĂ©es sur de plus longs rayons, et moins ou pas du tout de souterrain. En ne tenant compte que des considĂ©rations dĂ©cisives, ci-dessus Ă©noncĂ©es, nous n’aurions point hĂ©sitĂ© un seul instant Ă  prĂ©senter le projet de cette nouvelle tĂȘte par la vallĂ©e de la BiĂšvre; mais indĂ©pendamment de ces avantages que notre nouveau tracĂ© rĂ©unit au plus haut degrĂ©, il en est d’autres qui ont une importance commerciale, de spĂ©cialitĂ©, et de localitĂ© pu donnent Ă  ce projet un caractĂšre tout particulier, et qui permettent d’atteindre pleinement le. but qu’on doit toujours se proposer lorsqu’on crĂ©e de nouvelles voies de communication destinĂ©es plus spĂ©cialement au commerce et Ă  l’industrie , savoir de faire partir ce chemin du lieu le plus commerçant et de le faire arriver sur le point qui est destinĂ© Ă  recevoir la plus grande partie des marchandises provenant du lieu de dĂ©part, et vice versa. Ici il s’agit de joindre Paris, Tours, AngoulĂšme et Bordeaux, et de mettre en communication directe la Seine, la Loire, la Charente et la Gironde. Le tiacĂ© que nous proposons, partirait de la Seine ou au moins tout prĂšs de la Seine l’en- tiepĂŽt des vins; il toucherait, Ă  Tours, dans le bassin de la Loire , au port mĂȘme de Tours; a AngoulĂšme, au port de cette ville, et arriverait Ă  Bordeaux sur la culĂ©e droite du pont, aprĂšs '°ir longĂ© la Garonne et le port sur une longueur de prĂšs de deux lieues. Ainsi ce tracĂ© Ă  ns ’ a Tours, Ă  AngoulĂšme, comme Ă  Bordeaux, prendrait les marchandises dans les portsde e s x illes pour les transporter de l’une Ă  l’autre, et, sans qu’on fĂ»t obligĂ© de les transborder, ce l Ul est toujours coĂ»teux Ă  cause de la manipulation et des avaries inĂ©vitables dans le chargement et le dĂ©chargement de ces marchandises. Pour avoir une juste idĂ©e de toute l’importance ,6a CHAPITRE IV. de notre nouvelle tĂȘte de chemin, il faut se rappeler que le chemin de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, passant par Chartres, est plus spĂ©cialement destinĂ© d’aborcl Ă  transporter i° Les pavĂ©s de premiĂšre qualitĂ© que fournissent les carriĂšres d’Épernon, de Saint-Hylarion, de Rambouillet, des Essarts, de Montigny ; 2 0 La pierre meuliĂšre, de premiĂšre qualitĂ©, dite flamblante , de Montigny, des Bretonneau , des Trous, de Bue, de Jouy, d’Ivry, etc.—‱ L’immense quantitĂ© de ces pierres et de ces pavĂ©s, qu’on tire de ces abondantes carriĂšres, ne suffit pas encore Ă  la consommation, toujours croissante, qui s’en fait Ă  Paris et qu’exige l’entretien des routes royales. Ceux de ces pavĂ©s qui sont destinĂ©s Ă  l’entretien des routes royales, sont embarquĂ©s sur la Seine et la descendent jusqu’au Havre. 3 ° Les farines et les avoines de l’ancienne Beauce. — Tout le monde sait que Paris tire du dĂ©partement d’Eure-et-Loir et des environs, le tiers de ses approvisionnements en farine, 45 ,ooo tonnes, et plus 1 5 ,000 tonnes en avoine. Il y aurait un trĂšs grand avantage Ă  faire arriver tout droit ces farines Ă  l’entrepĂŽt des vins qui n’est qu’à 44° mĂštres du grenier d’abondance, oĂč elles pourraient ĂȘtre transportĂ©es Ă  peu de frais. 4 ° Les vins, les eaux-de-vie et les esprits du sud-ouest oĂč abondent ces prĂ©cieux produits.—Ces divers liquides partiront cle Bordeaux, Libourne, Coutras, AngoulĂšme, Poitiers, Chinon, Bour- geuil, Tours, Vouvray, Vernou, ChĂąteau-Regnault, VendĂŽme, et de Blois par un embranchement qui sera créé plus tard. Ces diffĂ©rentes localitĂ©s produisent tant de ces liquides, et de qualitĂ©s si variĂ©es et si supĂ©rieures, qu’il serait difficile de dĂ©terminer, d’une maniĂšre prĂ©cise, la valeur et la quantitĂ© de ce qu’on en expĂ©diera Ă  Paris; mais, Ă  coup sĂ»r, ces denrĂ©es ne sauraient arriver sur un point mieux choisi que l’entrepĂŽt des vins. 5 ° Les fruits secs rĂ©coltĂ©s et prĂ©parĂ©s dans les dĂ©partements du sud-ouest, et les denrĂ©es coloniales qui traversent ces mĂȘmes dĂ©partements.—Ces fruits secs de toute espĂšce et ceS denrĂ©es coloniales sont, en immense quantitĂ©, expĂ©diĂ©s Ă  Paris, d’oĂč une partie s’écoule vers le nord de la France. Ils ne peuvent arriver mieux qu’à l’entrepĂŽt des vins attenant au marchĂ© aux fruits, et dont les abords sont trĂšs larges et trĂšs faciles; et qui d’ailleurs n’est qu’à environ j,000 mĂštres du quartier du gr commerce la rue des Lombards et le Marais . Celles des denrĂ©es coloniales, qui seront destinĂ©es pour l’entrepĂŽt des douanes, pourront facilement ĂȘtre embarquĂ©es sur des bateaux, qui les transporteront Ă  bon marchĂ©, de l’entrepĂŽt des vins Ă  celui des douanes situĂ© Ă  3 ,000 mĂštres sur le canal Saint-Martin ; 6° Les quantitĂ©s considĂ©rables de bestiaux, tels que bƓufs, vaches, veaux, porcs , moutons, chevaux, etc., venant des dĂ©partements du sud et de l’ouest, trouveront Ă©galement de grandes facilitĂ©s, les uns pour arriver au marchĂ© de Sceaux et les autres pour se rendre aux abattoirs et au marchĂ© aux chevaux. Sous ces divers rapports, le point d’arrivĂ©e est encore on ne peu 1 plus convenable. Passons maintenant aux produits de la capitale qui seront expĂ©diĂ©s sur Tours, Bordeaux et tout le sud-ouest. Nous trouverons que le chemin de fer est destinĂ© Ă  transporter dans cett direction inverse 7 0 Les plĂątres que Paris fournit Ă  toute la contrĂ©e qui s’étend jusqu’à 1 5 lieues au-delĂ  Ă  e Poitiers r Ă©pandi soit qu’i soit qu’ butte S; Heine, pays. 1 Hait une c onsomi aura dii que le d qu Ă  Poi dement 8° Le blement °uest et 9° r> € °u presc dĂ©barqu io° i les plus la houil] c °uvainnneau, s pavĂ©s, oujours avĂ©s qui cendent tire du farine, Ă  faire d’abon- ts.—Ces 1, Bour- unbran- s, et de Ă©cise, la irĂ©es ne denrĂ©es 3 et ces 3 vers le marchĂ© environ lies des ent ĂȘtre s vins Ă  outons , grandes battoirs ne peu 1 leaux et ns cett g -delĂ  de CONSIDÉRATIONS COMMERCIALES. 63 Poitiers, tant pour les constructions que pour l’amendement des terres, dont l’usage s’est bien rĂ©pandu dans toutes ces localitĂ©s. Ces produits arrivent trĂšs-facilement Ă  l’entrepĂŽt des vins, soit qu’ils remontent la Seine ceux d’Argenteuil, le canal Saint-Denis et le canal Saint-Martin ; soit qu’ils descendent la Seine ceux de Montereaux, Meaux, Clay, LafertĂ©-sous-Jouarre, la hutte Saint-Chaumont, etc., etc; soit enfin qu’on les prenne Ă  Bagneux, ChĂ tillon, Bourg-lapine , Sceaux et Antony le chemin de fer passe au milieu des carriĂšres de ces derniers pays. Ils formeront des masses dont il serait difficile de dĂ©terminer le poids parce qu’il s’en fait une consommation toujours croissante dans les dĂ©partements du sud-ouest, et que cette consommation augmentera plus rapidement encore aussitĂŽt que l’emploi du chemin de fer aura diminuĂ© les frais de transport. Mais nous savons d’une maniĂšre aussi exacte que possible 9 u e le dĂ©partement d’Eure-et-Loir, Ă  lui seul, en consomme dĂ©jĂ  plus de 60,000 tonnes, et c i u a Poitiers et dans les environs on en consomme une quantitĂ© trĂšs-considĂ©rable pour l’amen- ĂŽeinent des terres. 8° Les produits manufacturĂ©s consistant principalement en Ă©bĂ©nisterie, en objets d’ameu- hlement de tous genres, en quincaillerie, que Paris expĂ©die dans les dĂ©partements du sud- °uest et surtout Ă  Bordeaux. 9° Des quantitĂ©s considĂ©rables d’huiles Ă©purĂ©es, provenant du nord de la France, qui toutes ° u presque toutes arrivent Ă  Paris par voies navigables, et par consĂ©quent peuvent venir dĂ©barquer Ă  l’entrepĂŽt des vins. io Ajoutons Ă  ces diverses espĂšces de marchandises l’un des produits les plus pesants et ks plus nĂ©cessaires Ă  la prospĂ©ritĂ© industrielle des dĂ©partements du sud-ouest de la France, ta houille, qui arrive Ă  Paris par la Haute-Seine et par le canal Saint-Martin, et on demeurera convaincu que l’entrepĂŽt des vins de Paris est le point le plus avantageux qu’il soit possible de choisir, dans toute la capitale, pour satisfaire aux besoins du gros commerce et de l’industrie. S il fallait justifier le choix de ce point de dĂ©part sous le rapport de la proximitĂ© du centre gĂ©omĂ©trique et commercial, cela ne serait pas difficile. En effet, on peut admettre pour ex act le centre gĂ©omĂ©trique et commercial qui a Ă©tĂ© dĂ©termin/ĂŒpar le conseil municipal de la 'die de Paris, par plusieurs membres de la Chambre des dĂ©putĂ©s et notamment par M. Arago, *nembre de l’AcadĂ©mie des Sciences; or, ce centre est situĂ© Ă  l’angle formĂ© par la rue des Bour- onnais et la rue Saint-HonorĂ©, et. l’entrepĂŽt des vins n’en est Ă©loignĂ© que de i, 4 oo m., tandis que le point de dĂ©part du chemin de Saint-Germain, qui est Ă©galement le point de dĂ©part du ^ emin de Versailles rive droite en est Ă©loignĂ© de 2,120 m.; que le point de dĂ©part du chemin de er de Paris Ă  Versailles, par la rive gauche, en est Ă©loignĂ© de 1,800 m. ; et que le point de dĂ©- Pat t du chemin de Paris Ă  la Belgique, situĂ© sur le boulevart extĂ©rieur, prĂšs du bassin de la Vil- e ; en est Ă©loignĂ© de 3 ,ooo. II rĂ©sulte de ce parallĂšle que le point de dĂ©part de l’entrepĂŽt des ns est mieux situĂ© que celui de tous les chemins qui viendront aboutir Ă  Paris, et le plus rap- P °chĂ© du centre commercial et industriel. Par ce motif seul, il devrait obtenir la prĂ©fĂ©rence 1 1 les points d’arrivĂ©e situĂ©s rue d’Àssas et rue de Stockohlm, que ne manqueront pas de lu 1 opposer les compagnies concessionnaires des chemins spĂ©ciaux de Paris Ă  Versailles. fail ga CHAPITRE V. “ qu les EJXATION DC POINT DE DEPART DANS LA VJLLE DE PARIS. f re rai tic -imrp^ao** -' Avant de fixer le point de dĂ©part, il est nĂ©cessaire de faire connaĂźtre les causes qui ont dĂ©terminĂ© l’auteur Ă  le choisir, et pour cela il est indispensable de prĂ©ciser la hauteur du faĂźte qui sĂ©pare le bassin de la Seine, du bassin secondaire de l’Eure, ce qui fera comprendre suffisamment quels ont Ă©tĂ© les motifs qui ont amenĂ© l’auteur Ă  remonter la vallĂ©e de la lĂźiĂšvre, pour arriver par une pente naturelle au chĂąteau de la YerriĂšre, qui est l’un des points les plus Ă©levĂ©s au-dessus du niveau de la mer, depuis Paris jusqu’à Bordeaux, comme on le verra dans la description qui va suivre. Le chĂąteau de la YerriĂšre est situĂ© Ă  i65 m. 66 c. au-dessus du niveau de la mer; le sol de la ville de Paris, pris au point culminant de la rue Saint-Victor, situĂ© derriĂšre l’entrepĂŽt des vins, est Ă  4 3 m. au-dessus du niveau delĂ  mer, ce qui donne une diffĂ©rence de niveau entre ces deux points de 122 m. 66c. La distance horizontale entre ces deux points est de 38,220 m., mesurĂ©e entre le mur d’enceinte de l’entrepĂŽt des vins et le point qui sĂ©pare la pente gĂ©nĂ©rale de Paris au chĂąteau de la VerriĂšre, de la contre-pente allant du chĂąteau de la VerriĂšre Ă  CoigniĂšres. La pente que nous avons arrĂȘtĂ©e entre Paris et le chĂąteau de la VerriĂšre Ă©tant de 3 mil. par mĂštre, qui est la pente maxinnin de la ligne de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, il su en rĂ©sulte qu’en partant de la VerriĂšre et suivant cette pente de 3 mil. par mĂštre on arrivera le Ă  la rue Saint-Victor sur un point qui sera Ă©levĂ© de 5i m. au-dessus du niveau de la mer, ce j u , qui obligera Ă  construire, depuis le mur d’enceinte de l’entrepĂŽt jusqu’à 3o m. au-delĂ  de la se; rue Saint-Victor, une sĂ©rie d’arcades de i4o m. de dĂ©veloppement, sur une hauteur moyenne 6ℱ de 8 mĂštres. pr Entre le mur d’enceinte de l’entrepĂŽt des vins, situĂ© au sud, la rue Saint-Victor et la rue de et Seine, se trouve un terrain nu, de forme triangulaire, dont la surface est de 2 h. r/ 2 , qui, tout rĂ©cemment, appartenait Ă  la ville de Paris, et sur lequel l’autoritĂ© municipale avait conçt 1 Ét d’abord le projet de faire construire un entrepĂŽt pour les huiles; mais il paraĂźt qu’on y > laissant Ă  droite les bois droite du DĂ©sert et, Ă  gauche, le coteau et le bois de la Geneste qui le couvre. De l’extrĂ©mitĂ© de cette piĂ©toni courbe, le chemin suit une droite de 1,279 m, > Ă  travers le bois de la Geneste et le bois de la l a c } 1ÂŁll MiniĂšre, il laisse Ă  droite le moulin Ă  papier, la porte de la MiniĂšre, les bĂątiments et les bois du Se c q r ^ DĂ©sert, et Ă  gauche le hameau de la MiniĂšre. oĂč cet{ A partir de l’extrĂ©mitĂ© du bois delĂ  MiniĂšre, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche de 1,012 m., gauche coupe en tranchĂ©e le cap avancĂ© que forme en cet endroit le coteau qui borde la rive droite devons de la BiĂšvre, traverse, en remblai, cette vallĂ©e et vient s’établir sur le cĂŽtĂ© droit de cette mĂȘme tlirigen vallĂ©e, laissant Ă  droite la vallĂ©e et le ruisseau de Bois-Robert, et, Ă  gauche, la plaine de Guyan- Vernau court. De l’extrĂ©mitĂ© de cette derniĂšre courbe le chemin suit une droite de 821 m. Ă  travers la 4e Pari prairie et le coteau du bas du village de Bouvier, et passe sur la source de la fontaine des Gobe- jusqu’à lins, laissant Ă  droite Bouvier, et, Ă  gauche, sur la hauteur, le village de Guyancourt ; puis le et que chemin dĂ©crit une petite courbe, Ă  droite, de 223 m., Ă  travers le fond de la vallĂ©e delĂ  BiĂšvre et ^ p e vient gagner la rive droite de cette vallĂ©e, pour, de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, se porter par un se rang seul alignement de 6,184 m- sur le coude, que forme la route royale de Paris Ă  Bordeaux, vis- linet ‱ c Ă -vis l’angle saillant dubois de Villedieu, laissant Ă  droite la ferme et le hameau des Troux, les l e c ben Quatre-PavĂ©s, une partie du village de Montigny, le village de Trappes et la grande route royale la rout12 m., droite mĂȘme jiiyan- ivers la , Gobe- puis le Ăšvre et par un x, vis- lix, les royale e Mon- hemin .m seul tit-Vil- i, et, Ă  de ce se pro- ;ĂŽt une s loin, l Pont- Saint- ait pa- uyĂšre, ord de ’it une >rĂšs de ale de Ăźt Ă  sa trouve te une Ă©e des sur la DEUXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-OISE. 71 droite, c’est-Ă -dire entre le chemin de fer et l’étang, un espace suffisant pour le passages des piĂ©tons et des voitures ordinaires, et, Ă  gauche, la profonde vallĂ©e d’Auffargis. A l’extrĂ©mitĂ© de la chaussĂ©e, le chemin dĂ©crit Ă  gauche une nouvelle courbe d’un petit dĂ©veloppement, puis il se dirige en droite ligne sur la forĂȘt de Rambouillet, Ă  environ 200 m. Ă  droite du point mĂȘme ou cette forĂȘt commence Ă  ĂȘtre traversĂ©e par la route royale de Paris Ă  Tours, en laissant Ă  gauche la route royale, l’étang et le bourg du Perray, et, Ă  droite, les bois de Pourras. Nous devons faire remarquer que le sol situĂ© prĂšs du Perray est un point de partage dont les eaux se dirigent en partie sur la Seine, et en partie sur la riviĂšre d’Eure ce point est, aprĂšs celui de Li- v ernau, est le plus Ă©levĂ©, au-dessus du niveau delĂ  mer, de tous ceux qui se trouvent sur la ligne de Paris Ă  Bordeaux. Nous devons encore faire remarquer que depuis le chĂąteau de la YerriĂšre, Jusqu’à la rigole de l’étang du Perray, les travaux de terrassement seront d’une faible importance, et que les plus fortes pentes ne s’élĂšveront pas Ă  2 mill. par mĂštre. A l’entrĂ©e de la forĂȘt de Rambouillet, le chemin de fer entre dans une petite vallĂ©e, et vient s e ranger presque parallĂšlement Ă  la route royale; il la suit jusqu’auprĂšs de l’étang du Moulinet dans toute cette partie le chemin sera constamment en tranchĂ©e. A l’étang du Moulinet le chemin change de nouveau de direction, et dĂ©crit une courbe Ă  droite, suit parallĂšlement la route royale jusqu’à la grille d’entrĂ©e du parc de Rambouillet, dite de Versailles; de ce point, le chemin dĂ©crit Ă  gauche une courbe d’un court dĂ©veloppement, puis le tracĂ© se dirige Ă  travers le parc, en droite ligne, sur le village de GuĂ©ville, laissant, Ă  gauche, le faubourg de Gronsay et Rambouillet, le chateau et toute la partie du parc rĂ©servĂ©e y compris le Fer-Ă -Cheval, les canaux, le jardin anglais et l’Ermitage laissant Ă  droite le rond de la Chasseuse, l’étang du Brochet, la ferme Royale, la ferme de Mocsouris et la maison du garde de la grille de GuĂ©rie ; puis il coupe en tranchĂ©e la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et s’arrĂȘte au hameau de GuĂ©ville; de ce point, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  droite, qui se dĂ©veloppe dans la vallĂ©e de la GuĂ©ville jusqu’au village de Gazeran, laissant Ă  droite la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et a gauche le hameau de GuĂ©ville et le moulin de l’Étang. On observera qu’à partir du village de GuĂ©ville, le tracĂ© suit la vallĂ©e de ce nom jusqu’à son embouchure dans la vallĂ©e de l’Eure, et c l u ’à partir de GuĂ©ville la vallĂ©e commence Ă  devenir profonde, la colline qui la horde Ă  gauche a une hauteur d’environ 20 Ă  25 m.; celle de droite est moins abrupte, mais elle est encore a ssez Ă©levĂ©e pour ne pas permettre, sans occasionner des frais extraordinaires, le moindre chan- fuient dans le tracĂ© des courbes. , ^ Partir de la prĂ©cĂ©dente courbe, le chemin en dĂ©crit une nouvelle, qui prend une direction gauche, et se dĂ©veloppe jusqu’à la grille d’entrĂ©e du parc du chĂąteau de Voisin ; elle entoure eri partie le village de Gazeran en le laissant Ă  gauche, traverse sa prairie, ayant Ă  sa droite le ^°ulin du RelancĂ©, la route royale et le plateau trĂšs Ă©levĂ©, sur lequel cette route est construite. e porte du parc de Voisin, le tracĂ© suit une droite qui s’arrĂȘte prĂšs de la Remise-au-Chat, ^ asse derriĂšre le bĂątiment de l’orangerie du plateau de Voisin, laisse Ă  gauche le chĂąteau, ses e pencl ai ce s , la ferme et les grandes piĂšces d’eau, ainsique le coteau trĂšs Ă©levĂ©, formĂ© d’é- °nnes rochers de grĂšs, sur lesquels s’appuie la grille d’entrĂ©e de ce parc. Ces Ă©normes bancs de § res se montrent presque constamment depuis Voisin jusqu’à Épernon, et ont une hauteur au- 7 2 CHAPITRE VIII. dessus de la vallĂ©e, de 3o, 35 et 4° m. C’est aussi Ă  l’entrĂ©e du parc de Voisin que la vallĂ©e se resserre tellement, qu’il serait difficile de franchir ce dĂ©troit autrement que par la courbe que l’auteur du projet a adoptĂ©e. De la Remise-au-Chat, le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche, puis il se dirige en droite ligne sur le bois de Rossay, laissant Ă  droite la Remise-au-Chat, le moulin et le hameau de Rossay, et Ă  gauche le bois de Rossay et les blocs de grĂšs qui le garnissent ; de l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crit sur le flanc du bois de Rossay une courbe en S, qui ne s’arrĂȘte qu’à la limite des bois des Ruttes-Noires, laissant Ă  droite le gros du bois de Rossay, le hameau le FlĂ©au, et Ă  droite, la prairie et le village de Saint-Hylarion et le hameau de la Eellanderie. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le chemin se porte en droite ligne sur la limite du dĂ©partement d’Eure-et-Loir prĂšs du Moulin-Neuf, laissant Ă  droite la riviĂšre de GuĂ©ville,le hameau du Petit- Goulet, le Grand-Goulet et le Moulin-Neuf, et Ă  gauche, les bois de la TĂȘte-Noire. On doit faire remarquer que, depuis le Perray, le chemin ne se composera que d’une pente uniforme de 3 mill. par mĂštre, et que, d’un autre cĂŽtĂ©, bien que le tracĂ© coupe sur plusieurs points la riviĂšre de GuĂ©ville, le rĂ©gime de cette riviĂšre ne sera en rien changĂ© , et que par consĂ©quent tous les moulins continueront Ă  fonctionner comme par le passĂ©. CHAPITRE VIII. TROISIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’EERE-ET-EOIR. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER DEPUIS LA LIMITE DU DÉPART*' MENT DE SEINE-ET-OISE JUSQĂŒâ€™.4. LA LIMITE DU DÉPARTEMENT DE LOIR-ET-CHER. — . gi n o n an Le tracĂ© du chemin de fer qui se termine sur le dĂ©partement de Seine-et-Oise par une droite se continue sur celui d’Eure-et-Loir en dĂ©crivant une trĂšs petite courbe Ă  droite. A cette courh* succĂšde une droite, qui s’arrĂȘte prĂšs du hameau de Louveau, laissant a droite la route royal* 1 de Paris Ă  bordeaux, le moulin d’Hameil et, Ă  gauche, le hameau appelĂ© Hameau , et le hamea' 1 d’Hameil. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche, qui se terni in 1 prĂšs du moulin du Crochet, laissant Ă  droite le hameau de Louveau, la riviĂšre de GuĂ©ville e 1 le moulin du Crochet, et Ă  gauche la carriĂšre de grĂšs dite d’Epernon, qui a fourni la piei' 1 ' 1 nĂ©cessaire aux constructions de l’acqueduc de Maintenon. A partir du moulin du Crochet' le tracĂ© se porte en droite ligne sur la Garenne de la ferme duLoreau, laissant Ă  droite l' 1 ville et les faubourgs d’Épernon, en touchant la derniĂšre maison du faubourg, le grand poi' 1 ' et laissailĂ©galement Ă  droite le hameau de la SavonniĂšre, et, Ă  gauche, la vallĂ©e et la riviĂšre vallĂ©e nbe que Ăźn droite oieau de Ă©mitĂ© de Ă©tĂ© qu’à meau le lerie. De irtemen 1 du Petit- ne pente dusieui'S par cou- lÉPARTJÎ' 3 droite courir e royal f hameai' termin 1 ’ Ă©ville e 1 a piei'i' 1 ’ irochet' Iroite l' 1 id pou 1 ' viĂšre ^ TROISIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’EURE-ET-LOIR. 73 Droue. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit une grande courbe Ă  droite qui s’arrĂȘte Ă  la hauteur de l’église du village de Hanches, et qui enveloppe le village duPaty, laissant, Ă  droite la riviĂšre de la GuĂ©ville, le canal que le cĂ©lĂšbre Vauban fit construire pour transporter les pierres de grĂšs des carriĂšres d’Épernon Ă  Maintenon , et les canaux , les piĂšces d’eaux, le chateau et le parc de Morville. On voit encore prĂšs de la SavonniĂšre les ruines d’une Ă©cluse; depuis cet endroit jusqu’à la rencontre de l’Eure, la GuĂ©ville suit gĂ©nĂ©ralement les biefs du canal de ce cĂ©lĂšbre ingĂ©nieur. Cette courbe laisse Ă  gauche la ferme du Loreau. De l’église de Hanches le tracĂ© se porte par un seul alignement sur la maison de Poutheran, situĂ©e au bas du coteau du village de Saint-Martin, et se prolonge Ă  5oo m. plus loin que cette maison ; il coupe la route royale Ă  6 m. en contre-bas sur ce point de passage, le sol est Ă©levĂ© Ă  118 m. au-dessus du niveau de la mer, et le couronnement du chemin Ă©tant Ă  112 m. l\o c., le passage ne souffrira aucune difficultĂ© , laissant Ă  droite l’église et le village de Hanches, la ferme des Granges, le moulin de Ponceaux, le hameau du Puits-Mignon, le canal de Vauban, et, Ă  gauche, le coteau qui borde la vallĂ©e de la GuĂ©ville et le village Saint-Martin situĂ© sur le plateau qui la domine. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche, qui s’arrĂȘte tout prĂšs du hameau de Nigelle, laisse Ă  droite le canal de Vauban, le hameau du Paradis; Ă  gauche, une vallĂ©e sĂšche qui remonte vers le plateau de Saint-Martin. Du hameau de Nigelle le tracĂ© se porte en droite ligne, en laissant Ă  sa droite le bois de Nigelle et Ă  gauche le plateau de Nigelle. De 1 extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche, qui vient passer entre le hameau de Rocfoin, situĂ© Ă  sa droite, et le hameau de Sauny, situĂ© Ă  sa gauche; cette courbe vient s’arrĂȘter prĂšs du hameau de la Guaise-aux-Serpes dĂ©pendant de la commune de Maintenon, et sur le bord du canal de Vauban. Ce tracĂ© laisse sur sa droite le village de Villiers, situĂ© au bas du coteau et presque au confluent de la GuĂ©ville et de l’Eure. Il faut remarquer que de l’extrĂ©- l >utĂ© de cette courbe jusqu’au village du Perray, le tracĂ©, dont le dĂ©veloppement est de a5,/p2 m., ne se composera que d’une seule pente de 3 mill. par mĂštre Ă  cet effet on sera obligĂ© d’ouvrir, depuis le hameau de Nigelles jusqu’au hameau de Sauny, une profonde tranchĂ©e, car dans cet endroit le plateau est Ă©levĂ© de ia5 m. environ au-dessus du niveau de la mer, tandis que le couronnement du chemin ne sera situĂ© qu’à ioo m. environ au-dessus de ce niveau. Nous * e vous Ă©galement faire remarquer que c’est du hameau delĂ  Guaise-aux-Serpes que partira l’embranchement dont il sera parlĂ© plus loin, ayant pour objet de mettre en communication Évreux, Di eux et Maintenon, ou bien Bordeaux et Rouen par Chartres, Maintenon et Évreux ; ou bien encore Rouen, Évreux, Dreux, Maintenon et Paris. Du hameau de la Guaise-aux-Serpes, le tracĂ© se porte, par un seul a p gnement, sur l’axe de la huitiĂšme arcade Ă  partir de la culĂ©e droite de l’aqueduc de Maintenon, coupe en tranchĂ©es, de G m. de profondeur, la grande rue du faubourg de Paris de la ville de Maintenon, laisse Ă  droite cette ville et le magnifique parc de ‱ le duc de Noailles et le hameau de Guignonville ; Ă  gauche le hameau de la Guaise-aux- Seipes et le gros du faubourg de Paris. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit une courbe j^dioite, qui vient passer sous la huitiĂšme arcade de l’aqueduc de Maintenon et s’arrĂȘter Ă  xt rĂ©mi tĂ© du hameau de Maingournois, laissant Ă  droite le Moulin-Neuf situĂ© sur le canal de io 7 4 CHAPITRE VIII. Maintenon Ă  Gallardon, que Vauban fit construire pour transporter les chaux de cette ville Ă  pied-d’Ɠuvre du grand aqueduc. Ce monument se compose de 47 arcades d’une Ă©lĂ©vation de 27 mĂštres au-dessus du point le plus bas de la vallĂ©e de l’Eure, et cette hauteur n’est cependant pas moitiĂ© de celle qu’il devait avoir; une deuxiĂšme sĂ©rie d’arcades devait ĂȘtre construite en retraite du couronnement de la premiĂšre, avec des ouvertures moins grandes cette deuxiĂšme sĂ©rie, qui aurait eu une longueur de plus du double de la premiĂšre, devait Ă  son tour en recevoir une troisiĂšme, sur laquelle on devait construire une cuvette pour le passage des eaux de l’Eure. On ne donne ici ces renseignements que pour faire comprendre combien les coteaux de l’Eure sont Ă©levĂ©s, et pour faire apprĂ©cier les difficultĂ©s que l’auteur de ce projet aurait Ă©prouvĂ©es, s’il eĂ»t voulu franchir la vallĂ©e de l’Eure pour s’établir sur les plateaux qui la dominent, au lieu de la remonter, comme il le fait, jusqu’à Thivars. Le chemin, aprĂšs avoir parcouru la courbe qui prĂ©cĂšde et avoir traversĂ© la culĂ©e de l’aque- cluc, prend une direction droite qui se prolonge jusqu’auprĂšs de la ferme du Marais, laissant Ă  droite le Moulin-Neuf, le hameau de Maingournois, la ferme de la Folie, les hameaux de ChangĂ©, de Grogneul et de Chimay, le moulin de l’Ormalay et le grand village de Saint-Piat, ainsi que toute la prairie et la riviĂšre d’Eure, et, Ă  gauche, les hameaux du Parc, de Saint-Ma- mert et de la Villeneuve et le village de MĂ©voisin. A droite et Ă  gauche la vallĂ©e se trouve, depuis Maintenon jusqu’à une lieue au delĂ  de Chartres, constamment limitĂ©e par des collines, dont l’élĂ©vation au-dessus de la prairie ne varie guĂšre entre 3o et 36 m. De la ferme du Marais le chemin dĂ©crit une courbe, Ă  droite, qui se dĂ©veloppe jusqu’au hameau de Dionval ce hameau , la prairie et la riviĂšre, restent Ă  la droite du chemin de fer ; la ferme du Marais reste sur sa gauche. De Dionval le chemin prend une direction droite jusqu’au moulin de Chartainvilliers, ayant Ă  sa droite la prairie, la riviĂšre d’Eure et le moulin du Breuil, et, Ă  gauche, le grand plateau de Soulaires et les ruines de l’ancien canal construit par Vauban pour conduire les eaux de l’Eure depuis Saint-Prest jusqu’à Gallardon, afin d’alimenter le canal de Gallardon Ă  Maintenon destinĂ© simplement au transport des chaux nĂ©cessaires Ă  la construction de l’aqueduc de Maintenon. Du moulin de Chartainvilliers et aprĂšs en avoir traversĂ© la cour, le chemin dĂ©crit Ă  droite une ligne courbe qui se prolonge jusqu’à la limite des communes de Soulaires et de Jouy, laissant Ă  droit e la prairie, l’Eure et le moulin de Soulaires et, Ă  gauche, le coteau de Soulaires et les ruines du canal de Saint-Prest Ă  Gallardon.^De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin reprend une direction droite, qui se prolonge jusqu’aux derniĂšres maisons du village de Jouy, aprĂšs avoir laissĂ© Ă  droite, le gros de ce village, l’Eure et la belle prairie de Jouy et, Ă  gauche, le coteau de Soulaires, le chemin de Maintenon Ă  Chartres et une petite partie de la prairie ainsi qu’une partie du village de Jouy. A l’extrĂ©mitĂ© du village de Jouy le chemin dĂ©crit, Ă  gauche, une courbe qui se prolonge tout prĂšs du de la Roche, laissant toujours Ă  droite l’Eure, la prairie et plusieurs petites maisons bourgeoises, et, Ă  gauche, le coteau de Coltainville. A partir du moulin de la Roche, le chemin reprend une direction droite jusqu’à Saint-Prest, traverse la prairie, coupe la petite riviĂšre de GĂąville qui vient se jeter dans l’Eure au-dessous de Saint-Prest, puis dĂ©cri de Vi deux client situĂ© ensui situĂ© desso des v sant ; Kioul gaucl LĂšve; Boun les j a qui si vart, min t travei faubc sus d Lambert, BrulĂ©, la riviĂšre d’Eure et la prairie, et Ă  droite le hameau courb ntm ' reau ' ^ P ai d r de la limite de la commune de Ver-les-Chartres le chemin dĂ©crit une ttiouli C ^ ro * te ’ anc hit 1 Eure sur un pont d’une arche, qui sera situĂ© Ă  4o m. au-dessous du e la Varenne cette courbe se termine au milieu de la prairie en laissant Ă  gauche CHAPITRE VIII. 76 l’abbaye de l’Eau, la Varenne hameau, Ver-les-Chartres, le hameau et le moulin de Loche et de la Friche. A partir delĂ  prairie, le chemin suit une droite jusqu’à la hauteur du bourg de Thi- vars, qui reste Ă  droite ainsi que la ferme de Thachainville; il laisse Ă©galement Ă  droite la riviĂšre et la vallĂ©e de l’Eure pour ne plus les rencontrer Ă  gauche se trouve le coteau de l’Eure qui s’abaisse sensiblement, ce qui rend assez facile le passage de cette vallĂ©e Ă  la grande plaine de Thivars Ă  Bonneval. NĂ©anmoins le chemin sera Ă©tabli sur un vaste remblai qui commencera au moulin de la Varenne et ne se terminera qu’au sommet de la colline opposĂ©e. A partir de Thivars le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui se prolonge jusque sur la grande plaine; il laisse, Ă  10 m. sur sa droite, la route royale de Paris Ă  Bordeaux. De ce point le chemin se dirige suivant une ligne droite de m. de dĂ©veloppement, qui ne s’arrĂȘte qu’au-delĂ  de la petite ville de Bonneval, laissant Ă  droite la route royale de Paris Ă  Bordeaux, les villages de Mi- gniĂšres, Chenouville, Saint-Loup, le Temple et la BourdiniĂšre, et Ă  gauche Bois-Mivoye, Dam- marie les Bordes et Boisvillette. Elle traverse par son milieu le village de Vitray, laisse toujours Ă  droite la route royale de Paris Ă  Bordeaux, le moulin Ă  vent de la Palette, le village dit le Bois de FeugĂšre, Coulommier, ainsi que le beau village et le chĂąteau de Montboissier, la ville de Bonneval, le Loir, Vouvray hameau, le PrĂ©-MarquĂ©, traverse le Loir sur ce point et le milieu du hameau de Jupeau, et s’arrĂȘte sur le milieu du plateau du hameau de Rouvre; le tracĂ© laisse Ă  gauche Beauvoir, le chĂąteau de Meslay, Bouville, Dampierre, Angouville, Perruchay, Villancien, la ferme de la Chaise, le hameau de Pulois, Migandry et Saint-Maurice. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe qui tourne Ă  droite, laisse Ă  gauche la ferme de Meuve, la Garenne et le hameau de Rouvre et Ă  droite le bois de Rouvre et plus loin la ferme de Genainville et les ruines d’une ancienne voie romaine, dite chemin de CĂ©sar. C’est Ă  Bonneval que le chemin commence Ă  entrer dans la vallĂ©e du Loir; il ne l’abandonne plus que par des intervalles assez courts et sans presque la perdre de vue. 11 est bon de remarquer ici, avant de continuer Ă  dĂ©crire le tracĂ© auquel nous avons donnĂ© la prĂ©fĂ©rence, que si nous avions suivi la vallĂ©e du Loir dans toutes ses sinuositĂ©s et dans sa partie la plus basse depuis Bonneval jusqu’à VendĂŽme, ce tracĂ© aurait Ă©tĂ© sans doute prĂ©fĂ©rable sous le rapport des pentes, et de l’économie des frais considĂ©rables de terrassements; mais il aurait eu l’inconvĂ©nient trĂšs grave et on 11e peut plus dangereux, t° d’exposer le chemin Ă  ĂȘtre frĂ©quemment inondĂ© pendant une grande partielle* TannĂ©e; 2 0 de parcourir un plus grand dĂ©veloppement, et malgrĂ© cela, d’obliger Ă  construire un souterrain de 5 oo m. ; 3 ° de couper une grande quantitĂ© de chĂąteaux ou belles maisons de campagne situĂ©s sur les bords du Loir; 4 ° d’avoir des courbes tracĂ©es sur des rayons trop courts. Ce tracĂ© n’aurait pas mĂȘme dispensĂ© de construire le mĂȘme nombre de ponts que celui qu’exige le projet adoptĂ©. Toutes ces considĂ©rations trĂšs importantes, ont donc dĂ©terminĂ© l’auteur Ă  donner la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© qu’il a prĂ©sentĂ© Ă  l’approbation du gouvernement, et dont nous allons continuer la description. De l’extrĂ©mitĂ© de la courbe qui prĂ©cĂšde, situĂ©e entre le hameau de Rouvre et le bois de Rouvre qui est le point le plus Ă©levĂ© du plateau de Rouvre, le tracĂ© se porte jusqu’auprĂšs du chĂąteau de la Varenne, par un seul alignement sur le plateau situĂ© au-dessus du Loir et vis-Ă -vis du bourg de MarbouĂ©, laissant Ă  droite la ferme deMothreau, le parc et le chĂąteau des Coudreaux, I e boupr qu’au le Lo qu’un Al’ une o la roi ehĂąte; Loir s brancl lĂ©peni sur le gauch 33 m. droite la plai que fc droite Saint-I fauboi la fera 11 gauc Ce poii luunea buisso et les c biais e l’autre du par gĂ©ant s la prai longe i Ă  droit ehĂąteai bamea longe e 'e cher ebeinir J ’oute 1 pente Ăź TROISIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’EURE-ET-LOIR. 77 bourg de MarbouĂ©, le moulin de la Place, et Ă  gauche , le Loir et la prairie qui le borde jusqu’auprĂšs du moulin de la Place ainsi que l’embouchure de la riviĂšre la Connie qui se jette dans le Loir a 600 m. plus haut que le moulin de la Place , et le village de Saint-Christophe, ainsi qu’une partie des bois du chĂąteau des Coudreaux. A l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, qui 11’apas moins de 7,000 m. de dĂ©veloppement, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, traverse une petite partie du bois du chĂąteau de la Varenne, coupe Ă  zĂ©ro la route royale de Paris Ă  Bordeaux, laisse Ă  droite la maison des Grands-PrĂ©s, et Ă  gauche le chĂąteau de la Varenne. A cette courbe en succĂšde une nouvelle qui tourne Ă  droite, franchit le Uoir sur un pont de trois arches, qui sera situĂ© au-dessus du point oĂč celte riviĂšre se divise en trois branches, et enfin cette courbe vient s’arrĂȘter non loin du faubourg Saint-Jean de la ChĂȘne, dĂ©pendant de la ville de ChĂąteaudun; le chemin laisse Ă  droite la maison dite les Gas, situĂ©e sur le coteau qui borde le Loir et qui vient en s’abaissant jusqu’au faubourg Saint-Jean , et Ă  gauche, la prairie et la ville de ChĂąteaudun situĂ©e sur un coteau trĂšs escarpĂ©, et qui est Ă©levĂ© de 33 m. au-dessus des eaux du Loir. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le chemin suit une ligne droite jusqu’au bois du moulin de Villemore ; il traverse la prairie de ChĂąteaudun en remblais, la plaine de la Varenne, partie en dĂ©blais et partie en remblais, aprĂšs avoir franchi les deux bras que forme le Loir, sur deux ponts, dont l’un aura un arche et l’autre deux arches, laissant Ă  droite une partie du faubourg Saint-Jean, les moulins de Saint-Avit, la Samaritaine, SĂ©glan, Saint-Denis-les-Ponts, le moulin de Villemore, la prairie et le Loir, et Ă  gauche, une partie du faubourg Saint-Jean, la ville de ChĂąteaudun, le hameau des RĂ©colets, le village de la Varenne et la ferme de la SablonniĂšre. A partir des bois de Villemore, le chemin dĂ©crit une petite courbe 11 gauche, qui se dĂ©veloppe jusqu’au-delĂ  de la ferme, de Bois-Bert, qui reste sur sa gauche ; de ce point, le tracĂ© se porte en droite ligne sur le parc du chĂąteau d’Ancise, laisse Ă  droite les hameaux de Jarque, les Fumereaux, les Rues et le bourg de Douy, et Ă  gauche, le hameau le buisson, la maison de Launay, le hameau de Fontaine-Marie, le moulin de Courait, le chĂąteau et les dĂ©pendances d’Ancise. Depuis le hameau du Buisson , le tracĂ© traverse la prairie en remblais et les deux bras que forme le Loir en cet endroit sur deux ponts, dont l’un d’une arche et l’autre de trois arches ; il coupe ensuite une partie du plateau d’Ancise par une tranchĂ©e. A partir bt parc d’Ancise, le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, puis il suit une ligne droite en se dirigeant sur le bĂątiment delĂ  tuilerie de Cloye; il traverse le Loir sur un pont de trois arches et la prairie sur une chaussĂ©e, coupe par une tranchĂ©e la pointe des bois de M. de JVTonie, se prolonge a travers la plaine de Montigny, et arrive sur la route royale de Paris Ă  Bordeaux ; il laisse adroite la plaine et le village de Saint-IIilaire-sur-YĂšres, les coteaux escarpĂ©s, le village et le chĂąteau de Montigny, la prairie et le Loir, et Ă  gauche, les moulins et les bois Batereaux, les Rameaux de la BourdiniĂšre, le grand et le petit bois Gasinier, situĂ©s sur le coteau qui se pro- i° n § e en s abaissant jusqu’au-delĂ  de la ville de Cloye. De la route royale de Paris Ă  Bordeaux que chemin traverse Ă  zĂ©ro, il tourne Ă  gauche et dĂ©crit une courbe qui se prolonge jusqu’au ’ lein n h e Bouche-d’Aigre Ă  Cloye, laissant Ă  droite la ville de Cloye, le Loir, la prairie et la ute loyale de Paris Ă  Bordeaux, et Ă  gauche, le grand plateau qui, de Cloye, s’élĂšve par une Pente assez rapide jusqu’au village d’Autheuil. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se dirige 78 CHAPITRE IX. sur les bĂątiments de l’ancienne commanderie de Bouche-d’Aigre, passe entre le Loir et une maison situĂ©e au haut du petit coteau qui borde cette riviĂšre, et s’arrĂȘte non loin de la limite de la commune de Cloye, en laissant Ă  droite le Loir, la prairie et le hameau de la Galloire, et Ă  gauche, sur le haut du plateau, la sucrerie du carrefour. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  droite qui vient toucher l’angle nord des bĂątiments de Bouche- d’Aigre, situĂ©s sur la commune de Romilly; il traverse la prairie sur un remblai, franchit sur un pont de trois arches le Loir, dont le milieu forme la limite du dĂ©partement d’Eure-et-Loir; il se continue sur un remblai Ă  travers la prairie pour entrer ensuite dans la commune de Saint-Jean-Froidmantel situĂ©e dans le dĂ©partement de Loir-et-Cher; le chemin laisse Ă  droite le chĂąteau de Beauvoir, situĂ© sur le coteau qui est Ă©levĂ© d’environ 36 m. au-dessus des eaux du Loir, et la ferme de Chanteloup, et Ă  gauche, le Grand et le Petit-Bouche-d’Aigre et le Moulin- Neuf. Ces trois hameaux sont situĂ©s au confluent du Loir et de la riviĂšre de Bouche-d’Aigre. CHAPITRE IX. QUATRIEME PARTIE. — DEPARTEMENT RE LOIR-ET-CHER. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER, DEPUIS LA LIMITE DU DÉPARTEMENT d’eĂŒRE-ET-LOIR JUSQU’a LA LIMITE DU DÉPARTEMENT D’iNDRE-ET-LOIRE. De l’extrĂ©mitĂ© delĂ  courbe que nous avons prĂ©cĂ©demment dĂ©crite, le chemin de fer suit une droite, qui se dirige sur le bas du coteau du hameau de BrouillĂšre, oui elle s’arrĂȘte ; elle traverse la prairie en remblais, le Loir sur un pont de cinq arches qui sera situĂ© un peu au- dessous du hameau de Vernouillet, laisse sur sa droite et sur la hauteur du coteau, les hameaux de la Rennetrie, le Haut et Bas-Bordeau, le Haut-MussĂ©, le chĂąteau et le hameau de Rougemont dans lequel se trouve la manufacture de verrerie de M. Delatouche , le Moulin de Vernouillet et la ferme du Breuil, et Ă  gauche, la prairie et le Loir, le hameau du Moulin- Neuf, le village de Saint-Claude , le Moulin-Vieux, les hameaux du petit Vernouillet, de la BrouillĂšre et la petite forĂȘt de Saint-Claude, appartenant Ă  M. de la Ferronays. AprĂšs avoir parcouru cette droite, le chemin dĂ©crit Ă  gauche une grande courbe qui se dĂ©veloppe au bas du coteau, qui est presqu’à pic et qui borde la vallĂ©e du Loir ; il vient toucher ensuite un coude de cette riviĂšre, vis-Ă -vis le grand ravin qui descend du hameau de la petite haie, et il se prolonge jusqu’au hameau du moulin de Villeprovert, ayant Ă  droite la prairie et le Loir, et sur la rive droite de cette riviĂšre, le hameau de la BourdaisiĂšre, le moulin de Langault, le village de Sainl et su Ville travc de ti bois liĂšre la M; sur 1 de la forge laisse prair Fret! proie franc Cour route Du c rencc longi diĂšre haute laissa hame gneu Gran de-Li la fer sur li Grau perie cliĂąte , Al l’églis pi'airi prĂšs ' justifier complĂštement le tracĂ© que nous avons dĂ©finitivement adoptĂ©, et dont le grand avantage sur l’autre, est de n’avoir ni arcades ni souterrains. A la vĂ©ritĂ© il a un dĂ©veloppement plus grand de 1,868 m., et il entraĂźnera le commerce dans une dĂ©pense annuelle de 100,000 fr. au moins, ce qui reprĂ©sente un capital de deux millions. Cette considĂ©ration pourrait paraĂźtre suffisante pour justifier l’exĂ©cution du tracĂ© que nous n’avons pas adoptĂ©, mais il reste toujours contre lui la rĂ©pugnance que les voyageurs Ă©prouvent pour les souterrains. Au surplus nous atteir dions pour prendre une dĂ©termination bien dĂ©finitive que le conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et' chaussĂ©es se fut prononcĂ© sur le mĂ©rite des deux projets. Comme nous l’avions espĂ©rĂ©, conseil gĂ©nĂ©ral a donnĂ© son approbation au tracĂ© que nous avons prĂ©fĂ©rĂ© nous-mĂȘme. De l’extrĂ©mitĂ© de la courbe qui prĂ©cĂšde et qui s’arrĂȘte prĂšs de l’ancien couvent du Calvaire, le chemin se dirige en droite ligne sur la derniĂšre maison dite les Coubis, situĂ©e sur la rout e de VendĂŽme Ă  Montoire; il traverse les jardins potagers, coupe en remblais la route de Ven' dĂŽme Ă  Saint-Calais, franchit le Loir sur un pont de trois arches et traverse, toujours en rem' biais, la route de Montoire, en laissant Ă  gauche la ville de VendĂŽme, et Ă  droite la petit*’ mĂ©nagerie et les murs maison; il sera construit sur les deux routes prĂ©citĂ©es, des poid 5 de 5 mĂštres de hauteur. De la route de Montoire, le chemin dĂ©crit Ă  gauche une coui’h 1 QUATRIÈME PARTIE. —DÉPARTEMENT DE LOIR-ET-CHER. 8* qui se dĂ©veloppera sur le coteau qui domine la grande route, en laissant Ă  droite le Loir et Ă  gauche le coteau. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© suivra une droite qui se prolongera jusqu’à l’entrĂ©e du village de Eorde-Beurre, laissant Ă  droite le bourg de Vilaria, le ha- meau de MondĂ©tour, et Ă  gauche les hameaux du Picolet, de BreniĂšre et de la BouchardiĂšre. Ue l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, puis il suit en droite ligne le cĂŽtĂ© gauche de la petite vallĂ©e de Borde-Beurre et s’arrĂȘte un peu au-delĂ  du chemin de VĂŻllerable Ă  Borde-Beurre. De ce point, le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui se dĂ©veloppe jusqu’au chemin de Villiers-Faux Ă  Chanteloup, en laissant Ă  droite le village de Marcilly et Ă  gauche la plaine et le coteau de Villerable. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porte par un grand alignement sur la route royale de Paris Ă  Bordeaux prĂšs de la mĂ©tairie du Petit-Mar$, laissant Ă  droite la grande prairie de Huisseau et Ă  gauche les hameaux de Pouline et de la Horde; Ă  cette droite succĂšde une courbe dĂ©crite Ă  droite et qui vient couper Ă  zĂ©ro la route royale. On observera cependant qu’il serait trĂšs facile de faire passer la route royale au-dessus du chemin de fer, Ă  cause de la pente rapide qu’a cette route Ă  gauche du point sur lequel elle sera traversĂ©e, ce qui donnerait la facilitĂ© d’exhausser la route sur ce point en la remblayant et de faire passer le chemin de fer au-dessous. Cette opĂ©ration aurait l’avantage d’adoucir considĂ©ra* blement la pente de la route royale. Cette derniĂšre courbe vient ensuite s’arrĂȘter prĂšs du chemin de Huisseau au Grand-Fonte- naille. De ce point, le tracĂ© se dirige en droite ligne sur Martigny et s’arrĂȘte prĂšs de ce hameau, puis il dĂ©crit une petite courbe Ă  droite qui traverse Martigny par le milieu. A partir de VendĂŽme jusqu’au-delĂ  du village de Varennes les flancs de la colline sont couverts de hameaux ; le sol le plus Ă©levĂ© est celui situĂ© prĂšs du chemin de Marcilly, et c’est lĂ , par consĂ©quent, que se trouve le point de passage de la vallĂ©e du Loir Ă  celle de la Brice la hauteur de ce point, au-dessus du niveau de la mer, est de 11 5 m. et sa distance horizontale Ă  partir de Saint-Ouen, point commun aux deux tracĂ©s, est de 7,604 m. Nous avons vu qu’en prenant la direction parla caserne de cavalerie, le point de passage, qui est aussi le point culminant entre les vallĂ©es du Loir et de la Brice, a une Ă©lĂ©vation de 137 m. au-dessus du niveau de la mer, ce qui prĂ©sente entre les deux points de passage des deux tracĂ©s une diffĂ©rence de niveau de 2a m. Si l’on a Joute Ă  cela la diffĂ©rence entre les deux distances horizontales qui est de 2,684 m., on demeu- i era convaincu que le tracĂ© auquel nous avons donnĂ© la prĂ©fĂ©rence est infiniment plus naturel et aussi plus facile Ă  parcourir, puisque la pente ne sera que de 3 mill. par mĂštre. De Martigny, e chemin se prolonge en droite ligne Ă  travers le plateau jusqu’auprĂšs de l’extrĂ©mitĂ© de la grande avenue du chĂąteau du Plessis, laissant Ă  droite le moulin Ă  vent de Villoison et l’avenue du chateau du Plessis, et Ă  gauche la Braye ferme. ArrivĂ© prĂšs de l’avenue du chĂąteau du Ples- Sls ’ * e chemin dĂ©crit Ă  droite une courbe d’un court dĂ©veloppement; cette courbe traverse l’a- Venue Ă  son extrĂ©mitĂ©, entre dans la vallĂ©e de la Brenne, qui en cet endroit est peu large et peu ptofonde, en laissant Ă  2Ôo m. Ă  gauche le bourg de Saint-Amand chef-lieu de canton et Ă  cite une partie du bois de Saint-Amand. est ici le lieu d’observer x° que la vallĂ©e de la Brenne, dont le dĂ©veloppement est d’environ C’ 10 lieues 7 ne s Ă©carte pas sensiblement delĂ  route la plus courte de Saint-Amand Ă  Tours; CHAPITRE IX. 82 2° qu’en la suivant dans tout son parcours on est assurĂ© de descendre par une pente trĂšs douce et Ă  peu prĂšs rĂ©guliĂšre, de Saint-Amand Ă  Tours, et par consĂ©quent de racheter la diffĂ©rence de niveau qui existe entre ces deux points, laquelle est de67 m. 907 mill.; par suite on a pu Ă©tablir des pentes dont la plus forte n’est que de 2 mill. 375 par mĂštre. On reconnaĂźtra facilement que si l’on avait voulu s’établir sur les plateaux qui bordent la Brenne, soit Ă  gauche ou Ă  droite, il aurait Ă©tĂ© impossible d’obtenir des pentes aussi peu sensibles ; d’un autre cĂŽtĂ©, le chemin aurait eu un plus grand dĂ©veloppement occasionnĂ© par les dĂ©tours qu’on aurait Ă©tĂ© obligĂ© de faire pour Ă©viter les traverses des vallĂ©es profondes et larges, qui existent dans tous les sens entre Tours et Saint-Amand. On peut ajouter que le chemin n’aurait pas parcouru un pays aussi riche que celui de la vallĂ©e de la Brenne, qui a non-seulement la richesse de son sol, mais qui prĂ©sente encore les plus belles espĂ©rances sous le rapport de l’industrie dĂ©jĂ  l’on rencontre sur cette riviĂšre un grand nombre de moulins Ă  farine et Ă  tan, dont plusieurs sont parfaitement Ă©tablis. Cette vallĂ©e est en outre bordĂ©e, Ă  droite et Ă  gauche, d’un grand nombre de chĂąteaux, de belles maisons de campagne, de hameaux, de villages et de bourgs, ce qui ne peut laisser aucun doute sur la bontĂ© de son sol et sur les avantages de son climat. Enfin il suffira pour se convaincre de la supĂ©rioritĂ© de ce tracĂ© de jeter les yeux sur une carte; on y verra que la Brenne est celui des affluents de la Loire qui offre le plus de facilitĂ© pour passer de la vallĂ©e du Loir, prĂšs de VendĂŽme, dans la vallĂ©e de la Loire. Reprenons la description du tracĂ© de notre chemin. De l’extrĂ©mitĂ© de la courbe qui s’arrĂȘte vis-Ă -vis le petit bois de Saint-Amand, le chemin de fer se dirige en droite ligne dans le sens de la vallĂ©e ; cette droite s’arrĂȘte un peu au delĂ  de la ferme de Gravelle, traverse deux fois la riviĂšre de la Brenne, qui en cet endroit est toujours Ă  sec pendant la belle saison, laisse Ă  droite le hameau du Grand-Clereau, la ferme de la Barre, les bois de Saint-Amand, de la Barre et de Gravelle, et Ă  gauche la ferme dite la MĂ©taliĂšre et la Gravelle. De l’extrĂ©mitĂ© cle cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, traverse la prairie, coupe deux fois la Brenne et s’arrĂȘte prĂšs du chemin de Vithiou Ă  Saint-Amand. A cette courbe en succĂšde une nouvelle qui tourne Ă  droite en laissant Ă  droite le bois qui borde la prairie, et Ă  gauche la prairie et la petite vallĂ©e qui remonte jusqu’au bourg de Gourgon, dont il descend un ruisseau qui est un des affluents de la Brenne. Cette courbe s’arrĂȘte vis-Ă -vis la Cardasserie et coupe trois fois la Brenne. A cet endroit la Brenne commence Ă  ĂȘtre assez forte pour qu’un homme ne puisse plus la sauter. De la Cardasserie le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche ; il traverse la prairie et le bois de la Cardasserie , passe sous la grande route royale de Paris Ă  Bordeaux en tranchĂ©e, traverse le milieu des maisons de la Moinerie et s’arrĂȘte dans les jardins de ces maisons, laissant Ă  droite Vithiou et le pont construit sur la Brenne qui sert de passage Ă  la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et Ă  gauche une partie des maisons de la Moinerie. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se dirige en droite ligne Ă  travers la prairie et la vallĂ©e, partie en tranchĂ©e et partie en remblais ; il franchit sur des ponts quatre fois la riviĂšre de la Brenne, laisse Ă  droite les hameaux dits les Bonneaux et les Lassis, le village de LongprĂ© et le bois de Gonderie, et Ă  gauche le moulin de LongprĂ© et le hameau de la PeziĂšre depuis Vithiou la vallĂ©e devient trĂšs profonde. A partir de l’extrĂ©mitĂ© de la droite qui prĂ©cĂšde, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui se ice ce pu la laies ÎS, lin lent Ă  ; Ă  de n- es us te as la te le le te Ăźe je ts et r. la ;u â–șu Ă  i- il BS le CINQUIÈME PARTIE» — DÉPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE. 83 prolonge jusque sur le mamelon situĂ© en face du village de Villechauve ; cette courbe franchit trois fois la Brenne sur des ponts, traverse la prairie sur des remblais , coupe par une tranchĂ©e le mamelon situĂ© en face du moulin du Chevalet, ainsi que celui qui est en face du moulin de Villechauve; elle laisse Ă  droite le moulin du Chevalet et Ă  gauche le'village de Villechauve. A cette courbe en succĂšde une nouvelle qui tourne Ă  droite et se prolonge jusqu’à la rencontre de l’embouchure de la petite riviĂšre d’Auton, en laissant Ă  droite le chĂąteau de Blanchamp et la petite vallĂ©e qui remonte jusqu’au-dessus d’Auton, et Ă  gauche le moulin de Gouin et la Brenne. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin suit une ligne droite qui s’arrĂȘte Ă  peu prĂšs au milieu des bois situĂ©s en face du moulin de Codereau, en traversant la prairie, franchissant la Brenne en trois endroits et laissant Ă  droite le moulin de Codereau et Ă  gauche la maison dite la GlaciĂšre, situĂ©e sur un coteau trĂšs escarpĂ©. De l’extrĂ©mite de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui se dĂ©veloppe jusque sur le mamelon qui prĂ©cĂšde le moulin de Villefrain. A partir de cette courbe, le chemin suit une ligne droite; il coupe le mamelon par une tranchĂ©e assez profonde, franchit la Brenne sur un pont et traverse la prairie en remblais; il coupe le chemin du moulin de Villefrain Ă  la haute-mĂ©tairie, qui forme la limite entre la commune de Villechauve, sitĂ©e sur le dĂ©partement de Loir-et-Cher, et celle de Neuville, situee sur le departement d’Indre-et-Loire, en laissant Ă  gauche le moulin de Villefrain et Ă  droite la haute mĂ©tairie. CHAPITRE X. CKÏÇIJIÈME PARTIE, — DÉPARTEIIEMT TADRE-ET-EOIRE. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER DEPUIS LA LIMITE DU DÉPARTEMENT DE LOIR-ET-CHER JUSQU’AU PONT DE TOURS. D aprĂšs la description qui prĂ©cĂšde, on voit cpie le chemin passe du departement de Loii-et- Cher dans le dĂ©partement d’Indre-et-Loire, par une ligne droite qui se dirige Ă  travers la prairie sur le bas du coteau du chĂąteau de Charost, en passant Ă  gauche de leglise de Neuville, coupant en tranchĂ©e le mamelon sur lequel est bĂąti le village de ce nom, et franchissant quatre fois la Brenne et une fois la petite riviĂšre de Monthodon, qui se jettedans la Brenne ; cette ligne laisse Ă  droite les carriĂšres et les maisons de la MartiniĂšre, le bois de Neuville, le hameau Cor- nichard, le moulin Vaunas, situĂ© sur la riviĂšre de Monthodon, Ă  3oo m. environ de son embouchure, et le Haut-PrĂ©chĂšne, et Ă  gauche le hameau de la RouĂšre, le village et le moulin de Neuville, le Pavillon hameau, le moulin de PrĂ©chĂšne et le bois de Charost. Du bas du coteau >e CHAPITRE X. 84 de Charost, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui se dĂ©veloppe jusqu’au-delĂ  de la fabrique de VillĂ©e appartenant Ă  mademoiselle ArmefĂźeld ; il suit le bas du coteau des bois de Charost, traverse la prairie en remblais, franchit la Brenne sur un pont qui sera situĂ© prĂšs de la fabrique, en laissant Ă  droite la maison Guille-Moreau, la petite vallĂ©e du moulin de Pa- teuillet, la maison de campagne de mademoiselle de Charost, et Ă  gauche le chĂąteau de Charost situĂ© sur la crĂȘte du coteau, le moulin de VillĂ©e et la fabrique de mademoiselle ArmefĂźeld. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin suit une ligne droite qui se prolonge jusque auprĂšs des derniĂšres maisons de la ville de ChĂąteau-Regnault, situĂ©es sur la route royale de Paris Ă  Bordeaux, en laissant Ă  droite les coteaux de VillĂ©e et une partie du hameau de La Grange, et Ă  gauche, la prairie et la riviĂšre de la Brenne, les moulins du Gravier et de Vauchevrier et la ville de ChĂąteau-Regnault situĂ©e au confient de la Brenne et de la Branle et en partie sur la crĂȘte du coteau dont la hauteur, au-dessus de la prairie, est d’environ 35 mĂštres. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin tourne un peu Ă  droite par une courbe qui se dĂ©veloppe jusqu’au-delĂ  du jardin delĂ  belle maison de mademoiselle ArmefĂźeld, qui reste Ă  droite, et la ville de ChĂąteau-Regnault Ă  gauche ; cette courbe traverse en tranchĂ©e d’un mĂštre la rue Basse- VallĂ©e-de-Boulay ou la route royale de Paris Ă  Bordeaux. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le chemin se dirige en droite ligne Ă  travers la prairie sur le moulin de la BlanchĂšre, aprĂšs avoir franchi trois fois la Brenne sur des ponts, ce qui obligera Ă  redresser le canal de cette riviĂšre en trois endroits diffĂ©rents; le chemin laisse Ă  droite le magnifique moulin de Launay, la route royale de Paris Ă  Bordeaux, le superbe chĂąteau de M. Forestier, situĂ© sur le haut du coteau, la ferme de la Roche, les maisons de la Tartre-Rouge et du Vau et le moulin Ă  tan de la BlanchĂšre, et Ă  gauche, sur le haut du coteau, les hameaux de la Haye, de la Gasserie, la GoulanciĂšre, la Livon- niĂšre, les moulins de la Roche, de Villedomer, de la BlutiĂšre et le coteau, et les bois de la blanchĂšre appartenant Ă  M. le maire de ChĂąteau-Regnault. Du moulin de la BlanchĂšre, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui se dĂ©veloppe sur le bas du coteau jusque auprĂšs du moulin Gordinier qui reste Ă  gauche. Le chemin traverse la Brenne sur un pont un peu au-dessous de ce moulin, en laissant Ă  droite la prairie, le joli village de Villedomer situĂ© au confluent de la Brenne et de la petite riviĂšre qui descend du chĂąteau de Villedomer, appartenant Ă  M. de Cools. Du moulin Cordinier, le chemin suit une direction droite Ă  travers la prairie jusqu’au bas du coteau du bois Guicher, qu’il laisse Ă  gauche, et Ă  droite le hameau de Coste et la petite vallĂ©e du hameau de Varolle. Cette droite traverse la Brenne sur un pont. A partir de son extrĂ©mitĂ©, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, qui se dĂ©veloppe sur le bas du coteau de Ma- louveux jusqu’à la rencontre de la prairie, en laissant Ă  droite la prairie et la Brenne. Du bord de la prairie le chemin suit une ligne droite Ă  travers cette mĂȘme prairie et gagne le coteau de la rive droite jusqu’à la rencontre de la Brenne, qu il franchit sur un pont; il laisse Ă  droite le moulin de Vaucouleurs et Ă  gauche le chĂąteau de Malouveux, situĂ© sur la crĂȘte du coteau qui domine tout Ă  la fois la vallĂ©e de la Brenne et la petite vallĂ©e d’Auzouer. Du bord de la Brenne le chemin dĂ©crit une courbe Ă  droite; il traverse Ă  mi-cĂŽte et en tranchĂ©e la route dĂ©partementale de ChĂąteau-Regnault Ă  Tours, ainsi que la colline avancĂ©e qui borde la rive droite de la Brenne, en ^laissant Ă  gauche la prairie, la Brenne, le moulin de Greni meau jusqu io,oc fornn cette glise bourj deVi Char Roch et le l’extn delĂ  gond; le chi prairi Une c joli b et Ve daéùtj lourn dans Vern Ă  Ă  la la ’é- 1S- lie se- iin hi fis de ne tĂ  >n- la ie- lin ms de de au ae- ion Ia- >rd de ; le qui an- qui de CINQUIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE. 85 Grenouilleau, le hameau de la TrouĂ©e, et Ă  droite le coteau et le plateau de la MaillodiĂšre hameau. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le chemin se dirige en droite ligne Ă  travers la prairie jusque dans une autre prairie dite de la RobiniĂšre hameau , cette ligne n’a pas moins de 10,000 m. de longueur. Cette droite coupe treize fois la Brenne ouĂŻes canaux multipliĂ©s qu’elle forme dans cette partie de la vallĂ©e, ce qui obligera Ă  construire sept ponts sur le parcours de cette droite; elle touche au village de Neuilly-le-Lierre, en passant entre le presbytĂšre et l’église et touche le pont de Chançay ; elle laisse Ă  droite le bourg de Neuilly-le-Lierre, le grand bourg de Reugny, le beau chĂąteau de la CĂŽte, le joli bourg de Chançay, la vallĂ©e du moulin de Villemereau, la petite riviĂšre de ce nom, les moulins situĂ©s sur la Brenne, dits de Beurot, de Ghareau, de la Pierre, du Pont, de Chançay et du Moulin-Neuf, et la route dĂ©partementale de GhĂąteau-Regnault Ă  Tours, et Ă  gauche les moulins de Sainte-Croix, deCoudray, de Pomi- 8 n y , du Grand - Villiers, de la ValliĂšre, du Puits et le Moulin-Ă -Foulon, les hameaux la Roche, la Branconnerie, le chĂąteau, le parc et le hameau de la ValliĂšre, le beau chĂąteau, le parc et le hameau de Valmer, les hameaux de Vaumorin, la vallĂ©e du Vau et la RouviniĂšre. De extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  droite qui se dĂ©veloppe jusqu’au- delĂ  de la ThieriĂšre en laissant Ă  droite la prairie, la Brenne, la vallĂ©e et le ruisseau de Vau- gondy, et Ă  gauche le coteau escarpĂ© et les bois de la ThieriĂšre. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin suit une droite de 488 m. sur le bord du coteau, en laissant toujours Ă  droite la prairie et la Brenne, et Ă  gauche les bois de la ThieriĂšre. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite il dĂ©crit One courbe a gauche en suivant toujours le bas du coteau, et il se dĂ©veloppe jusqu’auprĂšs du joli bourg de Vernou; il laisse a droite la prairie, la Brenne, le parc et le chĂąteau de M. Bacot Vernou, et Ă  gauche les jolies maisons de campagne de la PouletiĂšre, situĂ©es en amphithéùtre dans les rochers qui font face Ă  Vernou. A cette courbe en succĂšde une nouvelle qui tourne Ă  droite et se dĂ©veloppe jusqu’à 400 m. au-delĂ  de la pointe de Vouvray pour entrer ^ ans grand bassin de la Loire. Cette oourbe traverse les vignes situĂ©es sous les murs de ernou, la prairie en remblais, elle franchit la Brenne sur un pont, coupe la route dĂ©partementale de ChĂąteau-Regnault Ă  Tours en deux endroits, ce qui obligera Ă  redresser cette route Pour Ă©viter ces coupures; elle traverse, en tranchĂ©e, le bas de la pointe dite de Vouvray, en jmssant Ă  droite le hameau de la pointe de Vouvray et, Ă  gauche, la Brenne qui va se jeter dans j 1 Cisse Ă  800 m. de distance, la Cisse et les immenses prairies dites les Varennes, qui s’éten- nt jusqu Ă  la grande chaussĂ©e qui borde la Loire. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se dirige en droite ligne sur la caserne de la gendarmerie de Vouvray, laissant Ă  droite la route ^epartementale de ChĂąteau-Regnault Ă  Tours, le magnifique coteau couvert de jolies maisons campagne qui de Vernou se prolonge Ă  une distance de prĂšs de trois lieues, c’est-Ă -dire jus- lu au-delĂ  de Tours, et qu’on peut considĂ©rer comme Ă©tant un vĂ©ritable faubourg de cette Vl e , e * Ă  gauche la prairie et la Cisse. e 1 extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, qui se prolonge s que auprĂšs de la caserne en traversant en remblais la route royale de Paris Ă  Tours par Or- „ son extrĂ©mitĂ© le chemin suit une ligne droite; il traverse la cour de la caserne de la armerie et se prolonge jusques vis-Ă -vis de Moncontour en cet endroit le chemin entre 86 CHAPITRE X. en riviĂšre, sur une chaussĂ©e qui sera construite parallĂšlement Ă  la grandelevĂ©eou route royale de Paris Ă  Tours, qui reste sur la droite ainsi que la ville de Vouvray, situĂ©e en amphithéùtre sur le grand coteau qui borde le bassin de la Loire ; Ă  gauche sont les bois, la maison dite la Cisse et le confluent de la Loire et de la riviĂšre la Cisse. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche en continuant toujours de suivre le lit de la Loire sur une chaussĂ©e appuyĂ©e sur la grande levĂ©e de la route royale. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se dirige en droite ligne et toujours en riviĂšre, parallĂšlement Ă  la route royale, jusqueĂź vis-Ă -vis de la Batonnerie. De ce point le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche d’un court dĂ©veloppement. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin reprend une direction droite et toujours parallĂšle Ă  la route royale, il se prolonge jusqu’à la Pesserie, quitte le canal de la Loire prĂšs de Saint-Roch pour s’élever et s’établir sur le sol de la grande berge couverte de bois et de jardins qui longe la route royale ; il se prolonge jusqu’à la Pesserie en laissant Ă  droite Roche- Corbon et ses pittoresques coteaux, la grande route que cette ligne traverse un peu en remblais Ă  l’endroit oĂč le chemin de Roche-Corbon vient la rejoindre, et Ă  gauche, le canal de la Loire , la grande berge boisĂ©e de Roche-Corbon, puis la route royale et les maisons de la Pesserie. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  gauche une petite courbe qui s’arrĂȘte uO peu au-delĂ  du chemin, qui delĂ  grande route monte vers Montgouverne. De ce point le chemin de fer se dirige en droite ligne sur la culĂ©e du pont de Tours aprĂšs avoir traversĂ© les jardins de Le BƓuf, Volnoy, du Petit-Versailles, du Petit-Olivier, des Fontaines, les vergers et leS vignes de Saint-Georges, des Rochelles, l’enclos du cĂ©lĂšbre monastĂšre de Marmoutier, les vergers et les vignes du village de Sainte-Radegonde de la Fontaine; tous ces hameaux, chĂąteaux ou villages sont situĂ©s Ă  mi-cĂŽte ou sur le haut du coteau et sont sur la droite du chemin de fer. Cette grande ligne traverse la route royale un peu en remblais vis-Ă -vis de l’HermitagSi et Ă  une petite distance de lĂ , le chemin rentre en riviĂšre pour redresser un petit coude qU e fait la Loire en cet endroit. Le chemin sera construit sur une chaussĂ©e, et cette chaussĂ©e & prolongera jusqu’au pont de Tours. Toutefois elle sera adossĂ©e parallĂšlement Ă  la grande levĂ© chemin jardin 5 s et le 5 ier, les x, chĂą' chemin mitagei de qib issĂ©e s 5 le levĂ© 5 an, qtf 1 e et l f de, le s re dofl* ls de la 'emiĂšn e icer DEUXIÈME SECTION COMPRISE ENTRE TOURS ET POITIERS. CHAPITRE XI. SIXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’ISfDRE>ET-LOIRE. B ESCRip T j 0iĂź ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER DEPUIS LA CULÉE DROITE DU PONT DE TOURS, JUSQu’a LA LIMITE DU DÉPARTEMENT DE LA VIENNE. Avant tout expliquons les motifs qui nous ont dĂ©terminĂ© Ă  maintenir notre trace sur la rive droite de la Loire, de prĂ©fĂ©rence Ă  la rive gauche. Nous avons cleja dĂ©montrĂ©, chapitre II, page 54, que la plaine de Tours, depuis Mont-Louis jusqu’à l’embouchure de la Vienne, Ă©tait sujette Ă  des inondations pĂ©riodiques qui interceptent toutes les communications entre Tours et les communes situĂ©es dans les Ăźles formĂ©es par la Loire, le Cher, l’Indre et leurs divers canaux , et que par cette raison seule le tracĂ© sur la rive gauche de la Loire, s’il n’était pas impossible, serait du moins trĂšs coĂ»teux, et aurait toujours le grave inconvĂ©nient dinspirer des craintes fondĂ©es aux voyageurs qui le parcourraient; indĂ©pendamment de ces raisons, il en existe encore d’autres, dont l’une des plus importantes, suffirait pour faire rejeter le tracĂ© par la rive gauche, c’est qu’on serait d’abord obligĂ© de construire un pont Ă  Mont- Louis pour passer de la rive droite sur la rive gauche ; puis un deuxiĂšme pont sur l’üle Che- vront, en face de la Sainle-Patrice, pour repasser de la rive gauche sur la rive droite; puis enfin un troisiĂšme pont en face de Bourgueil pour passer de la vallĂ©e de lĂ  Loire dans la vallĂ©e delĂ  Vienne; ou bien, il faudrait renoncer Ă  la construction des deux derniers ponts, se maintenir sur la rive gauche jusqu’à l’embouchure de l’Indre, pour, de ce point, venir gagner les Tillages d’Avoine et de Beaumont, et entrer dans la vallĂ©e de la Vienne. Mais les inconvĂ©nients de ce tracĂ© le rendraient inadmissible, dans le cas surtout oĂč prĂ©vaudraient les vues des personnes qui veulent que le chemin de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans serve de tĂȘte Ă  la ligne de Paris Ă  Bordeaux. En effet, ce tracĂ© que nous venons d’indiquer par la rive gauche de la Loire, serait, comme nous l’avons dit chapitre II, page 54, constamment construit depuis le village de CĂ»ousy prĂšs de Blois jusqu’à l’embouchure de la Vienne, Ă  travers les plaines submersibles Par les dĂ©bordements de la Loire, de la Cisse, du Cher et de l'Indre. Il est certain que si ce tlacĂ© pouvait prĂ©valoir sur celui que nous lui opposons, les voyageurs auraient, pendant plusieurs mois de l’annĂ©e, Ă  parcourir lieues Ă  travers une vĂ©ritable mer ; il offrirait en outre inconvĂ©nient d’ĂȘtre moins rectiligne que celui de la rive droite, et de nĂ©cessiter la construc 88 DEUXIÈME SECTION. — CHAPITRE XI. tion de deux trĂšs grands ponts, l’un Ă  l’embouchure du Cher, l’autre Ă  l’embouchure de l’Indre, et de plusieurs autres ponts sur les nombreux canaux que l’on rencontre entre ces deux riviĂšres et la Loire. Enfin il est une considĂ©ration d’économie politique et de commerce qui suffirait seule pour repousser ce tracĂ©. En effet, tous les ingĂ©nieurs qui se sont occupĂ©s du tracĂ© du chemin de fer depuis Tours jusqu’à Bordeaux, ont pensĂ© avec raison que la partie de ce tracĂ© depuis Tours jusqu’à Bour- gueil, devait ĂȘtre destinĂ©e Ă  faire non-seulement le service de Bordeaux, mais encore celui de Bourgueil Ă  Saumur et Ă  Angers. Ce service multiple de la ligne de Tours Ă  Bourgueil est une nouvelle raison de l’établir sur la rive droite de la Loire, puisque Bourgueil se trouve sur cette rive, et mĂȘme Ă  une lieue du fleuve. Pour se dĂ©cider Ă  l’établir sur la rive gauche, il faudrait qu’on y fĂ»t sollicitĂ© par des considĂ©rations de commerce plus puissantes que celles qui commandent l’adoption de la rive droite, ou qu’on y fĂ»t contraint par des difficultĂ©s d’art qui se trouveraient sur la rive droite et non sur la rive gauche; or c’est prĂ©cisĂ©ment la rive droite qui offre de grandes facilitĂ©s, et la rive gauche qui prĂ©sente de grandes difficultĂ©s. — De plus, en adoptant la rive droite on a l’avantage de desservir les communes les plus riches et les plus peuplĂ©es du dĂ©partement d’Indre-et-Loire, et mĂȘme de la France, telles que Saint-Cyr, ValliĂšre, Luynes, Saint-Étienne, Cinq-Mars, Saint-Laurent, Langeais, Saint-Michel, Saint-Patrice, Ingrandes, RestignĂ©, la Chapelle-sur-Loire, Bourgueil, ChouzĂ© ; toutes ces communes, Ă  partir de Tours, ont une population rĂ©unie de plus de 36 ,ooo Ăąmes, tandis que sur la rive gauche depuis Tours jusqu’à l’embouchure de la Vienne, la population que desservirait le chemin ne s’élĂšverait pas Ă  10,000 Ăąmes. Par tous ces motifs, nous avons donnĂ© la prĂ©fĂ©rence Ă  la rive droite. Nous avons encore Ă  nous expliquer sur les considĂ©rations d’art et de commerce, qui nous ont dĂ©terminĂ© Ă  redescendre la Loire pour revenir ensuite remonter la vallĂ©e de la Vienne qui conduit Ă  la vallĂ©e du Clain , ce qui permet d’arriver de Tours Ă  Poitiers avec des pentes tellement douces qu’elles n’excĂšderont pas ro e> de mill. par mĂštre; elles seront rĂ©glĂ©es ainsi qu’il suit de Tours Ă  Sainte-Patrice sur un dĂ©veloppement de 30,607 m., la pente sera de 4 lio' s de mill. ; de Sainte-Patrice Ă  Sazilly, sur un dĂ©veloppement de 35,274 m., le tracĂ© sera horizontal; de Sazilly Ă  ChĂątellerault, sur un dĂ©veloppement de 39,902 m., la pente sera de 3 [io" de mill.; enfin de ChĂątellerault Ă  Poitiers, sur un dĂ©veloppement de 34,988 m., elle sera de 8 [ioT Il est vrai que le parcours sera plus long de 6 lieues 143,076 m. ; mais l’avantage des pentes douces l’emporte de beaucoup sur l’augmentation du dĂ©veloppement du tracĂ©. Nous avons entendu des ingĂ©nieurs fort capables, qui paraissaient trĂšs Ă©tonnĂ©s que nous n’eussions pas donnĂ© la prĂ©fĂ©rence Ă  la direction qui de Tours se porterait sur les Ormes sur la Vienne, en passant par Montbazon , Sainte-Catherine et Sainte-Maure; mais ces ingĂ©nieurs ignoraient sans doute que Montbazon est situĂ© sur les bords de l’Indre, riviĂšre dont la pente est trĂšs douce et dont le sol doit ĂȘtre Ă  peu de chose prĂšs aussi peu Ă©levĂ© au-dessus du niveau de la mer que l’est celui de Tours qui est Ă  55 m., tandis que le sol situĂ© entre Montbazon et les Ormes est beaucoup plus Ă©levĂ©; Ă  Sorigny il est Ă  100 m., Ă  Ville-Perdue Ă  108 m., Ă  Sainte- Catherine Ă  1 15 m., Ă  Sainte-Maure Ă  100 m., Ă  la prairie des Ormes Ă  5 a m. Ce tracĂ© aurait adre, 'iĂšres Brait .'ours iour- Ăźi de une cette d rait com- ui se e qui 5, en plus liĂšre, rice, partir che f n ne rive nous ; qui elle- qu’il de ital ; Ăźill.; des tous ions ne, ient trĂšs e la les itĂ©rait SIXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE. 89 l’inconvĂ©nient, comme on peut le voir, de prĂ©senter deux faĂźtes de plus Ă  franchir celui situĂ© entre Tours et Montbazon, vers Chambray, et celui qui sĂ©pare Montbazon de Sainte-Maure, entre Sainte-Catherine et Sorigny. On doit en outre remarquer que, pour s’élever de la vallĂ©e de l’Indre, vers Montbazon, sur le faĂźte Sorigny, la distance horizontale n’est que de 5 ,000 m. ; et la hauteur Ă  franchir d’environ 60 m.; la distance horizontale entre la Creuse et Sainte- Maure est de 10,000 m., et le sol des bords de la Creuse Ă©tant Ă  5 o m. au-dessus du niveau de la mer, la diffĂ©rence de leur niveau est donc de 5 o m. ; par consĂ©quent, la pente gĂ©nĂ©rale entre ces deux points serait de 5 mill. par mĂštre. On aurait d’ailleurs plusieurs faĂźtes Ă  franchir; celui entre la iVlanse et le ravin de DracliĂ©, et le faite entre cette derniĂšre riviĂšre et la Creuse. Toutes ces difficultĂ©s nous ont paru trĂšs grandes; elles n’auraient eu de rĂ©sultats satisfaisants que sous le rapport de la distance horizontale qui aurait Ă©tĂ© plus courte de 5 lieues 1 72 ; mais on doit remarquer qu’entre Tours et les Ormes on 11e trouve que Saint-Avertin, Montbazon, Sorigny et Sainte-Maure dont les populations soient de quelque importance, et elles ne montent ensemble qu’à 6,189 habitants. Pour donner une idĂ©e plus exacte des avantages et des inconvĂ©nients que prĂ©senterait le tracĂ© par Montbazon , nous allons entrer dans quelques dĂ©tails. De Tours aux Ormes deux directions sont possibles ; la premiĂšre viendrait passer Ă  Montbazon, remonterait la vallĂ©e de l’Indre jusqu’à l’ouverture d’une vallĂ©e, qui se dirige vers le sud et que j’appellerai vallĂ©e cle Saint-Branchs, village situĂ© sur le bord de cette vallĂ©e. De Saint- Branchs le tracĂ© se porterait sur Louans, et de Louans sur le bois Saint-Martin, puis sur la VoliĂšre, et de ce point il descendrait une petite vallĂ©e qui conduit Ă  Sainte-Maure; il viendrait ensuite passer Ă  DrachĂ©, Laselle et les Ormes. Le dĂ©veloppement de ce tracĂ© serait de 6r,ooo m. De Montbazon, au passage de la Creuse, les pentes seraient, au minimum, de 5 mill. par mĂštre. Le deuxiĂšme tracĂ© ne diffĂ©rerait du prĂ©cĂ©dent qu'Ă  partir de la vallĂ©e de Saint-Branchs il remonterait l’Indre jusqu’à la vallĂ©e de l’Echandon, puis il remonterait cette vallĂ©e jusqu’à son origine en passant parTauxigny, Sainte-Bauld, Mantelan; de ce village, le tracĂ© se porterait sur celui de la chapelle Blanche, situĂ© prĂšs de l’entrĂ©e de la vallĂ©e de l’Evre, suivrait cette vallĂ©e et toucherait les villages de Bornan, MarcĂ©, le hameau du Grignon; viendrait traverser la Creuse au confluent de l’Evre pour, de lĂ , se porter sur les Ormes. Ce tracĂ© prĂ©senterait des pentes plus douces, mais il y en aurait encore de 5 mill. par mĂštre. Son dĂ©veloppement serait de 3 ,000 m. plus long que le prĂ©cĂ©dent, il aurait donc 64,000 m. de parcours. Le premier tracĂ© desservirait une population de 71,01 3 habitants, savoir celle des trois cantons de Tours qui est de 47 ,o 54 habitants, celle du canton de Montbazon qui est de 1 5 ,147 habitants, et celle du canton de Sainte-Maure qui est de 8,812 habitants. Le deuxiĂšme tracĂ© desservirait les populations des cantons suivants Tours, les trois cantons, 47,o54 habitants; Montbazon 1 5 ,1 47 habitants; Ligueil 9,383 habitants; La Haie 7 >° 4 a habitants; ensemble 78,624 habitants. Comparons maintenant ces deux rĂ©sultats Ă  celui des populations que dessert le tracĂ© par la vallĂ©e de la Loire et de la Vienne, auquel nous avons donnĂ© la prĂ©fĂ©rence. Vouvray 12, 678 ha- 12 go DEUXIÈME SECTION. — CHAPITRE XI. bitants; Tours les trois cantons, 47,054 habitants; Azay-le-Rideau 12 ,635 habitants; Langeais 11, 5 g 3 habitants ; Bourgueil 17,og3 habitants ; Chinon 1 7,449 habitants ; lTle-Bouchard 9,1 83 habitants; Sainte-Maure 8,812 habitants ; ensemble, i 36 , 3 g 7 habitants, ce qui prĂ©sente une diffĂ©rence, en plus, de 65,384 habitants sur le premier tracĂ© par Montbazon, et de 57,773 habitants sur le deuxiĂšme tracĂ© Ă©galement par Montbazon. Passons maintenant Ă  la description de notre tracĂ©. A partir de la culĂ©e droite du pont de Tours, il se portera par un seul alignement sur l’angle saillant que forme la chaussĂ©e de la Loire un peu plus bas que les maisons du pont de la Motte. Dans toute cette partie, le chemin sera Ă©tabli en lit de riviĂšre sur une chaussĂ©e qui n’aura pas moins de 3 , 5 oo m. de long. Sur ce point le chemin traversera la route royale au niveau du sol, laissant Ă  sa droite le village de Saint-Cyr et ses fabriques de terre cuite, les Maisons Blanches, la Barberonne, le Painperdu et le pont de la Motte et Ă  sa gauche la Loire. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crira une trĂšs petite courbe Ă  droite pour venir passer derriĂšre les maisons du Port-Corb; de ce point il se porte par un grand alignement sur le hameau de Grenouille, situĂ© sur la limite de la commune de Saint-Etienne, laissant Ă  droite le bourg de AalliĂšres, le grand bourg de Fondettes situĂ© sur la hauteur, la petite ville de Luynes et une multitude de hameaux qu’il serait trop long de dĂ©tailler, et Ă  gauche, les maisons du port de ValliĂšres, les hameaux du port de Foucault et les Granges, ainsi que la grande route royale ou chaussĂ©e qui borde la Loire. Au port de YalliĂšres nous avons pu dĂ©terminer la hauteur Ă  laquelle se sont Ă©levĂ©es les plus grandes crues de la Loire. Cette hauteur est de 52 m. 08 c. au-dessus du niveau de la mer. En cet endroit le couronnement du chemin de fer est situĂ© Ă  52 m. 5o c. au-dessus de ce mĂȘme niveau ; la diffĂ©rence est donc, entre le couronnement du chemin de fer et les plus hautes eaux, de c. Du hameau de Grenouille le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche, puis de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, il se porte par un seul alignement sur le hameau de l’AubiniĂšre, laissant Ă  droite le grand coteau de Saint-Etienne de Chigny, les hameaux du chĂąteau d’Andigny, les Carneaux , et Ă  gauche, la grange de Tournay, le pont de Brenne et la Loire. Au pont de Brenne, les plus grandes crues de la Loire se sont Ă©levĂ©es Ă  48 m. 79 c. Sur ce point le couronnement du chemin de fer sera de 49 m- 4° c. au-dessus du niveau de la mer ; la diffĂ©rence sera donc de 61 c., ce qui place le chemin complĂštement Ă  l’abri des plus grandes inondations. A partir de l’embouchure de la Brenne, le chemin sera construit en lit de riviĂšre, sur une chaussĂ©e qui se prolongera jusque auprĂšs de la limite de la commune de Cinq-Mars, et qui aura une longueur de 1, 65 o m. De l’AubiniĂšre le tracĂ© dĂ©crira une trĂšs petite courbe Ă  gauche, puis il se portera en droite ligne jusques dans la prairie de Cinq-Mars, laissant Ă  droite le Ponceau, Bel-Airet Cinq-Mars-la-Pile, et Ă  gauche la Loire, la Poste, le Graviers et, depuis la Poste, la chaussĂ©e qui borde la Loire. Nous observerons que depuis la limite de Cinq-Mars jusques auprĂšs de la Poste, le chemin sera construit .parallĂšlement Ă  la route royale, et qu’il traversera cette route Ă  son niveau prĂšs de Bel-Air. Lors de l’exĂ©cution du chemin, il y aura probablement lieu de redresser sur plus d’un pointla route royale, afin de rendre le chemin de fer plus l’ectiligne et d’éviter les coupures de coudes que fait la route dans ces parages. SIXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE. 91- De la prairie de Cinq-Mars, le tracĂ© dĂ©crit une petite cou rie Ă  droite et ensuite il se porte par un grand alignement au bas du village des Forges, laissant Ă  droite le pont Bouchet, la Roche,, la ville de Langeais, la Cueilminant, Planchoury, Saint-Michel, Saint-Patrice, le chĂąteau de la Rochette, et Ă  gauche, la chaussĂ©e de la Loire, les Dedans, la grande de l’isle, la Bonde, la grande FlaniĂšre, le Chauchy et le port Charbonnier. Ce grand alignement exigera une coupure assez profonde sur le coteau de Saint-Patrice , Ă  laquelle on se dĂ©terminera d’autant mieux qu’il faudra emprunter des terres pour Ă©tablir le chemin, sur une chaussĂ©e, depuis Cinq-Mars jusques auprĂšs de Saint-Patrice, le sol Ă©tant gĂ©nĂ©ralement trop bas dans toute cette partie. L’auteur a pensĂ© que, puisqu’il fallait emprunter des terres, il valait infiniment mieux le faire sur un point qui donnait la facilitĂ© d’obtenir un plus grand alignement, et qui permettait Ă©galement d’extraire une grande quantitĂ© de pierres propres Ă  la confection des dĂ©s, et Ă  la construction des ouvrages d’art. Nous ne devons pas omettre de rappeler ici, qu’auprĂšs de la ville de Langeais nous avons dĂ©terminĂ© la hauteur des plus grandes crues de la Loire au-dessus du niveau de la mer cette hauteur est de !\5 m. 65 c. Dans ces parages, le couronnement du chemin de fer sera situĂ© Ă  45 m. 72 c., ce qui ne donne qu’une diffĂ©rence de 7 c., mais on doit observer que depuis plus d’un siĂšcle les eaux de la Loire ne se sont jamais Ă©levĂ©es Ă  la hauteur de 45 m. 65 e. Cette erue Ă©tait due Ă  des circonstances extraordinaires qui peuvent certainement se reproduire, mais il n’est pas probable que leur retour soit trĂšs frĂ©quent. NĂ©anmoins, pour en prĂ©venir les effets dĂ©sastreux, comme aussi pour rassurer les voyageurs, dans toute la partie du pays oĂč les eaux se sont Ă©levĂ©es si haut, le chemin de fer sera bordĂ© d’un parapet en pierre de taille et de 1 m. de hauteur. Du bas des Forges le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  droite, puis il se dirige par un grand alignement sur le bas du coteau de Fougerolles, laissant Ă  droite les prĂ©s, le PerrĂ©e, Ingrandes, le gros du village de Lossay, RestignĂ©, Fougerolles, et la route qui conduit Ă  Bourgueil, et Ă  gauche la BarbiniĂšre, les grandes Varennes, les Taupannes, le Marais, la RenaudiĂšre, puis, plus Ă  gauche encore, la Loire, la chaussĂ©e qui la borde, et entre cette derniĂšre et la riviĂšre du Lane une multitude de villages, de hameaux et de maisons isolĂ©s, dont les principaux points sont le port des Trois-Volets, la Chapelle-sur-Loire, le Port-Neuf et la Croix-Rouge. Ou observera qu’au hameau de Beauregard, commune de RestignĂ©, les habitants du pays n °us ont indiquĂ© le point sur lequel les plus grandes crues de la Loire sont arrivĂ©es. Ce point es t situĂ© Ă  4 o m. 33 c. au-dessus du niveau de la mer. Le couronnement du chemin Ă©tant sur Ce point de L\i m. 60 c., la diffĂ©rence est donc de 2 m. 27 c., hauteur qui est plus que hecessaire pour mettre le chemin Ă  l’abri des grandes inondations ; mais nous avons dĂ» Ă©tablir le couronnement du chemin Ă  cette hauteur, par le motif qu’elle nous donne la facilitĂ© d’établir le pont de la Loire Ă  une hauteur suffisante pour laisser libre passage aux eaux cle ce fleuve , c °mme aussi pour prĂ©venir le refoulement de ces eaux qui pourraient se rĂ©pandre sur la grande eltaussĂ©e qui la borde, et occasionner de grands dĂ©sastres. Cette hauteur nous permet Ă©gale- ni ent d’établir le chemin de niveau sur une longueur de 37,6 ;q m. l^ u bas de Fougerolles le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, puis, de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, qui forme un quart de cercle, le tracĂ© se porte, par un grand alignement, sur les mai- 9* . DEUXIÈME SECTION. — CHAPITRE XI. sons de l’Arche; situĂ©es sur la rive gauche de la Vienne, laissant, Ă  droite, la RenardiĂšre, le cen Bas-Stenay, les Averies, Ă  2,000 m. sur la droite la ville de Bourgueil, la route de Bourgueil Ă  de Chinon, la JacqueliniĂšre, le Port-Boulaie, le pont suspendu de Bourgueil, les hameaux et villages en nommĂ©s la rue TaschĂ©, le Porteau, le port de l’Ablevois, le port NĂ©man, Avoine, Beaumont, le 1101 chĂąteau de Dauzy, le chĂąteau de Coulaine et les maisons de l’Arche, et Ă  gauche, le ruisseau ĂŻ leBoire-de-Guignolet,lesChamperoux, la MarliniĂšre, une partie des maisons du port de l’Able- Roi vois, une partie des maisons du port de NĂ©man, le hameau les Rochers, les moulins de Beau* des PĂčy et le Champ-BoisĂ©. lĂ©e Ce grand alignement a l’avantage de donner la facilitĂ© de franchir la Loire et la Vienne prĂšs- ln ei que perpendiculairement Ă  leur axe et sur des points oĂč ces deux riviĂšres ne prĂ©sentent que f peu de travaux d’art Ă  faire pour resserrer leurs lits. Ce grand alignement forcera d’ouvrir sur I le faĂźte de Beaumont une tranchĂ©e de 22 m., qu’on eĂ»t complĂštement Ă©vitĂ©e, si l’on eĂ»t voulu au porter le tracĂ© Ă  600 m. plus sur la droite ; mais par les mĂȘmes raisons qui nous ont dĂ©ter- etai minĂ© Ă  couper le coteau de Saint-Patrice, nous avons prĂ©fĂ©rĂ© ouvrir la tranchĂ©e de Beaumont, ain qui nous procurera, en grande partie, les terres et les pierres de roche dont nous avons be- a ^ soin pour la construction des ponts de la Loire et de la Vienne, ainsi que pour les grands - remblais qu’il faudra Ă©tablir dans ces deux vallĂ©es pour mettre le chemin au-dessus des grandes mit inondations. ^ rc Avant de continuer la description de notre tracĂ©, remarquons qu’il est trĂšs facile, Ă  partir des Forges, d’obtenir une direction plus courte d’environ 3,5oo m. ; mais ce tracĂ© serait on ne § n - peut pas plus dĂ©savantageux aux villages d’Ingrandes, de Lossay, RestignĂ©, Fougerolles, et Ă  la ^ ville de Bourgueil, dont il s’éloignerait prodigieusement, puisque de cette derniĂšre ville on aurait une lieue Ă  faire pour venir rejoindre le chemin de fer au port de l’Ablevois, point sur lequel s’opĂšre le passage de la Loire, et sur lequel se confondent les deux tracĂ©s. On ne doit 1 pas perdre de vue que Bourgueil est une des villes les plus productives en vins et l’une des plus 1101 commerçantes d’Indre-et-Loire, qu’elle compte prĂšs de 4,000 habitants et qu’elle est le centre ma d’une multitude de hameaux et de villages, qui semblent former ses faubourgs et dont la ^ er population rĂ©unie Ă  la sienne s’élĂšve Ă  17,000 habitants ; ses environs sont les plus riches et les au plus peuplĂ©s de tous les bords de la Loire. Il se tient Ă  Bourgueil des foires et des marchĂ©s ^ a qui sont trĂšs frĂ©quentĂ©s, et l’on y fait des affaires considĂ©rables en vins prĂ©cieux, en chanvre, lin, etc.; c’est le point le plus important entre Tours et Saumur et entre Tours et Chinon. sta Par tous ces motifs nous avons cru devoir donner la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© qui passe Ă  2,000 ni. * io des murs de Bourgueil. Ce Sans doute il eĂ»t Ă©tĂ© possible, en adoptant le tracĂ© qui rejoint celui auquel nous avons tlQ donnĂ© la prĂ©fĂ©rence au port de l’Ablevois, d’établir entre ce point et Bourgueil un embranche- ^ a ' ment de 5,000 m. ; mais comme notre tracĂ© a Ă©tĂ© conçu en vue d’ĂȘtre prolongĂ© sur Saumur et ^ a Angers, nous avons pensĂ© qu’il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de nous rapprocher le plus possible de la ville de tra Bourgueil et par ce moyen de mettre Tours, Bourgueil, Saumur et Angers en communication directe. Le tracĂ© avec embranchement sur Bourgueil aurait eu l’inconvĂ©nient qu’auront toutes &ei les croisiĂšres de chemins de fer ou points d’embranchement, c’est-Ă -dire de crĂ©er de nouveaux les SIXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE. g3 centres de populations et de dĂ©truire ceux existants. Bourgueil n’aurait pas manquĂ© d’élever de vives rĂ©clamations contre ce tracĂ©, et l’autoritĂ©, dans sa sagesse, n’aurait pas hĂ©sitĂ© nous en avons la conviction Ă  faire droit Ă  ces justes rĂ©clamations ! C’est encore par ces motifs que nous avons donnĂ© la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© qui est le plus favorable Ă  la ville de Bourgueil. Nous devons faire connaĂźtre ici quelle est la diffĂ©rence de hauteur entre la chaussĂ©e de la Loire et le pont de Bourgueil, ainsi que la hauteur Ă  laquelle le chemin de fer sera Ă©tabli, au- dessus de cette chaussĂ©e mesurĂ©e au port de l’Ablevois. La chaussĂ©e de la Loire, mesurĂ©e sur la culĂ©e du pont de Bourgueil, est Ă  41 m. 4o c. ; le sommet du pont est Ă  l\o. m. 44 c., I e couronnement du chemin de fer est Ă  42 m. 60 c. Ce couronnement est donc Ă  16 c. au-dessus du point le plus Ă©levĂ© du pont de Bourgueil, par consĂ©quent il sera Ă  l’abri des plus grandes inondations. Nous devons dire aussi Ă  quelle hauteur se sont Ă©levĂ©es les plus grandes eaux de la Vienne au hameau du Colombier, commune de Beaumont; cette hauteur est de 3q m. 32 c., le chemin Ă©tant encore sur ce point Ă  la hauteur de L\% m. 60 c., la diffĂ©rence sera donc de 3 in. 28 c.; ainsi le chemin et le pont de la Vienne qui sera construit non loin de lĂ , seront complĂštement Ă  l’ahri des plus grandes inondations. A partir des maisons de l’arche, le tracĂ© dĂ©crit une grande courbe Ă  gauche, puis, de son extrĂ©mitĂ© , il se porte par un grand alignement de 1 y,660 m. sur la ville de l’Isel Bouchard, laissant Ă  droite les maisons de l’Arche situĂ©es sur la rive gauche de la Vienne, les Granges, la Girau- diĂšre, la rue des Jards, la Mer, la Petite-Breviande, la Grande-Breviande,Villeneuve, Gri- gny-le-Chauchy, le village de Saint-Lazare, le Pressoir, la Fuye situĂ© prĂšs du village de RiviĂšre, le hameau du bois de Veude, le Grand-CimetiĂšre, la Haute et la Basse-Garde, et une douzaine de hameaux dĂ©pendants delĂ  commune d’AnchĂ©, les Écovines, le Grand-CimetiĂši’e, ainsi qu’une dizaine de hameaux dĂ©pendants de la commune de Sazilly, le hameau du bois de Phisivon , le cimetiĂšre et l'Ă©glise du village de Tavant, Marmignon et toute la partie de l’Isle-Bouchard, nommĂ©e le quartier Saint-Maurice, situĂ©e sur la rive gauche de la Vienne, et Ă  gauche, la maison, Sauvegrain, le faubourg Saint-Jacques delĂ  ville de Chinon, situĂ© Ă  600 m. du chemin de fer 1 , le village de RiviĂšre, puis la Vienne, dont le tracĂ© n’est Ă©loignĂ© en cet endroit que de 20 in. au plus, la maison du Petit-Bois, la Manerie, le village de Sazilly, le gros du village de Tavant, puis ta Vienne jusqu’à l'Isle-Bouchard, l’Isle-Bouchard, proprement dite, et au-delĂ  du bras droit de la Vienne, le quartier Saint-Gilles de l’Isle-Bouchard, et ce grand alignement a constamment Ă  sa gauche la Vienne Ă  une distance plus ou moins rapprochĂ©e; il en touche les bords sur trois points diffĂ©rents prĂšs de RiviĂšre, prĂšs de Tavant et Ă  l’Isle-Bouchard. Dans tout Ce parcours le tracĂ© ne prĂ©sente aucune difficultĂ©, ce qui pourrait seul mĂ©riter quelque atten- est le passage Ă  zĂ©ro, ou Ă  peu de chose prĂšs, du tracĂ© Ă  travers l’espace compris entre, ta culĂ©e gauche du pont suspendu de l’Isle-Bouchard et le quartier Saint-Maurice, et qui forme ta principale rue de la ville, rue qu’il Ă©tait impossible de ne pas traverser en portant mĂȘme le trac Ă© beaucoup plus Ă  droite, ce qui aurait nĂ©cessitĂ© la dĂ©molition de plusieurs maisons, tandis l ĂŻ u en suivant la direction que nous avons adoptĂ©e, on n’aurait, Ă  faire aucun sacrifice de ce genre ; elle dessert d’ailleurs beaucoup mieux les deux quartiers de la ville, et permet de pren- ' C est sur le point oĂč ie chemin de fer coupe la belle promenade qui conduit de Chinon Ă  Sainl-Lazarre que seront construits tous Ă©tablissements du chemin de fer. rj 4 DEUXIÈME SECTION. — CHAPITRE XI. dre sur le port les marchandises qu’on voudrait faire transporter par le chemin de fer. Llsle Bouchard Ă©tant du reste un point d’arrĂȘt forcĂ© pour les convois Ă  cause de son importance commerciale, il n’y aura aucun inconvĂ©nient Ă  ce que le chemin traverse Ă  zĂ©ro la grande rue sur un point oĂč la circulation est trĂšs faible, puisque pour aller au-delĂ  il faut passer sur un pont Ă  pĂ©age; du reste, lĂ©s convois en arrivant Ă  cet endroit seront sur le point de s’arrĂȘter, ou commenceront seulement Ă  se mettre en mouvement. Nous devons faire remarquer qu’en 1792, les eaux de la Vienne se sont Ă©levĂ©es prĂšs du hameau le Pressoir, commune de Chinon, Ă  39 m. 4a cent, au-dessus du ftiveau de la mer, et qu’en cet endroit le couronnement du chemin de fer est encore situĂ© Ă  L m. 60 cent., par consĂ©quent il est Ă  3 m. 18 cent, au-dessus des plus grandes eaux ; nous devons en outre faire observer que les grandes crues de la Vienne se sont Ă©levĂ©es Ă  lTsle-Bouchard Ă  43 ni. 49 cent., et que le couronnement du chemin de fer sera sur ce point Ă©levĂ© Ă  44 m - au-dessus du niveau de la mer, c’est-Ă -dire qu’il aura une Ă©lĂ©vation de 5 i c. au-dessus des glus grandes eaux. Revenons Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la grande ligne que nous venons de dĂ©crire, et qui s’arrĂȘte Ă  64 m. au-delĂ  du port de l’Isle Bouchard ; de ce point, le chemin dĂ©crit Ă  droite une courbe qui vient s’arrĂȘter prĂšs du village de Marigny, puis de Marigny il se dirige en droite ligne sur la Cambraye, laissant Ă  gauche les villages de la Planche, Migny, le Port Mougon, la Verguetterie, le bourg de Parçay, la Varenne , les granges Prezault, la Tanerie, laBlaisiĂšre l’Inette;la Ponton- nerie, les ChillaudiĂšres, la Chanterie et la GilberdiĂšre, et Ă  droite les Caves, les Grand et Petit Bournais, le bourg deTheneuil, Tartifume, Terrefort, la Ilucherie, les Rocliedais, BeauchĂȘne, la Puye et Tallois, villages et hameaux situĂ©s sur les coteaux de la rive gauche de la Vienne ; de l’extrĂ©mitĂ© de cette ligne, le chemin dĂ©crit Ă  droite une petite courbe, laissant Ă  gauche Cambraye, puis il se dirige en droite ligne sur le hameau de GuĂ©riviĂšre; en cet endroit le chemin sera gĂ©nĂ©ralement Ă©tabli sur le bas des coteaux qui bordent la Vienne dans toute cette direction, il laissera Ă  droite la Granaie, le Grand et le Petit-Peuil, les PerriĂšres, les Orillaux, hameaux situĂ©s sur les plateaux qui dominent les bords de la Vienne, la GaudiniĂšre, le Vieux-Ports, lesCazeaux, le chĂąteau de Ports et la ProutiĂšre; Ă  gauche, le chemin laisse les maisons, les hameaux et villages suivants le village de Mareilly, le village de Noyers , situĂ© sur la rive droite de la Vienne, les Tuileries, la Jacquerie, le village de Ports, le bec des Deux-Eaux, situĂ© en face du confluent de la Creuse et de la Vienne, la RenaudiĂšre et GuĂ©riviĂšre; de l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une trĂšs petite courbe Ă  gauche, puis il se dirige en droite ligne sur le hameau des Trois-Moulins, commune de Saint-Romain, situĂ©e sur le dĂ©partement de la Vienne, laisse Ă  droite le LibĂšre, les Broutevigne, les villages de Seligny et Maigre- Bois, situĂ©s tout prĂšs du chemin de Maigre-Bois, qui forme la limite du dĂ©partement d’Indre- et-Loire et du dĂ©partement de la Vienne, et puis une partie des hameaux des Trois-Moulins situĂ©s sur le dĂ©partement de la Vienne; et Ă  gauche, le village d’Antogny, et un peu plus loin, sur la rive droite de la Vienne, le bourg, le chĂąteau, le parc et la forĂȘt des Ormes, et une partie des maisons du hameau des Trois-Moulins. Cette direction touche les bords de la Vienne sur deux points diffĂ©rents prĂšs du hameau du Vieux-Ports et du hameau de LibĂ©rĂ©. Il est essentiel de faire remarquer qu’au village de Mareilly, les plus grandes crues de la Vienne, dont on conserve le souvenir dans le pays, se sont Ă©levĂ©es Ă  4b m. 88 cent.; sur ce point, le couronne- ,’Isle ance 3 rue [ un , ou 79 2 > 9 m - n de plus sont ir ce ĂŒi c. te Ă  qui ir la erie, iton- Petit ĂȘne, ; de Ă un- che- oute res, iĂšre, e les sur aux, l’ex- e en irte- gre- dre- ilins oin, irtie sur ntiel t on une- SEPTIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA VIENNE. cfj ment du chemin de fer est situĂ© Ă  47 m. 80 cent., c’est-Ă -dire qu’il sera de 9a cent, au-dessus des plus grandes eaux connues. Ici se termine la description de la partie du tracĂ© du chemin de fer comprise dans le dĂ©partement d’Indre-et-Loire. O11 remarquera que, depuis Tours jusqu’à la limite du dĂ©partement de la Vienne, ce tracĂ© n’offre que de trĂšs faibles difficultĂ©s sous le rapport des travaux de terrassement, et que ses pentes seront presque insensibles, puisqu’elles n’atteindront jamais 4/ 10 niill. par mĂštre. Mais si les avantages sont grands sous le rapport des travaux de terrassement, il n’en est pas de mĂȘme sous le rapport des travaux d’art; bien que ceux Ă  exĂ©cuter soient en trĂšs petit nombre, il n’en est pcs moins vrai qu’avec la dĂ©pense qu’ils nĂ©cessiteront il y aurait de quoi faire des travaux considĂ©rables de terrassement. Voici en quoi ils consistent i° une chaussĂ©e de 5 ,ooo m. de dĂ©veloppement, Ă  partir du pont de Tours ; a 0 une deuxiĂšme chaussĂ©e de i,G 5 o m. de dĂ©veloppement, Ă  construire dans les environs de Langeais; 3 ° un grand pont Ă  construire sur la Loire, vis-Ă -vis du port de l’Ablevois; 4 ° un pont Ă  construire sur la Vienne, prĂšs des maisons de l’Arche; 5 " quelques petits ponts et ponceaux d’une importance trop minime pour qu’on en tienne compte dans cette description. CHAPITRE XII. SEPTIÈME PARTIE. —MÈPARTEMEAT ME EA VIEME. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER DEPUIS LA LIMITE DU DÉPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE .TUSQĂŒâ€™a LA RUE DU PONT-ACIIARD DE LA VILLE DE POITIERS. - "wĂŒii nrĂŻiTTrw -. Les pays que traverse le tracĂ© dans le dĂ©partement de la Vienne, surtout jusqu’à Poitiers, lle le cedent guĂšre en beautĂ© ni en richesse Ă  cette magnifique Touraine qui, depuis les limites la commune de Neuville jusqu’à celle de la commune d’Antogny, 11’est qu’un vĂ©ritable i^i'din. A partir du village des Trois-Moulins le tracĂ© dĂ©crit Ă  droite une courbe d’un assez long Enveloppement ; il laisse a gauche la Vienne dont il touche la rive gauche, sur un point, et les touchers, et Ă  droite, le hameau le Ruisseau. Du hameau les Fouchers, le tracĂ© se dirige en droite ligne sur une petite maison situĂ©e sur la rive gauche de la Vienne Ă  600 m. plus loin 4 ll e le hameau du Port-de-Veaux, laissant Ă  gauche le village de. Saint-Romain, situĂ© sur la rive Souche de la Vienne, DangĂ© et la Gravelle, la PlotiuiĂšre, le Moulin et Port, et Ă  droite, la ^cnouilliĂšre, les Liots , le grand Villiers, Maligrat, le moulin de Veaux , la cĂŽte et le Peu. ^ Pour rendre ce tracĂ© plus rectiligne, l’auteur a prĂ©fĂ©rĂ© amputer le coteau situĂ© entre Saint- °main et la GrenouilliĂšre, sur une longueur de 800 m.; il avait encore un autre motif, c’est E lle chemin Ă©tant constamment Ă©tabli sur la rive gauche de la Vienne, et cette rive Ă©tant 96 DEUXIÈME SECTION. — CHAPITRE XII. celle sur laquelle se rĂ©pand cette riviĂšre lorsqu’elle dĂ©borde, il est essentiel de maintenir le couronnement du chemin Ă  x mĂštre au-dessus des plus grandes eaux. Les dĂ©blais de la tranchĂ©e de Saint-Romain sei’ont destinĂ©s Ă  remblayer les parties les plus basses de cet alignement, principalement dans la partie comprise depuis le grand Villiex-s jusqu’au village de Port-de-Veaux, qui se trouve en face d’un petit affluent de la Vienne, en remontant vers le village de Veaux. De l’extrĂ©mitĂ© de la droite qui prĂ©cĂšde, le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une trĂšs petite courbe , laisse Ă  droite la petite maison dont nous avons dĂ©jĂ  parlĂ©, et Ă  gauche la Vienne. Ensuite le tracĂ© se dirige en droite ligne sur la rive gauche de la Vienne, en face de la Tuilerie qui est situĂ©e sur la rive droite, laissant Ă  gauche les Gardes, la Carilonnerie, le port d’Ingrande, le moulin du ThĂ©, le moulin du GuĂ©ret, le village d’Antran et les RaciniĂšres; et Ă  droite l’une des maisons des gardes, la Pagerie, la Foreterie et les BernailliĂšres. Cet alignement traverse deux petits affluents de la Vienne, l’un remontant du moulin de ThĂ© vei’s le hameau les Barges , et l’autre remontant d’Antran vers le hameau de la Cour. La traverse de ces deux petits affluents exigera de trĂšs faibles remblais, et les teri'es nĂ©cessaires Ă  leur exĂ©cution se trouveront en abondance et Ă  des distances trĂšs rappochĂ©es, car le chemin sera construit en tranchĂ©es sur trois points diffĂ©rents, sur la Foreterie, la RenardiĂšre, et sur l’extrĂ©mitĂ© du faĂźte qui sĂ©pare les deux petits affluents dont nous venons de paxler. Il est Ă©galement utile de faire remarquer qu’au village d’Antran les plus grandes crues se sont Ă©levĂ©es Ă  5o m. 65 cent., et que sur ce point le couronnement du chemin est Ă©levĂ© de 54 m. 55 cent.; il aura donc une Ă©lĂ©vation de 3 m. 92 cent, au-dessus des plus grandes eaux. De l’extrĂ©mitĂ© de la droite prĂ©cĂ©dente, le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche, qui vient s’arrĂȘter prĂšs du hameau de Valette; de Valette, le tracĂ© se porte, par un grand alignement, sur l’embouchure de la vallĂ©e du Clain vers le hameau de Nerpuy, situĂ© sur la gauche de la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et s’arrĂȘte Ă  l’angle que fait cette grande route dans le milieu de la forĂȘt de ChĂątellerault. Ce tracĂ© laisse Ă  droite la Massonne, la Croix-Rouge, la TranchĂ©e , la BerlandiĂšre, le gros de la forĂȘt de ChĂątellerault, et Ă  gauche, le Pin, une partie du hameau de la TranchĂ©e, le moulin d’EstrĂ©es, l’Essart, la fabrique d’armes, le faubourg de ChĂą- teauneuf situĂ© sur la rive gauche de la Vienne, une partie de la forĂȘt de ChĂ tellei’ault, et la route l oyale de Paris Ă  Bordeaux. En face du faubourg de ChĂąteauneuf, et sur la rive droite de la Vienne, se tiouvent la ville de ChĂątellerault, les faubourgs de Sainte-Catherine et de Saint- Jacques. Ce tracĂ© a l’avantage de passer Ă  100 m. de distance de la porte de ChĂątellerault, nommĂ©e porte d'EstrĂ©es, d’éviter par lĂ , Ă  cette ville, une bonne partie des difficultĂ©s que ferait naĂźtre le tracĂ© s’il en Ă©tait plus rapprochĂ©, difficultĂ©s qui naĂźtraient du sacrifice qu’on serait obligĂ© de faire d’un assez bon nombre de maisons, et de l’embarras qu’occasionnerait le chemin de fer en travei'sant, au niveau du sol, 9 grands chemins ou grandes routes venant tous abouti*' Ă  la ville, et qui, comme on le sait, sont gĂ©nĂ©i'alement sinueux, bordĂ©s de murs et de haie* vives, et qui ont en outre l’inconvĂ©nient qu’ont toutes les voies de communication en arrivant prĂšs des villes , qui est d etre plus frĂ©quentĂ©es sur ces points que partout ailleurs. Nous avion? d’abord pensĂ© qu'il Ă©tait possible d’établir le tracĂ© entre la porte d’EstrĂ©es et la ville, de maniĂši' 1 ' Ă  lui faire suivre Ă  peu de chose prĂšs la gauche de la route royale depuis ChĂątellerault jusqu a SEPTIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA VIENNE. 97 Nerpuy ; mais ce tracĂ© aurait eu l’inconvĂ©nient de couper en Ă©charpe la petite riviĂšre d’Envigne sur quatre points diffĂ©rents, et la route royale entre le pont Ă  bascule et la porte d’EstrĂ©es ; c’est ce qui a fait renoncer l’auteur Ă  ce tracĂ©. Entre le hameau de la TranchĂ©e, la riviĂšre l’Envigne et le faubourg de ChĂąteauneuf, seront construits les gares et les Ă©tablissements nĂ©cessaires au service du chemin de fer. De l’extrĂ©mitĂ© de la droite qui s’arrĂȘte prĂšs de Nerpuy, le chemin dĂ©crit Ă  droite une courbe laissant Ă  gauche Nerpuy, le village de Bouchau-Marin, situĂ© sur la rive gauche du Clain, les Bordes et MĂȘlĂ©, et Ă  droite, la forĂȘt de ChĂątellerault. A Nerpuy, le tracĂ© traversera Ă  zĂ©ro la route royale de Paris Ă  Bordeaux. C’est tout prĂšs de MĂŽlĂ© que le Clain se jette dans la Vienne ; c’est aussi sur ce point que commence la vallĂ©e du Clain, que dĂ©sormais le chemin va suivre en la remontant jusqu’à la rencontre de la Bouleur, l’un des affluents de cette riviĂšre. Nous avons pris Ă  regret le parti d’abandonner la belle vallĂ©e de la Vienne qu’on aurait pu remonter encore pendant plus de 26 lieues, jusqu’auprĂšs du bourg de Chabanais, avec presque autant de facilitĂ© que nous en avons eu pour la remonter depuis la Loire jusqu’à l’embouchure du Clain; mais, outre la considĂ©ration de la facilitĂ© d’exĂ©cution et de l’avantage des pentes sur une portion du parcours total, il se prĂ©sentait d’autres considĂ©rations encore plus puissantes qui consistaient Ă  se rĂ©server un moyen facile pour passer du bassin de la Loire dans celui de la Charente. La vallĂ©e du Clain, qui est l’un des principaux affluents de la Vienne, offre ce moyen au plus haut degrĂ©, et la Bouleur, affluent du Clain, achĂšve de donner toute facilitĂ© pour traverser, avec une pente trĂšs douce, le faĂźte qui sĂ©pare les bassins de la Loire et de la Charente. IndĂ©pendamment de ces avantages, ce tracĂ© offre un parcours beaucoup plus court, puisqu’il se porte dans son ensemble, presque en droite ligne, de l'embouchure du Clain sur la ville de Mansle, assise sur la Charente, en passant par les villes de Poitiers, Vivonne, CouliĂ© 3 ,ooo m. Ă  gauche, Ruffec et Verteuil. La ville de Poitiers, par l’importance politique et scientifique que lui donnent son universitĂ©, sa Cour royale, sa qualitĂ© de chef-lieu d’une prĂ©fecture et sa population propre, qui est de plus de 26,000 Ăąmes, aurait pu motiver seule cette prĂ©fĂ©rence. Une autre considĂ©ration non moins importante aurait encore fait prendre cette dĂ©termination, c’est qu’à partir de Poitiers ou de Vivonne, il sera avant peu Ă©tabli, pour desservir la ville de La Rochelle, un chemin de fer passant par Saint-Maixent, Niort, Rochefort. On parlera plus loin de cet embranchement. Au surplus, s’il eĂ»t Ă©tĂ© trĂšs facile de remonter la Vienne jusques auprĂšs du bourg de Chabanais, il eĂ»t Ă©tĂ© d’un autre cĂŽtĂ© trĂšs difficile de s’élever de ce point sur le faĂźte qui sĂ©pare le bassin de la Vienne du bassin de la Charente, ou en d’autres termes de passer du hameau de Chabanais Ă  la ville de Mansle. Dans toute cette partie, le tracĂ© eĂ»t prĂ©sentĂ© de trĂšs grandes difficultĂ©s sous le rapport des pentes, il eĂ»t exigĂ© des travaux d’art considĂ©rables et il 11’eĂ»t desservi que des villes d’une trĂšs faible population, telles queChauvigny, 1,610 hab.; Lussac, 1,248 hab. ; l’Isle-Jourdain , 662 liab. ; Availle, 1,905 hab.; Oonfolens , 2,3oo hab. On voit que la considĂ©ration des populations de ces villes ne pouvait etre d’aucune importance dans la dĂ©termination que nous avions Ă  prendre. Par tous ces motifs n °us n’avons pas hĂ©sitĂ© Ă  nous prononcer pour l’établissement du chemin dans les vallĂ©es du Clain et de la Bouleur. j 3 9 8 DEUXIÈME SECTION. — CHAPITRE XII. De l’extrĂ©mitĂ© de la courbe situĂ©e vers le village de Nerpuy, le chemin se porte par un grand q t alignement de plus de 14,000 m. et vient s’arrĂȘter prĂšs du village de Clain, tout contre la C€ route royale de Paris Ă  Bordeaux. Le tracĂ© laisse Ă  droite la forĂȘt de ChĂątellerault, le village des Barres, Chedeville, la Tricherie, l’HerbeaudiĂšre, la Ronde, Beaulin, la Belarderie, l’IIĂŽ- te piteau et le Chaume, et Ă  gauche, la riviĂšre le Clain, les hameaux et villages, le Duterte, cc les Coindres, le moulin de Domine, Bracon, le moulin de Suplise, le moulin du port de m Beaumont, la JonchĂšre, Cheix, Mouraudrie, la GrĂšve et Puits-Gremier. c ] On doit remarquer que ce grand alignement coupe deux fois la route de Bordeaux Ă  son ni- veau , entre le village des Barres et celui de la Tricherie, et qu’il touche le Clain sur le moulin mĂȘme du port de Beaumont. Pour Ă©viter ces coupures de la route, il sera nĂ©cessaire de la redresser p, entre ces deux points, ce qui ne prĂ©sentera aucune difficultĂ©. Il faut aussi observer qu’au mou- qi lin de Beaumont les plus grandes crues du Clain se sont Ă©levĂ©es Ă  61 m. 53 cent., et que, sur y] ce point, le couronnement du chemin de fer est situĂ© Ă  65 m. 77 cent, au-dessus du niveau de g, la mer, c’est-Ă -dire qu’il est Ă  4 m. a4 cent, au-dessus des plus grandes eaux. sc De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une courbe qui vient s’arrĂȘter vis-Ă -vis n jus- Clain lire de entrer riviĂšre ion de lection 3 brus- ichure e dans ’extrĂ©- ; la ri' renute ßérale- ĂźeuseS isieurs uteui’i ositĂ©s i ; repl> s pas ei l itionS ce q l1 ’ n prĂ©' nalg 1 ^ faudi ' 1 ' 1 te mĂ©' ait,* iule* 1 *’ HUITIÈME PARTIE. —DÉPARTEMENT DE LA VIENNE. io3 Ceaux, les HouillĂšres, le moulin de Rousselin, le Pinier, le Reriais, lĂ  BoissiĂšre, une maison du village de Vaux, Marnay, la BabiniĂšre, Monchedune et RochĂšvre. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  droite une petite courbe qui s’arrĂȘte Ă  l'entrĂ©e du bois de la MorciĂšre; le tracĂ© se dirige ensuite en droite ligne sur le bas du coteau du v Ülage du Roty , laissant Ă  droite le hameau de la MorciĂšre, le Coteau et la RafiniĂšre, et Ă  §àuche Fleix, le puits de Bert, Chez-Gormy, Preuillant et la MarmodiĂšre. Le tracĂ© coupe de Nouveau la Bouleur sur trois points diffĂ©rents; mais il est bon de remarquer que cette riviĂšre a une section d’eau tellement minime, qu’à partir du village de Vaux son lit n’est presque plus a Pparent, et qu’enfin ses eaux s’éparpillent gĂ©nĂ©ralement sur la surface de la prairie qui couvre !Ă  vallĂ©e. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une trĂšs petite courbe, puis il Se porte en droite ligne sur l’embouchure de la vallĂ©e sĂšche qui remonte vers le vdlage de iarge, laissant Ă  droite une grande partie des bois du Roty le Peux, SenillĂ© et la vallĂ©e de la °uleur qui se dirige sur le bourg de Chaunay, situĂ© Ă  i ,200 m. sur la droite et Ă  cheval sur la r °tite de Paris Ă  Bordeaux,.et Ă  gauche, les hameaux le Roty-MĂ©mageon , le village de Brux, la ß°Uche, la Rouerie, Chez Bon-Clou. Depuis le Roty jusqu’à la vallĂ©e de Biarge le chemin coupe 'Riatre fois la Bouleur; mais il sera facile de la redresser entre la Touche et Brux, ce qui Ă©vitera Ă  construction cle deux ponts. A partir de cette droite, le tracĂ© quitte la petite vallĂ©e de la Bou- e ur pour, de lĂ , s’élever sur le faĂźte du hameau du Jarcq, qui sĂ©pare le grand bassin cle la ^°ire du grand bassin de la Charente; le point culminant est situĂ© Ă  i36 m. 74 c. au-dessus du ^eau de la mer. Le trace dĂ©crit d abord une petite courbe Ă  gauche, puis il se porte par un 8 r and alignement sur le bourg de Linazay, traverse le milieu de Biarge, du Jarcq, de Chaumil- ^ et de Linazay, laisse Ă  droite la RichardiĂšre situĂ©e sur le cap formĂ© par la vallĂ©e de la °uleur et la vallĂ©e de Biarge et le village de Vaut, et Ă  gauche, les hameaux de Coussay, la 'Viverie, les Fauts, le bourg de ChampagnĂ©-le-Sec, Chambeau et NantillĂ©. Le 1 extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, puis il se porte par grand alignement d’environ 8,000 m. sur le hameau de Chez-Blondin, qui est situĂ© Ă  m. de la rive droite de la Charente et sur la limite du dĂ©partement de ce nom. Ce grand 'Snement porte sur deux dĂ©partements et Ă  trois reprises diffĂ©rentes sur la Vienne, et Ă  ^ e Ă \ sur les Deux-SĂšvres, ce qui la subdivise en cinq parties ; sur la Vienne, il laisse Ă  droite la j royale cle Paris Ă  Bordeaux, les hameaux de Bel-Air et de la Grange, traverse un chemin p. ^Ploitation qui forme la limite du dĂ©partement, et laisse Ă  gauche le gros du village de ay. Cl s e termine la description de la premiĂšre partie de cette droite comprise clans le dĂ©parte- eĂŻl * de la Vienne. Av; c . ari, P asser a la description du tracĂ© sur le dĂ©partement des Deux-SĂšvres, il est bon cle UtlUPr ] 0 r lĂ» C/ >nĂźnfmr* /-]/-» O f»_.* 1 .1__* 4 .^ ^ ____ 1 „ J L ___, '* e la v ĂŻtiuer la description de la 3 e partie cle cette droite qui porte encore sur le dĂ©partement ĂŻenne. des r» r ^ S av °’ r cou pĂ© une partie de la commune de Limalonges, dĂ©pendante du dĂ©partement .1 , eu x-SĂšvres, li la Roche-Bardii Ue s r\ Ăź e ux-SĂšvres, le tracĂ© entre de nouveau sur le dĂ©partement de la Vienne , prĂšs du hameau lin, et coupe une enclave que fait la commune de Saint-Saviol du dĂ©partement 104 TROISIÈME SECTION. — CHAPITRE XIV. de la Vienne sur le territoire de la commune de Limalonges ; c’est ce qui constitue la 3 e partie de cette droite; puis cette droite entre de nouveau sur la commune de Limalonges, coup 6 un angle saillant que fait le territoire de cette derniĂšre commune sur le territoire de la coin' mune de Saint-Macoux, dĂ©pendante du dĂ©partement de la Vienne; aprĂšs cela elle entre le nouveau sur le territoire de la commune de Saint-Macoux, se prolonge comme nous l’avons dit plus haut jusqu'auprĂšs du hameau de Chez-Rlondin, laisse Ă  droite les hameaux L e partie , coupe la co tri' intre de DIXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. io5 son exĂ©cution. Nous allons maintenant passer Ă  la description du tracĂ© sur le dĂ©partement des Deux-SĂšvres. Nous avons dit dans le chapitre prĂ©cĂ©dent que de Linazay le tracĂ© se dirigeait par un grand alignement sur le hameau de Chez-Blondin, et que cet alignement se subdivisait en cinq parties, l’avons aux JJ , Chez- le QuĂ©' , Chez- Ăźeau de courbe * sur le -s qu’il portait sur deux dĂ©partements, la Vienne et les Deux-SĂšvres. Nous allons maintenant dĂ©crire la seconde et la quatriĂšme partie de cet alignement qui se trouvent situĂ©es sur le territoire de la commune de Limalonges, dĂ©partement des Deux-SĂšvres. A partir de la limite du dĂ©partement de la Vienne, qui est formĂ©e par un chemin d’exploitation, le tracĂ© laisse Ă  droite la Grange, les Maisons-Blanches, la Scie, PĂ©rissac, la Roche-Bardin et la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et Ă  gauche, la Binacherie, Panessac et l’ancien chĂąteau de Panessac; cet alignement coupe ensuite, prĂšs du village de la Roche-Bardin , un chemin qui forme la limite du dĂ©partement des Deux-SĂšvres et du dĂ©partement de la Charente, et qui sĂ©pare le territoire des communes de Limalonges situĂ©e sur les Deux-SĂšvres et de Saint-Saviol situĂ©e sur le dĂ©partement de la Vienne. A partir de ce chemin, le tracĂ© coupe une enclave de la commune de Saint-Saviol, faisant partie du dĂ©partement de la Vienne, et qui n’a de largeur que 55a m.; puis il entre de nouveau sur le dĂ©partement des Deux-SĂšvres , Ă  l’intersection de deux chemins dont l’un est un chemin d’exploitation et l’autre le chemin qui conduit de Limalonges Ă  ComportĂ©; puis il coupe une pointe triangulaire qui fait partie de la commune de Limalonges, et entre de nouveau dans le dĂ©partement de la Vienne, commune de Saint-Macouc. Sur ce point la limite des deux dĂ©partements est formĂ©e par un chemin communal. Le tracĂ© laisse Ă  droite le hameau de la Couarde et le bois de ce nom qu’il touche dans sa partie la plus ouest, et il IXK K. laisse Ă  gauche le hameau de Purpousin. Ce tracĂ© coupera la route de Melle Ă  Civray. La se termine la description de la partie du tracĂ© du chemin de fer qui se trouve situĂ©e sur le dĂ©partement des Deux-SĂšvres, commune de Limalonges. nĂ©ceS' e Tei»' tion d 1 ’ que d l gagne 1 ' ;aux s f Ă©sente 1 CHAPITRE XV. DIXIÈME PARTIE. - DEPAKTEMESĂŻ DE LA CIIAREXTE. description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer, depuis la limite du DÉPARTEMENT DE LA VIENNE JUSQĂŒâ€™a LA VILLE d’aKGOULÊME. irentei ». - Ă©tau 11 Zixrzf ini s f serai de 1; qu’à s out D d’An i’°ya d’Ar ‱’enti sera de h D de pi de C c om] '°pp DIXIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. 109 Revenons au moulin de Rodant. La droite qui prĂ©cĂšde serait prolongĂ©e Ă  travers la vallĂ©e de la Charente jusqua la rencontre du chemin de Mansle Ă  Puyreau; puis, de cette extrĂ©mitĂ©, il dĂ©crirait Ă  droite une trĂšs petite courbe, et de son extrĂ©mitĂ© il se porterait par un grand alignement sur le faĂźte de la forĂȘt de Roixe, un peu Ă  gauche de la croisiĂšre formĂ©e par la grande route et le chemin de Mansle Ă  Saint-Amand; le tracĂ© dĂ©crirait ensuite une petite courbe Ă  gauche, et de son extrĂ©mitĂ© il se porterait par un seul alignement sur la droite qui passe au-dessus du Vars et qui fait partie du prĂ©cĂ©dent tracĂ©, c’est-Ă -dire Ă  1, mĂštres plus loin que les maisons de la ville de Vars. Ce tracĂ© laisserait Ă  600 m. Ă  droite la ville de Mansle, le chemin de Mansle Ă  Saint-Amand, le bourg de Saint-Amand, Montignac et la petite ville de Vars, et Ă  gauche, la riviĂšre et la vallĂ©e de la Bonicure, dont nous aurons Ă  parler incessamment, le village du Maine, de Boixe, le hameau du Courreau, la maison des Gardes, Villejoubert, le chĂąteau de la Bare, le Couradeaux, Éaillat et l’Hermitage. Ce tracĂ© serait de 6,000 m. plus court que le prĂ©cĂ©dent, mais on aurait Ă  construire un sou- ter rain de prĂšs de 3 ,000 m. sous le faĂźte de la forĂȘt de Boixe, et il aurait une pente et une contre-pente de 3 mill. Ce serait un inconvĂ©nient grave, non-seulement Ă  cause du souterrain, niais Ă  cause des pentes de 3 mill. qui n’existent que sur un trĂšs court espace depuis Tours jusqu’à AngoulĂȘme. Ce tracĂ© a, en outre, l’inconvĂ©nient de desservir une population moins riche et moins nombreuse que celle de la direction par la vallĂ©e de la Charente. La troisiĂšme direction, qu’il nous a paru possible d’adopter, aurait Ă©galement son origine au nioulin de Baudan. Du moulin mĂȘme de Baudan, le tracĂ© dĂ©crirait une courbe Ă  gauche, puis Je son extrĂ©mitĂ©, il se porterait en droite ligne dans la vallĂ©e de Bonicure, il la remonterait jusqu’au village de PuyrĂ©au, et de ce village le chemin serait Ă©tabli sur le contrefort du coteau Je la vallĂ©e qui remonte vers le village d’Aussac; arrivĂ© Ă  Aussac, le tracĂ© traverserait le faĂźte de c e nom par un souterrain qui n’aurait pas moins de 3 ,000 m. de longueur. La pente de ce tracĂ© serait au moins de 3 mill. par mĂštre; car le faite d’Aussac est situĂ© Ă  iĂź 5 m. au-dessus du niveau de la mer, tandis que celui de la foret de Boixe 11’est situĂ©, au point de passage du chemin, flu’à nom. Il y a donc une diffĂ©rence de hauteur de i 5 m., ce qui nous fait prĂ©sumer que le s °uterrain d’Aussac 11e serait pas moins long que celui de la forĂȘt de Boixe. Du faĂźte d’Aussac, le tracĂ© entrerait dans la vallĂ©e de Touriers, viendrait passer au village J AnĂšs, puis au moulin Patrouille, puis au bas du hameau de Chignolle, situĂ© sur la route lo yale de Paris Ă  Bordeaux et sur le ruisseau de l’Argence; de lĂ  il viendrait passer au village dArgence, Ă  Vouillac et continuerait Ă  redescendre la vallĂ©e jusqu'Ă  la rencontre delĂ  Charte, franchirait cette riviĂšre sur un grand pont de 120 m. d’ouverture au moins, et viendrait Se raccorder avec notre premier tracĂ© prĂšs du logis de Fontalier, situĂ© Ă  2 lieues r/2 au-dessous J la ville de Vars. Du faĂźte d’Âussac au point de jonction avec notre premier tracĂ©, le chemin aurait une pente d e plus de 3 mill. par mĂštre. Comme la vallĂ©e est trĂšs sinueuse et trĂšs profonde, Ă  partir du pont d e Churet, le tracĂ© se ressentirait beaucoup des inflexions du sol; il serait, par consĂ©quent, j^mposĂ© d’un trĂšs grand nombre de courbes. NĂ©anmoins cette direction n’aurait pas un dĂ©ve- °Ppement plus long que le tracĂ© par la forĂȘt de Boixe et de Saint-Amand ; il aurait mĂȘme X IO TROISIÈME SECTION. — CHAPITRE XV. comme celui de Saint-Amand, l’avantage d’ĂȘtre de i lieue 1/2 plus court que notre tracĂ© par la vallĂ©e de la Charente mais on doit faire remarquer qu’il ne desservirait aucun centre de population un peu important, qu’il laisserait Ă  trois quarts de lieue sur la droite la ville de Mansle, chef-lieu de canton, dont la population est de 2,000 habitants, et le marchĂ© l’un dis plus forts du dĂ©partement; Ă  2 lieues sur la droite, Saint-Amand, chef-lieu de canton, dont la population est de i, 5 oo habitants, et Ă  1 lieue 1/2 sur la droite la petite ville de Vars, qui compte 2,000 habitants, et qui est une des plus commerçantes de la Charente. Ce tracĂ© aurait en outre l’inconvĂ©nient de s’éloigner des bords de la Charente, depuis Mansle jusqu’à l’embouchure du ruisseau d’Argenee, contrĂ©e sur laquelle se trouve le plus riche vignoble et les plus grandes et les plus abondantes prairies du dĂ©partement. Par suite de ces considĂ©rations, nous avons choisi le tracĂ© par la vallĂ©e de la Charente, qui n’a pas de souterrain et qui n’a de pente qu’un millimĂštre par mĂštre , bien que nous reconnaissions que si l’autoritĂ© supĂ©rieure voulait donner la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© par Aussac, cette direction n’offre pas d’obstacles absolument insurmontables. Il est bon d’observer que ce tracĂ© franchirait la Charente vis-Ă -vis de la vallĂ©e d’Argence, sur un grand pont qui aurait au moins de 110 Ă  120 m. d’ouverture. Dans toute la plaine du logis de Foutaillier, sur une longueur de 2,5oo m., le tracĂ© serait construit sur une chaussĂ©e Ă©levĂ©e de 7 Ă  8 m. au-dessus du sol. Reprenons maintenant notre tracĂ© que nous avons laissĂ© Ă  la maison le Sinard, prĂšs de la ville d’AngoulĂȘme. De l’extrĂ©mitĂ© de la gi’ande droite qui prĂ©cĂšde, le chemin dĂ©crit Ă  droite une courbe qui vient s’arrĂȘter au bas de la maison de Mainebrie, puis de ce point le tracĂ© se porte en droite ligne sur Rossignos situĂ© Ă  l’est et au pied de la petite montagne sur laquelle est construite la ville d’AngoulĂȘme, laissant Ă  droite la maison de la TerriĂšre et la Mainebrie, les Joyeux et Rossignos, et Ă  gauche, Plessat, le faubourg Saint-Cybard et la ville cl’AngoulĂȘme. C’est Ă  200 m. au-dessous dupont de Saint-Cybard, que le chemin de fer franchira la Charente sur un pont qui aura 12 m. d’élĂ©vation au-dessus de l’étiage et 1 5 o m. de dĂ©bouchĂ©. Entre la culĂ©e gauche du pont et le village de Rossignos seront construits les gares et les magasins de la compagnie. Ces gares et magasins auront une longueur de 5 oo m. sur xoo m. de largeur; leur surface sera donc de 5 hectares, et l’axe du chemin les traversera dans le sens longitudinal et pat leur milieu. Le mur d’enceinte du cĂŽtĂ© de la ville s’appuiera sur la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et les rampes d’accĂšs delĂ  ville seront, avec de trĂšs lĂ©gĂšres modifications, prolongĂ©es jusqu’à l’entrĂ©e des gares et magasins de la compagnie. La surface que doivent occuper les magasins porte sur un sol qui se dĂ©prime considĂ©rablement vers les bords de la Charente; il sera donc nĂ©cessaire de remblayer cette partie de la praii’ie pour rendre le sol horizontal et pour l’élever Ă  la hauteur du chemin de fer. Les deux petits canaux que forme la Charente efl cet endroit seront comblĂ©s, et les eaux seront ramenĂ©es dans le grand canal. Dans le chapitre relatif Ă  l’importance de la ville d’AngoulĂȘme, nous reviendrons sur cette question, ainsi qi ie sur celle des Ă©tablissements de la compagnie. Ici se termine la description du tracĂ© de la troisiĂšme section du chemin de fer, comprise e»h’ e Poitiers et AngoulĂȘme. ONZIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. I T I QUATRIÈME SECTION COMPRISE ENTRE ANGOULEME ET BORDEAUX. CHAPITRE XVI. ONZIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. Description et aperçu sommaire bu tracĂ© du chemin de fer depuis la ville d’angoulĂ©me jusqu’à LA LIMITE DU DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE. - irr-Tig> ! I - A partir d’AngoulĂšme, le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une courbe qui vient s’arrĂȘter un peu au-delĂ  de la route royale de Paris Ă  Bordeaux; Ă  cette courbe succĂšde'une autre courbe qui tourne Ă  droite, et de son extrĂ©mitĂ© le chemin se porte, par un grand alignement, sur l’abbaye de la Couronne, laissant Ă  droite le Bourguet, Sillac, le Petit-Giroc, la papeterie de l’Escalier, le Grand-Giroc, Chantemerle, la Tuilerie, l’Oisellerie, le Jonco, Chabresy-Lacroisade, le Petit- Menado et la route royale de Paris Ă  Bordeaux ; et Ă  gauche, le faubourg de Saint-Pierre de la ''die d’AngoulĂšme, les Gibeaux, la vallĂ©e de l’Anguienne qui est bordĂ©e par des coteaux trĂšs Ă©levĂ©s et fortement escarpĂ©s, le moulin de Rabion, situĂ© dans le bas de la vallĂ©e des Eaux- Claires, qui est aussi Ă  gauche, et dont les bords escarpĂ©s et la profondeur 11e le cĂšdent en rien Ă  la vallĂ©e de l’Anguienne, le village de BrouĂ©ry, assis dans le fond de la vallĂ©e du Charraud r lui n’est pas moins profonde ni moins accidentĂ©e que les deux prĂ©cĂ©dentes, et la Bergerie situĂ©e Slu ’ le plateau qui domine la route royale de Paris Ă  Bordeaux. Voici comment se comportera tracĂ© depuis AngoulĂšme jusqu’à l’abbaye de la Couronne d’abord il traversera la route °yale sur un pont dont l’élĂ©vation sous clef aura au moins 5 m. au-dessus du couronnement cette route, puis il franchira les trois petites riviĂšres de l’Anguienne, des Eaux-Claires et du Charraud, et, sur de forts remblais, les trois vallĂ©es dans lesquelles coulent ces petites ri- ^‱'es. Sur trois points diffĂ©rents on sera obligĂ© d’ouvrir d’assez fortes tranchĂ©es, dont les dĂ©- seront employĂ©s utilement Ă  combler les dĂ©pressions des trois vallĂ©es dont nous venons de Parler. La partie en droite ligne de ce tracĂ©, depuis AngoulĂšme jusqu’à l’abbaye , sera Ă©tablie Ă  ^i-cĂŽte du grand coteau qui borde la route royale de Paris Ă  Bordeaux, et suivant une direc- * l ° n Presque parallĂšle Ă  cette route. He l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche pour passer dans la vallĂ©e e hi BohĂȘme qu’il remonte en suivant le coteau de droite de cette vallĂ©e jusqu’à son ^gme, p r Ăš s le log is de Livernau, oĂč se trouve l’un des points les plus bas qui sĂ©parent le i ia QUATRIÈME SECTION. — CHAPITRE XVL faĂźte du bassin de la Charente du bassin de la Dordogne. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se porte en droite ligne sur la limite de la commune de Mouthiers, laissant Ă  droite l’abbaye de la Couronne, la petite ville de la Couronne, les Penauds, les Galands, les Gaudins, la Cou- rade , la papeterie de la Courade , la papeterie de la Tutebeuf et la maison de ClĂ©menceaux ; et Ă  gauche, les Fayards, le Liet, la Picardie et le coteau. Dans toute cette partie le tracĂ© sera construit Ă  mi-cĂŽte et exigera des travaux de terrassement assez considĂ©rables, principalement au-dessus de la Couronne, oĂč il sera nĂ©cessaire de construire une chaussĂ©e courbe, qui aura un dĂ©veloppement de 5 Ă  600 m. et une hauteur moyenne d’au moins 8 ni. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crira Ă  gauche une courbe qui laissera Ă  droite les Brissauds, et Ă  gauche le MĂ©nadaud. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le tracĂ© se portera en droite ligne sur le coteau situĂ© en face et au nord du village de Mouthiers, coupant par le milieu le Grand-Guillon, laissant Ă  droite Chez-UĂ©raud, le village de la Rochandry, les ruines du chĂąteau de ce nom et le rocher sur lequel il est construit, Chez-Carnaud, le Maine-Bertrand et le village de Mouthiers ; et Ă  gauche , Ghez-Brisset, la Gaillarderie, Petit-Poinaud, Bournet et chez Bailly. Dans toute cette partie le chemin exigera des travaux de terrassement assez grands ; il sera constamment construit en dĂ©blais et en remblais. Les tranchĂ©es seront souvent pratiquĂ©es dans un roc calcaire, qui, depuis la ville d’ÂngoulĂȘme, se montre frĂ©quemment dans presque tout le parcours du chemin. Ce calcaire , d’une nature excessivement tendre, se taille presque aussi facilement que la craie ; une fois qu’il a Ă©tĂ© exposĂ© au contact de l’air, il acquiert une trĂšs grande duretĂ© cette qualitĂ© le rend propre au plus grand nombre cl’ouvrages d’art, et permet de les exĂ©cuter avec beaucoup d’économie. A partir de Mouthiers , le chemin dĂ©crit Ă  gauche une courbe qui se dĂ©veloppe sur le coteau de la vallĂ©e de la BohĂȘme, et qui vient s’arrĂȘter prĂšs de la grande papeterie de la Forge. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le tracĂ©, suivant toujours le coteau de la BohĂȘme, se dirige en droite ligne prĂšs le hameau des Jodots, laissant Ă  droite la forge, le guĂ© et le hameau de Chez-RĂ©gnier ; et Ă  gauche, le haut du coteau de la BohĂȘme, les hameaux de Chez-Mormand, la Cabane et Boisblets. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche, qui vient s’arrĂȘter un peu au-delĂ  de la crĂȘte du coteau de la vallĂ©e de Nanteuillet, laissant Ă  gauche les Jodots, et Ă  droite, dans la vallĂ©e de la BohĂȘme, les moulins du Duc. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se porte en droite ligne sur la route royale d’AngoulĂȘme Ă  Montmoreau , prĂšs du Petit-Loubeau, Ă  travers la vallĂ©e de Nanteuillet qui se dirige vers le nord, et Ă  travers le plateau de Puygaty qui domine la vallĂ©e de la BohĂȘme, laissant Ă  droite le moulin et le village de Nanteuillet, le logis de Puygaty, la Laiterie, la vallĂ©e et la riviĂšre de la BohĂȘme ; et, Ă  gauche, chez Viaud, la vallĂ©e de Nanteuillet, le logis de Dalignac et le village des Balatries. Yis-Ă -vis de Nanteuillet, dans toute la traversĂ©e de la vallĂ©e de ce nom, le tracĂ© sera construit sur un remblai d’une grande hauteur, nĂ©cessitĂ© par la dĂ©pression de cette vallĂ©e, comme aussi pou 1 ’ maintenir l’unitĂ© de pente qui, depuis la ville d’AngoulĂȘme, sera de 3 mill. jusqu’au faĂźte de Livernau. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  droite une courbe qui laisse Ă  gauche I e Petit et le Grand-Loubau, et la vallĂ©e qui remonte jusqu’au village de Marsac, et, Ă  droite? ONZIÈME PARTIE. —DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. n3 un grand bois entourĂ© en grande partie parla petite riviĂšre de BohĂȘme et parla route d’Angou- lĂȘme Ă  Montmoreau. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le tracĂ© se dirige sur la maison La Par- paillerie, laisse Ă  droite Bourgue, le moulin Joubert et cinq Ă  six hameaux, ainsi que la petite riviĂšre de BohĂȘme dont la section d’eau, au-dessous du moulin de Joubert, est trĂšs faible; Ăą gauche, La Coste, Pauly, et le logis du Maine-Bardon. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  gauche une courbe d’un trĂšs faible dĂ©veloppement, puis il se porte en droite ligne Ă  travers le faĂźte de Livernau, sur le ruisseau de l’Eau-Morte. Cet alignement sera construit horizontalement sur i,5oo m. Dans toute cette partie on sera obligĂ© de construire un souterrain dont le dĂ©veloppement sera Ă©gal Ă  celui du seuil. Le tracĂ© laisse Ă  droite le Maine-Joubert, La Parpaillerie, Broussard, le logis de Livernau qui est situĂ© sur le point culminant du faĂźte, Ghez-Frelet situĂ© sur le versant de la Dordogne, et Ă  gauche, la maison de Chez-Brandeau, Gouarte et Chez-Mondou. Ces trois habitations sont situĂ©es sur le faĂźte de Livernau. A partir d’AngoulĂȘme jusqu’à l’entrĂ©e du souterrain de Livernau, le tracĂ© se composera d’une seule pente de 3 mill. par mĂštre ; dans toute la partie du souterrain le chemin sera horizontal, et Ă  l’issue du souterrain il nĂ©cessitera une contre-pente de 3 mill. par mĂštre, qui se prolongera jusqu’à la ville de Montmoreau. A l’extrĂ©mitĂ© du souterrain le chemin dĂ©crira Ă  gauche une grande courbe, qui se dĂ©veloppera sur les deux flancs de la vallĂ©e des Eaux-Mortes, laissant Ă  droite sept Ă  huit hameaux situĂ©s sur le plateau qui domine la vallĂ©e des Eaux-Mortes, et dont le principal se nomme les Pin- guets, et, Ă  gauche et sur le plateau qui domine Ă©galement la vallĂ©e des Eaux-Mortes, le hameau Les Tiers. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe le chemin se dirige en droite ligne dans la vallĂ©e jusqu’à la rencontre du chemi i de la GrĂšse de son extrĂ©mitĂ© il dĂ©crit Ă  droite une courbe d’un long dĂ©veloppement, qui permet de passer de la vallĂ©e des Eaux Mortes dans la vallĂ©e de la Tude. Cette courbe s’arrĂȘte sur le flanc gauche de la vallĂ©e de la Tude, vis-Ă -vis le hameau de l’Arnaude, laissant Ă  droite les hameaux la Caillerie, la Vacherie et l’Arnaude, et Ă  gauche, la GrĂšse, situĂ©e sur le cap que forme la vallĂ©e des Eaux-Mortes et la vallĂ©e de l’An- dolle, le moulin de Batraud, les villages d’Apremont, de Morlon, et le logis de Chenard, qui sont situĂ©s sur le haut du coteau qui domine la vallĂ©e de la Tude. Avant de pousser plus loin la description de ce tracĂ©, il est. nĂ©cessaire de nous reporter en PriĂšre sur le point du logis de Puygaty, pour indiquer sommairement, Ă  partir de ce chĂąteau, la direction d’un autre tracĂ© que nous avons Ă©tudiĂ©, et qui nous avait paru, d’aprĂšs les reconnaissances rĂ©pĂ©tĂ©es que nous en avions faites, pouvoir balancer celui auquel nous avons f lonnĂ© la prĂ©fĂ©rence. Nous avions espĂ©rĂ©, d’abord, que nous pourrions traverser le point de Passage du faĂźte qui sĂ©pare les eaux de la Charente des eaux de la Dordogne, situĂ© prĂšs du village de RodĂąt, en Ă©vitant la construction d’un souterrain ; mais ces espĂ©rances n’étaient que ^ es illusions qu’ont fait Ă©vanouir les Ă©tudes gĂ©omĂ©triques. Voici comment se comportait ce j logis de Puygaty, ou si mieux l’on aime, du plateau situĂ© en face du village de Nanteuillet, e tr acĂ© se dirigerait en droite ligne sur le milieu du bois du Grand-Loubau, qui resterait Ă  10 ‱ s ur sa droite; lĂ  il dĂ©crirait Ă  gauche une courbe d’un court dĂ©veloppement, puis il se i5 n 4 QUATRIÈME SECTION. — CHAPITRE XVI. porterait en droite ligne sur le hameau du Fauconnier, laissant Ă  droite le Grand-Loubau, le Maine-Groyer, le Roc et le Fauconnier, et Ă  gauche, le village les Balatries, la moitiĂ© du bois du Grand-Loubau, les hameaux du Mas, de DrouĂ© et le Groc ; du Fauconnier, le chemin dĂ©crirait une petite courbe Ă  droite, puis une droite qui s’arrĂȘterait au-dessous de la Maison- Neuve, et laisserait cette maison Ă  droite; de ce point, le tracĂ© dĂ©crirait Ă  droite une courbe, d’un grand dĂ©veloppement, qui traverserait le faĂźte de Rocks, partie en souterrain i , 85 o m. et partie en tranchĂ©es d’une profondeur considĂ©rable. Cette courbe permettrait de passer de la vallĂ©e de la BohĂȘme dans une vallĂ©e sĂšche, qui est l’un des embranchements de la vallĂ©e de la Nizorme, et sur le fond de laquelle prend naissance la fontaine de Roncenac, elle laisserait Ă  droite le village de Rodas et le plateau qui le domine, et sur lequel est construite la maison la FenĂȘtre, et Ă  gauche, la Grange , la Mercerie et la maison nommĂ©e Buffe-Ageasse; de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porterait en droite ligne sur le faĂźte du hameau de Rainaud, traverserait ce faĂźte souterrainement 1,600 m. et viendrait dĂ©boucher dans la vallĂ©e de la Tude, Ă  quelques centaines de mĂštres plus bas que le village duPlanet qu’il laisserait Ă  sa droite, et Ă  sa gauche resteraient le hameau du Rainaud et le village de la Treille. Ce souterrain n’aurait pas moins de 1,600 m. de longueur, et celui de Rodas en aurait de i 85 © Ă  2,000. A partir de l’extrĂ©mitĂ© du souterrain de chez Rainaud, le tracĂ© se porterait en droite ligne dans la vallĂ©e de la Tude jusqu’à la rencontre du prĂ©cĂ©dent tracĂ©, sur un point situĂ© un peu plus bas que le moulin de Batraud, laissant Ă  droite le Puy, village situĂ© sur le haut du plateau, les Pis et la GrĂšse, et Ă  gauche le bourg de Juillaguet, le village de Corlux et la maison de Barra. Ce deuxiĂšme tracĂ© aurait un parcours d’une lieue plus long que le premier, et, malgrĂ© cette augmentation de dĂ©veloppement, la pente et la contre-pente seraient Ă©galement de 3 mill. par mĂštre; il aurait en outre deux souterrains dont le dĂ©veloppement total serait plus long i,95o m. que celui du souterrain de Livernau, et enfin depuis le village le Puy jusqu’au Fauconnier, sur un dĂ©veloppement d’une lieue et demie; ce tracĂ© serait construit constamment en souterrain ou dans des tranchĂ©es qui n’auraieut pas moins de 20 Ă  25 m.; il faut observer en outre que le passage du faĂźte de Rodas est presque aussi Ă©levĂ© que le passage du faĂźte de Livernau, et que le faĂźte du hameau de Rainaud est encore plus Ă©levĂ© que celui de Rodas, ce qui explique suffisamment comment il se fait que ce tracĂ©, qui a un dĂ©veloppement de 4,ooo m. plus long que le premier, 11e permet pas de franchir le faĂźte de Rodas qui sĂ©pare le bassin de la Charente du bassin de la Dordogne, avec des pentes moindres de 3 mill.; il est encore une autre considĂ©ration, c’est qu’entre le village de Rodas et le hameau de Rainaud le chemin se trouverait Ă©tabli sur le versant d’une vallĂ©e qui n’appartient ni Ă  la vallĂ©e de la Tude ni Ă  la vallĂ©e de Rodas, et qui descend dans la vallĂ©e de Roncenac, c’est-Ă -dire qu’il y a lĂ  un espace de prĂšs d’une lieue, sur lequel le sol se prĂȘte difficilement Ă  Ă©tablir la pente et la contre-pente, Ă  l’aide desquelles on peut passer du bassin de la Charente dans le bassin de la Dordogne. Entre les deux tracĂ©s que nous avons Ă©tudiĂ©s, il existe une multitude de petites vallĂ©es sĂšches, qui toutes se relĂšvent rapidement en arrivant sur la crĂȘte de l’étroit plateau qui sĂ©pare les deux grands bassins de la Charente et de la Dordogne, mais aucune d’elles ne nous a paru prĂ©senter plus de facilitĂ©s pour l’établissement du tracĂ©, que celles que nous avons Ă©tudiĂ©es. ONZIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA -CHARENTE. xi5 Quelques personnes avaient pensĂ© que, du village de Rodas, on pourrait redescendre par la vallĂ©e de Roncenac jusqu’à Gurac, pour entrer sur ce point dans la vallĂ©e de la Nizonne, mais les opĂ©rations gĂ©omĂ©triques que nous- avons faites, jusqu’au moulin du Sauvage situĂ© Ă  2,000 m. au-dessous de Roncenac, nous ont prouvĂ© que le sol du fond de la vallĂ©e prĂšs de Roncenac n’étant sur ce point qu’à 88 ni. 6© c. de hauteur au-dessus du niveau de la mer, on seraitforcĂ© de donner Ă  la contre-pente pour descendre dans la vallĂ©e de la Nizonne au moins 7 mill. par mĂštre. Nous allons le dĂ©montrer. Pour cela il faut se reporter Ă  AngoulĂȘtne; lĂ , le couronnement du chemin de fer Ă©tant un point fixe, Ă©levĂ© Ă  46 m. au-dessus de la mer, et la pente maximum du chemin de Paris Ă  Bordeaux Ă©tant de A mill. par mĂštre, la distance horizontale d’AngoulĂȘme au faite de Rodas Ă©tant de 22,200 m., si Ton multiplie 3 mill. par 22,200 m. la pente sera de 66 m. 60 c. entre AngoulĂȘme et Rodas, et si Ton ajoute Ă  cette pente les 46 m. de hauteur du point d’AngoulĂȘme on aura en tout 112 m. 60 c pour la hauteur du couronnement du chemin de fer vers le point de Rodas oĂč l’on serait obligĂ© de construire le chemin en souterrain et de niveau. Sur ce point le sol naturel est encore plus Ă©levĂ© de 20 m. que ne le serait le couronnement du chemin de fer, c’est ce qui oblige Ă  traverser le faĂźte au moyen d’un souterrain qui finirait dans la vallĂ©e de Roncenac sur un point Ă©galement Ă©levĂ© de 112 m. 60 c., au- dessus du niveau de la mer. Le distance de ce point au moulin du Sauvage Ă©tant de 3 ,200 m. et la diffĂ©rence de hauteur Ă©tant de 24 m. la contre-pente Ă  Ă©tablir, pour descendre du souterrain de Rodas dans la vallĂ©e delĂ  Nizonne, serait au moins de 7 mill. par mĂštre. On doit observer que le seuil dĂ» souterrain serait Ă©tabli Ă  45 m. en contre-bas du point culminant. Si de Rodas on voulait entrer dans la vallĂ©e delĂ  Tude, il y aurait deux souterrains Ă  construire le premier, comme on l’a dĂ©jĂ  vu, aurait 1 85 o m. de longeur, et le deuxiĂšme 1600 m., ce qui ferait en tout 3 , 45 o -m. de souterrain. Si Ton voulait Ă©viter ces souterrains, il faudrait ouvrir des tranchĂ©es de 20 , 48 , et 20 m. mesurĂ©es au faĂźte de Rodas, et de 20, 67 , et 20 m. mesurĂ©es au faĂźte de Rainaud. Il sera facile aux hommes de l’art, s’ils veulent bien jeter les yeux sur la carte de ce pays, de se convaincre que la Tude prend naissance au hameau de Rainaud situĂ© sur le faĂźte qui sĂ©pare le bassin de la Charente du bassin-de la Dordogne ; que cette riviĂšre se dirige presque en droite ligne au sud-ouest et quelle vient se jeter dans la Dronne prĂšs du village de Parooul elle n’a d’ailleurs pas moins de 36 ,000 m. de dĂ©veloppement, ce qui donne la plus grande facilitĂ© Pour s’élever delĂ  vallĂ©e de la Dronne sur le faĂźte de Rainaud;; tandis que la vallĂ©e de Roncenac Ua de dĂ©veloppement que 8,000 m., et que la riviĂšre de cette vallĂ©e se jette dans la Nizonne, s,,r un point oĂč cette derniĂšre riviĂšre est dĂ©jĂ  trĂšs profonde, et oĂč les eaux sont beaucoup plus considĂ©rables que ne le sont celles de la Tude Ă  son embouchure. D’un autre cĂŽtĂ©, Ă  partir de Gurac, la Nizonne n’a pas moins de 9 lieues de dĂ©veloppement jusqu’à de Saint-Front, dans le dĂ©partement de la Dordogne, et comme le village de Saint-Front n’est pas considĂ©rablement plus Ă©levĂ© au-dessus du niveau de la j e RĂ meari de Rainaud, il s’ensuit que la hauteur du sol de la vallĂ©e delĂ  Nizonne, mesurĂ©e Ă  Gurac , n’est pas de beaucoup plus Ă©levĂ© que le sol de l’embouchure de la riviĂšre de la-Inde mesurĂ© au-dessus du niveau de la mer; en effet, Ă  partir de Gurac, la riviĂšre de la Ni- 116 QUATRIÈME SECTION. —CHAPITRE XVI. zonne, jusqu’à son embouchure dans la Dronne, forme trois canaux principaux dont les eaux ont bien de la peine Ă  s’ouvrir passage Ă  travers les prairies marĂ©cageuses qu’ils arrosent, et Ă  partir de l’embouchure de la Nizonne, jusqu’au village de Parcoul, la Dronne est extraordinairement sinueuse, ce qui prouve que sa pente est trĂšs douce et qu’il serait Ă©videmment trĂšs facile d’établir le chemin de fer en la remontant depuis Parcoul jusqu’à Brassac, et de Brassac en remontant la Nizonne jusqu’à Gurac mais de Gurac pour s’élever sur le faĂźte du hameau de Toupinaud prĂšs de Rodas la difficultĂ© serait d’autant plus grande qu’elle aurait Ă©tĂ© moindre pour venir de Parcoul Ă  Gurac. IndĂ©pendamment de cet inconvĂ©nient trĂšs grave, le tracĂ© par la vallĂ©e de la Nizonne aurait eu un dĂ©veloppement plus long de 5 lieues que celui par la vallĂ©e de la Tude; il aurait en outre nĂ©cessitĂ© la construction d’un grand nombre de ponts tant sur la Nizonne que sur la Dronne, et ceux Ă  construire sur cette derniĂšre riviĂšre seraient des ouvrages trĂšs importants Ă  cause du grand dĂ©bouchĂ© qu’on serait obligĂ© de mĂ©nager Ă  ces ponts. Tels sont les principaux motifs qui nous ont fait renoncer Ă  cette direction. Enfin il y avait encore Ă  considĂ©rer que, depuis le village de Gurac jusqu’au village de Parcoul situĂ© sur la Dronne et Ă  l’embouchure de la Tude, on ne trouve dans tout le parcours de la Nizonne et de la Dronne qu’un seul bourg, Aubeterre, chef-lieu de canton, dont la population n’est cependant que de 763 habitants, et bien qu’il se fasse dans ce chef-lieu de canton un petit commerce sur les denrĂ©es qui se rĂ©coltent dans les environs, ce n’était pas assez pour dĂ©terminer Ă  suivre cette direction. Passons maintenant Ă  la continuation du tracĂ© par la vallĂ©e de la Tude. A partir de l’extrĂ©mitĂ© de la grande courbe qui s’arrĂȘte au bas de la maison l’Arnaude, le chemin se dirige en droite ligne sur le moulin de Perrier, laissant Ă  droite le moulin de la Faye, les hameaux de Meunier, Petingaud, Tavillard, Maine-Boucherie, et la vallĂ©e qui remonte vers le bois Bourdeau , et Ă  gauche, les hameaux de la Faye, de Vignaud, de la BarbotiĂšre, des Sauvages, le village de Saint-IIilaire et le moulin Perrier. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit Ă  gauche une petite courbe, puis il se porte par un grand alignement sur le hameau de Verdu, laissant Ă  droite le hameau de la Breuille, l’église et le gros du bourg de Montmoreau , l’un des bĂątiments du moulin de Faure, le bourg de Saint-Laurent, les hameaux de Chez-Bastard et de Beaulieu, et Ă  gauche, le moulin de la Forge, la maison des VallĂ©es, le moulin et quelques maisons du bourg de Montmoreau, deux bĂątiments du moulin de Faure, le moulin de la Vallade, le hameau delĂ  Vallade et le moulin d’Etournaud. Depuis le moulin de Perrier jusques auprĂšs du moulin de la Vallade, le chemin de fer sera Ă©tabli sur le coteau de la rive droite de la Tude, et il traversera la principale rue de Montmoreau au niveau du sol. Le reste du chemin sera construit en remblais dans la prairie de la Tude. — Cette riviĂšre sera coupĂ©e sur trois points diffĂ©rents; mais il sera trĂšs facile de la redresser et d’éviter ainsi la construction de deux ponts. Au surplus, les eaux de la Tude sont en cet endroit de peu d’importance, par consĂ©quent les ponts nĂ©cessiteront peu de dĂ©pense. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  gauche une petite courbe qui s’arrĂȘte un peu au-delĂ  du moulin de Verdu; de son extrĂ©mitĂ© le chemin se porte en droite ligne sur un point situĂ© au bas du coteau de la mĂ©tairie de Levraud, laissant Ă  droite Champ-Rose, Gratte- ONZIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. 117 Loube, la vallĂ©e de Peudry et le ruisseau qui la parcourt, et les Brands, et Ă  gauche, le Pras, le Petit-Maine, le moulin ChĂątaignier, la mĂ©tairie de Martin, et la mĂ©tairie de Levraud. Le tracĂ© traversera trois fois la Tude, et il sera gĂ©nĂ©ralement Ă©tabli sur le coteau de la rive droite de cette vallĂ©e, ce qui nĂ©cessitera des dĂ©blais et des remblais sur quelques points. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit une courbe Ă  droite qui vient s’arrĂȘter un peu au-dessous du moulin Rabier. De ce point il se porte par un grand alignement sur la petite ville de Chalais, laissant Ă  droite le Grand-Village et le bourg de Montboyer, les Éliots, Dagnaud de la Tude, la vallĂ©e de Neuillac et le ruisseau qui l’arrose, la mĂ©tairie Le Fouine et la maison La ForĂȘt, et, Ă  gauche, le moulin du chĂąteau de Jollet, le moulin de Suraud, le moulin de Courlac, la vallĂ©e de Bourdeille, et le ruisseau qui l’arrose, le hameau de Mor- thoume et le moulin de Bossau. — La grande direction que nous venons de dĂ©crire coupera la Tude sur cinq points diffĂ©rents; mais il sera trĂšs facile de redresser la riviĂšre, ce qui dispensera *le la construction de trois ponts. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  gauche une courbe qui s’arrĂȘte sur le bord de la Tude, prĂšs de la ville de Chalais. De son extrĂ©mitĂ© le chemin se dirige en droite ligne s ur le hameau de Pont-de-Corps, laissant Ă  droite la petite ville de Chalais, la vallĂ©e et la riviĂšre de la Vivetonne, le bourg de SĂ©rignac, le moulin Bellegarde, la maison Deschamps, le Masque, la vallĂ©e et le ruisseau de Largentonne, le moulin de Roche et le moulin Guildon, et Ă  gauche, le BoĂŒt-du-Pont , le Bousquet, le bourg de Saint-Christophe, et les villages du Pirouat, du Bertaud, du Grelis et de Devanne. Ce grand alignement coupe seize fois la Tude, qui se replie considĂ©rablement sur elle-mĂȘme ; mais de toutes ces traverses, cinq seulement nĂ©cessiteront des ponts, les autres seront Ă©vitĂ©es par suite du redressement de la riviĂšre, qui ne prĂ©sentera aucune difficultĂ© dans toute cette partie du parcours. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit Ă  droite une courbe d’un trĂšs petit dĂ©veloppement, puis il se porte en droite ligne sur le village de Caillaud , laissant Ă  droite le village de la Gayaudrie, et Ă  gauche, Pont-de-Corps, la Sicauderie et Matignon. — Cette direction c °upe de nouveau la Tude, ce qui nĂ©cessitera forcĂ©ment la construction d’un pont. — De l'extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin dĂ©crit Ă  gauche une trĂšs petite courbe, et de son extrĂ©mitĂ© le tr 3 cĂ© se porte en droite ligne un peu au-dessus du village de la Fuye, situĂ© sur le dĂ©partement d e la Dordogne, laissant Ă  droite l’embouchure de la Tude, et, Ă  gauche, le village de Caillaud, Jq ‱ t ^ ri viere et la vallĂ©e de la Dronne. Au-delĂ  de cette riviĂšre commence le dĂ©partement de la ° r dogne. Nous devons faire remarquer ici que cette grande ligne traverse la riviĂšre la Dronne Io ° m. au-dessus de l’embouchure de la Tude, et que par consĂ©quent il sera nĂ©cessaire de ^ 0ll strui re sur ce point un pont dont l’ouverture 11’aura pas moins de 100 111. On a Ă©tĂ© forcĂ© de ^°mier une aussi grande ouverture Ă  ce pont, parce que la riviĂšre de la Dronne est sujette Ă  grands dĂ©bordements, que la vallĂ©e dans laquelle elle coule s’agrandit considĂ©rablement et j Ue ^ es eaux provenant de la riviĂšre et de la vallĂ©e de la Tude, ont aussi un volume consi- era ^le qu’il serait extrĂȘmement difficile de contenir dans le lit des deux riviĂšres. A ces considĂ©- ^ationsil faut en ajouter une autre non moins puissante, Ă  laquelle ont donnĂ© naissance les tl sons qui prĂ©cĂšdent, c’est que depuis Pont - de - Corps le chemin sera construit sur une i*8 QUATRIÈME SECTION. — CHAPITRE XVII. chaussĂ©e assez Ă©levĂ©e pour quâ€™ĂŒl soit, d’une part, mis Ă  l’abri des plus grandes inondations, et de l’autre, pour que le couronnement du chemin soitau niveau du tablier du pont de laDronne. Cette levĂ©e sera, par consĂ©quent, un vĂ©ritable barrage Ă  travers les deux vallĂ©es de la Tude et ‱de la Dronne, et la prudence exige qu’on donne au pont une ouverture suffisante pour l’écoulement des eaux ainsi que pour prĂ©venir la destruction de la chaussĂ©e du chemin de fer. CHAPITRE XVII. DOUZIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE EA DORDODNE. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE EER DEPUIS LA LIMITE DU DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE JÜSQu’a LA LIMITE DU DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE. -—r TT TT -T — — Le tracĂ© se termine sur le dĂ©partement de la Charente par une droite qui se prolonge sur le dĂ©partement de la Dordogne jusqu’au village de la Fuye. Cette droite laisse Ă  sa gauche le village de Tapon, Beaulieu, laPinniĂšre, VessiĂšre, Chez-Mouton, la riviĂšre et la vallĂ©e du Rieux, NĂšgre, lĂ©Rouzeau, la riviĂšre et la vallĂ©e du Sourisseau, et Ă  sa droite, le moulin de Pomier situĂ© sur la Dronne et le village de Four-la-Tude, situĂ© sur le dĂ©partement de la Charente et la rive droite de la Tude, et Champagne, les Herveux situĂ©s sur la rive droite de la Dronne et sur le dĂ©partement de la Charente-InfĂ©rieure. De l'extrĂ©mitĂ© de cette droite le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une grande courbe, qui vient s’arrĂȘter au bas du coteau du hameau Bontemps, laissant Ă  droite le village de la Fuye et la Dronne, et Ă  gauche les hameaux de la Brunette et de Bontemps. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe 1 chemin se dirige en droite ligne sur le hameau le Monceau-des-Terriers, laissant Ă  droite le5 Terriers et Ă  gauche le chemin de Bontemps Ă  la Roche-Chalais ; puis le chemin dĂ©crit Ă  droite line grande courbe qui s’arrĂȘte au bas de la petite ville de la Roche-Chaiais, situĂ©e sur le plateau qui domine la Dronne, laissant Ă  droite le hameau de Ballan, le Bac, le village de Saint' Aignilin situĂ© sur le dĂ©partement de la Charente-InfĂ©rieure et la Dronne une petite partie d l’anse que fait cette riviĂšre sur la ville de la Roche-Chalais est coupĂ©e par le tracĂ©, et Ă  gauche; la route delĂ  Roche-Chalais Ă  Montmoreau et la ville de la Roche-Chalais. De l’extrĂ©mitĂ© de cet courbe le tracĂ© se porte en droite ligne sur le bas du coteau du village de Saint-Michel, laissant* droite Gagnaires, Bruant, laBenaurie et Ragannaud, et Ă  gauche, les hameaux de Gerbe, Lavau^ FousĂšche, Belfond et le village de Saint-Michel. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite le chemin crit une courbe Ă  gauche, puis il se porte en droite ligne sur l’embouchure de la riviĂšre h Chalaure, situĂ©e au bas du village de RĂ©reau cette riviĂšre forme la limite entre les deux dĂ©' partements de la Dordogne et de la Gironde, laissant Ă  droite les villages les Philippoux, ^ TREIZIÈME PARTIE.—DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE. 119 Moulinasse, la CheneviĂšre et le Clair, et un peu plus sur la droite, la riviĂšre la DronnĂš, et Ă  gauche, les villages de Frissons, le Canis, le Bourdion, la Vergne et Drillon. CHAPITRE XVIII. TREIZIÈME PARTIE. — DÉPARTEMENT DE EA GIRONDE. description et aperçu sommaire nu tracĂ© nu chemin de fer depuis la limite du dĂ©par- TEMENT nE LA DORDOGNE JUSQĂŒâ€™a LA CULÉE DROITE nĂŒ PONT UE BORDEAUX. 11 Du ruisseau de le Chalaure, oĂč commence le dĂ©partement de la Gironde, et de l’extrĂ©mitĂ© de la droite qui prĂ©cĂšde, le tracĂ© dĂ©crit Ă  droite une trĂšs petite courbe, puis il seporte en droite ligne sur l’embouchure du ruisseau qui descend du village de Benauge; il laisse Ă  droite la Dronne qui forme une anse trĂšs prononcĂ©e sur le village de Cheron situĂ© sur le dĂ©partement de la Charente-InfĂ©- r ieure, et Ă  gauche, le village de RĂ©reau, les Églisottes et les Ilorruts. Du ruisseau de Benauge, le tracĂ© dĂ©crit une trĂšs petite courbe Ă  droite et il se porte ensuite en droite ligne sur le village des Peintures, laissant Ă  droite la Dronne et le village de Montfourra et sa magnifique papeterie, puis le village du GuĂ©-de-SĂ©nac et le hameau de Fourgerra, et Ă  gauche, les hameaux la Tour- blanche et le Malibeau, le village de Rolland, les Ivonnets et le village des Peintures. Du village des Peintures le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche, puis il se porte en droite ligne sur la m aison la Verrerie situĂ©e Ă  la porte de la ville de Coutras, laissant Ă  droite la Dronne, les v Mages les Sablons, Malfat, Miquelet, Fargue, la Tournerie, la Geletterie, et Ă  gauche, les ^lougneaux, la maison Pallard, la Madonnerie et la Bodetterie. Depuis la ville de la Roche-Clialais jusqu’à Coutras, le tracĂ© du chemin de fer est Ă©tabli gĂ©nĂ©ralement dans les parties les plus basses de la vallĂ©e de la Dronne, nĂ©anmoins dans quelques loties il sera nĂ©cessaire de pratiquer des tranchĂ©es, notamment sur les points suivants prĂšs des vin a ges d e Gerbes, de Saint-Michel et les Ilorruts ; on sera Ă©galement obligĂ© d’établir le chemin en chaussĂ©e sur quelques points situĂ©s prĂšs de RĂ©reau, de Montfourra et de Roland. Dans toil te cette p ar tie le chemin laisse Ă  sa gauche la route dĂ©partementale de la Roche-Clialais Ă  ^outras. ^ partir de la maison de la Verrerie, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui s arrĂȘte a ^ e ntrĂ©e de la ville de Coutras, puis il se porte en droite ligne sur la porte de PĂ©rigueux. De ce P° u , le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  droite qui vient s’arrĂȘter sur le chemin de Coutras Ă  Abzac, hissant Ă  droite la Dronne et la ville de Coutras, et Ă  gauche, la Croix-Rouge, la maison Mo- mus et la mĂ©tairie de Dupuis. Du chemin de Coutras Ă  Abzac , le tracĂ© se porte par un grand 'dignement sur le village de Gratien, laissant Ă  droite le faubourg de Coutras, le magnifique 120 QUATRIÈME SECTION. — CHAPITRE XVIII. moulin de Laubardemont, les Cailles et Brantira, et Ă  gauche, les maisons Bardeau, Belair et le Fourquet. Cet alignement traverse la riviĂšre de l’Isle Ă  i ,200 met. au-dessus de son confluent avec la Dronne; il traverse Ă©galement au niveau du sol, prĂšs du village de Brantirat, la route dĂ©partementale de Libourne Ă  la Roche-Chalais. Du village de Gralien, le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche et se porte en droite ligne sur le village les Gauthiers, laissant Ă  droite la riviĂšre l’Isle, les villages Gratien, Saint-Denis- de-Piles, une partie du village les Emerits et une partie du village les Gauthiers, et Ă  gauche, la route dĂ©partementale de Libourne Ă  la Roche-Chalais, les villages de Faurillons, le Petit et le Grand-Frappe et la majeure partie du village les Emerits. Du village les Gauthiers, le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche, puis il se porte en droite ligne sur la gauche de la ville de Libourne, laissant Ă  droite l’Isle, les villages des Billaux, les Da- gueys, le Chanau, le chĂąteau de Pintey, les Fontaines, faubourg de Libourne et Libourne, et Ă  gauche, le hameau du pont de GuĂźtres, la maison au Moulin et la maison l’Epinette. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite,le chemin dĂ©crit une courbe Ă  droite qui s’arrĂȘte Ă  200 mĂšt. environ au-delĂ  de la caserne de cavalerie; elle laisse Ă  droite la caserne et les fossĂ©s qui l’entourent, ainsi que la ville de Libourne et la riviĂšre de l’Isle, et Ă  gauche, quelques maisons Ă©parses de la ville de Libourne. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le chemin se dirige en droite ligne sur la maison Chaucemelle situĂ©e Ă  l’embouchure d’un canal qui se jette dans la Dordogne, laissant Ă  droite la ville, le port et le pont de Libourne, la maison l’Estey, les maisons Lartaud et le Perey, toutes deux situĂ©es sur la rive gauche de la Dordogne, et Ă  gauche, le hameau de la Fontaine de Moreau situĂ© sur la rive droite de la Dordogne, la maison Masset situĂ©e sur la rive gauche de cette mĂȘme riviĂšre et la maison Chaucemelle. La ville de Libourne a une trop grande importance commerciale et administrative pour qu’elle n’ait pas motivĂ© de notre part les Ă©tudes les plus sĂ©rieuses en ce qui touche le chemin de fer dans ses abords. Aussi avons-nous recueilli avec soin les diverses opinions et les avis qu’on nous a donnĂ©s sur le meilleur tracĂ© Ă  Ă©tablir dans l’intĂ©rĂȘt de cette ville. Quelques personnes avaient pensĂ© qu’il serait plus avantageux pour la ville de Libourne, d’en Ă©loigner le tracĂ© et de l’établir dans la presqu’üle que forme l’Isle et la Dordogne, Ă  l’ouest de cette ville ; mais ces personnes n’avaient pas suffisamment examinĂ© le terrain qu’il eĂ»t fallu traverser, et qui est gĂ©nĂ©ralement trĂšs bas et mĂȘme beaucoup plus submersible que ne l’est la plaine de Libourne entre Libourne et Arveyres. En outre, cette direction eĂ»t nĂ©cessitĂ© l’érection d’un grand pont de plus Ă  construire sur l’Isle, prĂšs de l’embouchure de la riviĂšre la Barbanne, situĂ©e non loin du chĂąteau de Pintey, oĂč serait venu passer ce tracĂ© ; puis, de lĂ , il se serait portĂ© sur le bas du flanc delĂ  montagne de Fronsac, ensuite, par un seul alignement, sur le bas du coteau delĂ  ville de Saint-LoubĂ©s, et il aurait franchi la Dordogne sur un grand pont qui aurait Ă©tĂ© cou' struit Ă  1,000 m. au dessous du village de Saint-Pardon. Puis, il serait venu se raccorder avec notre tracĂ© au-dessous de la petite ville de Saint-LoubĂ©s. Ce tracĂ© a quelque chose de sĂ©duisant, en ce sens qu’il est plus rectiligne que celui que noi lS avons adoptĂ©, et qu’il aurait Ă©vitĂ© de couper onze routes ou chemins qui aboutissent Ă  la viH e de Libourne ; mais il aurait eu l’inconvĂ©nient, trĂšs grand pour cette ville, de passer Ă  1,200 »'‱ t le ent Lite ne Ă»s- Ăźe, Ăźtit me 3 a- Ăźe, Ăšt. n- ins ite 3r- I1S Ăźa- set »ur lin on Ăźes de es y Ăš . ne »nt >in tas sla il!' ec iis lie u- TREIZIEME PARTIE. — DEPARTEMENT DE LA GIRONDE. 121 de distance du pont suspendu de l’Isle, qui est le point le plus rapprochĂ© de la ville, d’ĂȘtre Ă©loignĂ© de plus de 2,000 m. du port et des grands magasins de vins de la ville, et de traverser les Palus d’Angaux sur une chaussĂ©e trĂšs Ă©levĂ©e. Enfin, ce qui aurait prĂ©sentĂ© des difficultĂ©s encore plus grandes, il aurait fallu construire un pont sur un point oĂč la Dordogne a une largeur double de celle qu’elle a sur le point oĂč la franchit notre tracĂ©, en amont de Libourne. Une raison encore plus puissante que celle qui prĂ©cĂšde, et qui Ă  elle seule aurait suffi pour fabe rejeter ce tracĂ©, est que la construction du pont qu’il aui'ait nĂ©cessitĂ© aurait Ă©tĂ© une entrave si prĂ©judiciable aux intĂ©rĂȘts du commerce de Libourne que, par ce motif seul, le tracĂ© n’aurait pas Ă©tĂ© admis, car on ne doit pas perdre de vue que la Dordogne, jusqu’à Libourne, et mĂȘme beaucoup plus haut, 11’est qu’un vĂ©ritable bi’as de mer sur lequel naviguent Ă  la voile des bĂątiments et des barques d’un tonnage assez considĂ©rable. La ville de Libourne se sei’ait encore opposĂ©e Ă  ce tracĂ©, parce qu’il aurait forcĂ© les habitants Ă  aller chercher les gares et les Ă©tablissements de Ja compagnie du chemin de fer Ă  plus de 1,200 m. de distance, tandis que ces Ă©tablissements seront, d’aprĂšs notre tracĂ©, Ă©tablis dans le voisinage des magasins de vins construits sur le port et tout prĂšs de la caserne de cavalerie. De plus, notre ti-acĂ© enveloppe par une ligne courbe la ville et ses faubourgs, et laisse entre la ville et lui d’immenses terrains qui donneront toutes les facilitĂ©s dĂ©sirables pour la construction des rues nouvelles, qu’il sei-a nĂ©cessaire d’ouvrir en dehors de la ville, en raison de la multiplicitĂ© des affaires commerciales que le chemin de fer y attirera, du concours des voyageurs, qui de quinze Ă  vingt lieues Ă  la ronde, y viendront prendre le chemin lorsqu’ils voudront se rendre Ă  Paris. Par tous ces motifs, nous avons cru qu’il n’était pas mĂȘme nĂ©cessaire d’étudier plus Ă  fond cette variante de tracĂ©. Il importe de remarquer que le chemin franchit la Dordogne un peu au-dessus de la ville de Libourne, presque perpendiculairement Ă  son courant, et sur un point oĂč son lit n’a qu’une largeur convenable pour le dĂ©bouchĂ© de ses eaux; sous ce rapport, ce point offrira tous les avantages convenables pour ce grand ouvrage hydraulique ; dans toute la partie de cet alignement, comprise entre les maisons l’Estey et Chaucemelle, il sera nĂ©cessaire d’établir le chemin sur une chaussĂ©e qui aura une Ă©lĂ©vation de 6 mĂštres pour l’assurer contre les grandes inondations, auxquelles se trouve exposĂ©e toute la plaine entre Libourne et le bourg d’Arveyres. Ge tracĂ© traverse la route royale Ă  5 m. 5 o c. de hauteur au-dessus de son niveau, ce qui nĂ©cessitera sur ce point l’exhaussement de cette route, et ce ne sera nullement un mal, puisqu’elle est soumise, comme la plaine quelle traverse, aux mĂȘmes inconvĂ©nients des dĂ©bordements de la Dordogne. De la maison Chaucemelle, le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, qui vient s’arrĂȘter au bas du port de Laroque et sur la rive gauche de la Dordogne; de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, ta tracĂ© se porte en di-oite ligne sur le port d’Arveyres, laissant Ă  gauche le port de Laroque et ta Commanderie, et Ă  droite la Dordogne. Dans toute cette partie, le chemin sera construit Sllr une chaussĂ©e qui sera Ă©tablie presque gĂ©nĂ©ralement en lit de riviĂšre. Du port d’Arveyres, ta h-acĂ© dĂ©crit une courbe Ă  droite qui vient s’arrĂȘter sur un chemin qui descend de Segran- San SUr tas bords de la Dordogne, laissant Ă  gauche le village du port d’Arveyres, cinq maisons ‱solĂ©es et la Dordogne ; de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porte en droite ligne un peu 16 12-2 QUATRIÈME SECTION. — CHAPITRE XVIII. . au-dessus du village de Yayres, laissant Ă  droite ce bourg, et Ă  gauche le village de Nioton ; de l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui traverse la riviĂšre et la vallĂ©e de Yayres, le ruisseau et la vallĂ©e Artigues, laissant Ă  droite le chĂąteau de Yayres, et Ă  gauche Nioton ; de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porte par un grand alignement de 11,600 m. Ă  travers la plaine d’Izon sur la maison du Moularet, situĂ©e prĂšs du bourg de la Grave, laissant Ă  droite Relair , Cabane, la Maison-Seule, Colas, le bourg d’Izon, Barreyre, le village et le port de Caverne situĂ©s sur la Dordogne, et la maison Goubert, et Ă  gauche, la maison MassĂšres, le village Uchamp, ChĂąteau-Briand, Peyjouan, Magnan, la maison les Caussades, la ville de Saint-LoubĂšs, les maisons Bivet, Chartran, Moulinote et la maison Moulavet. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui vient s’arrĂȘter prĂšs du village de la Grave ; de son extrĂ©mitĂ©, le tracĂ© se porte en droite ligne sur la maison Labouret, laissant Ă  droite Gausselan, Michaelis, les villages Marquet, la Gorpe, SabarĂšges, et Ă  gauche, le village de la Grave situĂ© sur la grande route de Bordeaux Ă  Paris, le bourg d’AmbarĂšs, une partie du village de. la Gorpe, les maisons Martet, Coulins et Formon; de l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crit une courbe Ă  gauche qui vient s’arrĂȘter au bas du coteau de Saint-James, et auprĂšs des maisons Pomtne-d’Or, laissant Ă  droite les maisons Labouret, Cablan et Le Chay, et Ă  gauche, Saint-James et la Pomme-d’Or. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porte en droite ligne sur la maison la Tour-de-BĂšgue, laissant Ă  droite Parqueyre, la Gravade, Piclion, Borusse, PĂ©gase, FermĂąt, Balances et Leysou situĂ© sur le bord de la Garonne, et Ă  gauche, Bauval, Saint- Aben, Moulins, Lagarde, le village de Bassens, Coustille et la Tour-de-BĂšgue. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, puis il se porte en droite ligne sur la maison l’Ermitage, situĂ©e au-delĂ  de la ville de Lormont, laissant Ă  droite la Tuilerie, la maison et les chantiers de construction de M. Chaigneau , et toutes les maisons qui bordent le chemin Ă©tabli parallĂšlement Ă  la rive droite de la Garonne, et Ă  gauche, Cariette et l’atelier de menuiserie des chantiers de M. Chaigneau, la ville de Lormont et le bĂątiment de l'Ermitage. De l’Ermitage, le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une petite courbe, et se dirige ensuite en ligne droite sur la rive droite de la Garonne, vis-Ă -vis les maisons Lissandre, laissant Ă  gauche la poudriĂšre de Bordeaux, situĂ©e au pied du coteau qui domine la Garonne en cet endroit, et les maisons Lissandre, et Ă  droite la Garonne. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crit Ă  droite une courbe qui vient s’arrĂȘter sur le bord delĂ  Garonne, vis-Ă -vis la maison Blanc; de l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porte en droite ligne sur la culĂ©e droite du pont de Bordeaux, laisse Ă  droite la Garonne et la plus grande partie des maisons construites dans les Queyries, et Ă  gauche, les maisons Dutille, Goudable, Langlois, Lalande,la route royale de Bordeaux Ă  Paris, et la commune de la Bastide. C’est au pont de Bordeaux que s’arrĂȘte le tracĂ© du chemin de fer de Paris Ă  cette ville; c’est sur ce point et parallĂšlemeut Ă  la route royale de Paris Ă  Bordeaux, que seront construits les gares , magasins et hĂŽtel de l’administration du chemin de fer. Ces Ă©tablissements seront, ainsi que la ville de Bordeaux, l’objet d’un chapitre particulier. Observons que, depuis Libourne jusqu’à Bordeaux, le tracĂ© ne prĂ©sente aucune difficultĂ© sous le rapport des travaux de terrassement, le sol Ă©tant gĂ©nĂ©ralement plat, et dans presque IMPORTANCE COMMERCIALE DE SCEAUX. sa3 tout le parcours le chemin Ă©tant Ă©tabli sur des plaines d’alluvion. Un seul ouvrage d’art mĂ©rite d’arrĂȘter l’attention, c’est la construction du pont sur la Dordogne. Du reste, plus rien de ce qui est nĂ©cessaire Ă  la construction de ce chemin n’a assez d’importance pour mĂ©riter une attention particuliĂšre. Sur deux points seulement il se prĂ©sentera quelques difficultĂ©s qu’il sera cependant facile de vaincre, c’est la construction de la chaussĂ©e sur la rive gauche de la Dordogne, entre le port d’Arveyres et la maison Chaucemelle, et la construction du chemin en tranchĂ©es au-dessus des chantiers de construction de M. Chaihneau et des maisons qui bordent la Garonne jusqu’à l’Ermitage. U est impossible d’ailleurs de rencontrer un terrain qui prĂ©sente moins de difficultĂ©s que le sol compris entre Bordeaux et Libourne ; cette facilitĂ© de construction se retrouve jusqu’au-delĂ  de Coutras, sur un parcours qui n’a pas moins de i3 lieues, et le sol est mĂȘme si favorable, que le chemin sera construit horizontalement sur toute cette Ă©tendue. DE L’IMPORTANCE COMMERCIALE DES VILLES SITUEES SUR LA LIGNE QUE PARCOURT LE CHEMIN DE FER DE PARIS A BORDEAUX. CHAPITRE XIX. DE l’importance COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE DE SCEAUX, DE BOURG-LA - REINE , BAGNEUX, ANTONY ET CHATENAY, ET DU TRACÉ DES MAGASINS D’EXPLOITATION DU CHEMIN DE FE .1 A ÉTABLIR A LA PORTE DE LA VILLE DE SCEAUX. La ville de Sceaux ne possĂšde aucune industrie, mais elle est en possession d’un marchĂ© de bestiaux qui lui donne une certaine importance commerciale, dont les avantages sont partagĂ©s entre les habitants de Sceaux et de Bourg-la-Reine. La prospĂ©ritĂ© et l’accroissement de ce marchĂ© occupent vivement la sollicitude de M. le prĂ©fet de la Seine et du conseil gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement, qui, dĂ©jĂ , sont d’accord sur la principale mesure Ă  prendre, c’est-Ă -dire d’appeler tout le commerce des bestiaux, qui se fait Ă  Poissy et dans la banlieue de Paris, sur le marchĂ© de 'Sceaux. On comprendra facilement tous les avantages qui en rĂ©sulteraient pour le commerce e t pour l’administration municipale de la ville de Paris, qui est obligĂ©e d’étendre sa sollicitude Sl ir tous les besoins de ses administrĂ©s, et qui, par consĂ©quent, se trouve forcĂ©e d’exercer um surveillance active sur le marchĂ© de Poissy, situĂ© en dehors de la circonscription du dĂ©partement de la Seine. En attirant Ă  Sceaux le marchĂ© de Poissy, la ville de Paris augmenterait con- sidĂ©rablementson revenu municipal, et serait dispensĂ©e d’entretenir des fonctionnaires Ă  Poissy. hes bouchers de Paris trouveraient Ă  ce changement un grand avantage, car ils pourraient en ia 4 CHAPITRE XIX. moins de deux heures se rendre Ă  Sceaux, y faire leur marchĂ© et revenir Ă  leur comptoir. La ville de Paris serait Ă  la vĂ©ritĂ© conduite Ă  faire des dĂ©penses assez considĂ©rables pour les constructions nouvelles qu’il serait nĂ©cessaire d’ajouter au marchĂ© de Sceaux, mais d’un autre cĂŽtĂ© elle en serait bien dĂ©dommagĂ©e par l’augmentation des revenus. La surveillance pouvant bien mieux s’exercer sur le marchĂ© de Sceaux qui est Ă  deux lieues de Paris que sur celui de Poissy qui en est Ă  sept lieues le marchĂ© de Sceaux deviendrait alors le plus important de tous ceux de la France, car il s’est vendu, en 1 8 a 4 , tant au marchĂ© de Poissy qu’à celui de Sceaux et dans la banlieue de Paris, savoir BƓufs , 1 a 1,081 au prix moyen de a 60 fr . 35 c., ensemble 33,945,019 fr. Vaches, *4 VJ 00 id. CO GO 65 id. a, i64,733 Veaux, 99 , 3 ! 1 id. 7 3 7 5 id. 7,3a4,i6a Moutons, 563,900 id. *9 84 id. 1 i,i86,6aa Porcs, 99,ooo id. 100 id. 9,900,000 Total 64,520,536 fr. Ce chiffre Ă©norme prouve suffisamment combien une ville dans laquelle se traitent une si grande masse d’affaires doit acquĂ©rir d’importance et combien, par suite, sa richesse et sa population doivent augmenter. Le dĂ©veloppement de ces avantages sera en outre favorisĂ© par la position industrielle de la ville de Sceaux, bien que jusqu’à prĂ©sent elle n’en ait pas profitĂ©. Mais une fois le chemin de fer exĂ©cutĂ©, Sceaux deviendra le principal marchĂ© du plĂątre nĂ©cessaire aux constructions et Ă  l’agriculture de toutes les contrĂ©es comprises entre Paris et Poitiers. Ses habitants s’associeront et organiseront des sociĂ©tĂ©s industrielles pour exploiter les carriĂšres Ă  plĂątre et les carriĂšres Ă  meuliĂšres et Ă  grĂšs de Bagneux, de Bourg-la-Reine*, d’Antony, de ChĂątenay, de Fontenay et de ChĂątillon ; sous ce rapport, Sceaux peut devenir un grand centre d’affaires. A Sceaux comme dans beaucoup de petites villes, de bourgs et de villages des environs de Paris, on compte sur les promeneurs que la belle saison attire Ă  la campagne. La ville de Sceaux Ă©tait autrefois trĂšs renommĂ©e par les bals champĂȘtres qu’on y donnait tous les dimanches dans le charmant jardin public delĂ  ville; mais depuis une dizaine d’annĂ©es ces bals ne sont presque plus frĂ©quentĂ©s des Parisiens. La ville ne peut donc plus compter sur ces visites pĂ©riodiques pour la vente de ses fruits, et ses habitants sont trop Ă©clairĂ©s sur leurs propres intĂ©rĂȘts, trop jaloux de leurs droits pour qu’ils ne s’empressent pas d’appuyer, autant qu’ils le pourront, le projet que nous venons de proposer. Les autoritĂ©s de la ville de Sceaux ne doivent pas perdre de vue qu’ils ont de puissants auxiliaires, i° dans les autoritĂ©s de la ville de Paris, dont les intĂ©rĂȘts et les vues sont identiques avec tes leurs; 2 0 dans les autoritĂ©s et les habitants d’Évreux, qui veulent Ă  leur tour Ă©tablir dans leur ville un marchĂ© a l’instar de celui de Poissy, et sur lequel viendront se vendre tous les bestiaux provenant de la Normandie et du sud-ouest, qui ne s’élĂšvent pas Ă  moins de 88,000 bƓufs et 1 63 ,000 moutons, lous ces bestiaux Ă©tant destinĂ©s pour la ville de Paris, qu’ils se IMPORTANCE COMMERCIALE DE SCEAUX. ia5 vendent ou non sur le marchĂ© d’Évreux, ils prendront le chemin de fer, qui, d’Evreux, viendra joindre Ă  Maintenon le chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux, qui passe Ă©galement Ă  Sceaux. Ainsi ceux de ces bestiaux qui seront vendus aux bouchers de Paris Ă  Évreux, viendront directement Ă  Paris en passant par Sceaux, et ceux qui n’auront pas Ă©tĂ© vendus sur le marchĂ© d’Evreux, viendront Ă©galement par le chemin de fer pour ĂȘtre vendus au marchĂ© de Sceaux ; dans l’un et l’autre cas, la ville de Sceaux est assurĂ©e d’avoir le passage de la totalitĂ© de ces bestiaux. Ce sera donc pour elle une bonne et excellente affaire que la crĂ©ation du chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux. Par tous ces motifs il sera nĂ©cessaire d’établir Ă  la porte de la ville de Sceaux, des gares, des bĂątiments, hangards, etc., convenables pour loger les employĂ©s de l’Administration, et le nombre considĂ©rable d’hommes de peine qu’il faudra entretenir sur ce point pour surveiller la descente des bestiaux. Ces Ă©tablissements auront une surface d’au moins 2 hectares ; leur forme sera rectangulaire; les bĂątiments contiendront des salons convenablement distribuĂ©s pour recevoir les nombreux promeneurs Parisiens, qui ne manqueront pas de reprendre leurs Anciennes habitudes, aussitĂŽt qu’on leur aura donnĂ© la facilitĂ© de se faire transporter Ă  bon MarchĂ© / commodĂ©ment et en quelques minutes au centre des campagnes les plus belles et les plus variĂ©es des environs de Paris. Au surplus, les conseils municipaux des communes de Sceaux et de Gentilly ont Ă©mis des vƓux en faveur de l’exĂ©cution de ce projet; voici leurs, dĂ©libĂ©rations. COMMUNE DE SCEAUX. SĂ©ance du 6 mai 1838. M. le maire met sous les yeux des membres du conseil municipal le tracĂ© de la ligne que parcourrait le c h°min de fer conçu par M. CorrĂ©ard, ingĂ©nieur, lequel chemin allant de Paris Ă  Bordeaux, passant par Chartres et Tours, traverserait le territoire delĂ  commune de Sceaux, et invite le conseil Ă  donner officieu- Se ntent son avis sur ce projet. Le conseil, considĂ©rant que si, d'une part, quelques habitants Ă©prouvaient du dĂ©rangement dans leurs bi'opriĂ©tĂ©s par la transition de ce chemin projetĂ©, dĂ©rangement dont au surplus ils seraient prĂ©alablement in- ^ e »inisĂ©s aux termes de la loi sur les expropriations pour cause d’utilitĂ© publique, il est vrai de dire, d’autre que ce chemin, traversant la commune de Sceaux, donnerait au pays un aspect nouveau qui le vivifierait au tant , en abrĂ©geant le temps du transport, en diminuant beaucoup les frais de voyage , en facilitant et H^hipliant les communications avec la capitale, en procurant aux habitants de Paris l’avantage peu dispen- eĂŒK d’une promenade dans une commune des environs qui, par son site variĂ©, son parc de cĂ©lĂšbre mĂ©- tl1 °ire, offre tous les agrĂ©ments dĂ©sirables ; " st me qu’il verrait avec le plus vif intĂ©rĂȘt se rĂ©aliser le projet de M. CorrĂ©ard , et fait des vƓux pour que c hetnin soit exĂ©cutĂ© le plus tĂŽt possible avec l’embarcadĂšre stationnant Ă  Sceaux, tel qu’il est figurĂ© au plan. SignĂ© duc de TrĂ©vise ; Garnon ; Desgranges ; de France; Claveau; Iliard ; Lamy ; Cahouet de Vaucour; Noblet ; Thore ; Piet ; Saunier ; Berger; Champion ; RantĂ©, secrĂ©taire ; et Vaudermarq, maire. Pour le maire de Sceaux. Ladjoint, CHAMPION. Pour extrait conforme CHAPITRE XX.—IMPORTANCE COMMERCIALE Ăź ' a 6 MAIRIE DE GENTILLY. Extrait du registre des dĂ©libĂ©rations du conseil municipal de la commune de Gentilly . — Projet d'Ă©tablissement d’un chemin de,fer de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, passant par la commune de Gentilly. Cejourd’hui, 10 mai 1838, par continuation de la session de mai, le conseil municipal s’est rĂ©uni dans le lieu ordinaire des sĂ©ances. Etaient prĂ©sents MM. Duvergier, maire; Gouin, adjoint; Dardelin, Giboy, Hugonnet, Pacot, Desestre, Louvet, Christophe, GĂ©rard, Capdeville, MallonetDedouvre. Deux lettres de M. CorrĂ©ard, ingĂ©nieur de la compagnie du chemin fer de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, et passant sur la commune de Gentilly, sont mises sous les yeux du conseil. Le conseil, aprĂšs avoir entendu la le. turc des lettres ci-dessus, est d’avis de donner son assentiment Ă  la confection du chemin de fer projetĂ©, et d’appuyer le projet de la compagnie. Le prĂ©sent procĂšs-verbal, rĂ©digĂ© sĂ©ance tenante, est lu par le secrĂ©taire, et. signĂ© par tous les membres prĂ©sents. Pour extrait conforme IĂŠ maire de Gentilly, DUVERGIER. CHAPITRE XX. DE ^IMPORTANCE COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE DE BIÈVRE, DE VAUHALLANT ET DE VERRIÈRES. -— - m ~ - La commune de BiĂšvre est l’une des plus importantes de celles dont le territoire s’étend sur la vallĂ©e de ce nom elle est en possesssion d’une industrie de tissus en coton et en laine que leur perfection classe aux premiers rangs parmi les tissus français. 11 y a Ă  peine vingt ans que cette industrie s’y est implantĂ©e , et dĂ©jĂ  par son importance elle attire l’attention des Ă©conomistes les plus Ă©clairĂ©s. M. de Fleury, gouverneur de S. A. R. le duc d’Aumale, a publiĂ© dans U Moniteur' du 5 novembre 1 83^7, un article trĂšs remarquable comme tout ce qui sort de la plum e de cet habile Ă©crivain. On verra plus bas ce qu’il dit de la fabrique de BiĂšvre et de l’état de sociabilitĂ© de ses habitants. AprĂšs cet article on lira sans doute avec intĂ©rĂȘt la dĂ©libĂ©ration du conseil municipal de cette commune, oĂč ce conseil Ă©met le vƓu le^plus pressant pour qu notre chemin soit exĂ©cutĂ©. Nous donnerons aussi les vƓux exprimĂ©s par le conseil municip 3 * de la commune de Vauhallant, ainsi qu’une pĂ©tition adressĂ©e Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s p 3 les principaux propriĂ©taires et industriels de la commune de VerriĂšres, qui est aussi l’une de 5 plus importantes de la vallĂ©e de la BiĂšvre. Toutes ces piĂšces rendront notre tĂąche beaucoup plus facile, puisqu’elles font connaĂźtre, mieux que nous ne saurions le faire, les besoins d eS populations de la BiĂšvre et les ressources que prĂ©sente cette belle et riche vallĂ©e. Afin de facilitĂ© le tra const convi blisse de l’t C’éi Lors vivem b’oĂč les sit si sou et la 1 laissĂ© l’ùltv. 9 nĂ©, t A i lors r de m devin chaire d’ouv t'ar cl Je de l’a factio dans L’i des s de s \ de je s ou v , a 8ric l’anu c ons lĂšno ' lv uit anp c U en m t'eus l’Ɠil serv b I2 7 DES COMMUNES DE BIÈVRE, VAUHALLANT ET VERRIÈRES. le transport des voyageurs et des marchandises des communes de BiĂšvre et de VerriĂšres, il sera construit Ă  BiĂšvre, sur le point le plus rapprochĂ© du centre du bourg, des Ă©tablissements convenablement disposĂ©s pour rendre les abords commodes et faciles aux voyageurs. Des Ă©tablissements semblables seront construits au milieu du bourg de VerriĂšres, un peu au-dessous de l’église. UNE VISITE A BIÈVRE. C’était en 1818. Encore ardent rhĂ©toricien, mais dĂ©jĂ  philosophe observateur, je sortais du collĂšge Henri IV. Lors d’une visite de quelques jours que je fis Ă  BiĂšvre, Ă  l’un de mes meilleurs condisciples , mon attention fut vivement excitĂ©e par l’immense activitĂ©, le mouvement prodigieux dont semblait animĂ©e cette petite commune. D’oĂč provenait cette aisance gĂ©nĂ©rale, cet air d’enjouement, de satisfaction, rĂ©pandu sur tous les visages? les sites pittoresques, la richesse du sol ne m’expliquaient pas encore celte admirable prospĂ©ritĂ©. J’avais vu si souvent la dĂ©tresse ou la sauvagerie de l’habitant m’offrir un pĂ©nible contraste avec les beautĂ©s du paysage et la fĂ©conditĂ© inĂ©puisable de la nature 1 J’étais alors entourĂ© de littĂ©rateurs cĂ©lĂšbres, dont quelques-uns ont laissĂ© un nom regrettĂ©, et parmi lesquels j’admirais surtout, pour l’exquise convenance, et en mĂȘme temps l’élĂ©vation poĂ©tique de sa conversation, la femme aimable Ă  qui le Théàtre-Français doit la Suite d’un Bal mas- , et nos cabinets de lecture de dĂ©licieux romans. A mes questions naĂŻves, Ă  ma curiositĂ©, Ă  mon dĂ©sir de m’instruire, on rĂ©pondit par un mot, qui me fit dĂšs lors rĂȘver profondĂ©ment L’industrie, me dit-on, a fait ici d’immenses changements. » Ce seul mot dĂ©cida de ma vie entiĂšre. Toute ma littĂ©rature, toute mon histoire, toute ma philosophie, ma religion, en un mot, devinrent dĂšs lors industrielles. Quinze ans aprĂšs, je m’essayais au Conservatoire des arts et mĂ©tiers Ă  la chaire de l’illustre Say, lisant, commentant les leçons de ce savant'modeste en prĂ©sence d’un auditoire d’ouvriers et de chefs d'industrie, assis sur les mĂȘmes bancs, et prĂ©ludant par l’égalitĂ© dans l’école Ă  la hiĂ©- r archie dans l’atelier. Je devais revenir Ă  BiĂšvre, et revoir, Ă©tudier,homme fait, ce qui m’avait si profondĂ©ment frappĂ© au sortir ^ l’adolescence. GrĂące Ă  l’aimable hospitalitĂ© de M. Dollfus pĂšre, j’ai pu lundi dernier me donner celte satisfaction ; mais je croirais mal y rĂ©pondre que de garder pour moi seul le souvenir de ce que j’ai vu et Ă©prouvĂ© ^ a ns cette visite rapide. L’impulsion donnĂ©e depuis le commencement de ce siĂšcle Ă  la fabrication des toiles peintes, est peut-ĂȘtre un des signes caractĂ©ristiques de la physionnomie industrielle que doit revĂȘiir de plus en plus ce xix e siĂšcle que des voix Ă©loquentes ont dĂ©jĂ  nommĂ© le siĂšcle des merveilles de l’industrie. Un peuple mieux vĂȘtu, acquĂ©rant ^ jour en jour des habitudes de propretĂ©, par le bon marchĂ© des tissus qui lui permet de les renouveler plus s °uveni ; une multiplication d’emploi des mains oisives, une plus grande activitĂ© imprimĂ©e Ă  la production picole par la facultĂ© illimitĂ©e d’en ouvrer les matiĂšres premiĂšres ce sont lĂ  des avantages prĂ©cieux pour ^noĂ©ĂŒoi-ation intĂ©rieure du sol et de la population. Ajoutez-v encore la crĂ©ation d’un commerce extĂ©rieur si Jj° n sidĂ©rable que les seules exportations en ce genre de produits, avec les États-Unis seulement, atteignent l n °rme chiffre de 18 millions de francs 1 ; et vous ne vous Ă©tonnerez plus que NapolĂ©on, cet homme qui si bien apprĂ©ciĂ© l’avenir de l’industrie, ait dĂ©signĂ© ce genre de fabrication parmi les branches les plus ^Portantes, et l’ait jugĂ© digne de ses plus magnifiques encouragements. *’ es tissus de laine, de coton, des Ă©toffes connues sous les noms de coutils, calicots, etc., tout ce qui peut, Cn u n mot, recevoir le nom de toiles peintes, est l’objet de l’industrie dont BiĂšvre est aujourd’hi le siĂšge, l’heu- ^Use mĂ©tropole. Depuis l’état d’écru jusqu’à l’elĂšgante pression qui permet aux produits ouvrĂ©s de sĂ©duire du consommateur dans les rayons du dĂ©taillant, le tissu reçoit les innombrables prĂ©parations que lui rc- Servent l’art du dessin, de la gravure, les savantes combinaisons de la mĂ©canique, et les ressources colorantes G C est presque le tiers de nos exportations en toiles, percales et calicots teints et imprimĂ©s. 128 CHAPITRE XX. — IMPORTANCE COMMERCIALE de la chimie. L’homme du monde lui-mĂȘme, si peu initiĂ© qu’il puisse ĂȘtre aux procĂ©dĂ©s des arts, grĂące a la dĂ©duction rationnelle des opĂ©rations, assiste bientĂŽt Ă  un spectacle plein d’intĂ©rĂȘt, oĂč les heures s’écoulent pour lui rapides, mais non regrettĂ©es, car le plaisir est justifiĂ©, consacrĂ© Ă  ses yeux par le sentiment de l’utilitĂ©. L’établissement de BiĂšvre emploie pour l’impression plusieurs procĂ©dĂ©s dont quelques-uns, sans ĂȘtre exclusivement secrets, sont pourtant encore peu connus. Ce sont 1° l’impression Ă  la main ; 2° au rouleau, et Ă  une et deux couleurs ; 3° Ă  la perrotine, ingĂ©nieuse machine qui permet d’imprimer trois couleurs Ă  la fois ; 4° enfin Ă  la planche plate. Cette variĂ©tĂ© de procĂ©dĂ©s, qu’il serait superflu de suivre dans leurs dĂ©tails techniques, a surtout pour objet de se prĂȘter, par la diversitĂ© des applications de couleurs, aux caprices rapides de la mode et aux exigences du bon goĂ»t. L’invention premiĂšre s’élabore dans l’atelier de dessin. La conception transmise au'papier et dĂ©jĂ  complĂ©tĂ©e par le coloris se dĂ©calque par une opĂ©ration curieuse sur le bois, qui, fouillĂ© par un ciseau habile, devient la planche Ă  la main, et transmet Ă  l’étoffe les couleuts dont il s’est imprĂ©gnĂ©. La manipulation des teintures, travail particulier du chimiste, s’exĂ©cute dans une usine Ă  couleurs desservie par plusieurs fourneaux , et les matĂ©riaux ainsi obtenus sont ensuite classĂ©s, emmagasinĂ©s dans une chambre des couleurs, oĂč ils sont tenus Ă  la disposition des exigences diverses de la main-d’Ɠuvre. Un ordre admirable, une rĂ©gularitĂ© qui enchante, prĂ©sident Ă  ces distributions. Divers tours sont consacrĂ©s Ă  graver les rouleaux. Ici l’artiste transporte lui-mĂȘme, par incision sur l'acier, les lignes multiples du dessin lĂ , c’est au moyen de mollettes incisĂ©es en relief que le rouleau sera prĂ©parĂ© en creux, dont le degrĂ© de profondeur sera dĂ©terminĂ© par la qualitĂ© des Ă©toffes Ă  imprimer ainsi, la laine exigera des dessins plus lourds que le coton. Tous les moyens mis en Ɠuvre pour la gravure sur bois, et les perfectionnements dont cet art s’est rĂ©cemment enrichi, nous ont paru appliquĂ©s avec un grand bonheur. Il en est de mĂȘme de la gravure au burin, employĂ©e pour la prĂ©paration des planches en cuivre ou plates. Nous avons surtout admirĂ© la machine Ă  rayer en sens contraires pour les fonds unis, et le moyen ingĂ©nieux employĂ© pour mordre Ă  l’eau forte les parties de la planche qui doivent ressortir sur le fond. L’aspect si pittoresque et si variĂ© des Ă©toffes dĂ©jĂ  prĂ©parĂ©es et dĂ©veloppĂ©es dans la hauteur des ateliers, suggĂšre nĂ©cessairement l’idĂ©e de les voir progressivement s’établir dans la consommation, de maniĂšre Ă  remplacer le papier de tenture. Le bon marchĂ© de la fabrication donne Ă  cette conjecture un haut degrĂ© de probabilitĂ©. Mais sortons maintenant des ateliers, et voyons le moteur puissant, et jusqu’ici cachĂ©, qui distribue Ă  tout l’ensemble et Ă  tous les dĂ©tails de chaleur, l’eau , soit vaporĂ©e, soit distillĂ©e, en un. mot l’impulsion et la vie Deux machines Ă  vapeur, l’une de la force d’environ dix-huit chevaux, chef-d’Ɠuvre de M. CavĂ©, l’un cl c nos mĂ©caniciens les plus distinguĂ©s, et qui a figurĂ© Ă  l'exposition de 1827; l’autre d’une force de six chevaux, suffisent Ă  desservir un systĂšme d’opĂ©rations aussi variĂ©es que productives blanchissage, rinçage, teinture c l garençage, mise en jeu des appareils pour calandrer, cylindrer, foularder, etc. L’habile Ă©conomie du caloriqu 0 et la sage rĂ©partition du moteur suffit Ă  tant d’emplois divers, et quelquefois Ă  de grandes distances la vape f vient en aide Ă  la main de l’homme, et souvent remplace son action. Mais ce qui constitue, pour ainsi dire, un privilĂšge au profit de ce bel Ă©tablissement, ce sont les immens^ ressources hydrauliques dont il peut disposer. Outre la rĂ©serve, en quelque sorte inĂ©puisable, que lui assu^ un beau canal de 800 pieds de long sur 45 de large, oĂč l’eau est. entretenue constamment Ă  une profondeur c* c douze pieds, un puits, qu’on a comparĂ© Ă  celui de BicĂȘtre, lui assure, au moyen d’un seul cheval, l’extracti 011 d’une eau de source toujours pure et abondante, mĂȘme quand la sĂ©cheresse obligerait partout ailleurs Ă  sus" pendre les travaux. Ainsi, environnĂ©e de la belle enceinte de bĂątiments ou s’exĂ©cutent les divers services qu el^ doit seconder, l’eau coulant en riviĂšre, ou s’étendant en vaste nappe, ou prĂȘte Ă  jaillir du sein de la terre, eSt comme le sang qui circule dans les ramifications de ce corps aux membres innombrables, et distribue part 01 * 1 la vie et la fĂ©conditĂ©. DES COMMUNES DE BIÈVRE, VAUHALLANT ET VERRIÈRES. 129 Mais Ă  l'enthousiasme que font naĂźtre ces savantes combinaisons de l’art et ces ressources naturelles si bien mĂ©nagĂ©es, se joint pour l'Ă©conomiste, ami de l'humanitĂ©, une satisfaction plus large, pleine de souvenirs et d’espĂ©rances. Avant que l’induslrie eĂ»t louchĂ© BiĂšvre de sa baguette de fĂ©e, BiĂšvre Ă©tait une terre inconnue, mĂȘme pour les Parisiens, dont quatre lieues Ă  peine le sĂ©parent; BiĂšvre Ă©tait regardĂ© comme un sĂ©jour dangereux, malsain, que visitaient des fiĂšvres pĂ©riodiques ; BiĂšvre enfin donnait trop souvent un refuge Ă  des hommes redoutĂ©s d'un voisinage paisible par leurs dĂ©sordres et leur oisivetĂ©. Tout cela a changĂ© comme par magie. Les produits de la fabrique de BiĂšvre l’ont fait entrer en relation avec des localitĂ©s Ă©loignĂ©es ; douze arpents de terres basses oĂč moins de 400 peupliers servaient Ă  crĂ©er et Ă  entretenir des miasmes nuisibles, ont Ă©tĂ© exhaussĂ©es, dĂ©boisĂ©es, dĂ©livrĂ©es des eaux qui y sĂ©journaient ; enfin, 409 mĂ©nages laborieux trouvent, dans un travail bien rĂ©tribuĂ©, des ressources assurĂ©es et des inspirations honorables. BiĂšvre, en un mot, possĂšde aujourd’hui la salubritĂ© qui lui manqua long-temps; il jouit d’un air pur et sain, d’une population croissante, Ă©clairĂ©e, pacifique et active. Oui, on me l'avait bien dit, l’industrie a fait ici d’heureux changements. Et pour le bonheur et la vraie gloire de la France, cette impulsion est donnĂ©e sur bien des points; elle se propage et ne s’arrĂȘtera plus. Partout la publicitĂ© rĂ©pandue sur les entreprises industrielles, l’élan donnĂ© Ă  l'esprit d’association et par l’appel que le travail fait aux capitaux, et parla rĂ©action excitante que l’accumulation mĂȘme des capitaux imprime au travail, ouvre une carriĂšre immense au besoin d’amĂ©liorations positives qui prĂ©occupe nos gĂ©nĂ©rations nouvelles. Cette association crĂ©e, pour ainsi dire au profit de l’industrie, le magnifique privilĂšge de battre monnaie, monnaie nouvelle qui n’est plus, comme le furent trop souvent l'or des rois et des seigneurs, un signe matĂ©riel et menteur, sujet aux altĂ©rations grossiĂšres de la mauvaise foi et du cours forcĂ©, mais dont la valeur toute morale repose sur le travail, l’économie, une gestion sage et prudente. Ainsi s’établit le lien entre le capitaliste et l’industriel. Ainsi deux signes dĂ©sormais rĂ©sumeront en eux tout le mouvement des capitaux le coupon de rente qui les rattache au crĂ©dit public ; les actions industrielles qui les associent au crĂ©dit prive. Tout le phĂ©nomĂšne de la circulation est lĂ . [Moniteur. DĂ©libĂ©ration prise par le Conseil municipal de la commune de BiĂšvre, relativement Ă  la ligne que doit parcourir le chemin de fer de Paris Ă  Tours. L’an mil huit cent trente-huit, le quinze avril, une heure de relevĂ©e, en la maison commune, le Conseil municipal de la commune de BiĂšvre, convoquĂ© extraordinairement, en vertu d’une autorisation spĂ©ciale de SI. le prĂ©fet en date du 7 avril, Ă  l’effet de dĂ©libĂ©rer relativement Ă  la ligne que doit parcourir le chemin de fer de Paris Ă  Tours, soumis Ă  l’approbation du Gouvernement par le sieur Alexandre CorrĂ©ard , ingĂ©nieur civil, reprĂ©sentant d’une Compagnie sĂ©rieuse, formĂ©e pour son exĂ©cution; se rĂ©unit sous la prĂ©sidence du ‱haire ; PrĂ©sents MM. Careau, Menant, Leby, CrĂ©pinet, Agassant, Ronccret, Collet, Germain-Penot, Dollfus; Vu les prospectus et notes adressĂ©s au maire au sujet du chemin de fer de Paris Ă  Tours , dont il rĂ©sulte ‱De d’actives dĂ©marches sont faites pour obtenir l’embranchement forcĂ©, du chemin de fer projetĂ©, sur un de Ce ux de Paris Ă  Versailles; Oui les dĂ©veloppements par plusieurs des membres prĂ©sents, des motifs qui militent en faveur du tracĂ© ProposĂ© par le sieur CorrĂ©ard ; ConsidĂ©rant que la commune et la vallĂ©e de la BiĂšvre en gĂ©nĂ©ral, pour lesquelles le tracĂ© proposĂ© par le s >eur CorrĂ©ard a fait naĂźtre l’espoir d'un avenir prospĂšre, ont le plus grand intĂ©rĂȘt Ă  ce que ce tracĂ© soit maintenu ; ' Q Ue , par une coĂŻncidence heureuse, ce tracĂ© concilie en mĂȘme temps les intĂ©rĂȘts de l’État, les intĂ©rĂȘts'de a localitĂ©, ceux du commerce et ceux de la Compagnie soumissionnaire ; Ces intĂ©rĂȘts de l’État et ceux de la vallĂ©e de la BiĂšvre, par l’augmentation que devra produire l’établisse- CHAPITRE XX. — IMPORTANCE COMMERCIALE i3o ment du chemin de fer, sur la valeur des propriĂ©tĂ©s, sur le nombre des transactions, sur le produit des contributions indirectes ; en outre, il satisfait au dĂ©sir, que doit Ă©prouver le gouvernement, de rĂ©partir le plus possible, sur le sol de la France, les chemins de fer qui seront construits; tandis que tout le bien Ă  produire, sous ces divers rapports, sur les tracĂ©s entre Paris et Versailles, est actuellement effectuĂ© par les deux chemins en construclion ; enfin le tracĂ©, sur tout le territoire de la commune, ne peut donner lieu Ă  contestation de la part des propriĂ©taires, parcourant le terrain sans approcher aucune propriĂ©tĂ© bĂątie. Les intĂ©rĂȘts du commerce, par le choix heureux du point de dĂ©part prĂšs l’entrepĂŽt des vins ; ce point assure l’arrivĂ©e, la rĂ©expĂ©dition ou l’emmagasinage, faciles et Ă  peu de frais, de toutes les marchandises qui circuleront sur le chemin de fer ; sa proximitĂ© de la Seine, de l’entrepĂŽt des vins, des magasins de la rĂ©serve, des farines et des quartiers oĂč les commerces en gros se trouvent rĂ©unis, doit lui assurer ce chemin Ă©tant plus particuliĂšrement destinĂ© au transport des marchandises la prĂ©fĂ©rence sur les points de dĂ©part des chemins de Paris Ă  Versailles qui, destinĂ©s l’un et l’autre au transport presque exclusif des voyageurs, ne prĂ©sentent aucune des facilitĂ©s dĂ©sirables et se trouvent situĂ©es tout-Ă -fait en dehors des habitudes du commerce. Les intĂ©rĂȘts de la Compagnie soumissionnaire sont engagĂ©s dans la question par un grand nombre de points sous le rapport des travaux d’art et des frais de construction ; le tracĂ© de Paris par la rive gauche et Versailles aurait deux souterrains, l’un au-dessus de Versailles de 1,200 m., l’autre sous le plateau de Satory de 800 m. ; ensemble 2,000 m. ; celui par la rive droite, cinq souterrains; ceux de Versailles, de Satory, du parc de Saint-Cloud, de Saint-Cloud et des Batignolles ; ensemble 3,200 m. ; tandis que le tracĂ© par la vallĂ©e de la BiĂšvre n’en prĂ©sente aucun; de plus, ce dernier n’aura que le quart de son parcours en lignes courbes; tandis que le chemin de Versailles, par la rive gauche, en a un tiers, et celui par la rive droite plus d’un tiers, les plus l' ne sont, sur le nouveau tracĂ©, que de 3 mill. par mĂštre; tandis que sur le chemin de Versailles par la rive gauche, elles sont de 4 mill., et celui de la rive droite de 5 mill. ; il en rĂ©sulte que la force de traction nĂ©cessaire pour mener, sur le chemin proposĂ©, un poids utile de 100,000 kil. avec une vitesse donnĂ©e, ne pourrait traĂźner avec la mĂȘme vitesse sur le chemin de la rive gauche que 70,000 kil., et sur celui de la rive droite 45,000 kil. seulement. Pour rĂ©u nir le chemin de Paris Ă  Tours, Ă  l’un de ceux de Paris Ă  Versailles, il serait indispensable d’établir deux voies de plus jusqu’à cette derniĂšre ville; ne serait-il pas, dĂšs-lors, prĂ©fĂ©rable et mille fois plus Ă©quitable, d’établir ces deux voies en suivant la nouvelle direction, proposĂ©e par le sieur Cornard, qui permettra de desservir une population de 34,000 Ăąmes, pour laquelle les autres tracĂ©s ne prĂ©sentent aucune utilitĂ©. Sous le rapport commercial et des produits sur lesquels la Compagnie soumissionnaire a dĂ» baser ses calculs , cette population de 34,000 Ăąmes est entrĂ©e dans les prĂ©visions de recette, pour une somme annuelle qui excĂšde de beaucoup l’intĂ©rĂȘt des frais de premier Ă©tablissement et ceux d’entretien de cette partie du chemin ; tandis que la distance de Paris Ă  Versailles, par l’un des chemins en construction, serait pour elle une charge permanente, sans aucun produit possible. Le point de dĂ©part, choisi par la Compagnie soumissionnaire, lui assure le transport des vins et des farines expĂ©diĂ©es sur Paris, et celui des houilles qui sont voiturĂ©es depuis les ports de la Seine jusqu’à une grande distance dans la direction de Chartres ; aux points de dĂ©part des chemins de Paris Ă  Versailles, les deux premiers articles lui Ă©chapperaient en grande partie, et le dernier en entier. Les prĂ©visions de la Compagnie relativement aux transports pour l’agriculture, dans cette localitĂ©, ne paraissent pas exagĂ©rĂ©es, la route dĂ©partementale qui conduit Ă  Paris, prĂ©sentant des cĂŽtes rapides et un encombrement continuel de voitures pesamment chargĂ©es de pierres de taille, moellons, plĂątre et pavĂ©s, qui tendent Ă  dĂ©tĂ©riorer constamment la route et rendent ces transports difficiles et coĂ»teux. Que, enfin, le tracĂ© par la vallĂ©e de la BiĂšvre offre le grand avantage de ne pas traverser le parc de Versailles , pour lequel le roi vient encore de faire de grands sacrifices en achetant la ferme de la MĂ©nagerie ; tandis que, pour a continuer dans la direction voulue, celui des chemins de Paris Ă  Versailles, il faudrait, nĂ©cessairement , obtenir le passage Ă  travers ce parc. AprĂšs la gĂȘne que Sa MajestĂ© s’est dĂ©jĂ  imposĂ©e Ă  Saint-Cloud, aprĂšs les sommes immenses et les soins DES COMMUNES DE BIÈVRE, VAUHALLANT ET VERRIÈRES. iAt qu’elle a consacrĂ©s au palais de Versailles, une pareille demande ne serait-elle pas tout-Ă -fait inconvenante et la ville de Versailles ne devrait-elle pas user de toute son influence pour empĂȘcher qu’elle ne fĂ»t faite? Par tous ces motifs , le Conseil municipal, aprĂšs en avoir dĂ©libĂ©rĂ© et Ă  l'unanimitĂ©, Est d’avis et exprime le vƓu que le tracĂ© du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par la vallĂ©e de BiĂšvre soit approuvĂ© tel qu’il est prĂ©sentĂ© dans le projet Ă©tudiĂ© par le sieur Alexandre CorrĂ©ard. Charge le maire de transmettre sa dĂ©libĂ©ration Ă  M. le prĂ©fet du dĂ©partement, et de solliciter son appui pour obtenir de M. le ministre des travaux publics, de l’agriculture et du commerce, la prise en considĂ©ration de son vƓu et des motifs qui l’ont provoquĂ©. Suivent les signatures. Pour copie conforme iBiĂšvre, le 16 mai i838. Le maire de BiĂšvre, P. DOLLFUS. DĂ©libĂ©ration du Conseil municipal de Vauliallant pour le projet de chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres. L’an mil huit cent trente-huit, le dimanche vingt mai, Ă  midi, le Conseil municipal de la commune de Vau- hallanl s’est rĂ©uni sous la prĂ©sidence du maire; vu la lettre de M. CorrĂ©ard, ingĂ©nieur de la Compagnie du chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres, adressĂ©e Ă  M. le maire et mise par lui sous les yeux du Conseil; ConsidĂ©rant que la cause qui nuit principalement Ă  la prospĂ©ritĂ© de la commune de Vauhallant est son Ă©loignement de toutes voies de grande communication, que la crĂ©ation d’un chemin de fer qui passerait sur son territoire l’intĂ©resse au plus haut point ; Le Conseil municipal de la commune de Vauhallant, Ă  l’unanimitĂ© et avec beaucoup d’empressement, Ă©met le vƓu que le chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres soit autorisĂ© et Ă©tabli. Le Conseil dĂ©cide qu’une copie de la prĂ©sente dĂ©libĂ©ration, certifiĂ©e conforme par M. le maire, sera adressĂ©e de suite Ă  M. CorrĂ©eard, ingĂ©nieur de la Compagnie du chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres. Fait et dĂ©libĂ©rĂ© Ă  la mairie de Vauhallant, le 20 mai 1838. Pour copie conforme Le maire de Vauhallant, chevalier de la LĂ©gion-d’Honneur, Q. AUBERNON, jeune. A Messieurs les prĂ©sident et membres de la Chambre des dĂ©putĂ©s de la France, Ă  Paris. Messieurs les DĂ©putĂ©s, Eps soussignĂ©s, propriĂ©taires et habitants de la commune de VerriĂšres-loBuisson, ont l’honneur de vous faire connaĂźtre qu’ils dĂ©sireraient que l’établissement du chemin de fer projetĂ© de Paris Ă  Tours ait lieu par leur commune. Us donnent, pour corroborer leur demande, les motifs qui suivent La commune de VerriĂšres, malgrĂ© son agrĂ©able position, n’a jamais offert Ă  ses habitants aucune usine qui Pot employer ses bras d’une maniĂšre avantageuse, elle possĂšde cependant une tuilerie et trois moulins; ces tr °is derniers Ă©tablissements n’emploient tout au plus que le travad de cinq Ă  six hommes, de maniĂšre que la Population n’a pas Ă©tĂ© augmentĂ©e depuis 1740. Cependant, son territoire est fertile, les cultivateurs sont actifs et laborieux, mais les industriels qui s’y i3a CHAPITRE XX.—IMPORTANCE COMMERCIALE, ETC. sont fixĂ©s comme originaires ne retirent qu’un faible salaire de leurs travaux par le dĂ©faut de capitalistes et d’embellissement. Ces industriels, qui forment une grande partie de la population, sont malgrĂ© cela chargĂ©s d’énormes patentes. Pour parer Ă  ces inconvĂ©nients un chemin de fer qui passerait par leur commune leur serait d'un grand avantage; un Ă©tablissement de ce genre donnerait Ă  ses ouvriers des travaux pendant une couple d'annĂ©es, procurerait des mutations dans les propriĂ©tĂ©s fonciĂšres dont les valeurs seraient tout naturellement augmentĂ©es, et fournirait aux employĂ©s dans les bĂątiments, aux aubergistes et autres, de quoi les faire exister convenablement ; ce dont ils sont privĂ©s. Les soussignĂ©s savent bien qu'aucun changement n’a lieu sans blesser quelques intĂ©rĂȘts particuliers, mais ce prĂ©judice est loin de balancer l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral qu’un tel changement procure , et s’il est vrai que quelques propriĂ©taires ou exploitants de la commune n’ont point vu ce projet comme avantageux, c’est qu’ils ont trop ame! prĂ©cipiiĂ© leurs rĂ©flexions, car s’ils avaient consultĂ© la majoritĂ© des habitants et les nĂ©cessiteux, nul doute qu'ils ÂŁ . se seraient empressĂ©s Ă solliciter l’adhĂ©sion du gouvernement pour un projet si gĂ©nĂ©reux, avec d’autant plus de raison, qu'un embarcadĂšre, signalĂ© sur le plan dont ils ont pris communication, doit avoir lieu dans la commune. t e ti Les soussignĂ©s espĂšrent que vous prendrez en considĂ©ration leurs rĂ©clamations, et ils vous prient d’agrĂ©er " e p les sentiments de la plus haute considĂ©ration et du profond respect avec lesquels ils ont l'honneur d’ĂȘtre elle elle est devenue europĂ©enne ; mais, on peut le dire, il ne dut sa rĂ©putation qu’à sa haute CHAPITRE XXI. — IMPORTANCE COMMERCIALE 134 capacitĂ©, et son immense fortune qu’à son gĂ©nie crĂ©ateur. Il sut aussi assurer la fortune de comr tous ceux qu’il avait associĂ©s Ă  ses vastes travaux. aussi En 181 5 M. Oberkampf mourut, son fils lui succĂ©da. M. Barbet de Jouy, d’abord son associĂ©, la pr devint, en 1822, seul propriĂ©taire de la manufacture. la fal. Depuis ce moment M. Barbet de Jouy , jaloux de soutenir la rĂ©putation de son Ă©tablisse- fions ment, n’a rien nĂ©gligĂ© pour lui conserver la supĂ©rioritĂ© dĂšs longtemps acquise sur tous ceux entre qui ont Ă©tĂ© créés Ă  son imitation. porte D’importantes amĂ©liorations ont Ă©tĂ© faites. La manufacture de Jouy a profitĂ© des nouvelles vengi dĂ©couvertes et des procĂ©dĂ©s nouveaux dus aux immenses progrĂšs qu’ont faits de nos jours la charg mĂ©canique et la chimie. Les machines Ă  vapeur ont remplacĂ© les manĂšges anciennement em- LT ployĂ©s, et par suite la main-d’Ɠuvre est devenue moins coĂ»teuse et le travail plus parfait. De gare ; plus, M. Barbet y a ajoutĂ© une impression considĂ©rable de tissus de laine, laine et coton, et une ] meme de soieries, une blanchisserie de toiles , une fĂ©culerie, et toutes les fabrications accĂšs- condi soires qui alimentent les manufactures de toiles peintes, et qui forment des Ă©tablissements Ă©galement productifs. En un mot, soins, peines, travaux, argent, rien n’a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© pour en faire un des premiers Ă©tablissements de France, ou plutĂŽt pour lui conserver ce rang qu’il avait dĂ©jĂ  acquis. ^ aE J 1 f sous la Dans ces circonstances, lorsque cet Ă©tablissement, appuyĂ© sur une clientelle ancienne et soli- f et jg dement Ă©tablie, fort d’une existence de prĂšs d’un siĂšcle et d’une immense rĂ©putation, a traversĂ© fyp q 0] avec succĂšs des temps orageux qui en ont renversĂ© tant d’autres, quand il ne reste plus aucune dĂ©pense Ă  faire de construction, de rĂ©paration ou d’achat de machines , que tout est fait, que ^ ^ tout marche dans la voie de prospĂ©ritĂ© qui lui avait Ă©tĂ© dĂšs longtemps tracĂ©e par son illustre fondateur, M. Barbet de Jouy n’aurait jamais pensĂ© Ă  distraire la moindre partie de la propriĂ©tĂ© Tours^ exclusive de ses manufactures, si cet Ă©tablissement n’avait Ă©tĂ© trop considĂ©rable pour qu’il pĂ»t tracĂ© ] le laisser Ă  un seul de ses enfants. Il fallait donc que dans un avenir plus ou moins Ă©loignĂ© il l’exĂ©cr fĂ»t vendu ou partagĂ© entre les hĂ©ritiers de M. Barbet. ^ 32 > Morceler la manufacture, c’était la dĂ©truire ; la vendre, c’était enlever Ă  la famille une source .Le c inĂ©puisable de richesses ; et, dans tous les cas, le fruit des travaux de toute la vie de M. Barbet v oul an Ă©tait perdu. rĂŽ t po , PrĂ©occupĂ© de l’avenir de sa famille et de celui de sa manufacture, M. Barbet de Jouy a pensĂ© p a j t que le meilleur moyen de conserver Ă  ses enfants cet Ă©tablissement qui a dĂ©jĂ  enrichi tant de inonde, c’était de transformer en un capital d’actions, facilement partageable entre eux, son droit exclusif de propriĂ©tĂ© sur cette usine. En consĂ©quence, sans rien changer Ă  l’établissement lui-mĂȘme, et en en conservant la direction , M. Barbet de Jouy a mis en sociĂ©tĂ© en commandite par actions l’exploitation de la mantf' facture de toiles et tous autres tissus peints de Jouy et des Ă©tablissements accessoires. Cette fabrique emploie constamment de 6 Ă  700 ouvriers. On comprendra de quel avantage immense serait, pour cet Ă©tablissement, la crĂ©ation d^ chemin de fer qui lui permettrait de faire transporter directement ses produits, par cette voie» depuis Paris jusqu’à Bordeaux comme depuis Paris jusqu’au Havre par la route d’Évreux. b* 1 135 te de ociĂ©, lisse- ceux elles rs la em- . De Ăź, et cces- Ă©ga- ir en avait soli- ersĂ© oune que istre ’iĂ©tĂ© pĂ»t nĂ© il arce rbet ensĂ© t de son rec- inĂŒ' lette i dd r oie? I» DE LA VILLE DE JOUY. commune de Jouy a donc un trĂšs grand intĂ©rĂȘt Ă  voir se rĂ©aliser l’exĂ©cution de notre projet ; aussi les autoritĂ©s municipales ont-elles pris une dĂ©libĂ©ration dans laquelle ils en demandent la prompte exĂ©cution. M. Barbet de Jouy, qui est le maire de la commune et le directeur cle la fabrique, ne s’est point bornĂ© Ă  Ă©mettre des vƓux, il a demandĂ© Ă  souscrire pour 200 actions ; c’est d’un bon exemple, il y a lĂ  de quoi compenser le mal qu’a voulu faire Ă  notre grande entreprise un fonctionnaire public, du dĂ©partement d’Eure-et-Loir, qui courait de porte en porte pour empĂȘcher le succĂšs de notre souscription; mais ses concitoyens nous ont noblement vengĂ© en ne tenant aucun compte de ses mauvais avis, et en le renvoyant au juif qui l’avait chargĂ© de cette noble mission. L’industrie de la petite ville de Jouy est assez importante pour motiver la construction d’une gare avec toutes les dĂ©pendances nĂ©cessaires Ă  l’exploitation d’un chemin de fer qui dessert Une petite ville; aussi les Ă©tablissements qui seront construits Ă  Jouy rĂ©uniront-ils toutes les conditions dĂ©sirables. MAIRIE DE JOUY-EN-JOSAS. L’an 1838, le 29 avril, le conseil municipal de la commune de Jouy-en-Josas s’est rĂ©uni extraordinarement S °us la prĂ©sidence du maire, au nombre de douze membres, convoquĂ©s en vertu de l’autorisation de M. le prĂ©fet de Seine-et-Oise en date du 7 avril courant, Ă  l’effet de dĂ©libĂ©rer sur la proposition du chemin de fer de ^L CorrĂ©ard, de la ligne de Paris Ă  Tours. Le conseil, InformĂ© que, par suite des prĂ©tentions Ă©levĂ©es par les compagnies des chemins de fer de Paris Ă  Versailles, *'ive gauche et rive droite il semblerait devoir ĂȘtre apportĂ© des modifications au chemin de fer de Paris Ă  L°urs par la vallĂ©e de la BiĂšvre, dont la compagnie CorrĂ©ard demande la concession. Que s'il est vrai que le l, acĂ© par la vallĂ©e de la BiĂšvre offre de grands avantages sous le rapport de l’art, il l’est bien plus encore que 1 exĂ©cution de ce tracĂ© serait du plus grand intĂ©rĂȘt pour celte vallĂ©e industrielle, dont la population s’élĂšve Ă  plus de 32,000 Ăąmes et dont le transport du produit de ses manufactures est considĂ©rable. Que ses intĂ©rĂȘts ne peuvent ĂȘtre desservis en aucune maniĂšre par les deux autres chemins. Le conseil, Ă  funanimiiĂ©, vient solliciter avec instance M. le prĂ©fet d’ĂȘtre l’interprĂšte de ses sentiments, en '°ulant bien solliciter de S. M.,du Gouvernement et des chambres, l’exĂ©cution d’un projet d’un si grand inté— pour la vallĂ©e de la BiĂšvre et pour la commune de Jouy en particulier. Lait et dĂ©libĂ©rĂ© Ă  Jouy, les jour, mois et an que dessus. SignĂ© Mallet, Loiseau, Rathery, Oury, Deschiens, Lechevalier, Saunier, Pigneau, Seheux,l chevalier Viennot, Perrier, adjoint, Barbet de Jouy, maire. Pour expĂ©dition conforme, dĂ©livrĂ©e et certifiĂ©e par nous, maire de la commune de Jouy. BARBET DE JOUY. A Jouy, le 16 mai i838. CHAPITRE XXII DE l’importance DE TRAPPES TANT SOUS LE RAPPORT AGRICOLE QUE SOUS CELUI DU NOMBRE DE VOYAGEURS. - DE LA NÉCESSITÉ d’y ÉTABLIR DES MAGASINS D’EXPLOITATION POUR LE CHEMIN DE FER. R Pour l’exploitation du chemin de fer il est indispensable d’avoir Ă  Trappes un Ă©tablissement sa p d’une certaine Ă©tendue, qui permette d’y recevoir les produits des communes environnantes. rece Trappes a une importance toute spĂ©ciale qui prend sa source dans sa position gĂ©ographique, et mer] dans la natnre de son sol qui est de premiĂšre qualitĂ©. En effet le bourg de Trappes est Ă  cheval moi sur les deux routes royales de Paris Ă  Bordeaux et de Paris Ă  Rennes, et son sol, ainsi que celui q ue des communes environnantes, est trĂšs abondant en cĂ©rĂ©ales , prairies artificielles, colza, etc.; p a j] aussi l’hectare s’y vend-il de l\,ooo Ă  5 ,ooo fr., et beaucoup de personnes n’hĂ©sitent pas Ă  le 60 c classer parmi les terres de premiĂšre qualitĂ© des environs de Paris. Parmi les communes dont les l’ĂȘtr produits viendront Ă  Trappes, pour ĂȘtre de lĂ  transportĂ©s sur Paris, sont Elancourt, le Mesnil- que Saint-Denis, Montigny, les Troux, Bouvier, Bois-d’Arcis, etc., dont les produits sont tout aussi d’ail abondants que ceux de Trappes. On doit encore ajouter Ă  ces importantes considĂ©rations celle ture qui rĂ©sulte de l’arrivĂ©e Ă  Trappes de quatre diligences qui desservent, par la route de Bretagne, grai les villes de Laqueue, Montfort, Houdan etNeauphle, et qui transportent par jour, tant pour com l’aller que pour le retour, un nombre de voyageurs qui est de 108. Maintenant si l’on veut situ bien remarquer que beaucoup de produits, venant des villages situĂ©s Ă  des distances assez ville rapprochĂ©es de la route royale de Paris Ă  Rennes, sont transportĂ©s sur Paris par le roulage or- d’éli dinaire, il sera permis d’espĂ©rer que le roulage les dĂ©posera Ă  Trappes , pour de lĂ  les faire por- tant ter par le chemin de fer sur Paris qui en est Ă©loignĂ© de 7 lieues. D’aprĂšs toutes ces considĂ©ra- vien tions l’auteur du projet a jugĂ© convenable d’établir Ă  Trappes des magasins et un bureau, qu 1 gars seront situĂ©s au point de jonction du chemin de fer et de la route royale de Paris Ă  Bennes ? nier qui alors sera prolongĂ©e jusqu’à la rencontre du chemin de fer. L’ensemble de l’établissement com aura une forme rectangulaire dont le long cĂŽtĂ© s’appuiera sur le chemin de fer. Sa surface sei’ 3 nier de So ares. Il sera construit dans le mĂȘme genre que celui de Rambouillet voyez ci-aprĂšs l’ai v Que ticle Rambouillet, et il n’en diffĂ©rera que par son Ă©tendue. dan; com nioi riotiom quer fabr et le moir L , IOn > de vitesse et d’économie. Joignez Ă  cela la diffĂ©rence de prix du transport rĂ©sultant de la position hampes, qui n’est qu’à treize lieues de la capitale, et vous aurez l’explication du dĂ©savantage de nos farines SUr la halle de Paris. Tel est le triste tableau de notre situation prĂ©sente ; Ă  un si grand mal il est un remĂšde assurĂ© c’est l’éta- 1 5o CHAPITRE XXV. blissement du chemin de fer projetĂ© que ce projet se rĂ©alise, et l’avenir si sombre aujourd’hui devient riant et propice. § H. — De l’état futur du dĂ©partement avec le chemin de fer. Pour premiers rĂ©sultats, d’immenses travaux de terrassement et de maçonnerie s’opĂšrent Ă  travers le dĂ©partement sur une ligne de vingt lieues environ. Des dĂ©blais et des remblais, qui souvent atteignent dix-huit pieds de profondeur ou d’élĂ©vation ; une chaussĂ©e de sept mĂštres de largeur Ă  consolider et Ă  garantir par un double rang de fossĂ©s des piles en maçonnerie, pour y sceller une double voie en fer; des voĂ»tes passant sous les routes, des ponts en pierre Ă  jeter sur l’Eure et le Loir trois de ces ponts, dont’un a cinq arches, doivent ĂȘtre Ă©tablis dans la seule commune de Chartres ; des bĂątiments de station et de vastes magasins Ă  construire de distance en distance tel est l’aperçu des travaux qui utiliseraient tous les bras inoccupĂ©s. On apprĂ©cie gĂ©nĂ©ralement Ă  seize millions la dĂ©pense Ă  faire pour les travaux que nous avons Ă©numĂ©rĂ©s ; conçoit- on ce que c'est que seize millions rĂ©pandant l’aisance sur la classe pauvre, et multipliĂ©s par la circulation dans le dĂ©partement? Outre ces dĂ©penses de premier Ă©tablissement, viendront les dĂ©penses annuelles d’entretien des chaussĂ©es et du matĂ©riel, Ă©valuĂ©es Ă  sept millions cinq cent mille francs pour la route totale de Paris Ă  Tours c’est environ deux millions versĂ©s chaque annĂ©e dans le dĂ©partement. Ce premier rĂ©sultat si dĂ©sirable est pourtant d’un minime intĂ©rĂȘt, comparĂ© Ă  l’importance de la facilitĂ© des communications. On ne peut se figurer, 5 moins de l’avoir vu, l’immense concours de voyageurs qui frĂ©quentent les routes en fer ainsi, dans les prĂ©visions des constructeurs du chemin de Bruxelles Ă  Anvers, cent mille personnes devaient le parcourir en un an ; eh bien, depuis cinq mois qu’il est Ă©tabli, le nombre des voyageurs a dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© deux cent mille. Le dĂ©partement d’Eure-et-Loir n’a guĂšre aujourd’hui de communications commerciales qu’avec Paris et le dĂ©partement de la Seine-InfĂ©rieure, il est Ă  peu prĂšs isolĂ© de tout le reste. Supposez au contraire qu’il se trouve tout Ă  coup placĂ© sur une ligne de communications journaliĂšres entre Bordeaux, AngoulĂȘme, Poitiers, Tour, VendĂŽme, ChĂąteaudun, d’une part, et Rambouillet, Versailles, Paris, le nord de la France, d’autre part, quelle source immense de prospĂ©ritĂ© ! Sans parler de Nantes, Angers, la FlĂšche, le Mans et Nogent- le-ltotrou , qui probablement se mettraient plus tard en communication par un embranchement partant de Chartres. La correspondance entre Paris et le centre du dĂ©partement se ferait presque aussi rapidement qu’entre le faubourg Saint-Jacques et la ChaussĂ©e-d’Antin ; en trois heures, l’habitant de Chartres pourrait, pour moitiĂ© du prix actuel des diligences, se transporter, sans secousse et sans fatigue, dans la capitale, y faire ses affaires, et revenir le mĂȘme jour chez lui, sans frais de sĂ©jour. Le voyage de Bordeaux ne lui causerait pas un plus long dĂ©placement, et le fatiguerait moins que le voyage actuel de Paris. Le Parisien, las de ses Ă©ternelles promenades de Saint-Cloud et de Montmorency, affluerait le dimanche dans nos campagnes, non sans y laisser le tribut qu’il paie au plaisir; et nos villes deviendraient de vĂ©ritables faubourgs de la grande citĂ©. Le tracĂ© delĂ  route projetĂ©e est admirablement situĂ© au centre et dans toute la longueur du dĂ©partement; il suit une grande partie des vallĂ©es de l’Eure et du Loir, Ă  proximitĂ© d’un nombre infini de moulins et de villages. 11 touche Ă  tous les points principaux de la ligne Épernon, Maintenon, Chartres,Bonneval, ChĂąteau- dun, Cloye, Gallardon, se rattachera immĂ©diatement Ă  Maintenon par un embranchement qui doit donner au* autres localitĂ©s l’espoir du mĂȘme avantage, aussitĂŽt qu’elles auront pris de l’importance. Examinons actuellement les bienfaits de ce systĂšme, par rapport Ă  l’industrie, l’agriculture, la propriĂ©tĂ© et le commerce. L’Industrie. — L’arrivage facile et Ă  bon marchĂ© du charbon de terre, Ips laines sous la main, et des eau* courantes favorables au lavage; un sol qui, pour ĂȘtre plus fertile encore, ne demande qu’une culture variĂ©e! les terrains comparativement Ă  bon marchĂ©, les subsistances et la main-d’Ɠuvre moins chĂšres, la facilitĂ© d e' couler Ă©conomiquement les produits dans tous les sens tels seront nos avantages sur les pays de fabrique ĂŒ s doivent fixer chez nous et faire fleurir toutes les industries. En veut-on la preuve? 11 y a quelques annĂ©es > IMPORTANCE COMMERCIALE DE CHARTRES. 1 5r 31. Casimir PĂ©rier prit la rĂ©solution de Gxer dans le dĂ©partement une immense usine ; mais lorsqu’il en vint Ă  calculer le prix du transport des charbons de terre, il y renonça ; le projet et les mĂ©caniques profilĂšrent Ă  la ville de Lyon. DĂ©jĂ  la fabrique de bonneterie a pris chez nous une importance considĂ©rable, dĂ©jĂ  des nĂ©gociants Ă©trangers ont Ă©tabli de superbes lavoirs ; les fabriques de draps d’IUiers et d’Epernon luttent contre les dĂ©savantages de notre situation; les fonderies situĂ©es sur les bords de la Slarne jouissent d’une immense prospĂ©ritĂ© , pourtant elles n’ont sur les lieux ni le minerai, ni le charbon de terre ; la Seine et les canaux les leur apportent. Pourquoi n’aurait-on pas de pareils Ă©tablissements dans le dĂ©partement qui possĂšde des mines, alors que le chemin de fer nous apporterait le charbon de terre? que faut-il de plus pour nous donner la certitude que l’industrie ne nous demande que des communications? BientĂŽt les meuniers, rassurĂ©s sur leur avenir, feront nĂ©cessairement les dĂ©penses utiles pour amĂ©liorer b urs mĂ©caniques, et la diminution des frais de transport les mettra d’ailleurs Ă  mĂȘme de soutenir la concurrence avec Étampes. La tannerie de Chartres, autrefois importante, est malheureusement tombĂ©e de plus de moitiĂ© ; elle reçoit de Paris la matiĂšre premiĂšre, et la reporte confectionnĂ©e au point de dĂ©part. Ainsi soumise Ă  de doubles frais de transport, elle ne peut supporter la concurrence avec les tanneries voisines de la capitale. Il est Ă  croire que la diminution de ccs frais lui rendra son ancienne prospĂ©ritĂ©. L'Agriculture. — On sent combien elle doit gagner Ă  la facilitĂ© des communications jointes Ă  l’établissement d’usines industrielles ; au lieu de semer Ă©ternellement les grains que la terre se lasserait tĂŽt ou lard de produire, le laboureur pourra diversifier sa culture Ă  l’infini ; la betterave, le colza, le tabac, s’il devient marchand , ou s’il convient au gouvernement d’en autoriser la culture, trouveront de faciles dĂ©bouchĂ©s dans les usines du dĂ©partement et du dehors. Les avoines, les pailles, les foins 1, aisĂ©ment transportĂ©s dans la capitale ou dans les villes de garnison, prendront une plus grande valeur ; les engrais tirĂ©s de Paris viendront fertiliser la terre les laines, recherchĂ©es par les industriels des dĂ©partements du Nord et du Midi, remonteront, grĂące Ă  la concurrence, Ă  leur ancien prix. Les denrĂ©es de toute nature, dĂ©posĂ©es directement dans les ntagasins de l’entreprise du chemin de fer, transportĂ©es en un instant sans avaries, Ă©conomiquement, sur la halle de Paris, seront vendues Ă  juste prix sans autre intermediaire qu’un simple commissionnaire. La PropriĂ©tĂ©. — Elle profitera immĂ©diatement des bĂ©nĂ©fices de l’agriculture mais, outre cet avantage, n’est- dle pas fondĂ©e Ă  en attendre un autre? Les industriels qui s’enrichiront dans le dĂ©partement, les Parisiens fiui, alors que nous serons Ă  trois heures de marche de la capitale, viendront habiter nos contrĂ©es, et y bĂątir des maisons de campagne, chercheront naturellement Ă  y acheter des biens-fonds ; de lĂ  leur renchĂ©rissement forcĂ© ; la seule facilitĂ© des communications doit, elle seule, produire ce rĂ©sultat les propriĂ©tĂ©s de ceriaines parties du Perche n’ont-elles pas augmentĂ© d’un tiers depuis l'ouverture des nouvelles communications? Le Commerce. — L’aisance de la classe laborieuse, la prospĂ©ritĂ© de l’agriculture et de la propriĂ©tĂ©, l'accroissement de la population, la facilitĂ© des relations tels sont les principaux avantages que l’établissement ^ un chemin de fer doit assurer au commerce actuel. Il en est d’autres non moins importants l'Ă©tablissement des fabriques donnera naissance au commerce en gros. Les vins de la Loire doivent nĂ©cessairement affluer dans notre dĂ©partement ; ChĂąteaudun et Chartres deviendront d’importants entrepĂŽts pour la consommation du Perche et de la Normandie. Enfin, la diminution des frais de transport des marchandises est, Ă  elle seule, 11,1 bĂ©nĂ©fice immense; en voici un exemple le dĂ©partement a versĂ© sur la halle de Paris, en une seule annee, 222,923 sacs de farine du poids de 45,000 tonnes. Le transport a coĂ»tĂ©, Ă  raison de 3 francs 25 cen- huies par sac, 724,499 franes75 centimes. Si donc le prix de transport est diminuĂ© de moitiĂ©, c’est 362,249 francs ^ centimes que les producteurs et consommateurs gagneront annuellement. Appliquez ce calcul au transport d e toutes les denrĂ©es, de toutes les marchandises importĂ©es ou exportĂ©es, et vous aurez l’idĂ©e du bĂ©nĂ©fice c I Ue doit faire le dĂ©partement Outre ces avantages d’un chemin de’fer, il en est une infinitĂ© d’autres d’un intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, qu’on ne peut ln diquer que par des exemples. Ainsi, nous recevrons en ahondanee, et Ă  meilleur marchĂ©, beaucoup de 0 En gĂ©nĂ©ral, le prix des foins Ă  Paris esl Ă . 3o pour roo au-dessus du cours de Chartres. i5a CHAPITRE XXV. choses dont le prix de transport est actuellement hors de proportion avec leur valeur le sel, cette denrĂ©e de premiĂšre nĂ©cessitĂ©; le fer si prĂ©cieux Ă  l'agriculture; les grĂšs d’Épernon pour le pavage des routes; tous les matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  la construction, et surtout les ardoises, dont l’usage est si dĂ©sirable dans nos campagnes dĂ©vastĂ©es par les incendies. Nos communes d’étape seraient Ă  peu prĂšs dĂ©barrassĂ©es du logement des militaires, car il deviendrait Ă©conomique pour l’État de les faire voyager par les voitures Ă  vapeur; nos villes obtiendraient plus facilement des garnisons, parce qu’en deux heures on transporterait les troupes dans la capitale. Il convient, en terminant cet article, de dĂ©truire certains prĂ©jugĂ©s dĂ©favorables Ă  l’établissement des chemins de fer. Les propriĂ©taires s’effraient de voir couper leurs domaines, mais qu’ils songent donc qu'ils seront indemnisĂ©s largement, que l'indemnitĂ© sera fixĂ©e par leurs concitoyens, que le restant de la propriĂ©tĂ© acquerra une immense plus-value. Quelques cultivateurs croient que les chemins de fer vont mettre tous les chevaux Ă  la rĂ©forme, et anĂ©antir toutes les spĂ©culations auxquelles ils donnaient lieu. Supposez que l’inconvĂ©nient soit rĂ©el il ne sera pas moindre par cela seul que le chemin, au lieu de passer par Chartres, passera partout ailleurs; ce n’est dune pas un motif pour eux de repousser les avantages du projet. Mais ces craintes sont tout Ă  fait chimĂ©riques ; l’expĂ©rience dĂ©montre au contraire que l’établissement des voies de fer dans une localitĂ© y augmente le nombre des chevaux. Si en effet la suppression des diligences diminue d’un centiĂšme le nombre de ces quadrupĂšdes, d’autre part, l’activitĂ© des relations double ce nombre. Ceci s’applique Ă©galement au roulage une ligne unique sera desservie par les machines locomotrices, mais cent autres lignes prendront de l’importance. Les marchandises traĂźnĂ©es par ces machines, il faudra bien les emporter ensuite Ă  leur destination les vins entreposĂ©s Ă  ChĂ teaudun et Ă  Chartres, et conduits ensuite par le roulage dans le Perche et la Normandie, peuvent servir d’exemple. Quelques marchands d’objets de luxe et de nouveautĂ©s s’imaginent qu’on dĂ©sertera leurs magasins Ă  cause delĂ  facilitĂ© d’aller s’approvisionner Ă  Paris; mais cette facilitĂ© existe dĂ©jĂ  qui les empĂȘchera de rivaliser avec leurs confrĂšres de la capitale, soit en faisant des affaires Ă  commission, soit en se procurant plus aisĂ©ment un meilleur choix de marchandises et Ă  meilleur prix? Dans tous les cas, l’augmentation de population, la prospĂ©ritĂ© des campagnes compenseront facilement cet inconvĂ©nient dont ils s’exagĂšrent l’importance. Sans doute, des esprits chagrins et bizarres forgeront encore d’autres inconvĂ©nients; mais s’ils sont de bonne foi, ils avoueront qu’ils ne peuvent entrer en comparaison avec les avantages. CHAPITRE III. Des inconvĂ©nients qui rĂ©sulteraient pour le dĂ©partement de la prĂ©fĂ©rence accordĂ©e Ă  la ligne d'OrlĂ©ans. Nous avons Ă©numĂ©rĂ© les principaux avantages du chemin chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres cela ne suffit pas pour Ă©clairer le dĂ©partement sur ses intĂ©rĂȘts ; il faut encore qu’il sache dans quelle Ă©pouvantable dĂ©tresse il tombera nĂ©cessairement, si le chemin, au lieu de prendre cette direction, vient Ă  suivre la ligne d’Étampes et d’OrlĂ©ans; car, on ne saurait trop le rĂ©pĂ©ter, il ne s’agit pas de savoir s’il existera ou n’existera pas en France des chemins de fer, cette question est jugĂ©e ; la seule Ă  examiner est celle-ci le chemin passera- t-il par Chartres ou par Étampes et OrlĂ©ans? Certes, la condition actuelle de notre pays n’est pas satisfaisante que les contradicteurs du projet ne s’imaginent pas pourtant qu’il lui sera possible de vĂ©gĂ©ter ainsi au mĂȘme point, privĂ© qu’il serait des avantages dont s'enrichiraient ses voisins. Au milieu du mouvement gĂ©nĂ©ral qui s’opĂšre autour de nous, ne pas avancer, c’est reculer ; ne pas s’élever, c'est descendre. La contrĂ©e comparativement la plus riche de la France, il y a cinquante ans, serait aujourd’hui la plus pauvre, si elle Ă©tait restĂ©e stationnaire ; si donc le dĂ©partement succombe dans ses justes prĂ©tentions au chemin de fer, non-seulement il sera privĂ© d’innombrables avantages, mais il ee us os ces re. ai s les aar use ser sĂ©- jn, de ela ble S ne era ra- 11 a- oiit est in- ibc s il IMPORTANCE COMMERCIALE DE CHARTRES. i53 doit s’attendre au plus triste dĂ©pĂ©rissement et Ă  des dĂ©sastres Ă©pouvantables. Nous n’avons pas la prĂ©tention d’énumĂ©rer tous ces dĂ©sastres, ils sont innombrables; nous nous bornerons Ă  quelques exemples. Nous avons vu que, dans notre Ă©tat actuel, l’industrie des meuniers ne pouvait soutenir la concurrence avec Étampes; qu’arriverail-il donc si le prix de transport d’un sac de farine de Chartres Ă  Paris Ă©tant toujours de 3 francs 25 c., le mĂȘme sac de farine pouvait ĂȘtre transportĂ© d’Étampes dans la capitale, par le chemin de fer, Ă  raison de 75 centimes? Il arriverait que, sur le seul article du transport, le meunier chartrain serait en perte de 2 francs 50 centimes par sac, et alors, de deux choses l’une ou il renoncera Ă  son industrie, ou il fera supporter la perte par le cultivateur, en lui achetant son blĂ© encore moins cher qu’aujourd’hui. On laisse Ă  penser quelle sera, dans l’une et l’autre hypothĂšse, la position du fermier dĂ©jĂ  en souffrance par le bas prix des cĂ©rĂ©ales, et du propriĂ©taire, qui dĂ©jĂ  ne peut louer ses terres. Supposera-t-on que le cultivateur ira conduire ses blĂ©s Ă  Étampes? Sans doute, les habitants d’un assez grand nombre de communes du dĂ©partement se sont habituĂ©s, depuis quelques annĂ©es, Ă  porter leurs grains Ă  Étampes, la ville de Chartres ne le sait que trop; mais les moulins d'Ètamp^s ne sauraient moudre qu’une certaine quantitĂ© de grains; alors donc que les blĂ©s du Berri leur arriveraient par le chemin de 1er, il y aurait encombrement, et le fermier d’Eure-et-Loir se verrait accablĂ© et par les frais de transport et par la concurrence. d’autres tribulations lui sont rĂ©servĂ©es ses laines pourront-elles se maintenir au prix actuel, alors que toutes celles des autres contrĂ©es afflueront Ă  Paris par les chemins de fer, et de lĂ  Ă  Louviers et Elbeuf, par la route qui ne manquera pas de s'Ă©tablir de Paris Ă  Rouen? et ses denrĂ©es de toute nature, qu’en fera-t-il, lorsque Paris ira chercher des provisions non-seulement dans un rayon de trente lieues, comme aujourd’hui^ mais Ă  des distances Ă©normes, sur les diverses lignes des chemins de fer? De pareils rĂ©sultats ruineraient infailliblement nos campagnes, et par contre-coup nos citĂ©s. Prenons Chartres pour exemple ; il sera facile aux autres villes de raisonner par analogie. Le peu d’activitĂ© que peut avoir la ville de Chartres, elle le doit Ă  l’importance des grandes routes qui s’v croisent en tous sens. Que deviendraient ces routes, alors que des chemins fer seraient Ă©tablis sur le plateau de la Beauce, du cĂŽtĂ© d’OrlĂ©ans, et sur la ligne de Nantes Ă  Paris, du cĂŽtĂ© de Dreux? Elles seraient complĂ©taient dĂ©sertes; ChĂŒteaudun lui-mĂȘme, par exempt, n’aurait plus rien d commun avec le chef-lieu; ses Productions et ses voyageurs prendraient la route d’OrlĂ©ans pour arriver Ă  Paris ; nos grands chemins seraient alors traitĂ©s et entretenus scion leur importance, ils tomberaient Ă  la derniĂšre classe. Chartres n’a point d’industrie, et pour ainsi dire pas d’existence qui lu soit propre c’est Ă  l’état florissant de 1 agriculture que ses propriĂ©taires doivent leur aisance ; ses spĂ©culateurs sur les grains et les laines leurs bĂ©nĂ©fices ; ses officiers ministĂ©riels, leurs richesses. Son commerce de consommation n’a pas d’autre source de prospĂ©ritĂ©. Supposez en effet que les habitants d , s campagnes soient dans la dĂ©tresse, r ables, et est parvenu, par suite de la plus louable persĂ©vĂ©rance, Ă  crĂ©er une sociĂ©tĂ© pour l’établissement ex p!oitation de ce chemin, que par la prĂ©sentation Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s des dĂ©partements, dans la ° n de 1857, d’un projet de loi relatif au mĂȘme chemin, et le rapport favorable fait au nom d’une commis- s PĂ©ciale par M. Bureaux de Puzy, dĂ©putĂ© de l'Ailier. P ro jct de M. Corrcard a Ă©tĂ© envisagĂ© sous trois rapports diffĂ©rents par voire commission, ^ es Membres de la commission sont MM, ClĂ©mcut-Jntcau, prĂ©sident} GuĂ©rinot-Montcage, Al. TexĂźer et Maunoury. 158 CHAPITRE XXVI. 1° L’entreprise du chemin de fer projetĂ© doit-elle produire des bĂ©nĂ©fices assurĂ©s tels que l’intĂ©rĂȘt des entrepreneurs soit un gage de stabilitĂ© pour le chemin? 2° Y a-t-il utilitĂ© privĂ©e pour les localitĂ©s traversĂ©es par le chemin? 3° Y a-t-il utilitĂ© gĂ©nĂ©rale ? g'I er . — Y a-t-il des bĂ©nĂ©fices assurĂ©s? Cette question qui, au premier aspect, paraĂźt ne concerner que les adjudicataires et les actionnaires, est cependant intimement liĂ©e Ă  celle d’intĂ©rĂȘt public. Sans doute, il appartient aux entrepreneurs de calculer leurs chances ; mais l'administration hĂ©sitera toujours Ă  faire des concessions qui doivent comporter le droit exorbitant de poursuivre des expropriations, et qui nĂ©cessairement jetteraient la perturbation dans bien des intĂ©rĂȘts divers, en cas d’insuccĂšs de l’entreprise ; et comme des spĂ©culateurs pourraient s’abuser eux-mĂȘmes sur les rĂ©sultats, il est important que leurs prĂ©visions soient contrĂŽlĂ©es, appuyĂ©es ou dĂ©truites par les recherches locales. Il est Ă  remarquer que, quant Ă  prĂ©sent, la ligne projetĂ©e ne s’étendra que de Paris Ă  Tours, de sorte que les calculs doivent ĂȘtre faits dans 1 hypothĂšse la plus dĂ©favorable, c est-Ă -dire celle ou les pays intermediaires seraient privĂ©s de l’immense avantage qui rĂ©sulterait de la communication avec Bordeaux. La dĂ©pense se compose de deux Ă©lĂ©ments distincts les frais de premier Ă©tablissement, et ceux d’entretien et d’administration. Les frais de premier Ă©tablissement ont Ă©tĂ© trĂšs-diversement Ă©valuĂ©s. D’aprĂšs un travail prĂ©sentĂ© Ă  l'administration des ponts et chaussĂ©es par M. CorrĂ©ard, au mois de janvier 1834, les frais pour toute la ligne de Paris Ă  Tours ne s’élĂšveraient qu’à 31,000,000 francs, tandis que, dans son rapport Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s, M. Bureaux de Puzy les Ă©value, sans certitude il est vrai, et comme maximum , Ă  1,000,000 francs par 4 kilomĂštres, ce qui donnerait prĂšs de 59,000,000 francs. Nous croyons, avec le rapporteur de la commission d’enquĂȘte d’Eure-et-Loir, queM. CorrĂ©ard n’a pas calculĂ© assez haut le prix des terrains Ă  exproprier, et qu’en admettant sur toute la ligne une augmentation proportionnelle Ă  celle que subiront les estimations aux environs de Chartres, il convient d’elever les prĂ©visions de 20 Ă  2o pour cent; mais l'importance ne serait pas grande, puisque les expropriations n’entrent dans la dĂ©pense que pour environ 5 Ă  0,000,000 francs; il paraĂźt certain, d’un autre cĂŽtĂ©, que le prix des fontes et du fer a beaucoup augmentĂ© depuis'les premiĂšres estimations de M. CorrĂ©ard, et qu’on avait Ă©valuĂ© trop bas le poids et la force des rails 1. r. Le rapporteur a fait preuve de trop de talent pour que nous ne soyons pas convaincu que l’erreur que nous sommes obligĂ© de relever en ce qui touche le prix de revient du chemin de fer, et plus spĂ©cialement le prix relatif Ă  FĂ©valualion des terrains, est purement involon- taire. A la vĂ©ritĂ© il s’appuie, en ce qui concerne le prix de revient du chemin, sur l’ingĂ©nieur Bureaux de Puzy, mais cet ingĂ©nieur de mĂ©' rite a basĂ© ses Ă©valuations d’apres des Ă©lĂ©ments tout diffĂ©rents de ceux d’aprĂšs lesquels Ă©taient Ă©tablies les Ă©valuations de notre premier devis qui date dĂ©jĂ  de plus de quatre ans. A celte Ă©poque les rails des chemins de fer ne devaient peser que 20 kiiog. par mĂštre courant, au" jourd’hui on porte leur force de 3 o Ă  32 kiiog. ; c’est donc une augmentation d’un tiers; le prix Ă©tait alors de 36 fr., aujourd’hui il est d l’énorme chiffre de 11, francs. Outre les marchandises, les voitures transportcron 400,000 voyageurs ; le prix moyen du voyage par le chemin de fer est de 58 c'* par myr., soit 13. 35. pour 23 myr. Le prix des voilures actuelles est de 25 francs par voyageur diffĂ©rence, 11. 65, ce qui, pour terme de rĂ©duction Ă  raison des fractionnements, donne une Ă©conomie de francs. Ces sommes seront nĂ©cessairement employĂ©es Ă  dĂ©velopper d’autres branches d’industrie qui, Ă  leur tour, feront fructifier l’entreprise du chemin de fer. La commission de la chambre des dĂ©putĂ©s aurait dĂ©sirĂ© avoir des documents statistiques qui fissent con- connaĂźtre quels sont les produits actuellement sans dĂ©bouchĂ©s, dont le nouveau moyen de transport pour- rait faciliter l’écoulement; qui montrassent que ces produits, arrivĂ©s sur de nouveaux marchĂ©s, satisferaient des besoins reels, c’est-Ă -dirc qu’ils se prĂ©senteraient avec un prix de revient infĂ©rieur Ă  celui des produits similaires qui alimentaient antĂ©rieurement ces marchĂ©s, ou bien qu’ils arriveraient au mĂȘme prix, mais comblera ent en totalitĂ© ou en partie le dĂ©ficit que prĂ©sentait l'approvisionnement comparĂ© aux demandes de consommation. » C’est en effet sous ce rapport qu’il y a surtout possibilitĂ© d’établir le bienfait du chemin de fer, mais nous avons pensĂ© que, sans qu’il fut besoin de recourir Ă  des dĂ©tails, il Ă©tait facile de rĂ©pondre Ă  la juste exigence de la commission de la chambre. La question peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e eu Ă©gard Ă  Paris, ou bien par rapport aux autres villes de la ligne entre elles. En ce qui concerne Paris, il est difficile de croire qu’il y ait dĂ©ficit d’approvisionnement comparativement aux demandes de la consommation ; toutes les denrĂ©es y sont plus ou moins chĂšres, mais toutes y abondent; c’est sur le prix de revient que l'amĂ©lioration sera Ă©vidente. La ligne parcourue par le chemin dessert des contrĂ©es d’oĂč Paris tire scs provisions de toute espĂšce, on a vu que Chartres expĂ©diait 45,000 tonnes de farines, ou 223,000 sacs; le prix du roulage est de 3 fr. 25 c. par sac, il sera de 1 fr. G2c. parla nouvelle voie, et alors de deux choses l’une ou le dĂ©faut de concurrence maintiendra la farine au mĂȘme prix, et alors les usines acquerront une prospĂ©ritĂ© inconnue jusqu’alors ; ou la concurrence fera baisser la denrĂ©e dans la proportion du baissement du prix de transport, et alors, sur ce seul article, la consommation de Paris Ă©conomisera 367,950 francs ; ce n’est lĂ  qu’une infime portion des expĂ©ditions, et il en sera de mĂȘme pour toutes, et plus la provenance sera Ă©loignĂ©e, plus le lieu de dĂ©part profitera, ou plus le lieu d’arrivĂ©e verra baisser le prix de revient. Il y a des denrĂ©es pour lesquelles la diffĂ©rence sera bien plus sensible ; prenons pour exemple les bƓufs. Le lieu d’expĂ©dition le plus rapprochĂ© est Nogcnt-le-Kotrou, qui est Ă  150 kilomĂštres de Paris ; ces bƓufs sont envoyĂ©s Ă  pied , et les dĂ©penses qu'ils occasionnent sont telles que les propriĂ©taires trouvent un Ă©gal avantage Ă  les livrer Ă  Nogent Ă  40 cent, le demi-kilog., Ă  50 Ă  Chartres, et Ă  Paris Ă  70 centimes. En prenant le poids moyen d’un bƓuf, 400 kilog., la diffĂ©rence du prix dcNogent-le-Ilotrou et de Paris est de 120 francs, sur quoi il faut dĂ©duire le droit d’octroi et d’abattoir. Or, le transport d’un bƓuf de Nogent Ă  Paris, par un chemin de fer, coĂ»terait 15 francs. La disproportion est immense, et les bĂ©nĂ©fices que les deux localitĂ©s en retireraient sont incalculables. En ce qui concerne les divers points de la ligne entre eux, et pour ne pas revenir sur ce que les provinces tireraient de Paris mĂȘme, notamment en charbon de terre, qui manque entiĂšrement ici, votre Commission pense que les pierres de carriĂšre et le plĂątre des environs de Paris pourraient ĂȘtre transportĂ©s Ă  Chartres Ă  des prix infĂ©rieurs Ă  celui des matĂ©riaux qu’on emploie actuellement. Êpernon est riche en carriĂšres de grĂšs, et Chartres est mal pavĂ© ; ChĂąteaudun l’est plus mal, d’autres villes de la ligne ne le sont pas du tout. Comme on l’a vu au paragraphe 1 er , Chartres a trop de blĂ©, cl le Perche n’en a pas assez ; le Perche a trop de bois, et Chartres n’en a pas. IMPORTANCE COMMERCIALE DE CHARTRES. i65 Chartres a peu de vin, il est fort mauvais et assez cher ; le vin de Tours est meilleur, et le bassement du transport le fera arriver Ă  Chartres Ă  un prix tellement modĂ©rĂ©, que les vignes de Chartres seront dĂ©roquĂ©es ; ce qui sera un bien, car le terrain en est gĂ©nĂ©ralement bon et deviendra plus productif. IndĂ©pendamment du baissement du prix de revient, ce sera encore une grande amĂ©lioration que la certitude de recevoir sains et purs ces vins que le roulage actuel corrompt et frelate, sans qu’il soit possible d’y apporter remĂšde. Tout cela est sans doute indiquĂ© bien sommairement, mais tout cela est Ă©vident; l’expĂ©rience dĂ©montrera l’étendue du bienfait; il nous suffit de constater son existence. Il est enfin un dernier rapport sous lequel on doit voir l’utilitĂ© c’est le rapport politique. Il est permis d’avoir des opinions diffĂ©rentes, mais il est un point sur lequel tous les honnĂȘtes gens doivent ĂȘtre d’accord c’est qu’il faut favoriser les Ă©lĂ©ments d’ordre et de stabilitĂ© dans les institutions. L’é'Ă©ment principal est la justice Ă  tout citoyen qui a des charges, il faut des droits, Ă  tout pays qui prend sa part des obligations, il faut sa part des avantages. Il suffit d’annoncer que le pays chartrain est ruinĂ©, si on ne fait pas droit Ă  sa demande, pour que ce soit un devoir impĂ©rieux de ne la lui pas refuser. De nos jours, le dĂ©vouement n’est plus aveugle et chevaleresque , il est raisonnĂ© ; il est mĂȘme Ă©goĂŻste, et il est dangereux pour les gouvernements de l’aliĂ©ner. Tels sont, Messieurs, les motifs d’opportunitĂ© que tout le monde comprendra; mais pour nous, pour notre pays, il est un sentiment qui doit dominer tous les autres c’est celui de la nĂ©cessitĂ© de nous relever de l’état de dĂ©tresse qui est imminent pour nous, et de nous replacer, par des moyens nouveaux, au rang des dĂ©partements les plus avancĂ©s dans le commerce et l’industrie, rang que notre position nous assigne, et que nous n’aurions jamais dĂ» perdre. C’en est fait du pays, si nous n’obtenons pas de chemin de fer. CernĂ© Ă  l’est et au midi par la ligne qui s’étendrait de Paris Ă  Bordeaux par OrlĂ©ans et par la Loire, qui joindrait Nantes Ă  Paris, Ă  la hauteur de Tours ; Ă  l’ouest et au nord, par le chemin de Paris au Havre par Rouen, le dĂ©partement d’Eure-et-Loir partagerait exclusivement avec la Sarthe, la Mayenne et la Bretagne, le malheur d’ĂȘtre dĂ©shĂ©ritĂ© de toute sollicitude delĂ  part de l’administration, alors que toutes les autres provinces, dĂ©jĂ  bien plus favorisĂ©es par leur navigation et par leur esprit industriel, si l’on veut, marcheraient incessamment dans des voies de progrĂšs et de prospĂ©ritĂ©. La concurrence que nos blĂ©s, nos usines, ont dĂ©jĂ  tant de peine Ă  soutenir, deviendrait insoutenable et refoulerait Ă  leur source toutes nos productions. En un mot, et pour terminer comme ont toujours fait nos devanciers, et comme feront tous ceux qui s’occuperont du chemin de fer dans l’intĂ©rĂȘt du dĂ©partement, C’est une question de vie ou de mort. Dans i es circonstances, et par ces motifs, votre commission vous propose d’arrĂȘter ce qui suit 1° L'administration municipale est chargĂ©e de transmettre au gouvernement les vƓux du conseil tendant Ă  obtenir qu’il soit donnĂ© suite au projet de loi prĂ©sentĂ© Ă  la session derniĂšre des chambres, relatif au chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres. 2° Sans entendre violer la loi qui interdit aux conseils municipaux de se mettre en rapport entr’eux, le conseil exprime le vƓu que l’on provoque la rĂ©union Ă  Chartres, ou dans toute autre ville, d’une commission composĂ©e de membres pris dans les communes les plus importantes que traverserait le chemin de fer projetĂ©, laquelle commission serait chargĂ©e de constater le-, vƓux et les besoins de chaque localitĂ©, et de recueillir tous les documents statistiques prĂ©cis tendant Ă  prouver de plus en plus l'utiliiĂ© gĂ©nĂ©rale du chemin. Nom. Dans sa sĂ©ance du 12 fĂ©vrier 1833, le conseil municipal a, Ă  l’unanimitĂ©, adoptĂ© les conclusions de ce rapport, dont il a ordonnĂ© l’impression. CHAPITRE XXVI. CONSEIL MUNICIPAL. Chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres. SĂ©ance du 30 mai 1838. Lecture- est donnĂ©e au conseil du rapport de la commission chargĂ©e de-faire de nouvelles dĂ©marches pour parvenir Ă  la rĂ©alisation du chemin de fer projetĂ© de Paris Ă  Tours par Chartres ; la rĂ©daction de ce rapport a Ă©tĂ© adoptĂ©e Ă  l’unanimitĂ© par le conseil qui en ordonne la transcription au registre des procĂšs-verbaux, et l'envoi Ă  M. le prĂ©fet qui sera priĂ© de le transmettre, avec un avis favorable, Ă  M, le ministre du commerce et des travaux publics. Ce rapport est ainsi conçu En la sĂ©ance de la chambre des dĂ©putĂ©s du 26 mai, deux rapports de chemin de fer ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s.... Celui de Paris Ă  Tours par Chartres n’en fait pas conseil municipal de Chartres l'a remarque avec la plus profonde douleur! Quelles peuvent donc ĂȘtre les causes d’un ajournement aussi dĂ©sespĂ©rant....! Qu’il soit permis au conseil municipal, c’est d’ailleurs un devoir, de dĂ©clarer qu’il ne peut considĂ©rer comme sĂ©rieuses les objections de M. le ministre des travaux publics en rĂ©ponse aux interpellations quilui ont Ă©tĂ© adressĂ©es Ă  l’occasion de la non-prĂ©sentation de ce proji t de Paris Ă  Tours par Chartres. En effet, une compagnie qui a livrĂ© toutes ses actions au pair, qui a prĂ©venu, autant qu’il dĂ©pendait d’elle, les moyens de hasardeuse spĂ©culation, qui se compose de cinq mille personnes de toutes les classes, paraĂźt au conseil municipal tout aussi solvable, et certes plus digne d’intĂ©rĂȘt qu’un financier spĂ©culateur, quel qu il soit. Sous ce rapport, d’ailleurs, les dĂ©clarations faites solennellement Ă  la tribune par M. Laffitte, banquier de la compagnie, et M. Chasles, maire et dĂ©putĂ©, ne doivent-elles pas ĂȘtre la plus belle sanction de solvabilitĂ© et de bonne constitution du capital? 11 a est pas exact de dire a que la tĂȘte du chemin n’est pas arrĂȘtĂ©e..., qu’on n’est pas d’accord sur le tracĂ©..., que le tracĂ© proposĂ© s’arrĂȘte Ă  Bue..., qu’il n’existe pas de consentement des soumissionnaires Ă  un embranchement sur l’un des deux chemins de Paris Ă  Versailles... » La soumission porte au contraire et formellement que le chemin partira de la porte de Bue Ă  Versailles... ; et, si elle ne s’explique pas sur les distances Ă  parcourir pour s’embrancher sur l’un des deux chemins de Versailles Ă  Paris, rive gauche ou rive droite, c’est parce que l’administration a dĂ» laisser, et a laissĂ© en effet Ă  la compagnie, le choix ultĂ©rieur de l’un des deux chemins. Quant aux statuts... ils sont les mĂȘmes que ceux de M. KƓchlin, statuts qui ont reçu l’approbation du gouvernement ; ils ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s par un de MM. les dĂ©putĂ©s qui a affirmĂ© que toutes les difficultĂ©s avaient Ă©tĂ© levĂ©es... ; le soumissionnaire d’ailleurs s’est engagĂ© par signature, en vertu d’un pouvoir formel, qu’il consentirait Ă  tous les changements que le gouvernement voudrait indiquer. Le conseil municipal doit Ă©gal; ment relever les assertions inexactes Ă©mises Ă  la tribune par un honorable dĂ©putĂ© , qui sans doute s’empressera de reconnaĂźtre son erreur ; non, il n’est pas vrai que le pays traverse par la ligne de Paris Ă  Tours par OrlĂ©ans soit plus important que celui de Paris Ă  Tours par Chartres ; bien au contraire ! Pour s’en convaincre, il suffit de recherches purement statistiques et hors de toute loyale contestation ; il s’agit d’un calcul impartial, sans prĂ©vention, calcul que le pays a le droit d’exiger du gouvernement et des chambres. Sur la ligne par OrlĂ©ans, dans une Ă©tendue de plus de GO lieues, point d’autres villes qu’Étampes , OrlĂ©ans et Blois..., entre ces villes, de rares et pauvres villages, un sol ingrat! Par Chartres, sur une Ă©tendue de 54 lieues seulement, SevrĂ©s, Versailles, Suint-Cyr, Rambouillet, Épernon, Maintenon, Chartres, Bonnevab ChĂąteaudun, Cloye, VendĂŽme, ChĂąteau-Regnault etVouvray, treize villes liĂ©es entre elles par de riches valleeSi de nombreuses usines, une infinitĂ© de villages riches et populeux , le sol le plus fertile de la France.... P al Chartres une population double de celle par OrlĂ©ans. Les objets transportables par chemin de fer sont beaucoup plus importants, sur la ligne de Chartres, p af IMPORTANCE COMMERCIALE DE CHARTRES. 167 leur poids, leur quantitĂ© et leur nature. En effet, tous les pays traversĂ©s par cette ligne expĂ©dient sur la capitale un immense superflu d'objets de premiĂšre nĂ©cessitĂ© grains, farines et denrĂ©es; tous les autres objets de luxe ou de nĂ©cessitĂ©, il faut les tirer du dehors. Voyons l’autre ligne. La ville d’Etampes, il est vrai, convertit une certaine partie de nos blĂ©s en farine qu’elle expĂ©die Ă  Paris; mais d’Étampes Ă  OrlĂ©ans le pays ne produit guĂšre que pour sa consommation, partant il n’expĂ©die rien et ne tire que peu du dehors. OrlĂ©ans seul expĂ©die Ă  Paris des objets qui ne sont pas de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. D’OrlĂ©ans jusqu’à Tours il n’en faut pas parler ; d’un cĂŽtĂ© de la Loire, la Sologne qui, pour profiter d’un chemin de fer, aurait Ă  traverser un fleuve et Ă  renoncer aux habitudes de sa navigation;; de l’autre cĂŽtĂ© de la Loire, un pays peu productif et dont tous les approvisionnements sont facilitĂ©s par la belle navigation de la Loire. Que l’on veuille actuellement comparer les deux dĂ©partements principalement intĂ©ressĂ©s dans la question le Loiret et Eure-et- Loir, on verra, dans les statistiques officielles, que ce dernier Eure-et-Loir est beaucoup plus riche que le Loiret. Sur une Ă©tendue superficielle beaucoup moindre, Eure-et-Loir paye plus de contributions. Ses terres sont beaucoup plus fertiles puisqu'elles sont imposĂ©es au taux moyen de 6 fr. 38 c. l’hectare, et celles du Loiret Ă  4 fr. 52 c. seulement. C’est par ces motifs que le conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et- chaussĂ©es a dĂ©clarĂ© que la sollicitude du gouvernement, en cas de concurrence avec OcĂ©ans, devait d’aboi d se porter sur l’établissement d’une nouvelle communication de Paris Ă  Tours par Chartres. Veut-on des considĂ©rations d’une autre nature? elles militent toutes en faveur de la ligne par Chartres 1 Il a Ă©tĂ© dĂ©montre jusqu’à la plus incontestable Ă©vidence que l’établissement de la ligne par Chartres Ă©tait une question de vie ou de mort pour le pays. Le Loiret pourrait Ă  la rigueur s’en passer, il a plus de grandes routes, il a la navigation de la Loire, les canaux de Briare et d’OrlĂ©ans, il sollicite le canal latĂ©ral Ă  la Loire. Eure-et-Loir a moins de routes et ne possĂšde ancun autre moyen de communication. Si d’un cĂŽtĂ© le Loiret paie moins de contributions, d’un autre cĂŽtĂ© il est beaucoup plus favorisĂ© comme partie prenante au budget. La ligne par Chartres est la plus directe et la plus naturelle ; le sol moins accidentĂ© s’offre plus favorablement Ă  l’établissement d'un chemin de fer; les pentes seront moindres en gĂ©nĂ©ral. Chartres est en possession de la grande voie de communication de Paris Ă  Bayonne, qu’en a-t-elle recueilli Jusqu’à prĂ©sent? En temps de troubles, dĂ©bĂącles et invasions! en tous temps logement de troupes 1 et aujour- d hui, au moment oĂč cette grande voie de communication pourra offrir quelques avantages, on voudrait la lui enlever! 1 En temps de guerre ou de disette, la Beauce a toujours Ă©tĂ© la providence de la capitale..., de quelle utilitĂ© serait la ligne d’OrlĂ©ans sous ce rapport? SĂšvres, Versailles, Rambouillet, Chartres, ChĂąteaudun, VendĂŽme , ont habituellement d’importantes gar- msons, qu’il peut ĂȘtre bien intĂ©ressant pour le gouvernement d’avoir sous sa main. Sur l’autre ligne, OrlĂ©ans Seul prĂ©sente cet avantage. La ville de Tours, qui se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© des deux lignes, prĂ©fĂšre de beaucoupla direction par Chartres. Le projet par Chartres a subi toutes les Ă©preuves, il en est sorti victorieux, il est, sous ce rapport, plus AvancĂ© que c. lui d OrlĂ©ans. Enfin nous pouvons dire qu’il y a en notre faveur dĂ©cisision lĂ©gislative puisque le chemin de Paris Ă  Ver- Sa >lles, rive gauche, a Ă©tĂ© adoptĂ© comme tĂȘte de chemin de Paris Ă  Tours par Chartres, la dĂ©cision de la c °mmission de la chambre des dĂ©putĂ©s, dĂ©cision rendue Ă  l’unanimitĂ© en laveur du projet que nous rĂ©cla- ^ons, n’est-elle pas aussi d’un poids immense. Quelque favorable que soit ce parallĂšle Ă  la ligne par Chartres, le conseil municipal dĂ©clare de la maniĂšre a plus formelle qu’il ne s’en est emparĂ© qu'avec rĂ©pugnance, et pour arriver Ă  dĂ©truire des assertions tranchantes et erronĂ©es. Il proteste qu’il est pleinement d’accord avec l’administration pour attester que l’une des deux lignes n’est; cillement exclusive de l’autre, et que toutes deux ont leur nĂ©cessitĂ© spĂ©ciale; mais ce que le conseil muni- rt8 CHAPITRE XXVII. cipal demande avec instance,, c’est qu’on ne s’arme pas d’un prĂ©tendu chemin d’OrlĂ©ans Ă  Tours, parallĂšle Ă  la Loire, chemin inutile, impraticable, de l’aveu mĂȘme des soumissionnaires du chemin de Paris Ă  OrlĂ©ans, pour combattre le chemin de Paris Ă  Tours par Chartres. Le conseil terminera par ces belles paroles de M. le directeur-gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es Parce qu’OrlĂ©ans aurait un chemin de fer, faudrait-il que Chartres fĂ»t privĂ© de ce moyen de communica- tion ? ou bien pourrait-on interdire Ă  la ville d’OrlĂ©ans, au profit de la ville de Chartres, ce nouveau moyen de prospĂ©ritĂ©? avons-nous le droit d’aliĂ©ner en quelque sorte la prospĂ©ritĂ© d'un territoire? Non M. le prĂ©fet nous ne sommes plus au temps des privilĂšges , nous ne sommes plus au temps oĂč l’on pouvait frapper une province d’une sorte d’interdit. » Lettre de M. le directeur-gĂ©nĂ©ral Ă  M. le prĂ©fet, octobre 1835. Pour expĂ©dition conforme, le maire de Chartres, JMJRAND, aĂźnĂ©. CHAPITRE XXVII. ne, l'importance commerciale de bonneval, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du CHEMIN DE FER. La petite ville cle Bonneval, qui compte Ă  peine de 16 Ă  1,800 habitants, n’en a pas moins une certaine importance, tant par rapport Ă  sa position sur le Loir et aux nombreux moulins situĂ©s dans ses environs, qu’à cause de ses produits agricoles et de ceux des villages environnants. Bonneval a aussi son marchĂ© qui abonde en cĂ©rĂ©ales et qui pourra devenir beaucoup plus important si le chemin de fer de Paris Ă  Tours s’exĂ©cute. On le concevra facilement cpiand on saura que dans l’état actuel des voies de communication, plusieurs des moulins des environs de Bonneval fonctionnent pour Paris, et que quoique cette ville soit de huit lieues plus Ă©loignĂ©e de Paris que Chartres, elle n’en soutient pas moins avec celle-ci la concurrence. Il n’est donc pas douteux que les moulins de Bonneval, ainsi que son marchĂ©, ne prennent avec la crĂ©ation du chemin de fer un essor tout Ă  fait favorable Ă  son commerce de grains et Ă  son industre fariniĂšre. Dans cette prĂ©vision nous avons tracĂ© du cĂŽtĂ© de la porte de Bonneval porte de Pons, sur un point oĂč il sera facile d’arriver au chemin de fer, des Ă©tablissements dans le genre de ceux de Rambouillet, mais sur une Ă©chelle infiniment plus petite; il y aura aussi Ă  Bonneval un atelier de rĂ©parations. La petite ville de Bonneval n’est pas restĂ©e en arriĂšre des autres villes du dĂ©partement d’Eure- et-Loir; dans toutes les circonstances oĂč les citoyens ont jugĂ© Ă  propos de renouveler leurs instances auprĂšs de l’autoritĂ© supĂ©rieure pour rĂ©clamer l’exĂ©cution du chemin dĂ© fer, le conseil IMPORTANCE COMMERCIALE DE BONNE VAL. 169 municipal l’a toujours fait avec un grand empressement, et il a appuyĂ© ses rĂ©clamations de bonnes et excellentes raisons ; on pourra en juger par la piĂšce suivante. SÉANCE EXTRAORDINAIRE DU 23 MARS 1838. PrĂ©sidence de M. Jouannecm. Conseillers prĂ©sents MM. Morin, HĂ©ry, Lacoste, Brunet, Boucher, Jolly, Grange, Villard, Lebeau, HĂ©nault, ChĂąutard, Maury, ChĂąteau, Jousse. Le prĂ©sident ouvre la sĂ©ance et donne lecture d’une lettre de M. le prĂ©fet d’Eure-et-Loir, qui autorise la rĂ©union du conseil et qui a pour objet l’établissement du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres. Le prĂ©sident. Vous voyez, Messieurs, par la lettre de M. le prĂ©fet, que les renseignements fournis en 1835, sur l’utilitĂ© de ce chemin, ont Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement reconnus insuffisants. On demande aujourd’hui que nous fassions connaĂźtre tous les motifs qui Ă©tablissent l’opportunitĂ© et les avantages du chemin de fer, et que nous indiquions aussi approximativement que possible les diverses natures et surtout les quantitĂ©s de marchandises et de denrĂ©es, qui se produisent et se consomment dans la commune de Bonneval, et que le chemin de fer servirait Ă  exporter ou Ă  importer. Dans cette grave circonstance, il est de notre devoir, Messieurs, de dĂ©montrer l°la nĂ©cessitĂ© indispensable oĂč nous nous trouvons de possĂ©der un chemin de fer, qui procure Ă  nos produits des dĂ©bouchĂ©s et des moyens de transport plus prompts et moins coĂ»teux ; 2° le tort incalculable et irrĂ©parable qui rĂ©sulterait pour nous de la privation d’un chemin de fer. J invite le conseil Ă  examiner et Ă  traiter cette affaire avec tout le soin qu’elle mĂ©rite ; suivant moi, jamais objet plus important n’a Ă©tĂ© soumis Ă  nos dĂ©libĂ©rations. Le prĂ©sident a ensuite donnĂ© lecture du rapport fait au conseil municipal de Chartres par la commission d’enquĂȘte instituĂ©e pour examiner le projet du chemin de fer en question. Le conseil, aprĂšs avoir pris le plus soigneusement possible les renseignements qui lui ont paru nĂ©cessaires, et aprĂšs une longue dĂ©libĂ©ration, dĂ©clare adhĂ©rer pleinement aux motifs exprimĂ©s par la commission d’enquĂȘle de Charires. Un chemin de fer va ĂȘtre Ă©tabli de Paris Ă  Tours, par OrlĂ©ans ; c’est une raison puissante pour que nous en rĂ©clamions un de Paris Ă  Tours, par Chartres; celui que nous demandons doit nous ĂȘtre d’autant moins refusĂ© qu’il sera Ă©tabli sans qu’il en coĂ»te rien Ă  l’État, que sa construction sera faite par une compagnie et au moyen de souscriptions fournies en partie par ceux que ce chemin intĂ©resse. Si nous avons un chemin de fer, le dĂ©partement d’Eure-et-Loir verra ses productions vendues avantageusement, son commerce prendre de l’accroissement, et pourra rĂ©parer les pertes Ă©normes que lui fait Ă©prouver depuis plusieurs annĂ©es le bas prix de ses grains. Nos blĂ©s, nos farines, nos laines ayant une voie de transport r apide et peu coĂ»teuse, soutiendront la concurrence avec les mĂȘmes objets fournis par les dĂ©partements qui entourent Paris dans un rayon de 30 lieues. Nos nombreux troupeaux, l’immense quantitĂ© de volailles qui garnit fermes de la Beauce, en un mot, tout ce que produit notre pays trouvera de faciles dĂ©bouchĂ©s. Le Perche, Maine, nous enverront leurs bƓufs, leurs veaux, leurs moutons, leurs porcs; tous les produits de ces pays afflueront dans nos marchĂ©s et rĂ©pandront chez nous l’activitĂ© et l’aisance. La Touraine et le VendĂŽmois nous enverront leurs vins, leurs chanvres, et emmĂšneronten Ă©change nos orges, hos avoines et autres menus grains. Rien ne peut balancer les grands avantages, pour notre pays, de l’établissement d’un chemin de fer. Si nous en sommes privĂ©s alorsqu’OrlĂ©ans en possĂ©dera un, ledĂ©partement d’Eure-et-Loir est menacĂ© d’une Udne certaine et prochaine. En effet, lorsqu’il faudra, pour le transport de nos blĂ©s, de nos farines, de nos laines, etc., payer trois ou CHAPITRE XXVII. 170 quatre fois plus cher que lĂ  oĂč il existera des chemins de fer, qui viendra s’approvisionner chez nous? et le petit nombre de marchands qui viendra y acheter ne sera-t-il pas obligĂ© de le faire Ă  des prix bien infĂ©rieurs? De lĂ  des pertes Ă©normes, qui, dans peu de temps peut-ĂȘtre, nous mettront hors d’état de satisfaire aux charges qui nous sont imposĂ©es, et augmenteront d’une maniĂšre effrayante la masse de nos indigents. L'Ă©tablissement du chemin de fer par Chartres est donc pour nous une question vitale, et nous devons tout faire pour l’obtenir. Le conseil a reconnu que les denrĂ©es et marchandises que le chemin de fer exporterait et importerait devaient ĂȘtre, pour la commune de Bonneval, Ă©tablies, ainsi qu’il suit, par annĂ©e EXPORTATIONS. 1° Trente-six mille hectolitres de blĂ© pouvant donner 1,200 sacs de farine, dont le poids doit ĂȘtre Ă©valuĂ© Ă  mille neuf cent cinquante kilogrammes. 3,900,000 livres. 2° Vingt-cinq mille hectolitres d’orge et d’avoine pesant l’un dans l’autre cinquante- six kilogrammes et en tout un million quatre cent mille kilogrammes, ou 2,800,000 3° Cent mille kilogrammes de laine ou 200,000 4° Cinquante mille kilogrammes de graine de trĂšfle ou 100,000 5° Cinq cent mille kilogrammes de gibier, volaille, beurre, Ɠufs, ou 1,000,000 IMPORTATIONS. 1“ Cent vingt-cinq mille kilogrammes de fer ou , 250,000 2° Soixante-quinze mille kilogrammes de charbon de terre ou 150,000 3“ Six cents paires de moyeux pouvant peser quarante-cinq mille kilogrammes ou 90,000 4° Quinze cent mille kilogrammes de plĂątre ou 3,000,000 5° Soixante-quinze mille kilogrammes d’écorce pour les tanneries ou 150,000 G 0 Cent mille kilogrammes d’ardoises ou 200,000 Cette quantitĂ© serait au moins triplĂ©e si le chemin de fer existait. Le conseil pense aussi que ce chemin de fer amĂšnerait Ă  Bonneval, en bois, briques, pavĂ©s, terre cuite et tuiles, environ quinze cent mille kilogrammes de ces marchandises, ou 3,000,000 7° Cent cinquante mille kilogrammes en toiles et Ă©toffes qui servent Ă  vĂȘtir ou 300,000 8° Deux cent cinquante mille kilogrammes de sav ons, huiles, sels, sucre et autres Ă©piceries, ou 500,000 9° Cinq cent mille kilogrammes de vins, vinaigre et eaux-de vie, ou 1,000,000 Le conseil fixe ces quantitĂ©s, suivant ce qu’elles sont aujourd’hui, en observant quelles augmenteront de beaucoup lors de l’établissement du chemin de fer. Le conseil Ă©value Ă  vingt-quatre le nombre des voyageurs qui, chaque jour, partiront de Bonneval par le chemin de fer et y arriveront par cette voie, ce qui donne, pour une annĂ©e, huit mille sept cent soixante personnes. Le conseil exprime le vƓu que le projet de M. CorrĂ©ard reçoive son exĂ©cution. Et Ă  cet effet, le conseil prie M. le prĂ©fet d’employer tous ses moyens pour obtenir, avant la clĂŽture de la session des chambres, une loi qui autorise cette exĂ©cution. L’obtention de la loi nous procurera des avantages immenses, et sera pour le dĂ©partement d’Eure-et-Loir le plus grand bien qui puisse lui arriver. Le conseil pense qu’il est inutile, qu’il n’est mĂȘme pas dans l’intĂ©rĂȘt du departement de renouveler aupr^ du gouvernement la demande, qui lui fui adressĂ©e en 1835, de se charger de l’établissement de notre chem fl IMPORTANCE COMMERCIALE DE CHATEAUDUN. 171 de fer, alors qu’une compagnie se prĂ©sente aujourd'hui, possĂ©dant les capitaux nĂ©cessaires, offrant toutes les garanties dĂ©sirables, et avec le projet de M. CorrĂ©ard qui a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement approuvĂ©. Le conseil ne peut croire que l’autorisation serait refusĂ©e Ă  cette compagnie, Le conseil est convaincu en outre que la construction du chemin de fer, Ă©tant confiĂ©e Ă  une compagnie, sera faite plus promptement, avec plus d’économie et aussi bien que possible. Pour copie conforme Le maire, JOU ANNEAU. CHAPITRE XXVIII. ÜE l’importance COMMERCIALE DE CHATEAUDUN, ET DU TRACÉ DES MAGASINS D’EXPLOITATION DU CHEMIN DE FER. La ville de ChĂąteaudun, dont la population est de 7 Ă  8,000 habitants, est en possession d’un marchĂ© d’une assez grande importance ; il s’y vend beaucoup de grains, volailles, beurre, Ɠufs, fruits, lĂ©gumes, etc. Les relevĂ©s de la mairie prouvent que la vente en blĂ© froment s’élĂšve Ă  3,5oq tonnes. M. le maire de ChĂąteaudun pense que la quantitĂ© qui se vend sur Ă©chantillons est beaucoup plus considĂ©rable, et si l’on ajoute Ă  celle-ci les autres espĂšces de grains qu’on y vend Ă©galement, on est assurĂ© de ne pas trop s’écarter de la vĂ©ritĂ© en portant le tout Ă  7 Ă  8,000 tonnes. U se fait Ă©galement sur ce marchĂ© un commerce assez considĂ©rable en volailles, beurre, Ɠufs, lĂ©gumes et fruits, et la majeure partie de ces produits prend la route de Paris. On a pu voir par la description, qui prĂ©cĂšde, du chemin de fer, que les rives du Loir sont bordĂ©es de moulins d’une grande beautĂ©, tels que ceux de MarbouĂ©, de la BoissiĂšre, du bas de ChĂąteaudun, de Saint-Avit, construits d’aprĂšs le systĂšme anglais et qui ont trois, quatre et cinq tournants; toutes ces usines fonctionnent pour Paris avec avantage, quoiqu’elles soient obligĂ©es de faire transporter leurs produits par la voie du roulage et que la distance Ă  parcourir soit de trente-six lieues. Si le chemin de fer s’exĂ©cute, tous ces Ă©tablissements prendront un nouvel essor qui produira le plus grand bien dans toute la contrĂ©e et principalement sur la classe des cultivateurs. La ville de ChĂąteaudun est dans une position trĂšs avantageuse, elle est situĂ©e sur les l J ords du Loir, et six grandes routes viennent y aboutir. C’est l’un des points intermĂ©diaires e ntre la Beauce et le Perche, pays pauvre qui a besoin de s’approvisionner de vins Ă  ChĂąteau- dun. On pense que cette ville deviendra le lieu oĂč il sera nĂ©cessaire d’établir un entrepĂŽt pour les vins provenant des bords de la Loire et du sud-ouest, et destinĂ©s au commerce du Perche. ^ son tour cette province qui abonde en moutons d’une excellente qualitĂ©, en beurre, Ɠufs, Piailles, veaux, cochons, etc., viendra les Ă©changer Ă  ChĂąteaudun contre les vins provenant i 7 2 CHAPITRE XXVIII. du sud-ouest. Par toutes ces considĂ©rations nous avons Ă©tĂ© conduits Ă  tracer au bas de ChĂą- teaiichm, sur le sol autrefois dĂ©pendant du couvent de Saint-Jean-de-la-ChĂȘne, des magasins semblables Ă  ceux de Rambouillet, seulement ils auront une surface moindre. Les autoritĂ©s de la ville de ChĂąteaudun ont fait ressortir, dans deux dĂ©libĂ©rations que nous allons donner ci-aprĂšs, tous les avantages qui rĂ©sulteraient pour leur ville, leur dĂ©partement et les contrĂ©es environnantes, de la crĂ©ation du chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux. Ces dĂ©libĂ©rations prouveront en outre, que c’est une grande erreur de croire que les entreprises industrielles et surtout celles des chemins de fer, ne sont comprises qu’à Paris. On va voir qu’il est Ă  ChĂąteaudun, et dans toutes les villes du dĂ©partement d’Eure-et-Loir, des esprits Ă©clairĂ©s et d’un ordre supĂ©rieur. REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL DE CHATEAUDUN SĂ©ance du 23 mai 1835, a Ă©tĂ© extrait ce qui suit Le conseil, sur le rapport de sa commission, rĂ©pond, par les considĂ©rations suivantes, Ă  la communication qui lui a Ă©tĂ© faite, relativement au projet de chemin de fer de Paris Ă  Tours. Le projet de chemin de fer de Paris Ă  Tours offre aux localitĂ©s qu'il doit traverser, une communication plus facile et plus prompte entre les points nombreux de production et le point central de consommation ; il ouvre une voie plus large aux besoins relatifs d’importation et d’exportation, aux Ă©changes commerciaux entre les matiĂšres premiĂšres et les objets manufacturĂ©s. Les vins de la Loire, les farines de la Beauce , les bois du Perche, les pierres Ă  bĂątir du Cher, les ardoises de l’Anjou, les produits des usines, remonteraient abondamment vers Paris, et en retour les houilles et les fers du nord et de la Haute-Loire, le plĂątre du bassin de Paris viendraient crĂ©er de nouvelles industries ou satisfaire Ă  de nouveaux besoins. La rapiditĂ© et la facilitĂ© des transports aurait pour consĂ©quence immĂ©diate de rendre la circulation des voyageurs plus active, d’étendre le rayon du marchĂ© de Paris, et de multiplier les points de dĂ©part de son approvisionnement. Les intĂ©rĂȘts du constructeur, insĂ©parables de ceux du pays, sont garantis par la haute utilitĂ© de cette vaste entreprise ; la ligne dirigĂ©e par ChĂąteaudun n’a point Ă  lutter contre une navigation partielle ou continue ; elle reprĂ©sente une spĂ©cialitĂ© de transports qui ne dĂ©placera aucune industrie ; elle crĂ©e sans dĂ©truire, et promet d’immenses rĂ©sultats, sans les faire acheter par des concessions onĂ©reuses. Par ces motifs, le conseil ne voyant, dans l’établissement du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par la vallĂ©e du Loir, qu’avantages pour tous et convenances locales, appuie Ă  l’unanimitĂ© d’un vote favorable la rĂ©alisation de ce projet. Le maire, RAIMBAULT, aĂźnĂ©. CHEMIN DE FER DE PARIS A TOURS, PAR CHARTRES ET CHATEAUDUN. Rapport fait au nom de la commission 1 chargĂ©e par le conseil municipal de ChĂąteaudun d’examiner le projet de ce chemin, par M. BarbĂ©, avouĂ©. Messieurs, Choisi par votre commission pour vous faire le rapport dont vous l’avez chargĂ©e, sur le mĂ©rite du projet i Les membres de la commission sont MM. Baudry, lĂźillaull, Lucas, Godou et Barbe. IMPORTANCE COMMERCIALE DE CIIATEAUDUN. i 7 3 d’établissement du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres et ChĂąteaudun , et sur le concours que peut prĂȘter la commune de CliĂ leaudun Ă  la rĂ©ussite de ce projet, je viens vous faire connaĂźtre les vƓux unanimes de la commission, et vous rendre compte des motifs puissants qui lui font penser que de l’établissement de ce chemin dĂ©pend l’avenir de notre pays. DĂ©jĂ , par deux dĂ©libĂ©rations des 23 mai et 9 novembre 1835, le conseil municipal de la ville de ChĂąteaudun a exprimĂ© Ă  l’unanimitĂ© tout l’intĂ©rĂȘt qu’il prenait Ă  la rĂ©alisation d’un projet dont l’exĂ©cution doit devenir une source de prospĂ©ritĂ© pour notre arrondissement. L’avantage de l’établissement d’un chemin de fer pour le pays qu’il doit traverser n’est plus aujourd’hui un point contestĂ© ; mais cet avantage doit ĂȘtre bien mieux apprĂ©ciĂ© encore, si par l’établissement d’un autre chemin sur une ligne voisine, il devient une nĂ©cessitĂ© pour ce pays. Toutes les villes appellent Ă  l’envi de pareilles voies de communication , et sur la ligne de Paris Ă  Tours, il n’est pas une commune qui n’en ait secondĂ© la rĂ©alisation par ses vƓux, et quelques-unes par un concours encore plus direct celui de la soumission d’actions. De nombreux mĂ©moires ont Ă©tĂ© publiĂ©s ; les conseils gĂ©nĂ©raux et d’arrondissements, les tribunaux de commerce , les conseils municipaux des principales villes, ont exprimĂ© les mĂȘmes vƓux ; tous ont dĂ©montrĂ© que l’établissement du chemin projetĂ© prĂ©sente des avantages immenses, sous le rapport de l’utilitĂ© privĂ©e et de l’utilitĂ© gĂ©nĂ©rale ; que le dĂ©partement d’Eure-et-Loir a des droits incontestables Ă  cet Ă©tablissement, et que' la prĂ©fĂ©rence qui serait accordĂ©e Ă  la ligne d’OrlĂ©ans sur la nĂŽtre, causerait la ruine de notre dĂ©partement. Quelques-uns se sont aussi occupĂ©s Ă  Ă©tablir que l’entreprise du chemin de fer prĂ©senterait des bĂ©nĂ©fices assures. Votre commission, Messieurs, convaincue que l’arrondissement de ChĂąteaudun renferme des sources de prospĂ©ritĂ© que des communications promptes et faciles peuvent ouvrir et dĂ©velopper, convaincue aussi que sa fuine est certaine s il est privĂ© d’un chemin de fer, alors qu’une pareille voie de communication existerait par OrlĂ©ans, a pensĂ© que la commune de ChĂąteaudun doit renouveler ses Ă©nergiques rĂ©clamations, et que le conseil municipal doit, par la manifestation de son opinion et de ses vƓux, persuader les habitants de ChĂąteaudun , et mĂȘme ceux des communes voisines, de tout l’intĂ©rĂȘt qu’ils ont Ă  seconder la rĂ©alisation du projet de chemin de fer. PrĂ©occupĂ©e de cette pensĂ©e, votre commission, qui n’avait pas Ă  sa disposition tous les documents dĂ©sirables , sans approfondir la question discutĂ©e par M. CorrĂ©ard , dans les mĂ©moires qu’il a publiĂ©s, des bĂ©nĂ©fices plus ou moins grands que pourra prĂ©senter cette entreprise pour les actionnaires , a examinĂ© la question du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par ChĂąteaudun, sous quatre rapports 1. L’avantage que prĂ©senterait l’établissement de ce chemin de fer pour le dĂ©partement d’Eure-et-Loir en fiĂ©nĂ©ral, et pour la ville de ChĂąteaudun en particulier. 2. Les consĂ©quences funestes qui rĂ©sulteraient pour notre arrondissement de l’établissement d’un chemin de fer par OrlĂ©ans, alors qu’il n’en existerait pas par ChĂąteaudun. 3- Les droits que nous avons Ă  l’établissement d’un chemin de fer. L’opportunitĂ© de seconder le projet de M. CorrĂ©ard, dans l’entreprise du chemin de fer, et les avances gĂ©nĂ©raux qui en doivent rĂ©sulter. § I er . — De l’avantage qui rĂ©sultera pour ChĂąteaudun de rĂ©tablissement du chemin de fer. ^ L arrondissement de ChĂąteaudun est agricole ses productions principales sont les cĂ©rĂ©ales et les laines ; Ç ln dustrie y est presque nulle, et les seules usines qu’on y rencontre sont des moulins Ă  farine trĂšs importants ° n sol est fertile, et il ne lui manque que des dĂ©bouchĂ©s favorables pour que l’agriculture devienne une source ae richesse. En effet, la fortune du cultivateur, celle du propriĂ©taire dĂ©pendent du prix des grains et des denrĂ©es don- ez -Ieur un dĂ©bouchĂ© facile, et ce prix se maintiendra de maniĂšre Ă  procurer aux fermiers une aisance qui CHAPITRE XXVIII. 174 rejaillira d’abord sur les propriĂ©taires, et ensuite sur toute la population ; car la prospĂ©ritĂ© des campagnes peut seule amener celle des villes, en facilitant l’accroissement du commerce de consommation intĂ©rieure. L’agriculture recevra encore un accroissement de prospĂ©ritĂ© par la plus grande facilitĂ© qu’auront les cultivateurs de se procurer des engrais, et de tirer un meilleur parti des terres, en variant la culture, et en multipliant les nombreux troupeaux qu’ils Ă©lĂšvent dĂ©jĂ . La facilitĂ© des communications permettra de transporter Ă  peu de frais Ă  Paris les bestiaux, volailles, Ɠufs, beurre, fromage, lĂ©gumes, gibier, poisson, dont les cultivateurs ne tirent pas aujourd’hui un parti trĂšs avantageux, parce que les frais de transport absorbent une partie de leur bĂ©nĂ©fice. Les marchĂ©s des principales communes de notre arrondissement, Brou, Bonneval, Clove et Courtalain, deviendront encore plus importants qu’ils ne le sont. Les moulins Ă  farine Ă©tablis sur le Loir et sur ses affluents recevront un accroissement de prospĂ©ritĂ©, puisque leurs farines, trouvant des moyens Ă©conomiques de transport, pourront lutter Ă  la halle de Paris avec les farines des autres contrĂ©es plus rapprochĂ©es de cette ville. Notre commerce de laines recevrait aussi plus d'Ă©tendue, et il est probable que la facilitĂ© et l’économie des transports amĂšneraient l’établissement d’usines et de manufactures pour l’emploi des laines, ce qui en Ă©lĂšverait le prix. La foire aux laines qui se tient Ă  ChĂąteaudun , foire considĂ©rable et en quelque sorte rĂ©gulatrice du prix des laines, recevrait aussi une nouvelle importance. La prospĂ©ritĂ© de l’agriculture et des usines produisant une augmentation de richesse pour le pays, cette richesse profiterait Ă  toute la population, en se rĂ©pandant par le commerce. Quel immense avantage ne recueillerions-nous pas par la facilitĂ© de nous procurer Ă  moins de frais les productions des contrĂ©es voisines, et les commerçants n’auraient-ils pas Ă  se fĂ©liciter de la promptitude des communications avec la capitale, ce qui leur permettrait de vendre Ă  meilleur marchĂ© et de renouveler plus souvent leurs marchandises? C’est Ă  tort que quelques personnes voient dans le projet de chemin de fer la destruction de plusieurs industries , la diminution de quelques branches de commerce de consommation intĂ©rieure ; c’est lĂ  une double erreur qu’il importe de dĂ©truire, en prouvant au contraire qu’il y aura amĂ©lioration Ă  tous Ă©gards. Et d’abord, on objecte qu’à ChĂąteaudun, par exemple, les voituriers, les rouliers, et tous ceux dont la profession est de transporter des grains , denrĂ©es, et autres objeis Ă  Paris, et de ramener de Paris les marchandises nĂ©cessaires Ă  la consommation, se verront privĂ©s de leur industrie, et que par suite les charrons, marĂ©chaux, bourreliers, et autres ouvriers qui sont employĂ©s par les propriĂ©taires de chevaux et de voilures seront privĂ©s de travail ; cette erreur est facile Ă  dĂ©iruire, et sans parler des nouveaux genres d’industrie que nĂ©cessitera l’etablissement du chemin de fer, et des nombreux ouvriers qui y seront occupĂ©s, n’est-il pas Ă©vident que la facilitĂ© des communications amĂšnera sur la ligne du chemin de fer une foule de voyageurs et de marchandises qui arriveront de toutes les directions pour atteindre cette ligne, et qu’ainsi, par exemple, ChĂą' teaudun deviendra un lieu d’entrepĂŽt pour les productions du Perche et d’une partie du Maine, destinĂ©es pour Paris, et en retour des marchandises venant de Paris pour ces provinces; car ce sera le lieu oĂč l’on devra nĂ©cessairement s’arrĂȘter, tandis qu’aujourd’hui ce n’est qu’un lieu de passage. Cet Ă©tat de choses multipliera les voitures destinĂ©es au transport des voyageurs et des marchandises qui viendront joindre la ligne du chemin de fer, ou qui quitteront celte ligne, et il en rĂ©sultera que les ouvriers, loin d’ĂȘtre privĂ©s d’ouvrage, verront au contraire augmenter leurs travaux. Les auberges aussi recevront un plus grand nombre de voyageurs, puisque les affaires en appelleront Ă  ChĂąteaudun un plus grand nombre qu’aujourd’hui, oĂč il ne s’y fait qu’un commerce de consommation intĂ©rieure. Une autre objection de quelques personnes consiste Ă  dire que le commerce de consommation intĂ©rieure, ^ principalement le commerce des Ă©toffes et des nouveautĂ©s, aurait Ă  souffrir de l’établissement du chemin defe f > par la facilitĂ© qu’il donnerait aux consommateurs de s’approvisionner Ă  Paris ; c’est lĂ  une autre erreur, pu> s ' qu’il est aujourd’hui reconnu que la facilitĂ© des communications est la cause principale de la prospĂ©ritĂ© d’n pays, parce quelle multiplie les transactions, les Ă©changes de marchandises, et par consĂ©quent le mouvement IMPORTANCE COMMERCIALE DE CHATEAUDUN. 175 des capitaux. Or , les plus frĂ©quentes relations d’une contrĂ©e Ă  une autre, de la campagne avec la ville, crĂ©ent de nouveaux besoins, rĂ©pandent le luxe et le goĂ»t de jouissances nouvelles, et deviennent par consĂ©quent utiles au commerce, en augmentant le nombre dçs consommateurs; et si quelques -uns de ces consommateurs s’approvisonnaient Ă  Paris, il y aurait encore une immense compensation dans l’augmentation du nombre des acheteurs. L’expĂ©rience n’a-t-clle pas dĂ©jĂ  prouvĂ© celte vĂ©ritĂ©, par la comparaison du temps passĂ© avec le temps prĂ©sent? Alors que les communications Ă©taient difficiles avec. Paris, et qu’il fallait trois jours pour s’y rendre, on ne compiaitĂ  ChĂ tenudun qu’un trĂšs petit nombre de marchands; aujourd’hui, que les communications sont plus faciles, et qu’on se rend Ă  Paris en quatorze heures ; ne vend-on pas plus qu’autrefois ; le nombre des marchands n’est-il pas quadruplĂ© ? Disons-le donc avec conviction, la facilitĂ© des communications sera favorable Ă  tous aux marchands, qui vendront davantage; aux consommateurs, qui achĂšteront Ă  meilleur marchĂ©, aux voyageurs ; aux gens du monde , qui pourront pour leurs affaires ou leurs plaisirs se faire transporter, comme par enchantement, Ă  Paris. Voire commission, qui, sur ce premier point, s’adresse plus particuliĂšrement Ă  la ville de ChĂ teaudun, n’a entendu signaler que les principaux avantages qui rĂ©sulteront pour notre citĂ© de l'Ă©tablissement d’un chemin de fer, et elle ajoutera quil y a lieu d’espĂ©rer que notre ville, si triste, si dĂ©serte, verra par suite s’accroĂźtre sa population, et par consĂ©quent ses revenus; ce qui mettra la commune dans le cas d’obtenir des Ă©tabli-sements, dos amĂ©liorations qu’elle dĂ©sire. Les propriĂ©tĂ©s territoriales aussi acquerront plus de valeur, soit parce que le pays s’enrichira, soit aussi Parce que la facilitĂ© des communications amĂšnera de Paris de nouveaux habitants qui viendront acheter des propriĂ©tĂ©s rurales. A ces avantages permanents, qui seront la consĂ©quence de la mise en activitĂ© du chemin de fer, ne faut-il pas ajouter un avantage qui, pour ĂȘtre temporaire , n’en sera pas moins important? C’est celui qui rĂ©sultera de la construction mĂȘme du chemin de fer, puisqu’une partie des frais d’établissement profitera au pays, en jetant plusieurs millions de francs dans l’arrondisssement. L’avantage pour l’arrondissement de ChĂ teaudun, et pour la commune en particulier, est donc dĂ©montrĂ©. § II—Des consĂ©quences funestes qui rĂ©sulteraient pour le pays de l’établissement d’un chemin de fer par OrlĂ©ans, alors qu’il n’en existerait pas par ChĂ teaudun. Toutes les provinces de la France veulent prendre part au mouvement progressif qui pousse la sociĂ©tĂ© vers le perfectionnement en tout genre ; le dĂ©partement d’Eure-et-Loir veut suivre ce mouvement des esprits et de l’induslrie; il veut entrer dans les voies d’amĂ©lioration qui se prĂ©sentent. Ce n’est lĂ  qu’un dĂ©sir commun Ă  tous, un dĂ©sir qui, s’il n’est pas accompli, laisse regretter seulement le mieux qu’on n’a pas pu atteindre ; 'hais telle n’est pas notre position vĂ©ritable. Il ne s’agit pas seulement pour nous de faire un pas de plus en avant, mais de savoir si nous resterons de bout, ou si nous tomberons pour ne plus nous relever. Sans doute, s'il ne devait pas y avoir de chemin de fer par OrlĂ©ans, le dĂ©sir que nous manifestons d’en av °ir un passant par notre ville ne fĂ»t-il pas satisfait, notre position au moins ne serait pas plus mauvaise; lat >dis, au conlraire, que la crĂ©ation d’un chemin de fer par OilĂ©nns, alors qu’il n’en existerait pas un par dartres et ChĂ teaudun, serait le signal de notre ruine; l’agriculture, l’industrie, le commerce de noire dĂ©partement , qui ne luttent dĂ©jĂ  qu’avec peine contre la concurrence de dĂ©partements plus rapprochĂ©s de Paris, 0,1 plus favorisĂ©s sous d’autres rapports, seraient anĂ©antis. Nos blĂ©s, nos farines, nos laines, nos denrĂ©es de lo tite espĂšce, ne pourraient soutenir la concurrence avec les mĂȘmes productions ou marchandises des dcpnrte- ften ts qui seraient favorisĂ©s d’un chemin de fer, parce que les frais de transport augmenteraient le prix des ° exportĂ©s par les voies ordinaires ; et pour ne prendre qu’un seul exemple, celui des farines, objet princi- ^ de notre commerce, n’est-il pas constant qu’elles ne pourraient soutenir la concurrence avec celles d’É- l topes, ville plus rapprochĂ©e dĂ©jĂ  de Paris, et qui serait dotĂ©e d’un chemin de fer, c’est-Ă -dire d’un moyen P U; > Ă©conomique de transport? Nos laines seraient dans le mĂȘme cas, comparativement Ă  celles de l’OrlĂ©anais, 176 CHAPITRE XXY 1 II. du Blaisois ei de la Touraine. Quelle en serait la consĂ©quence? La baisse du prix des grains, des laines, des denrĂ©es de toute espĂšce que nous expĂ©dions ordinairement pour Paris. Or, cette baisse entraĂźnerait la ruine des cultivateurs, la gĂȘne des propriĂ©taires, la diminution de valeur des immeubles. L’appauvrissement du pays se ferait sentir Ă  tous aux marchands , qui trouveraient moins d’acheteurs; aux ouvriers, qui seraient privĂ©s d’ouvrage; aux aubergistes, qui recevraient moins de voyageurs et notre ville, qui dĂ©jĂ  manque d’industrie, verrait disparaĂźtre les ressources qui lui restent. Une nouvelle circonstance toute favorable se prĂ©sente encore pour nous faire dĂ©sirer la crĂ©ation d’un chemin de fer c'est la dĂ©couverte toute rĂ©cente qu’on vient de faire dans notre arrondissement d’abondantes couches de tourbe sur les bords des riviĂšres de la Conie et de l’Aigre ; car la facilitĂ© de se procurer des combustibles Ă  peu de frais nous ferait espĂ©rer l’établissement de nouvelles usines, s’il existait des dĂ©bouchĂ©s faciles. Votre commission pense donc, Messieurs, qu’il faut que les habitants de ChĂąteaudun soient bien convaincus que, comme le conseil municipal l’a dĂ©jĂ  exprimĂ© le 9 novembre 1835, c’est une question de vie ou de mort pour notre citĂ© en particulier, et pour le dĂ©partement d’Eure-et-Loir en gĂ©nĂ©ral. § III. — Du droit qu’a le dĂ©partement d’Eure-et-Loir Ă  l’établissement du chemin de fer. Le droit qu’aie dĂ©partement d’Eure-et-Loir Ă  l’établissement du chemin de fer, de prĂ©fĂ©rence au dĂ©partement du Loiret, a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par le conseil municipal de ChĂąteaudun dans la dĂ©libĂ©ration du 9 novembre 1835. Tous les Ă©crits qui ont Ă©tĂ© publiĂ©s sur cette question ont aussi justifiĂ© la prĂ©fĂ©rence qu’on doit accorder Ă  la ligne de Chartres sur celle d’OrlĂ©ans. Votre commission croit devoir insister principalement, Messieurs, sur les considĂ©rations qui ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es dans la dĂ©libĂ©ration de vos prĂ©dĂ©cesseurs. S’il y avait Ă  choisir entre la ligne d’OrlĂ©ans et celle de Chartres, il faudrait certainement choisir la derniĂšre ; et cette opinion, Messieurs, n’est pas dictĂ©e par le sentiment de l’intĂ©rĂȘt particulier, mais par celui de l’équitĂ© et de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral bien entendu. Sous le rapport de l’équitĂ© en effet, il faut considĂ©rer que le dĂ©partement d’Eure-et-Loir, abondant en cĂ©rĂ©ales, approvisionne la halle aux grains et aux farines de Paris, et qu’il est privĂ© de toute industrie autre que celle des usines consacrĂ©es Ă  la mouture des grains ; tandis que le dĂ©partement du Loiret est en possession d’une navigation importante par la Loire et par les canaux qui l’unissent Ă  la Seine ce sont lĂ  pour l’OrlĂ©anais des moyens de prospĂ©ritĂ© que ne possĂšde pas le dĂ©partement d’Eure-et-Loir, dĂ©partement pour lequel il n’a jamais Ă©tĂ© fait de travaux importants, ni par l’état, ni par aucune compagnie. Le dĂ©partement d’Eure-et-Loir, si peu favorisĂ©, contribue pourtant dans une forte proportion aux charges de l’état ; et il est facile de se convaincre qu’il produit plus Ă  l’état que le dĂ©partement du Loiret, et qu’il lui coĂ»te beaucoup moins. Quelques chiffres suffiront pour le dĂ©montrer, POPULATION Bulletin des Lois 1831 . Ce''e du Loiret est de. 305,276 habit- Celle d’Eure-et-Loir est de. 278,820 TERRITOIRE IMPOSABLE {Documents ministĂ©riels 1854. Loiret. 429,619 hect- Eure-et-Loir. ,. 525,703 La arrondissemĂšnt commercial, il existe, dis-je, cent cinq Ă©tablissements industriels depuis la fabrique de carreaux de terre cuite jusqu’à celle de noir animal; quelques-uns de ces Ă©tablis- IMPORTANCE COMMERCIAEE DE VENDOME. 187 sements, tels que les verreries, les papeteries, les tanneries et les forges, ont une importance considĂ©rable j mais la plupart vĂ©gĂštent faute de dĂ©bouchĂ©s et se disputent une cliĂšntelle insuffisante et circonscrite dans le pays mĂȘme; j’ajouterai Ă  ces Ă©tablissements ceux d’extraction de minerais fer d’une crĂ©ation plus rĂ©cente, et dont l’importance deviendrait extraordinaire Ă  en juger par la richesse de leurs produits, s’ils Ă©taient aidĂ©s par de nouveaux moyens de communication. Si toutes les populations que celte ligne parcourt se sont empressĂ©es de porter Ă  l’attention de l’autoritĂ© supĂ©rieure leurs vƓux et leurs espĂ©rances, joignons-nous Ă  elles par une manifestation unanime qui ne laisse plus de doute sur tous nos besoins, que nous rĂ©sumons par la nĂ©cessitĂ© d’exportation de produits nombreux sans emploi. Le conseil, aprĂšs en avoir dĂ©libĂ©rĂ©, et prenant en considĂ©ration la lettre de M. CorrĂ©ard et les observations de M. le maire , ArrĂȘte 1° Le conseil municipal de VendĂŽme prie M. le ministre du commerce de. solliciter des Chambres une loi, qui autorise la concession du chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres et VendĂŽme Ă  l’entreprise CorrĂ©ard ; 2° La ville de VendĂŽme ne croit pas devoir prendre d’actions, la souscription de ce chemin de fer Ă©tant remplie, et les offres surabondantes dĂ©passant toutes les espĂ©rances, presque tous les membres du conseil d’ailleurs, en ayant pris primitivement. La prĂ©sente dĂ©libĂ©ration sera adressĂ©e Ă  M. le prĂ©fet de Loir-et-Cher, avec priĂšre de la mettre sous les yeux de l’autoritĂ©, et copie de la mĂȘme dĂ©libĂ©ration sera envoyĂ©e Ă  M. CorrĂ©ard pour en faire l’usage qu’il jugera convenable. Fait et dĂ©libĂ©rĂ© en conseil les jour, mois et an que dessus. Renou-Ulysse, maire; MĂ©reaux, adjoint; OderĂ©, Pargnier, Grandin, MĂ©reaux, juge de paix; de Montalain, Renou-Debanne, MartilliĂšres, Bourgagne, Belair, Charpentier, Duchesne, Dehargne, Prou t, Godineau, Fournier, Marganne-Salis, Lemaire, Deschamps. CONSEIL MUNICIPAL DE MONTOIRE. SĂ©ance du 29 mars 1838. Chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres et VendĂŽme. Le conseil municipal de Montoire, extraordinairement rĂ©uni au lieu de ses sĂ©ances, M. le maire a donnĂ© lecture de deux lettres que lui ont Ă©crites, sous les dates des 7 fĂ©vrier dernier et 24 mars courant, M. CorrĂ©ard, ingĂ©nieur de la compagnie du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres, et M. le SĂŽus-prĂ©fet de VendĂŽme. M. CorrĂ©ard, par la sienne, rappelle Ă  M. le maire que, dĂ©jĂ  par sa dĂ©libĂ©ration du 20 novembre 1835, le conseil municipal de cette commune a Ă©mis, Ă  l’unanimitĂ©, un avis favorable Ă  1 Ă©tablissement d’un chemin de fĂ©r de Paris Ă  Tours, passant par Chartres et VendĂŽme. Il ajoute que, si le conseilpersiste toujours dans son opinion, il est convenable qu’il renouvelle un semblable v ote qui, soumis aux chambres avec ceux dĂ©s autres localitĂ©s intĂ©ressĂ©es Ă  la rĂ©alisation de ce projet, ne peut a vo;r qu’une influence salutaire sur la dĂ©termination des pouvoirs lĂ©gislatifs. La lettre de M, le sous-prĂ©fet autorise d’ailleurs M. le maire Ă  rĂ©unir lĂ© conseil pour cet objet, en l’invitant a a Ppuyer l'avis qu’il l’appelle Ă  Ă©mettre, des considĂ©rations les plus propres Ă  faire ressortir tous les avantages attachĂ©s Ă  la crĂ©ation de ce chemin. Et le conseil qui en a dĂ©libĂ©rĂ©; ConsidĂ©rant que, si, en gĂ©nĂ©ral, l’établissement des chemins de fer doit ĂȘtre un bienfait inapprĂ©ciable pour i88. CHAPITRE XXXI. les pays qu'ils sont appelĂ©s Ă  desservir, celui projetĂ© entre Paris et Tours, par Chartres et VendĂŽme, sera un acte de justice envers les contrĂ©es situĂ©es sur lu ligne, en leur donnant une importance qu’elles n’ont pu prendre jusqu’ici Ă  dĂ©faut de communications fluviales, importance Ă  laquelle elles ont droit, en raison de leur voisinage de Paris, des ressources nombreuses qu’elles lui procurent, importance, enfin, Ă  laquelle, depuis long-temps, on a reconnu qu’elles devaient prĂ©tendre, puisque, depuis long-temps, on s’est, en leur faveur, toujours Ă  grands frais et toujours inutilement occupĂ© de la canalisation du Loir; ConsidĂ©rant qu’en effet, dotĂ©es d’un sol gĂ©nĂ©ralement riche, abondant en grains, vins, bois et fourrages ou matĂ©riaux de construction de toute espĂšce, ces contrĂ©es n’ont pour Ă©couler tous leurs produits que la route de de Paris Ă  Bordeaux, tandis que les pays qui les entourent sont desservis par des riviĂšres navigables et des canaux ; que cet inconvĂ©nient ne leur permet de soutenir aucune concurrence avec ces derniers, puisque, pour elles, le prix des transports est infiniment plus fort que pour les autres; ConsidĂ©rant qu’il est vraiment affligeant pour les habitants de ces contrĂ©es de voir le mouvement imprimĂ© en France, au commerce, Ă  l’industrie, Ă  l’agriculture, tourner partout autour d'elles, sans pouvoir y pĂ©nĂ©trer, de voir enfin qu’à leur exclusion, presque toutes les rĂ©gions de la France, les plus lointaines comme les plus voisines, sont intimement lices avec la capitale par des communications qui manquent encore ici; ConsidĂ©rant que sur la ligne proposĂ©e, le pays est entrecoupĂ© de cours d’eau, plus ou moins considĂ©rables, qui alimentent un grand nombre de moulins Ă  farine ; que le systĂšme perfectionnĂ© des usines-fariniĂšres doit nĂ©cessairement entraĂźner la destruction d’un grand nombre des moulins actuels et amener la ruine de leurs propriĂ©taires, si un chson, Thorigny-Morin, Sonret-Heurtault, Triquet, Chauveau, Lecomte, Moran, et Allard, maire. Pour extrait conforme le maire de ChĂąteau-Renault, ALLARD. CHAPITRE XXXIII. DE L’IMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE REUGNY, CH ANC A Y, VERNOU, VOUVRAY , ROCHE- CORBON, SAUNTE-RADEGONDE ET SAINT-SYMPHORIEN, ET DU TRACÉ DES MAGASINS ĂŒâ€™eXPLOITA- TION DU CHEMIN DE FER. —a» P B 0 m m m m, La ville de Vouvray et les six bourgs sus-Ă©noncĂ©s ont des produits si abondants en vins fins , qu’il sera indispensable d’établir auprĂšs de chacun de ces bourgs des places de stationnement Rvec des bureaux pour y recevoir les marchandises destinĂ©es Ă  ĂȘtre transportĂ©es sur Paris. Pour Justifier la crĂ©ation de ces Ă©tablissements, il nous suffira de faire connaĂźtre que l’ensemble des Produits de ces diverses communes s’élĂšve Ă  plus de 18,000 tonnes. Parmi ces communes, Vouvray est la plus importante ; aussi avons-nous cru qu’il Ă©tait nĂ©- Ce ssaire de publier dans cet ouvrage la lettre que MM. les membres du conseil municipal nous °ut fait l’honneur de nous Ă©crire, et dans laquelle ils donnent une adhĂ©sion complĂšte Ă  notre projet. Certes il y aurait beaucoup de choses Ă  dire sur l’avenir de Vouvray, sur les avantages c ^ e sa position industrielle et commerciale, sur la richesse de son sol, sur ses dĂ©licieux coraux, sur les magnifiques maisons de campagne qui bordent la Loire et qui dĂ©pendent de Commune, et plus encore sur les avantages qu’il y aurait, pour le commerce de Vouvray, ^ Ă©tablir le chemin de fer sur la rive droite de la Loire, et non sur la rive gauche , comme l’a- v ait proposĂ© un ingĂ©nieur du gouvernement. Cela mĂšnerait trop loin, bornons-nous Ă  une seule °bservation. Vouvray est en possession de la route royale de Tours Ă  OrlĂ©ans, ainsi que de la f °ute dĂ©partementale de Tours Ă  ChĂąteau-Regnault; mais, si le projet que nous combattons suivant lequel le chemin de fer traverserait la Loire Ă  Mont-Louis, pour de lĂ  gagner la CHAPITRE XXXIII. 192 porte de Bordeaux, Ă  Tours; si, disons-nous, ce projet Ă©tait une fois votĂ©, le mouvement que les deux grandes routes d’OrlĂ©ans et de ChĂąteau-Regnault donnent Ă  Vouvray, lui serait enlevĂ©, puisque le chemin de fer l’attirerait sur la rive gauche de la Loire. Que les autoritĂ©s de la ville de Vouvray y prennent garde, il n’y aurait plus aucun moyen d’appel, et les habitants de leur ville se verraient forcĂ©s, pour profiter du chemin de fer, de l’aller chercher Ă  Mont-Louis ou Ă  Vernou. Il est donc trĂšs essentiel d’appuyer notre projet, qui dessert Vouvray de la maniĂšre la plus avantageuse. Qu’on nous permette une observation il ne suffit pas de donner son adhĂ©sion Ă  un projet utile, il faut, quand on veut en obtenir l’exĂ©cution, dĂ©montrer au gouvernement, par des raisons sĂ©rieuses, que c’est une nĂ©cessitĂ© pour la localitĂ© que le chemin soit Ă©tabli de telle ou telle maniĂšre, et que, s’il Ă©tait Ă©tabli autrement, il serait inutile ou nuisible. Il sera construit Ă  Vouvray, pour l’exploitation du chemin de fer, des Ă©tablissements qui consisteront en gares, magasins , hangards et bureaux pour l’administration de la compagnie. Ces Ă©tablissements auront une Ă©tendue proportionnĂ©e au mouvement commercial de Vouvray. Des gares de stationnement seront Ă©galement Ă©tablies Ă  Reugny, Chançay, Vernou, Roche- j Corbon et Sainte-Radegonde. Nous allons donner ici la lettre du conseil municipal de Vouvray, non pas parce qu’elle j contient des choses trop flatteuses pour nous, mais parce qu’elle est l’expression des besoins des habitants. I Vouvray, le 26 mars 1838. Le maire de Vouvray et les membres du conseil municipal, Ă  M. A. CorrĂ©ard, Ă  Paris. Monsieur , Nous nous empressons de rĂ©pondre Ă  votre lettre du 20 courant, en vous adressant notre adhĂ©sion unanimement favorable au projet du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres; sans nul doute sa rĂ©alisation sera avantageuse au prompt Ă©coulement des produits de nos vignobles, doublera la consommation en augmentant la valeur des propriĂ©tĂ©s et doit activer l'intelligence par des rapprochements miraculeux. Nous avons lu avec une vive satisfaction les divers dĂ©tails que vous nous donnez sur des espĂ©rances hautement protĂ©gĂ©es; le pays apprendra avec une sincĂšre reconnaissance la dĂ©cision approbative de ce beau proje 1 qui honorera, etc. Nous avons l’honneur, etc. SignĂ© Guimier, Boureau, Jouzeau, Tonnell, Baudry, Guillaume, R. Tessier, Meraun, JĂą' bourĂš, Faucheux, Aubert-Grangier, Dupuy, Coudelou, Demant, adjoint, Antoine Ruer. Pour copie conforme Le maire de Vouvray , V. HÉRAULT. CHAPITRE XXXIV. DE LIMPORTAKCE COMMERCIALE DE TOURS, DU TRACÉ DU PORT DEVANT SERVIR SPÉCIALEMENT A l’exploit AN ION DU CHEMIN DE FER, DU TRACÉ DES MAGASINS DE LA COMPAGNIE, ET DIJ TRACÉ DE LA CHAUSSÉE QUI SERA CONSTRUITE SUR LA RIVE DROITE DE LA LOIRE. -' — - ope m u La ville de Tours dont la population ne s’élĂšve aujourd’hui qu’à 26,000 habitants, en avait en 1672 plus de 80 000. On ne conçoit pas comment une ville, qui a Ă©tĂ© en possession d’un commerce et d’une f ibrication aussi Ă©tendus, a pu les perdre aussi promptement, surtout quand on examine son heureuse situation. Elle est Ă  cheval sur la Loire, cernĂ©e par le Cher et son canal, qui dĂ©bouchent dans la Loire, l’un en amont et l’autre en aval de la ville, et elle est desservie par dix-sept routes royales ou dĂ©partementales. Elle jouit en outre du plus beau et du plus riche sol de la France les terres se vendent jusqu’à^i 2,000 fr. l’hectare, et son climat est Ă©galement le plus beau et le plus constant qn’on puisse trouver. On rencontre clans ses environs les sites les plus pittoresques et les plus variĂ©s, les maisons de campagne les plus belles et les plus heureusement situĂ©es. Enfin, les produits en vins fins, en fruits, lĂ©gumes de toute espĂšce et les plus dĂ©licats, sont si abondants qu’on ne conçoit pas, disons-nous, comment avec tant de richesses et tant d’élĂ©ments de prospĂ©ritĂ©, la ville de Tours n’a pas repris son ancienne splendeur. Cependant il est juste de remarquer ici que sa population ainsi que son industrie augmentent sensiblement. En 1828 la population n’était que de 20,920 habitants, aujourd’hui elle est de 20,235 ; elle s’est donc accrue en sept annĂ©es de 5 , 3 1 5 habitants, ce qui prouve suffisamment que son industrie prend de l’essor et, qu’avec l’aide du chemin de fer, elle marchera d’un pas plus rapide vers son ancienne grandeur. Nous avons entendu dire Ă  des personnes respectables de Tours que cette ville n’avait pas besoin de chemin de fer; qu’étant en possession d’un grand nombre de bonnes routes et de la navigation de la Loire et du canal du Cher, cela devait suffire Ă  sa prospĂ©ritĂ© et, enfin, que si son industrie et son commerce ne prenaient pas un essor plus grand, cela tenait aux habitudes et au peu de besoins de ses habitants qu’il serait donc difficile de donner au commerce de Tours ainsi qu’à son industrie un plus grand mouvement, et que par consĂ©quent il devenait, pour ainsi dire, indiffĂ©rent aux intĂ©rĂȘts de la ville qu’il y eĂ»t un chemin de fer ou non, entre Paris et Tours. Ce n’est pas ici le lieu de rĂ©pondre d’une maniĂšre aussi Ă©tendue qu’il le faudrait; d nous suffira de faire remarquer qu’il sera toujours prĂ©fĂ©rable aux habitants de Tours, quelque peu soucieux qu’ils soient de leurs propres intĂ©rĂȘts, de ne payer que moitiĂ© des prix actuels e t de n’employer que le i/6, le i/3o, le r/90 oule 1/180 du temps que l’on emploie en ce moment pour faire transporter leurs produits sur Paris. Quand on parle des inconvĂ©nents qu’il y aurait pour le commerce en gĂ©nĂ©ral, et pour celui de la ville de Tours en particulier, Ă  ce que le gouvernement donnĂąt la prĂ©fĂ©rence Ă  la ligne de chemin de fer de Paris Ă  Tours par a5 I 9 4 CHAPITRE XXXIV. Étampes et OrlĂ©ans sur la ligne de Paris Ă  Tours par Chartres, ces mĂȘmes personnes rĂ©pondent qu’il leur est encore indiffĂ©rent que l’on adopte l’une ou l’autre de ces deux lignes, et que Tours n’est nullement intĂ©ressĂ© dans la question. Evidemment ceux qui se prononcent aussi lĂ©gĂšrement n’ont pas assez rĂ©flĂ©chi, car il n’est pas possible d’admettre qu’il soit indiffĂ©rent au commerce de la ville de Tours, de faire parcourir Ă  ses marchandises plus ou moins de chemin, de payer plus ou moins et d’employer un temps proportionnellement plus long, etc. Ces simples observations suffiront sans doute pour faire comprendre Ă  tout le monde que le chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres a sur l’autre de grands avantages i° d’ĂȘtre plus court; 2 0 d’avoir des pentes plus douces; 3° de n’avoir pas de souterrain; 4° de partir de l’entrepĂŽt des vins Ă  Paris, d’arriver au port de Tours, tandis que l’autre part de la Garre de Paris, et arr ve Ă  Tours Ă  la porte de Bordeaux; 5° d’ĂȘtre Ă  l’abri des grandes inondations de la Loire et du Cher; 6° de desservir directement une douzaine de villes, tandis que l’autre ne dessert qu’Etampes, OrlĂ©ans et Blois; 7 0 de toucher tous les marchĂ©s de la Beauce et de l’Ile-de-France qu’il est nĂ©cessaire d’approvisionner en vins. La ville de Tours, ainsique le dĂ©partement d’Indre-et-Loire, ont le plus grand intĂ©rĂȘt Ă  demander l’exĂ©cution du tracĂ© par Chartres. En effet les productions du sol du dĂ©partement, consistent principalement en vins ils s’élĂšvent annuellement Ă  606,204 piĂšces; sur ce nombre, i3 9 ,2i8 sont consommĂ©es dans le pays, et 466, 9 86 pesant ensemble i 43 ,o 55 tonnes, sont exportĂ©es Ă  Paris, en Picardie, en Flandre et dans le nord de la France. D’aprĂšs notre projet, le marchĂ© pour la vente des produits d’Indre-et-Loire se trouverait naturellement agrandi au moins du double de son Ă©tendue actuelle, caries dĂ©partements de l’Orne, d’Eure-et-Loir, de Seine-et-Oise et de l’Eure, qui manquent de vins, et dont les populations rĂ©unies s’élĂšvent Ă  1,593,129 hah., qui s’approvisionnent ordinairement Ă  OrlĂ©ans, et en vins de son cru, ne demanderaient pas mieux que de recevoir les produits de la Touraine , qui sont d’une qualitĂ© supĂ©rieure et d’un prix infĂ©rieur. Les habitants du dĂ©partement d’Indre-et-Loire ont du reste reconnu, ainsi que toutes les autoritĂ©s de la ville de Tours, que le tracĂ© par Chartres prĂ©sentait pour eux des avantages immenses comparativement au tracĂ© passant par OrlĂ©ans ; ils ont reconnu enfin qu’il Ă©tait de leur intĂ©rĂȘt de faire arriver directement leurs produits sur les marchĂ©s de ChĂąteaudun, de Chartres, de Maintenon, de Dreux, d’Évreux, de Rambouillet et de Versailles, pour ĂȘtre rĂ©pandus ensuite dans toute l’étendue des quatre dĂ©partements que nous venons de citer, et non pas d’abandonner l’approvisionnement de ces marchĂ©s, ou bien de ne les exploiter que par l’intermĂ©diaire des marchands agriculteurs d’OrlĂ©ans, qui naturellement s’occuperont plutĂŽt de la vente de leurs vins, que de celle des vins des habitants d’Indre-et-Loire, dans la supposition meme oĂč ils voudraient bien se charger de placer les produits de ce dĂ©partement. Mais en admettant qu’ils s’en chargeassent, pense-t-on que le transport de ces vins Ă  travers les plaines de la Beauce, pour arriver aux marchĂ©s ci-dessus indiquĂ©s, s’effectuerait pour rien? Non sans doute ! Eh bien, qu’on n’oublie pas que tous frais de transport, dont on aurait pu se dispenser, est une vĂ©ritable perte pour le consommateur et aussi pour le producteur; car le consommateur n’a qu’une somme dĂ©terminĂ©e Ă  employer, et plus on lui fait dĂ©penser en frais de transport, moins il consomme et par consĂ©quent moins il IMPORTANCE COMMERCIALE DE TOURS. i 9 5 reçoit de marchandises et moins Ă  son tour le producteur reçoit d’argent. Or le producteur est ici l’habitant d’Indre-et-Loire ; il n’est donc pas Ă©tonnant que des hommes aussi Ă©clairĂ©s que le sont les autoritĂ©s et les principaux nĂ©gociants de la ville de Tours, aient donnĂ© la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© par Chartres sur celui par OrlĂ©ans. S’il restait Ă  cet Ă©gard quelques doutes dans l’esprit des personnes qui consulteront cet ouvrage, la dĂ©libĂ©ration du conseil municipal de la ville de Tours, que nous allons donner ci-aprĂšs, les ferait disparaĂźtre. MAIRIE DE TOURS. Extrait du registre des dĂ©libĂ©rations du conseil municipal, sĂ©ance du 27 mars 1838. Lecture est donnĂ©e au conseil de deux lettres de M. CorrĂ©ard, ingĂ©nieur de la compagnie du chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres. M. CorrĂ©ard, par la premiĂšre, invite le conseil Ă  se prononcer sur l’utilitĂ© de ce chemin de fer pour la ville de Tours, et par la seconde il annonce que les souscriptions de 54 millions, ouvertes chez M. Laffite, viennent d’ĂȘtre remplies. Le conseil, aprĂšs en avoir dĂ©libĂ©rĂ©, considĂ©rant que cette ligne de chemin de fer, est destinĂ©e Ă  Ă©tablir une communication entre la ville de Tours et la Beauce ainsi que la Normandie, qu’il doit en rĂ©sulter d immenses avantages pour l’écoulement, dans ces dĂ©partements, des produits vignicoles de la Touraine, qui pourra, en Ă©change, se procurer, Ă  moindres frais, les belles farines du dĂ©partement d’Eure-et-Loir; S’empresse non-seulement de donner un avis favorable Ă  l’établissement du chemin de fer en question, mais mĂȘme de DÉCLARER HAUTEMENT QU IL PRÉFÈRE DE BEAUCOUP CETTE LIGNE A CELLE DE PARIS A TOURS PAR ORLÉANS. Le conseil invite aussi M. le maire Ă  envoyer, le plus promptement possible, copie de cette dĂ©libĂ©ration Ă  M. CorrĂ©ard, afin qu’elle puisse venir Ă  l’appui de la demande qu’il adresse aux chambres pour que la crĂ©ation du chemin de fer dont il s’agit soit autorisĂ©e par une loi. Pour extrait conforme Le maire de la ville , VALVEIN. TRACÉ DU PORT DE TOURS DEVANT SERVIR SPÉCIALEMENT A L’EXPLOITATION DU CHEMIN DE FER. Les provenances de la Easse-Loire et des environs de Tours sont trop bien connues pour qu’il soit nĂ©cessaire de les Ă©numĂ©rer ici. Cela entrera d’ailleurs dans le cadre d’un travail spĂ©cial qui sera prĂ©sentĂ© Ă  la suite de ce mĂ©moire. Nous nous bornerons donc Ă  dire que le mouvement dĂ©passe 100,000 tonnes pour les produits destinĂ©s Ă  la remonte de la Loire. En partant de ce chiffre et eu Ă©gard aux diffĂ©rentes espĂšces de produits, nous avons pensĂ© qu’il Ă©tait convenable et mĂȘme indispensable de tracer un port spĂ©cial, Ă  la fois commode et spacieux. Ce port sera construit dans le bassin de la Loire parallĂšlement au quai Saint-Symphorien; il s Ă©tendra depuis la culĂ©e de l’ancien pont de Tours jusques vis-Ă -vis la rue qui monte aux Capucins, c’est-Ă -dire Ă  i 56 mĂštres de la tĂȘte en amont du pont Neuf; sa longueur sera de 5 ao CHAPITRE XXXIV. 196 mĂštres, sa largeur, prise en dehors du chemin de fer, qui d’un pont Ă  l’autre, aura 20 mĂštres de largeur, sera de 117 mĂšt. 5 o cent., et il aura en surface 6 hect. 11 ar. 00 c. Ses deux angles saillants seront arrondis par des arcs de cercle dont le rayon sera de x 17 mĂšt 5 o cent. La pente du tablier du port sera de 5 cent. 974 mill. par mĂštre. Le mur de soutĂšnement aura dans sa partie la plus basse 2 mĂštres d’élĂ©vation au-dessus de l’étiage. Les murs de soutĂšnement seront Construits en pierre et moellon liĂ©s avec du mortier de chaux hydraulique ; ils seront fondĂ©s sur pilotis, couronnĂ©s en pierre de taille et garantis des affouiliements par une jetĂ©e en moellon de deux mĂštres cubes par mĂštre courant. MM. les ingĂ©nieurs comprendront facilement quels sont les motifs qui ont empĂȘchĂ© l’auteur du projet de prolonger le port jusqu’à la rencontre des piles du pont Neuf c’est qu’il lui a paru qu’il aurait Ă©tĂ© imprudent de rĂ©duire l’espace destinĂ© Ă  l’écoulement des eaux de la Loire, persuadĂ© qu’il est que le cĂ©lĂšbre Perronet a dĂ» calculer le dĂ©bouchĂ© de son pont sur les plus grandes eaux connues. Or, on sait que les eaux de ce fleuve se sont Ă©levĂ©es plus d’une fois Ă  8 mĂštres au-dessus de l’étiage, et notamment en i 8 a 5 . Dans une semblable hypothĂšse, si le port dont il s’agit Ă©tait appuyĂ© contre les piles du pont, il en rĂ©sulterait qu’il y aurait de supprimĂ© environ le dĂ©bouchĂ© de deux arches , ce qui pourrait compromettre gravement l’existence de ce monument, surtout dans le cas oĂč les crues seraient produites par l’effet simultanĂ© de grandes dĂ©bĂącles, de fontes de neiges et de pluies abondantes, ce qui s’est vu plus d’une fois. Par tous ces motifs, l’auteur a jugĂ© qu’il Ă©tait indispensable de laisser entre le port et le pont une distance convenable afin de faciliter le passage des eaux. Il pense que sous ce rapport son projet n’aura aucun des inconvĂ©nients qu’il a cherchĂ© Ă  Ă©viter. Entre le port et les murs de soutĂšnement de la place d’entrĂ©e du pont, il sera construit un autre mur de soutĂšnement, Ă  20 mĂštres en riviĂšre et parallĂšlement au quai Saint-Symphorien ; il s’appuiera d’une part sur le mur de soutĂšnement de la place du pont, en laissant en saillie le pilastre Ă  refend de cette place, et de l’autre cĂŽtĂ© sur le mur de soutĂšnement du port dont il a Ă©tĂ© parlĂ© plus haut. Ce mur sera construit en pierre et en moellon et s’élĂšvera Ă  la hauteur du couronnement du chemin de fer ; il aura un fruit conforme Ă  celui du mur de soutĂšnement de la place du pont ; il sera couronnĂ© d’un bandeau et terminĂ© par un parapet d’un mĂštre de hauteur. Le chemin de fer, depuis la culĂ©e de l’ancien pont jusqu’au bas de la place du pont Neuf, sera Ă  quatre voies cela est nĂ©cessaire et mĂȘme indispensable, non-seulement pour le chargement des wagons, mais encore pour exercer et pour prĂ©parer les machines locomotives au dĂ©part. A l’extrĂ©mitĂ© du chemin de fer, il sera construit un large escalier pour monter du chemin de fer sur le sol de la place du pont ; cet escalier ou perron aura quatre mĂštres de largeur. Il sera ouvert une porte sur le parapet de la place du pont, et cette porte se fermera par une grille en fer afin de ne porter aucun prĂ©judice Ă  la dĂ©coration du pont. TRACÉ DES MAGASINS DE TOURS POUR SERVIR A ^EXPLOITATION DU CHEMIN DE FER. Si nous sommes parvenu Ă  dĂ©montrer qu’il y avait nĂ©cessitĂ© absolue Ă  construire des Ă©tablissements d’une certaine grandeur dans les villes que traverse le chemin de fer de Paris Ă  IMPORTANCE COMMERCIALE DE TOURS. 197 Tours, Ă  plus forte raison cela paraĂźtra-t-il indispensable dans une ville aussi importante que l’est celle de Tours, tant par le mouvement commercial qui doit s’y opĂ©rer, que par celui que va nĂ©cessiter le transbordement des marchandises passant des bateaux de la Loire sur les wagons du chemin de fer. Pour faciliter toutes ces opĂ©rations, il faudra donc, indĂ©pendamment du port que nous venons de dĂ©crire, des magasins, des ateliers, des remises, des Ă©curies et un bĂątiment convenablement distribuĂ© pour loger les employĂ©s de l’administration de la compagnie. Il faudra aussi des bureaux et un vaste salon pour recevoir les voyageurs, et enfin tous les bĂątiments indispensables Ă  une entreprise de cette importance. AprĂšs avoir examinĂ© les abords de Tours, nous avons pensĂ© que cet Ă©tablissement, qui exige une certaine Ă©tendue et qu’il est important de placer Ă  la tĂȘte mĂȘme du chemin de fer, ne pouvait ĂȘtre mieux situĂ© que sur le quai Saint-Symphorien, entre la rue qui monte aux Capucins et la place du pont Neuf. Il aurait sur le quai une façade de .116 m., sur la rue qui monte aux Capucins, une autre façade de 44 m., sur le derriĂšre, une longueur de 148 m., et sur la place l’étendue demi-circulaire qui est comprise entre l’angle du quai et l’angle formĂ© par la place et la grande tranchĂ©e. Plusieurs des bĂątiments qui existent dans ce polygone seraient utilisĂ©s, quelques-uns seraient dĂ©molis et d’autres enfin seraient construits d’une maniĂšre convenable et avec le caractĂšre de grandeur et de simplicitĂ©, tout Ă  la fois, qu’on doit rechercher dans ces sortes de constructions. Les portes d’entrĂ©e seraient situĂ©es, l’une Ă  l’angle du quai et de la place du pont, et l’autre Ă  l’angle du quai et de la rue montant aux Capucins. Comme on le voit, cet Ă©tablissement ne serait sĂ©parĂ© du port et du chemin de fer que par la largeur du quai Saint-Symphorien. Il serait Ă©tabli au droit de ces portes, entre le chemin de fer et les magasins, des voies en fer qui permettraient de conduire avec facilitĂ© les machines locomotives et les wagons dans les ateliers. Ces voies n’auraient aucune saillie sur le pavĂ© du quai, et par consĂ©quent ne gĂȘneraient en aucune maniĂšre la circulation des voitures ordinaires. TRACÉ DE EA CHAUSSÉE Ql'I SERA CONSTRUITE SUR IA RIVE DROITE DE LA LOIRE. D’aprĂšs la description gĂ©nĂ©rale du chemin de fer, on a pu voir qu’à partir de l’embouchure de la Cisse jusqu’à Tours, le chemin sera construit en partie sur une chaussĂ©e spĂ©ciale, adossĂ©e Ă  la chaussĂ©e qui borde la Loire. Ce tracĂ© a Ă©tĂ© motivĂ©, d’une part, par la direction gĂ©nĂ©rale qu’il Ă©tait prĂ©fĂ©rable d’adopter pour rendre le parcours du chemin plus facile, et afin d’éviter le plus possible de couper la route royale, et, de l’autre, pour ne pas ĂȘtre obligĂ© de s’établir dans une partie du bas du coteau, lequel est complĂštement couvert de maisons de c ampagne et de bĂątiments indispensables Ă  la fabrication des vins. Ces bĂątiments, ayant une grande valeur, leur suppression ou leur altĂ©ration auraient coĂ»tĂ© des sommes considĂ©rables et jetĂ© la plus grande perturbation parmi ces beaux Ă©tablissements. Cette chaussĂ©e sera revĂȘtue d’un perrĂ© en moellons et couronnĂ©e par une assise de moellons de choix, formant bandeau; sur ce bandeau sera Ă©tabli un parapet en moellons de choix, de 1 m. d’élĂ©vation. Le perrĂ© sera construit avec un talus de degrĂ©s; il s’appuiera du cĂŽtĂ© du 19S CHAPITRE XXXY. fleuve contre une file de pieux, espacĂ©s de i m. 5o c., et en arriĂšre, Ă  1 m. 5o c. de distance, sur un second rang de pieux, qui servira Ă  retenir ceux du premier rang au moyen d’une double moise, qui liera solidement ces deux files de pilotis. Sur ces moises s’appuiera une j ventriĂšre adossĂ©e derriĂšre le premier rang de pilotis et sur laquelle viendra Ă  son tour s’appuyer la premiĂšre assise du perrĂ©. L’espace compris entre les deux rangs de pieux sera rempli en moellons ; il y aura aussi une jetĂ©e en moellons de 2 m. cubes par m. courant ; elle sera j bien arrangĂ©e Ă  la main et assurĂ©e au marteau, afin de laisser le moins de prise possible Ă  l’action des eaux. Le talus , du cĂŽtĂ© opposĂ© Ă  la riviĂšre, sera Ă©tabli suivant le mouvement naturel des terres. Le couronnement de cette chaussĂ©e sera plantĂ©, comme tout le parcours du chemin de fer, de deux rangs de peupliers d’Italie. CHAPITRE XXXV. DE L’iMPORTAXCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DES VILLES ET COMMUNES DE LANGEAIS, LUYNES, FONDETTES, SAINT-ÉTIENNE, DE CINQ-MARS, SAINT-MICHEL, SAINT-PATRICE ET INGRANDES. - —- La ville de Langeais compte 3,000 habitants ; elle est le chef-lieu d’un canton qui se compose de 11 communes dont la population est de n,5g3 habitants cette ville est situĂ©e au pied du coteau qui borde la rive droite de la Loire, et elle s’appuie, pour ainsi dire, d’une extrĂ©mitĂ© Ă  l’autre, sur le bord du fleuve. C’est une des plus belles et des plus avantageuses positions. Toute la partie du territoire de Langeais, comprise entre le fleuve et le bas du coteau, est d’une fertilitĂ© extraordinaire; on y cultive les melons avec beaucoup de succĂšs, et ils jouissent d’une rĂ©putation justement mĂ©ritĂ©e. Le coteau est admirablement plantĂ© de vignes, qui donnent des produits excellents et trĂšs abondants. Au-delĂ  de ce coteau, en se dirigeant vers le nord-ouest, les terres sont beaucoup moins fertiles; mais le sol est encore trĂšs favorable Ă  la culture de la vigne aussi cette commune offre-t-elle au commerce une prodigieuse quantitĂ© de vins de qualitĂ© supĂ©rieure. Le mouvement commercial de Langeais est activĂ© par 4 foires annuelles et par les marchĂ©s qu’on y tient tous les vendredis. Il sera nĂ©cessaire d’établir Ă  Langeais des Ă©tablissements d’une Ă©tendue suffisante pour faci' liter le chargement et le dĂ©chargement de ses produits agricoles et de ceux des communes efl' vironnantes. Il sera Ă©galement Ă©tabli des bureaux pour recevoir les nombreux voyageurs q 1 * 1 partiront de Langeais ou y arriveront. Les belles maisons de campagne et celles des communes environnantes, qui attirent dĂ©jĂ  beaucoup de monde dans cette ville, en attireront bien davafl' tage encore lorsque le chemin de fer sera Ă©tabli. La petite ville de Loynes qui fait partie du canton de Tours et qui reste un peu Ă  droite IMPORTANCE COMMERCIALE DES COMMUNES DE LANGEAIS, etc. 199 chemin motivera, Ă  cause de son importance agricole et de sa population qui est de 2, r 65 habitants, la construction d’une gare et de magasins ainsi que d’un bureau pour un employĂ© de j l’administration. Le territoire de Luynes produit beaucoup d’excellents vins, du chanvre et du lin en abondance, et une foule d’autres denrĂ©es qui justifient la rĂ©putation dont jouit cette commune. U se tient Ă  Luynes quatre foires par an qui attirent une grande affluence. La commune de Fondettes a une population de 2,471 habitants, et ses produits en vins, chanvre, lin , fruits et lĂ©gumes, qui sont en grande partie exportĂ©s, obligeront la compagnie Ă  construire, sur le point le plus rapprochĂ© du gros de la commune, une gare et les Ă©tablissements nĂ©cessaires Ă  l’exploitation du chemin de fer. j Saint-Étienne est le chef-lieu d’une commune dont la population est de 1,000 habitants. Le sol, en grande partie de premiĂšre qualitĂ©, produit des vins, du chanvre et du lin en assez ! grande abondance pour justifier l’établissement d’une gare et d’un bureau. ! Cinq-Mars fait partie du canton de Langeais et a une population de 1,626 habitants elle a une une foire. Le sol, trĂšs bien cultivĂ©, est en grande partie d’une fertilitĂ© remarquable et produit en I quantitĂ© du vin, du chanvre, du lin et des lĂ©gumes de toute espĂšce, ce qui donne une certaine aisance Ă  ses habitants. Cinq-Mars est souvent visitĂ© par des voyageurs qui viennent examiner la pile Cinq-Mars. Cette pile est tout simplement un pilier quadrangulaire entiĂšrement construit en briques de la plus grande dimension sa largeur, sur chaque face, est de 4 m- 38 c., et sa hauteur de 32 m. 43 c. y compris celle des 5 petits piliers dont il est surmontĂ© celui du milieu a Ă©tĂ© dĂ©truit. Beaucoup dhistoires ont Ă©tĂ© faites sur l’origine de ce monument; nous laissons aux antiquaires le soin de dĂ©couvrir la vĂ©ritable, quant Ă  nous, nous n’en parlons que comme d’un objet qui attire Ă  Cinq-Mars beaucoup de curieux. Il sera construit Ă  Cinq-Mars une gare et un petit bureau pour y recevoir les marchandises et les voyageurs. Saint-Michel, dont la population est de 900 habitants, fait Ă©galement partie du canton de Langeais. La portion la plus fertile de son territoire est traversĂ©e par le chemin de fer. Comme les produits de son sol sont aussi variĂ©s que ceux des communes qui prĂ©cĂšdent, on a jugĂ© convenable d’y Ă©tablir une gare et des Ă©tablissements pour faciliter l’exportation des marchandises et le transport des voyageurs. U se tient une foire dans cette commune. Saint-Patrice a une population de prĂšs de 1,200 habitants et appartient au canton de Langeais. Son sol est trĂšs variĂ©, une partie est propre Ă  la culture du chanvre, du lin et des lĂ©gumes , et 1 autre Ă  la culture des vignes, qui donnent d’excellents produits. Il faudra Ă©tablir au t>as du coteau sur lequel est situĂ© le bourg, une place de stationnement avec toutes les dĂ©pendances necessaires. Il se tient deux foires dans cette commune. Ingrandes dĂ©pend aussi du canton de Langeais, sa population est de 800 habitants. Une Partie de son sol est trĂšs fertile elle produit du chanvre, du lin, etc., et l’autre des vins excel- tants. U sera construit prĂšs du village une gare et un petit bureau pour les voyageurs. Il se dent une foire clans cette commune. CHAPITRE XXXYI. DE L’IMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE BOURGUEIL, RESTIGNÉ , ET LA CHAPELLE-SUR- LOIRE. Le canton de Bourgueil est le plus riche et le plus peuplĂ© de tout le dĂ©partement d’Indre-et- Loire, sa population est de 17,000 habitants, et cependant il n’est composĂ© que de six communes qu’on pourrait considĂ©rer comme autant de faubourgs de Bourgueil. Les personnes qui jugent de la fertilitĂ© du pays par la population, trouveront que Bourgueil est l’un des cantons agricoles les plus riches delĂ  France. Son sol produit du vin rouge de premiĂšre qualitĂ© ; ce vin jouit d’une rĂ©putation bien mĂ©ritĂ©e et qui s’étend bien au-delĂ  des limites du dĂ©partement. Il se vend dans le pays 1 fr. 5o cent, la bouteille, ce qui n’est dĂ» qu’à sa supĂ©rioritĂ©. O11 y cultive aussi, avec un grand succĂšs, la rĂ©glisse, l’anis, le lin, le chanvre, les lĂ©gumes, etc. ; les lĂ©gumes de ce canton approvisonnent le marchĂ© de Nantes et autres villes situĂ©es sur le cours de la Loire. Bourgueil a quatre foires par an, dont plusieurs attirent une grande affluence. Il s’y tient aussi, tous les mardis, un marchĂ© trĂšs suivi sur lequel on vend beaucoup de bĂ©tail. Enfin Bourgueil est le premier marchĂ© des vins du dĂ©partement d’Indre-et-Loire. Par ces motifs nous avons fait tous nos efforts pour rapprocher des murs de Bourgueil la gare, les magasins et les bĂątiments nĂ©cessaires Ă  l’exploitation du chemin de fer. Ces Ă©tablissements seront tracĂ©s sur une assez grande Ă©chelle; ils occuperont au moins deux hectares de terrain. C’est lĂ  que s’opĂ©rera le partage des convois venant de Paris, dont une partie prendra la direction de Saumur et d’Angers, et l’autre celle de Bordeaux. C’est aussi Ă  Bourgueil que se rĂ©uniront les nombreux voyageurs des communes situĂ©es au nord de cette ville, qui voudront prendre le chemin de fer pour aller Ă  Paris ou Ă  Bordeaux. RestignĂ© fait partie du canton de Bourgueil sa population s’élĂšve Ă  2,3oo habitants. Le sol en est en bonne partie propre Ă  la culture du chanvre et du lin, dont les produits sont trĂšs abondants. Le reste de la commune est plantĂ© en vignes qui donnent beaucoup d’excellents vins. La nombreuse population de cette commune nĂ©cessitera la construction d’une gare et d’un bureau. La Cii apelle-sur-Loire fait aussi partie du canton de Bourgueil; sa population est de 3,700 habitants. Le bourg est situĂ© sur la chaussĂ©e qui borde la rive droite de la Loire, et son territoire s’étend depuis cette chaussĂ©e jusqu’à la riviĂšre du Lane. C’est l’un des plus fertile* de ceux des environs, aussi est-il en grande partie couvert de chauvre et de lin, dont les pro' duits sont de premiĂšre qualitĂ© et donnent des rĂ©sultats si avantageux qu’un hectare de terre se vend depuis 10 jusqu’à 14,000 fr. Cette commune est en possession de six foires qui son f trĂšs frĂ©quentĂ©es. Il s’y tient aussi un marchĂ© par semaine. 11 sera donc nĂ©cessaire d’établir * lir un point trĂšs rapprochĂ© du bourg, une gare, des magasins et un bureau. CHAPITRE XXXVII. DE l’importance COMMERCIALE ET AGRICOLE DE CHINON. La ville de Chinon , situĂ©e sur la rive droite de la Vienne, est'assise sur le beau coteau qui domine cette riviĂšre. Sa position est on ne peut pas plus favorable sous le rapport de la navigation, car la Vienne, malgrĂ© la mobilitĂ© de son courant et les dĂ©placements des grĂšves et des sables de son lit qui interrompent trĂšs souvent la circulation des bateaux, n’en est pas moins une source de prospĂ©ritĂ© pour cette ville. La fertilitĂ© du sol de ses environs ne le cĂšde en rien Ă  celui des bords de la Loire. Il est propre Ă  la culture la plus variĂ©e, notamment Ă  celle du chanvre et du lin. Cette ville a une population de 7 Ă  8,000 h., et est le chef-lieu d’un canton qui se compose de treize communes contenant 17,500 h. c’est le canton le plus peuplĂ© du dĂ©partement. Chinon est aussi un chef-lieu d’arrondissement, dont la population est de 81, 34 a habitants. Elle est mise en communication par sept grandes routes royales et dĂ©partementales avec Tours, Sainte-Maure, ChĂątellerault, Richelieu, Loudun, Saumur et Bourgueil. Les communications entre Chinon et Tours sont si frĂ©quentes, qu’elles nĂ©cessitent deux diligences, qui font tous les jours le voyage, aller et retour. IndĂ©pendamment de cela, tous les deux jours il part une voiture de messagerie pour la mĂȘme destination. Le sol produit des vins de premiĂšre qualitĂ©, qui marchent presque de front avec ceux de Bourgueil, et qui se vendent Ă©galement trĂšs cher, mĂȘme dans le pays. II produit aussi diverses espĂšces de grains, du chanvre, du lin et une grande quantitĂ© de fruits que les habitants font cuire et prĂ©parent avec beaucoup d’art, et qui deviennent pour eux un objet de commerce trĂšs considĂ©rable. Il y a des prairies trĂšs Ă©tendues, ce qui pourrait permettre aux cultivateurs de se livrer Ă  l’éducation des bestiaux, beaucoup plus qu’ils ne le font aujourd’hui. Il se tient Ă  Chinon quatre foires qui durent chacune trois jours ces foires sont trĂšs frĂ©quentĂ©es et il s’y fait une prodigieuse quantitĂ© d’affaires. Chinon a aussi tous les jeudis un marchĂ© trĂšs bien approvisionnĂ©. Cette ville tire son importance commerciale et agricole non-seulement de son propre territoire, mais encore de celui des communes environnantes. C’est sur Chinon que tous les produits de ces communes, qui sont trĂšs considĂ©rables tant en vins qu’en fruits, sont dirigĂ©s pour y ĂȘtre vendus. Beaucoup de ces produits s’embarquent sur la Vienne pour ĂȘtre ensuite expĂ©diĂ©s sur Paris ou sur Nantes en remontant ou en descendant la Loire ; mais comme ils sont tous de qualitĂ©s supĂ©rieures et qu’ils ne peuvent que perdre beaucoup Ă  ĂȘtre transportĂ©s par eau, Ă  cause des inconvĂ©nients insĂ©parables de ce moyen de transport que nous avons signalĂ©s plusieurs fois, il est permis d’espĂ©rer que la plus grande masse sera dirigĂ©e de Chinon sur Paris et sur Bordeaux par le moyen du chemin de fer. Si la position de Chinon et la direction de la Vienne avaient permis de placer plus prĂšs de la ville les Ă©tablissements de la compagnie, cela aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable sans doute; mais la tra- 26 202 CHAPITRE XXXVIII. verse cle la Vienne s’opĂ©rant perpendiculairement Ă  son courant et Ă  une distance assez rapprochĂ©e de la ville de Chinon, il eĂ»t Ă©tĂ© bien difficile cle ramener le tracĂ© du chemin de fer plus prĂšs que nous l’avons fait, Ă  moins de rompre le grand alignement qui s’arrĂȘte Ă  l’Isle-Bouchard et dont il sera parlĂ© ci-aprĂšs. Au surplus, la ville s’appuyant d’une part sur la rive droite de la Vienne, de l’autre sur le coteau abrupte qui la domine, il devenait, sinon impossible, du moins trĂšs difficile d’établir le chemin entre la ville et la rive droite de la Vienne. Des difficultĂ©s non moins grandes se rencontraient sur la rive gauche, puisque le faubourg de Sainte-Catherine, qui est trĂšs Ă©tendu , s’appuie sur la rive gauche de la Vienne ; le tracĂ© du chemin de fer Ă©tait donc aussi presque impossible Ă  Ă©tablir entre la Vienne et le faubourg. Il a donc fallu prendre une direction qui permĂźt, aprĂšs avoir traversĂ© le pont de la Vienne, de tourner Ă  gauche par le moyen d’une courbe, tracĂ©e sur un rayon de 1,000 m., et qui donnĂąt la facilitĂ© de se porter ensuite par un grand alignement sur l’Isle-Bouchard c’est ce que nous avons fait. Cet alignement coupe Ă  peu prĂšs par son milieu la belle promenade qui conduit du faubourg Sainte- Catherine au village Saint-Lazare, et c’est sur ce point que seront Ă©tablis les grands Ă©tablissements du chemin de fer Ă  une distance de 600 m. de la -ville. Certes il eĂ»t mieux valu que ces Ă©tablissements fussent placĂ©s sur le port; mais, quand on y rĂ©flĂ©chit, l’inconvĂ©nient est bien moins grand qu’on ne le pense, en ce que les transports par la Vienne seront bien moins considĂ©rables par suite de la crĂ©ation du chemin de fer, et qu’ainsi il n’y aura presque plus rien Ă  prendre dans ce port. L’établissement du chemin de fer attirera Ă  Chinon beaucoup d’étrangers qui viendront des villes de Loudun, de Richelieu et de toutes les communes environnantes pour se rendre Ă  Paris ou Ă  Bordeaux. IndĂ©pendamment des gares de Chinon, il en sera Ă©tabli une petite entre les communes d’Avoine et de Beaumont, oĂč les habitants de la rive gauche de la Loire faisant partie du canton d’Azay-le-Richelieu, dont la population est de i 3 ,ooo habitants, viendront prendre le chemin de fer. Les Ă©tablissements Ă  construire Ă  Chinon se composeront d’une grande gare contenant des hangars, des magasins, des Ă©curies pour les bestiaux, des ateliers pour la rĂ©paration des machines locomotives, des wagons et des voitures, et d’un petit hĂŽtel destinĂ© Ă  l’administration de la compagnie et offrant de vastes salons pour les voyageurs. CHAPITRE XXXVIII. DE L’IMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE L’iSLE-BOUCHARD. La petite ville de l’Isle-Bouchard est le chef-lieu d’un canton dont la population est trĂšs peu importante, puisque les seize communes qui le composent n’ont que 9, 5 oo habitants, et que 203 f IMPORTANCE COMMERCIALE DE L’ISLE-BOUCHARD. la ville de l’Isle-Bouchard en a, Ă  elle seule, 1,800. D’oĂč vient cette choquante diffĂ©rence entre les populations des cantons de Chinon, de Bourgueil et celle du canton de llsle-Bouchard ? Le sol des deux premiers est, Ă  la vĂ©ritĂ©, plus riche; mais celui de l’Isle-Bouchard n’est pas non plus stĂ©rile. Ce canton , depuis le village de RiviĂšre, situĂ© sous les murs de la ville de Chinon, jusqu’au village de Rilly, comprend une Ă©tendue de prĂšs de six lieues, et, dans toute cette partie, le sol est trĂšs fertile; quoiqu’il n’approche pas de celui de Bourgueil et de Chinon, il produit cependant une prodigieuse quantitĂ© de vins, de fourrages, de noix et de fruits de toute espĂšce, qui se transportent au loin comme ceux de Chinon. Cette faible population provient donc d’une autre cause que la pauvretĂ© du sol, Ă  laquelle on l’attribue gĂ©nĂ©ralement. L’Isle-Bouchard est Ă  cheval sur la Vienne. Cette petite ville se divise en deux parties, l’une sur la rive droite, el l’autre sur la rive gauche elles sont mises en communication par deux ponts suspendus qui s’appuient sur une Ăźle situĂ©e au milieu de la riviĂšre et qu’on appelle l’üle Bouchard; c’est donc de cette Ăźle que la ville tire son nom. L’Isle-Bouchard est mise en communication avec Chinon par deux routes dĂ©partementales , l’une Ă©tablie sur la rive gauche, et l’autre sur la rive droite de la Vienne. Elle communique Ă©galement avec Tours par une route dĂ©partementale qui, de l’Isle-Bouchard, vient joindre, Ă  la ville de Sainte-Maure, la route royale de Paris Ă  Bordeaux. L’Isle-Bouchard a un petit port; et, comme la Vienne est, dans cette partie, d’une navigation assez facile, il s’ensuit que son port est assez frĂ©quentĂ©. Il se tient chaque annĂ©e, dans cette ville, quatre foires trĂšs suivies ainsi que ses marchĂ©s qui ont lieu les mardis de chaque semaine. C’est Ă  l’Isle-Bouchard que se rĂ©unissent les produits des environs qui sont de nature Ă  ĂȘtre transportĂ©s par la voie navigable ; ce sera aussi sur ce point que viendront se rĂ©unir les habitants du canton de Sainte- Maure, dont la population est de 8,900 Ăąmes, et une bonne partie de ceux du canton de Richelieu, dont la population s’élĂšve Ă  12,200 Ăąmes. Par sa position, llsle-Bouchard est assurĂ©e de voir son commerce s’accroĂźtre prodigieusement, aussi, en vue de ces rĂ©sultats, la compagnie du chemin de fer a-t-elle projetĂ©, pour lTsle-Bouchard, des Ă©tablissements d’une certaine Ă©tendue, qui s’appuieraient tout Ă  la fois sur les murs de la ville, sur le chemin de fer et sur la rive gauche de la Vienne. Ces Ă©tablissements auront une surface convenable et contiendront des gares, des magasins, des hangards et un petit bĂątiment pour les employĂ©s de l’administration. Il sera Ă©galement construit des stations dans les diverses communes qui font partie de ce canton, telles que RiviĂšre, AnchĂ©, Sazilly, Tavant, Parçay et Rilly. On construira aussi des gares snr les communes suivantes qui font partie du canton de Sainte-Maure Marcilly, Ports, Pussigny et Antony. C’est au village de Ports que les provenances de la Creuse, dont l’embouchure est situĂ©e Ă  i, 5 oo m. plus haut, viendront prendre le chemin de fer, soit qu’on veuille les faire transporter sur la ville de Bordeaux ou sur celle de Paris. Toutes les communes dont nous venons parler sont situĂ©es sur le dĂ©partement d’Indre-et-Loire. CHAPITRE XXXIX DE L’iMPORTAWCE COMMERCIALE, AGRICOLE ET INDUSTRIELLE DE LA PETITE VILLE DES ORMES. -—- Cette petite ville est Ă  cheval sur la grande route de Paris Ă  Bordeaux ; elle s’appuie au nord- ouest sur la rive droite de la Vienne. Sa position est on ne peut plus avantageuse sous le rapport du commerce, puisque d’une part elle a une voie navigable naturelle, et de l’autre une grande route royale de premiĂšre classe pour la desservir. Elle fait partie du canton de DangĂ©, dont la population est de 5 ,600 Ăąmes, et le nombre de ses habitants est de 1,800. Il se tient aux Ormes deux foires par an. C’est aux Ormes que les habitants du canton de la Haye, faisant partie du dĂ©partement d’Indre-et-Loire, et dont la population est de 7,100 habitants, viendront prendre le chemin de fer, ce qui donnera Ă  la petite ville des Ormes un mouvement assez grand aussi la compagnie fera-t-elle construire des gares, des magasins et un bureau pour recevoir les marchandises et les voyageurs. Ce bureau sera construit prĂšs des trois moulins, vis-Ă -vis du pont suspendu qu’on a jetĂ© sur la Vienne en cet endroit. Des places de stationnement seront Ă©galement Ă©tablies Ă  Saint-Romain, qui est en face de DangĂ©, chef-lieu de canton, et vis-Ă -vis de Veaux et d’ingrande. C’est sur la gare d’ingrande que les habitants du canton de LeignĂ©-sur-Usseau, dont la population est de 5 , 4 oo habitants, viendront prendre le chemin de fer. Il sera Ă©galement construit une gare au village d’Antran. CHAPITRE XL. DE l’importance COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE DE CHATELLERAULT. ChĂątellerault est une des villes les plus importantes de celles que dessert le chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux ; c’est incontestablement la plus industrielle de toutes, et c’est aussi l’une des plus commerçantes. Elle doit son mouvement et ses relations avec les villes environ- ronnantes Ă  la route royale de Paris Ă  Bordeaux qui la traverse, Ă  la navigation de la Vienne qui est assez facile jusqu’à ChĂątellerault et sur laquelle elle est assise, enfin aux huit routes royales ou dĂ©partementales qui la mettent en communication avec les villes environnantes. Eli doit aussi une partie de sa prospĂ©ritĂ© Ă  l’avantage de pouvoir obtenir Ă  des prix raisonnable les bois et charbons que produit la forĂȘt de ChĂątellerault, qui s’étend jusqu’aux murs de la ville- IMPORTANCE COMMERCIALE DE CIIATELLERAULT. 20 5 ChĂątellerault a une population de plus de 10,000 habitants ; elle est le chef-lieu d’un canton composĂ© de six communes qu’on peut considĂ©rer comme de vĂ©ritables faubourgs, et dont la population s’élĂšve Ă  14>6oo habitants. C’est la ville la plus importante du dĂ©partement de la Vienne ; son commerce est d’une prospĂ©ritĂ© remarquable, que lui a valu sa position sur une riviĂšre navigable. Elle est en quelque sorte l’entrepĂŽt forcĂ© du Berry et des villes environnantes cet entrepĂŽt comprend les Ă©pices, les poissons salĂ©s, la rĂ©sine, le plĂątre, les ardoises, etc. Le Berry lui envoie en retour des blĂ©s, des fers et des aciers. C’est Ă  ChĂątellerault que se rĂ©unissent tous les produits agricoles du dĂ©partement delĂ  Vienne pour ĂȘtre exportĂ©s sur Paris ou sur Nantes, suivant leur nature et les besoins de ces places. On se rappelle qu’en 1829 ChĂątellerault a exportĂ© sur Paris environ i 5 o,ooo bectol. de blĂ© qui, Ă  raison de 75 kil. par hectolitre, donnent un poids de i2,55o tonnes. Si Ă  cette Ă©poque le chemin de fer eĂ»t existĂ©, il aurait transportĂ© tous ces produits, car on n’ignore pas que cette denrĂ©e est beaucoup altĂ©rĂ©e par l’humiditĂ© qu’elle absorde sur les voies navigables. Le mouvement du transport des produits qui, en i 836 , a remontĂ© par la Vienne et qui a passĂ© au bureau de Candes, a Ă©tĂ© de 18,978 tonnes, et celui qui s’est fait Ă  la descente a Ă©tĂ© de 19,716 tonnes. Le total a donc Ă©tĂ© de 35 ,282 tonnes. Il est vrai que toutes les marchandises n’arrivent pas jusqu’à ChĂątellerault ou n’en partent pas; mais, indĂ©pendamment du transport des marchandises par eau, il s’en fait un trĂšs considĂ©rable par la route royale de ChĂątellerault Ă  Bordeaux et de ChĂątellerault Ă  Paris. Parmi les objets qu’on importe dans le dĂ©partement de la Vienne et qui y arrivent par ChĂątellerault, les principaux sont le fer, l’acier, le charbon de terre, la rĂ©sine, les ardoises, de la faĂŻence, des veaux et quelques chevaux qu’on tire des dĂ©partements voisins. L’arrondissement de ChĂątellerault produit une quantitĂ© assez considĂ©rable de vins et d’eaux-de-vie qu’on exporte gĂ©nĂ©ralement sur Paris et sur Nantes. Le dĂ©partement de la Vienne rĂ©colte en sus des besoins de sa consommation 378,000 piĂšces de vin, qui donnent, Ă  raison de 63 o livres la piĂšce, un poids total de 126,000 tonnes. Comme ces produits en vins proviennent des deux arrondissements de ChĂątellerault et de Poitiers, il est probable que le tiers de ces 126,000 tonnes, c’est-Ă -dire 42,000 tonnes, viendra prendre le chemin de fer dans la ville de ChĂątellerault. On pourra objecter que, dans l’état actuel, les habitants de la Vienne rĂ©duisent tous ces vins en eau-de-vie , ce qui en diminuerait le poids des deux tiers, mais il est certain que ces habitudes changeront bien vite, lorsque le commerce pourra tirer un parti avantageux de ces vins, et ils ne tarderont pas, avec la crĂ©ation du chemin de fer, Ă  prendre la direction de Paris et du nord de la France, oĂč ils se vendront avec l’avantage que leur assure leur qualitĂ© supĂ©rieure. Par suite, le mouvement de ChĂątellerault sur le nord de la France, en ne comptant que sur celui que lui Procurent ses relations actuelles, s’élĂšvera Ă  plus de 5 o,ooo tonnes, rien que pour l’exportation. Maintenant, si l’on ajoute Ă  ce mouvement celui des importations, qui consistent en plĂątre, ardoises, rĂ©sines, fer, houille, nous ne craignons pas d’ĂȘtre taxĂ© d’exagĂ©ration en portant le poids de ces produits Ă  plus de 100,000 tonnes. Un seul article, le plĂątre, dont on fait un grand Usage depuis quelque temps dans le dĂ©partement de la Vienne, pour l’amendement des terres, peut, si l’on admet pour un instant qu’il soit employĂ© dans les mĂȘmes proportions que dans le dĂ©partement d’Eure-et-Loir, s’élever au moins Ă  60,000 tonnes. 2 06 CHAPITRE XL. Sous le rapport du poids, nous ne tiendrons aucun compte de l’industrie dominante Ă  ChĂą- tellerault qui est celle de la fabrication des couteaux, bien que ce genre d’industrie ait pris depuis une vingtaine d’annĂ©e une extension considĂ©rable. On compte Ă  ChĂątellerault plus de 600 ouvriers qui confectionnent par an au moins 2,000 douzaines de couteaux, et principalement des couteaux de table. On remarque avec surprise qu’on y fabrique peu de ciseaux ; les marchands tirent de Nogent ceux qui leur sont nĂ©cessaires pour l’assortiment de leur commerce. Leur coutellerie est trĂšs variĂ©e sous le rapport de la qualitĂ©, de la perfection et de la forme ; en gĂ©nĂ©ral les lames sont bien trempĂ©es et les garnitures d’un poli parfait. La coutellerie fine y est trĂšs perfectionnĂ©e et les lames sont fabriquĂ©es avec l’acier fondu de premiĂšre qualitĂ©. Le commerce de la coutellerie s’exploite par une vingtaine de maĂźtres couteliers qui ont Ă©tabli des magasins Ă  Paris et qui parcourent tous les dĂ©partements de la France pour y placer leurs produits. Il y a ChĂątellerault une manufacture d’armes qui occupe un nombre de bras considĂ©rable ; cet Ă©tablissement contribuera incontestablement au progrĂšs de l’industrie, et au dĂ©veloppement du commerce de ChĂątellerault. Il se tient dans cette ville douze foires par an , et des marchĂ©s tous les mardis et jeudis. Ces foires et marchĂ©s y attirent un trĂšs grand concours qui donne Ă  ChĂątellerault l’aspect d’une ville trĂšs florissante, lorsqu’on y passe un de ces jours-lĂ . Le chemin de fer vivifiera cette ville, et il est permis d’espĂ©rer que les hommes qui s’occupent d’industrie couteliĂšre, porteront leur attention, leur activitĂ© et leur intelligence sur la construction des machines propres Ă  la culture des terres, Ă  la fabrication des Ă©toffes et des tissus en gĂ©nĂ©ral ; ce n’est qu’alors seulement que ChĂątellerault prendra rang parmi les villes industrielles dont la France s’enorgueillit. Si l’on veut avoir une idĂ©e du mouvement de ChĂątellerault, l’état des voitures qui y arrivent et qui en partent chaque jour pourra la donner. Trois Voitures font tous les jours le voyage de ChĂątellerault Ă  Poitiers et en reviennent; elles contiennent, l’une, douze places, et les deux autres chacune neuf places, ce qui fait soixante voyageurs par jour. Il passe aussi tons les jours Ă  ChĂątellerault cinq grandes diligences, dont trois pour Bordeaux et deux pour la Rochelle, Rochefortet Niort. En outre, une voiture venant de Tours passe Ă  ChĂątellerault, et dessert Poitiers, Niort et la Rochelle. Le mouvement de ChĂątellerault sera d’autant plus considĂ©rable que la presque totalitĂ© des habitants de son arrondissement, dont la population est de 5 1,000 Ăąmes, qui voudront aller soit Ă  Paris, soit Ă  Bordeaux, viendront y prendre le chemin de fer. Par tous ces motifs, nous avons jugĂ© qu’il Ă©tait utile de construire dans cette ville des Ă©tablissements sur une grande Ă©chelle; ils seront situĂ©s au-delĂ  du faubourg de ChĂąteau-Neuf, entre le hameau de la TranchĂ©e, la riviĂšre l’Envigne et le faubourg de ChĂąteau-Neuf. Ces Ă©tablissements auront une surface Ă©gale Ă  ceux de Rambouillet; ils contiendront pareillement des Ă©curies, des hangars, des magasins, un petit hĂŽtel pour l’administration de la compagnie, et de grands ateliers pour la rĂ©paration des machines locomotives, des wagons et des voitures- Cet Ă©tablissement aura une surface d’au moins dĂšux hectares. Il sera Ă©tabli une gare au milieu de la forĂȘt de ChĂątellerault ; cette gare sera destinĂ©e aĂŒ* personnes qui habitent les communes environnantes, et qui voudront prendre le chemin de IMPORTANCE COMMERCIALE DE POITIERS. 207 fer, telles que Targes, Cenon, et notamment les habitants d’Availles. A la commune de NintrĂ©, dont la population est de i, 5 oo habitants, il sera Ă©galement Ă©tabli des places de stationnement. Beaumont, commune qui compte aussi i, 5 oo habitants, motivera pareillement la construction d’une gare. Les communes de Jaulnais et de Chasseneuil, dont la premiĂšre compte i, 5 oo habitants, et la seconde 1,100 habitants, auront aussi leur place de stationnement. CHAPITRE XLI. DE l’importance COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE DE LA VILLE DE POITIERS. - La ville de Poitiers, dont la population est de 24,100 habitants, est situĂ©e sur le cap Ă©levĂ© que forment les sinuositĂ©s du Clain et la riviĂšre la Boivre, qui en font une presqu’üle. La courbure verticale du sol est trĂšs prononcĂ©e et rend l’accĂšs des rues abrupte et difficile ; cette ville est dĂ©pourvue de toute espĂšce d’industrie , mais par compensation elle jouit, sous le rapport politique, de tous les avantages dont puisse ĂȘtre dotĂ©e une ville de province. Poitiers est chef-lieu de dĂ©partement, chef-lieu de cour royale, chef-lieu dĂ©vĂȘchĂ©, chef-lieu d’une subdivision militaire , et chef-lieu d’une cĂ©lĂšbre universitĂ© qui attire dans ses murs un grand nombre d’élĂšves qui viennent Ă©tudier le droit ; c’est le concours de cette nombreuse jeunesse appartenant aux familles les plus riches du Midi, qui donne Ă  Poitiers l’aspect d’une ville de plaisir, et un mouvement beaucoup plus grand que celui qu’on a lhabitucle de rencontrer dans une ville qui a si peu d’industrie ; les diverses autoritĂ©s qui rĂ©sident Ă  Poitiers, attirent aussi dans ses murs un grand concours de voyageurs qui y sont transportĂ©s par de nombreuses voitures publiques, savoir la voiture de Saumur, celle de Limoges; trois pour ChĂątelle- rault; celles de Parthenay, de Bressuire, de Cholet et de Nantes; deux pour Niort; celle de Limoges par Lussac, de Civray par Gençay, d’Argenton par Chauvigny; plus seize voitures de messagerie qui viennent des villes environnantes Ă  Poitiers une ou deux fois la semaine ; iJ y a en outre un grand nombre de voitures qui communiquent entre Poitiers et des villes moins importantes. Ces voitures desservent les routes royales et dĂ©partementales qui mettent Poitiers en communication avec les villes environnantes; ces routes sont au nombre de neuf, savoir de Poitiers Ă  Bayonne, de Poitiers Ă  Rochefort, de Poitiers Ă  Limoges, de Poitiers Ă  Saumur, de Poitiers Ă  Paris, de Poitiers Ă  Saintes, de Poitiers Ă  Avalon, de Poitiers Ă  Civray Par Saint-Benoist, et de Poitiers Ă  Parthenay. Sous le rapport des communications de terre, la ville de Poitiers est trĂšs bien partagĂ©e; mais s °us celui des voies navigables, tout reste Ă  faire, non-seulement Ă  Poitiers, mais encore dans ses environs. On a long-temps parlĂ© dans le dĂ©partement de la Vienne, de la possibilitĂ© d’établir hn canal de navigation pour joindre la Vienne Ă  la Charente; ce canal eĂ»t Ă©tĂ© construit dans I ao8 CHAPITRE XLI. la vallĂ©e du Clain et dans celle de Labouleur, l’un de ses affluents, qui se prĂȘteraient admirablement Ă  sa construction; mais les personnes qui ont eu cette pensĂ©e ne se sont occupĂ©es que des rĂ©sultats sans trop s’enquĂ©rir des difficultĂ©s que prĂ©senterait la construction de ce canal. Il n’y aurait pas d’impossibilitĂ© sous le rapport de l’exĂ©cution matĂ©rielle, mais dans une grande partie du parcours on ne sait trop oĂč il serait possible de trouver l’eau suffisante pour l’alimenter, et principalement dans la partie supĂ©rieure de Labouleur qui est Ă  sec pendant plus de six mois de l’annĂ©e. Le bief de partage du faĂźte de Chaunay et de Linazay donnerait lieu aussi Ă  beaucoup de difficultĂ©s, Ă  moins que par une rigole on ne dĂ©tournĂąt les eaux de la Charente, dont la prise s’effectuerait sur un point trĂšs Ă©loignĂ© , ce qui nĂ©cessiterait des travaux extraordinaires Ă  cause des obstacles que prĂ©sente le sol qui est trĂšs accidentĂ©. IndĂ©pendamment de ces difficultĂ©s, il en existe une foule d’autres que le cadre de cet ouvrage ne nous permet pas de dĂ©velopper, mais que nous pouvons cependant indiquer ce sont les nombreux moulins qui se trouvent Ă©tablis depuis Chaunay jusqu’à l’embouchure du Clain dans la Vienne, et qu’il faudi’ait supprimer en grande partie. La traverse de Poitiers prĂ©senterait aussi des obstacles. Il y aurait Ă  construire un bon nombre de ponts tournants, ce qui entraĂźnerait dans des frais considĂ©rables. Les indemnitĂ©s qu’on serait obligĂ© d’accorder aux propriĂ©taires clĂ©s moulins dĂ©truits seraient aussi fort coĂ»teuses ; puis le tracĂ© du canal obligerait souvent Ă  passer de la rive gauche sur la rive droite du Clain, et vice versa, ce qui ne serait pas toujours trĂšs facile, et ce qui entraĂźnerait, dans tous les cas, dans des frais Ă©normes nĂ©cessitĂ©s par les accidents du terrain qui sont trĂšs multipliĂ©s dans toute la partie du Clain, depuis Poitiers jusqu’à Voulon. Ce canal obligerait en outre Ă  construire trente-cinq Ă©cluses pour racheter la diffĂ©rence de niveau qui existe entre le faĂźte de Chaunay et l’embouchure du Clain, diffĂ©rence qui est de 71 mĂštres 53 centimĂštres; on ne doit d’ailleurs jamais perdre de vue que, lorsqu’il s’agit de la construction d’une grande voie de communication, quelle qu’elle soit, il faut toujours que les produits probables justifient la dĂ©pense Ă  faire ; or, quant au canal dont il s’agit, il est trĂšs douteux que le pĂ©age produisĂźt assez pour justifier l’emploi du capital engagĂ©. En admettant mĂȘme que le projet de canal entre la Vienne et la Charente remplĂźt toutes les conditions propres Ă  en faciliter l’exĂ©cution, cette voie de communication serait loin de satisfaire Ă  tous les besoins de la ville de Poitiers en particulier, et du dĂ©partement de la Vienne en gĂ©nĂ©ral. Ce qui manque Ă  ce dĂ©partement, c’est l’industrie et le commerce qui l’alimente, et l’industrie et le commerce, qui se donnent la main, ne s’implantent avantageusement que dans les pays mis en communication avec les centres de consommation par des voies qui rendent les voyages commodes et rapides, et qui en diminuent considĂ©rablement les frais. Comme il n’existe pas de voies de communication supĂ©rieures Ă  celles des chemins de fer, c’est donc Ă  ce moyen que les habitants de Poitiers et du dĂ©partement de la Vienne doivent avoir recoui’ s pour sortir de cet Ă©tat de langueur et de marasme qui les tue. Le projet dont il s’agit les mettrai 1 ' en communication directe avec Bordeaux par le chemin de fer; avec Nantes par le chemin d e fer et la Loire; avec Rouen parle chemin de fer et son embranchement de Main tenon àÉvreibfi avec Paris, le nord de la France et de la Belgique, Ă©galement par la ligne principale du ehend 11 de fer. Il y aurait lĂ  de quoi donner la vie et le mouvement Ă  la ville de Poitiers; et si lesp rlt IMPORTANCE COMMERCIALE DE POITIERS. 209 de ses habitants prenait une direction industrielle et commerciale, en cherchant Ă  tirer parti des puissants moteurs que leur offrent le Clain et la Boivre, nul doute qu’avant peu d’annĂ©es Poitiers ne devĂźnt l’un des centres industriels les plus intĂ©ressants du sud-ouest de la France. Le sol du dĂ©partement de la Vienne, quoi qu’on en dise, est gĂ©nĂ©ralement bon. Les cultures y sont variĂ©es et elles peuvent l’ĂȘtre Ă  l’infini Ă  cause de la douceur de son climat, des courants d’eau qui l’arrosent dans tous les sens, de la quantitĂ© prodigieuse de forĂȘts qui le couvrent et qui, sous ce rapport, prĂ©sentent des avantages immenses Ă  l’industrie; Ă  cause, aussi de la propriĂ©tĂ© qu’a son sol d’offrir toutes les facilitĂ©s dĂ©sirables pour la culture de la vigne, dont les produits sont trĂšs abondants et d’excellente qualitĂ©, mais qu’il faudrait faire connaĂźtre dans leur Ă©tat naturel Ă  Paris et dans le nord de la France pour leur assurer un grand dĂ©bit. Or, les chemins de fer sont Ă©minemment propres Ă  faire apprĂ©cier tous ces avantages, puisqu’ils transportent les produits de toute espĂšce Ă  bon marchĂ©, en trĂšs peu de temps, et sans qu’on puisse en altĂ©rer les qualitĂ©s. Un canal ne pourrait en aucun cas prĂ©senter les mĂȘmes avantages. Les habitants de Poitiers et du dĂ©partement de la Vienne n’hĂ©siteront donc pas Ă  donner la prĂ©fĂ©rence au chemin de fer. Aussi comptons-nous sur leur suffrage et sur leur appui soutenu. Ils suivront Ă©videmment l’exemple de la persistance qu’ont mise les autoritĂ©s et les habitants des villes comprises entre Paris et Tours pour rĂ©clamer l’exĂ©cution de cette premiĂšre section du chemin. Le dĂ©partement de la Vienne possĂšde un grand nombre de produits qui peuvent s’exporter avec avantage sur Paris et le nord de la France, notamment ses vins. En effet, le dĂ©partement possĂšde 28,744 hectares de vignes qui produisent de 16 Ă  20 piĂšces l’hectare, ou moyennement 16 piĂšces, ce qui donne 45 g,904 piĂšces de vin. En admettant que 141, 3 i 5 de ces piĂšces soient consommĂ©es par les habitants dont le nombre est de 283,000, il resterait encore Ă  livrer au commerce 318,589 piĂšces, et comme une piĂšce pĂšse 670 livres, 3 piĂšces environ formeront le poids d’une tonne ce serait donc environ 106,196 tonnes de vins qu’il y aurait Ă  transporter Ă  Paris et dans le nord de la France. D’aprĂšs les habitudes actuelles, la plus grande partie de ces vins est rĂ©duite en eaux-de-vie, faute de pouvoir en tirer un parti avantageux en le plaçant dans le commerce , mais avec le chemin de fer il est probable que ces vins prendront la direction du nord de la France. C’est par toutes ces raisons que nous les faisons figurer comme entrant dans le commerce des vins et prenant la direction de la Beauce, le Perche, la Normandie, l’Ile-de-France et la Flandre. La qualitĂ© supĂ©rieure de ces vins ne permet pas de douter qu’ils seront dĂ©bitĂ©s sur ces marchĂ©s avec beaucoup plus d’avantages que ceux d’OrlĂ©ans. Les habitants de Poitiers comprendront qu’il est du plus grand intĂ©rĂȘt pour eux que le chemin de Bordeaux passe par ChĂąteaudun, Chartres, Rambouillet et Versailles, et que l’embranchement de Main tenon sur Évreux soit Ă©galement exĂ©cutĂ©. Le chemin de fer, en suivant cette direction, va leur ouvrir un vaste marchĂ© qui n’offre pas moins de 2,5oo,ooo consommateurs, tandis que si le tracĂ© prenait la route par OrlĂ©ans, le commerce de cette derniĂšre ville userait de ses relations et de sa position pour placer les vins de son cru, et pour repousser ceux venant des dĂ©partements du sud-ouest. Il se tient du reste, Ă  Poitiers, cinq grandes foires, les 5 janvier, 16 mai, 24 juin, 3 o aoĂ»t et 27 210 CHAPITRE XLII. 18 octobre, qui durent chacune huit jours. C’est donc quarante jours de foire par an. IndĂ©pendamment de ces foires, il s’y tient un marchĂ© tous les mardis, jeudis et samedis. Ces foires et marchĂ©s sont trĂšs frĂ©quentĂ©s. Nous avons dit, page 99 de ce mĂ©moire, que le grand Ă©tablissement qu’il sera nĂ©cessaire d’établir Ă  Poitiers, pour l’exploitation du chemin de fer, serait construit dans la plaine Saint- Hilaire, qui offre un emplacement magnifique. Cet Ă©tablissement n’aura pas moins de 6 hectares d’étendue dans tout son pourtour il sera construit des hangars, des Ă©curies, des remises, des magasins pour les vins, les grains et les produits de toute espĂšce, des ateliers pour la rĂ©paration des machines locomotives et pour la construction et la rĂ©paration des wagons destinĂ©s au transport des marchandises et des voyageurs. Cet Ă©tablissement comprendra Ă©galement la construction d’un hĂŽtel Ă©tabli sur une Ă©chelle convenable, de maniĂšre Ă  pouvoir loger les principaux employĂ©s de l’administration, offrir des bureaux pour son service, et des salons d’une grande Ă©tendue pour recevoir les voyageurs qui arriveront ou qui partiront par le chemin de fer. Cet Ă©tablissement est parfaitement situĂ© Ă  cause de sa proximitĂ© du centre de la ville et des voies de communication qui l’entourent de tous cĂŽtĂ©s. Les autoritĂ©s de Poitiers s’empresseront sans doute de rendre encore les abords plus faciles, en faisant construire de nouvelles rampes d’accĂšs, qui conduiraient de la ville dans les magasins de la Compagnie, ou en faisant perfectionner celles qui existent dĂ©jĂ . Le mouvement des produits agricoles et des marchandises de toute espĂšce qui sont importĂ©es dans le dĂ©partement de la Vienne ou en sont exportĂ©es, peut s’établir ainsi qu’il suit, savoir Grains Ă  importer, Grains Ă  exporter, Vins Ă  exporter provenant de 28,744 hect. de vignes produisant 16 piĂšces par hectare, ce qui donne 409,904 piĂšces ; de ce chiffre il faut dĂ©duire 1 piĂšce pour deux habitants ou i 4 i, 3 i 5 piĂšces, il restera pour le commerce 3 i8,589 piĂšces ou 106,196 t. ci, Produits divers Ă  exporter ou Ă  importer, PlĂątre Ă  importer, Houille Ă  importer, BƓufs Ă  exporter, 1, 5 oo, Ă  4 bƓufs pour la charge d’un wagon reprĂ©sentant 31 ., Plus Ă  exporter, 109,000 moutons Ă  20 pour la charge d’un wagon reprĂ©sentant 3 tonnes ou, Porcs Ă  exporter, 60,000 Ă  8 par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes, Total, PRODUITS DU DÉPARTEMENT DES DEUX-SEVRES. Les produits du dĂ©partement des Deux-SĂšvres viendront prendre Ă  Poitiers le chemin de fer qui est le point le plus rapprochĂ© du centre de ce dĂ©partement. io, 33 i t. 22,927 106,196 20,000 5 o,ooo 20,000 1,120 j6,35o 22, ÔOO 269,429 t. IMPORTANCE COMMERCIALE DE YIVONNE. air Voici comment on peut Ă©tablir le mouvement d’importation et d’exportation dans les Deux- SĂšvres. Grains Ă  importer, 102 t. Grains Ă  exporter, 66,499 Vins Ă  exporter provenant de 20,893 hect. de vignes produisant 16 piĂšces par hectare, ce qui donne 334,288 piĂšces; de ce chiffre il faut dĂ©duire 1 piĂšce pour deux habitants ou 147,5oo piĂšces, il reste pour le commerce 186,788 piĂšces ou 62,263 tonnes, 62,263 Produits divers Ă  importer ou Ă  exporter, 20,000 Houille Ă  exporter, 20,000 BƓufs Ă  exporter, 1,65o, Ă  4 bƓufs par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes, ci, 1,236 Moutons, 100,000 Ă  exporter, Ă  20 par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes, ci, 16,000 Porcs Ă  exporter, 20,000, Ă  8 par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes , 7,5oo Total, 182,600 t. CHAPITRE XL II. de l’importance commerciale et industrielle de la ville DE VIVOWNE ET des communes DE SAINT-BENOIST, LIGUGĂ©, SMARVE, ITEUIL, ANDILLÉ, BAPTRÈZE. a»0 0 0 » ' En partant de Poitiers, la premiĂšre ville qu’on rencontre sur le parcours est Vivonne, situĂ©e au confluent du Clain, de la Vonne et presque de la ClouĂšre, qui se jette dans le Clain Ă  i,5oo m. plus bas. Si jamais une ville a Ă©tĂ© bien partagĂ©e par la nature, sous le rapport des moteurs hydrauliques, certainement c’est Vivonne. Si la nature y avait aussi fait naĂźtre un d’Oberkamf, un KƓchlin, Vivonne n’aurait pas tardĂ© Ă  devenir un second Mulhouse ou un second Jouy ; mais rien n’est dĂ©finitivement perdu pour elle; si ses habitants n’ont point encore tournĂ© leurs regards du cĂŽtĂ© de l’industrie qui donne l’aisance et la richesse, quand elle sera mise en communication directe avec les centres industriels du nord de la France, elle apprendra par leur exemple Ă  tirer parti des trĂ©sors hydrauliques dont elle se trouve en possession. La population de Vivonne n’est que de 3,000 habitants ; il y a lĂ  nĂ©anmoins plus de bras qu’il n’en faut pour donner naissance Ă  une industrie manufacturiĂšre. Dans l’état actuel oĂč est Vivonne, son activitĂ© est purement agricole, et le mouvement dont elle jouit, elle le reçoit de la route royale de Poitiers Ă  Bordeaux qui la traverse dans toute sa longueur. Vivonne est un chef-lieu de canton oĂč se rĂ©unissent les habitants des communes qui en dĂ©pendent, et 212 CHAPITRE XLIII. dont la population s’élĂšve Ă  6 , 4»6 Ăąmes. C’est Ă©galement Ă  Vivonne que se rĂ©uniront les habitants du canton de Lusignan qui compte 1 3 , 3 oo Ăąmes. Beaucoup d’autres populations viendront aussi prendre le chemin de fer sur ce point, car elles ont dĂ©jĂ  l’habitude de s’approvisionner aux foires et aux marchĂ©s de cette ville, sur lesquels il se vend une grande quantitĂ© de grains et de bestiaux; les foires se tiennent le 3 e samedi de janvier, de fĂ©vrier, de mars, d’avril, de mai, de juin, de juillet et d’aoĂ»t, le 29 septembre, le jeudi d’avant la Toussaint et le 3 e samedi de novembre et de dĂ©cembre, enfin douze fois par an ; il y a un marchĂ© tous les samedis. Par ces motifs, il sera Ă©tabli Ă  Yivonne des Ă©tablissements convenables pour y recevoir les produits des environs, et les voyageurs qui voudront se rendre Ă  Paris ou Ă  Bordeaux. Il sera Ă©galement Ă©tabli des places de stationnement dans les communes de Saint-Benoist, LigugĂ©, Smarve, Iteuil, AndillĂ© et BaptrĂšze. CHAPITRE XLIII. de l’importance commerciale de la ville de couhĂ© et des COMMUNES DE VO'JLON, CEAUX, VAUX, BRTJX, CHAUNAY, ET LINAZAY. CouchĂ© est un chef-lieu de canton dont la population est de 1,700 habitants, et celle des communes qui en dĂ©pendent est de 10, 44 2 habitants. Cette ville est assise sur la grande route de Poitiers Ă  Bordeaux; elle est Ă©loignĂ©e de 2,5oo m. du tracĂ© du chemin de fer, qui est Ă©tabli dans la vallĂ©e de Labouleur et qui passe auprĂšs du village de Vaux. Cette proximitĂ© nous a fait considĂ©rer la ville de CouhĂ© comme si elle Ă©tait Ă©tablie sur le chemin de fer. Il se tient annuellement dans cette petite ville, dix-neuf foires, et un marchĂ© tous les jeudis. Il s’y fait un commerce considĂ©rable de grains et de bestiaux; il sera donc nĂ©cessaire d’établir auprĂšs du village de Vaux des Ă©tablissements convenables pour l’exploitation du chemin de fer. Il sera Ă©galement construit des gares de stationnement dans les communes de Voulon, Ceaux, Brux et Chaunay. CHAUNAY est une petite ville qui compte 2,200 habitants; elle est situĂ©e sur la grande route de Poitiers Ă  Bordeaux, et c’est sur la gare que la compagnie fera Ă©tablir tout prĂšs de ses murs, que viendront se rĂ©unir les habitants des communes environnantes. Il se tient annuellement Ă  Chaunay six foires, et un marchĂ© tous les lundis. Comme on peut le pressentir, Chaunay est un point assez important, et il faudra que les Ă©tablissements de la compagnie aient une Ă©tendue proportionnĂ©e Ă  la masse des produits qui se rĂ©uniront dans ce bourg. La commune de Linazay, faisant partie du canton de Civray, aura Ă©galement sa gare de stationnement- CHAPITRE XLIV. DE L’iMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE LIMALONGES. Limalonges est situĂ©e sur le dĂ©partement des Deux-SĂšvres ; c’est la seule commune dĂ©pendante de ce dĂ©partement qui soit traversĂ©e par le chemin de fer. Sa population est de i ,600 habitants; elle dĂ©pend du canton de SauzĂ©, qui compte 11,000 habitants. C’est au hameau de Pan- nesac qu’il sera nĂ©cessaire de construire une gare de stationnement sur une trĂšs grande Ă©chelle, car c’est lĂ  que tous les habitants de l’arrondissement de Melle, dĂ©partement des Deux-SĂšvres, dont le nombre s’élĂšve Ă  74,000 Ăąmes, viendront prendre le chemin de fer; c’est encore de ce point que partira l’embranchement qui doit desservir la ville de Civray dont il sera parlĂ© plus loin , embranchement qui amĂšnera encore sur cette mĂȘme station la majeure partie des habitants de l’arrondissement de Civray, dont le nombre est de 45,000. Par tous ces motifs, il sera Ă©tabli Ă  Pannesac, commune de Limalonges, Ă  quelques centaines de mĂštres des Maisons-Blanches et de la route royale de Paris Ă  Bordeaux, des Ă©tablissements en tout conformes Ă  ceux de la ville de Rambouillet, c’est-Ă -dire qu’il y aura gares, hangars, Ă©curies, magasins, un petit hĂŽtel pour l’administration, des salons pour les voyageurs, et un atelier de rĂ©paration. CHAPITRE XLV. DE l/lMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE LA VILLE DE RUFFEC ET DES VILLAGES DE VOULESME, DES ADJOTS, DE THEZÉ ET DE RA ROT. - ..1BO524 t. Bureau de Saintes, descente, 24,497 t-» remonte, 25 , 6 o 3 t. = 5 o,ioo t. Bureau de Tonnay-Bienfaune, descente, 2,558 t., remonte, 662 t. = 3 ,220 t. Bureau de Saint-Savinien, descente, 40,092 t., remonte, 19,917 t. = 60,009 t. Bureau de Saint-Aignant, descente, 5,099 t., remonte, 4,497 t. = 9,596 t. Bureau de Rochefort, descente, 1,1 4 2 t., remonte, 13,759 t. = 14,921 t. Bureau de Tonnay-Charente, descente, 24,2701., remonte, 22,6701. = 46,940 t. Nous 11e donnons ces Ă©lĂ©ments qu’afin d’aider les personnes qui voudront faire des recherches statistiques , pour arriver Ă  la connaissance exacte du mouvement commercial qui s’opĂšre dans la ville d’AngoulĂȘm. Nous devons observer qu’il ne faudrait pas prendre ces tableaux Ă  la lettre, car on s’exposerait Ă  commettre de graves erreurs ; le bureau de Lhoumeau, par exemple, qui donne le mouvement de la navigation du port d’AngoulĂȘme, ne prĂ©sente Ă  la remonte que 1,819 t., et cependant un seul article, le sel qui remonte Ă  AngoulĂ©me, s’élĂšve Ă  lui seul Ă  plus de 9,000 t. ; il y a donc lĂ  Ă©videmment quelque cause d’erreur qui nous Ă©chappe. Nous ne nous Ă©tendrons pas davantage sur le mouvement commercial et industriel de la ville d’AngoulĂȘme et du dĂ©partement de la Charente ; nous allons emprunter les excellentes recherches statistiques, faites par M. LĂ©onide Sazerac de Forges, prĂ©sident du tribunal de commerce de la ville d’AngoulĂ©me. Le caractĂšre de son auteur, le talent remarquable dont il a fait preuve dans cette notice, impriment Ă  ce travail un cachet d’authenticitĂ© qu’on doit rechercher dans ces sortes d’ouvrages. Voici cette notice NOTICE SUR LE COMMERCE DU DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE. Le commerce du dĂ©partement de la Charente est digne d’intĂ©rĂȘt et d’attention. Nous n’avons point l’intention de faire ici sa statistique complĂšte. Un Annuaire, pour n’ĂȘtre pas aussi dĂ©pouillĂ© de faits que ceux que l’on public ordinairement, n’est pas pour cela une statistique; mais nous avons pensĂ© qu’une esquisse fidĂšle des ressources du pays, du dĂ©bouchĂ© de ses produits, de ses progrĂšs en industrie, de l’avenir de son agriculture ou de ses manufactures, en un mot que l’abrĂ©gĂ© ou le prĂ©lude d’un tableau statistique trouvait ici naturellement sa place, et non avons rĂ©pondu avec empressement Ă  l’appel de l’éditeur Ă©clairĂ© qui publie ce petit ouvrage. Le dĂ©partement de la Charente, traversĂ© par une riviĂšre profonde, qui porte des bateaux de 50 Ă  80 tonneaux, se trouve en facile communication avec la mer. Ce dĂ©partement, qui se couvre en tous sens de chemins nouveaux dus au zĂšle d’un administrateur habile et progressif, est d’ailleurs en possession d’une des plus belles routes de France, celle de Bordeaux, que des voitures accĂ©lĂ©rĂ©es traversent en vingt-quatre heures, sans que le prix du transport en soit augmentĂ©. La rapiditĂ© des communications est, dans le voisinage d’un port, un grand Ă©lĂ©ment de prospĂ©ritĂ©. C'est une sorte IMPORTANCE COMMERCIALE D’ANGOULÈME. 221 d’anticipation sur les chemins de fer dont malheureusement nous ne sommes pas encore prĂšs de jouir. Si cette riche ville de Bordeaux tournait quelque jour ses spĂ©culations sur l’industrie; si elle voulait puiser dans ses environs la vie que le voisinage des pays manufacturiers donne Ă  la ville du HĂąvre, sa dangereuse rivale, le dĂ©partement de la Charente serait merveilleusement placĂ© comme l’un des principaux siĂšges de cette industrie. Outre les riches chutes d’eau de la Charente, dont la plus grande partie ne produit qu’une vaine Ă©cume ou ne fait tourner que quelques meules grossiĂšres, lu pays est couvert de ruisseaux nombreux dont la puretĂ© est admirable, et qui offrent dans leur cours un nombre infini de ces moteurs naturels si prĂ©cieux partout, mais particuliĂšrement dans une terre avare de houille comme la nĂŽtre. Sans doute ces chutes d’eau ne sont pas toutes sans emploi; mais, comme je viens de le dire, presque toutes sont mal exploitĂ©es et peuvent, non pas doubler de force, mais offrir des rĂ©sultats bien plus que doubles par un meilleur emploi de ces forces. Le dĂ©partement de la Charente puise ses principales ressources dans son propre sol. Nous allons tracer sommairement ce commerce des produits du sol ; nous passerons ensuite Ă  l’examen de l’industrie manufacturiĂšre, et nous parlerons en troisiĂšme lieu de son commerce de transit ou d’entrepĂŽt, c’est-Ă -dire de celui qui s’exerce sur des objets Ă©trangers Ă  son sol et Ă  son industrie. Enfin nous consacrerons deux articles spĂ©ciaux et plus dĂ©veloppĂ©s aux deux principales sources de sa prospĂ©ritĂ© commerciale, les eaux-de-vie et les papiers. Produits du sol. La vente des vins et des eaux-de-vie s’élĂšve annuellement Ă  12 ou 13 millions de francs. Nous nous bornerons pour le moment Ă  cette indication, puisque nous traiterons cet objet dans un article spĂ©cial. Dans le dĂ©partement, et en particulier dans l’arrondissement de Confolens, on Ă©lĂšve beaucoup de bestiaux qui fournissent Ă  la consommation du pays et des dĂ©partements voisins, et aussi Ă  celle de Paris. Il n’est pas rare de voir dans les journaux qui rendent compte du marchĂ© de Poissy 1 a Les meilleurs bƓufs Ă©taient de la Charente, de l’Orne, etc. » Il nous serait difficile de dire positivement quelle est l’importance de ce commerce; ce que nous pouvons affirmer, c’est qu’il est en progrĂšs, parce que l’un des perfectionnements de l’agriculture le moins contestĂ© est l’accroissement des prairies artificielles et l’introduction des plantes fourragĂšres nouvelles, et que la multiplication des bestiaux en est le rĂ©sultat naturel. Il y a quelques annĂ©es, les propriĂ©taires des environs de ChĂąteauneuf, Jarnac et Rouillac Ă©levaient beaucoup de mulets qu’ils revendaient aux Espagnols aprĂšs les avoir occupĂ©s pendant un ou deux ans Ă  la culture de leurs terres. Malheureusement les Espagnols, mĂȘme avant la guerre civile qui les dĂ©sole, commençaient Ă  se montrer plus rares sur nos marchĂ©s, et aujourd'hui on n’en voit presque plus. Le commerce de Bordeaux faisait aussi acheter quelques-uns de ces animaux pour l’approvisionnement de nos colonies de l’Inde et des Antilles ; mais le port de Nantes semble avoir accaparĂ© ces fournitures, pour lesquelles les mulets du Poitou et de la VendĂ©e sont naturellement prĂ©fĂ©rĂ©s aux nĂŽtres. Le dĂ©partement de la Charente n’est point cĂ©rĂ©aliste; cependant il produit plus de blĂ© qu’il ne lui en faut pour se nourrir. Les marchĂ©s de Ruffec, Mansle et AngoulĂȘme, ceux de Montmoreau et de Chalais sont le siĂšge d’un commerce de grains assez actif. C’est encore Bordeaux qui consomme le trop-plein de nos approvisionnements. Quelques Ă©tablissements de minoterie, créés assez rĂ©cemment sur la Touvre, fournissent de belles farines dont le dĂ©bouchĂ© est actif et facile. Les expĂ©ditions Ă  Bordeaux ont du reste plus ou moins d’ac- ÜvitĂ© suivant que la rĂ©colte des dĂ©partements que traverse la Garonne a Ă©tĂ© plus ou moins belle. En 1835, ces dĂ©partements ont Ă©tĂ© ravagĂ©s par des inondations, et le froment y ayant valu 3 ou 4 francs par hectolitre de Plus que dans la Charente, on conçoit que nous n’avons pas eu Ă  redouter leur concurrence sur le marchĂ© de Bordeaux. Il se recolle du safran dans la commune de Champniers et dans quelques autres des environs de la route de ' On sait que c’est au marchĂ© de Poissy qu’on amĂšne tous les bestiaux destinĂ©s Ă  l'approvisionnement de Paris. 222 CHAPITRE XLIX. Paris. Ce safran se vend aux foires de Champniers, de Mansle et de Verteuil. L’importance de ce commerce n’est pas trĂšs grande, car on ne peut guĂšre Ă©valuer qu’à 600 kilogrammes environ la quantitĂ© recueillieen 1835, et cette rĂ©colte est considĂ©rĂ©e comme bonne. Le safran vaudra probablement cette annĂ©e 40 Ă  50 fr. le kilogramme c’est donc une ressource de 25 Ă  30,000 fr. seulement; mais comme elle se rĂ©pand sur un trĂšs petit nombre de communes, elle n’est point Ă  dĂ©daigner. Cette rĂ©colte est intĂ©ressante aussi parce qu’elle exige un travail plus minutieux que pĂ©nible, et qu’elle occupe les vieillards, les femmes et les enfants. Autrefois la culture du safran Ă©tait plus importante I il serait Ă  dĂ©sirer que les cultivateurs s’y livrassent davantage, car l’exportation nous dĂ©barrasserait facilement d’un produit bien plus considĂ©rable. Le safran de la Charente n’est pas aussi beau Ă  l’Ɠil que celui du GĂ tinais, mais on assure qu’il est plus odorifĂ©rant. En ma qualitĂ© d historien fidĂšle de tout ce qui est pour le pays d’une ressource qutdeonque, je ne puis m'empĂȘcher d’enregistrer ici le commerce des truffes, aux risques de faire sourire quelques-uns de mes lecteurs. Je ne me montrerai point scandalisĂ© de ce sourire, mais j’y rĂ©pondrai seulement que les truffes me paraissent pouvoir ĂȘtre mises sur la mĂȘme ligne d’utilitĂ© que le velours, la dentelle ou le vin de Champagne... ÀngoulĂ©me, Barbezieux et Ruffec sont les trois marchĂ©s oĂč s’exploite la vente de ce singulier produit de la nature, qui, comme les objets du rĂšgne minĂ©ral, s’élabore dans le sein de la terre sans que l’homme ait pu surprendre le secret de sa formation ; car la truffe a eu ses alchimistes comme l’or, et les uns ont Ă©chouĂ© comme les autres. La vente des truffes commence Ă  la fin de novembre pour finir en fĂ©vrier ou mars. Il serait fort difficile d’indiquer d’une maniĂšre prĂ©cise le montant de ces ventes; toutefois je me garderai bien de prendre comme exact le chiffre de l’auteur de la Statistique de laCharente , qui ne craint pas d’ĂȘtre taxĂ© d’exagĂ©ration en le portant Ă  2 ou 300,000 fr. par annĂ©e. Je crois, au contraire, que cette Ă©valuation est fort exagĂ©rĂ©e, et que ce tribut, que lĂšve la Charente sur les gastronomes, ne s’élĂšve guĂšre qu’à soixante ou quatre- vingt mille francs. J’indiquerai encore ici, non pas Ă  cause de son importance actuelle, mais Ă  cause de la bontĂ© de ses produits, la fabrication des fromages des environs de Barbezieux et de Baignes. Ceux de Barbezieux imitent parfaitement les fromages de Brie ; ils se vendent mĂȘme sous ce no m Ă  AngoulĂ©me et Ă  Bordeaux. Ceux de Baignes ressemblent, par la couleur et la finesse de la pĂąte, aux fromages de NeufchĂ tel, et, je ne crains pas de dire qu’ils leur seraient prĂ©fĂ©rĂ©s s’ils Ă©taient connus. La fabrication du fromage n’est point une chose Ă  dĂ©daigner. Le monde entier est tributaire de la Hollande sous ce rapport, et c’est aussi la principale branche de revenu delĂ  Suisse. Industrie manufacturiĂšre. La fabrication des papiers connus dans le commerce sous le nom de papiers d’AngoulĂ©me, s’élĂšve annuellement Ă  1,800,000 francs au moins. Nous renvoyons pour les dĂ©tails Ă  l’article spĂ©cial que nous consacrons Ă  cette industrie. La fabrication des tissus, sans ĂȘtre d’une importance trĂšs considĂ©rable, mĂ©rite cependant toute notre attention, parce qu’elle est vĂ©ritablement en progrĂšs, et que d’ici Ă  peu d’annĂ©es elle pourrait se dĂ©veIopp r de maniĂšre Ă  surpasser toutes les prĂ©visions, si quelques grands industriels tournaient leurs regards vers notre pays. Les avantages qu’ils y trouveraient sont Des chutes d’eau nombreuses, ainsi que je l’ai dit dĂ©jĂ  ; Des communications faciles ; La main-d’Ɠuvre Ă  prix modĂ©rĂ©. i L’auteur de la Statistique de la Charente rapporte Ă  ce sujet un passage d’Enghilbert de Marneuf, qui Ă©crivit en i56o un traitĂ© 5111 cette fleur. Il y a toujours eu, disait-il, quelques petits carreaux de safran au coin du jardin du bonhomme laboureur, pour faire d e ^ soupe jaune, aux grandes fetes ; mais depuis l’an i5zo on en voit en Albigeois et en Angoumois pour saouler de safran tout le reste Ă© la Gaule, toute l’Allemagne et plusieurs autres pays. ». IMPORTANCE COMMERCIALE D’ANGOULÊME. a Ă 3 Ce sont lĂ  certainement les plus sĂ»rs Ă©lĂ©ments de succĂšs. L’Alsace, ce grand foyer d’industrie, tire ses approvisionnements de Marseille et du Havre, dont elle est Ă©loignĂ©e de plus de cent cinquante lieues. Les fabriques des environs de Paris paient la main-d’Ɠuvre un tiers de plus que nous 1 ce sont lĂ  des conditions dĂ©favorables ; car la premiĂšre rĂšgle en industrie, c’est l’économie ; et lorsque la matiĂšre premiĂšre fait fausse route, quand la marchandise coĂ»te ici un tiers de façon de plus que lĂ , ce sont lĂ  certainement des conditions mauvaises et dont on ne triomphe qu’avec beaucoup de peine ou beaucoup d'habiletĂ©. AprĂšs ces considĂ©rations prĂ©liminaires, j’arrive Ă  l’examen de notre modeste industrie. Son siĂšge principal est Ă  Nersac, prĂšsd’AngoulĂȘme. On y fabrique des Ă©toffes grossiĂšres connues sous le nom de droguets,caclis, etc. Ces Ă©toffes sont d’ailleurs d’une trĂšs bonne qualitĂ©, et l’un des principaux fabricants me disait, il y a peu de jours, qu’il lui serait facile d’écouler le double ou le triple de ce qu’il confectionne chaque annĂ©e. Il parait que la recherche de ces produits vient de ce que deux petites villes de la Charente-InfĂ©rieure, qui se livraient au mĂȘme genre d’industrie, ne peuvent plus qu’à peine soutenir la concurrence avec Nersac sous le rapport de la qualitĂ© et du prix, et diminuent leur fabrication Ă  mesure que Nersac l’augmente. On fabrique aussi Ă  Nersac les flotres ou feutres nĂ©cessaires pour la fabrication du papier. Autrefois, c’est- dire il y a quinze ou vingt ans, nos papeteries Ă©taient obligĂ©es de tirer ces flotres de Troves, de Beauvais ou de LodĂšve. Aujourd’hui Nersac alimente non-seulement toutes les papeteries d’xlngoulĂȘme, mais en fournit encore jusque dans les pays qui nous en envoyaient prĂ©cĂ©demment. Il y a Ă  Nersac trois machines Ă  fder la laine, ainsi qu’une petite filature de coton. En un mot, ce petit bourg confectionne chaque annĂ©e pour 7 ou 800,000 fr. de marchandises. C’est sur les lieux mĂȘmes que j’ai puisĂ© ces renseignements. Il y a Ă  AngoulĂȘme une filature de coton dont les produits trouvent un dĂ©bouchĂ© prompt et facile. Je citerai encore un atelier d’impression pour les mouchoirs dont les dessins sont trĂšs goĂ»tĂ©s pour la consommation commune des dĂ©partements de la frontiĂšre d’Espagne , ainsi que des provinces basques espagnoles. Nous avons enfin sous les murs d’AngoulĂȘme une manufacture de couvertures de laine et de coton, qui travaille bien et dont les produits s’écoulent dans les environs et Ă  Bordeaux, qui en exporte une partie. Si ces Ă©tablissements sont peu nombreux et prospĂšrent, il est Ă©vident que leur multiplicitĂ© ajouterait encore Ă  leur prospĂ©ritĂ©, car un marchĂ© ne gagne jamais Ă  ĂȘtre peu pourvu. Il n’attire pas assez l’attention du commerce Je n’oublierai pas de mentionner ici la fabrique de toiles mĂ©talliques de Saint-Michel, dont les produits sont d’une rare perfection et ont entiĂšrement remplacĂ©, pour la confection des formes Ă  papier, les toiles que nous tirions prĂ©cĂ©demment de l’Alsace ou de l’Allemagne. Il y a des tanneries dans tous les arrondissements de la Charente. Ce genre d’industrie, qui ne laisse pas que d’ĂȘtre assez important, ne paraĂźt ĂȘtre ni en dĂ©cadence ni en progrĂšs. Les produits de ces Ă©tablissements s’écoulent facilement dans le pays mĂȘme et dans deux ou trois dĂ©partements voisins. Les forges du dĂ©partement de la Charente sont au nombre de huit; elles fabriquent annuellement pour 7 ou 800,000 fr. de fer et de fonte d’une trĂšs bonne qualitĂ©. On doit s’étonner seulement que les maĂźtres de forge de la Charente n’aient pas cherchĂ© Ă  s’emparer de la fourniture des fers minces, dits fers feuitlards, nĂ©cessaires pour la prĂ©paration des futailles qui contiennent l’eau-de-vie de Cognac. Il se consomme annuellement Pour cet emploi 175,000 kilogrammes de fer, d’une valeur de 120,000 fr. Les fers battus de l’ArriĂšge sont en GĂ©nĂ©ral ceux auxqutds le commerce donne la prĂ©fĂ©rence ; mais s’il trouvait Ă  sa porte des produits d’une aussi bonne qualitĂ©, il est Ă©vident qu’il n’irait plus les chercher Ă  cent lieues, puisque cette distance seule Ă  parcou- I 'ir surcharge ces fers de plus de 10 p. 100 de frais. Il y a encore dans la Charente quelques petites induslries qui appartiennent Ă  toutes les localitĂ©s et dont je 110 pourrais m’occuper qu’en m’écartant du plan que je me suis tracĂ©. 0 Je ne comprends pas Rouen dans ce nombre, car l’agglomĂ©ration des ouvriers y est telle que la main d’Ɠvre n’y est pas chĂšre. 224 CHAPITRE XLIX. Commerce de transit. Le commerce du sel est Ă  AngoulĂȘme d’une trĂšs grande importance, et cela est trĂšs facile Ă  concevoir. Le sel y est apportĂ© par quarante ou cinquante gabarres c’est le nom que l’on donne aux bateaux de la Charente, qui vont le chercher Ă  Brouage ou Ă  Tonnay-Charente. Le prix de ce transport par eau n’est que de 10 Ă  12 francs par tonneau de 1,000 kilogrammes. La premiĂšre de toutes les conditions pour un commerce quelconque, c’est, nous le rĂ©pĂ©tons, le transport Ă  bon marchĂ© ; aussi, les riviĂšres navigables et les canaux sont- ils les Ă©lĂ©ments les plus sĂ»rs de l’activitĂ© des affaires dans les pays qu’ils traversent. Une fois rendu Ă  AngoulĂȘme, le sel est distribuĂ© par les nĂ©gociants qui habitent le faubourg Lhoumeau aux consommateurs du pays, de la Dordogne, de la Haute-Vienne, d’une partie delĂ  Vienne, de la Creuse, de l’Indre, du Puy-de-DĂŽme, etc. Ce commerce ne s’élĂšve pas annuellement Ă  moins de 2,500,000 francs, qui reprĂ©sentent la valeur de huit millions de kilogrammes de sel. Ce chiffre aura lieu d'Ă©tonner ceux qui, consultant la Statistique de la Charente, y verraient ce mĂȘme commerce de sel Ă©valuĂ© Ă  2 ou 300,000 francs. Depuis l’époque oĂč cette Statistique a Ă©tĂ© imprimĂ©e 1818 la consommation du sel n’a cependant que peu variĂ©. Ce n’est pas lĂ  un article de luxe ou de fantaisie; c’est un objet de nĂ©cessitĂ© premiĂšre qui n’éprouve d’autre fluctuation que celle de la population elle-mĂȘme. La ville d’AngoulĂȘme ne jouit pas de la facultĂ© d’entrepĂŽt pour le sel, c'est-Ă -dire que des droits sont payĂ©s Ă  la douane lorsque le sel est enlevĂ© des marais salans. C’est une grande gĂȘne pour le commerce, car on n’ignore pas que le montant du droit sur le sel est Ă  peu prĂšs vingt fois aussi considĂ©rable que la valeur du sel mĂȘme. Nous aurions vĂ©ritablement des droits Ă  cet entrepĂŽt, et il est Ă  dĂ©sirer que le gouvernement nous l’accorde. Je ne parlerai pas du commerce des bois merrains et des cercles ce sont les annexes du commerce d’eau- de-vie. Je me bornerai Ă  dire que les merrains nous arrivent de la Vienne, de la Creuse, de la Haute- Vienne, etc., et qu’ils sont d’une excellente qualitĂ©. Il vient aussi des mĂȘmes dĂ©partements des bois de construction pour l’approvisionnement du port de Ro- chefort, des bois de charronage, des planches de chĂȘne et de chĂątaignier, qui descendent la Charente en mĂȘme temps que les sapins du nord de l'Europe et du midi de la France remontent le mĂȘme fleuve. J’évalue Ă  4 ou 500,000 francs le produit de la navigation de la Charente. Cette navigation s’opĂšre au moyen de marins classĂ©s, c’est-Ă -dire ayant appartenu Ă  la marine royale. AngoulĂȘme est aussi un point important pour le commerce de roulage. Sans y comprendre les produits du sol et de l’industrie du pays, j’estime qu’il arrive Ă  AngoulĂȘme chaque annĂ©e huit Ă  dix millions de kilogrammes de marchandises diverses, qui y transitent pour se rĂ©partir entre les diverses routes qui nous entourent. Commerce de vins et eaux-de-vie. VINS. — Les vins rouges de la Charente sont en gĂ©nĂ©ral d'une belle couleur et d’une qualitĂ© passable. NĂ©anmoins, sauf quelques exceptions assez rares, ces vins fournissent seulement Ă  la consommation locale et Ă  celle de la Haute-Vienne et de deux ou trois autres dĂ©partements voisins. Y aurait-il moyen de faire participer nos vins Ă  l’énorme consommation de Paris, de la Normandie, de la Picardie, etc.? Je ne suis point Ă©loignĂ© de le penser ; mais il faudrait une rĂ©forme complĂšte dans notre maniĂšre de traiter cette rĂ©colte. Il est certain que nos vins, un peu choisis, me paraissent prĂ©fĂ©rables Ă  ceux de l’OrlĂ©anais et de quelques autres vignobles qui se croiraient humiliĂ©s d une telle comparaison. Mais le commerce ne s’adresse point Ă  nous, parce que 1 on a gĂ©nĂ©ralement adoptĂ© dans le pays une sorte de futaille d’une jauge et d’un conditionnement misĂ©rables. La plupart des propriĂ©taires sont aussi dans l’usage de mĂȘler le vin de leurs jeunes vignes avec IMPORTANCE COMMERCIALE D’ANGOULÈME. aa5 celui des vieilles ; de ne point sĂ©parer le vin du coteau du vin de la plaine, ce qui ne donne Ă  tous ces vins que de mĂ©diocres chances de conservation. La rĂ©forme que je croirais utile consisterait Pans l’adoption des fĂ»ts dits de Bordeaux, d’une contenance loyale et rĂ©guliĂšre, et d’une soliditĂ© parfaite ; Dans l’imitaiion des procĂ©dĂ©s usitĂ©s Ă  Bordeaux pour la fabrication du vin et pour les soins Ă  lui donner pendant les deux ou trois mois qui suivent le tirage ; Dans le soin scrupuleux de ne pas mĂȘler le vin des jeunes vignes dites plantes, avec celui des vieilles vignes il est bien plus simple de livrer Ă  la distillation ces produits encore imparfaits. Avec ces prĂ©cautions, les vins de la Chai ente prendraient un nom. Je recommande ces observations aux comices agricoles dont notre dĂ©partement se couvre en ce moment. C’est par leur moyen seulement que j’entrevois la possibilitĂ© d’atteindre le but que j’ai indiquĂ©. 11 me serait difficile d’évaluer l’importance actuelle du commerce de vins. Les transactions ayant lieu, pour la plupart, entre les propriĂ©taires et les voituriers, le commerce n’a eu que peu de donnĂ©es Ă  ce sujet. Je ne dois point oublier de mentionner ici une fabrique de vinaigre rĂ©cemment Ă©tablie Ă  AngoulĂȘme, et dont les produits sont d’une excellente qualitĂ©. On s’occupe de monter un autre Ă©tablissement du mĂȘme genre. Ces deux vinaigreries pourront bien livrer chaque annĂ©e au commerce et Ă  la consommation deux mille cinq cents ou trois mille barriques de vinaigre. Eaux-de-vie. — La dĂ©couverte de l’eau-de-vie remonte au xh c ou au xin 0 siĂšcle. Les anciens ne connaissaient que la distillation des fleurs et des plantes. On pense que ce sont les Arabes qui se livrĂšrent les premiers Ă  la distillation du vin, et qui donnĂšrent au produit qu’ils en retirĂšrent le nom d'eau-de-vie, dans la ferme persuasion que l’usage de cette liqueur Ă©tait un sĂ»r moyen de prolonger la vie. Les plus cĂ©lĂšbres mĂ©decins du temps adoptĂšrent cette croyance, et l’un d’eux clarissimus medicus Antonius De lascar paria disait, il y a quatre ou cinq cents ans O aqua vitĂŠ ! per te jam mihi vita annis duo et viginti prorogata fuit ! » Dirai-je que depuis ces temps reculĂ©s, nous n’avons fait que fort peu de progrĂšs dans l’art de la distillation? Cela semblerait une hĂ©rĂ©sie, et cependant c'est Ă  peu prĂšs la vĂ©ritĂ©. L’alambic des anciens ne diffĂ©rait du nĂŽtre que par le serpentin qui est d’invention moderne. Un mĂ©decin arabe du xi c siĂšcle compare, en parlant du catarrhe, le corps humain Ă  un alambic, et dit Le ventre de l’homme est la cucurbite ; la tĂȘte en est le chapi- leau , et c’est lĂ  que les humeurs se rassemblent et per nares dejluunl siculi in alembico. » J’ai dit que l'art de la distillation n’avait fait que peu de progrĂšs, parce que, en effet, je n’admets le progrĂšs que lorsqu'il y a rĂ©union des diverses conditions qui le constituent . Or, les appareils distillatoires les plus modernes produisent sans doute un peu plus d’alcool que les anciens, avec quelque Ă©conomie de main-d’Ɠuvre et de combustible ; mais il est certain aussi que le produit de nos vieux alambics est d'une qualitĂ© infiniment supĂ©rieure, et que si nous voulons conserver la rĂ©putation de nos excellentes eaux-de-vie de Cognac, il faut encore user des moyens les plus anciennement connus. Raymond Lullo, alchimiste cĂ©lĂšbre, nĂ© en 1236, dĂ©crivait ainsi la maniĂšre de faire de l’eau-de-vie ou de l’esprit de vin Prenez, disait-il, du vin rouge ou blanc, clair et odorifĂ©rant; ensuite vous en tirerez l’ecm ardente par la dist dation, en n’opĂ©rant que par un feu trĂšs lent lentissimo ignĂ©, et vous rectifierez cette eau ardente trois ou quatre fois, afin qu’elle soit tout Ă  fait sans phlegme omnino sine phlegmale. » C’est en suivant ce procĂ©dĂ©, six fois sĂ©culaire, que nos propriĂ©taires font celte liqueur qui a portĂ© dans tous les coins de l’ancien et du nouveau monde le nom d’une petite ville du dĂ©partement de la Charente. Quoique l’on sĂ»t le moyen de faire de bonne eau-de-vie depuis plus de quatre cents ans, ce ne fut que vers le xvir siĂšcle que ce commerce prit un peu d’importance. Je n’ai pu me procurer que des renseignements fort douteux sur la part qu’y prit notre pays ; et comme en statistique je n’aime pas les hypothĂšses, je parlerai seulement de l’état actuel de ce commerce. 2 9 aa 6 CHAPITRE XLIX. On n’ignore point que l’Angleterre est notre principal dĂ©bouchĂ©. Depuis l’an 1822, jusques et y compris l’annĂ©e 1831, nous avons exportĂ© pour ce pays huit cent vingt mille hectolitres d’eau-de-vie, ce qui fait une commune de quatre-vingt-deux mille hectolitres par annĂ©e. Nos expĂ©ditions, en 1832, s'Ă©lĂšvent Ă  125,000 hectolitres, en 1833, — 111,500 en 1834, - 115,000 Le chiffre commun de ces trois annĂ©es donne un peu plus de 117,000hectolitres, ce qui, comme on le voit, est une quantitĂ© bien supĂ©rieure Ă  celle des dix annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. 3e sais bien qu’une observation de trois annĂ©es n’est pas suffisante pour Ă©tablir un chiffre commun exact, mais il n’en est pas moins Ă©vident que nos exportations sont en large voie d’accroissement. Ces exportations forment Ă  peu prĂšs les deux tiers de notre commerce d’eau-de-vie de Cognac ; l’autre tiers s’expĂ©die dans l’intĂ©rieur de la France, dans le nord de l’Europe, l’AmĂ©rique septentrionale, etc. L’Angleterre consomme Ă  peu prĂšs les deux tiers ou les trois quarts des eaux-de-vie que nous lui envoyons, et exporte le reste. On peut se faire une idĂ©e de la nĂ©cessitĂ© de l’eau-de-vie de Cognac pour les Anglais, si l’on considĂšre que cette consommation a lieu sous l’empire d'un droit qui, partout ailleurs, Ă©quivaudrait Ă  la prohibition la plus absolue. Ce droit est de six cents francs par hectolitre d’eau-de-vie! Je vais mettre sous les yeux de mes lecteurs le tableau de la consommation des spiritueux en Angleterre pendant l’annĂ©e 1829. Eau-de-vie de Cognac. 59,650 hectol. Rhum. 147,500 GeniĂšvre et spiritueux Ce tableau ne comprend pas les spiritueux entrĂ©s en fraude et dont la quantitĂ© ne peut manquer d’ĂȘtre considĂ©rable; car un droit exorbitant a pour consĂ©quence naturelle une fraude active, hardie, et qui triomphe de tous les obstacles. I! n’est pas difficile de comprendre combien la consommation de l’eau-de-vie augmenterait en Angleterre, si le droit Ă©tait rĂ©duit Ă  des proportions raisonnables. Appelons de tous nos vƓux cette diminution, qui serait si favorable Ă  l’agriculture et au commerce de notre pays. Commerce du papier. Le papier, ce grand Ă©lĂ©ment de civilisation, Ă©tait connu des Chinois plusieurs siĂšcles avant que l’on songeĂąt en Europe Ă  la possibilitĂ© de remplacer le parchemin. Vers le X e ou le xi e siĂšcle, on commença Ă  fabriquer du papier avec le coton Ă  Constantinople. Il existe Ă  la BibliothĂšque Royale un manuscrit sur papier de coton, Ă©crit en l’an 1050. Dans le xn c siĂšcle, on substitua au coton l’emploi du vieux linge, et la fabrication du papier de toile prit quelque importance vers le xm e ou le xiv c siĂšcle. On suppose que c’est aux croisades que nous devons l’introduction de cet art de fabriquer le papier. L’Angoumois fut certainement l’un des berceaux de cette fabrication ; car il existe encore, auprĂšs d’Angou- lĂȘme, trois ou quatre papeteries dont l’origine remonte Ă  l’annĂ©e 1350. On a dit qu’il y avait eu autrefois jusqu’à quatre cents papeteries en Angoumois et en PĂ©rigord [voyez, dans la Description des Arts et MĂ©tiers, l’art de faire le papier, par M. Delalande, page 103. J’avoue que je ne crois nullement Ă  cette assertion, quoiqu’il soit trĂšs certain que le nombre des papeteries d’AngoulĂȘme a Ă©tĂ© plu* considĂ©rable qu'il ne l’est maintenant. On peut voir en divers endroits, entre autres Ă  Moulhiers, les traces du papeteries abandonnĂ©es et converties en moulins Ă  blĂ© ou autres usines. IMPORTANCE COMMERCIALE D’ANGOULEME. 227 En 1789 on comptait dans ce departement environ quarante-huit cuves Ă  papier. Sous la rĂ©publique et l’empire le nombre en fut rĂ©duit Ă  peu prĂšs Ă  la moitiĂ©. En 1818 il y avait cinquante et une cuves en activitĂ©. Aujourd’hui nous avons dans la Charente 50 Ă  52 cuves fabricant le papier Ă  bras d’hommes 1 ; 10 cuves sur la Touvre, \ 6 Ă  8 sur la Charente, \ fabricant le papier par machines. h Ă  6 en construction Ă  Saint-Michel. I _ i 70 Ă  76 cuves. Ces papeteries fabriquent annuellement environ cent cinquante ou cent soixante mille rames de papier, pesant un million ou douze cent mille kilogrammes, d’une valeur de 1,800,000 francs. Le tiers de ccs papiers, au moins, est exportĂ© dans le nord de l’Europe, dans l'Inde et dans les AmĂ©riques; le reste se consomme en France. Onze cents ouvriers, hommes, femmes ou enfants , sont employĂ©s Ă  cette fabrication. Les papiers d’AngoulĂȘme ont en France et dans l'Ă©tranger une grande rĂ©putation. Ils la mĂ©ritent par leur blancheur parfaite et leur soliditĂ©. Le caprice des consommateurs oblige plusieurs fabricants Ă  donner Ă  leurs papiers des marques anglaises ou espagnoles. Je voudrais que cette pratique fĂ»t mise de cĂŽtĂ©. Elle ne me semble pas d’une loyautĂ© parfaite, et elle tend Ă©videmment Ă  prolonger chez les consommateurs la durĂ©e d’un prĂ©jugĂ© nuisible Ă  nos intĂ©rĂȘts en mĂȘme temps qu’à la vĂ©ritĂ©. Je terminerai celte Notice par ces seuls mots Le commerce du dĂ©partement de la Charente a de l'avenir. LĂ©onide SAZERAC DE FORGE. M. Sazerac vient de faire connaĂźtre quelle est la situation industrielle et commerciale du dĂ©partement de la Charente et plus particuliĂšrement de la ville d’AngoulĂȘme. L’opinion que nous avons Ă©mise dans cet ouvrage sur les moyens qu’il y aurait Ă  employer pour crĂ©er de nouvelles industries ou pour relever celles qui se sont anĂ©anties par la suite des temps, sont, sous beaucoup de rapports, conformes aux opinions de M. Sazerac. Nous ne pouvons donc qu’approuver les mesures qu’il propose, et partager les voeux qu’il fait pour la prospĂ©ritĂ© de son dĂ©partement. Le chemin de fer contribuera puissamment au dĂ©veloppement de l'industrie et Ă  faciliter les relations commerciales d’AngoulĂȘme avec le centre et mĂȘme le nord de la France. AngoulĂȘme compte assez de citoyens distinguĂ©s par leur patriotisme autant que par leurs lumiĂšres, qui sauront se rĂ©unir Ă  M. Sazerac et Ă  l’habile administrateur qui dirige la prĂ©fecture de la Charente, pour dĂ©fendre, s’il en est besoin, les droits de la citĂ© et du dĂ©partement, et aplanir toutes les difficultĂ©s qui pourraient s’élever contre le chemin de fer que nous proposons d’établir entre Paris et Bordeaux passant par AngoulĂȘme. La ville d’AngoulĂȘme, comme les villes de Poitiers et Tours, comprendra que notre tracĂ© qui traverse la Beauce et qui conduira directement Ă  Rouen par Évreux et Ă  Paris par Chartres et Versailles, ouvre un immense marchĂ© de i,5oo,ooo habitants aux produits vinicoles de ce dĂ©partement. Ils ne doivent pas oublier que le Perche, la Normandie et la Beauce, sont depuis i Ces papeteries sont presque toutes Ă©tablies sur trois ruisseaux la BohĂȘme , la Charrau et les Eaux-Claires. La BohĂȘme compte Ă  peu prĂšs cent vingt-cinq Ă  cent trente pieds de chute utilisĂ©s depuis sa source jnsqua son embouchuoe dans la Charente. La Charrau compte cent vingt cinq-pieds; les Eaux-Claires quatre-vingts Ă  quatre-vingt-cinq. 228 CHAPITRE XLIX. un temps immĂ©morial approvisionnĂ©s par l’OrlĂ©anais, parle seul motif que jusqu’à prĂ©sent il n’a existĂ© aucune voie de communication qui ait permis de transporter sur ce vaste marchĂ©, Ă  des prix assez modĂ©rĂ©s, les vins des dĂ©partements du sud-ouest incomparablement supĂ©rieurs aux vins acerbes de l’OrlĂ©anais. La ville d’AngoulĂȘine ne doit pas oublier non plus qu’elle possĂšde de riches carriĂšres de plĂątre, quelle reçoit en dĂ©pĂŽt le sel qui lui arrive par la Charente, et qu’à l’aide du chemin de fer elle pourra facilement alimenter les dĂ©partements de la Haute-Vienne, de la Vienne, de la Creuse, de l’Indre mĂȘme, en sel, plĂątre et en denrĂ©es coloniales. Par suite de ces considĂ©rations, il sera construit dans la ville d’AngoulĂȘme, entre le faubourg Saint- Ausone, la route de Bordeaux et la Charente, des Ă©tablissements pour l’exploitation du chemin de fer. Ils auront une longueur de 600 m. et une largeur de 200 m. ; ils contiendront des hangars, des magasins, des Ă©curies, des ateliers de rĂ©paration et construction de machines locomotives, de wagons et de voitures ; ils contiendront enfin un hĂŽtel pour l’administration de la compagnie. Cet Ă©tablissement sera mis en communication avec la ville par le prolongement et le raccordement des rampes qui conduisent du haut de la ville Ă  la route de Bordeaux. L’emplacement que nous avons choisi a Ă©tĂ© commandĂ© par de puissantes considĂ©rations ; 1° il touche d’un cĂŽtĂ© Ă  la ville d’AngoulĂȘme; 2 0 il s’appuie sur la route de Paris Ă  Bordeaux, sur laquelle s’embranchent presque toutes les routes venant aboutir Ă  AngoulĂȘme ; 3 ° la tĂȘte de cet Ă©tablissement s’appuiera sur la Charente, et formera la tĂȘte du pont que nous serons obligĂ©s de construire sur ce fleuve pour le passage du chemin de fer, ce qui nous donnera la facilitĂ© d’établir un port spĂ©cial pour la compagnie; 4 ° entre la ville et le faubourg Saint-Ausone, se trouve une colline assez Ă©levĂ©e pour nous Ă©viter une bonne partie de la construction du grand remblai que nous serons obligĂ© de faire entre le pont et cette butte, remblai qui aura une surface Ă©gale Ă  celle des Ă©tablissements, c’est-Ă -dire 6 hectares. L’élĂ©vation prodigieuse de ce vaste remblai est commandĂ©e par la hauteur du pont Ă  construire sur la Charente; elle est Ă©galement commandĂ©e par la hauteur Ă  laquelle il est nĂ©cessaire de franchir la route de Paris Ă  Bordeaux sur un pont qui ne doit pas avoir moins de 5 m. de hauteur sous clĂ©; 5 ° enfin, c’est que ce point Ă©levĂ© nous a permis de venir ramper avec plus de facilitĂ© sur les coteaux situĂ©s Ă  gauche de la route royale de Bordeaux entre AngoulĂȘme et la Couronne ce qui, pour le chemin de fer, rĂ©duit d’autant la hauteur du faĂźte de Livernau. Les habitants de la ville d’AngoulĂȘme et du dĂ©partement de la Charente font usage du bois de chĂȘne pour combustible; la houille et la tourbe n’entrent pour rien dans la consommation des mĂ©nages. Ce qui contribue Ă  rendre le bois Ă  brĂ»ler excessivement cher, c’est qu’il est gĂ©nĂ©ralement employĂ© aux brĂ»leries d’eau-de-vie, dont le nombre s’accroĂźt considĂ©rablement chaque annĂ©e. Voici d’aprĂšs les renseignements que nous avons pu recueillir, mais dont nous ne garantissons pas la parfaite exactitude, quelles sont les quantitĂ©s de produits et de denrĂ©es, ainsi que de bestiaux, qui pourront ĂȘtre exportĂ©es ou importĂ©es par le chemin de fer, savoir IMPORTANCE COMMERCIALE D’ANGOULÊME. 229 Tous les ans, il s’importe dans le dĂ©partement 17,296 boeufs, 3 ,730 vaches, 3,900 veaux; ensemble 26,926 tĂȘtes 4 de ces animaux forment la charge d’un wagon, et cette charge est de 3 t., ainsi 4 boeufs reprĂ©sentent 3 t., on aura donc pour 24,926 bĂȘtes bovines, ci. 18,694 t. Il s’exporte tous les ans du dĂ©partement 16,789 boeufs, 3 , 43 o vaches, 3,700 veaux; ensemble 23,919 bĂȘtes, ce qui reprĂ©sente. j 7>94o Il s’importe dans le dĂ©partement de la Charente, en grains de diverses espĂšces, 7,667 t., ci. Il s’exporte id. 2,960 t., ci. Les vignes du dĂ©partement ont une surface de 90,497 hect. qui, en fixant leur produit Ă  16 p. par hect., donnent 1,591,866 p. ; de ce nombre, il faut dĂ©duire une piĂšce pour deux habitants, ce qui donnera un total de i8i,265 Ă  dĂ©duire il restera donc 1,410,623 p. qui pourront ĂȘtre exportĂ©es , soit en vins, soit en eau-de-vie. En admettant que toute cette quantitĂ© soit brĂ»lĂ©e, ce qui la rĂ©duirait des deux tiers, il y aurait encore 470,203 p. ou 1 56,735 t. 1 56,735 Plus pour sel. 10,000 Plus 5 o,ooo t. de plĂątre ou de pierres Ă  bĂątir, premiĂšre qualitĂ©. 5 o,ooo Plus 10,000 t. de houille, ci. 10,000 Plus 20,000 t. de marchandises diverses. 20,000 Plus 70,000 hect. cle marrons Ă  75 kil., fait. 5 , 25 o Ce qui donne. 299,246 t. Cette quantitĂ©, quoique ne portant que sur la ville d’AngoulĂȘme et le dĂ©partement de la Charente, est beaucoup supĂ©rieure Ă  celle qui est nĂ©cessaire pour justifier l’établissement d’un chemin de fer. Il faut ajouter Ă  ces produits ceux du dĂ©partement delĂ  Charente-InfĂ©rieure; ils viendront prendre le chemin Ă  AngoulĂȘme, qui en est le point le plus rapprochĂ© du centre du dĂ©partement de la Charente-InfĂ©rieure. PRODUIT DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE. Grains de plusieurs espĂšces Ă  importer. Grains Ă  exporter. 32,628 t. 25,537 Vins Ă  exporter provenant de 111,682 hect. de vignes produisant 16 p. par hect., ce qui donne 1,786,912 p.; de ce chiffre , il faut dĂ©duire une piĂšce pour deux habitants ou 223,000 p. il reste donc 1,563,912 p. qui sont gĂ©nĂ©ralement brĂ»lĂ©es , ce qui donne 52 i, 3 o 4 p- ou 173,768 t. ; on suppose que la moitiĂ© se place dans les environs de Paris et dans le nord de la France, ci. 86,884 A reporter 145,049 t. CHAPITRE XLIX. a 3 o Report Houille Ă  importer. Marchandises diverses Ă  exporter et Ă  importer. BƓufs et vaches Ă  exporter, 4,460, Ă  4 hƓufs par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes. Moutons Ă  exporter , 35 ,ooo, 20 pour la charge d’un wagon reprĂ©sentant 3 tonnes. Veaux Ă  importer, 3,678, 12 pour la charge d’un wagon reprĂ©sentant 3 tonnes. Total. 145,049 t. 20,000 60,000 3,345 5,200 920 234,564 t. Il faut encore ajouter les produits du dĂ©partement de la Dordogne qui viendront gĂ©nĂ©ralement prendre le chemin de fer Ă  AngoulĂȘme, point le plus rapprochĂ© du centre de ce dĂ©partement. PRODUIT DU DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE. Grains de diverses espĂšces Ă  importer. 11,1 54 t. Grains de diverses espĂšces Ă  exporter. 4 ,801 Vins provenant de 89,894 hect. de vignes produisant 16 p. par hect. ou 1,438,204 p. ; de ce chiffre, il faut dĂ©duire une piĂšce pour deux habitants ou 242,000 p,, il reste pour le commerce 1,196,204 p. ou 398,735 t., ci. 398,735 BƓufs et vaches, 4,897 Ă  exporter, Ă  4 bƓufs par wagon reprĂ©sentant 3 t. ou 3,672 t., ci. 3,672 Veaux Ă  exporter, 7,141, Ă  12 par wagon reprĂ©sentant 3 t. ou 1,785 t., ci. 1,785 Moutons Ă  exporter, 99,000, Ă  20 par wagon reprĂ©sentant 3 t., ou 1 ,385 t., ci. i ,385 Marchandises diverses Ă  exporter et Ă  importer. 20,000 Houille Ă  importer. 20,000 PlĂątre Ă  importer. 5 o,ooo Minerais Ă  exporter. 10,000 Porcs, 110,000 Ă  exporter, Ă  8 par wagon reprĂ©sentant 3 . t. ou. 4 g 2 3 o Marrons, 200,000 hect. Ă  kil. l’hect. ou. i 5 ,o00 Total. 577,882 CHAPITRE L DE l’importance COMMERCIALE DE LA PETITE VILLE DE LA COURONNE ET DES COMMUNES DE MOÜTHIERS ET CHARMANT. Cette petite ville compte 2,100 hab., elle est desservie par la route de Paris Ă  Bordeaux; son sol produit du vin de bonne qualitĂ© qui permet de faire des eaux-de-vie, que l’on compare dans le pays Ă  celles de Cognac ; elle a aussi des pĂąturages trĂšs abondants ; elle est arrosĂ©e par deux petites riviĂšres, la BohĂȘme et la Charrau, qui donnent le mouvement Ă  i 3 moulins Ă  papier, Ă  un moulin Ă  blĂ© et Ă  deux moulins Ă  foulon ; elle a aussi deux tuileries. La Couronne possĂšde Ă©galement quelques fabriques de grosses Ă©toffes de laine ; mais ce genre d’industrie a pris peu d’extension. Cette commune est on ne peut pas plus heureusement situĂ©e pour devenir le berceau d’une industrie qui, avec le temps, pourrait peut-ĂȘtre rivaliser avec les villes d’Elbeuf et de Louviers, il ne manque Ă  La Couronne que quelques esprits hardis pour y faire prospĂ©rer la fabrication des Ă©toffes de laine il sera Ă©tabli dans cette commune une gare et toutes les dĂ©pendances qu’exige le mouvement industriel de La Couronne et des environs. Il se tient Ă  La Couronne douze foires par an, dans lesquelles on fait beaucoup d’affaires et qui y attirent une grande affluence. Il sera Ă©galement Ă©tabli une place de stationnement au village de Mouthiers, situĂ© sur la BohĂȘme, dont la population est de i, 5 oo bal. Il y a dans les environs de Mouthiers, plusieurs papeteries, et notamment la belle fabrique de Forge, appartenant Ă  M. LĂ©onide Sazerac. 11 y aura une autre gare de stationnement au point d’intersection du chemin de fer et de la route d’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux par Montmoreau, dans la commune de Charmant. Il y a une quatriĂšme gare Ă  l’entrĂ©e du souterrain de Livernau, point sur lequel les habitants du canton deLavalette, dont la population est de 1/4,100 hab., viendront prendre le chemin de fer ainsi que ceux du canton de Blanzac, dont la population est de 11,220 hab.; ensemble les deux populations, 25,320 hab. Une cinquiĂšme station sera Ă©tablie au moulin de Perrier, situĂ© dans la vallĂ©e de la Tude ; elle sera destinĂ©e Ă  recevoir les habitants des nombreux hameaux et villages des environs. CHAPITRE LI. DE L’IMPORTANCE COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE DE MONTMOREAU. Montmoreau a une population de 5oo Ăąmes, et est le chef-lieu d’un canton composĂ© de seize communes qui contiennent io,563 h. C’est lĂ  qu’un tiers environ des habitants du canton d’Aubeterre, dont la population est de 18,000 Ăąmes, viendra prendre le chemin de fer. Montmoreau est situĂ©e sur la rive droite de la Tude et sur le penchant d’un coteau trĂšs abrupte. Il se tient dans cette ville dix-sept foires par an et un marchĂ© tous les samedis. Le sol de la commune est trĂšs fertile en vins et produit Ă©galement du blĂ©. Cette petite ville est desservie par la route d’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux qui passe par Coutras et Libourne. Il y sera Ă©tabli une gare et les Ă©tablissements nĂ©cessaires Ă  l’exploitation du chemin de fer. U sera pareillement Ă©tabli une deuxiĂšme gare prĂšs du logis de Champ-Rose dĂ©pendant de la commune de Peudry. Il y aura une troisiĂšme station au Grand-Village, hameau dĂ©pendant de la commune de Montboyer dont la population est de i,5oo h. Il se tient deux foires dans cette commune. C’est sur la gare du Grand-Village qu’un second tiers 6,000 des habitants d’Aubeterre viendront prendre le chemin de fer. Une quatriĂšme gare sera Ă©tablie prĂšs du village de Courlac. C’est lĂ  que le troisiĂšme tiers des habitants d’Aubeterre viendront prendre le chemin de fer. CHAPITRE LU. DE l’importance COMMERCIALE ET AGRICOLE DE LA VILLE DE CIIALAIS LE CHATEAĂŒ. - Cette petite ville est situĂ©e sur la rive droite de la Tude et au confluent de la petite riviĂšre de la Viveronne. Elle a une population de 600 Ăąmes, et elle est le chef-lieu d’un canton coin' posĂ© de seize communes, dont la population totale est de 10,234 Ăąmes. C’est dans ses murs que les habitants du canton de Brossac, dont le nombre est de 6,355, prendront le chenu 11 de fer. Son sol produit du blĂ© et du vin; ce dernier est converti en eau-de-vie qui est, dit-on, d’un e trĂšs bonne qualitĂ©. Cette commune est desservie par deux routes, celle d’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux par Libourne et celle de Chalais Ă  Barbezieux. IMPORTANCE COMMERCIALE DE LA ROCHE-CHALAIS. a 33 Il se tient Ă  Chalais douze foires par an, et tous les lundis un marchĂ©, qui est l’un des mieux approvisionnĂ©s en grains du dĂ©partement. Chalais est un point de passage et de rĂ©union pour les habitants des communes environnantes; par ce motif il y sera Ă©tabli une gare d’une Ă©tendue proportionnĂ©e Ă  l'importance de ce marchĂ©. Une deuxiĂšme gare sera Ă©galement construite au moulin Guildon, prĂšs du village de Medillac. Une troisiĂšme gare sera Ă©tablie au confluent de la Tude et de la Dronne. Ce point deviendra trĂšs important par suite de la crĂ©ation du pont que la compagnie sera obligĂ©e de faire Ă©tablir sur la Dronne, ce qui donnera toute facilitĂ© pour passer d’une rive Ă  l’autre. C’est Ă  cette station que les habitants du canton de Saint-Aulaye, qui sont au nombre de 10,000, viendront prendre le chemin de fer. CHAPITRE LUI. DE l’importance COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE DE LA VILLE DE LA ROCHE-CHALA1S. ‱ou» La ville de la Roche-Chalais est situĂ©e sur la rive gauche de la Dronne et sur un plateau trĂšs Ă©levĂ© et trĂšs escarpĂ©, qui domine cette riviĂšre. Elle fait partie du dĂ©partement de la Dordogne; sa population est de 2,000 h. Cette commune produit du blĂ© et du vin; il s’y fait un commerce assez considĂ©rable, alimentĂ© par des foires et des marchĂ©s trĂšs suivis qui se tiennent dans ses murs. Elle reçoit le mouvement des routes de la Roche-Chalais Ă  AngoulĂ«me; de la Roche-Chalais Ă  Bordeaux, de la Roche-Chalais Ă  RibĂ©rac, et de la Roche-Chalais Ă  Mirambeau. Il sera Ă©tabli au bas de cette ville, entre le coteau et la riviĂšre, une gare de stationnement, sur laquelle les habitants de l’arrondissement de Jonzac, dĂ©pendant de la Charente-InfĂ©rieure, et dont la population est de 80,000 Ăąmes, viendront prendre le chemin de fer. La Roche-Chalais deviendra le point sur lequel se traitera une prodigieuse quantitĂ© d’affaires entre les habitants de la Dordogne et ceux de la Charente-InfĂ©rieure. La route de la Roche- Chalais Ă  RibĂ©rac obtiendra une activitĂ© trĂšs grande par la crĂ©ation du chemin de fer. C’est ce qu’a reconnu M. de Belleyme, premier prĂ©sident du tribunal civil de la Seine, et dĂ©putĂ© de l’arrondissement de RibĂ©rac. Si le tracĂ© qui touche la ville de la Roche-Chalais pouvait Ă©prouver quelques difficultĂ©s de la part d’autres localitĂ©s, qui entendraient faire modifier ce tracĂ© Ă  leur profit, les habitants de la Roche-Chalais auront dans M. de Belleyme un puissant et digne dĂ©fenseur. Il sera Ă©galement Ă©tabli’une deuxiĂšme gare de stationnement sur la limite du dĂ©partement de la Gironde, au confluent de la Dronne et de la petite riviĂšre du Chalaure qui forme la limite de ces deux dĂ©partements. 3 o CHAPITRE LIV. de d’importance commerciale et agricole de la ville de coderas. La ville de Coutras, dont la population est de 3 ,200 Ăąmes, est le chef-lieu d’un canton peuplĂ© de 11,698 h. Elle est situĂ©e sur la rive gauche de la Dronne et traversĂ©e dans le sens longitudinal par la route d’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux ; elle est assise pour ainsi dire au confluent de la Dronne et de l’Isle, qui sont l’une et l’autre trĂšs navigables en cet endroit, et la navigation y est d’autant plus facile et constante, que la marĂ©e se fait sentir jusqu’à cette ville qui, d’ailleurs, est encore desservie par la route de Coutras Ă  PĂ©rigueux et par celle de Coutras Ă  BibĂ©rac. Coutras est dans une position infiniment avantageuse cl’une part, elle est bien desservie par la voie navigable et par les voies de terre ; de l’autre, elle a un sol trĂšs fertile et un commerce qui ne manque pas d’une certaine activitĂ©. Il faut, Ă  Coutras, comme Ă  beaucoup d’autres villes, une voie de communication qui lui permette de transporter ses produits et ceux des environs avec rapiditĂ©, Ă  bon marchĂ© et Ă  de grandes distances. Elle aura donc lieu d’ĂȘtre satisfaite de la crĂ©ation du chemin de fer, qui seule peut lui procurer tous ces avantages, et surtout ceux d’ĂȘtre mise en communication directe avec Paris et Bordeaux sans avoir recours Ă  aucun embranchement. 11 y a Ă  Coutras un magnifique moulin Ă©tabli sur de grandes proportions. Cet Ă©tablissement est, en ce genre, le plus beau qui existe dans tout le sud-ouest de la France. Il est placĂ© au confluent de la Dronne et de l’Isle ; c’est dire qu’il possĂšde l’un des plus puissants moteurs que puisse dĂ©sirer un pareil Ă©tablissement. Coutras acquerra une grande importance qui comptera du jour oĂč les travaux du chemin de fer seront commencĂ©s. C’est une ville pleine d’avenir dont les autoiitĂ©s, qui entendent si bien les intĂ©rĂȘts de leur localitĂ©, s’empresseront, nous n’en doutons pas, d’appuyer et de dĂ©fendre le projet de tracĂ© que nous soumettons Ă  l’approbation du gouvernement. La ville et le canton auront du reste, dans M. ViaultaĂźnĂ©, membre du conseil d’arrondissement, un dĂ©fenseur Ă©clairĂ© et habile. U serait difficile de rencontrer une notabilitĂ© qui comprĂźt mieux que M. Yiault tous les avantages qu’il est permis d’espĂ©rer du chemin de fer. Il se tient Ă  Coutras quatre foires par an, et un marchĂ© tous les samedis. Il se fait dans cette ville un commerce d’une certaine Ă©tendue. Il sera Ă©tabli Ă  Coutras une gare d’une dimension assez grande, et qui comprendra des hangars, des Ă©curies, des magasins, et un petit hĂŽtel pour l’administration avec des salons pour les voyageurs. Il y aura une deuxiĂšme gare prĂšs du village de Saint-Denis de Piles et une autre au village des Billaux. CHAPITRE LY DE L’iMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE LA VILLE DE LIBOURNE. Cette ville qui, aprĂšs Bordeaux, est la plus importante’du dĂ©partement de la Gironde, est assise au confluent de l’Isle et de la Dordogne. C’est une ville Ă  la fois maritime et agricole; elle se trouve au centre des plus belles et des plus riches plaines d’alluvion que l’on rencontre dans le dĂ©partement de la Gironde. Sa position est tellement avantageuse, que si Libourne eĂ»t obtenu la route principale de Paris Ă  Bordeaux, elle aurait peut-ĂȘtre aujourd’hui plus de 5 o,oooames, cependant elle n’en compte que 10,000; elle est le chef-lieu d’un canton qui se compose de dix communes dont la population est de 20,3oo habitants; elle est Ă©galement le chef-lieu de l’arrondissement le plus important du dĂ©partement de la Gironde, et dont la population est de 108,000 habitants. Il se tient Ă  Libourne treize foires par an et deux marchĂ©s par semaine, oĂč il se fait une quantitĂ© considĂ©rable d’affaires. Le sol est d’une fertilitĂ© remarquable, il produit beaucoup de vin de bonne qualitĂ© ; il y a aussi de belles prairies. Cette ville fait, par la voie de mer, un grand commerce en vins avec les villes du nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas. Qu’on mette Libourne en communication avec le centre et le nord de la France par le moyen d’un chemin de fer, et son commerce dĂ©cuplera. C’est le succĂšs que lui promet notre projet aussi pensons-nons que les autoritĂ©s de cette ville, qui comprennent si bien tous les avantages que donnent les chemins de fer, et qui savent que les commerçants de leur ville exploitent si habilement les marchĂ©s qu’on ouvre Ă  leur industrie s’empresseront de nous accorder leur appui. Les habitants de Libourne ont trop de sagacitĂ© pour ne pas apprĂ©cier l’étendue du marchĂ© que va leur ouvrir notre chemin de fer en leur permettant de conduire, Ă  peu de frais, leur vin de qualitĂ© supĂ©rieure au centre de la Beauce, du Perche, de l’Ile-de-France et delĂ  Normandie, c’est-Ă -dire d’approvisionner un marchĂ© oĂč le nombre des consommateurs s’élĂšve Ă  2,5oo,ooo habitants, c’est plus que la population de certains royaumes, et beaucoup plus que celle des colonies les plus florissantes et les plus populeuses ; si demain on venait apprendre aux habitants de Libourne qu’à l’avenir ils pourront approvisionner en vins une colonie peuplĂ©e seulement de 100,000 habitants, avec quelle joie ne recevraient-ils pas cette nouvelle ! resteront-ils indiffĂ©rents quand il s’agit d’une population Ă©gale Ă  celle d’un royaume? les autoritĂ©s et les nĂ©gociants de Libourne seront frappĂ©s de tous les avantages de notre tracĂ©, et sauront le dĂ©fendre contre les attaques de certaines personnes Ă  vue courte, qui, dans leur seul intĂ©rĂȘt, veulent exĂ©cuter le petit bout de chemin de Bordeaux Ă  Libourne. Qu’on sache bien Ă  Libourne que si la proposition de cette mesure pouvait ĂȘtre adoptĂ©e, ce serait un obstacle insurmontable Ă  la crĂ©ation de la grande a 36 CHAPITRE LY. ligne de Paris Ă  Bordeaux. Que Bordeaux et Libourne ne perdent jamais de vue les nombreuses difficultĂ©s que n’ont cessĂ© de susciter Ă  notre compagnie les deux compagnies des chemins spĂ©ciaux de Paris Ă  Versailles, qui se disputent la faveur de devenir la tĂȘte de la ligne de Bordeaux, prĂ©tention auxquelles ma compagnie ne saurait consentir, puisqu’il est dĂ©montrĂ© qu’il faut Ă  une petite ligne, Ă  une moyenne ligne, et Ă  plus forte raison Ă  une grande ligne, son corps et ses deux tĂȘtes; et puisque les hommes les plus expĂ©rimentĂ©s et les plus Ă©clairĂ©s, tels que MM. VallĂ©e, Kermainghant, Deschamps, Cavenne, tous membres du corps des ponts-et- chaussĂ©es, surtout le conseil gĂ©nĂ©ral des ponts-et-chaussĂ©es, ainsi que l’universalitĂ© des ingĂ©nieurs civils, s’accordent tous Ă  dire qu’il est impossible d’admettre que le service d’une grande ligne puisse se faire sur une tĂȘte d’emprunt. Par tous ces motifs, les habitants de Libourne comme ceux de Bordeaux rejetteront la proposition qui aurait pour but d’établir le bout du chemin de fer entre Libourne et Bordeaux. Qu’ils n’oublient pas non plus que les cinq dĂ©partements compris entre Paris et Tours, attendent depuis plus de trois ans l'exĂ©cution de cette premiĂšre partie de la ligne de Paris Ă  Bordeaux, et que ce retard n’est dĂ» qu’aux prĂ©tentions des deux compagnies des chemins de Paris Ă  Versailles, qui s’opposent Ă  la concession de la ligne entiĂšre. Nous devons donc espĂ©rer que les habitants de Libourne nous prĂȘteront leur appui pour vaincre ces difficultĂ©s. Il sera Ă©tabli Ă  Libourne, entre la Dordogne et la caserne de cavalerie, un grand Ă©tablissement qui comprendra des gares, des hangars, des magasins, des ateliers de rĂ©paration pour les machines locomotives, les wagons et les voitures, ainsi qu’un hĂŽtel pour l’administration ; il y aura dans cet hĂŽtel de vastes salons pour recevoir les nombreux voyageurs qui viendront Ă  Libourne prendre le chemin de fer. Ces Ă©tablissements s’appuieront d’un cĂŽtĂ© sur le chemin de fer, de l’autre sur la Dordogne et sur les grands magasins de vins qui la bordent. Ils auront une surface de quatre hectares. Il y aura Ă©galement une gare de stationnement sur la rive gauche de la Dordogne et auprĂšs de la maison de Chaucemelle, au bas du village d’Arveyes, dont la population est de i, 5 oo Ăąmes. Une troisiĂšme gare sera construite entre le chĂąteau de Vayres et le bourg de ce nom, qui compte 1,600 habitants. Une quatriĂšme gare sera vis-Ă -vis le village d’Izon, peuplĂ© de i, 5 oo Ăąmes. Cette gare servira Ă©galement Ă  la commune de Saint-Sulpice, qui a i, 100 habitants. Une cinquiĂšme gare sera Ă©tablie au bas du coteau de la petite ville de Saint-LoubĂšs, dont la population est de a,600 habitants. On sait que cette petite ville produit une quantitĂ© considĂ©rable de vins, et que ses environs offrent des sites charmants et trĂšs frĂ©quentĂ©s par les Bordelais. Une sixiĂšme gare sera Ă©tablie prĂšs des villages d’AmbarĂšs et de la Grave. Elle est motivĂ©e par la population rĂ©unie de ces deux villages qui ne forment qu’une commune. Une septiĂšme gare sera construite prĂšs du chĂąteau de Pichon , dĂ©pendant de la commune de Bassenset du Carbon-Blanc, dont la population est de 1,900 habitants. Le Carbon-Blanc est chef-lieu d’un canton qui se compose de 17 communes, formant ensemble 20,000 habitants- IMPORTANCE COMMERCIALE DE BORDEAUX. a 3 7 Tout ce canton est couvert de vignes qui produisent un vin d’excellente qualitĂ© et qui fourniront des masses Ă©normes Ă  transporter sur Paris et le nord de la France. , Une huitiĂšme gare sera Ă©tablie au bas de la petite ville de Lormont, peuplĂ©e de 2,200 Ăąmes. C’est Ă  Lormont que les habitants de Bordeaux, qui passent de la rive gauche sur la rive droite de la Garonne, viennent dĂ©barquer; c’est un point de passage extraordinairement frĂ©quentĂ©, c’est aussi Ă  Lormont que se construit une assez grande quantitĂ© de navires sur les chantiers de M. Chaigneau. Cette gare sera l’une de celles qui recevront le plus de monde des environs de Bordeaux. Usera indispensable de lui donner une certaine Ă©tendue, de maniĂšre Ă  pouvoir y construire toutes les dĂ©pendances nĂ©cessaires Ă  l’exploitation du chemin de fer. La Compagnie devra Ă©galement ĂȘtre obligĂ©e de faire Ă©tablir sur ce point un port spĂ©cial, qui permettra, Ă  l’aide de grues convenablement disposĂ©es, de faire passer les balles de marchandises du fond de la cale des bĂątiments sur les wagons de la Compagnie, pour ensuite leur faire prendre la direction de Paris. CHAPITRE LYI. DE L IMPORTANCE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE LA VILLE DE BORDEAUX. Si le projet de chemin de fer, dont nous venons de terminer les Ă©tudes, n’était pas suffisamment justifiĂ© par l’importance commerciale et agricole des treize dĂ©partements qu’il dessert et des nombreuses villes qu’il met en communication, Bordeaux qui est le Paris du midi de la France, l’une des plus belles villes de l’Europe et l’une des plus cĂ©lĂšbres par l’étendue de son commerce; Bordeaux qui avait Ă©tabli des comptoirs dans toutes les parties du monde, et dont le port admirable ne le cĂšde en rien Ă  la superbe Tamise ; Bordeaux qui a de si magnifiques monuments, des quais si riches et si vastes, des promenades si brillantes, des places si Ă©tendues et si bien dĂ©corĂ©es, et 100,000 habitants, suffirait seul pour justifier l’exĂ©cution de cette l mposante entreprise. Tout le monde connaĂźt les produits du dĂ©partement de la Gironde, et principalement ses produits vinicoles qu’il exporte dans toutes les parties du monde; cependant le commerce de bordeaux n’a pas encore tirĂ© de ses produits le parti le plus avantageux, qui consisterait, selon ^ous, Ă  les vendre sur le marchĂ© le plus rapprochĂ© et le plus populeux; ce marchĂ©, c’est Paris, le nord-ouest et le nord de la France. A la vĂ©ritĂ©, si Bordeaux a constamment transportĂ© ses produits dans des contrĂ©es lointaines, c’est que ses relations commerciales l’y appelaient, c’est Encore parce que ses nombreux navires se lestaient en vins de son cru, ce qui permettait de charger ses bĂątiments le plus utilement possible, de rĂ©duire le fret par un arimage mieux entendu ne se composant que de matiĂšres productives; c’est que le commerce de Bordeaux, en im- 2 38 CHAPITRE LVI. posant ses produits vinicoles au commerce des nations Ă©trangĂšres, se crĂ©ait par lĂ  une espĂšce de monnaie, ou si l’on veut, c’était une matiĂšre Ă©changeable, dont les principaux avantages Ă©taient pour lui; mais aujourd’hui que les relations commerciales ne sont plus les mĂȘmes, Bordeaux n’est plus en position comme il l’était autrefois d’écouler ses produits Ă  coup sĂ»r, soit en les Ă©changeant contre des denrĂ©es coloniales, soit en les vendant, puisque sur tous les marchĂ©s oĂč les vins de Bordeaux se prĂ©sentaient seuls autrefois, ils rencontrent aujourd’hui de nombreux rivaux, non pas sous le rapport de la qualitĂ©, car les vins de Bordeaux sont uniques en leur genre, mais sous le rapport des prix; et cette condition est capitale pour tous ceux qui ne sont pas en Ă©tat d’apprĂ©cier la supĂ©rioritĂ© des vins de Bordeaux sur tous les autres. 11 faut donc, poĂŒrremĂ©dier au dommage incalculable qu’éprouve le commerce de Bordeaux, de cette rivalitĂ© que lui font sur toutes les places de l’Europe et des colonies, les vins travaillĂ©s de Provence, du Languedoc et du Roussillon, que Bordeaux maintienne la puretĂ© de ses produits , qu’elle les transporte dans les pays oĂč iis sont rares ou presque inconnus Ă  cause des frais de transport qu’ils nĂ©cessitent. C’est surtout Ă  Paris, dans les provinces de la Beauce, du Perche, de la Normandie, de l’Ile-de-France, de la Picardie et en Flandre, qu’il faut que le commerce de Bordeaux fasse connaĂźtre ses produits dans toute leur puretĂ©, et bientĂŽt il se verra dans l’impossibilitĂ© de satisfaire Ă  toutes les demandes qui lui seront faites, surtout si, comme , nous l’espĂ©rons, le chemin de fer s’exĂ©cute, ce qui lui donnera la facilitĂ© de transporter ces vins sans aucune altĂ©ration et Ă  bon marchĂ©. Pour qu’on ait une idĂ©e exacte du mouvement commercial qui rĂ©sulte des produits agricoles du dĂ©partement de la Gironde, nous allons donner les quantitĂ©s qu’il exporte et celles qu’il importe. En i 835 la Gironde a importĂ© en froment, mĂ©teil, seigle, orge, maĂŻs et lĂ©gumes secs 36,562 t. Il a Ă©galement exportĂ© en vins 6 io,o 56 t. qui sont le produit de i 38,823 hect. Ă  16 piĂšces par hectare, cela donne 2,22 1,168 piĂšces; de ce chiffre on dĂ©duit une piĂšce pour la consommation de deux habitants, ou 277,000 piĂšces, chiffre qui reprĂ©sente la moitiĂ© de la population de la Gironde. Il reste donc pour ĂȘtre mis dans le commerce 1,944? 168 piĂšces qui pĂšsentchacune 670 liv.; trois de ces piĂšces formeront donc une tonne de 2,000 1 . ou de 1,000 ldlog. Les 1 ,g 44 ? 1 68 piĂšces produiront donc 648,o 56 Comme l’exportation des vins de Bordeaux dans tous les Ă©tats de l’Europe ne s’élĂšve qu’à 38 ,000 t., il suit de lĂ  qu il restera pour la consommation intĂ©rieure A importer et Ă  exporter, bƓufs et vaches, 10, 588 , Ă  quatre par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes, Veaux Ă  importer 7,738, Ă  douze par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes , 37,000 moutons Ă  importer, Ă  vingt par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes , Porcs, 25 ,ooo, Ă  huit par wagon reprĂ©sentant 3 tonnes, 6x0,o 56 670,819 * A reporter IMPORTANCE COMMERCIALE DE BORDEAUX. 2 3 g Report 670,81g t. La quantitĂ© de marchandises qui est entrĂ©e dans le port de Bordeaux, en 182g, s’élĂšve Ă  357, 33 o La quantitĂ© de marchandises sortie de Bordeaux, en 182g, est de 362,674 L’arrondissement de Lesparre fournit annuellement de 12 Ă  1,400,000 h. de sel. 14,000 Le canal du Midi apporte, tant de la MĂ©diterranĂ©e que du parcours, 60,000 t. qui viennent passer Ă  Bordeaux 60,000 Le port de Cette expĂ©die pour le HĂąvre et Rouen, 60,000 hectolitres, 5 ,000 Le dĂ©partement du Gard expĂ©die par Cette et pour le nord de la France 5 o,ooo hect. de vins et eaux-de-vie ou 5,000 Le dĂ©partement du Gers expĂ©die sur le nord 90,000 hect. d’eau-de-vie ou g,000 Idem j 80,000 hect. de vins ou 18,000 Le dĂ©partement du Lot expĂ©die pour le nord 200,000 hect. d’eau-de-vie on esprit 20,000 Idem vins vieux sur Paris 3 ,000 hect. ou 3 oo Le dĂ©partement de Lot-et-Garonne expĂ©die 33 ,000 hect. d’eau-de-vie ou 3 , 3 oo Idem en vins 200,000 hect. ou 20,000 Le dĂ©partement de Tarn-et-Garonne 100,000 hect. de vins ou 10,000 Des recherches qui ont Ă©tĂ© faites avec soin prouvent que la vallĂ©e de la Garonne prĂ©sente en produits divers 3 o,ooo t. de marchandises dont une bonne partie prendra la direction de Paris et du nord, 3 o,ooo Des recherches prouvent Ă©galement que 75,000 t. provenant aussi de la vallĂ©e de la Garonne arrivent Ă  Bordeaux, et une bonne partie prendra Ă©galement la direction de Paris et du nord de la France, ci 76,000 Sur les produits de la Baise et des Landes , ou peut supposer que moitiĂ© des quantitĂ©s ci aprĂšs indiquĂ©es prendra la route de terre pour ĂȘtre transportĂ©e dans le nord de la France. Eau-de-vie 122,000 quintaux, vins 160,000 quint.; tĂ©rĂ©benthine, 5 ,ooo quint.; rĂ©sine, j, 5 oo quint.; goudron, 4*760 quint.; miel, 2,800 quint. ; chanvre et lin, 6 , 25 o quint. ensemble 248, 3 oo quint, ou 12,4 ; 5 t. ci 12,41 5 t. Total 1,672,838 t. Nous pensons ne pas ĂȘtre au-dessus de la vĂ©ritĂ© en admettant que la moitiĂ© de ces produits prendra la voie du chemin de fer pour se rendre de Bordeaux Ă  Paris. Maintenant, si l’on trouve cette indication trop forte, nous nous rĂ©duirons au quart, ce qui donnera encore un poids de 418,210 tonnes, quantitĂ© bien plus que suffisante pour jus- j tifier la crĂ©ation d’un chemin de fer. Dans ces recherches statistiques, pour lesquelles nous avons puisĂ© aux meilleures sources, nous n’avons pas la prĂ©tention de ne donner que des chiffres parfaitement exacts, car il serait trĂšs possible que nous nous fussions trompĂ©s sur la ! direction que partie ou peut-ĂȘtre quelques-uns des divers produits prendront pour se rendre de Bordeaux dans le nord de la France; mais nous avons rĂ©duit Ă  un si petit chiffre la quan- tttĂ© de m archandises qui prend la direction du nord et que nous supposons devoir suivre la a 4 o CHAPITRE LVI. ligne du chemin de fer, qu’il est plus que probable que nos donnĂ©es resteront au-dessous de la rĂ©alitĂ©. C’est aux principales autoritĂ©s de la ville de Bordeaux et au commerce du dĂ©partement de la Gironde qu’il appartient de faire une statistique exacte; quant Ă  nous, nous estimons que celle-ci est trĂšs suffisante pour dĂ©terminer l’adoption et l’exĂ©cution de notre projet. NĂ©anmoins nous rĂ©itĂ©rons ici l’appel que nous avons fait l’an dernier aux autoritĂ©s et au public , et nous les prions de vouloir bien, dans chaque localitĂ©, nous aider du concours de leurs lumiĂšres pour dresser avec une exactitude plus parfaite la statistique de tous les produits Ă  importer et Ă  exporter. Il y aura Ă  Bordeaux, prĂšs de la culĂ©e droite du pont de la Garonne, un Ă©tablissement qui sera de la plus grande Ă©tendue; il aura 600 m. de long et 200 m. de large; sa surface sera donc de 12 hectares. Ce vaste Ă©tablissement sera entourĂ© dehangardsou remises, d’écuries, de magasins pour les vins, eaux-de-vie, denrĂ©es coloniales et autres marchandises prĂ©cieuses. Il comprendra aussi des ateliers sur une trĂšs grande Ă©chelle, destinĂ©s Ă  la construction et Ă  la rĂ©paration des machines locomotives, des voitures et des wagons. En-tĂȘte de cet Ă©tablissement, donnant sur le port de Bordeaux, il sera construit un hĂŽtel pour l’administration de la Compagnie, dans lequel seront compris de grands salons destinĂ©s Ă  recevoir les voyageurs. Cet Ă©tablissement s’appuiera dans le sens longitudinal sur la grande route de Paris Ă  Bordeaux, et dans sa largeur sur la rampe d’accĂšs et d’aval du pont de Bordeaux. Entre le mur d’enceinte des Ă©tablissements de la Compagnie et le port, il sera construit plusieurs voies en fer, qui permettront de conduire les wagons de l’intĂ©rieur des Ă©tablissements sur le port mĂȘme, pour donner la facilitĂ© de dĂ©charger les navires et de charger les wagons en mĂȘme temps et par la mĂȘme manƓuvre. Des grues Ă©tablies sur le port seront spĂ©cialement destinĂ©es Ă  ce service. CHAPITRE LVII. DU TRACÉ DU GHRMIX DE FER DE PARIS A BORDEAUX'SOUS LE RAPPORT 'HORIZONTAL ET VERTICAL. - — -— Pour que le chemin ait le moindre dĂ©veloppement possible, il a fallu, dans certaines partiel s'Ă©loigner de la direction gĂ©nĂ©rale des routes existantes et des villes, bourgs et villages qu’ell eS desservent. Quelquefois aussi on s’est Ă©galement Ă©loignĂ© de ces roĂčtes, non-seulement pou* - raccourcir le chemin, mais encore de maniĂšre Ă  ne lui donner que des pentes convenables et aussi pour se rapprocher des centres politiques, agricoles, commerciaux et manufacturie jS ? qui Ă©taient mal, ou pas du tout, desservis par les routes ordinaires, tels que les villes de Sceau*? BiĂšvre, Jouy, MorĂ©e, Reugny, Vernou, Bourgueil, Chinon, l’Ile-Bouchard, Verteuil, Yars? Montmoreau, la Roche-Chalais, Coulras, Libourne, etc. DU TRACÉ SOUS LE RAPPORT HORIZONTAL ET VERTICAL. 241 Nous allons donner ci-aprĂšs le tableau indicatif de la projection horizontale du tracĂ© depuis Paris jusqu’à Bordeaux. TABEEAE INDICATIF DE EA PROJECTION HORIZONTAEE DE CHEMIN DE FER DE PARIS A BORDEAUX. I" section. — De Paris Ă  Tours. DĂ©signation des points de tangence. INDICATIONS DES PARTIES DU CHEMIN. Longueur des droites. Ouverture des angles. DĂ©veloppement des courbes. Rayons des courbes. OBSERVATIONS. mĂštres. mĂštres. A B De l’EntrepĂŽt des vins Ă  la rue des Bourguignons. i 4o5 B C De la rue des Bourguignons Ă  l’hospice de la SantĂ©, i3o° 06' 871 I OOO C D De l’hospice de la SantĂ© Ă  la mire de l’Observatoire. 1 235 D E Coteaux de Gentilly. i 3 9 ° 09' 7i3 I OOO E F Des coteaux de Gentilly Ă  VerriĂšres, 8 888 F G De VerriĂšres au bois de VerriĂšres. 107° oo' r 911 1 5oo G H Bois de VerriĂšres. 378 H I TraversĂ©e de Ja BiĂšvre Ă  Igny. 146° 14' 584 1 000 I J D’Igny aux b is Communaux. x33° 19' 8i5 x 000 1 K Des bois Communaux Ă  la vallĂ©e d’Enfer. 2 667 K X, TraversĂ©e delĂ  vallĂ©e d’Enfer. 162° 18’ 3og x 000 L M De la vallĂ©e d’ au coteau des Loges. a 409 M N Coteau des Loges. j 63° 38’ 285 I OOO N O Du coteau des Loges Ă  Bue. 1 409 O P Village de Bue. i 6 i° 3 7 ' 3ai X OOO P Q Clos de la Ferme. 5oa Q R Bois de la Genesle. 147° 48’ 56 a I OOO R S ld. ÂŁ29° 2 I* 884 I OOO S T Bois de ia et du DĂ©sert. 1 279 T U Du bois du DĂ©sert Ă  la prairie de Bouvier, 122° or' 1 or2 X OOO U V Vis Ă  vis Bouvier. 821 V w Coteau des Troux. 167° 07' 225 I OOO W X Des Troux aux bois de Ville-Dieu. 6 184 X T Angle de* buis de Ville-Dieu. lfi8° 47' 195 X OOO Y Z Des bois de Ville Dieu Ă  CoigniĂšres. 4 0S7 Z A' A Coigmeres. r58° 48' 370 X OOO A' B 1 De CoigniĂšres au pont de Malpoux. 1398 B* C* Le pont de Malpoux. 174° 33' 9 5 X OOO C* D' Du pont de Malp .ux Ă  la Rigole de hautes bruyĂšres. 97 D' E* De la Rigole des hautes bruyĂšres Ă  la Route royale. r57° 22' 3 9 ĂŻ X OOO E' F* De la Route royale Ă  Saint-Hubert. 2 643 F* G* De Saint-Hubert au pont Royal. i56° 17' 414 X OOO G' H* Cliaus-Ă©e d» pont Royal. 5so H I* Bois de Pourras. 161 0 54' 3i6 1 000 I* J* Du bois de Pourras Ă  la croix Saint-Jacques. 2 554 J' K' Croix Sain -Jacques. 174° 37' 94 X OOO K L' ForĂȘt de Rambouillet Ă  droite et parallĂšl. Ă  la Route royale. 1 63o L' M* ForĂȘt de Rambouillet. r38° 07' 7 3i X OOO M' N* ld Ă  droite et parallĂšl. Ă  la Route royale. x o3i N* O* Parc de Rambouillet, grille de Versailles. i68°4fi' 196 X OOO O 1 P* De la grille de Versailles au hameau de GuĂ©ville. 3 112 P' Q* Du hameau de GuĂ©ville Ă  Gazeran. 113° 33’ x 160 X OOO Q 1 R* De Gazeran au parc de Voisin. r 18 0 3 s' 1 073 I OOO R S' Du parc de Voisin Ă  la Remise-au-Chat. x oo5 S* X* Kemise-au Chat. 166» 46' a3x I OOO T' U* De la Remise-au-Chat au bois du Rossay. 543 U* V* Bois du Rossay. i58°4i' 372 I OOO Ăč reporta- 46 671 >4 i 34 3l CHAPITRE LYII, 242 DĂ©signation des points de tangence. INDICATIONS DES PARTIES DU CHEMIN. Longueur des droites. Ouverture des angles. DĂ©veloppement des courbes. Rayons des courbes. OBSERVATIONS. mĂštres. mĂštres. mĂštres. . Report. 46 671 14 134 Y' W i Bois du Rossay et de la Bellanderie. 121° 24' 1 oa3 I OOO W* X' Des bois de la Bellanderie au Moulin-Neuf. g3x X* Y* Vis Ă  vis le Moulin-Neuf. 1 74° 47’ 9 1 x 000 Y* Z* Du Moulin-Neuf au Louveau. 1 407 Z* A 2 Du Louveau au moulin du Crochet. i33° 55’ 8o5 I 000 A 2 B 2 Du moulin du Crochet au coteau de la Savonnerie. x 3ig B 2 C 2 Du coteau de la Savonnerie Ă  Hanches. 92 0 22 ; 2 3oo 1 5oo C 2 D 2 De Hanches Ă  Saint-Martin. 3 174 D 2 E 2 De Saint-Martin Ă  Nigelles. ii 4° 58' 1 i38 I 000 E 2 F 2 Plateau de Nigelles. 1 472 F 2 G 2 Du plateau de Nigelles Ă  la Guaise aux serpes. 8o° 00 x 746 I 000 G 2 H 2 De la Guaise aux serpes Ă  l’aqueduc de Maintenon. I 607 H 2 I 2 De l’aqueduc de Mainteuon Ă  Maingournois. i4x°10 678 I 000 I 2 J 2 De Maingournois Ă  Saint-Fiat. S 692 J 2 K 2 De Saint-Piat Ă  Dionval. i 54°48' 880 2 OOO K 2 L 2 De Dionval au moulin de Chartainvilliers. I 678 L 2 M 2 Du moulin de Chartainvilliers au moulin de Soulaires. i 63° 47' 283 X OOO M 2 N 2 Du moulin de Soulaires Ă  Jouy. a 618 ]M 2 O 2 Bord de l’Eure, commune de Jouy. x 64 ° 5 o' 529 2 OOO O 2 P 2 Des moulins neufs Ă  Sainl-Prest. 1439 P 2 Q 2 De Saint-Prest Ă  la Yillelte. 109 0 x5' 1 235 I OOO Q 2 K. 2 De la Villette au Gorget. I28 0 26' 9°o I OOO R 2 S 2 Du Gorget Ă  Josaphat. 1 g4 2 S 2 T 2 De Josaphat Ă  Bourgneuf. ioi° 58' 1 362 I OOO T 2 G 2 De Bourgneuf Ă  Chartres faubourg Saint-BarthĂ©lemy. 1 5ga XJ 2 V 2 Du faubourg Saint-BarthĂ©lemy Ă  l’hospice Saint-Brice. 116 0 55' 1387 I 260 Y 2 W 2 De l'hospice Saint-Brice au moulin le Comte. x 16g W 3 X 2 Prairie des Bas de Luisant. i58° 3i' 7Ôo 2 OOO X 2 Y 2 Des Bas de Luisant Ă  la plaine de la Yarenne. 2 763 Y 2 Z 2 Plaine et prairie de la Yarenne. i5i° 33' 99 3 2 OOO Z 2 A 3 De la Yarenne Ă  Thivars. 1 647 A 3 B 3 Coteau de Thivars. 148 0 29’ I xoo 2 OOO B 3 C 3 De Thivars au plateau de Saint-Maur. 24 og8 C 3 D 3 Plateau de Saint-Maur. r 54° 55' 438 I OOO D 3 E 3 Du plateau de Saint-Maur Ă  MarbouĂ©. 6 088 E 3 F 3 De MarbouĂ© aux Gas. i33°o4' 1 639 2 OOO F 3 G 3 Des Gas Ă  ChĂąteaudun. 124° i5' 1 946 2 OOO G 3 H 3 De ChĂąteaudun Ă  Bois bert. 3 7g3 H 3 X 3 Coteaux de Bois-bert. i57° 22' 3g6 I OOO I 3 J 3 De Bois bert Ă  Ancise. 1 9 55 ' J 3 X 3 Coteau d’Ancises. i 58°07' 382 I OOO K 3 L 3 D’Aucise Ă  Cloyes, 3 641 L 3 M 3 Coteaux de Cloyes. IOI° 52 ' x 364 I OOO M 3 N 3 De Cloyes Ă  la plaine de Bouche d’aigre. 1 328 N 3 O 3 Plaine de Bouche d’aigre, de Chanteauloup et du Buisson. 10 3° 00' 1 5g5 i 200 O 3 P 3 Du buisson au Breuil. 3 562 P 3 Q 3 Du Breuil Ă  Villeprovert. 12 9 0 46' a 770 3 160 Q 3 R 3 De Villeprovert Ă  Villez. 1 4go R 3 S 3 Plaine de Freteval. 110° 20 1 216 I OOO S 3 T 3 Id. a 200 T 3 U 3 Forges de Courcelles. i6f° 02' 392 1 5oo G 3 V 3 Des forges de Courcelles au chĂąteau de Meslay. 10141 Y 3 W 3 Du chĂąteau de Meslay Ă  Saint-Ouen, x54°o3' 906 2 OOO W 3 X 3 De Saint-Ouen Ă  VendĂŽme. I27°44 2 180 2 400 \ X 3 Y 3 De VendĂŽme aux Coubis. 890 Y 3 Z 3 Coteaux des Coubis. i5'2° o3' 488 I OOO Z 3 A 4 Des Coubis Ă  MondĂ©tour, 3 025 A 4 B 4 Coteaux de MondĂ©tour. 166 0 i5' 240 1 000 B 4 C 4 Yalléé de Borde beurre. 75 o C 4 IX 4 Plaine’ de Marcilly,. 127° 11' 922 L OOO ĂŻ ' Ă  reporter. I i 38 082 48 207 DU TRACE SOUS LE RAPPORT HORIZONTAL ET VERTICAL. >43 DĂ©signation des points de tangence. INDICATIONS DES PARTIES DU CHEMIN. Longueur des droites. Ouverture des angles. DĂ©veloppement des courbes. Rayons des courbes. OBSERVATIONS. mĂštres. mĂštres. mĂštres. Report. i 33 08a 48 207 D 4 E 4 De Mareilly au petit Mars. 4 5 ia E 4 F 4 Prairies des sources de la Brisse. 142 0 53 ' 648 I OOO F 4 G 4 Des sources de la Brisse Ă  l’avenue du petit Plessis. 2 544 G 4 H 4 Prairie de Saint-Amand. ÂŁ.48° 66’ 54 s I OOO H 4 I 4 De Saint-Amand Ă  la Gravelle. 1 967 I 4 J 4 De la Gravelle aux Brosses. ÂŁ42° 46' 65o t OOO J 4 K 4 Des Brosses Ă  Vithiou. 120 ° Ol' ÂŁ 044 I OOO K 4 L 4 PrĂ©s de Vithiou. ÂŁ 63 ° 20' 313 t OOO L 4 M 4 De Vithiou au moulin du Chevalet. 2 189 M 4 N 4 PrĂ©s du moulin du Chevalet. i 3 o° 5 i 85S I OOO N 4 O 4 PrĂ©s de Villechauve et du chĂąteau de Blanchamp. 129° II' 8S7 1 000 O 4 P 4 Du chĂąteau de Blanchamp Ă  la RouĂšre. 988 P 4 Q 4 De la RouĂšre Ă  Villefrin. i4S°23' 552 I OOO Q 4 R 4 Du moulin de Villefrin au chĂąteau de Charost. 3 142 R 4 S 4 Coteaux de Charost et prairie deVillĂ©c. ÂŁ 41° 28’ 807 I 200 S 4 De VillĂ©e Ă  ChĂąteau-Regnault. 1265 ‱JM U 4 Prairie de ChĂąteau-Regnault. ÂŁ 63 ” 5 ĂŻ' 338 I 200 U 4 V 4 De ChĂąteau-Regnault au moulin de la BlanchĂšre. 3 834 ' V 4 w 4 Prairie de Villedoiner. ÂŁ39° 12' S5o I 200 w 4 X 4 De Villedomer Ă  la GrafardiĂšre. 1 492 X 4 Y* Coteau de la GrafardiĂšre. 160 0 54' 5oo i 5oo Y 4 Z 4 De la GrafardiĂšre au moulin de Grenouilleau. 5i4 Z 4 A 3 Du moulin de Grenouilleau Ă  Neuilly-le-Lierre. i33° 52 ' 120 S 1 5oo A 3 B 3 De Neuilly-le-Lierre Ă  la RuviniĂšre. , 9 9 22 B“ c s Coteau de la ThierriĂšre. i 5 i° 22' 5oo r 000 C“ D 3 Id. 638 D 3 E 3 Prairie de Vernou. 144° 45' 800 1 3oo E 3 F 3 De Vernou Ă  l’AĂźtre des Ganthiers. 10 5 ? 3 i' ÂŁ 69O 1 3oo F» G 3 De l’Ahre des Gauthiers Ă  la gendarmerie de Vouvray. 2 532 G 3 H 3 Gendarmerie de Vouvray. 173° 4 $* 142 1 3oo H» I 3 De la Gendarmerie aux PĂątis. I OIO 1 “ J 3 Bords de la Loire aux PĂątis. ÂŁ77° 08' 100 2 OOO J 3 K 3 Des PĂątis Ă  la Chasse royale bords de la Loire . 646 K 3 L 3 Bords de la Loire Ă  la Chasse royale. 17£° 38 ' 292 2 OOO L 3 M 3 De la Chasse royale Ă  la Pesserie. I 704 M“ N 3 Jardins de la Pesserie. ÂŁ78» 34' 5o 2 OOO N“ O 3 De la Pesserie Ă  la culĂ©e du pont de Tours. 4 604 Total de la premiĂšre section de Paris Ă  Tours. iSc 585 60 984 242 569 »' Section. — De Tours » Poitiers. O 5 pu Du pont de Tours au pont de la Motte. 3 572 ptl Q 3 Dn pont de la Motte au port Corb. ÂŁ 72 ° o3' I OOO Q“ R 3 Du port Corb Ă  Grenouille. 7 337 R 3 S 3 Prairies de Grenouille. 161° 20' 326 I OOO S“ 'J'tf Des prairies de Grenouille Ă  l’Aubmicre. 3 i 38 'j'U U 3 Lit de la Loire vis-Ă -vis l’AubiniĂšre. ÂŁ 7 3° i5' 83 I OOO u“ V 3 De l’AnbiniĂšre Ă  Cinq-Mars-la-Pile. 3 678 V 3 w“ Prairies de Cinq-Mars-la-Pile. I7£° 32 ' 148 I OOO w“ X 3 De la prairiede Cinq-Mars aux PrĂ©s commune de 14 *55 x“ Y 3 Prairies des PrĂ©s. ÂŁ54° o3' 453 I OOO Y 8 Z 3 Des PrĂ©s Ă  la ChalopiniĂšre prĂšs de Bourgueil . 5 978 Z 3 A 6 Plaine de Bourgueil. 92° 28' ÂŁ 528 I OOO A 6 B G De la plainede Bourgneil aux maisons de l’Arche c. de Cinais. 10 912 B 6 C G Des maisons de l’Arche aux marais de la Roche. ÂŁ 05 ° 04' ÂŁ 3o8 I OOO C 6 D G Des marais de la Roche Ă  I’ile Bouchard. ÂŁ7 660 s J> 0nnr fp V fifi S-tn 3 o5 CHAPITRE LV1I. »44 DĂ©signation des points de tangence. INDICATIONS DES PARTIES DU CHEMIIf. Longueur des droites. Ouverture des angles. DĂ©veloppement des courbes. Rayons des courbes. OBSERVATIONS. mĂštres. mĂštres. mĂštres. Report, 66 53o 3 985 D G E 8 Plaine de l’üle Bouchard. i 53°25' 464 I OOO E e f 8 De l’ile Bouchard Ă  Cambraye. io i3o F 6 G 6 Plaine de Camb aye. i 54° 58' 437 I OOO G G H g De Cambraye au ravin de Longeville. 7 485 H G I G Coteaux du ravin de Longeville. 175° 08' 85 I OOO I e J G Du ravin de Longeville aux trois moulins. 4 o85 J G K e Des trois moulins aux Fouchers. 127° 24' 1 469 I 600 K G L e Des Fouchers aux NialliĂšres. 5 465 L° M 8 Bas du coteau des NialliĂšres. 174° 5i' 9° 1 OOO M 6 JJO Des NialliĂšres Ă  la petite Valette. 6 i38 N O Coteaux de la petite Valette. 167° 10' 224 I OOO 0 pG De la petite Valette Ă  Nerpuy. 6 565 p6 QG ForĂȘt de 'hatellerault prĂšs de Nerpuy. 142° 22 65 7 X OOO Q G R 8 De Nerpuy Ă  la plaine de Clain. i4 099 R G S G Plaine et prairie de Clain. 142° 39' Si5 1 n 5 o S° T G De Clain au coteau de Roeherenil faubourg de Poitiers. xo 270 T G TJ 8 Du coteau de Rochereuil Ă  la porte de Paris. 167” 48' 2x3 1 OOO U 8 V e De la porte de Paris Ă  la rue du pont Achard. 1 465 Total de la deuxiĂšme section, de Tours Ă  Poitiers. j 3a 232 8 43g 140 G71 3 e Section. — HĂ© Poitiers h AngoulĂȘme. y6 De la rue du pont Achard au faubourg de la TranchĂ©e. i35° 48' 771 I OOO w 6 X* Du faubourg de la TranchĂ©e au Clain prĂšs Saint-Benoit. 2 3o4 X 8 yG Du Clain au ruisseau de Saint-BenoĂźt. 168 0 17' ao5 I OOO Y 8 Z° Du ruisseau de Saint- Benoit Ă  Givray. 1629 Z G A 7 Coteau et prairie de Givray. 164 0 27' 271 X OOO A 7 B 7 De Givray Ă  la MĂ©linerie. 4 3 q 3 B 7 C 7 Praieries de la MĂ©linerie. 174° 47’ 91 I OOO C 7 D 7 De la MĂ©linerie au Port commune d’Iteuil. 3 56a D 7 E 7 Plaine du Port. 161 0 06' 33o I OOO E 7 F 7 Du Port au ravin de Cersigny. 6 745 F 7 G 7 Du raun de Ccrsgny Ă  Cersigny. i3o° 59' 857 I OOO G 7 H 7 De Cersigny aux Ri tz. 3 839 H 7 I 7 Plateau des Retz et de Pioussay. i 37°54' 735 I OOO I 7 J 7 De Pioussay Ă  la prairie de Beaulieu bord de la Bouleur. 2 773 J 7 K 7 Prairie de Beaulieu et de Briou. i 58° 00' 385 I OOO K 7 L 7 De Briou au bois de RochĂȘvre. 6 65g L 7 M 7 Du bois de RochĂȘvre au bois de la MorciĂšre* 159° 33' 357 1 000 M 7 N 7 Du bois de la M orciĂšre au Roty commune de Brux. 2 681 N 7 O 7 Cote u du Roly. i65° 44' 249 I OOO O 7 P 7 Du Roty Ă  la RichardiĂšre. 4 r 99 p 7 Q7 VallĂ©e u u bas de la RichardiĂšre. x6x° i3' 328 I OOO Q 7 R 7 De la RichardiĂšre Ă  la vallĂ©e de Linazay. 6 018 R 7 S 7 VallĂ©e de Linazay. l5 7 0 02' 401 I OOO S 7 T 7 De iy jusqu’auprĂšs de la limite du dĂ©p. de la Charente. 7 83o T 7 X] 7 Courbe Ă  cher al sur la limite des dĂ©p. de la Vienne et de la Charente. 164° 29' 271 I OOO U 7 Y 7 De la limite du dĂ©partement au plateau de la TranchĂ©e. 1 3a5 Y 7 W 7 Du plateau de la TranchĂ©e Ă  Chantemerle. 146° 19' 588 1 OOO W 7 X 7 De Chaniemerle Ă  l’allĂ©e de Paris forĂȘt de Ruffec. 2 o54 X 7 Y 7 De 1 allĂ©e de Paris Ă  l’allĂ©e des Loges forĂȘt de Ruffec. 166° 46' 23 i 1 OOO Y 7 Z 7 De 1 allĂ©e des Loges an plateau des Gord ins forĂȘt d 612 I OOO qio pio De Contras Ă  Gi atien. 6 oc7 plO Qio Plaine de Giatien. 1 65 ° 48' 248 I OOO QI° RIO De Gratien aux Gatilhiers. 5 292 R nombre des parties droites sera de 35 , donnant une longueur de 109,650", et celui des parties courbes de 35 , donnant un dĂ©veloppement de 21,647“; 2° Les' parties courbes sont divisĂ©es ainsi qu’il suit, quant Ă  leur nombre, leurs rayons et leurs longueurs. Nombre. DĂ©veloppement. Courbes de 1,000 mĂšt. de rayon 35 21,647“ Droites 35 109,650 Total gĂ©nĂ©ral 7 ° 1 3 1,297" Total gĂ©nĂ©ral des courbes du chemin de fer depuis Paris jusqu’à Bordeaux. 1 53 105,249" Parties droites 144 526,601 r Total gĂ©nĂ©ral du chemin de Paris Ă  Bordeaux. 2 97 63 i, 85 oℱ Pour n’avoir que des pentes convenables il a fallu faire sur plusieurs points des travaux extraordinaires. Le tableau suivant les fait connaĂźtre exactement. A. PROJET DE CHEMIN DE FER DE PARIS A RORDEAUX. *4t ment. 56“ 5 7 [3ℱ 53“ de TABLEAIJ lYDICATIF DE M PROJEC1 DE PARIS A BOB l vr Section. — De Paris riON VERTICALE BEAEV. Ă  Tours. DU TRACÉ N oa d'ordre fl des points. INDICATIONS. LONGU horizont. BUKS DES Pj en pentes. RTIES. en rampes. Pentes par mĂštre. Rampes par mĂštre INCLIN TOT J Pentes. AISONS LES Rampes. *5 ^ .£‱§ J-g ‱ Ï ÂŁ -a O i 0 B SM R ÂŁ A TI O - Y S. , et i Point de dĂ©part Ă  Paris, mur de l’En- mĂštr. c. inĂštr. c. inĂšlr. c. mill. mill. mĂštr. iuĂštr. mĂštr. trepĂŽt des vins. 53,74 » a 38,160,00 » 3,ooo a 11 44& 2 Parc de la VerriĂšre- 168,2 2 s et » 2,354,6o D o,8g5 » 2,11 - 3 CoigniĂšres. 166,11 i » » 5,022,70 B 1,961 » 9,85 aent. 4 Saint-Hubert. i,665,6o M U B a !> I> 175,96 n m 5 Le Perray. 175,96 1 » 25 j 4 22 j 0 ° » 3,000 B 76,26 » O 6 Plaine de Saint-Martin. 99,70 » b 6,078,50 a 0,246 » 1,67 7 Moulin de l’Ormalay. 101,37 7 » B 4,370,00 a 1,425 n 6,22 -— S Moulin de CĂŻiartainviiliers. 1117,59 U » 4,253,5 o a 2,258 n 9,61 ' 9 Chauss. du canal Vauban Saint-Prest. 1 17,20 n » 5,219,60 a X,29 3 » €,75 Q“ lO LĂšves. 123,95 y * B 3,028,90 n o,4>5 » 1,23 i 11 Chartres. ia5,18 i» B 1,780,20 » 0,332 B 10,40 » 5 Vitray. 146,24 » 6,760,40 » 2,585 B 8 16 Perruchay. r 28,77 » r,95o,5o a o,25i B 0,49 n '7 Pulois. 128,28 » 12,290,00 » 1,173 a 14,42 B iS .bĂąteau de la Varenne commune de Donnemain. 113,86 » 1,448,80 » 1,928 B 2,80 a J 9 ChĂ teaudun, 1 t 1,06 a 1,882,3o n 0 r» © » 1,26 » 2 0 SainĂŻ-Àvit. B » 2,400,5o » ,445 » 3,47 21 La SablonniĂšre. 1 [3,27 » 2,857,00 a 3,000 B 8,57 B 22 ChĂąteau d’Ancise. O 4* O » 5,x65,6o B B 5,16 » 1 I 2 3 Cloyes. 99-54 B 2 ,79 0 ,9° a 0,223 B 0,62 . 0 24 Limite des dĂ©partements d’Eure-et- Loir et Loir-et-Cher. IOO,l6 a 8,37 1,20 ” 0,682 » 5,7 1 » . I Ă  reporter. 1,665*60 77,216,5o 83,543,8o i45,io iS5,8r 3» a5o CHAPITRE LVII. V YÎ c c c INDICATIONS. LO N SUEURS DES 1 il a» 3 Z g 3 s S sa INCLINAISONS TOTALES. -3 I * » OBSERVATIONS » a horizon t en pentes. en rampes ‱*-s O. fit. Pentes. Rampes ll-s O ÂŁ mĂštr. c. mĂštr. c. mĂštr. c. mill. mill. mĂštr. mĂštr. mĂštr. Report. i,665,6c 7 7,216,5c 83,543,80 145,10 i85,Si '2 5 Yillez. 94,45 Forges de Courcelles. S 3,821,00 » 0,376 » 1,44 X '2 6 93,01 Cliiciieray. 4,374,20 » » » 9 9 » 2 7 » 4,625,00 » 0,884 9 4,o8 n 93,01 Les DĂ©rompĂ©es. 28 88,93 » 5,355,5o X 0,201 9 9 2 9 VendĂŽme. 8 7 85 3o » » 12,223,00 3,000 9 36,67 Saint-Amand. 124,52 3i Viihiou. 5,009,60 » 1,700 » 8,52 » Il6,00 Limite des dĂ©partements de Loir-et- X 5,801,70 » 1,945 » ii ,38 » 32 Cher et d’Indre-et-Loire. 104,62 Moulin Delaunay chĂąteau RĂ©gnault. S 6, 14 . 1 , 3g » 2,375 » 14,5g » 33 9°,°3 » 6,616,00 » D970 » i3,o3 S 34 Moulin Greuotiilleau. 77,00 35 » 6,669,00 X i,55r » 10,34 » Reugny. 66,66 X 7,244,00 » i,3t5 » 9,53 » 36 Vernou. 3,549,00 » X » » B 57 ,i 3 57 Vourray. 57,13 » 3,6i5,oo 9 0,401 » 1,45 » 3 S Rocltecorbon. 55,68 0 5,148,80 S 0,171 » 0,88 9 3J en pentes. RTIES en rampes. Pentes par mĂštre. Rampes par mĂštre. INCLIN TOT Ventes. AISONS LES. Rampes . -u % i § C 2 w OBSERVATIONS inĂštr. inĂštr. mĂšlV. inill. mil!. inĂštr. niĂštr. inĂštr. Report . » » 42,192 44,44 45 Chemin de la Touche Ă  SenillĂ©. 127,00 3,695 » » » » » » 46 Le Jarcq. 12 7,00 » » 2,000 » 6 ,99 5 47 Grange. 120,01 10,4*5 > » ,> » » » 4 8 Chantemerlc. 120,01 » 8,0 r 4 » 3,000 » 24,04 » 49 Aiguependante. 9^,97 » ro,o23 > r,ooo » 10,02 » 5o Limite de Bayers et de Montonneau. 85,9a » 5,33o » 3,000 » i5, 9 5 5i Mansle route Royale. 70,00 9,55g » » » » I » 52 VallĂ©e des Granges. 70,00 > 24,000 » 1,000 » 2 4,00 53 Saint-Cybard faub. d’AngoulĂšmc. 46,00 5gi > » » » >J » 54 Rue du faubourg de Saint-Ausone. 46,oç Poitiers Ă  AngoulĂ«me. 24,260 5o,86i 42,192 81,00 44,44 117,313 4 e Section — D’AngoiilĂšnie Ă  Bordeaux. 54 Faubourg de Saint-Ausone. 46,00 » I 21,785 » 3,000 65,36 55 EntrĂ©e du souterrain de Livernau. 11 r,36 i,5oo » » » » > 56 Sorlie du souterrain de Livernau. 11 r,36 » 1 7 »°91 » 3,ooo » 5z,2S 57 Prairies des Brandes. 60,oS » 8,840 » 1,700 » i5,o3 » 58 Pont de Chalais. 45,o5 CO » 2,000 » 16,3i > 5 9 Pont sur la Dronne, prĂšs le moulin Poirier. aS,74 » 2 r,553 » 0,800 » 17,24 60 Prairie au bas de la RodettĂ©rie Cou- Iras. i r,5o 52,37 X » » » » » > 61 Pont de Bordeaux fculĂ©e droite. 1 x,5o goulĂšme Ă  Bordeaux. 53,87 r 55,641 21,785 65,36 i3i,a 9 7 II rĂ©sulte de ce tableau i” Que le dĂ©veloppement total, depuis Paris jusqu’à Bordeaux, est de 63i,85o m. 2 ° Que le dĂ©veloppement se compose de 10 parties horizontales, 33 pentes et 17 rampes. 3° Enfin que ces pentes et rampes se divisent ainsi qu’il suit relativement Ă  leurs inclinaisons et leurs longueurs CHAPITRE LVII. 2 5 ->. PremiĂšre, section, de Paris Ă  Tours. Nombre. DĂ©veloppement. Parties horizontales 3 9,488 m 8o" — en pente a 3 i37,3i 3,4o — en rampe 1 2 95,666,80 Totaux pour la premiĂšre section 38 242 , 569 m oo° DeuxiĂšme section, de Tours Ă  Poitiers. Parties horizontales — en pente — en rampe Totaux pour la deuxiĂšme section, de Tours Ă  Poitiers TroisiĂšme section, de Poitiers Ă  Angoulcme. Parties horizontales — en pente — en rampe Totaux pour la troisiĂšme section, de Paris Ă  AngoulĂ©me QuatriĂšme section, d’AngoulĂ©me Ă  Bordeaux Parties horizontales —- en pente — en rampe Totaux pour la quatriĂšme section, d’AngoulĂȘmeĂ  Bordeaux Et pour la totalitĂ© du chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux^ Parties horizontales — en pente —- en rampe 1 35,274ℱ °o c 1 3o,5o7,00 2 75,890,00 4 1406,71 m OO" 4 24,260"’ 00 e 5 5 o, 86 i, 00 2 42,19 2,00 11 ii7,3i3 m oo c 2 53,871 “’oo' 4 55 , 64 i ,00 1 21,785,00 7 i 3 i, 297 m oo c 10 ia 2 , 893 m 8 o' 33 274,322,40 *7 234,633,80 60 63 i, 85 o m oo c Totaux gĂ©nĂ©raux CHAPITRE LVIII DES DIMENSIONS ET DISPOSITIONS GÉNÉRALES DU CHEMIN DE FER ET DES PRINCIPAUX OUVRAGES D’ART. - III— 1000 IM - Dimensions et dispositions gĂ©nĂ©rales du chemin. Le chemin de fer Ă©tant destinĂ© Ă  transporter un nombre considĂ©rable de marchandises et de voyageurs, il sera, par cette raison, nĂ©cessaire de l’établir Ă  deux voies depuis Paris jusqu’à Bordeaux. Cette condition est essentielle, et nous dirons mĂȘme indispensable Ă  cause du grand mouvement qui aura lieu sur toute la ligne, et surtout si le gouvernement et les chambres persistaient Ă  vouloir qu’un grand chemin de fer soit tenu de donner passage aux wagons des compagnies qui obtiendraient l’autorisation d’établir des embranchements sur cette grande ligne. IndĂ©pendamment de ces deux voies, il sera Ă©tabli au point de dĂ©part et d’arrivĂ©e, ainsi que dans les villes principales que doit desservir le chemin de fer, telles que Tours, Poitiers, An- goulĂȘme, etc., de triples et quadruples voies. Il sera en outre Ă©tabli entre Paris et Bordeaux aoi gares d’évitement et de stationnement; chacune se composera au moins de deux voies et aura 200 m. de dĂ©veloppement. Ces gares seront placĂ©es en dehors des grandes voies continues, et se trouveront alternativement tantĂŽt Ă  droite, tantĂŽt Ă  gauche. L’auteur de ce MĂ©moire a pensĂ© que le dĂ©veloppement total de toutes ces gares serait Ă©gal au dixiĂšme de la longueur du chemin. La largeur du chemin a Ă©tĂ© ainsi dĂ©terminĂ©e, savoir La distance entre les rails formant la voie, i m. 5o c.; La distance d’une voie Ă  l’autre, ou ce qu’on appelle l’en Ire-voie, 2 m. ; La distance des rails extĂ©rieurs au bord des fossĂ©s, 1 m.; Total du couronnement, 7 m. Sur une grande partie de sa longueur, le chemin sera bordĂ© de fossĂ©s leur dimension sera de 1 m. 5o c. d’ouverture, 5o c. de profondeur, et 3o c. de largeur au plafond. Dans les parties du chemin construites en remblais, la distance du rail extĂ©rieur Ă  l’arĂȘte du chemin est de 1 m. 5o c. Dans les grandes tranchĂ©es oĂč le terrain est rĂ©sistant, et surtout dans les rochers et dans les souterrains, il sera pratiquĂ© une cunette de 5o cent, de largeur destinĂ©e Ă  l’écoulement des eaux. Partout oĂč le chemin sera bordĂ© de parapets ou de murs de soutĂšnement, comme sur les ponts, ponceaux et viaducs, la distance du rail Ă  ces parapets ou Ă  ces murs sera de 1 m. Partout oĂč le chemin sera construit en chaussĂ©e ou Ă  mi-cĂŽte, l’accotement aura une largeur de 1 m. 5o c., et il sera bordĂ© par un bourlet ou une lisse. CHAPITRE LVIII. '>54 D’aprĂšs ces dimensions, il rĂ©sulte que le couronnement du chemin aura 10 m. en plaine, et 8 m. dans les grandes tranchĂ©es et dans les souterrains, sur les ponts et entre les parties soutenues par des murs ou bordĂ©es par des parapets. Sur les ponts, les rails, au lieu d’ùtre construits en saillie, pourront ĂȘtre fixĂ©s dans des rainures, et ces rainures recueilleront les eaux qui viendront ensuite se prĂ©cipiter dans des conduites qui leur livreront passage Ă  travers l’épaisseur des voĂ»tes. Sur toute la traversĂ©e des ponts le chemin, dans le sens vertical, se composera d’autant de courbes qu’il y aura d’arches , pour rendre l’écoulement des eaux plus facile. Les rails du chemin de fer seront tous en fer forgĂ©; ils auront 5 m. de longueur ; ils pĂšseront 3o kilo, par mĂštre courant. La section transversale des rails dans leur ensemble sera rectangulaire, elle aura une surface de l\o c. carrĂ© ; cependant cette section aura la forme d’un double T. Voici ses dimensions La partie du T en saillie sur le corps du rail sera de i c.,sa hauteur sera Ă©galement de r c., la largeur du corps du rail sera de 45 mill. La hauteur totale du T sera de 8 c., et la hauteur de l’évidement sera de 6 c. La largeur totale du T sera de 65 mill. Les deux T seront lĂ©gĂšrement arrondis Ă  leur couronnement. Comme on peut le voir, on a donnĂ© Ă  ces rails la forme qui permet de les faire durer le plus long-temps possible; on sait, d’aprĂšs l’expĂ©rience, que les rails s’usent toujours sur l’arĂšte intĂ©rieure qui est constamment exposĂ©e au frottement du collet des roues, de maniĂšre que les rails qui s’écartent de la forme que nous avons adoptĂ©e ne peuvent ĂȘtre retournĂ©s qu’une fois, tandis que ceux que nous proposons peuvent ĂȘtre retournĂ©s quatre fois; c’est donc obtenir une Ă©conomie de moitiĂ© sur les frais de la reforge des rails. Les coussinets seront en fonte de fer, leur poids sera de io kilo. L’auteur a pensĂ© que la force du coussinet devait ĂȘtre proportionnĂ©e Ă  celle du rail, et combinĂ©e de maniĂšre Ă  pouvoir rĂ©sister Ă  l’action des machines locomotives, dont le poids et la force ont Ă©tĂ© accrus considĂ©rablement depuis quelque temps. Leur poids dĂ©passe douze tonnes, c’est ce qui occasionne trĂšs frĂ©quemment la rupture des coussinets. Les coins nĂ©cessaires pour serrer les rails dans les coussinets seront en fer forgĂ©. Les dĂ©s seront en une pierre factice, qui a la duretĂ© du granit le plus dur, et ils seront exĂ©cutĂ©s d’aprĂšs le procĂ©dĂ© du docteur Bernhardt. Leur forme sera carrĂ©e et un peu pyramidale. Ils auront 70 c. de cĂŽtĂ© Ă  leur hase, 60 c. de cĂŽtĂ© Ă  leur couronnement, et 4o c. de hauteur. Un Ă©trier sera soudĂ© dans ce dĂ© en mĂȘme temps qu’il sera coulĂ©. Les deux extrĂ©mitĂ©s de l’étrier seront taraudĂ©es, elles auront une saillie de 6 c. au-dessus du couronnement du dĂ©; deux trous seront pratiquĂ©s dans les coussinets Ă  des distances rĂ©guliĂšres, de maniĂšre qu’ils s’ajustent sur les deux parties en saillie de l’étrier, et, par le moyen de deux Ă©crous, ils seront solidement assujettis et resteront fixes sur le dĂ© tant que l’une ou l’autre de ces piĂšces ne se brisera point. Les dĂ©s seront placĂ©s Ă  des distances de 80 c. Il sera pareillement Ă©tabli des traverses en pierre factice toujours d’aprĂšs le procĂ©dĂ© du docteur Bernhardt. Ces traverses, destinĂ©es Ă  maintenir un parfait parallĂ©lisme entre les deux rails a 55 DIMENSIONS ET DISPOSITIONS GÉNÉRALES DU CHEMIN DE FER. composant la voie, auront, Ă  leur base, une longueur de 2 m, 20 c., et une largeur de 70 c.; Ă  leur couronnement, ils auront de longueur 2 m. 10 c., et de largeur 60 c., et de hauteur 4o c. Aux deux extrĂ©mitĂ©s il sera adapĂ©, dans le corps de la traverse, des Ă©triers de mĂȘme forme que ceux des dĂ©s. Ces Ă©triers seront rĂ©guliĂšrement espacĂ©s de maniĂšre que, lorsque les coussinets seront ajustĂ©s sur leur tige, on 11’aura plus besoin que de poser les rails dans les collets de ces coussinets et de les caler avec les coins. Ces traverses serviront de rĂ©gulateur, en quelque sorte immuable, pour l’entre-rail. Elles seront placĂ©es Ă  des distances de 5 m. sur le point mĂȘme oĂč s’aj usteront les rails, pour en empĂȘcher l’écartement et prĂ©venir les tassements irrĂ©guliers du terrain. Une couche d’empierrement en gros fragmens de calcaire, de meuliĂšre, de cailloutis ou de galets, sera Ă©tablie sur toute la surface du couronnement du chemin de fer. Cette couche n’aura pas moins de 25 c. d’épaisseur; elle est destinĂ©e Ă  consolider la surface du chemin, et Ă  con- trebuter entre eux les dĂ©s et les traverses. Dimensions et dispositions gĂ©nĂ©rales des ouvrages d'art. Tous les travaux d’art, qu’exige l’établissement du chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux, seront exĂ©cutĂ©s avec le plus grand soin. La maçonnerie sera faite en pierre de taille, en moellons de pierre dure, en grĂšs, en meuliĂšre ou en briques, selon les localitĂ©s oĂč s’édifieront ces ouvrages. Les remplissages seront toujours en matĂ©riaux de bonne qualitĂ© et les mortiers tous faits avec du sable de riviĂšre ou de miniĂšre, mais bien lavĂ©, et avec de la chaux hydraulique. Ces travaux consistent i° en un grand souterrain de i, 5 oo m. de dĂ©veloppement, et pratiquĂ© sous le faĂźte de Livernau qui sĂ©pare le bassin de la Charente de celui de la Dordogne. L’ou- vertnre de ce souterrain sera de 7 m. ; il aura 5 m. de hauteur sous clĂ©, les pieds droits auront 1 m. 5 o c. de hauteur et la voĂ»te 3 m. 5 o c. de rayon. Cette hauteur permettra aux machines locomotives don t les cheminĂ©es ont une hauteur de f\ m., de passer sans qu’elles puissent toucher les parois de la voĂ»te dont la hauteur correspondante au milieu de chaque voie sera de 4 m. 60 c. 2 0 Un grand pont sur la Loire au port d’Ablevois; ce pont se composera de dix-sept arches de 27 m. de corde chacune, ce qui donnera un dĂ©bouchĂ© de 45 g m. ; 3 ° Un grand pont sur la Dordogne, prĂšs de Libourne, qui se composera de sept arches, de 25 m. de corde, ce qui donnera 175 m. de dĂ©bouchĂ©; 4 ° Un grand pont sur la Vienne, prĂšs de Beaumont, qui se composera de sept arches de 25 m. de corde, ce qui donnera un dĂ©bouchĂ© de 175 111. ; 5 ° Un grand pont sur la Charente, prĂšs d’AngoulĂšme, qui se composera de cinq arches de 3o m. de corde, ce qui donnera un dĂ©bouchĂ© de i 5 o m. ; 6° Un pont sur la Charente, prĂšs de la riviĂšre d’Argence, qui se composera de cinq arches de 20 m. de corde, ce qui donnera 100 m. de dĂ©bouchĂ© ; 7 0 Un troisiĂšme grand pont construit sur la Charente, prĂšs deMansle, qui se composera de trois arches, de 3o m. de corde, ce qui donnera go m. de dĂ©bouchĂ©; 8° Un pont sur l’Isle Ă  construire prĂšs de Coutras, qui se composera de onze arches de 10 m. de corde, ce qui donnera 110 m. de dĂ©bouchĂ©; CHAPITRE LVIII. a 56 9 0 Un pont sur la Dronne Ă  construire prĂšs de l’embouchure de la Tilde, qui se composera de neuf arches de io m. de corde chacune, ce qui donnera 90 m. de dĂ©bouchĂ©; io° Un nombre considĂ©rable de ponts et ponceaux d’une moins grande importance Ă  construire sur la BiĂšvre, la GuĂ©ville, l’Eure, le Loir, la Brenne, le Lanne, le Clain, la Bouleur, la Tude, etc. ; 11° Quatre grandes chaussĂ©es, dont trois sur la rive droite de la Loire, et la quatriĂšme sur la rive gauche de la Dordogne prĂšs du bourg d’Arveyres. 12° De cinq grands ports un Ă  Tours sur la Loire, un deuxiĂšme Ă  AngoulĂȘme sur la Charente; un troisiĂšme Ă  Libourne sur la Dordogne; un quatriĂšme Ă  Lormont sur la Garonne, et un cinquiĂšme Ă  Bordeaux sur la Garonne. Ponts , pontceaux, aqueducs et siphons. Le chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux suivant en grande partie les vallĂ©es de la BiĂšvre, de la GuĂ©ville, de l’Eure, du Loir, de la Brenne, de la Loire, de la Vienne, du Clain, de la Bouleur, de la Charente, de la BohĂšme, de la Tude, de la Dronne, del’Isle, de la Dordogne etde la Garonne, on ne doit pas ĂȘtre Ă©tonnĂ© du nombre considĂ©rable de ponts qu’on sera obligĂ© de construire sur ces riviĂšres et sur leurs affluents. Ces travaux d’art ne peuvent ĂȘtre Ă©vitĂ©s, et ils sont le rĂ©sultat des traversĂ©es d’une rive Ă  l’autre qu’on a Ă©tĂ© obligĂ© de faire faire au chemin, pour obvier d’abord aux sinuositĂ©s de ces riviĂšres, quelquefois aussi pour Ă©viter des travaux de terrassement, et plus gĂ©nĂ©ralement encore pour obtenir un tracĂ© plus rectiligne et par consĂ©quent plus court. Les dimensions et les formes de ces ponts varient en raison de la distance des sources de ces riviĂšres et du volume d’eau de leurs affluents. L’auteur a toujours eu soin d’assurer un dĂ©bouchĂ© suffisant et facile aux eaux de ces riviĂšres qui sont souvent sujettes Ă  des crues extraordinaires. Le nombre de ces ponts et pontceaux sera sur la BiĂšvre de 1 pont; sur les grandes rigoles conduisant les eaux de Saint-Hubert Ă  A 7 cisailles, de 6 ponts; sur la GiiĂ©ville, de 2 et de 4 pontceaux; sur l’Eure, de 8 ponts et de 6 pontceaux; sur le Loir, de 18 ponts et de 4 pontceaux; sur la Brenne, de 3 i ponts et de 29 pontceaux; sur le Lanne, de 1 pont et de 2 pontceaux; sur la Loire, 1 pont ; sur la Vienne, 1 pont; sur le Clain, de 8 ponts et de 5 pontceaux; sur la Bouleur, de 1 5 ponts et de 2 pontceaux; sur la Charente, 3 ponts et de 43 pontceaux;sur la BohĂšme, de 12 pontceaux; sur la Tude, de i 3 ponts et de 10 pontceaux; sur la Dronne, 1 pont et de 8 pontceaux; sur l’Isle, 1 pont et de 7 pontceaux ; sur la Dordogne, 1 pont et de 20 pontceaux; sur la Garonne, de 7 pontceaux. Chaque cas particulier se trouve exprimĂ© sur les profils et les coupes des plans, et tous sont portĂ©s sur le tableau des travaux d’art ci-aprĂšs ; le nombre en sera de 227. On construira Ă©galement entre Paris et Bordeaux un nombre considĂ©rable d’aqueducs pouf l’écoulement des eaux sous le chemin de fer; leur nombre sera de 338 . DIMENSIONS ET DISPOSITIONS GÉNÉRALES DU CHEMIN DE FER. a5 7 PONTS. section. — Ue Paris Ă  Tours. INDICATION des fleuves, riviĂšres, ruisseaux, et ravins. Nombre de ponts. Nombre des arches de chaque pont. Ouverture de total i le des arches. mĂštres. Sur la BiĂšvre, Ă  Igay. 1 1 12 Sur la rigole du Perray et sur celle du Pont-Marguant. 2 2 6 Sur la GuĂ©ville, a Gazeran et au Rossay. 2 3 L ! Sur le canal de Gaillardon, sur la Voise et sur le Loir. 3 1 10 Sur le ruisseau de Goville, prĂšs drSaini-Prest, et sur le RĂ©veillon, prĂšs de Meslay. 2 3 9 Sur un bras de l’Eure, Ă  Chartres. 1 3 9 Sur l’Eurt, Ă  Chartres et Ă  Saint-Prest. d 5 f'ur l'Eure, au moulin de la Varcnne. 1 1 13 Sur le Loir, prĂšs de la ferme de Meuve, Ă  MarbouĂ© et Ă  ChĂąteaudun. 3 3 30 Sur un bras du Loir, Ă  ChĂąteaudun. 1 2 20 Sur le Loir, prĂšs de Douy. " 1 3 Sur le Loir, prĂšs du Petit-Vernouillel. 1 u 77 Sur le Loir, Ă  Bouche-d Aigre, au moulin Batereau et au moulin Ă  tan. 3 5 50 Sur le Loir, a Villez, Ă  Courcellcs, Ă  Meslay et a VendĂŽme. 4 5 0 Sur la Brenne. 8 2 8 Idem. 5 9 10 j Sur la riviĂšre du moulin Nouvet et sur un bras de la Brenne. 2 1 5 Sur la Brenne. 1 2 12 Idem. 12 5 20 Jdm, Ă  Vernou. 1 3 21 I Totaux des ponts pour la premiĂšre section, de Paris Ă  Tours. 57 section. — De Tours » Poitiers Sur le ruisseau des Trois-Maries. 1 1 16 i Sur Brenne, Ă  Luyues et sur le ruisseau de Grenouille. 2 3 9 j Sur le r,.vin du Puntceau. 1 1 5 i Sur le ravin de Bois-le-Comte. 1 1 Sur la Boire, prĂšs de Cinq-Mars et de Langeais et sur la Veude. 4 3 12 ! Sur le dans la plaine de Buurgueil et sur le Palus, prĂšs de Moussais. 2 1 6 Sur la Loire. 1 17 459 Sur la Vienne. 1 7 175 ! Sur la Bourouse. 1 1 s Sur l’Envigne, Ă  ChĂątellerault. 1 3 30 l Sur l' 1 1 15 ; Sur le Clam, au moulin a Param, et Ă  Poitiers. 2 3 39 ; Sur la Boivre. i 1 5 Toial pour la deuxiĂšme section, de Tours Ă  Poitiers. 19 j 3 e section. — De Poitiers Ă  AngoulĂȘme. Sur la Boivre. 1 1 10 i Sur le Clain, au faubourg de la TranchĂ©e, Ă  la Varenne, Ă  Saint-BenoĂźt et Ă  Givrav. 4 3 36 Dans le» communes de Smarves et d'Adonne il y a quatre ponts supprimĂ©s sur le Clain, par suite de deux redressements de cette riviere. Sur le Clain, ’e Palais ei la Vonne, reunis Ă  Vivonne. 1 3 36 ! A Cersigny le redressement du Clain occasionne la suppression de deux ponts. Ă  reporter 6 33 a58 CHAPITRE LVIII. DÉSIGNATION des fleuves, riviĂšres, ruisseaux et ravins. Nombre de ponts. Nombre des arches de chaque pont. Ouverture de la totalitĂ© des arches. mĂštres. report. 6 Sur le Clain, au moulin de l’Aille. 1 Ăź 25 Sur la Dive, Ă  Voulon, et sur le Lien, prĂšs de Ruffec. 2 Ăź 15 Sur la Bouleur entre Voulon etlaRichardiĂšre. 8 i 13 Idem entre la RichardiĂšre et SenillĂ©. 7 i 6 Sur la Charente, Ă  Manslc. 1 3 90 Sur les ruisseaux de Saint-Amand et de l’Argence. 9 1 6 Sur la Charente prĂšs de l'embouchure de l’Argence. 1 5 100 Sur la Charente, Ă  AngoulĂȘme. 1 5 150 Total pour la troisiĂšme section, de Poitiers Ă  AngoulĂȘme. 29 4° section. — D’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux. Sur la Tude. 2 3 9 Idem, prĂšs du moulin de Verdu, aux Brandes et au moulin Rabier. 4 3 15 Idem, du moulin Rabier Ă  son embouchure. 7 3 18 Sur la Dronne. 1 9 90 Sur le Chalnure et sur la Barbane. 2 1 6 Pont sur l’Isle. 1 11 110 Sur le Palais et sur le ruisseau du Grand-Frappe. 2 3 6 Sur la Dordogne, Ă  Libourne. 1 7 175 Port d'Arvcyre. 1 3 21 Estey du Geslas et ruisseau d’Artigues, prĂšs de Vayres. 2 1 10 Total pour la quatriĂšme section, d’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux. 23 PONTCEAUX DE 4 MET. D’OUVERTURE ET AU-DESSOUS ET AQUEDUCS. l rc section. — le Paris Ă  l'ours. INDICATIONS DES IIÜISSEATJX ET RAVINS. Nombre des pontceaux. Ouverture des pontceaux. Sur les rigoles des Quatre-PavĂ©s, de la VerriĂšre, de la Maison-Blanche, de Haute-BruyĂšre, deMontmort et de la U aie-aux-Vaches. 6 mĂštres. 4 Sur la GuĂ©ville. 4 4 Dans la commune de Saint-Prest. 2 3 Dans les communes de LĂšves et de Chartres. 3 2 Sur un ravin dans la plaine de Bonneval. 1 2 Sur un petit bras dĂč Loir et sur deux fossĂ©s. 3 2 Sur un bras du Loir, Ă  Saint-Ouen. 1 4 Sur un ravin Ă  Borde-Beurre et sur la Brice, prĂšs de Iluisseau. 2 2 Sur la Brenne. 29 3 Idem. 2 4 Aqueducs sur tout le parcours entre Paris et Tours. 124 1 Total pour la premiĂšre section, de Paris Ă  Tours. 177 DISPOSITIONS ET DIMENSIONS GÉNÉRALES DU CHEMIN DE FER. section. — de Tours Ă  Poitiers. INDICATION DES RUISSEAUX ET RAVINS. Nombre des pontceaux Ouverture des pontceaux. Sur le ravin de Planchoury. i mĂštres. 2 Sur le Lane, le ruisseau desGrandes-Varennes, la Boire de Guignolet, la Boire de Mitaine et le Noiron. 5 4 Sur le ruisseau formant la limite delĂ  Roche et de Chinon t 9 Dans la pr airie de Chinon. 9 4 Sur les vallĂ©es des Caves, des bois Phisivon et de la Bourgade. O 2 Sur les ruissseaux de Pouillet, de la PrĂ©e, de la Blancliardiere, deCambraye, de Marcilly, le ravin de la Garde et le ruisseau de Yieux-Ports. 7 4 Sur les ruisseaux du Moulin-Ber teau, du Marais et d’Antogny. Ăź 2 Idem. des Trois-Moulins, de Veaux, d’Usseau et d’Antran. 4 4 Aqueducs sur tout le parcours de Tours Ă  Poitiers. 75 1 Total pour la deuxiĂšme section, de Tours Ă  Poitiers. 101 3'' section. — De Poitiers Ă  Amgoiileinc. Sur la vallĂ©e de la Boivre, les ruisseaux de Montplaisir et de l’Ousine. 5 4 Sur les vallĂ©es de Biarge, de Linazay, de la Pinacherie, de Panessac, de la Cousine, des BruĂ©es, de la TranchĂ©e et de Chautemerle. 10 O Sur la vallĂ©e de la forĂȘt de Ruffec. y 4 Entre Ruffec et Motuignac, sur des vallĂ©es sĂšches. 28 2 Sur le ruisseau de Nitrat. 1 4 Sur des vallĂ©es sĂšches entr e Varset AngoulĂȘmc. 4 2 Aqueducs sur tout le parcours entre Poitiers et AngoulĂȘme. 67 1 Total pour la troisiĂšme section, de Poitiers Ă  AngoulĂȘme. 117 4 e section. — D’AiigouIcmc » Bnrileaux. Sur l'Anguienne, le ruisseau des Eaux-Claires, le Chnrraud, la fontaine du Poirier. 6 4 Sur les vallĂ©esduMĂ©nadeau,du Gi and-Guillon,de Chez-Garnaud,deMouthiers,delĂ  Forge, de Chez-Mormand et. des Jodots. 7 2 Sur les ruisseaux de Chez-Viaud et de Nantouillet. 2 4 Idem desLoubeaux. Ü 2 Sur divers-ruisseaux affluents delaTude, delĂ  Dronne,de l’Isle, delĂ  Dordogne et de la Garonne. 16 4 Sur des vallĂ©es sĂšches entre Montmoreau et Bordeaux. 31 2 Dans la plaine d’Arvevre, sur des canaux de dessĂšchement. 6 1,50 Aqueducs sur tout le parcours entre AngoulĂȘme et Bordeaux. 72 1 Total pour la quatriĂšme section, d’AngoulĂȘme Ă  Bordeaux. 142 1 RECAPITULATION. Ponts. Pontceaux. PremiĂšre section 57 177 DeuxiĂšme section 19 101 TroisiĂšme section 29 117 QuatriĂšme section 23 142 Total gĂ©nĂ©ral des ponts o» Ces estimations ont Ă©tĂ© faites avec le plus grand soin possible pour la premiĂšre section comprise entre Paris et Tours ; les Ă©valuations des autres sections n’ont pu ĂȘtre opĂ©rĂ©es que d’aprĂšs des renseignements qui ne nous ont pas paru mĂ©riter en tous points une pleine confiance. NĂ©anmoins comme nous avons pu les comparer Ă  d autres donnĂ©es que nous avions recueillies, nous en avons dĂ©duit des prix moyens qui ne doivent pas s’écarter beaucoup de la vĂ©ritĂ©. Au surplus, nous avons constamment forcĂ© le prix de nos Ă©valuations comme aussi les chiffres reprĂ©sentant les cubes des travaux de terrassement Ă  exĂ©cuter, c’est-Ă -dire que partout oĂč il est probable' que le sol, jetĂ© Ă  la pelle, tiendrait Ă  45 degrĂ©s, nous l’avons considĂ©rĂ© comme ne se maintenant solidement qu’en lui donnant 1 12 de base pour 1 de hauteur. EXTRAIT DU DEVIS GÉNÉRAL. a63 Pour les travaux d’art, nous avons constamment grossi les prix que nous avions recueillis dans le pays, et nous avons aussi tenu compte de l’augmentation du prix de main-d’Ɠuvre qui aura Ă©videmment lieu lorsqu’on exĂ©cutera le chemin. Au surplus, les dĂ©tails dans lesquels nous allons entrer donneront une idĂ©e trĂšs exacte des Ă©valuations que nous avons faites. DEVIS DE LA PREMIÈRE SECTION, DE PARIS A TOURS. TRAVAUX DE TERRASSEMENT. Article 1 er . Les travaux de terrassement seront tous exĂ©cutĂ©s Ă  la tĂąche, et les terres seront gĂ©nĂ©ralement transportĂ©es au moyen de wagons et de voies provisoires, qui seront Ă©tablies avec des rails et des traverses en bois disposĂ©es Ă  cet effet. Les dĂ©blais s’élĂšvent Ă  7,953,775 m. c. et les remblais Ă  8,446,706 m. c. Le prix moyen des dĂ©blais et des remblais a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  1 fr. 50 c. par m. c., bien que, jusqu’à ce jour, le prix moyen des travaux du mĂȘme genre ne se soient guĂšre Ă©levĂ©s qu’à 1 fr. par m. c., ce qui donnera une somme de. 12,670,059 f. TRAVAUX D’ART. Article 2. Tous les travaux d’art seront exĂ©cutĂ©s avec le plus grand soin; la maçonnerie , sera faite en pierre de taille et en moellons de pierre de ruche dure, en pierre de grĂšs, en meuliĂšre et en briques. Les mortiers seront tous confectionnĂ©s avec du sable de riviĂšre ou de miniĂšre, mais bien lavĂ©, et avec de la chaux hydraulique. Ces travaux consistent en un mur de soutĂšnement du quai Saint-Symphorien et du port de Tours ; en un porre de la chaussĂ©e de la Loire; en 31 ponts et 29 pontceaux sur la Brenne; en 11 ponts sur le Loir, 3 sur ses bras et 2 petits sur affluents, et 4 pontceaux sur des ravins et des rigo'es ; en 6 ponts sur l’Eure et 6 pontceaux sur ses affluents ou sur de grands fossĂ©s ; en 1 pont sur la Voise; en 1 pont sur le canal de Gallardon ; en 2 ponts et 4 pontceaux sur la GuĂ©ville; en 6 ponts sur les grandes rigoles conduisant les eaux de Saint-Hubert Ă  Versailles; en 2 ponts qui auront une longueur considĂ©rable, mesurĂ©e de tĂȘte en tĂȘte, un grand pont en fer fondu et plaquĂ© en tĂŽle d’acier; en 10 ponts en fer fondu et plaques en tĂŽle d’acier Ă  construire entre le chĂąteau de la VerriĂšre et Paris; en 96 ponts-portes ou courtes galeries Ă  construire entre Paris et Tours, soit pour le passage du chemin de fer sur les routes ou chemins qu’il traverse, soit pour le faire passer sous ces routes ou chemins ; plus en 124 pontceaux ou aqueducs Ă  construire entre Paris et Tours. Ces ouvrages, Ă©valuĂ©s d’aprĂšs les prix courants, ne devaient coĂ»ter que 2,350,822 fr., cependant nous doublons cette dĂ©pense, ci. 4,701,644 Article 5. Pour frais de construction d’hĂŽtels de l’administration, bureaux, magasins, Ă©curies , remises, hangars et ateliers Ă  construire Ă  Tours. 400,000 Article 4. Pour frais de construction ici. Ă  ChĂąteau-Regnault. 40,000 Articles. Pour frais de construction id. Ă  VendĂŽme. 100,000 Article 6. Pour frais de construction id. Ă  Cloye. 40,000 Article 7. Pour frais de construction id. Ă  ChĂąteaudun. 100,000 Article 8. Pour frais dĂ© construction id. Ă  Bonneval. 40,000 Article 9. Pour frais de construction id. Ă  Chartres. 200,000 Article 10. Pour frais de construction id. Ă  Maintenon. 100,000 Article 11. Pour frais de construction id. Ă  Épernon. 40,000 Ă  reporter. 18,431,703 f. 264 CHAPITRE LIX. report Article 12. Pour frais de construction Article 13. Pour frais de construi tion Article 14. Pour frais de construction Article 15. Pour frais de construction kl. Ă  Rambouillet. id. Ă  Trappes. id. Ă  Bue. id. Ă  Sceaux. Article 16. Pour frai* de construction de 93 places de stationnement Ă©tablies entre Paris et Tours, contenant un logement d’emplov Ă© et de gardes de chemin de fer, plus un hangar, Ă  raison de 20,000 l'r. l’une. Article 17. Pour frais de construction de 136 maisons de gardes, ce qui complĂ©tera le nombre de 242 maisons ou logements de gardes nĂ©cessaires entre Paris et Tours, Ă  6,000 fr. l'une, ci. Article 18. Pour frais de construction de 10 chĂąteaux d’eau et magasins Ă  cock, Ă  20,000 fr. l’une, ci. Article 19. Pour frais de construction des magasins, ateliers, hangars, remises et Ă©curies Ă  construire hors les barriĂšres de la ville de Paris pour former le grand arsenal de la compagnie. Article 20. Pour la construction de l'hĂŽtel de l’administration, les bureaux, les magasins, les hangars rt un atelier de petite rĂ©paration derriĂšre l’entrepĂŽt des vins Ă  Paris , ci. Article 21. Pour 140 m. d’arcades Ă  doubles voies, ayant une largeur de 16 tn. mesurĂ©e de tĂȘte en tĂȘte, et une hauteur de 8 m. Article 22. Pour la construction d’un mur de soutĂšnement a construire dat s Paris ayant un dĂ©veloppement de 3,556 m. et une hauteur moyenne de 5 m., ce qui donnera un cube de maçonnerie de 31,839 m. c., a raison de 24 fr. le m. c. VOIE EN FEU COMPRENANT LES RAILS, LES COUSSINETS, LES COINS ET LES ÉTRIERS, 1 ES DÉS ET LES TRAVERSES EN PIERRE GRANITIQUE. La voie en fer se composera de rails en fer forgĂ©, de coussinets en fonte de fer, de coins en fer forgĂ©, de boulons ou d’étriers, de dĂ©s et de traverses en pierre granitique, fabriquĂ©s d’aprĂšs le procĂ©dĂ© du docteur Bernhardt, plates-formes tournantes et de jeux d’aiguilles. Article 23. Pour 242,569 m. de distance Ă  parcourir de Paris Ă  Tours, ce qui exige un dĂ©veloppement de 870,276 m. de rails, plus IpO s’élevant a 87,027 m. pour les gares d’evite- ment et de stationnement, ce qui donne un dĂ©veloppement total de 1,067,303 m. de rails Ă  30 kilogrammi s par mĂštre , cela produira 32,019,090 kil. qui, au prix de 50 fr. les 100 kil. ou de 10 fr. le m. c., font. Aiti le 24. Pour 1,167,303 coussinets en fonte de deuxiĂšme fusion pesant chacun 10 kil., cela produira 10,673,030 kil. qui, au prix de 40 fr. le.^ 100 kil. ou de 40 c. le kil., donne. Article 25. Pour 1,067,303 Ă©triers avec leurs Ă©crous Ă  1 fr. piĂšce. Article 26. Pour coins en fer au nombre de 2 par chaque coussinet et pesant les deux ensemble 1 kil., ce qui donne 1,007,303 kil. au prix de 50 c. le kil. A/ X 632 X o,oo3 -OU 4° 12° Frais de graissage des machines locomotives et de leur tender. Le poids des marchan- ‱! f T 730,000 X 40 dises Ă  transporter Ă©tant de 500,000 tonnes, et celui des voyageurs Ă©tant de'- 40 voyageurs pĂšsent 3 tonnes, le poids total Ă  transporter sera de 554,750 tonnes, lesquelles, divisĂ©es par 60 tonnes, poids que peut traĂźner une machine, donm ront 9,246 machines ou 92,460 roues, Ă  0 fr. 00075 par roue et par kilomĂštre ou 0 fr. 474 pour les 632 k. 13° Les frais d'entretien et de rĂ©paration des bĂątiments, des outils et du mobilier, et le renouvellement de ces derniers, Ă©valuĂ© Ă  1/25 du capital dĂ©pensĂ© Ă  l’acquisition ou Ă  la confection de ces objets, s’élĂšveront Ă  Total des frais annuels. 273 2,592,000 f. 9,480,000 2,306,800 1,440,000 250,000 263,333 34,602 43,826 407,080 16,942,441 f. 35 CHAPITRE LIX. 274 TARIF par tĂȘte, par tonne et par kilomĂštre. Voyageurs par tĂȘte et par kilomĂštres. Prix du transport des voyageurs, non compris l’impĂŽt dĂ» au trĂ©sor sur le prix des places, lequel impĂŽt est du 10 e du prix de transport. 1° Pour les places de premiĂšre classe contenues dans des voitures suspendues avec batteries Ă  ressorts, garnies et fermant Ă  glaces. 2° Pour les places de deuxiĂšme classe contenues dans des voitures fermĂ©es et suspendues sur ressort. 3° Pour les places de troisiĂšme classe contenues dans des voitures ouvertes et suspendues sur ressorts c’est ce que l’on appelle wagons Ă  char- Ă -bancs . Bestiaux par tĂȘte et par kilomĂštre. 4° Les chevaux, les mulets, les bƓufs, les vaches, les taureaux, transportĂ©s par voiture 4 de ces animaux forment la charge d’un wagon. 5° Pour les veaux 12 de ces animaux formeront la charge d’un wagon. 6" Pores 8 de ces animaux formeront la charge d’un wagon. 7° Moulons, brebis et chĂšvres 20 de ces animaux formeront la charge d’un Wagon. Marchandises par tonne et par kilomĂštre 8° Pour les marchandises de premiĂšre classe, fonte moulĂ©e, fer et plomb ouvrĂ©, cuivre et autres mĂ©taux ouvrĂ©s ou non, huile, vinaigre, vins, boissons, spiritueux, coton et autres lainages, bois de menuiserie, de teinture et autres bois exotiques, sucres, cafĂ©s, drogues, Ă©piceries, denrĂ©es coloniales et objets manufacturĂ©s. 9° Pour les marchandises de deuxiĂšme classe, blĂ©, grains, farines, chaux et plĂątre, minerais, cock, charbon de bois , bois Ă  brĂ»hr dit de corde, perches, chevrons, planches, madriers, bois de charpente, marbres en bloc, pierres de taille, bitumes, fontes brutes , fer en barre ou en feuille, plomb en saumon. 10° Pour les marchandises de troisiĂšme classe, houille, pierre Ă  chaux, pierre Ă  plĂątre, moellons, meuliĂšre, cailloux, sable, argile, tuiles, briques, ardoises, fumier et engrais, pavĂ©s et matĂ©riaux de toute espĂšce pour la construction et la rĂ©paration des routes de l’état. 11° Les denrĂ©es, marchandises, effets, animaux et autres objets, non dĂ©signĂ©s dans le tarif prĂ©cĂ©dent, seront rangĂ©s, pour les droits Ă  percevoir, dans les classes avec lesquelles ils auront le plus d’analogie. Transport des voitures par kilomĂštre. 12“ Pour une voiture sur plate-forme poids de la plate-forme cumulĂ©. 13“ Pour wagons, chariots ou autres voitures destinĂ©es au transport sur les chemins de fer, y passant Ă  vide. . - 14° Pour machine locomotive, Ă  raison de son poids, soit 8 t. 15° Pour tenders pesant 4 t. PRIX DE PEAGE. TRANSPORT. TOTAL. 0,050 0,025 0,075 0,040 0,020 0,06 0,025 0,015 0,04 0,06 0,02 0,016 0,04 0,01 0,034 0,10 0,3 0,5 0,013 0,007 0,02 0,10667 0,05333 0,16 0,09333 0,04667 0,14 0,08 0,04 0,12 0,24 0,12 0,36 0,12 0,64 0,32 0,06 0,32 0,16 0,18 0,96 0,48 CHAPITRE LX. EMBRANCHEMENT DE BUC A VERSAILLES. CONSIDÉRATIONS QUI ONT MOTIVÉ LA CONSTRUCTION DE CET EMBRANCHEMENT, DESCRIPTION ET DEVIS. -—r—— —- Gn a pu voir dans le chapitre III de cet ouvrage, quels ont Ă©tĂ© les motifs qui ont dĂ©terminĂ© l’auteur Ă  proposer la construction d’une nouvelle tĂȘte de chemin, remontant la vallĂ©e de la BiĂšvre, et laissant Versailles Ă  3,ooo m. sur la droite. Nous n’aurons donc plus ici qu’à donner la description de cet embranchement, Ă  faire connaĂźtre quels ont Ă©tĂ© les motifs qui nous ont amenĂ© Ă  en proposer la construction, et Ă  faire ressortir toute l’importance de la ville de Versailles, tant sous le rapport politique que sous le rapport industriel. La ville de Versailles jouira bientĂŽt de l’avantage d’ĂȘtre mise en communication avec Paris par deux chemins de fer; certes, si les Ă©conomistes et les industriels eussent seuls Ă©tĂ© consultĂ©s, tous se seraient empressĂ©s de dĂ©clarer qu’un seul chemin de fer Ă©tait plus que suffisant pour les besoins de Versailles; mais on sait par quelle sĂ©rie d’évĂ©nements et de circonstances, et par suite de quelles influences financiĂšres les chambres et le gouvernement se sont vus, pour ainsi dire, forcĂ©s Ă  commettre cette faute, faute d’autant plus grande que ces chemins ont des pentes qu’on n’admet plus pour les grandes lignes. Les chambres et le gouvernement paraissent vouloir rĂ©parer la faute qu’on a faite en votant les deux chemins spĂ©ciaux de Paris Ă  Versailles, et croient y parvenir en contraignant, en quelque sorte, la compagnie qui exĂ©cutera le chemin de Paris Ă  Bordeaux, Ă  s’embrancher sur l’un ou l’autre des deux chemins de Versailles. Mais ce ne serait lĂ  qu’une seconde faute, et je dirai mĂȘme quelle serait encore plus grande que la premiĂšre. Les compagnies qui se sont chargĂ©es de l’exĂ©cution des deux chemins spĂ©ciaux, n’ont jamais eu la pensĂ©e de les continuer jusqu’à Bordeaux chacune d’elles s’est persuadĂ© qua l’aide de son influence politique et financiĂšre, elle parviendrait Ă  faire dĂ©cider lĂ©gislativement que le chemin de Paris Ă  Bordeaux viendrait se raccorder Ă  Versailles sur son chemin. Les ingĂ©nieurs et les Ă©conomistes savent encore que ce serait une brillante affaire pour la compagnie qui obtiendrait cet embranchement de 1 54 lieues, et de tousles autres embranchements qui s’y rattacheront, dont le dĂ©veloppement total sera un jour Ă©gal Ă  la ligne principale. La compagnie privilĂ©giĂ©e aurait fait un excellent calcul si les chambres et le gouvernement abondaient dans son sens ; mais aujourd’hui que le gouvernement et les chambres savent tout aussi bien que les ingĂ©nieurs et les Ă©conomistes, qu’un chemin de fer et surtout Ă  grande section, ne peut fonctionner utilement, convenablement et avec le moins d’accidents possible, qu’au tant, qu’il aura sa tĂȘte propre, il faudra bien qu’un peu plus tĂŽt ou un,peu plus tard on accorde au chemin de Paris Ă  Bordeaux la permission d’avoir une tĂȘte Ă  lui, et il faudra que les pentes de cettetĂȘte soient les plus douces possibles, ou au moins qu’elles ne soient pas plus fortes que la CHAPITRE LX. 276 pente maximum du corps de la ligne. Or, qu’on donne la prĂ©fĂ©rence Ă  l’un ou Ă  l’autre des deux chemins de Versailles, la perte de force qu’éprouverait la compagnie du chemin de Paris Ă  Bordeaux serait dans les proportions suivantes et dĂ©terminĂ©es par l’effet utile que produirait une machine locomotive sur chacune des trois tĂštes proposĂ©es. Sur la rive droite, dont les pentes sont de 5 mill. par mĂštre, une machine locomotive ne peut traĂźner que 28 tonnes de poids utile; sur la rive gauche, dont les pentes sont de 4 mill. par mĂštre, une machine locomotive ne peut traĂźner que 45 tonnes; enfin, sur la tĂšte de notre chemin par la vallĂ©e de la BiĂšvre, dont la pente uniforme est de 3 mill. par mĂštre, la machine locomotive peut traĂźner 65 tonnes. Ainsi, d’aprĂšs ce parallĂšle, la compagnie du chemin de Bordeaux serait condamnĂ©e, Ă  tout jamais, Ă  perdre plus de moitiĂ© de la force de ses machines locomotives s’il devait s’embrancher sur le chemin de la rive droite, environ le tiers de la force de ces mĂȘmes machines s’il Ă©tait tenu de s’embrancher sur le chemin de la rive gauche. Il est d’autres considĂ©rations plus dĂ©cisives et auxquelles donnent un grand poids des accidents dĂ©plorables et rĂ©pĂ©tĂ©s. Ces accidents, nous les avions prĂ©vus lorsque nous cherchions Ă  convaincre l’administration qu’il fallait toujours qu’un chemin de fer fĂ»t exploitĂ© tout entier et exclusivement par une seule et mĂȘme compagnie, et que cette mesure Ă©tait rĂ©clamĂ©e plus encore par l’intĂ©rĂȘt des voyageurs que par celui de la compagnie. Ce qui se passe sur le chemin de Saint-Germain, en Belgique et en Angleterre, oĂč il arrive souvent des Ă©vĂ©nements tragiques, prouve, sans rĂ©plique, qu’on ne pourra prĂ©venir ces malheurs ou du moins les rendre plus rares, qu’autant que chaque chemin sera exploitĂ© par une seule compagnie. S’il Ă©tait permis Ă  diverses compagnies de faire courir leurs voitures et leurs wagons sur un mĂȘme chemin de fer, bientĂŽt les accidents se multiplieraient Ă  l’infini, et l’on ne tarderait pas Ă  reconnaĂźtre tout ce qu’il y a d’impossible dans la pratique d’un semblable systĂšme. Nous pensons que le gouvernement et les chambres ne voudront pas faire une expĂ©rience qui coĂ»terait si cher et qui donnerait tant de regrets. Mieux vaut, sur-le-champ, prendre le parti le plus raisonnable, qui consiste Ă  donner Ă  la compagnie du chemin de Paris Ă  Bordeaux la facultĂ© d’exĂ©cuter sa grande ligne avec sa tĂȘte propre ; et comme il est juste que la ville de Versailles soit mise en communication avec Rouen par Evreux, avec Bordeaux par Chartres, Tours, Poitiers, Angou- lĂȘme, il faut, disons-nous, autoriser Ă©galement cette compagnie Ă  exĂ©cuter entre Bue et Versailles un embranchement qui lui procurera tous ces avantages. Cet embranchement pourra se raccorder trĂšs facilement avec les deux chemins spĂ©ciaux de Paris Ă  Versailles ; ce qui va ĂȘtre dĂ©montrĂ©. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. La distance de Versailles Ă  Bordeaux sera parcourue Ă  raison de 10 lieues Ă  l’heure; les prix seront rĂ©duits, pour les voyageurs et les marchandises, Ă  moitiĂ© de ce qu’ils sont aujourd’hui ainsi, d’une part, Ă©conomie de temps quatre cinquiĂšmes, et d’autre part, Ă©conomie d’argent EMBRANCHEMENT DE BUC A VERSAILLES. 2 77 moitiĂ©. Mais les habitants de Versailles recueilleront encore bien d’autres avantages ; d’abord Versailles, ville de troisiĂšme ordre dans son Ă©tat actuel, ne tardera pas Ă  devenir de premier ordre. Les causes de cet accroissement sont i° l’augmentation de population qu’elle ne doit pas tarder Ă  Ă©prouver par suite de la nouvelle voie de communication 2 ° l’importance industrielle et commerciale quelle doit immĂ©diatement acquĂ©rir par sa position sur les routes de Cherbourg, de Brest et de Nantes auxquelles elle sera bientĂŽt liĂ©e par des chemins de fer; 3° le nombre considĂ©rable de hauts fonctionnaires, de rentiers et d’artistes de toute espĂšce qui viendront habiter Versailles Ă  cause des magnifiques hĂŽtels qu’on y trouve Ă  bon marchĂ©; des sujets historiques, en peinture surtout, qu’offre la nouvelle galerie du palais du roi, et de la facilitĂ© qu’on aura pour faire tous les jours, et de demi-heure en demi-heure, le voyage de Paris; 4° les Ă©tablissements industriels de toute espĂšce que feront naĂźtre cette mĂȘme facilitĂ© de communiquer avec Paris et Bordeaux, de se loger convenablement et mĂȘme magnifiquement Ă  peu de frais, et la diminution des denrĂ©es que doit amener naturellement le bon marchĂ© du transport des produits venant du midi Ă  Versailles; 5° l’augmentation de garnison que Versailles ne manquera pas d’obtenir incessamment, Ă  cause de la nouvelle importance qu’elle acquerra presque subitement; 6° la situation de Versailles sur les principales routes de la Beauce, qui la rendra le marchĂ© gĂ©nĂ©ral des denrĂ©es nĂ©cessaires Ă  l’approvisionnement de Paris. C’est Ă  Versailles que viendront se vendre une parties des cĂ©rĂ©ales et des farines provenant de cette province. Le marchĂ© de Versailles acquerra alors toute son importance, les bois de la forĂȘt de Rambouillet prendront la direction de Paris, et une partie viendra s’échanger Ă  Versailles contre la houille que le chemin de fer y apportera Ă  bon marchĂ©. Enfin, si le gĂ©nie des habitants de Versailles seconde un peu les circonstances heureuses dans lesquelles va se trouver cette ville, elle doit devenir un centre de fabrication ; et Paris, ce centre de la civilisation europĂ©enne, des beaux-arts et de l’industrie, trouvera dans les nouvelles voies de communication un moyen facile pour Ă©tablir avec Versailles des relations, non-seulement d’agrĂ©ment, mais encore d’utilitĂ©. Enfin, Paris, cette ville immense qui tend sans cesse Ă  s’accroĂźtre, recevra dans son sein mĂȘme toutes les provenances des routes de Cherbourg, de Brest, de Nantes et de Bordeaux, aussi bien que celles de la Beauce. Paris, qui manque souvent de matĂ©riaux, en recevra surabondamment de plusieurs espĂšces dont les prix baisseront de moitiĂ©. Une derniĂšre considĂ©ration, c’est que cette immense et laborieuse population, Ă  qui l’air pur de la campagne est souvent ordonnĂ©e par mesure de santĂ©, et qui en use encore plus souvent comme rĂ©crĂ©ation, trouvera le facile avantage d’ĂȘtre transportĂ©e dans des voitures commodes, et Ă  trĂšs bon marchĂ©, sur tous les points de la vallĂ©e de la BiĂšvre. De lĂ  elle potirra se rendre Ă  Versailles et dans ses environs, y prendre toutes les distractions convenables en attendant que la fraĂźcheur de la nuit ou le changement de temps lui prescrive de quitter le sĂ©jour des bois. Cette population sera sĂ»re de toujours trouver des places dans les voitures Ă©lĂ©gantes qui la transporteront, en quelques minutes, au centre de Paris. Les avantages que prĂ©sentent les chemins de fer ne sont pas toujours apprĂ©ciables avant leur exĂ©cution, ce n’est qu’aprĂšs qu’ils ont Ă©tĂ© livrĂ©s Ă  la circulation publique qu’on s'aperçoit 278 CHAPITRE LX. de toute leur importance. Les chemins de fer dĂ©jĂ  existants, tant en Angleterre qu’en France, en offrent des exemples frappants. Sous ce rapport, on pense qu’on a fort peu de chose Ă  apprendre Ă  la population de Paris et Ă  celle de ses environs. DESCRIPTION DU TRACÉ DE BUC A VERSAILLES. Le point de dĂ©part et d’embranchement est fixĂ© Ă  l’angle nord-est du bois de la Geneste prĂšs du village de Bue. De ce point le tracĂ© dĂ©crit Ă  gauche une courbe qui se dĂ©veloppe Ă  travers la vallĂ©e de la BiĂšvre et vient s’arrĂȘter au bas du cap de la JuviniĂšre, laissant Ă  droite le village de Bue, et Ă  gauche le bois de la JuviniĂšre appartenant Ă  la liste civile. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe'le chemin se porte par un seul alignement Ă  5 o m. Ă  droite de la porte de Bue, laissant Ă  droite le village de Bue, le bois des Gonards, et Ă  gauche, le bois de la JuviniĂšre, la butte du bois de Gobert et la porte du Cerf-Volant. La partie de ce tracĂ© situĂ©e Ă  travers la vallĂ©e de la BiĂšvre, sera construite en remblais. Ce remblai aura, dans la partie la plus Ă©levĂ©e, ao m. de hauteur ; tout le reste du tracĂ©, qui est en ligne droite, sera exĂ©cutĂ© en tranchĂ©e ou en souterrain. Ce souterrain n’aura pas moins de 600 m. de dĂ©veloppement. ’Le point d’arrivĂ©e Ă  Versailles est fixĂ© Ă  la porte de Bue et en dedans du mur d’enceinte de cette ville. La grande gare qu’il sera nĂ©cessaire de construire en cet endroit s’appuiera sur la rue des Chantiers, sur la rue de Bue, le mur d’enceinte de la ville, et sera sĂ©parĂ©e de plusieurs jardins par un mur de clĂŽture. Cette gare aura une surface de 2 hect. 62 ares 5 o cent. Tout l’embranchement sera construit de niveau. Le point de dĂ©part et le point d’arrivĂ©e Ă  la porte de Bue sont Ă©levĂ©s de 123 m. au-dessus du niveau de la mer. Le point d’arrivĂ©e peut donc ĂȘtre Ă©levĂ© ou abaissĂ© selon qu’il le faudra pour raccorder l’embranchement, soit avec le chemin de la rive gauche par le moyen d’une courbe dĂ©crite Ă  droite, soit avec le chemin de la rive droite par un grand alignement passant un peu Ă  droite de l’intersection de la rue de la Patte-d’Oie et de l’avenue de Paris, et par une courbe dĂ©crite Ă  droite qui viendrait rencontrer ce chemin de la rive droite un peu au-delĂ  de l’entrĂ©e de la grande rue du Grand-Montreuil. S’il nous eĂ»t Ă©tĂ© possible de connaĂźtre d’une maniĂšre positive quels sont les tracĂ©s dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©s pour l’un et l’autre des chemins de Versailles dans les abords de cette ville, nous aurions sur-le-champ dĂ©terminĂ© avec prĂ©cision pour l’un et l’autre de ces deux chemins les points de raccordement ; mais il paraĂźt que les deux compagnies n’ont rien de dĂ©finitivement arrĂȘtĂ© Ă  cet Ă©gard. C’est par ce motif que nous nous sommes bornĂ© Ă  conduire notre chemin sur la grande gare que notre compagnie doit construire Ă  Versailles, et sur un point qui n’est Ă©levĂŽau-dessus du niveau de la mer que de 12 3 m., ce qui donne toute facilitĂ© Ă  l’un et Ă l’autre des deux chemins de Versailles, de se prolonger jusque sur notre gare, et Ă  notre chemin la facilitĂ© de se prolonger jusqu’à la rencontre de l’un et de l’autre des deux chemins spĂ©ciaux. En consĂ©quence, il serait difficile de trouver un point de dĂ©part, pour le chemin de Versailles Ă  Tours et Ă  Bordeaux, plus convenable que celui que j’ai adoptĂ© et plus conforme aux intĂ©rĂȘts des deux compagnies des chemins de'la* rive gauche et de la rive droite. IMPORTANCE COMMERCIALE DE VERSAILLES. 279 Ce tracĂ©, tel que nous le proposons, exige la construction d’un souterrain de 600 m. de longueur. Le reste sera Ă©tabli en tranchĂ©es et en remblais ; l’embranchement entier ne formera qu’un seuil, et son dĂ©veloppement total est de 3 ,026 m. ce qui permettra de se raccorder avec l’un ou l’autre des deux chemins spĂ©ciaux, par une pente qui n’excĂšdera point 3 mill. par mĂštre. C’est la pente maximum de la ligne jusqu’à Bordeaux. Si l’autoritĂ© supĂ©rieure se refusait Ă  l’exĂ©cution de notre tĂšte de chemin partant de l’entrepĂŽt des vins et remontant la vallĂ©e de la BiĂšvre, et dans le cas oĂč nous serions obligĂ© de faire partir notre chemin de la porte de Bue Ă  Versailles, et non de l’entrepĂŽt des vins Ă  Paris, le dĂ©veloppement total de la ligne de Versailles Ă  Tours serait de 219, m., et celui de la ligne de Versailles Ă  Bordeaux serait de 608,705 m. La pente maximum sera de 3 mill. par mĂštre. Les plans et profils que nous avons adressĂ©s Ă  M. le directeur gĂ©nĂ©ral mettront Ă  mĂȘme de bien apprĂ©cier tous les avantages de ce nouveau tracĂ©; l’un des plus importants consiste Ă  Ă©viter le souterrain de 1,200 m. ; Ă  Ă©viter de traverser en tranchĂ©es profondes six rues de Versailles et surtout de couper le parc du roi, que nous laissons entiĂšrement en dehors et sur la droite de ce nouveau tracĂ©, comme aussi Ă  Ă©viter le souterrain de 800 m. qu’il aurait fallu exĂ©cuter sous le plateau de Satory. DE l’importance COMMERCIALE DE VERSAILLES, ET DU TRACÉ DES MAGASINS DU CHEMIN DE FER. Pour l’exploitation du chemin de fer, il est indispensable d’avoir Ă  Versailles de grands Ă©tablissements. Versailles ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© sous le rapport seulement de son importance actuelle il faut encore prĂ©voir ce qu’elle pourra devenir. C’est sous ce double point de vue que seront tracĂ©s les gares, les magasins et les bĂątiments nĂ©cessaires Ă  l’exploitation du chemin de fer. En effet, Versailles qui n’est qu’une ville de troisiĂšme ordre quant Ă  sa population 28,000 Ăąmes, mais qui peut ĂȘtre regardĂ©e comme de premier ordre sous le rapport politique, Ă  cause de sa nombreuse garnison, ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant un point secondaire, digne tout au plus d’un embranchement. Il faut au contraire que Versailles, Ă  cause de sa position, soit traitĂ©, sous tous les rapports, comme une ville de premier ordre; car avec un chemin de fer bien entendu, il deviendra manufacturier. Pour cela il faut que Versailles soit mis en communication avec les lignes suivantes la premiĂšre allant de Paris Ă  Bordeaux et passant par Rambouillet, Épernon, Chartres, ChĂąteaudun, VendĂŽme, ChĂąteau- Regnault, Tours, Bourgueil, Chinon, ChĂątellerault, Poitiers, Civray, Ruffec, Mansle, Angou- lĂȘme, Montmoreau, Libourne, Bordeaux; la deuxiĂšme allant de Paris Ă  Nantes, passant par Rambouillet, Chartres, Nogent-le-Rotrou, LafertĂ©-Bernard, Montfort, le Mans, La FlĂšche, Angers, Ancenis et Nantes; la troisiĂšme allant de Paris Ă  Brest et passant par Maintenon, Dreux, Verneuil, Mortagne, Alençon, Mayenne, Laval, VitrĂ©, Rennes, Lamballe, Saint-Brieux, Guin- gamp, Morlaix, Landernau et Brest; la quatriĂšme allant de Paris Ă  Cherbourg et passant par Trappes, Maintenon, Évreux, Bernay, Lisieux, Caen, Bayeux, Carentan, Valognes et Cher- CHAPITRE LX. 280 bourg; la cinquiĂšme allant de Paris Ă  Rouen par Maintenon, Dreux, Évreux, Louviers et Rouen 1. On va voir par les piĂšces suivantes que les autoritĂ©s et la ville de Versailles ne se bornent pas Ă  demander l’exĂ©cution des chemins spĂ©ciaux de Paris Ă  Versailles, mais qu’elles demandent instamment Ă  ĂȘtre mises en communications par un chemin de fer avec Tours et Bordeaux, Nantes et tout le sud-ouest. DÉPARTEMENT DE SEINE ET OISE, MAIRIE DE VERSAILLES. 23 novembre i835. Monsieur le PrĂ©fet, Dans la premiĂšre sĂ©ance de la session de novembre le 6 du mĂȘme mois, un membre du conseil municipal a dĂ©posĂ© sur le bureau un mĂ©moire prĂ©sentĂ© par les membres du tribunal de Chartres, et quelques autres notables de cette ville, ayant pour objet d’obtenir que le chemin de fer projetĂ© de Paris Ă  Tours traverse Chartres plutĂŽt que de suivre la ligne d’OrlĂ©ans. L’opinant a fait remarquer que re mĂ©moire rĂ©digĂ© avec talent renferme une foule de considĂ©rations Ă©galement applicables Ă  la ville de Versailles, et qu’il serait vivement Ă  dĂ©sirer que le vƓu Ă©mis Ă  Chartres fĂ»t appuyĂ© ici ; pour quoi il a demandĂ© qu’une commission fĂ»t dĂ©signĂ©e et fĂźt son rapport sous le plus bref dĂ©lai possible, attendu que la commission dĂ©partementale, qui a mission d’examiner les rĂ©sultats de l’enquĂȘte publique ouverte en ce moment, doit se rĂ©unir le 29 du courant. Le conseil a renvoyĂ© en consĂ©quence le mĂ©moire dont il s’agit Ă  sa commission des travaux publics, avec priĂšre d’agir promptement, vu l’urgence. La commission a fait son rapport dans la sĂ©ance du 12, et ses conclusions ont Ă©tĂ© adoptĂ©es ; elles tendent Ă  vous prier, Monsieur le prĂ©fet, de vouloir bien appeler l’attention de la commission d’enquĂȘte sur les avantages que prĂ©senterait le chemin de fer projetĂ© passant dans Versailles mĂȘme, et sur les inconvĂ©nients ruineux pour notre vdle s’il passait Ă  cĂŽtĂ© ; avantages et inconvĂ©nients qui sont signalĂ©s dans le rapport. Je viens donc, avec le conseil municipal, vous exprimer le vif dĂ©sir que les intĂ©rĂȘts de la ville de Versailles soient mĂ»rement pesĂ©s dans l’adoption du tracĂ© du chemin de fer de Paris Ă  Tours. Veuillez, etc., Pour copie conforme, le maire de Versailles, HAUSSxMANN. RAPPORT SUR LE CHEMIN DE FER DE PARIS A TOURS PAR VERSAILLES, APPROUVÉ PAR LE CONSEIL MUNICIPAL. Le 12 novembre 1835, Ă  deux heures, le conseil municipal de la ville de Versailles s’est rĂ©uni Ă  l’hĂŽtel de la mairie, lieu ordinaire de ses sĂ©ances par suite de son ajournement du 6 courant, et pour la continuation des travaux de la session de novembre. L’appel nominal constate la prĂ©sence de MM. Ilaussmann, maire, prĂ©sident Thibierge, Remilly, adjoints; Maurice, Deschiens, Fricotte, ThĂ©ry de Saulty, JessĂ©, Usquin, Viard, Taphinon, Huot, Douchain, DorĂ©e, 1 Dans l’une ou l’autre hypothĂšse et Ă  plus forte raison dans les cinq, Versailles doit avoir de vastes Ă©tablissemens pour recevoir le 6 marchandises qui arriveront sur Paris. Dans cette prĂ©vision, on a dĂ» tracer des Ă©tablissements de la plus grande dimension. IMPORTANCE COMMERCIALE DE VERSAILLES. a8i BaugĂ©, Fremy de Fresquienne, Thevenon, Noble, Chazelle, Mignon, Leconie, Coupin; absent excusĂ©, M. Goy. M. Bernard de Mauchamps ne fait pas connaĂźtre les motifs de son absence. La parole est Ă  M. le rapporteur de la commission des travaux , au sujet du vƓu relatif au chemin de fer de Paris Ă  Tours. M. Douchain s’exprime ainsi Messieurs, Il existe plusieurs projets de chemin de fer pour mettre Paris en communication avec Tours, et plus tard avec Bordeaux ; deux de ces projets vont ĂȘtre soumis bientĂŽt Ă  des commissions d^enquĂȘte pour ĂȘtre examinĂ©s ; mais sur ces deux projets il en est un qui doit influer au plus haut degrĂ© sur la prospĂ©ritĂ© de notre ville. C’est celui qui doit passer par Versailles, Rambouillet, Chartres, etc. Si dans un temps on fĂ»t venu vous proposer l'Ă©tablissement d’un canal de navigation venant de Bordeaux et passant dans Versailles mĂȘme, avec quel enthousiasme ce projet gigantesque eĂ»t Ă©tĂ© accueilli. Eh bien ! Messieurs, aujourd’hui ce chemin de fer rĂ©aliserait cette pensĂ©e presque absurde. En effet, aujourd’hui presque entiĂšrement isolĂ©, se trouverait dans trois ans placĂ© sur une ligne de communication Ă©tablie entre Rambouillet, Epernon, Maintenon, Chartres, ChĂąteaudun, VendĂŽme, Tours, Poitiers, AngoulĂȘme et Bordeaux, sans parler de Nantes, Angers, LaflĂšche, le Mans et Nogent-le-Rotrou qui, nĂ©ee'sairement tĂŽt ou tard, se mettront en communication avec Chartres. 11 est impossible de prĂ©voir quelles industries surgiraient de ce prodigieux Ă©tablissement, quelles usines susceptibles d’ĂȘtre mues par la vapeur pourraient ĂȘtre bĂąties dans une ville oĂč le terrain et les bĂątirnems sont Ă  si bas prix, dans un vĂ©ritable faubourg parisien, lorsque, par un arrivage rendu trĂšs facile, le charbon de terre serait aussi bon marchĂ© qu’à Paris mĂȘme. Tous ces avantages ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© souvent et longuement Ă©numĂ©rĂ©s, et se rĂ©sument tous en ce peu de mots L’industrie ne demande que des communications. » Mais il est pourtant une chose, Messieurs, sur liquelle nous devons attirer toute votre attention ; c’est la condition expresse, impĂ©rieuse oĂč nous nous trouvons de demander avec la plus vive instance que le chemin passe dans Versailles mĂȘme. Le peu d’activitĂ© qui existe encore dans notre ville, dans le quartier Saint-Louis, provient de la grande route qui les traverse. Que deviendront cette activitĂ©, cetie route si le chemin est Ă©tabli Ă  cĂŽtĂ© deVersailles? OĂč passeront les voyageurs , les productions, les marchandises ? N’en doutons pas, Messieurs, autant ce chemin, passant dans Versailles mĂȘme, lui serait avaniageux, autant dans le cas contraire il deviendrait dĂ©sastreux en enlevant Ă  la ville le peu qu’elle possĂšde maintenant. Tel est l’avis de votre commission, qui a semi toute l’importance de cette grande question si riche d'avenir, et combien, Messieurs, aurions-nous Ă  nous reprocher si, par une insouciance dont nous nous repentirions crue lement par la suite, nous nĂ©gligions de faire valoir auprĂšs de l’autoritĂ© supĂ©rieure les puissants motifs de notre prĂ©fĂ©rence. C’est pourquoi nous avons l’honneur de vous proposer que les vƓux que nous faisons de voir admettre le chemin de fer allant de Paris Ă  Tours, en passant par Versailles et Chartres, soient transmis Ă  M. le prĂ©fet du dĂ©partement pour ĂȘtre remis par lui Ă  la commission d’enquĂȘte; Mais, en attirant surtout l’attention de cette commission sur les avantages que prĂ©senterait ce chemin passant dans Versailles mĂȘme, et sur les inconvĂ©nients ruineux pour notre ville s’il passait Ă  cĂŽtĂ©. Telh s sont les observations que nous avons l’honneur de vous soumettre. Versailles, le 12 novembre iS35. SignĂ© Deschiens , Taphinon, Mignon, FricottĂ©, Bonchain et Fremy. Le conseil adopte ce rapport, et exprime vivement le dĂ©sir que les intĂ©rĂȘts de la ville de Versailles ne soient pas mĂ©connus dans l’adoption du tracĂ© de chemin de fer de Paris Ă  Tours. Pour copie conforme, Le maire de Versailles. 36 CHAPITRE XL. Voeux exprimĂ©s par le tribunal de commerce de F arrondissement de Versailles sur le chemin de fer de Paris Ă  Tours, passant par Versailles, Chartres et VendĂŽme. Plusieurs projets de chemins de fer, ayant pour objet d’établir une grande communication entre Paris et Tours, ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de capitalistes ; des enquĂȘtes sont ouvertes pour recevoir les observations des localitĂ©s, et des commissions sont nommĂ©es pour examiner et juger du mĂ©rite de ces observations. Quelques-unes de ces compagnies demandent Ă  Ă©tablir ce chemin en suivant la direction d’OrlĂ©ans ; une autre rĂ©clame la mĂȘme facultĂ©, se proposant de desservir en passant Versailles, Rambouillet, Chartres, ChĂą- teaudun et VendĂŽme. Le choix de la ligne qui sera suivie, doit Ă©veiller, au plus haut degrĂ©, la sollicitude des diffĂ©rentes villes que le chemin de fer est appelĂ© Ă  traverser. Ainsi, dans l'intĂ©rĂȘt du dĂ©partement d Eure-et-Loir, et surtout dans celui de la ville de Chartres, le tribunal de commerce de cette ville a fait entendre, savoir il a dĂ©montrĂ© que l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral se rĂ©unissait Ă  l’intĂ©rĂȘt particulier de sa contrĂ©e, pour que la ligne de Versailles, Chartres et VendĂŽme, obtienneda prĂ©fĂ©rence sur celle qui doit passer par OrlĂ©ans; il affirme que cette route est la plus courte, et que le pays qu’elle parcourt est celui qui contribue le plus Ă  l’approvisionnement de la capitale il ajoute ensuite que son dĂ©partement ayant toujours Ă©tĂ© en possession de cette grande communication, sa ruine serait imminente si, par suite d'un choix peu rĂ©flĂ©chi, il s’en trouvait Ă  jamais dĂ©possĂ©dĂ©. A la suite de ces observations, le tribunal de commerce de Chartres fait une rĂ©flexion qui, sans aucun doute, fixera l’attention de l’autoritĂ©, c’est que la ville d’OrlĂ©ans n’éprouvera aucun tort rĂ©el; si elle est déçue aujourd'hui de ses prĂ©tentions, son importance commerciale et ses nombreux moyens de communication lui rendront toujours facile l’établissement d'un chemin de fer qui lui soit particulier. La ville de Versailles, dont les intĂ©rĂȘts sont incessamment menacĂ©s et trop souvent compromis, n’a pas dĂ» garder le silence dans une circonstance oĂč son existence est pour ainsi dire mise en question, et si son conseil municipal, organe naturel des besoins de la citĂ©, a cru devoir exprimer le vƓu le plus vif pour que le chemin qui doit passer dans la ville soit prĂ©fĂ©rĂ© Ă  tout autre, le tribunal de commerce, de son cĂŽtĂ©, interprĂšte des intĂ©rĂȘts de tout un arrondissement, a pense qu’il ne pouvait rester indiffĂ©rent dans cette lutte, et qu’il devait rĂ©unir ses efforts Ă  ceux de l’autoritĂ© locale, car il est convaincu que le sort de Versailles dĂ©pend entiĂšrement du choix qui va ĂȘtre fait. Cette ville, malgrĂ© tous ses dĂ©sastres, est encore restĂ©e la plus populeuse du dĂ©partement dont elle est le chef-lieu; un chemin de fer qui la traverserait, pour se rendre Ă  Tours, augmenterait les relations quelle a dĂ©jĂ  avec les dĂ©partements de l’Ouest, et lui assurerait pour l’avenir des Ă©lĂ©ments de prospĂ©ritĂ© dont elle est privĂ©e depuis bien long-temps ; elle aurait l’espĂ©rance de sortir enfin de cet Ă©tat de marasme, qui re nd sa population stationnaire Ă  une Ă©poque oĂč une prospĂ©ritĂ©, toujours croissante, se fait remarquer sur tous les points. Sans rappeler ici les nouveaux malheurs qui sont venus aggraver la position dĂ©jĂ  fĂącheuse de Versailles, on peut cependant hardiment avancer que l’établissement d'un chemin de fer de Paris Ă  Tours, qui ne traverserait pas la ville, serait la conception la plus dĂ©sastreuse pour elle, qu’on pourrait imaginer ; privĂ©e Ă  toujours du seul dĂ©bouchĂ© quelle possĂšde, elle devrait non-seulement renoncer Ă  tout espoir d’amĂ©lioration, mais elle perdrait encore la seule cause d’existence qui lui soit restĂ©e; rĂ©duite dĂ©jĂ  au tiers de la population qu’elle avait autrefois, elle la verrait dĂ©croĂźtre de nouveau, et ses propriĂ©tĂ©s dĂ©jĂ  peu recherchĂ©es Ă©prouveraient graduellement une nouvelle dĂ©prĂ©ciation. On commettrait une grave erreur si on pensait que la ville serait amplement dĂ©dommagĂ©e par la dotation d’un chemin de fer spĂ©cial et l’établissement d’un musĂ©e national, que la munificence royale fait Ă©lever Ă  grands frais dans son palais ; ces bienfaits, sans doute, pourraient contribuer Ă  augmenter son bien-ĂȘtre, mais ils ne compenseraient jamais le tort qu’elle Ă©prouverait, si elle Ă©tait déçue de ses justes espĂ©rances. a83 EMBRANCHEMENT DE MAINTENON SUR ÉVREUX PAR DREUX. Par tous les motifs qui prĂ©cĂšdent, les membres du tribunal de commerce, rĂ©unis en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, certains d’exprimer fidĂšlement la pensĂ©e de tous les habitants de la ville et de ceux de la partie de l’arrondissement que le chemin de fer doit traverser, appuient Ă  l’unanimitĂ© de tous leurs vƓux la rĂ©alisation du projet de chemin de fer de Paris h Tours, passant par Versailles, Chartres et VendĂŽme. Ils arrĂȘtent en consĂ©quence que copie du prĂ©sent sera immĂ©diatement remise Ă  M. le prĂ©fet, pour ĂȘtre par lui prise en considĂ©ration et transmise Ă  la commission d’enquĂȘte, qui doit se rĂ©unir le 29 de ce mois, Ă  l’hĂŽtel de la PrĂ©fecture. Fait et dĂ©libĂ©rĂ© en la chambre du conseil du tribunal, Ă  Versailles, le 13 novembre 1835. SignĂ© Marie de Boigneville , prĂ©sident; Fricotte, JenĂ©, Bourotte, juges; Belin, PĂ©richot, Montalant, Bougleux et Ramin, juges supplĂ©ants. Pour extrait conforme du registre des dĂ©libĂ©rations du tribunal de commerce, dĂ©livrĂ© le 9 dĂ©cembre 1835, par nous, prĂ©sident, Marie de BOIGNEVILLE. CHAPITRE LXI. EMBRANCHEMENT DE MAINTENON SUR ÉVREUX PAR DREUX. CONSIDÉRATIONS QUI ONT MOTIVÉ CET EMBRANCHEMENT, DESCRIPTION ET DEVIS. Nous avons dit, page 16 L'embranchement de Maintenon Ă  Dreux et Ă  Évreux donne Ă  la ligne entiĂšre un caractĂšre tout nouveau, un prix incalculable; partant de Maintenon, situĂ©e sur la ligne Ă  6 lieues au nord de Chartres, il se dirigera par la vallĂ©e de l’Eure jusqu’à Dreux, chef-lieu d’arrondissement, et jusqu’à Évreux, chef-lieu du dĂ©partement de l’Eure, oĂč il se raccordera avec l’embranchement du chemin de Paris Ă  Rouen, destinĂ© Ă  desservir El- beuf, Louviers et Evreux. » Cet embranchement de Maintenon Ă  Evreux mettra en communication directe Bordeaux et tous les dĂ©partements du sud-ouest avec les cinq dĂ©partements formĂ©s de l’ancienne Normandie le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure et la Seine-InfĂ©rieure, comptant ensemble 2,661,867 habitants sans aucun vignoble ; en ajoutant Ă  cette masse les 1,184,876 habitants des trois dĂ©partements d’Eure-et-Loir, de la Sarthe et de Seine-et-Oise, qui n’ont presque pas de vignoble non plus, et que traverse la ligne principale, on trouvera une population de 3,886,243 habitants manquant de vins et d’eaux-de-vie, dont le sud-ouest abonde. Le sud- ouest sentira tout le prix d’un tracĂ© qui lui ouvre par le plus court chemin un dĂ©bouchĂ© de cette importance. Les huit dĂ©partements de la Beauce et de la Normandie l’apprĂ©cieront Ă©galement. » Nous pensons que ces simples considĂ©rations suffiront pour justifier l’exĂ©cution de cet important embranchement ; nous allons donc en dĂ©crire le tracĂ© d’aprĂšs un avanl-prOjet qui, 1 CHAPITRE LXI. 284 nous l’espĂ©rons, sera avant deux mois converti en un projet dĂ©finitif, aussi complet que l’est dĂ©jĂ  celui de la ligne entiĂšre de Paris Ă  Bordeaux, et des embranchements de Bue Ă  Versailles, et de Panessac Ă  Civray. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER DEPUIS MAINTENON .TUSQu’a ÉVREUX, PORTANT SUR LES DEPARTEMENTS DE l’eURE ET d’eURE-ET-LOIR. A partir du hameau de Sauny situĂ© Ă  quelques centaines de mĂštres de Maintenon, et d’un point qui est Ă©levĂ© de 99 m. 70 c. au-dessus du niveau de la mer, le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, puis de son extrĂ©mitĂ© il se porte en droite ligne sur le hameau de Chandelles qui reste un peu sur la droite, laissant Ă  droite le bois de Nigelles, le village de Villiers, la vallĂ©e de la GuĂ©ville, le bois de Chandelles et le bois deChandelette, laissant Ă  gauche la riviĂšre d’Eure, les hameaux de Rocfoin et de Malmaison, le moulin du Bas-Bouret, les hameaux le Haut-Bour et de Chantre; de l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche, puis il se dirige en droite ligne un peu plus bas que le hameau de Coulombs qui reste un peu sur sa droite , et laisse Ă  gauche le village l’Ormaye, la ville de Nogent-le-Roi et la riviĂšre d’Eure. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit Ă  gauche une petite courbe, puis il se porte par un grand alignement sur le hameau le Ponceau, laissant Ă  droite la maison la RibordiĂšre, le hameau et le bois de Ruffin, la vallĂ©e et la riviĂšre qui descendent de Saint-Lucien, le hameau et le bois de Marmoulin, le hameau de Mauzaises et le bois de Ponceau, et Ă  gauche, la riviĂšre d’Eure, le village de Chaudon, le hameau et le moulin de Renancourt, les hameaux de Saint- Pierre-de-Cap, Villemeuf, le PrieurĂ©, les moulins Saint-Maurice et les trois moulins. Du hameau le Ponceau le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, puis il se porte en droite ligne jusqu’auprĂšs de la riviĂšre la Biaise, laissant Ă  droite la riviĂšre d’Eure qu’il traverse Ă  quelques centaines de mĂštres du hameau le Ponceau, le hameau et le moulin de Charpont, les hameaux et villages d’Ecluselles, de Luray, deMĂ©ziĂšres, de Saint-Symphorien, deMorauval et de Conde- ville, situĂ© sur le cap qui sĂ©pare la vallĂ©e de l’Eure de celle de la Biaise; de l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crira une courbe Ă  droite Ă  travers une petite vallĂ©e sĂšche, et la vallĂ©e de la Biaise arrosĂ©e par la riviĂšre de ce nom; cette courbe s’arrĂȘtera au moulin Fontaine, aprĂšs avoir traversĂ© cette mĂȘme riviĂšre, laissant Ă  1,000 m. Ă  gauche la ville de Dreux et le village Saint- Jean, et Ă  droite le moulin et le hameau Condeville. Du moulin Fontaine, le tracĂ© se prolonge un peu en droite ligne, puis il dĂ©crit Ă  gauche une courbe qui enveloppe le cap sur lequel est plantĂ© le bois Y011, laissant Ă  gauche ce bois, et Ă  droite le moulin et la maison de RĂ©veillon, les riviĂšres de l’Eure et de la Biaise. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porte en droite ligne sur le hameau de Yillamont, situĂ© Ă  quelques centaines de mĂštres du village de Marcilly, laissant Ă  droite la riviĂšre d’Eure, la maison Saint-Martin-des-Champs, le village de Montreuil, les hameaux et les villages de Motele, Saint-Georges, le GuĂ©-des-Grues, la Louveterie , la Pan- touffle, Allains, l’abbaye de Breteuil, le moulin BruiĂ©e, Marcilly et la forĂȘt de Dreux, et Ă  gauche, iebois deYon ,les hameaux et villages deCussay, Notre-Dame-de-Crochar, deux moulins situĂ©s sur la riviĂšre de Lavre qui reste Ă  gauche ainsi que la vallĂ©e qu’elle arrose, le cap formĂ© par la riviĂšre de la Coudane et la riviĂšre d'Eure, les hameaux les Grosses, la Croix-du-Breuil et Iebois a 85 EMBRANCHEMENT DE MAINTENON SUR ÉVREUX PAR DREUX. de Cour-de-Manche. Du hameau de Villemont, le chemin dĂ©crit une petite courbe Ă  gauche, puis il se porte en ligne droitesur le hameau de Motteux, laissant adroite, en grande partie, une vallĂ©e sĂšche dans laquelle entre le chemin pour s’élever de la vallĂ©e de l’Eure sur le plateau de Saint- AndrĂ© qui la sĂ©pare de la vallĂ©e de l’Iton, dans laquelle est situĂ©e la ville d’Évreux, et Ă  gauche, le hameau le Val-LĂ©ger. Du hameau de Motteux, le tracĂ© se porte sur Évreux par un grand alignement qui n’a pas moins de 9 5 ,ooo m. ou 6 lieues i 4 - Ce grand alignement laisse Ă  droite le grand bois de Rozeux, la foret d’Ivry, les villages et hameaux de Saint-Laurent, Champigny, Saint-Georges, le grand bourg de Saint-AndrĂ© qui reste Ă  i, 5 oo m., Ă  droite, le Parcq, le Perey, Milleville, le hameau le Buisson et la route royale de Paris Ă  Évreux, sur laquelle s’arrĂȘte le chemin, dont la tĂȘte ne sera Ă©loignĂ©e que de aoo m. au plus de la porte de la ville d’Évreux, et laissant Ă  gauche les hameaux et villages la Queue, Gratheuil, la DoudardiĂšre, Ormoy, Cou- dres, Trierrenon, FerriĂšre, Criaisay, les Authieux, la Huguenoterie, le Mesnil, Longue-Touche, GrobƓuvre, Berou, Guichanville, la campagne Angerville, Garembourg, la Madelaine et Clos-Aubert, et une petite partie de la ville d’Évreux. TRACÉ DU CHEMIN SOUS LE RAPPORT VERTICAL. Depuis le point de dĂ©part situĂ© prĂšs du hameau de Sauny jusqu’au bord de la riviĂšre de l’Avre, le tracĂ© aura un dĂ©veloppement de 96,000 111. Il sera construit de niveau dans toute cette partie, et il sera Ă©levĂ© au-dessus du niveau de la mer de 99 m. 70 c. Comme le sol de la vallĂ©e de l’Avre n’est Ă©levĂ© que de 79 m., il faudra donc construire sur cette vallĂ©e un remblai qui n’aura pas moins de 97 m. 70 c. de hauteur. L’auteur du projet a Ă©tĂ© forcĂ© de maintenir le tracĂ© de niveau, bien que, depuis Sauny jusqu’à la riviĂšre d’Avre, la pente de la riviĂšre d’Eure soit de 96 m., afin de pouvoir s’élever plus facilement sur le plateau de Saint-AndrĂ© , dont la hauteur, mesurĂ©e prĂšs de la riviĂšre d’Eure, est de 55 m., plus Ă©levĂ©e que le fond de cette vallĂ©e, ce qui a mis dans la nĂ©cessitĂ© de commencer Ă  Ă©tablir le chemin en rampes Ă  partir de la riviĂšre d’Avre de sorte que, depuis cette riviĂšre, le tracĂ© s’élĂšvera par une pente de 3 mill. par mĂštre, qui s’arrĂȘtera prĂšs du hameau de la DoudardiĂšre oĂč le couronnement du chemin sera Ă©levĂ© Ă  129 m. 70 c. au-dessus du niveau de la mer. Le dĂ©veloppement de cette rampe aura 10,000 m. Dans toute cette partie le tracĂ© sera construit sur le coteau du village de Saint-Georges, des bois de Court-de-Manche et dans la vallĂ©e sĂšche du hameau de Motteux. A partir du hameau de la DoudardiĂšre jusqu’au hameau de Lontouche, sur un dĂ©veloppement de 11,000 m., le tracĂ© aura une pente de 1 mill. 5 7 milliĂšmes par mĂštre, et au village de Lontouche il sera Ă©levĂ© de 146 m. 97 c. au-dessus du niveau de la mer. Du hameau de Lontouche le chemin se composera d’une contre-pente jusqu’au point d’arrivĂ©e Ă  la porte d’Évreux. En cet endroit le chemin Ă©tant Ă©levĂ© de 114 m. o 3 c., la diffĂ©rence de hauteur entre ce point et celui qui prĂ©cĂšde Ă©tant de 32 m. 94 c., le dĂ©veloppement de la rampe Ă©tant de 10,991 m., la pente sera donc de 2 mill. 997 milliĂšmes par mĂštre. Ainsi nulle part, depuis Maintenon jusqu’à Dreux, le tracĂ© n’aura de pente excĂ©dant 3 millimĂštres. Le dĂ©veloppement total de ce chemin sera de 58 ,000 m. ou 14 lieues 1/2. Les Ă©tudes n’étant pas encore terminĂ©es, il ne nous est pas possible de faire connaĂźtre d’une 286 CHAPITRE LXI. maniĂšre bien prĂ©cise quelle sera la dĂ©pense que nĂ©cessitera la construction de ce chemin ; mais l’expĂ©rience de quatorze annĂ©es pendant lesquelles nous nous sommes exclusivement occupĂ©s de ces sortes de travaux, nous permet d’évaluer cette dĂ©pense par approximation, et nous pouvons assurer quelle n’atteindra jamais, en aucun cas, la somme de 1 5 millions. Ce tracĂ© ne nĂ©cessitera que la construction de six ponts, dont le plus important, construit sur l’Eure, n’aura qu’un dĂ©bouchĂ© de 3o m. au plus. Mais ce qui obligera aux plus grandes dĂ©penses, ce sont les travaux de terrassement qu’il faudra faire depuis Nogent-le-Roi jusqu’au hameau de Motteux. Ce chemin exigera des gares assez Ă©tendues Ă  Nogent-Ie-Roi, Ă  la ville de Dreux, Ă  celle d’Évreux et dans les villages de Villiers, Yillemeux, Écluselles, Saint-Georges, Marcilly, Cham- pigny, Saint-AndrĂ©, Groboeuvre, et Guichainville. Pour donner une juste idĂ©e de l’importance qu’attachent la ville de Dreux et le dĂ©partement de l’Eure Ă  l’exĂ©cution de ce tracĂ©, nous allons reproduire les dĂ©libĂ©rations du conseil municipal de la ville de Dreux et les voeux Ă©mis par le conseil gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement de l’Eure. DÉPARTEMENT D’EURE-ET-LOIR. —MAIRIE DE DREUX. Dreux , le 8 mai i838. 3Ionsieur, Vous m’avez fait l’honneur de m’écrire deux lettres relatives au chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Main- tenon et Chartres, avec embranchement Ă  Maintenon par Dreux sur Évreux et Rouen. Je ne voudrais pas que vous pussiez croire que c’est par nĂ©gligence ou indiffĂ©rence, si je ne vous ai pas encore rĂ©pondu; je serais encore plus contraiiĂ© qĂŒe vous pussiez vous imaginer que nous sommes opposants; nos nombreuses dĂ©marches Ă  la commission gĂ©nĂ©rale de Chartres et Ă  Paris, prouveraient Ă©videmment le contraire. Mais je dois vous dire la vĂ©ritĂ© nous avions la crainte, dans notre arrondissement et notamment Ă  Dreux, que, si la ligne de fer n’avait point d’embranchement pour noire ville, elle fĂ»t contraire Ă  nos intĂ©rĂȘts en appelant ailleurs une grande partie de notre commerce. C’est pourquoi, avant de nous prononcer, nous avons voulu voir, et Ă  la commission gĂ©nĂ©rale et Ă  Paris, comment on s’occuperait de notre embranchement ; la commission gĂ©nĂ©rale l’ayant reconnu aussi nĂ©cessaire dans l’intĂ©rĂȘt delĂ  ligne principale que dans notre intĂ©rĂȘt, et l’ayant, en consĂ©quence, demandĂ© Ă  l’unanimitĂ© dans son rapport, et vous, Monsieur, nous ayant promis de le demander en mĂȘme temps que la ligne principale et d’en faire les Ă©tudes, nous y comptons aussi m’empressai-je de vous transmettre !a dĂ©libĂ©ration de notre conseil municipal que vous dĂ©sirez. J’y joins copie d’une lettre que MM. Brochand et Avisse, mes collĂšgues Ă  la commission gĂ©nĂ©rale d’Eure-et- Loir et de sa dĂ©putation Ă  Paris, ont adressĂ©e avec moi, depuis notre retour de Paris, Ă  M. Desmousseaux, notre dĂ©putĂ©; elle vous donnera quelques renseignements qui pourront vous ĂȘtre utiles, et elle vous dĂ©montrera combien nous tenons Ă  notre embranchement -et de quelle importance il serait en gĂ©nĂ©ral pour la ligne -principale de-fer et pour le commerce en facilitant le transport des provenances du HĂąvre, des villes de Rouen, Elbeuf, Louviers et autres, ainsi que des vins et eaux-de-vie, etc., etc., du centre de la France, et pour notre arrondissement en particulier en procurant l’écoulement des produits de nos forĂȘts et des nombreuses usines qui nous avoisinent, et en fournissant pour ces derniĂšres, Ă  des frais beaucoup moins considĂ©rables, les objets d’approvisionnement qui leur manquent. ! MM. Brochand et Avisse se joignent Ă  moi pour vous exprimer la satisfaction que nous avons Ă©prouvĂ©e en EMBRANCHEMENT DE MAINTENON SUR ÉVREUX PAR DREUX. 287 voyant que, dans votre soumission Ă  Monsieur le ministre, vous comprenez notre embranchement ; nous comptons sur vous, Monsieur, et nous avons l’honneur d’ĂȘtre, avec considĂ©ration, Vos trĂšs humbles serviteurs, Demonferrand, maire de Dreux, membre du conseil-gĂ©nĂ©ral; Auguste Avisse, prĂ©sident du tribunal de commerce de l’arrondissement de Dreux et membre du conseil municipal de cette ville; Brochand, juge au tribunal de commerce de Dreux, conseiller municipal et marchand de bois. A M. le baron Desmousseaux de GivrĂ©, dĂ©putĂ© de l’arrondissement de Dreux et maĂźtre des requĂȘtes en service ordinaire. Messieurs Demonferrand, Avisse Auguste, Brochand Alexis, membres de la commission gĂ©nĂ©rale d’Eure- et-Loir pour le chemin de Paris Ă  Tours. ‱ Monsieur, La crĂ©ation du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Maintenon et Chartres, occupe, en ce moment, vivement les esprits dans notre dĂ©partement. C’est une question de la plus haute importance pour nos intĂ©rĂȘts. Ce serait mĂȘme une question de vie ou de mort, si le chemin de fer de Paris Ă  OrlĂ©ans, par Étampes, Ă©tait autorisĂ© et que le nĂŽtre ne le fat pas ; car il n’y aurait plus moyen de soutenir la concurrence avec Étampes, les frais de transport nous ruineraient, il faudrait fermer presque tous nos moulins; que deviendrait alors notre agriculture, si peu favorisĂ©e, et qui a dĂ©jĂ  tant de peine Ă  se soutenir? Mais vous savez, Ă  cet Ă©gard, parfaitement Ă  quoi vous en tenir, et, d’ailleurs, le rapport de notre commission gĂ©nĂ©rale pourrait vous fournir, beaucoup mieux que nous, tous les motifs et renseignements qui vous seraient nĂ©cessaires; nous n'insisterons donc pas sur l’avantage, l’utilitĂ© et mĂȘme la nĂ©cessitĂ© du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Maintenon et Chartres ; D’autant plus que notre but est de vous parler d’un embranchement qui, partant de Maintenon, passerait par Dreux et se dirigerait ensuite sur Évreux et Rouen. Notre commission gĂ©nĂ©rale d’Eure-et-Loir en a reconnu toute l’utilitĂ©, a signalĂ© les avantages qui en rĂ©sulteraient, dans l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, et l’a demandĂ© Ă  l’unanimitĂ© dans son rapport. Le tribunal de commerce et le conseil municipal de Dreux, l’ont aussi vivement rĂ©clamĂ©, comme Ă©tant de la plus haute importance pour notre arrondissement. M. CorrĂ©ard lui-mĂȘme le considĂšre comme trĂšs nĂ©cessaire, et mĂȘme indispensable dans l’intĂ©rĂȘt de la ligne principale. Le roi, nous avons tout lieu de l’espĂ©rer, sera favorable Ă  la ligne principale et Ă  notre embranchement, d’aprĂšs l’intĂ©rĂȘt qu’il nous a tĂ©moignĂ© pour le dĂ©partement et celui tout particulier qu'il a toujours portĂ© Ă  la ville de Dreux. Cet embranchement, nous ne craignons pas d’ĂȘtre taxĂ©s d’exagĂ©ration, fournirait au chemin de fer de Paris Ă  Tours, plus d’un tiers de transports dans notre dĂ©partement. Il passerait prĂšs des forĂȘts importantes, notamment celles de Dreux, Rozeux, Ivry, etc., etc.; il faciliterait beaucoup l'Ă©coulement de leurs produits, surtout des Ă©corces et des charbons dont la vente se fait difficilement certaines annĂ©es. Il serait aussi d’un avantage immense pour les nombreuses usines et fabriques qui nous environnent, en leur rendant bien plus faci es et bien moins dispendieux les transports des objets d'approvisionnement qui leur manquent et en leur facilitant les moyens d’exportation de leurs produits. Enfin il faciliterait le transport des provenances du port du HĂąvre, des villes de Rouen, Elbeuf, Louviers et autres, ainsi que des vins, eaux-de-vie , etc., etc., du centre de la France, ce qui augmenterait dans une Proportion immense les relations du commerce. CHAPITRE LXI. 238 Tous ces avantages en gĂ©nĂ©ral, et en particulier pour notre pays, vous feront concevoir beaucoup mieux que nous ne pourrions l’exprimer, de quelle importance sont pour notre arrondissement le chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Maintenon et Chartres, et l’embranchement par Dreux, Evreux et Rouen. Nous comptons sur vous, Monsieur, pour appuyer nos vƓux et nos intĂ©rĂȘts qui, nous sommes heureux de le rĂ©pĂ©ter, se trouvent tout-Ă -fait en harmonie avec l’i ntĂ©rĂȘt de la ligne principale. AgrĂ©ez, Monsieur, l’expression de notre reconnaissance et de notre considĂ©ration toute particuliĂšre. Demonferrand, maire de la ville de Dreux et membre du conseil gĂ©nĂ©ral ; Avisse Auguste, prĂ©sident du tribunal de commerce de Dreux et conseiller municipal; Brochand, juge au tribunal de commerce de Dreux, conseiller municipal et marchand de bois. P. S. Lorsque nous vous disons que les charbons et Ă©corces auraient un Ă©coulement trĂšs avantageux par une ligne de fer, nous vous devons uni* explication ; et la voici Les villes de Rouen et Pont-Audemer, centres de consommation immense, Ă  cause de leurs usines et tanneries, sont obligĂ©es de faire leurs approvisionnements au loin et a grands frais; tandis que, s’il existait une ligne de fer, ces approvisionnements se feraient Ă  des frais beaucoup moins considĂ©rables et produiraient, pour les forĂȘts que nous venons de vous signaler, et mĂȘme pour toutes celles de notre arrondissement, un dĂ©bouchĂ© et un avantage immenses. Dreux, 26 avril i838. EXTRAIT DU REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE DREUX. SĂ©ance extraordinaire du 31 mars 1838. Le conseil municipal de la ville de Dreux, convoquĂ© par M. le maire en la forme ordinaire, s’est rĂ©uni ce jourd’hui 31 mars 1838 Ă  midi, en vertu de l’autorisation de M. le sous-prĂ©fet de cet arrondissement confĂ©rĂ©e le28 de ce mois, dan» la salle ordinaire de ses dĂ©libĂ©rations Ă  l’hĂŽtel-de-ville. M. le maire expose qu’il a reçu plusieurs lettres et documents de M. Alexandre CorrĂ©ard, ingĂ©nieur, relatifs Ă  la construction d’un chemin de fer de Paris Ă  Tours passant par Chartres, et notamment une derniĂšre lettre du 20 mars courant, par laquelle il sollicite une dĂ©libĂ©ration du conseil municipal en faveur de l’établissement qui intĂ©resse, dit-il, » au plus haut degrĂ© votre ville. M. le maire termine en donnant lecture d’une lettre de M. le prĂ©fet, en date du mĂȘme jour 20 mars, dans laquelle on lit Pour complĂ©ter les renseignements qui pourraient vous ĂȘtre nĂ©cessaires, afin d’examiner avec fruit la question relative au chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres, j’ai l’honneur de vous transir mettre un extrait du rapport de la commission d’enquĂȘte instituĂ©e pour examiner ledit projet. Je vous auto- tr rise Ă  le communiquer Ă  votre conseil municipal, ainsi qu’à toutes les personnes qui s’associent Ă  nos efforts et Ă  nos espĂ©rances. » Une discussion s'engage entre plusieurs membres sur la question de savoir si la ville de Dreux a intĂ©rĂȘt, et s’il peut consĂ©quemment en rĂ©sulter des avantages pour sa population, Ă  ce qu’un chemin de fer passe Ă  une distance plus ou moins rapprochĂ©e de son territoire, et notamment telle que celle existante par la ligne tracĂ©e dans l’exposĂ© de M. CorrĂ©ard. Le conseil, considĂ©rant que l’utilitĂ© des chemins de fer est gĂ©nĂ©ralement reconnue, et qu’il doit rĂ©sulter de leur Ă©tablissement de trĂšs grands avantages sous le double rapport de la cĂ©lĂ©ritĂ© et de l’économie dans le transport des voyageurs et des marchandises ; Qu’on ne peut trop multiplier les communications pour les relations commerciales, et qu’il est Ă©vident qu e * e EMBRANCHEMENT DE MAINTENON SUR ÉVREUX PAR DREUX. 289 projet de chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres, permettra de conduire plus facilement et avec moins de frais que dans l’état actuel des choses, soit Ă  Paris, soit sur des points inlermĂ©diaires, des marchandises et des denrecs qui, faute de moyen de les transporter lĂ  oĂč la vente pourrait se faire avantageusement, sont en grande partie consommĂ©es sur les lieux oĂč elles sont fabriquĂ©es et rĂ©coltĂ©es ; Qu’à ce projet se lie essentiellement celui d’un embranchement qui, partant de Maintenon, passerait par Dreux, et se dirigerait ensuite sur Évreux et Rouen ; ConsidĂ©rant que cet embranchement faciliterait non-seulement le transport des marchandises dĂ©barquĂ©es au HĂąvre et des productions de la Normandie pour les besoins des populations d’Eure-et-Loir, du Loiret et des pays limitrophes, et dont la nĂ©cessitĂ© se fait sentir depuis long-temps; Mais encore des productions de nos nombreuses usines et fabriques, ainsi que de nos forĂȘts ; qu’il serait le complĂ©ment du systĂšme de commune ations rapides et Ă©conomiques entre diffĂ©rents points Ă©loignĂ©s du royaume, puis qu’il lierait le port du Havre avec la Loire en trav rsant et vivifiant les plaines de la Normandie et de la Beauce. ' Qu’il serait trĂšs avantageux dans l’intĂ©rĂȘt de la ligne princip de Paris Ă  Tours par Chartres et Maintenon, et qu’aucun autre projet ne pourra lui contester le double mĂ©rite d’une plus grande importance et d’un moins long parcours. ConsidĂ©rant enfin que le dĂ©partement d’Eure-et-Loir, dont les productions consistent principalement en cĂ© - rĂ©ales et bois, est privĂ© de canaux et de riviĂšres navigables p ur les conduire Ă  Paris ou dans d’autres villes qui prĂ©senteraient des dĂ©bouchĂ©s avantageux. Que l’établissement d’un chemin de fer au centre de son territoire et de sa population prĂ©senterait de grands avantages, non-seulement pour le pays, mais encore pour les pays voisins , tels que laSarthe, et pour la capitale ; Et que si le gouvernement qui n’a aucun intĂ©rĂȘt pĂ©cunier dans la question de prĂ©fĂ©rence qui s’élĂšve entre diffĂ©rents projets qui lui sont prĂ©sentĂ©s puisque tous les frais sont faits par des compagnies , rejetait celui qui le fiĂąt passer par Chartres, pour adopter la ligne de Paris Ă  OrlĂ©ans par Etampes, le dĂ©partement d’Eure- et-Loir, dont l’industrie agricole a besoin de soutien et d’encouragement, resterait sans moyens de pouvoir Ă©couler ses productions, et serait sacrifiĂ© au dĂ©partement du Loiret dĂ©jĂ  dotĂ© de canaux et de riviĂšres navigables, et qui cependant contribue dans une moindre proportion qu’Eure-et-Loir aux charges de l’état; En persistant dans sa prĂ©cĂ©dente dĂ©libĂ©ration du 14 novembre 1835, Est d’avis Ă  l’unanimitĂ© qu’il y a lieu d’accueillir un projet de chemin de fer de Paris Ă  Tours passant par Maintenon et Chartres, aux meilleures conditions possibles de cĂ©lĂ©ritĂ© et d’économie, avec embranchement partant de Maintenon, passant par Dreux, et se dirigeant sur Evreux et Rouen. Et ont les membres du conseil signĂ© au registre. Pour exfait conforme , le maire de la ville de Dreux, DEMONFERRAND. Évreux, le 12 juin i838. A M. CorrĂ©ard , ingĂ©nieur de la Compagnie dit chemin de fer de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux. Monsieur , J’ai reçu, avec votre lettre du 13 avril dernier, les six exemplaires du plan gĂ©nĂ©ral du tracĂ© du chemin de fer de Paris Ă  Tours et Ă  Bordeaux, que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser en m’invitant Ă  provoquer, de la part des autoritĂ©s de mon departement, un vƓu favorable Ă  l'exĂ©cution de ce projet. Le conseil gĂ©nĂ©ral do l’Eure, pĂ©nĂ©trĂ© de l’avantage, pour ce dĂ©partement, de l’établissement de cette ligne ^7 ago CHAPITRE LXII. passant par Chartres a, en cas d’exĂ©cution, exprimĂ© le vƓu qu’il y soit fait un embranchement de ce point sur Evreux. J’ai l’honneur de vous adresser l’extrait du procĂšs-verbal du conseil gĂ©nĂ©ral, en ce qui concerne ce projet. Veuillez agrĂ©er, etc. Pour le prĂ©fet en congĂ©, le conseiller de prĂ©fecture dĂ©lĂ©guĂ©, CLÉMENT. DÉPARTEMENT DE L’EURE. Extrait du procĂšs-verbal de la session du conseil gĂ©nĂ©ral, tenue en aoĂ»t 1837. SĂ©ance du 31 aoĂ»t. Le conseil, adoptant les conclusions de sa commission, au sujet de la direction du chemin de fer de Paris au HĂąvre, Ă©met le vƓu formel que ce chemin soit dirigĂ© par la vallĂ©e de la Seine, avec obligation de faire^des embranchements sur Elbeuf, Évreux, par Louviers, les Andelvs et le chemin de fer de Rruxelles par Pontoise ; Dans le cas de l’exĂ©cution d’un chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux, par Chartres, il Ă©met pareillement le vƓu qu’il y soit fait un embranchement d’Évreux Ă  Chartres, par Dreux et Maintenon, prolongĂ© jusqu’à Arthenay oĂč devra passer la voie d’OrlĂ©ans, ou tout autre point plus rapprochĂ©, s’il est possible; Pour extrait conforme Le conseiller de prĂ©fecture, secrĂ©taire-gĂ©nĂ©ral, LEVESERT. CHAPITRE LXII. EMBRANCHEMENT DE CHARTRES A NOGENT-LE-ROTROU. CONSIDÉRATIONS QUI l’oNT MOTIVÉ J DESCRIPTION ET DEVIS. — - i. - - L’utilitĂ© de cet embranchement est incontestable; elle a Ă©tĂ© reconnue par toutes les autoritĂ©s, par toutes les commissions d’enquĂȘte, et par tous les hommes Ă©clairĂ©s des dĂ©partements d’Eure-et-Loir, de l’Orne, de la Sarthe et de Maine-et-Loire. C’est une tĂȘte de chemin qui sera prolongĂ©e une jour sur le Mans et Angers, et qui sera plus spĂ©cialement destinĂ©e Ă  desservir tous les dĂ©partements de l’ouest. Nous avions d’abord proposĂ© de donner naissance Ă  cet embranchement au village de Thivars prĂšs de Chartres, par le motif que, sur ce point, le tracĂ© est dĂ©jĂ  sorti de la vallĂ©e de l’Eure» et qu’il est arrivĂ© sur le grand plateau de la Beauce qui se prolonge du cĂŽtĂ© d’Illiers. De Thi- EMBRANCHEMENT DE CHARTRES A NOGENT-LE-ROTROU. * 9 * vars il se serait portĂ© Ă  1,000 m. en droite ligne sur le village de Fretigny ; sur ce point il serait entrĂ© dans la vallĂ©e qui prend naissance Ă  Montlandon, et l’aurait suivie jusqu’à Nogent-le- Rotrou ; mais des personnes de Chartres nous ont fait remarquer qu’il serait prĂ©fĂ©rable dans l’intĂ©rĂȘt de cette ville que l’embranchement de Nogent-le-Rotrou y prit naissance. Nous allons donc donner la description de l’avant-projet que nous nous proposons de faire Ă©tudier dĂ©finitivement aussitĂŽt que les autoritĂ©s locales l’auront approuvĂ©e. DESCRIPTION ET APERÇU SOMMAIRE DU TRACÉ DU CHEMIN DE FER DEPUIS CHARTRES .TÜSQu’a N OGENT-LE-ROTROU. Ce tracĂ© prendrait naissance entre le bourg de LĂšves et la ville de Chartres ; il dĂ©crirait une courbe Ă  droite qui viendrait s’arrĂȘter sur le chemin qui conduit de Chartres Ă  ChĂąteauneuf. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, il se dirigerait en droite ligne dans la vallĂ©e sĂšche qui remonte vers Amilly. Cette droite s’arrĂȘterait un peu plus haut que la ville, puis le tracĂ© dĂ©crirait une nouvelle courbe Ă  droite qui viendrait s’arrĂȘter prĂšs de Mainvilliers, laissant Ă  droite une partie du faubourg Saint-Maurice, le couvent et le village de Mainvilliers, et Ă  gauche la ville de Chartres et le village de Luce. De l’extrĂ©mitĂ© de cette courbe, le tracĂ© se porterait en droite ligne sur la maison la Huberderie, situĂ©e dans les environs de Champerond, laissant Ă  droite les villages et hameaux suivants Amilly, Cintray, Saint-Luperce, le chĂąteau d’Erouville, Chail- leau, Saint-PĂšre, la BeaudiĂšre et la HuberdiĂšre, et Ă  gauche les hameaux et villages Poef- fond, Oirai, Dolmont, Mousseau, Saint-Germain-le-GailIard, la Tartre, la Toudie, la Mote, la Houssaye et le Thieulin. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crirait une petite courbe Ă  gauche , puis il se porterait en droite ligne sur Champerond, laissant Ă  droite le hameau de Malbour, les Ă©tangs et le village de Champerond, et Ă  gauche les maisons le Grand- Baunais, la chaussĂ©e et le grand Ă©tang de Champerond. De Champerond, le tracĂ© dĂ©crit une petite courbe Ă  droite, puis il se porte en droite ligne sur le moulin Courtabon, laissant Ă  droite les hameaux et villages les MartiniĂšres, la haute et basse Barre-Buffion, Boulay-Bigault et les Chaumes, et Ă  gauche quatre des Ă©tangs situĂ©s dans la vallĂ©e de Champerond, le village de Montlandon, La Touche, VangouĂŻn et Courtabon. C’est entre Montlandon et les Ă©tangs de la vallĂ©e de Champerond que se trouve le faĂźte qui sĂ©pare le bassin de l’Eure de celui de l’Huine. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le tracĂ© dĂ©crirait Ă  gauche une courbe, puis de son extrĂ©mitĂ© il se porterait en droite ligne, toujours en suivant la vallĂ©e jusqu’à la maison la Poterie, laissant Ă  droite le moulin Rigny, Houdangeau et la RĂ©aunetterie, et Ă  gauche la TouveliĂšre, la Vignar- diĂšre, le Saillan et VadouzĂ©e. De l’extrĂ©mitĂ© de cette droite, le chemin dĂ©crit Ă  droite une petite courbe, puis il se porte en droite ligne sur la ville de Nogent-le-Rotrou eu suivant toujours la vallĂ©e qui, de Montlandon, se prolonge jusqu’à la vallĂ©e de l’Huine, laissant Ă  droite OzĂ©e, Lagnaies, la PillardiĂšre, Margon et la route royale de Paris Ă  Nogent-le-Rotrou, et Ă  gauche le moulin de la Loge, Foireau , l’abbaye d’Arcisse, la Vanoise et le Rocher. Ce tracĂ© aurait un dĂ©veloppement total de 5 a,ooo m. Ă©gal Ă  celui de l’embranchement partant de Thivars; .pourtant on doit observer qu’il exigerait entre Chartres et le point sur lequel il tra- CHAPITRE LXII. 292 verserait l’Eure, prĂšs de Saint-Luperce, des travaux de terrassements trĂšs considĂ©rables; cependant il ne nous paraĂźt pas impraticable ; mais nous ne lui donnerons suite qu’autant que les autoritĂ©s de Nogent et de Chartres l’auront adoptĂ©. Il ne faudrait pas non plus qu’on supposĂąt que cette indication de tracĂ© fĂ»t dĂ©finitive; on doit s’attendre que, lorsqu’on en viendra aux Ă©tudes de dĂ©tail, il subira diverses modifications commandĂ©es par les inflexions du terrain dont on ne peut tenir compte dans un avant-projet aussi sommaire que celui-ci, et par la nĂ©cessitĂ© d’obtenir des pentes dont le maximum ne doit jamais dĂ©passer 3 mill. par mĂštre. Ce tracĂ© exigerait Ă  Nogent-le-Rotrou la construction d’une grande gare avec tous les Ă©tablissements nĂ©cessaires Ă  l’exploitation du chemin. D’autres gares seraient Ă©tablies aux villages d’Amilly, de Saint-Luperce, Ă  l’étang de la Mote, Ă  Champerond, Ă  Montlandon, Ă  Houden- geau, Ă  l’abbaye d’Arcisse. La construction de ce chemin coĂ»terait environ de 12 a i 3 millions. L’exĂ©cution de cette ligne est rĂ©clamĂ©e parles autoritĂ©s de Chartres et par celles de Nogent- le-Rotrou. On a vu dans les piĂšces contenues au chapitre XXV, qui traite de l’importance commerciale de Chartres, sur quoi se fondent les autoritĂ©s de cette ville pour rĂ©clamer la crĂ©ation de cet embranchement. Nous allons maintenant faire connaĂźtre sur quelles raisons s’appuient les autoritĂ©s de la ville de Nogent-le-Rotrou, pour solliciter la construction de ce mĂȘme embranchement. Monsieur , Nogent-le-Rotrou, ce 19 avril i838. J’aurais rĂ©pondu plus tĂŽt Ă  la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 12 de ce mois, si je n’eusse voulu attendre le rĂ©sultat du rapport de la commission qui devait se rĂ©unir Ă  Chartres. J'Ă©tais loin de m'attendre que 1 arrondissement de Nogent ne serait pas reprĂ©sentĂ© dans cette commission. Effectivement, comme remplissant, pendant l’absence de M. DevallĂ©e, les fonctions de sous-prĂ©fet, j'avais dĂ©signĂ© des commissaires dans chaque canton. Ce n’est que le jour meme delĂ  rĂ©union que j’ai appris que M. DuguĂ©, nĂ©gociant, membre du conseil d'arrondissement, n’avait pu s’y rendre. Si j’en eusse Ă©tĂ© instruit Ă  temps, je me serais fait un devoir de m’y rendre moi-mĂȘme. D’un autre cĂŽtĂ©, j’avais appris indirectement que des dĂ©lĂ©guĂ©s de la commission se rendraient Ă  Paris, et que les maires des quatre villes, chefs-lieux d’arrondisements, en feraient partie. J’attendais un avis Ă  cet Ă©gard. Le Moniteur-Beauceron , que j’ouvre, annonce que les dĂ©lĂ©guĂ©s sont partis de Chartres le 17. Je suis trĂšs contrariĂ© de ces circonstances. Quoi qu’il en soit, Monsieur, je vous prie de croire Ă  tout l’intĂ©rĂȘt que la ville de Nogent a Ă  l’établissement du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres, avec embranchement sur Nogent-le-Rotrou. La dĂ©libĂ©ration du conseil municipal, du 30 mars dern er, dont j’ai eu l’honneur de vous adresser expĂ©dition le 3 du courant, le dĂ©montre suffisamment, et je suis bien convaincu que la ville de Nogent, Ă  laquelle l’embranchement Ă  cette ligne nouvelle de grande communication ouvre une voie de prospĂ©ritĂ© dont elle Ă©prouve le besoin le mieux senti, la dĂ©terminera Ă  faire, pour arriver Ă  bonne fin, tous les sacrifices compatibles avec ses moyens. Au surplus, Monsieur, je puis vous assurer de la coopĂ©ration la plus active de ma part pour vous seconder dans une entreprise aussi Ă©minemment utile. Je vous remercie beaucoup de 1 envoi que vous venez de me faire des deux exemplaires du plan du chemin de fer et des imprimĂ©s qui y Ă©taient joints. AgrĂ©ez l’assurance de la considĂ©ration trĂšs distinguĂ©e avec laquelle j’ai l’honneur d’ĂȘtre , Votre trĂšs humble serviteur Le maire de Nogent-le-Rotrou L. LELASSEUX EMBRANCHEMENT DE CHARTRES A NOGENT-LE-ROTROU. a 9 3 P. S. La dĂ©libĂ©ration du 30 mars a Ă©tĂ© par moi adressĂ©e Ă  M. de Salvandy, ministre de l’instruction publique , notre honorable dĂ©putĂ© ; lequel, dans son accusĂ© de rĂ©ception, me tĂ©moigne son dĂ©sir de faire rĂ©ussir l’entreprise, et m’assure de lout le zĂšle qu’il y mettra, et surtout en ce qui concerne l'embranchement avec Nogent, dont il comprend tout l’intĂ©rĂȘt pour notre ville. VILLE DE NOGENT-LE-ROTROU. Extrait du registre des dĂ©libĂ©rations du conseil municipal. — SĂ©ance du 30 mars 1838. Le conseil municipal de la ville de Nogent-le-Rotrou s’est reuni au lieu ordinaire de ses sĂ©ances, en vertu de l’autorisation de M. le prĂ©fet. PrĂ©sents MM. Lelasseux, maire; LeBourdais, LeclanchĂ©, DuguĂ©, Massiot, Bournisien, Janvier, Bodin, Tramblay, Marchand-Sursin, Doullay, Martin-Fortris, de Morissure, Moullin, Roullier et LemariĂ©. M. le maire rappelle au conseil que dans sa sĂ©ance du 14 mars courant, une commission de six membres fut nommĂ©e, Ă  l’elfet de lui faire un rapport sur les avantages pour le dĂ©partement et spĂ©cialement pour la ville de Nogent-le-Rotrou, de l’établissement projetĂ© d'un chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres, et de prendre des renseignements sur la quantitĂ© de voyageurs et de marchandises qui pourraient, dans notre contrĂ©e, profiter de cette nouvelle voie de transport ; Et il invite la commission susdite Ă  faire connaĂźtre au conseil le rĂ©sultat de son examen et des renseignements qu’elle a recueillis. Le rapport en est fait par M. Le Bourdais, l’un de ses membres ; il est ainsi conçu La commission que vous avez nommĂ©e pour examiner les avantages qui pourraient rĂ©sulter, pour la ville de Nogent-le-Rotrou, de la construction du chemin de fer de Paris Ă  Tours, par Chartres, va vous exposer le rĂ©sultat de ses observations. Elle n’a point cru devoir porter ses vues d’investigation sur les frais de premier Ă©tablissement, sur ceux d’entretien et d’administration , taisant le soin aux capitalistes appelĂ©s Ă  fournir le fonds social nĂ©cessaire pour l'execution du projet; aux .spĂ©culateurs qui, pour le moment, se jettent avec empressement vers les diverses branches d’industrie, qu’exploite avec succĂšs l’agiotage ; ou au gouvernement, dont la sollicitude paraĂźt se porter vers ces sortes de constructions. Si M. CorrĂ©ard, dont nuus connaissons seul le projet, au lieu de prĂ©senter en perspective et de loin la construction de l’°00 104. 4,0001. de fumier pour le PerrĂ y, Ă  10 c. par t. et par k., 43 k. ; pour la distance, 4 fr. 30 c. Total. 230,212 3f2 PRODUITS ANNUELS DE LA PREMIÈRE SECTION, MOUVEMENT DE PARIS SUR RAMBOUILLET. f 05. 400 voyageurs par jour, ou 146,000 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t. et par k., 49 k.; pour la distance , 2 fr. 45 c. 352,600 400. 6,000 t. de houille, Ă  10 c. par t. et par k., pour remplacer le bois qu’on apportera Ă  Paris ; pour la distance, 4 fr. 90 c. 29,400 . lOI. 10,000 t. de plĂątre pour Rambouillet et ses envii ons, Ă  10c. par t. et park.; pour la distance , 4 fr. 90 c. 49,000 108. 2,000 marchandises diverses pour Rambouillet et ses environs, Ă  12 t. et par k.; pour la distance, 5 fr. 88 c. 11,760 109. 9,000 t. de fumier, Ă  10 c. par t. et par k.; pour la distance, 4 fr. 90 c. 44,100 Total. 486 860 MOUVEMENT DE PARIS SUR ÉPERNON. 1 lO. 20 voyageurs par jour, ou 7,300 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t. et par k., 61 k. ; pour la distance , 3 fr. 05 c. 22,265 ni. 9,000 t. de marchandises diverses, Ă  12 c. par t. et par k.; pour la distance, 7 fr. 32 c. 64,880 Total. 87,145 MOUVEMENT DE PARIS SUR MAINTENON. , . . US. 50 voyageurs par jour, ou 18,250 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t. et park., 69 k.; pour la distance , 3 fr. 45 c. 62,962 113. 10,000 t. de plĂątre pour Maintenon et l’arrondissement de Dreux, Ă  10 c. par t. et par k. ; pour la distance, 6 fr. 90 c. 69,000 lu. 6,000 t. de houille pour Maintenon et l’arrondissement de Dreux, Ă  10 c. part, et par k.; pour la distance, 6 fr. 90 c. 41,400 115. 1,000 t. de fer et de marchandises diverses, Ă  12 c. par t. et par k. ; pour la distance, 8 fr. 28 c. 8,280 Total. 181,642 MOUVEMENT DE PARIS SUR CHARTRES. 116. 216 voyageurs par jour, ou 78,840 pour l'annĂ©e, Ă  5 c. par t. et par k., 89 k.; pour la distance, 4 fr. 45 c. lis. 10,000 t. de houille pour l’arrondissement de Chartres et de Nogent-le-Rotrou, Ă  10 c. par t. et par k., 89 k.; pour la distance, 8 fr. 90 c. 89,000 118 . 40,000 t. de plĂątre pour Chartres et Nogent-le-Rotrou, Ă  10 c. par t. et par k.; pour la distance, 8 fr. 90 c. 356,000 119. 4,000 t. de fer et de marchandises diverses, Ă  12 c. par t. et park.; pour la distance, 10 fr. 68 c. 42,720 838,558 Total. DE PARIS A TOURS. 3i3 MOUVEMENT DE PARIS SUR BONNEVAL. 150. 10 voyageurs par jour, ou 3,650 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par U et par k., 119 k.; pour la distance, 5fr. 95 e. 21,717 151. 2,000 t. de plĂątre, Ă  10 c. par par k.; pour la distance, 11 fr. 90 c. 23,800 1 **. 1,000 t. de houille, Ă  10c. par t. et par k.; pour la distance, 11 fr. 90 c. 11,900 ISS. 1,000 t. de fer et de marchandises diverses, Ă  12c. par t. et par k. ; pour la distance, 14 fr. 28 c. 14,280 Total. 71,697 MOUVEMENT DE PARIS SUR CIIATEAUDUN. 154. 30 voyageurs par jour, ou 11,950 pour l'annĂ©e, Ă  5 c. par l. et par k.; 131 k.; pour la distance, 6 fr. 55 c. 78,272 155. 5,0001. de houille, Ă  10 c. par t. et par k.; pour la distance, 13 fr. 10 c. 65,500 ISO. 10,000 t. de plĂątre, Ă  10 c. par t. et par k.; pour la distance, 13 fr. 10c. 131,000 1*9. 1,000 t. de fer et de marchandises diverses, Ă  12 c. par t. et par k.; pour la distance, 15 fr. 72 c. 15,720 Total. 290,492 MOUVEMENT DE PARIS SUR CLOYE. ISS. 10 voyageurs par jour, ou 3,650 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t. et par k.; 143 k.; pour fa distance, 7 fr. 15 c. 26,097 1 S». 1,000 t. de houille Ă  10 c. par t. et par k. ; pour la distance, 14 fr. 30 c. 14,300 4 30. 2,000 t. de plĂątre, Ă  10 c. par t. et par k.; pour la distance, 14 fr. 30 c. 28,600 131. 1,000 t. de fer et de marchandises diverses , Ă  12 c. par t. et par k.; pour la distance, 17 fr. 16 c. 17,160 Total. 86,157 MOUVEMENT DE PARIS SUR FRETEVAL ET MORÉE. 133. 10 voyageurs par jour, ou 3,650 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t. et par k., 151 k.; pour la distance, 7 fr. 55 c. 27,557 133. 1,000 t. de plĂątre, Ă  10 c. par t. et par k.,- pour la distance, 15 fr. 11 c. 15,110 134. 1,000 t. de fer et de marchandises diverses, et vieux fers pour les forges, Ă  12 c. par t. et par k.; pour la distance, 18 fr. 24 c. 18,240 Total. 60,907 MOUVEMENT DE PARIS SUR VENDOME, 133. 60 voyageurs par jour, ou 21,900 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t, et par k.; 172 k.; pour la distance, 8 fr. 60 c. 188,340 136 . 2,000 t. de plĂątre, Ă  10 c. par t, et par k.; pour la distance, 17 fr. 20 c. 34,400 139. 2,000 t. de fer et de marchandises diverses, Ă  12 c. par t. et par k.; pour la distance, 20 fr. 64 c. 41,280 Total. 264,020 4o 314 RÉCAPITULATION DES PRODUITS. MOUVEMENT DE PARIS SUR CHATEAU-REGNAULT. 1 138 . 10 voyageurs par jour, ou 3,650 pour l’annĂ©e,'Ă  5 c. par t. et par k.; 201 k. ; pour la distance, 10 fr. 05 c. 13 ». 2,000 t. de plĂątre, Ă  10 c. par t. et park.; pour la distance, 20 fr. 10 c. 140 . 1,000 t. de marchandises diverses, Ă  12 c. part, et par k.; pour la distance, 24 fr. 12 c. Total. MOUVEMENT DE PARIS SUR TOURS. 141. 400 voyageurs par jour, ou 146,000 pour l’annĂ©e, Ă  5 c. par t. et par k.; 234k.; pour la distance, 12 fr. 25 c. 14 *. 9,490 t. de marchandises prĂ©cieuses, voyageant par diligences, Ă  14 c. par t. et par k.; pour la distance, 32 fr. 76 c. 143. 14,600 t. de marchandises voyageant par le roulage accĂ©lĂ©rĂ©, Ă  14 c. par t. et par k., pour la distance, 32 fr. 76 c. 144 . 60,000 t. de marchandises communes, prenant habituellemĂšnt en partie la voie navigable de Paris Ă  OrlĂ©ans et les routes de terre de Paris Ă  OrlĂ©ans et de Paris Ă  Tours par Chartres, Ă  12 c. par t. et par k.; pour la distance, 28 fr. 08 c. 14 5 60,000 t. de plĂątre pour le dĂ©partement d’Indre-et-Loire et les dĂ©partements du sud- ouest de la France, qui tirent de Paris le plĂątre dont ils ont besoin, Ă  10 c. par t. et par k.; pour la distance, 23 fr. 40 c. Total. RECAPITULATION DES PRODUITS DU CHEMIN DE FER DE PARIS A TOURS, PAR CHARTRES. Produit de Paris Ă  Tours, pour les voyageurs et les marchandises. 5,393,588 fr. — de Tours sur — de Paris Ă  ChĂ teau-Regnault. 102,645 — de ChĂąteau-Regnault Ă  Paris. 433,685 — de Paris Ă  VendĂŽme. 264,020 — de VendĂŽme Ă  Paris. .. 957,362 — de Paris Ă  Freteval. 60,907 — de Freteval sur Paris. 118,757 — de Paris Ă  Cloye. 86,157 — de Cloye Ă  Paris. 99,297 — de Paris Ă  ChĂąteaudun. 290,492 — de ChĂąteaudun Ă  Paris. . .. 346,192 — de Paris Ă  Ronneval,. 71,697 — de Ronneval Ă  Paris.. 64,457 14,557,604 fr. 536,330 J 1,221,382 179,664 185,454 636,684 j 136,154 38,325 40,200 24,120 102,645 1,525,700 300,792 478,296 1,684,800 1,404,000 5,393,588 Ă  reporter 17,453,272 f. FRAIS ANNUELS. 315 Report 17,453,272 fr. Produit de Paris Ă  Chartres.. — de Chartres sur Paris. 838,558 1,444,670 2,283,228 _ de Paris Ă  Maintenon. ........ de Maintenon Ă  Paris. ........ 181,642 145,762 327,404 .. de Paris Ă  Épernon.. . . d’Épernon Ă  Paris. .. 87,145 176,745 263,890 — de Paris Ă  Rambouillet.. 486,860 1,152,66! — de Rambouillet Ă  Paris. 665,801 — de Paris Ă  Trappes.. 230,212 495,924 — de Trappes Ă  Paris. 265,712 — de Paris sur Bue et Jouy. 90,850 276,920 — de Bue et Jouy Ă  Paris. 186,070 — de Paris Ă  BiĂšvre et Igny. de BiĂšvre et Ignv Ă  Paris. 66,850 69,230 1 136,080 — de Paris Ă  VerriĂšres, Massy et Antony. . . . 46,200 121,680 — de VerriĂšres, Massy et Àntony, Ă  Paris. . , . 75,480 — de Paris sur Sceaux, Bourg-la-Reine,ChĂątenay. de Sceaux, Bourg-Ia-Reine, ChĂąlenay, Ă  Paris. 60,000 60,320 120,320 Total des produits annuels. 22,631,379 fr. FRAIS ANNUELS, APRÈS L’ENTRÉE EN JOUISSANCE DU CHEMIN DE FER DE PARIS A TOURS. 1° Frais d’administration, de perception et de surveillance, 2° DĂ©penses d’entretien et de rĂ©paration de la voie en fer, Ă  raison de 3,000 f. par kil. pour 233,342 m., soit 234 k. 3° Frais de traction, rĂ©sultant du transport de 1,001,015 t., tant pour l’aller que pour le retour, parcourant diverses distances sur le chemin de fer. Ce nombre de tonnes et ces distances Ă©quivalent Ă  1 tonne, parcourant 12S,387,010 kil., ou Ă  548,662 t., parcourant la distance entiĂšre de Paris Ă  Tours, 234 kil.; de 3 c. par tonne et par kil. 4° Frais pour le transport des voyageurs. Ces frais s’élĂšvent en gĂ©nĂ©ral Ă  1/3 de la recette le produit brut du transport des voyageurs de Paris Ă  Tours et entre les villes intermĂ©diaires Ă©tant de 6,676,398 f., aller et retour et non compris l’impĂŽt, la dĂ©pense annuelle sera de 5° IntĂ©rĂȘts dĂšs frais de premier Ă©tablissement. — L’augmentation du prix des fontes et du fer, l’augmentation du poids des rails et des coussinets que prescrit le cahier des charges et qui est de moitiĂ© en sus de ceux des devis primitifs, l’augmentation de frais rĂ©sultant de la substitution avantageuse des traverses en asphalte aux dĂ©s en pierre, les dĂ©penses considĂ©rables de toutes espĂšces qu’il a fallu faire et qu’il faudra continuer pour 1,000,000 fr. 702,000 3 , 851,010 2,225,466 reporter 7,779,076 fr. 316 AVIS AUX PROPRIÉTAIRES RIVERAINS. Report arriver Ă  l’obtention de la loi de concession, telles que primes du cautionnement, de nĂ©gociation des actions, d’encaissement des fonds, frais de consultation, de publications, de voyages, de bureaux, d’employĂ©s aux travaux des Ă©tudes dont on s’occupe depuis sept ans, etc., portent le capital Ă  60,000,000 fr., dont les intĂ©rĂȘts Ă  5 p. 0/0 s’élĂšventĂ  6° Pour l’amortissement en 96 annĂ©es du capital de 60,000,000, il faudra prĂ©lever, sur les produits nets, une somme annuelle de 7,779,076 f. 3,000,000 625,000 Total des frais annuels. 11,4-04,076 f. BALANCE. Total des produits annuels, 22,631,379 f. DĂ©penses annuelles, 11,404,076 Produit net ou dividende. ' 11,227,303 f. Ce qui donne un dividende de 18 f. 71 c. p. 0/0. En admettant, contre toute raison, qu’une grande partie du public, conservant ses habitudes premiĂšres, persistĂąt Ă  faire transporter les marchandises par les voies actuelles, et que la moitiĂ© seulement des 557,662 t. prĂźt le chemin de fer, le produit se rĂ©duirait ainsi Pour 278,8311., 8,026,688 f. Pour les voyageurs [ dont le nombre reste le mĂȘmĂš, 6,676,398 Total des produits. 14,703,086 f. Dont il faut dĂ©duire les frais annuels qui, par la rĂ©duction supposĂ©e du nombre de tonnes Ă  transporter, se trouvent rĂ©duits eux-mĂȘmes Ă  9,399,893 f. Produit net ou dividende. 5,303,193 f. Ce qui donnerait encore un dividende de 8 f. 83 c. p. 0/0. AVIS AUX PROPRIÉTAIRES RIVERAINS. Nous venons de constater, par les tĂ©moignages les plus Ă©clairĂ©s et les plus graves, que le chemin de fer de Paris Ă  Tours par Chartres assure Ă  ses actionnaires un bĂ©nĂ©fice que donnent rarement les entreprises industrielles. Ace premier avantage, dĂ©jĂ  si dĂ©cisif, il s’enjoint un autre plus dĂ©cisif encore pour les possesseurs de propriĂ©tĂ©s fonciĂšres situĂ©es sur l’un ou l’autre cĂŽtĂ© de la ligne jusqu’à une distance de deux lieues. En effet, tous les Ă©conomistes reconnaissent que les chemins de fer augmentent considĂ©rablement la valeur des propriĂ©tĂ©s voisines; nous avons nous-inĂȘme dĂ©montrĂ© 1 que cette plus-value est gĂ©nĂ©ralement de 100 pour 100, ou du tiers, ou au moins du quart de la valeur de la propriĂ©tĂ©. Ainsi, mĂȘme dans le cas Ă©videmment impossible, oĂč toutes les autoritĂ©s locales et supĂ©rieures se seraient fait illusion sur le mĂ©rite de l’entreprise, et oĂč le dividende serait absolument nul, le propriĂ©taire riverain serait encore en bĂ©nĂ©fice, et ce bĂ©nĂ©fice serait Ă©gal Ă  la diffĂ©rence entre le prix d’achat de ses actions et la plus-value de ses domaines. ĂŻ MĂ©moire sur les diffĂ©rents moyens qni peuvent ĂȘtre employĂ©s pur l’État pour intervenir dans l'exĂ©cution des chemins de fer en Fiance, au chapitre intitulĂ© Sur l'application de la plus-value aux chemins de fer. AVIS AUX PROPRIÉTAIRES RIVERAINS. 3i 7 Parexemple la forĂȘt de GhĂąteau-!a-\ alliĂšre, situĂ©e Ă  trois lieues sur la droite du chemin de fer, produira au moins 100,000 f. de plus, aprĂšs la construction de ce chemin. Ces 100,000 f. reprĂ©sentent un capital de 4 millions. Si donc le propriĂ©taire prenait dans l’entreprise pour 4 millions d’actions, et que l’entreprise ne rapportĂąt rien, il n’aurait ni gagnĂ© ni perdu, car d’une part il aurait dĂ©boursĂ© 4 millions, et d’un autre cĂŽtĂ© la valeur de sa propriĂ©tĂ© serait augmentĂ©e de la mĂȘme somme; mais si, comme tout l'atteste, l’entreprise est fructueuse le propriĂ©taire joindra Ă  son bĂ©nĂ©fice d’actionnaire le bĂ©nĂ©fice d’avoir doublĂ© la valeur de sa forĂȘt. Ceci s’applique Ă©galement Ă  la forĂȘt de Freteval, qui appartient Ă  madame la duchesse de Montmorency et rapporte 150,000 fr. par an; Ă  la foret de Marchenoir, appartenant Ă  M. le duc de Chevreuse et rapportant aussi 150,000 fr. par an; Ă  la forĂȘt de Rambouillet qui appartient Ă  l’État, et dont le revenu est de 216,000 fr. Ainsi madame la duchesse de Montmorency pourrait souscrire pour 6 millions, M. le duc de Chevreuse pour la mĂȘme somme, et l’État pour 8 millions, sans courir le risque d’éprouver la moindre perte, lors mĂȘme que, contre l’évidence, l’entreprise n’offrirait aucun dividende. Les vignes de Saint-Cyr, Saint-Symphorien, Sainte -Radegonde, Rochecorbon, Youvrav, Yernouet Chançav rapportent 20,000 t. de vins fins qui s’exportent sur Paris et la Flandre. De Paris Ă  Tours le transport de ces vins coĂ»te 60 f. par tonne sur la route ordinaire ; sur le chemin de fer il ne coĂ»tera plus que 28 f. 80 c. C’est tin bĂ©nĂ©fice total de 612,000 fr. qui reprĂ©sente un capital de 24,960,000 fr. Ă  2 1/2 pour 100. Les propriĂ©taires rĂ©unis de toutes ces vignes pourraient donc souscrire pour 25 millions et n’avoir que des chances de bĂ©nĂ©fices. MM. les ducs de Montmorency, de Luynes, de Chevreuse et de Noailles , madame la duchesse Mathieu de Montmorency, MM. le prince de Laval, les marquis d’Aligre, d’Argent et Ducoudray ; les comtes de la Ferronais, de Courtavelle , de Puy, de Colbert, Reille, dont les propriĂ©tĂ©s, traversĂ©es par le chemin de fer, valent plus de20 millions, et en gĂ©nĂ©ral tous les possesseurs de domaines rĂ©pandus sur la ligne, ont le mĂȘme intĂ©rĂȘt Ă  prendre des actions pour une somme Ă©gale au moins au quart de la valeur de leurs propriĂ©tĂ©s, puisque l’expĂ©rience a prouvĂ© que la valeur des propriĂ©tĂ©s augmente au moins d’un quart par la crĂ©ation d’un chemin de fer. Dans nos dĂ©partements du Nord et en Belgique, les propriĂ©taires riverains ne laisseraient pas Ă©chapper une action. Un homme dont les paroles font autoritĂ© en ces sortes de matiĂšres, M. ClĂ©ment Desormes, nous a dit qu’à sa connaissance la crĂ©ation du chemin de fer de Saint-Étienne Ă  Lyon, avait accru de plus de 50 millions la valeur des propriĂ©tĂ©s riveraines. En publiant cet avis, notre but n’est pas d’engager les propriĂ©taires Ă  entrer dans une entreprise qui peut- ĂȘtre est en dehors de leurs habitudes ; nous avons seulement voulu les Ă©clairer sur leurs vĂ©ritables intĂ©rĂȘts l’affaire est assez bonne, sous tous les rapports, pour trouver parmi les capitalistes les fonds qui lui seront nĂ©cessaires. FIN. TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS CE VOLUME. gĂ©nĂ©raux des dĂ©partements, des conseils d’arrondissements, et des conseils municipaux les localitĂ©s que doit desservir le chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux. 9 Chap. II. —Discussion des motifs qni ont dĂ©terminĂ© l’auteur du projet du chemin de fĂšr de Paris Ă  Bordeaux , Ă  donner la prĂ©fĂ©rence au tracĂ© par Chartres sur celui par OrlĂ©ans. 29 Chap; III. — Motifs qui ont dĂ©terminĂ© l’auteur Ă  proposer un nouveau tracĂ© entre Paris et le chĂąteau de la VerriĂšre, prĂšs de Trappes, en remontant la vallĂ©e de la BiĂšvre. 56 Chap. IV. — ConsidĂ©rations commerciales et d’art, qui viennent Ă  l’appui des motifs contenus dans le chapitre III, et qui ont dĂ©terminĂ© l’auteur Ă  proposer une nouvelle tĂȘte de chemin remontant la vallĂ©e de la BiĂšvre. 61 Chap. V. — Fixation du point de dĂ©part dans la ville de Paris. 64 DESCRIPTION DE LA PREMIERE SECTION, DE PARIS A TOURS. Chap. VI. —PremiĂšre partie. —DĂ©partement de la Seine. —Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis Paris jusqu’à la limite du dĂ©partement de Seine-et-Oise. 65 Chap. VII. — DeuxiĂšme partie. — DĂ©partement de Seine-et-Oise.—Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de la Seine jusqu’à la limite du dĂ©partement d’Eure-et-Loir. 68 Chap. VIII. — TroisiĂšme partie. — DĂ©partement d’Eure-et-Loir.—Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de Seine-et-Oise jusqu’à la limite du dĂ©partement de Loir-et Cher. 72 Chap. IX. — QuatriĂšme partie. — DĂ©partement de Loir-et-Cher. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer, depuis la limite du dĂ©partement d’Eure-et-Loir jusqu’à la limite du dĂ©partement d’Indre-et-Loire. 78 Chap. X. — CinquiĂšme partie. — DĂ©partement d’Indre-et-Loire. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de Loir-et-Cher jusqu’au pont de Tours. 83 DEUXIÈME SECTION , COMPRISE ENTRE TOURS ET POITIERS. Chap. XI.—SixiĂšme partie. — DĂ©partement d’Indre-et-Loire.—Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la culĂ©e droite du pont de Tours, jusqu’à la limite du dĂ©partement de la Vienne. 87 Chap. XII. — SeptiĂšme partie. — DĂ©partement de la Vienne. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement d’Indre-et-Loire jusqu’à la rue du Pont-Achard de la ville de Poitiers. 95 TROISIÈME SECTION, COMPRISE ENTRE POITIERS ET ANGOÜLÊME. Chap. XIII.—HuitiĂšme partie. —DĂ©partement de la Vienne. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la rue du Pont-Achard, Ă  Poitiers, jusqu’à la limite du dĂ©partement de la Charente. 109 Chap. XIV. — NeuviĂšme partie. — DĂ©partement des Deux-SĂšvres. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de la Vienne jusqu’à la limite du dĂ©partement de la Charente. 104 Chap. XV.—DixiĂšme partie.—DĂ©partement de la Charente. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de la Vienne jusqu’à la ville d’AngoulĂȘme. 105 TABLE DES CHAPITRES. 3ig QUATRIÈME SECTION, COMPRISE ENTRE ANGOULÉME ET BORDEAUX. Chap. XVI.—OnziĂšme partie.—DĂ©partement de la Charente.—Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la ville d’AngoulĂȘme jusqu’à la limite du dĂ©partement de la Dordogne. 111 CHap. XVII- — DouziĂšme partie. — DĂ©partement de la Dordogne. — Description et aperçu sommaire du tracĂ© du chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de la Charente jusqu’à la limite du dĂ©partement de la Gironde. 118 Chap. XVIII.—treiziĂšme partie.—DĂ©partement de la Gironde.—Description et aperçu sommaire du tracĂ© dti chemin de fer depuis la limite du dĂ©partement de la Dordogne jusqu’à la culĂ©e droite du pont de Bordeaux. 119 DE u’iMPORTANCE COMMERCIALE DES VILLES SITUÉES SUR LA LIGNE QUE PARCOURT LE CHEMIN DE FER DE PARIS A BORDEAUX. Chap. XIX. — De l’importance commerciale et industrielle de Sceaux, de Bourg-la-Reine, Bagneux, Antony et ChĂątenay, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer Ă  Ă©tablir Ă  la porte de la ville de Sceaux. 123 Chap. XX.—De l’importance commerciale et industrielle de BiĂšvre, de Vauhallant et de VerriĂšres. 126 Chap. XXI. — De l’importance commerciale et industrielle de la ville de Jouy. 133 Chap. XXII. — De l’importance de Trappes tant sous le rapport agricole que sous celui du nombre de voyageurs. — De la nĂ©cessitĂ© d’y Ă©tablir des magasins d'exploitation pour le chemin de fer. 136 Chap. XXIII. —De l’importance commerciale de Rambouillet, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 137 Chap. XXIV.—De l’importance commerciale d’Épernon, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 139 Chap. XXV. — De l’importance commerciale de Maintenon, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 141 Chap. XXVI.—.De l’importance commerciale de Chartres, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 145 Chap. XXVII.—De l’importance commerciale de Bonneval, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 168 Chap. XXVIII. — De l’importance commerciale de ChĂąteaudun, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 171 Chap. XXIX. — De l’importance commerciale de Cloye, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 179 Chap . XXX.—De l’importance commerciale de la commune de MorĂ©e, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 183 Chap. XXXI. — De l’importace commerciale de VendĂŽme, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 185 Chap. XXXII. — De l’importance commerciale de ChĂąteau-Regnault, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 189 Chap. XXXUI—De l’importance commerciale et agricole de Reugny, Chançay , Vernou , Vouvray, Roche - Corbon, Sainte-Radegonde et Saint-Symphorien, et du tracĂ© des magasins d’exploitation du chemin de fer. 191 Chap. XXXIV. — De l’importance commerciale de Tours, du tracĂ© du port devant servir spĂ©cialement Ă  l’exploitation du chemin de fer, du tracĂ© des magasins de la Compagnie, et du tracĂ© de la chaussĂ©e qui sera construite sur la rive droite de la Loire. 193 Chap. XXXV. — De l’importance commerciale et agricole des villes et communes de Langeais, Luynes, Fondettes, Saint-Étienne, de Cinq-Mars, Saint-Michel, Saint-Patrice et Ingrandes. 198 Chap. XXXVI. —De l’importance commerciale et agricole de Bourgueil, RestignĂ©, et la Chapelle-sur- Loire. 200 Chap. XXXVII. — De l’importance commerciale et agricole de Chinon. 201 Chap. XXXVIII. — De l’importance commerciale et agricole de l’Isle-Bouchard. 202 c hap. XXXIX. — De l’importance commerciale, agricole et industrielle, de la petite ville des Ormes. 204 320 TABLE DES CHAPITRES. CiiAi>. XL. — De l’importance commerciale et industrielle de ChĂątellerault. 204 Chap. XLI. — De l’importance commerciale de la ville de Poitiers. 207 Chap. XLII. — De l’importance commerciale et industrielle de la ville de Vivonne et des communes de Saint-Benoist, LigugĂ©, Smarves, Iteuil, AndillĂ©, BaptrĂšze. 211 Cuap. XLIII. — De l’importamce commerciale de la ville de CouhĂ© et des communes de Voulon, Ceaux, Vaux, Brux, Chaunay et Linazav. 212 Chap. XLIV. — De l’importance commerciale et agricole de Limalonges. 213 Chap. XLV. — De l'importance commerciale et agricole de la ville de Ruffec et des villages de Youlesme, des Adjots, de TĂ©zĂ© et de Barro. ib. Chap. XLVI. — De l’importance agricole et commerciale de la petite ville de Yerteuil et des villages de Chenon, Chenommet, de Bayers, Moutonneau et Fontclaireau. 215 Ciiap. XLVH. — De l’importance commerciale, agricole et industrielle de la ville c'e M msle et des communes de Yillognon, Coulonge, Vouharle etMontignac. 216 Chap. XLVIII. — De l’importance commerciale et agricole de la petite ville de Yars t ch la commune de Vindelle. 217 Cuap. XLIX. — De l’importance commerciale, agricole et industrielle, de la ville d’AngoulĂȘme. ib . Chap. L. — De l’importance commerciale de la petite ville de la Couronne et. des communes de Mou- tliiers et Charmant. 231 Chap. Ll. — De l’importance commerciale et industrielle de Montmoreau. 232 Chap. LU. — De l’importance commerciale et agricole de la ville de Chalais le ChĂąteau . ib. Chap. LllI. — De l’importance commerciale et industrielle de la ville de la Roete-Chalais. 233 Chap. LIV. — De l’importance commerciale et agricole de la ville de Coutras. 234 Chap. LV. — De l’importance commerciale et agricole de la ville de Libourne. 235 Chap. LVI. — De l’importance commerciale et agricole de la ville de Bordeaux. 237 Chap. LVII. — Du tracĂ© du chemin de fer de Paris Ă  Bordeaux sous le rapport horizontal et vertical. 240 Chap. LV1II — Des dimensions et dispositions gĂ©nĂ©rales du chemin de fer et des ptrmeipanx ouvrages d’art. 253 Chap. LIX. — Extrait du devis gĂ©nĂ©ral, Ă©valuation des dĂ©penses pour l’établissement du chemin de fer. 262 Devis de la premiĂšre section, de Paris Ă  Tours. 263 Devis de la deuxiĂšme section, comprise entre Tours et Poitiers. 267 Devis de la troisiĂšme section, comprise entre Poitiers et AngoulĂ©me. 269 Devis de la quatriĂšme section, comprise entre AngoulĂ©me et Bordeaux. 270 Chap. LX. — Embranchement de Bue Ă  Versailles, considĂ©rations qui ont motivĂ© la construction de cet embranchement, description et devis. 275 Chap. LXI. —Embranchement de Maintenon surÉvreux par Dreux ; considĂ©rations qui ont motivĂ© cet embranchement, description et devis. 283 Chap. LXII. —Embranchement de Chartres Ă  Nogent-le-Rotrou; considĂ©rations qui l’ont motivĂ©; description et devis. 290 Chap. LXIIL — De l’embranchement de VendĂŽme sur Blois ou de MorĂ©e sur Blois; considĂ©rations qui l’ont motivĂ© ; description et devis. 295 Chap. LXIV. — De l’embranchement deBourgueil sur Angers par Saumur; considĂ©rations qui l’ont motivĂ©, description et devis. 298 Chap. LXV. — De l’embranchement des Maisons-Blanches sur Civray; considĂ©rations qui l’ont motivĂ© ; description et devis. 301 Produits annuels de la premiĂšre section, de Paris Ă  Tours. 303 Frais annuels aprĂšs l’entrĂ©e en jouissance du chemin de 1er de Paris Ă  Tours. 315 Avis aux propriĂ©taires riverains. 316 FLV DE LA TABLE. T O li Il S s ^ 5 ^ 5 ^ s ! i jo. 4/j I 34. çS6 3o. 5o7 Ăźa Perse { t %*ÂŁ%%$, MaĂŻlleza^ mm. pmmi^ Ă ĂŠkJ Benon 3 1§ fSÉA;,.. ^ vmss^ 5;, lV r\]ĂŒ5 \/h ***? f f* jc-, "***&% [DampierrcÇ, ^lerhoil MSĂ«hÏÏ^ ^ĂźSv -A . U& %W»,wiii,wVw 35ÇMF “*"1f*9'yP4 /ĂŻ ft. 4 4'fĂŒ .‱‱ '& É/l** jyUtiberË&i *v ÂŁ ^Dii&EsBsm? ^'4ĂąrĂąCsHi .jËÊE^ 1 uuize m. l-haiĂźgjii% j? ^ÇojĂčLzie/s is», Javig/uf dĂ«, . l’A/iTimJm >\ s; /^v Ai; // Ăż^vpl^ff SavigTie fm jp4 m0 ' m*p ' 'm/sm i JW rf^w p ℱp t rvmv. a i ĂŻK'!ĂŻi '^r a ÿ»%irf /5^ o lV^ ih- .y? Ig/J* CKerveu^yj Ăč&kricmtwĂ & '. , '"Ăą -/w^'' jff QyĂ 'jfj-Jty frP W /i mwM \mm, ^ ^ iw^rissÀ^sv — ' + , » t-Ă©=Ă» o/mran^s^ti m iL^fe» & '-' 5 v mHĂŻ t- ; . ;? x*'- V" Mon^l^ .v'',VN v \' -,-r. . . 1 1 1 l-'U-ÿï ^X'^si'Ăżb i ĂšSi'v?' 0 ^^ %S s^e- ff '‹é ^""hvT .*> ^r^ĂŽaiesoA '"'/m 'SgroCnavanti ^V»i- ^-Ăż % rr^^ tÊmrn, m .,sm* 5 »% m ‱^E^nfeferr-^ \' N > -;ÂŁS^ VWPs-lĂȘ^ raiGn-M -*&> '' l ÈSNfe~-.’. 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Xo/a // A7/c/tĂšnt \J 1 ^Zie/zut/',. n 7 // c///o/Z, 0 7 e GcuiZi P ne Si/J/artui 1 ~ ~ P/ ‱? S{E/t/o/u % -/Z/c//// + o SC/// S7 V/no/ao' ^uon/n/utU J/oiii'Ăš/ia/jr Q // u////,// . , ‱ , CZ/cuu/t il, Zc/’dc 7 ///l/is u .Vouent Zc Zlcl/'Ct/./^nt'ti/l t/c 7 /tn>tux u*rtttZi/it .>‱ /yt/r/ye t /l ns. r/t’cc y c/e te // de O. oo* /‱o/tt/in fCZe/ttut t/c /’en t/e /tt/'is n /ours y/tr/ Jyit//tij /l' , /ij*c, j* f / i/'Zetiuf y\//'// Z rti/teZtc//t t .mr ZbtZ// uf e/’s. t/i/Zispc/t-t/tZJv Ăč ZZ-vre/tltiu/ de ce //uycf - . \'ot t/cs tn/ts ensti/*/e a / ejccctt fton itĂšre . 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\n \n\n \n\nle petit vieux des batignolles resume par chapitre
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Chapitre 1 Lorsque j'achevais mes Ă©tudes pour devenir officier de santĂ© - c'Ă©tait le bon temps, j'avais vingt-trois ans - je demeurais rue Monsieur-le-Prince, presque au coin de la rue Racine. J'avais lĂ , pour trente francs par mois, service compris, une chambre meublĂ©e qui en vaudrait bien cent aujourd'hui ; si vaste que je passais trĂšs aisĂ©ment les manches de mon paletot sans ouvrir la fenĂȘtre. Sortant de bon matin pour suivre les visites de mon hĂŽpital, rentrant fort tard parce que le cafĂ© Leroy avait pour moi d'irrĂ©sistibles attraits, c'est Ă  peine si je connaissais de vue les locataires de ma maison, gens paisibles tous, rentiers ou petits commerçants. Il en est un, cependant, avec qui, peu Ă  peu, je finis par me lier. C'Ă©tait un homme de taille moyenne, Ă  physionomie insignifiante, toujours scrupuleusement rasĂ©, et qu'on appelait, gros comme le bras, monsieur MĂ©chinet. Le portier le traitait avec une considĂ©ration toute particuliĂšre, et ne manquait jamais, quand il passait devant sa loge, de retirer vivement sa casquette. L'appartement de monsieur MĂ©chinet ouvrant sur mon palier, juste en face de la porte de ma chambre, nous nous Ă©tions Ă  diverses reprises trouvĂ©s nez Ă  nez. En ces occasions, nous avions l'habitude de nous saluer. Un soir, il entra chez moi me demander quelques allumettes ; une nuit, je lui empruntai du tabac ; un matin, il nous arriva de sortir en mĂȘme temps et de marcher cĂŽte Ă  cĂŽte un bout de chemin en causant... Telles furent nos premiĂšres relations. Sans ĂȘtre ni curieux ni dĂ©fiant - on ne l'est pas Ă  l'Ăąge que j'avais alors - on aime Ă  savoir Ă  quoi s'en tenir sur le compte des gens avec lesquels on se lie. J'en vins donc naturellement, non pas Ă  observer l'existence de mon voisin, mais Ă  m'occuper de ses faits et gestes. Il Ă©tait mariĂ©, et madame Caroline MĂ©chinet, blonde et blanche, petite, rieuse et dodue, paraissait adorer son mari. Mais la conduite de ce mari n'en Ă©tait pas plus rĂ©guliĂšre. FrĂ©quemment il dĂ©campait avant le jour et souvent le soleil Ă©tait levĂ© quand je l'entendais regagner son domicile. Parfois il disparaissait des semaines entiĂšres... Que la jolie petite madame MĂ©chinet tolĂ©rĂąt cela, voilĂ  ce que je ne pouvais concevoir. IntriguĂ©, je pensai que notre portier, bavard d'ordinaire comme une pie, me donnerait quelques Ă©claircissements. Erreur !... À peine avais-je prononcĂ© le nom de MĂ©chinet qu'il m'envoya promener de la belle façon, me disant, en roulant de gros yeux, qu'il n'Ă©tait pas dans ses habitudes de moucharder » ses locataires. Cet accueil redoubla si bien ma curiositĂ© que, bannissant toute vergogne, je m'attachai Ă  Ă©pier mon voisin. Alors, je dĂ©couvris des choses qui me parurent Ă©normes. Une fois, je le vis rentrer habillĂ© Ă  la derniĂšre mode, la boutonniĂšre endimanchĂ©e de cinq ou six dĂ©corations ; le surlendemain, je l'aperçus dans l'escalier vĂȘtu d'une blouse sordide et coiffĂ© d'un haillon de drap qui lui donnait une mine sinistre. Et ce n'est pas tout. Par une belle aprĂšs-midi, comme il sortait, je vis sa femme l'accompagner jusqu'au seuil de leur appartement, et lĂ  l'embrasser avec passion, en disant - Je t'en supplie, MĂ©chinet, sois prudent, songe Ă  ta petite femme ! Sois prudent !... Pourquoi ?... À quel propos ? Qu'est-ce que cela signifiait ?... La femme Ă©tait donc complice !... Ma stupeur ne devait pas tarder Ă  redoubler. Une nuit, je dormais profondĂ©ment, quand soudain on frappa Ă  ma porte Ă  coups prĂ©cipitĂ©s. Je me lĂšve, j'ouvre... Monsieur MĂ©chinet entre, ou plutĂŽt se prĂ©cipite chez moi, les vĂȘtements en dĂ©sordre et dĂ©chirĂ©s, la cravate et le devant de sa chemise arrachĂ©s, la tĂȘte nue, le visage tout en sang... - Qu'arrive-t-il ? m'Ă©criai-je Ă©pouvantĂ©. Mais lui, me faisant signe de me taire - Plus bas !... dit-il, on pourrait vous entendre... Ce n'est peut-ĂȘtre rien quoique je souffre diablement... Je me suis dit que vous, Ă©tudiant en mĂ©decine, vous sauriez sans doute me soigner cela... Sans mot dire, je le fis asseoir, et je me hĂątai de l'examiner et de lui donner les soins nĂ©cessaires. Encore qu'il y eĂ»t eu une grande effusion de sang, la blessure Ă©tait lĂ©gĂšre... Ce n'Ă©tait, Ă  vrai dire, qu'une Ă©raflure superficielle partant de l'oreille gauche et s'arrĂȘtant Ă  la commissure des lĂšvres. Le pansement terminĂ© - Allons, me voilĂ  encore sain et sauf pour cette fois, me dit monsieur MĂ©chinet. Mille remerciements, cher monsieur Go-deuil. Surtout, de grĂące, ne parlez Ă  personne de ce petit accident, et... bonne nuit. Bonne nuit !... Je songeais bien Ă  dormir, vraiment ! Quand je me rappelle tout ce qu'il me passa par la cervelle d'hypothĂšses saugrenues et d'imaginations romanesques, je ne puis m'empĂȘcher de rire. Monsieur MĂ©chinet prenait dans mon esprit des proportions fantastiques. Lui, le lendemain, vint tranquillement me remercier encore et m'invita Ă  dĂźner. Si j'Ă©tais tout yeux et tout oreilles en pĂ©nĂ©trant dans l'intĂ©rieur de mes voisins, on le devine. Mais j'eus beau concentrer toute mon attention, je ne surpris rien de nature Ă  dissiper le mystĂšre qui m'intriguait si fort. À dater de ce dĂźner, cependant, nos relations furent plus suivies. DĂ©cidĂ©ment, monsieur MĂ©chinet me prenait en amitiĂ©. Rarement une semaine s'Ă©coulait sans qu'il m'emmenĂąt manger sa soupe, selon son expression, et presque tous les jours, au moment de l'absinthe, il venait me rejoindre au cafĂ© Leroy, et nous faisions une partie de dominos. C'est ainsi qu'un certain soir du mois de juillet, un vendredi, sur les cinq heures, il Ă©tait en train de me battre Ă  plein double-six, quand un estafier, d'assez fĂącheuse mine, je le confesse, entra brusquement et vint murmurer Ă  son oreille quelques mots que je n'entendis pas. Tout d'une piĂšce et le visage bouleversĂ©, monsieur MĂ©chinet se dressa. - J'y vais, fit-il ; cours dire que j'y vais. L'homme partit Ă  toutes jambes, et alors me tendant la main - Excusez-moi, ajouta mon vieux voisin, le devoir avant tout... nous reprendrons notre partie demain. Et comme, tout brĂ»lant de curiositĂ©, je tĂ©moignais beau-coup de dĂ©pit, disant que je regrettais bien de ne le point accompagner - Au fait, grommela-t-il, pourquoi pas ? Voulez-vous venir ? Ce sera peut-ĂȘtre intĂ©ressant... Pour toute rĂ©ponse, je pris mon chapeau et nous sortĂźmes...
Petiteshistoires des expressions de la mythologie de Brigitte Heller-ArfouillĂšre On pense qu'Ulysse a rĂ©ellement existĂ©. Plusieurs expressions de la langue française trouvent leur origine dans la mythologie : avoir un sosie, ĂȘtre riche comme CrĂ©sus, avoir un oeil de lynx, etc. RĂ©sumĂ© de la boĂźte Ă  merveilles chapitres par chapitres.
Chapitre 8 VIII Ce qui me manquait alors – cent fois, depuis, j'ai eu l'occasion de m'en rendre compte –, c'Ă©tait l'expĂ©rience, la pratique du mĂ©tier ; c'Ă©tait surtout la notion exacte des moyens d'action et d'investigation de la police. Je sentais vaguement que cette enquĂȘte avait Ă©tĂ© mal, ou plutĂŽt lĂ©gĂšrement conduite, mais j'aurais Ă©tĂ© bien embarrassĂ© de dire pourquoi, de dire surtout ce qu'il eĂ»t fallu faire. Je ne m'en intĂ©ressais pas moins passionnĂ©ment Ă  Monistrol. Il me semblait que sa cause Ă©tait la mienne mĂȘme. Et c'Ă©tait bien naturel ma jeune vanitĂ© se trouvait en jeu. N'Ă©tait-ce pas une remarque de moi qui avait Ă©levĂ© les premiers doutes sur la culpabilitĂ© de ce malheureux ? – Je me dois, me disais-je, de dĂ©montrer son innocence. Malheureusement, les discussions de la soirĂ©e m'avaient tellement troublĂ© que je ne savais plus sur quel fait prĂ©cis Ă©chafauder mon systĂšme. Ainsi qu'il arrive toujours quand on applique trop longtemps son esprit Ă  la solution d'un problĂšme, mes idĂ©es se brouillaient comme un Ă©cheveau aux mains d'un enfant. Je n'y voyais plus clair, c'Ă©tait le chaos. EnfoncĂ© dans mon fauteuil, je me torturais la cervelle, lorsque sur les neuf heures du matin, monsieur MĂ©chinet, fidĂšle Ă  sa promesse de la veille, vint me prendre. – Allons ! allons ! fit-il, en me secouant brusquement, car je ne l'avais pas entendu entrer ; en route !
 – Je suis Ă  vous, dis-je en me dressant. Nous descendĂźmes en hĂąte, et je remarquai alors que mon digne voisin Ă©tait vĂȘtu avec plus de soin que de coutume. Il avait rĂ©ussi Ă  se donner ces apparences dĂ©bonnaires et cossues qui sĂ©duisent par-dessus tout le boutiquier parisien. Sa gaietĂ© Ă©tait celle de l'homme sĂ»r de soi, qui marche Ă  une victoire certaine. BientĂŽt nous fĂ»mes dans la rue, et tandis que nous cheminions – Eh bien ! me demanda-t-il, que pensez-vous de ma femme ?
 Je passe pour un malin, Ă  la prĂ©fecture, et cependant je la consulte – MoliĂšre consultait bien sa servante –, et souvent je m'en suis bien trouvĂ©. Elle a un faible pour elle, il n'est pas de crimes bĂȘtes, et son imagination prĂȘte Ă  tous les scĂ©lĂ©rats des combinaisons diaboliques
 Mais comme j'ai justement le dĂ©faut opposĂ©, comme je suis un peu trop positif, peut-ĂȘtre, il est rare que de nos consultations ne jaillisse pas la vĂ©rité  – Quoi ! m'Ă©criai-je, vous pensez avoir pĂ©nĂ©trĂ© le mystĂšre de l'affaire Monistrol !
 Il s'arrĂȘta court, tira sa tabatiĂšre, aspira trois ou quatre de ses prises imaginaires, et d'un ton de vaniteuse discrĂ©tion – J'ai du moins le moyen de le pĂ©nĂ©trer, rĂ©pondit-il. Cependant nous arrivions au haut de la rue Vivienne, non loin de l'Ă©tablissement de Monistrol. – Attention ! me dit monsieur MĂ©chinet ; suivez-moi, et, quoi qu'il arrive, ne vous Ă©tonnez de rien. Il fit bien de me prĂ©venir. J'aurais Ă©tĂ© sans cela singuliĂšrement surpris de le voir entrer brusquement chez un marchand de parapluies. Raide et grave comme un Anglais, il se fit montrer tout ce qu'il y avait dans la boutique, ne trouva rien Ă  sa fantaisie et finit par demander s'il ne serait pas possible de lui fabriquer un parapluie dont il fournirait le modĂšle. On lui rĂ©pondit que ce serait la chose la plus simple du monde, et il sortit en annonçant qu'il reviendrait le lendemain. Et, certes, la demi-heure qu'il avait passĂ©e dans ce magasin n'avait pas Ă©tĂ© perdue. Tout en examinant les objets qu'on lui soumettait, il avait eu l'art de tirer des marchands tout ce qu'ils savaient des Ă©poux Monistrol. Art facile, en somme, car l'affaire du petit vieux des Batignolles », et l'arrestation du bijoutier en faux avaient profondĂ©ment Ă©mu le quartier et faisaient le sujet de toutes les conversations. – VoilĂ , me dit-il quand nous fĂ»mes dehors, comment on obtient des renseignements exacts
 DĂšs que les gens savent Ă  qui ils ont affaire, ils posent, ils font des phrases, et alors adieu la vĂ©ritĂ© vraie
 Cette comĂ©die, monsieur MĂ©chinet la rĂ©pĂ©ta dans sept ou huit magasins aux environs. Et mĂȘme, dans l'un d'eux, dont les patrons Ă©taient revĂȘches et peu causeurs, il fit une emplette de vingt francs. Mais aprĂšs deux heures de cet exercice singulier, et qui m'amusait fort, nous connaissions exactement l'opinion publique. Nous savions au juste ce qu'on pensait de monsieur et madame Monistrol dans le quartier oĂč ils Ă©taient Ă©tablis depuis leur mariage, c'est-Ă -dire depuis quatre ans. Sur le mari, il n'y avait qu'une voix. C'Ă©tait, affirmait-on, le plus doux et le meilleur des hommes, serviable, honnĂȘte, intelligent et travailleur. S'il n'avait pas rĂ©ussi dans son commerce, c'est que la chance ne sert pas toujours ceux qui le mĂ©ritent le plus. Il avait eu le tort de prendre une boutique vouĂ©e Ă  la faillite, car depuis quinze ans quatre commerçants s'y Ă©taient coulĂ©s. Il adorait sa femme, tout le monde le savait et le disait, mais ce grand amour n'avait pas dĂ©passĂ© les bornes convenues ; il n'en Ă©tait rejailli sur lui aucun ridicule
 Personne ne pouvait croire Ă  sa culpabilitĂ©. – Son arrestation, disait-on, doit ĂȘtre une erreur de la police. Pour ce qui est de madame Monistrol, les avis Ă©taient partagĂ©s. Les uns la trouvaient trop Ă©lĂ©gante pour sa situation de fortune, d'autres soutenaient qu'une toilette Ă  la mode Ă©tait une des obligations, une des nĂ©cessitĂ©s du commerce de luxe qu'elle tenait. En gĂ©nĂ©ral, on Ă©tait persuadĂ© qu'elle aimait beaucoup son mari. Car, par exemple, il n'y avait qu'une voix pour cĂ©lĂ©brer sa sagesse, sagesse d'autant plus mĂ©ritoire qu'elle Ă©tait remarquablement belle et qu'elle Ă©tait assiĂ©gĂ©e par bien des adorateurs. Mais jamais elle n'avait fait parler d'elle, jamais le plus lĂ©ger soupçon n'avait effleurĂ© sa rĂ©putation immaculĂ©e
 Cela, je le voyais bien, dĂ©routait singuliĂšrement monsieur MĂ©chinet. – C'est prodigieux, me disait-il, pas un cancan, pas une mĂ©disance, pas une calomnie !
 Ah ! ce n'est pas lĂ  ce que supposait Caroline
 D'aprĂšs elle, nous devions trouver une de ces boutiquiĂšres qui tiennent le haut du comptoir, qui Ă©talent leur beautĂ© encore plus que leurs marchandises, et qui relĂšguent Ă  l'arriĂšre-boutique leur mari – un aveugle imbĂ©cile ou un malpropre complaisant
 Et pas du tout ! Je ne rĂ©pondis pas, n'Ă©tant guĂšre moins dĂ©concertĂ© que mon voisin. Nous Ă©tions loin, maintenant, de la dĂ©position de la concierge de la rue LĂ©cluse, tant il est vrai que le point de vue varie selon le quartier. Ce qui passe aux Batignolles pour une damnable coquetterie, n'est plus rue Vivienne qu'une exigence de situation. Mais nous avions employĂ© trop de temps dĂ©jĂ  Ă  notre enquĂȘte, pour nous arrĂȘter Ă  Ă©changer nos impressions et Ă  discuter nos conjectures. – Maintenant, dit monsieur MĂ©chinet, avant de nous introduire dans la place, Ă©tudions-en les abords. Et rompu Ă  la pratique de ces investigations discrĂštes, au milieu du mouvement de Paris, il me fit signe de le suivre sous une porte cochĂšre, prĂ©cisĂ©ment en face du magasin de Monistrol. C'Ă©tait une boutique modeste, presque pauvre, quand on la comparait Ă  celles qui l'entouraient. La devanture rĂ©clamait le pinceau des peintres. Au-dessus, en lettres jadis dorĂ©es, maintenant enfumĂ©es et noircies, s'Ă©talait le nom de Monistrol. Sur les glaces, on lisait Or et imitation. HĂ©las ! c'Ă©tait de l'imitation, surtout, qui reluisait Ă  l'Ă©talage. Le long des tringles pendaient force chaĂźnes en doublĂ©, des parures de jais, des diadĂšmes constellĂ©s de cailloux du Rhin, puis des colliers jouant le corail, et des broches, et des bagues, et des boutons de manchettes rehaussĂ©s de pierres fausses de toutes les couleurs
 Pauvre Ă©talage en somme, je le reconnus d'un coup d'Ɠil, et qui ne devait pas tenter les voleurs Ă  la vrille. – Entrons !
 dis-je Ă  monsieur MĂ©chinet. Il Ă©tait moins impatient que moi, ou savait mieux contenir son impatience, car il m'arrĂȘta par le bras en disant – Un instant
 Je voudrais au moins entrevoir madame Monistrol. Mais c'est en vain que, durant plus de vingt minutes encore, nous demeurĂąmes plantĂ©s Ă  notre poste d'observation ; la boutique restait vide, madame Monistrol ne paraissait pas
 – DĂ©cidĂ©ment, c'est assez faire le pied de grue, s'exclama enfin mon digne voisin arrivez, monsieur Godeuil, risquons-nous
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