Pluies diluviennes et inondations, un Ă©tĂ© meurtrier au Pakistan 000231 67574586458 dfb1b3dc-26e6-11ed-840a-005056bf762b LâĂ©tat dâurgence a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© vendredi 26 aoĂ»t au Pakistan alors que la pluie continue de tomber. Au moins 1 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es, et plus de 33 millions dâhabitants, soit un sur sept, ont Ă©tĂ© touchĂ©s par ces crues provoquĂ©es par les pluies de mousson diluviennes qui sâabattent sur le pays depuis mi-juin. De notre correspondante rĂ©gionale, Dans une vidĂ©o prise par un tĂ©moin, dans la vallĂ©e de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, un hĂŽtel est emportĂ© en quelques secondes par des eaux dĂ©chaĂźnĂ©es sous les yeux des habitants terrifiĂ©s. On entend des tĂ©moins de la scĂšne qui sont choquĂ©s, sidĂ©rĂ©s, implorants le pardon de dieu. Cette vidĂ©o est devenue virale sur les rĂ©seaux. Les pluies diluviennes qui tombent depuis mi-juin ont transformĂ© les riviĂšres en torrents qui arrachent tout sur leur passage. Ă Sukkur dans le Sind, dans le sud du pays, des dizaines de villages ont Ă©tĂ© engloutis. Beaucoup de personnes ne veulent pas quitter leur maison », affirme Nadeem, un pĂȘcheur qui passe ses journĂ©es sur sa barque Ă naviguer au milieu des habitations inondĂ©es. Je leur apporte de la nourriture et je transporte ceux qui le souhaitent dâun point Ă un autre, ajoute Nadeem. JâemmĂšne aussi les personnes malades Ă lâhĂŽpital. La derniĂšre fois que nous avons vu des inondations pareil, c'Ă©tait en 2010, mais elles avaient Ă©tĂ© contrĂŽlĂ©es en une semaine. Cette fois-ci, c'est incontrĂŽlable. La pluie ne sâarrĂȘte pas. » Un autre homme apparaĂźt avec son fils Ă la porte de sa maison, les pieds dans l'eau. Il s'interroge. Que ferons-nous si nous quittons notre maison ? Aller vivre dans les camps ? Il n'y a rien de prĂ©vu lĂ -bas. Le gouvernement n'a pas les moyens de nous aider. » Une barque occupĂ©e par une dizaine de femmes et dâenfants navigue Ă quelques mĂštres. Lâhomme qui rame nous interpelle Regardez ! Nous venons de secourir ces femmes et leurs enfants. Ils Ă©taient pris au piĂšge. Ils nâavaient rien Ă manger, rien Ă boire. Le gouvernement ne fait rien. » Des milliers de kilomĂštres de routes ont Ă©tĂ© coupĂ©es par les eaux. LâarmĂ©e intervient, par endroit, en hĂ©licoptĂšre. Ă lâhĂŽpital civil de Dera Ghazi Khan, dans le sud du Pendjab, le nombre de patients a augmentĂ© de 70% depuis le dĂ©but des inondations. Les cas de gastro-entĂ©rites ont explosĂ©. Le docteur Dost Ali Buzdar enchaine les consultations de patients. Il s'inquiĂšte. Nous avons beaucoup de patients qui viennent des zones touchĂ©es par les inondations. Nous sommes inquiets concernant par les risques de paludisme, de cholĂ©ra et d'autres maladies dangereuses. » Il continue de pleuvoir au Pakistan. Le gouvernement est dĂ©passĂ© et a appelĂ© Ă lâaide internationale. Aug 28, 2022 Au Japon, la colĂšre monte contre les funĂ©railles nationales de Shinzo Abe 000231 67472617537 02dff3c0-260e-11ed-92e2-005056a97652 Des funĂ©railles nationales vont avoir lieu fin septembre pour honorer la mĂ©moire de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, assassinĂ© le 8 juillet dernier. Depuis 1945, seul l'ancien Premier ministre Yoshida Shigeru, disparu en 1967, a eu droit Ă ces honneurs. De notre correspondant Ă Tokyo, Shinzo Abe laisse un bilan mitigĂ©. Sa personnalitĂ© comme sa politique Ă©taient clivantes, et son parti est trĂšs dĂ©criĂ© en raison de ses liens avec la secte Moon. Dans l'archipel, ce moment de recueillement national annoncĂ© suscite un Ă©norme dĂ©bat et les manifestations se multiplient contre les funĂ©railles d'Ătat de l'ancien Premier ministre, prĂ©vues le 27 septembre prochain. Certaines personnalitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile sont particuliĂšrement indignĂ©es. Ils font de Shinzo Abe le hĂ©ros de la nation. Ne pas se prosterner devant son bilan et sa mĂ©moire, ce serait se montrer anti-japonais. Seuls les rĂ©gimes totalitaires se permettent cela, c'est insupportable ! », tempĂȘte ce manifestant dans le centre de Tokyo. Le gouvernement espĂšre aussi que le barnum de cet hommage solennel fera oublier sa collusion avĂ©rĂ©e avec la secte Moon. Ils osent donc le pire instrumentaliser la mort d'un homme Ă des fins politiciennes », analyse cette autre femme. Ils devraient avoir honte » Ces manifestants sont trĂšs remontĂ©s. Abe a toujours mĂ©prisĂ© ses opposants "ces gens-lĂ ", comme il disait. Il nous traĂźnait dans la boue, nous accusait d'ĂȘtre des traĂźtres Ă la patrie. On n'a jamais courbĂ© l'Ă©chine devant lui, donc ce n'est pas maintenant qu'on va se taire », raille cette femme au cĆur du mouvement. Le gouvernement rĂ©pĂšte en boucle que cet hommage national va de soi, point Ă la ligne. Il refuse tout dĂ©bat. L'argument d'autoritĂ©, c'est la marque des faibles. Ils devraient avoir honte », s'indigne ce manifestant. D'autres sont plus mesurĂ©s. Il me semble que la tristesse Ă la suite d'un dĂ©cĂšs, ce serait mieux qu'elle vienne du cĆur et pas qu'elle soit imposĂ©e d'en haut » s'interroge cette femme. Visiblement, cet hommage solennel heurte Ă©normĂ©ment de Japonais. Donc, je trouve qu'il devrait faire l'objet d'une consultation populaire ou, en tout cas et au minimum, d'un dĂ©bat au Parlement » propose cet autre homme qui a pris part au cortĂšge. Dans la foule des manifestants, on voit souvent des religieux bouddhistes. Tel ce moine, pour qui ces funĂ©railles nationales vont renvoyer le Japon Ă un sinistre passĂ©. Le culte de la personnalitĂ©, la population sommĂ©e de se recueillir et de prier pour Shinzo Abe, tout cela est effarant. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le shintoĂŻsme n'est plus une religion d'Ătat. Le gouvernement n'a donc pas Ă se mĂȘler de cela », estime le religieux. La cote de confiance du gouvernement a dĂ©gringolĂ© cet Ă©tĂ©. En raison de la flambĂ©e des prix, de la septiĂšme vague â trĂšs violente â de l'Ă©pidĂ©mie, mais aussi du scandale concernant la secte Moon et de la dĂ©cision prise d'honorer la mĂ©moire de Shinzo Abe fin septembre. Une majoritĂ© Ă©crasante de sondĂ©s s'y oppose... Aug 27, 2022 Allemagne les passionnĂ©s de jeux vidĂ©o se retrouvent Ă la Gamescom 000239 67378912504 0c665f0a-2588-11ed-ab7a-005056bf762b Avec 200 milliards de chiffres d'affaires dans le monde, une croissance exponentielle durant les deux derniĂšres annĂ©es et de nombreux utilisateurs nouveaux, l'industrie des jeux vidĂ©os est un acteur de plus en plus important. Son succĂšs a des retombĂ©es sociales et culturelles, comme on peut le voir jusqu'Ă demain Ă la Gamescom de Cologne, qui se tenait pour la premiĂšre fois Ă nouveau normalement aprĂšs deux annĂ©es de pause due Ă la pandĂ©mie. Aug 26, 2022 Royaume-Uni multiplication des grĂšves face Ă l'inflation en constante augmentation 000239 67270624113 e0d2a7f6-24c2-11ed-b391-005056a97652 Le Royaume-Uni traverse un Ă©tĂ© entrecoupĂ© de grĂšves. Il y a eu les cheminots, les Ă©boueurs, les avocats commis dâoffice... Partout, on rĂ©clame des augmentations de salaire, alors que lâinflation dĂ©passe dĂ©jĂ les 10% dans le pays. Ă Felixstowe, le port le plus grand du pays, les salariĂ©s ont dĂ©brayĂ© depuis le 21 aoĂ»t et jusquâau lundi. Aug 25, 2022 En Suisse, les demandes de rĂ©novation de bunkers explosent 000235 67159305762 bda1fafe-23ee-11ed-98db-005056a97652 ScĂ©nario de science-fiction il y a encore quelques mois, le spectre dâun conflit nuclĂ©aire en Europe a brusquement gagnĂ© en crĂ©dibilitĂ© avec la guerre en Ukraine. La crise a agi comme une vĂ©ritable piqĂ»re de rappel pour la Suisse, qui a construit 365 000 abris antiatomiques depuis les annĂ©es 1960. Avec lâUkraine, les demandes de rĂ©novation expresse explosent. Aug 24, 2022 Russie ceux qui parviennent Ă contourner les sanctions bancaires 000232 67046787386 6905c5ce-2318-11ed-b548-005056a97652 Cela fait six mois que lâopĂ©ration spĂ©ciale en Ukraine â comme dit le Kremlin â a commencĂ©. En rĂ©ponse, les pays occidentaux ont dĂ©cidĂ© de plusieurs vagues de sanctions. Parmi celles qui ont eu lâimpact le plus concret et immĂ©diat pour la vie des Russes les sanctions bancaires. Certains ont pourtant dĂ©jĂ trouvĂ© comment parfois contourner ce rideau de fer bancaire, mĂȘme si ça coĂ»te aussi souvent plus cher. De notre correspondante Ă Moscou, En tant que consultante russe dans la gestion de projets en Russie avec des entreprises russes, sur le papier, Tatiana, 43 ans, nâĂ©tait pas forcĂ©ment en premiĂšre ligne pour le contrecoup des sanctions. Sauf que comme pour beaucoup de cadres, une partie de son activitĂ© reposait sur des outils amĂ©ricains. Mon entreprise a utilisĂ© les applications de Google pendant 13 ans », explique Tatiana. Nous y avions stockĂ© toute notre documentation, toutes nos archives. Quand Mastercard est parti, nous nâavions plus la possibilitĂ© de payer ces services, et nous avons dĂ» nous dĂ©brouiller en urgence », se souvient-elle. Le besoin dâune Mastercard pour un usage personnel Tatiana a rĂ©ussi Ă basculer toute sa documentation en quelques semaines avant la coupure dĂ©finitive de Google sur Yandex, son Ă©quivalent russe. Les services sont similaires, dit-elle. Mais pour son usage personnel, cette femme dâaffaires aime commander sur Amazon. Tatiana tenait Ă retrouver sa Mastercard et un compte approvisionnĂ© en plusieurs devises. Jâai commencĂ© au printemps Ă regarder dans quelles banques Ă©trangĂšres je pouvais ouvrir un compte. Il Ă©tait clair pour moi que ça serait forcĂ©ment plus facile dans un pays qui a dĂ©jĂ des accords commerciaux avec la Russie », dĂ©taille-t-elle. Puis elle ajoute Et je me suis dit tout de suite que le plus simple serait la Banque nationale du Kirghizistan, car je savais quâils ont une antenne Ă Moscou. » En une semaine, lâaffaire est faite. Tatiana a dĂ» toutefois payer un billet dâavion aller-retour et une nuit dâhĂŽtel au Kirghizistan, mais tout fonctionne, avec des frais bancaires modiques. Des transferts en devise du Kazakhstan sur un portefeuille en ligne Valentina est une artiste de 28 ans avec une passion depuis 10 ans les jeux vidĂ©o. Pour son loisir prĂ©fĂ©rĂ©, elle dĂ©pense en moyenne 2 000 roubles par mois 37 euros au cours actuel, mais lĂ aussi, avec les sanctions, plus possible de payer pour ses jeux en ligne. La solution, Valentina lâa trouvĂ©e en deux clics sur Internet et ça passe cette fois par des transferts en monnaie kazakhstanaise. Jâutilise une sorte de portefeuille en ligne. LĂ -dessus, jâai un compte en roubles sur lequel je mets de lâargent et un compte en tenge, la monnaie kazakhstanaise », dit Valentina. Je transfĂšre les roubles sur le compte en tenge et comme ça je paie pour mes jeux. Ăa me coĂ»te Ă©videmment de lâargent parce quâil y a une commission bancaire sur les transferts, mais câest environ 50 roubles, donc ce nâest pas vraiment un problĂšme », tempĂšre-t-elle. Cinquante roubles, soit moins dâun euro. Tatiana nâa pour lâinstant achetĂ© avec sa Mastercard que deux livres Ă©lectroniques. Lâun dâeux est Ă©crit par un expert amĂ©ricain en gĂ©opolitique qui avait, il y a plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ , prĂ©dit que Vladimir Poutine enverrait des soldats en Ukraine. Aug 23, 2022 Espagne les rythmes de vie s'adaptent Ă la chaleur exceptionnelle 000222 66929100119 0e41f732-225c-11ed-bfc6-005056a97652 En Espagne, oĂč les trois quarts du pays supportent depuis la mi-juin une tempĂ©rature journaliĂšre de plus de 38 degrĂ©s, les modes de vie sâadaptent Ă cette canicule permanente. DĂšs que la tempĂ©rature baisse, lâactivitĂ© reprend. La nuit devient le moment choisi pour vivre ou travailler. De notre correspondante Ă Madrid, Câest une des grandes traditions estivales espagnoles, salir al fresco ». DĂšs que le soleil disparaĂźt, les habitants des villages, mais aussi des petites villes sortent leur chaise devant chez eux pour prendre le frais. Ă Candeleda, un village de Castille-la-Manche, les rues sont plus animĂ©es la nuit que le jour. Et bien, je me suis assis ici Ă 11h du soir et je vais y rester jusquâĂ une heure du matin. Câest lĂ oĂč on est le mieux. On essaye de se rafraichir un peu et on voit passer du monde », raconte un habitant. HabituĂ©s aux fortes chaleurs, les Espagnols modifient leurs habitudes de vie dĂšs le mois de juin, comme lâexplique Belen. Mon rythme de la journĂ©e est marquĂ© par les matinĂ©es et la nuit lorsque câest le plus agrĂ©able. Jâen profite pour tout faire, explique cette MadrilĂšne de 50 ans. Lâhiver, je me lĂšve Ă 8h, mais lâĂ©tĂ©, je commence Ă 6h du matin mes activitĂ©s. Dâailleurs, il y a beaucoup de monde dans les rues trĂšs tĂŽt. Tout le monde recherche les endroits Ă lâombre et ensuite lâaprĂšs-midi, il faut disparaĂźtre, rester chez soi. La maison est prĂ©parĂ©e pour empĂȘcher le soleil dâentrer avec les volets fermĂ©s et parfois un peu de climatisation, mĂȘme si je nâaime pas cela et puis faire la sieste. Lâhiver, je ne la fais pas, mais lâĂ©tĂ©, oui, c'est indispensable. » âș Ă lire aussi LâEspagne fait face Ă des vagues de canicule meurtriĂšres Le monde du travail sâadapte Ă©galement aux heures chaudes. Les fonctionnaires et les employĂ©s du privĂ© appliquent la journĂ©e continue. De 8h Ă 15h. Dâautres secteurs, comme lâagriculture, privilĂ©gie la nuit. Dans la rĂ©gion dâEstrĂ©madure, oĂč lâon cultive le tabac, les rĂ©coltes se font Ă la fraĂźche, comme lâexplique Paco On commence Ă 6h du matin et on travaille jusquâĂ 13h. AprĂšs en septembre, il y a deux tours le matin et lâaprĂšs-midi. Mais quand il y a des vagues de chaleur trĂšs forte, on commence plus tĂŽt encore, en pleine nuit et on finit avant midi. La chaleur plus lâhumiditĂ© des champs de tabac rend trĂšs dur le travail, on le supporte trĂšs mal. » Les vagues de chaleur qui, comme cette annĂ©e, ont dĂ©butĂ© dĂšs le mois de juin, pourraient Ă©galement affecter le rythme scolaire. LâĂducation nationale envisage dâavancer la date des grandes vacances pour Ă©viter que les Ă©lĂšves suivent des cours dans des salles Ă plus de 30 degrĂ©s. Enfin, dans dâautres secteurs comme dans la construction, il est aussi question de modifier les horaires pour quâentre 13h et 18h, personne ne travaille sur des chantiers Ă lâair libre lorsque le thermomĂštre affiche plus de 35 degrĂ©s. âș Ă lire aussi Climatisation et transports ferroviaires rĂ©duits l'Espagne face Ă l'Ă©conomie d'Ă©nergie Aug 22, 2022 Ă Gaza, la mauvaise situation Ă©conomique Ă©touffe les habitants 000230 66830180599 1d41a556-2186-11ed-abfc-005056a97652 C'est le discours qui revient dans toutes les conversations le manque de travail, le manque d'argent, la hausse des prix, l'impossibilitĂ© de s'en sortir, financiĂšrement. Le blocus israĂ©lien et Ă©gyptien de l'enclave â depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007 â a dĂ©vastĂ© une Ă©conomie dĂ©jĂ fragile. Dans cette minuscule bande de terre, minĂ©e par la pauvretĂ©, prĂšs de 80 % des 2,3 millions dâhabitants dĂ©pendent de lâaide humanitaire, beaucoup vivent sous le seuil de pauvretĂ©, et les perspectives pour sâen sortir sont quasiment inexistantes. Le chĂŽmage avoisine les 50 % et dĂ©passe les 62 % quand il sâagit des jeunes. De notre correspondante dans les Territoires palestiniens, Ahmad Zenadi, 24 ans, travaille sur la plage de Gaza comme vendeur de barrad », ces boissons glacĂ©es aux couleurs fluorescentes dont raffolent les habitants lorsque la chaleur de lâĂ©tĂ© devient Ă©touffante. La situation Ă©conomique est vraiment trĂšs difficile. Pas seulement pour moi, mais pour tout le monde pour les marchands de fruits et lĂ©gumes sur le marchĂ©, pour les vendeurs ambulants, pour les propriĂ©taires de cafĂ©. Surtout, les gens ne sortent pas encore comme avant, ils sont tous encore trĂšs affectĂ©s par la derniĂšre agression Ă Gaza. Ici, nous espĂ©rons, nous rĂȘvons quâIsraĂ«l ouvre les frontiĂšres, quâon puisse sortir pour trouver plus de travail et de nouvelles sources de revenus. » âș Ă lire aussi Au premier jour de trĂȘve, les Gazaouis pansent leurs plaies et pleurent leurs morts 75 % des jeunes diplĂŽmĂ©s au chĂŽmage Le jeune homme nâest pas allĂ© Ă lâuniversitĂ©, il devait aider financiĂšrement sa famille le plus tĂŽt possible. Et il savait, dit-il, quâun Ă©ventuel diplĂŽme servirait davantage Ă dĂ©corer le mur du salon, quâĂ lui trouver un travail. Dans cette enclave cĂŽtiĂšre, la moitiĂ© des jeunes nâa ni emploi, ni Ă©ducation, et pour les jeunes diplĂŽmĂ©s, le taux de chĂŽmage atteint 75 %, selon le bureau central palestinien des statistiques. Pour sâen sortir, ces jeunes ne peuvent compter que sur des contrats Ă court terme. Câest souvent pour faire du mĂ©nage ou ĂȘtre concierge dans une Ă©cole par exemple, pour trois ou six mois maximum, et principalement avec lâUNRWA, lâagence de lâONU pour les rĂ©fugiĂ©s palestiniens, il nây en a pas avec le gouvernement. Câest notre seule chance dâobtenir un travail, mais la liste dâattente est trĂšs longue. » Sur le banc Ă cĂŽtĂ© du stand dâAhmad, Majdoolen Mtwaâeh. La jeune femme de 22 ans raconte quâelle a fait des Ă©tudes dâinfirmiĂšres, mais en tant que femme palestinienne, encore plus Ă Gaza, Ă cause de la situation Ă©conomique et du blocus, câest trĂšs difficile pour moi de trouver un travail. » âș Ă lire aussi Ă Gaza, la double pression sur les femmes palestiniennes Elle le prĂ©cise ce quâil manque Ă Gaza, encore plus que lâĂ©lectricitĂ© en continu, lâair respirable, lâeau potable et la libertĂ© de circulation, câest la possibilitĂ© de faire des plans. Elle nâa pas dâhorizon pour sâorganiser, et ne sait pas quand elle aura des opportunitĂ©s. Alors pour pouvoir nourrir leurs familles, certains Gazaouis pensent Ă aller travailler en IsraĂ«l. Les perspectives y sont meilleures pour les travailleurs du bĂątiment ou les ouvriers agricoles et les salaires bien plus avantageux. Le gouvernement israĂ©lien a bien compris l'importance de fournir des facilitĂ©s Ă©conomiques Ă la bande de Gaza, explique lâanalyste palestinien Omar Shaaban. Car lâun des plus grands problĂšmes auxquels la bande de Gaza est confrontĂ©e est le chĂŽmage, en particulier chez les jeunes. Le travail en IsraĂ«l Ă©tait, est et devrait ĂȘtre la plus importante source de revenus pour le secteur gazaoui. Dans les annĂ©es 1980, 100 000 travailleurs de Gaza travaillaient en IsraĂ«l ». La semaine derniĂšre, lsraĂ«l a augmentĂ© de 1 500 le nombre de permis accordĂ©s aux travailleurs de Gaza, portant le total Ă 15 500. Aug 22, 2022 Afghanistan la mortalitĂ© maternelle en forte hausse 000234 66715522385 1fc80ade-20a7-11ed-8cfd-005056a97652 L'Afghanistan a lâun des taux de mortalitĂ© maternelle les plus Ă©levĂ©s au monde, selon les donnĂ©es des Nations Unies. 638 dĂ©cĂšs pour 100 000 naissances vivantes. Le ComitĂ© international de la Croix-Rouge CICR a commencĂ© en novembre dernier Ă soutenir 33 grands hĂŽpitaux dans diffĂ©rentes rĂ©gions du pays. Le personnel n'Ă©tait pas payĂ©. Le systĂšme de santĂ© publique ne fonctionnait pratiquement plus. Reportage dans une maternitĂ© de Kaboul. De notre envoyĂ©e spĂ©ciale Ă Kaboul, Dans la maternitĂ© de Malalai, les couloirs ne dĂ©semplissent pas. Depuis lâannĂ©e derniĂšre, le nombre de patients a doublĂ©, passant de 5 000 Ă 11 000 Ă lâannĂ©e. Avant, les gens avaient les moyens dâaller dans des hĂŽpitaux privĂ©s. Ă prĂ©sent, Ă cause de la situation Ă©conomique, ils nâont plus de revenus, ils viennent ici, explique Dr Raheem Faizi la cheffe de la maternitĂ©. Et puis nous distribuons gratuitement de la nourriture et des mĂ©dicaments, et dâautres produits essentiels. Enfin, comme nous avons des infrastructures spĂ©cialisĂ©es, et maintenant quâil y a davantage de sĂ©curitĂ© dans le pays, on peut transfĂ©rer des patients de diffĂ©rentes provinces jusquâĂ nous. » âș Ă lire aussi Le systĂšme de santĂ© afghan mis Ă mal La maternitĂ© publique est soutenue financiĂšrement par le CICR, ce qui permet, entre autres, de continuer Ă payer les salaires. Qabila est sage-femme, elle explique quâelle peut donner les vitamines et nutriments nĂ©cessaires pour assurer un accouchement dans les meilleures conditions possibles Ă cause de la crise Ă©conomique, les femmes ne mangent pas Ă leur faim, elles sont dans des Ă©tats physiques qui font quâelles ont des difficultĂ©s Ă mettre au monde leurs enfants seules. Elles nâont tout simplement pas assez dâĂ©nergie Ă ce stade. » Parissa est sur le point dâaccoucher. Elle a dĂ©jĂ six enfants quâelle peine Ă nourrir Ă la maison. Nous nâavons pas assez dâargent, jâai des enfants en bas Ăąge, dont un garçon. Mon mari a perdu son travail et jâai cinq filles. Ils sont tous si petits, raconte-t-elle. Avant, je pouvais aller chez le mĂ©decin, qui mâa dit que ma tension Ă©tait basse, car je ne mangeais pas assez. Mais je nâai rien Ă manger chez moi. Pas mĂȘme un Ćuf. » âș Ă lire aussi Afghanistan le service de nutrition infantile d'un hĂŽpital de Kandahar en surchauffe Les prix des denrĂ©es alimentaires sont montĂ©s en flĂšche depuis lâannĂ©e derniĂšre. De nombreuses familles ne mangent pas Ă leur faim. Zarmina Noori est la cheffe des sages-femmes. Elle raconte que l'anxiĂ©tĂ© des femmes est palpable Ă la naissance du bĂ©bĂ©, les mĂšres en difficultĂ© sâinquiĂštent de savoir si elles pourront avoir assez de lait pour nourrir leur enfant. Elles demandent ce quâelles peuvent manger pour mieux nourrir le bĂ©bĂ©. Le stress leur fait perdre le peu de lait quâelles peuvent avoir. Mais cette pauvretĂ©, ce nâest pas nouveau. La pauvretĂ©, la guerre, on ne connaĂźt pas la paix ici. Comment donc avoir la paix dâesprit ? » Si le phĂ©nomĂšne nâest pas nouveau en Afghanistan, l'effondrement de l'Ă©conomie et les sanctions internationales se font sentir dans tout le pays. Aug 20, 2022 Afghanistan la pauvretĂ© et ses corollaires extrĂȘmes 000238 66608900117 d92563ac-1fe7-11ed-9706-005056bf762b En Afghanistan, 70 % de la population ne mange pas Ă sa faim et se bat au jour le jour pour survivre. Le pays, dont lâĂ©conomie Ă©tait dĂ©jĂ sinistrĂ©e par 40 ans de guerre, vivait sous perfusion de lâaide internationale. Avec la prise du pouvoir par les talibans, cette aide a cessĂ©, faisant perdre Ă lâAfghanistan 40 % de son PIB. ConsĂ©quence lâAfghanistan a plongĂ© dans lâune des pires crises humanitaires au monde. Dans les camps de dĂ©placĂ©s de Qala-e-Naw, la capitale provinciale de Badghis, dans lâest du pays, les familles vivent dans le plus grand dĂ©nuement et en viennent Ă prendre des mesures inimaginables. De notre correspondante en Afghanistan, Mubarak et Asif vivent sous une bĂąche tendue au-dessus dâun trou large de 4 mÂČ quâils ont creusĂ© eux-mĂȘmes dans la terre sĂšche de Qala-e-Naw, la capitale provinciale de Badghis. Mubarak, porte son fils sur son dos. Le petit garçon, renversĂ© par une moto quelques mois plus tĂŽt, est handicapĂ©. La mĂšre, montre sa fille Ă ses cĂŽtĂ©s Je veux utiliser lâargent que jâaurai en la vendant, pour mon fils. Le mari quâon lui a trouvĂ© est sourd. Mais on nâa pas le choix. On est obligĂ© de la sacrifier pour pouvoir emmener notre fils consulter un mĂ©decin Ă Kaboul ou au Pakistan. » Quel Ăąge as-tu ? », lui demande-t-on. Elle rĂ©pond Jâai dix ans ». La fillette, frĂȘle, baisse la tĂȘte, se dĂ©tourne⊠Je nâai pas le choix, je nâai quâun seul fils », regrette Mubarak. Elle espĂšre obtenir une dot dâenviron 4 500 euros. Jâaime tellement mon fils. Il est trĂšs important, insiste-t-elle. Les garçons font des Ă©tudes, ils vont travailler en Iran et envoient de lâargent Ă leur famille qui peuvent alors avoir une vie confortable. Les filles, elles, appartiennent Ă dâautres, elles partent vivre chez leur mari. » âș Ă lire aussi Les Afghans n'ont plus suffisamment d'argent pour assurer leurs besoins alimentaires Dans le camp de dĂ©placĂ©s internes, la misĂšre est extrĂȘme. Les familles se sont endettĂ©es, et plusieurs ont mariĂ© de force lâune de leur fillette. Il y a un mois, Rabia, a aussi pris cette dĂ©cision inimaginable. Elle a donnĂ© sa fille Khassagoul, ĂągĂ©e de 12 ans seulement, en mariage La personne Ă qui on a empruntĂ© de lâargent, nous demandait chaque jour de la rembourser. Câest pour ça quâon a donnĂ© notre fille a un homme qui a 40 ans. Il nous a prĂȘtĂ© 50 000 afghanis. Il nous a dit "si vous nâavez pas dâargent pour me rembourser, donnez-moi votre fille." Personne chez moi ne travaille, mon mari est handicapĂ© et mon fils nâa que 10 ans. » Rabia Aghamamat a quittĂ© son village frappĂ© par la sĂ©cheresse il y a quatre ans, fuyant aussi les combats qui opposaient alors les talibans aux forces gouvernementales de lâex-rĂ©publique dâAfghanistan. La famille, dĂ©munie, a encore plus sombrĂ© dans la misĂšre au cours des derniers mois. Je ne suis pas contente dâavoir donnĂ© ma fille en mariage, elle nâest pas prĂȘte pour tomber en enceinte ni pour sâoccuper dâune maison », dĂ©plore-t-elle. Jâai pris cette dĂ©cision parce quâon mourrait de faim, pour mes autres enfants. Notre situation sâest dĂ©gradĂ©e. Le riz et lâhuile coutent trĂšs cher. On dĂźne une fois tous les 10 jours, sinon on ne mange que du pain avec du thĂ©. Parfois, on dort le ventre vide. On ne peut mĂȘme pas acheter de lâeau potable. » Ă Badghis, oĂč 90 % de la population ne mange pas Ă sa faim, de plus en plus de familles dĂ©sespĂ©rĂ©es, donnent leur fillette en mariage, certaines mĂȘme contre des sommes parfois dĂ©risoires. âș Ă lire aussi Afghanistan Ă©tat des lieux un an aprĂšs la prise de pouvoir des talibans Aug 19, 2022 LâĂ©ducation en pĂ©ril en Afghanistan 000238 66501799956 ce71a078-1f02-11ed-936c-005056a97652 Depuis que les talibans sont arrivĂ©s au pouvoir il y a un an, ils ont imposĂ© des rĂ©glementations strictes, notamment en ce qui concerne lâĂ©ducation des jeunes filles. Elles ne peuvent dĂ©sormais plus accĂ©der Ă lâenseignement secondaire. Par ailleurs, l'organisation humanitaire Save the Children estime que plus de 45 % des filles ne vont pas Ă l'Ă©cole primaire, contre 20 % des garçons. De notre envoyĂ©e spĂ©ciale, Dans une petite salle de classe Ă Kaboul, une dizaine dâĂ©lĂšves, filles et garçons de moins de dix ans, tous mĂ©langĂ©s, sont studieux. Ils se lĂšvent en cĆur pour saluer leur professeur des Ă©coles. LâarrivĂ©e au pouvoir des talibans a changĂ© le destin des jeunes filles du pays. On ne nous laisse pas aller Ă lâĂ©cole Ă partir du collĂšge », confie Asma, ĂągĂ©e de huit ans, timide, mais tout de mĂȘme volontaire. Son rĂȘve ? Devenir mĂ©decin. Il y a des chances que je ne puisse pas Ă©tudier pour devenir docteur. On est tristes et déçues de ne pas pouvoir continuer Ă Ă©tudier. » Adela, son institutrice, sâestime chanceuse de pouvoir continuer Ă enseigner dans cet Ă©tablissement privĂ©. Mais elle peine Ă trouver comment rassurer ses Ă©lĂšves sur leur avenir. Nous sommes bien sĂ»r déçues pour nos Ă©tudiantes, on voudrait quâelles puissent reprendre leurs Ă©tudes », dit-elle. Le regard incertain, elle ajoute Toutes les femmes ont peur dâĂȘtre interdites de travailler pour de bon, on a toutes ça en tĂȘte, car il est difficile dâavoir confiance dans cette situation. » Astreintes Ă domicile » Dans la classe dâĂ cĂŽtĂ©, quelques garçons suivent des cours de religion. Lâun dâeux, Abasseen, ĂągĂ© de neuf ans, explique que ses deux grandes sĆurs nâĂ©tudient dĂ©sormais plus. Ma famille ne les laisse pas aller Ă lâĂ©cole », raconte-t-il. Nous sommes une famille un peu conservatrice et nous, nous sommes des hommes. » Selon le jeune garçon, ses sĆurs lui disent quâelles aimeraient Ă©tudier Je suis triste pour elles, pourquoi devraient-elles ĂȘtre illettrĂ©es ? » âș Ă lire aussi Les talibans ont enterrĂ© lâespoir des jeunes Afghanes en faisant sonner la cloche de lâĂ©cole» Câest la question que de nombreuses femmes se posent. Maliha Ă©tait Ă la tĂȘte du Womenâs Accounting Institute de Kaboul, responsable de lâĂ©galitĂ© des sexes et enseignante de droit. Depuis un an, elle ne fait plus rien de tout cela. Je ne pense pas que les Ă©coles vont rouvrir pour les femmes », dit-elle, le ton dĂ©sespĂ©rĂ©. Il nây a aucun rĂ©el espoir, car lorsque les talibans Ă©taient au pouvoir il y a vingt ans, toutes les Ă©coles ont Ă©tĂ© fermĂ©es. Il y a un an, on espĂ©rait peut-ĂȘtre que ça changerait, mais aujourdâhui, nous nâavons plus du tout dâespoir. Maintenant, on reste chez nous, nous nâavons pas le droit dâĂ©tudier, dâenseigner, dâaller dehors. Nous sommes astreintes Ă domicile. » Ce changement de gouvernement a des consĂ©quences dangereuses sur le bien-ĂȘtre mental des jeunes filles. Selon des Ă©tudes menĂ©es par Save the Children au cours de lâannĂ©e passĂ©e, 26% des filles montrent des signes de dĂ©pression, contre 16% des garçons, et 27% des filles montrent des signes d'anxiĂ©tĂ©, contre 18% des garçons. Un futur incertain Baher supervise ce complexe privĂ© qui rĂ©unit Ă©coles primaires, secondaires et universitĂ©s. Selon lui, il faut s'adapter Ă la situation du mieux possible pour pouvoir continuer Ă offrir une Ă©ducation aux gĂ©nĂ©rations futures. Il se peut que cette situation ne soit que temporaire, espĂšre-t-il. Dans les Ă©coles que le gouvernement dirige, il y a des problĂšmes, les responsables ne sont pas en mesure de payer certains salaires, il leur manque des enseignants », explique-t-il. Des mĂ©thodes plus strictes ont Ă©tĂ© mises en place depuis lâarrivĂ©e des talibans. Ce sont des choses qui ont eu un impact nĂ©gatif sur les Ă©tudiants, les enseignants. Si la situation perdure, il y aura de sĂ©rieuses consĂ©quences. Mais il faut garder espoir. » Certains membres du mouvement taliban sont favorables au retour des filles Ă l'Ă©cole, soit parce qu'ils n'y voient aucune objection religieuse, soit parce qu'ils souhaitent amĂ©liorer leurs relations Ă lâinternational. D'autres, en particulier les anciens des zones rurales qui constituent l'Ă©pine dorsale du mouvement, s'y opposent fermement. âș Ă Ă©couter aussi En Afghanistan, quelle rĂ©sistance pour les femmes? La cloche sonne, Mohammad, un Ă©lĂšve de 13 ans, se lĂšve de sa chaise. Pour lui, cette interdiction est incomprĂ©hensible. Elles ont aussi le droit dâavoir une Ă©ducation et un bel avenir devant elles », dĂ©clare le jeune homme, dĂ©terminĂ©. Aujourdâhui, leur futur est incertain. Les filles devraient retourner Ă lâĂ©cole, car tous les hommes et les femmes doivent travailler ensemble pour notre pays. Câest vraiment cruel et ça va ruiner lâavenir du pays. » Des cours Ă la maison se multiplient, dâautres en ligne sont Ă©galement accessibles. Les femmes usent de dĂ©tours autrefois impensables pour tenter de sâoctroyer un droit pourtant fondamental. Mais pour cela, encore faut-il avoir les moyens de le faire. Aug 18, 2022 En Afghanistan les militantes fĂ©ministes risquent leur vie pour dĂ©fendre leurs droits 000249 66370132464 39920464-1e5f-11ed-b5cb-005056a97652 PrivĂ©es dâĂ©ducation, forcĂ©es de porter le voile intĂ©grale, bannies de la politique et des mĂ©dias, les femmes disparaissent peu Ă peu de lâespace public en Afghanistan. Le rĂ©gime taliban a mis en place une version rigoriste de la charia islamique qui ne laisse aucune place Ă celles qui reprĂ©sentent plus de la moitiĂ© de la population. RelĂ©guĂ©es au rang de mineure sous tutelle dâun proche masculin », les femmes ont perdu lâensemble de leurs droits acquis au cours de la RĂ©publique afghane dâAfghanistan, soutenue entre 2001 et 2021 par la communautĂ© internationale. Exclues de nombreux emplois dans la fonction publique et dans le secteur privĂ©, la contribution Ă©conomique quâelles reprĂ©sentaient pour le pays a disparu, et lâONU lâĂ©value mĂȘme Ă un milliard de dollars, soit jusqu'Ă 5% du PIB de l'Afghanistan. Lâavenir est un immense trou noir », confient plusieurs Afghanes rĂ©signĂ©es Ă subir leur sort dictĂ© par un rĂ©gime qui dĂ©teste les femmes. De notre envoyĂ©e spĂ©ciale Ă Kaboul, ClĂ©a Broadhurst, et notre correspondante, Sonia Ghezali Lundi 15 aoĂ»t 2022, dans les rues de Kaboul, des centaines de combattants et sympathisants du rĂ©gime cĂ©lĂšbrent leur victoire sur les Ătats-Unis et leurs alliĂ©s. Drapeaux blancs et noirs de lâĂmirat flottent aux fenĂȘtres de Corolla et de Jeep. Des haut-parleurs diffusent des Nasheed, ces chants religieux musulmans. Sur le toit dâun immeuble, Zholya Parsi observe ces scĂšnes de joie, sous la pluie. MĂȘme le ciel pleure sur la misĂšre du peuple afghan. Il y a un an, lâAfghanistan tombait entre les mains des talibans et tous les rĂȘves, tous les espoirs des filles et des garçons afghans ont Ă©tĂ© anĂ©antis », dĂ©plore-t-elle. Zholya, ancienne institutrice, milite pour les droits des femmes depuis que les talibans ont pris le pouvoir. En ce jour, elle porte une robe rouge pour dĂ©fier les fondamentalistes religieux et un voile noir en signe de deuil. Je crois quâils rient sur notre mort, sur la mort de notre Ăąme. Leurs voix rĂ©sonnent Ă mes oreilles comme une bombe atomique qui explose. Ils sont en train de fĂȘter lâanniversaire de notre destruction. Ils cĂ©lĂšbrent la misĂšre du people afghan » Pour dĂ©fendre ses droits, Zholya Parsi prend des risques, comme samedi 13 aoĂ»t, lorsqu'elle a organisĂ© une manifestation rĂ©primĂ©e violemment par des combattants talibans qui tiraient en lâair Ă balles rĂ©elles pendant de longues minutes. âș Ă Ă©couter aussi Afghanistan une manifestation de femmes dispersĂ©e par les tirs des talibans Ă Kaboul Dans lâouest du pays, Ă Herat, Niloufar a choisi de se battre avec sa plume. Ăcrivaine, elle publie des textes et des poĂšmes contre lâobscurantisme. Elle confie Jâai trĂšs trĂšs peur. Chaque jour quand je me mets mes chaussures pour sortir, je me dis que je ne rentrerai peut-ĂȘtre pas. C'est trĂšs difficile, mais on essaie, le gouvernement nâaime pas que les femmes travaillent. Câest pour ça quâon doit ĂȘtre prudentes. » La pression est permanente pour cette militante fĂ©ministe qui enseigne la littĂ©rature Ă lâuniversitĂ© et dont un ami militant a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© il y a un an. Elle dit ĂȘtre en permanence sur ses gardes. JâĂ©voquais en classe SynguĂ© Sabour, le roman dâAtiq Rahimi. LâhĂ©roĂŻne parle de ses sentiments. Lâune de mes Ă©tudiantes sâest exclamĂ©e Ah non ! Vous ne devriez pas parler de ces choses-lĂ en classe ». MalgrĂ© les risques, Niloufar refuse de renoncer Ă son combat. Câest notre responsabilitĂ©, notre responsabilitĂ© en tant quâĂȘtre humain de rester mobilisĂ©. Je sais quâun jour, je risque de perdre ma vie Ă cause de ça, mais ça nâa pas importance. », s'exclame-t-elle. Le 15 aoĂ»t est dĂ©sormais un jour fĂ©riĂ© en Afghanistan. Pour Niloufar et de nombreuses femmes afghanes, il sâagit dâun jour noir. âș Ă Ă©couter aussi Afghanistan les femmes au destin brisĂ© envisagent le pire Aug 17, 2022 LâAfghanistan en proie Ă une sĂ©cheresse sans prĂ©cĂ©dent 000237 66242660021 ba21a5e2-1d67-11ed-8764-005056bf762b L'une des pires sĂ©cheresses de ces derniĂšres annĂ©es a entraĂźnĂ© l'Ă©chec des cultures de blĂ© pluvial, la chute des prix du bĂ©tail et des pĂ©nuries d'eau potable en Afghanistan. 19 millions de personnes - prĂšs de la moitiĂ© de la population du pays - sont en situation d'insĂ©curitĂ© alimentaire grave et ont besoin d'une aide d'urgence. Reportage dans lâouest du pays, dans la province de Badghis lâun des endroits les plus touchĂ©s par la sĂ©cheresse. De notre envoyĂ©e spĂ©ciale dans la province de Badghis, en Afghanistan Dans un champ de pastĂšques et de sĂ©same, Ă Abassi, un village dans la province de Badghis, le sol est aride, les plantes sont jaunies et sĂ©chĂ©es par le soleil. Cela fait trois ans quâil nâa pas plu ici », nous dit Mohammad Rahim, un fermier afghan qui cultivait son champ familial jusquâĂ ce quâil ne produise plus rien. Chaque annĂ©e, nous tentons de cultiver, mais il nây a aucun revenu. Ces graines de sĂ©same sont dessĂ©chĂ©es, car il n'y a pas eu de pluie. Plus rien ne pousse ici », rajoute-t-il. Les responsables de la province de Badghis ont dĂ©clarĂ© que plus de 90% des agriculteurs de la province ont Ă©tĂ© gravement touchĂ©s par la sĂ©cheresse. Ils sont particuliĂšrement vulnĂ©rables, car la rĂ©gion ne dispose pas d'un systĂšme d'irrigation, ce qui les rend dĂ©pendants des conditions mĂ©tĂ©orologiques. Mais selon Mohammad, câest entre les mains de Dieu, pas entre celles des hommes », dit-il, en regardant ses plantations assĂ©chĂ©es dâun air dĂ©solĂ©. Tous les jours, il fait de plus en plus chaud. Câest insupportable », s'exclame-t-il. Sans rĂ©colte pour subvenir aux besoins de sa famille, Mohammad nâa aucun autre revenu. Il ne sait plus quelle solution envisager. Il nây a pas de travail pour nous ici, on survit au jour le jour. On emprunte de lâargent aux gens riches. Je vais peut-ĂȘtre devoir vendre ma terre, mon enfant ou ma sĆur, car on ne mange pas Ă notre faim, seulement du pain ». Selon lâagence de gestion du risque de sĂ©cheresse en Afghanistan, d'ici Ă 2030, les sĂ©cheresses annuelles dans de nombreuses rĂ©gions du pays deviendront probablement la norme. Ă Ă©couter aussi LâĂ©conomie afghane sous la pression des sanctions internationales DĂ©placĂ©s climatiques Ă quelques kilomĂštres du champ de Mohammad se trouve le camp de dĂ©placĂ©s internes de Qala-e-Naw. 478 familles, qui ont dĂ» quitter leurs terres, car elles Ă©taient devenues inhabitables, vivent dans des trous quâelles ont elles-mĂȘmes creusĂ©s dans le sol, jonchĂ©s de bĂąches. Rabia, une mĂšre de famille, vit dans ce camp depuis quatre ans. Lâun de mes enfants a bu de lâeau dâune riviĂšre prĂšs de chez nous, elle Ă©tait salĂ©e. Il est tombĂ© malade, il avait faim et soif, il nâarrĂȘtait pas de vomir ensuite », nous raconte-t-elle. L'accĂšs Ă l'eau potable a toujours Ă©tĂ© un grand dĂ©fi pour les habitants de Badghis. Dans certains districts, l'eau des puits est salĂ©e, impropre Ă la consommation. La fille de Mubarak, elle, nây a pas survĂ©cu. Ăa fait cinq ans que nous sommes ici, nous vivons dans ce trou sous cette tente » nous montre-t-elle en regardant le sol jonchĂ© de tapis, la voix lasse. Avant ça allait, car nous recevions de lâaide humanitaire, mais depuis que les talibans ont pris le pouvoir, il nây a plus dâaide pour nous. Nous n'avons reçu que deux paquets de farine depuis. Rien dâautre ». Les experts prĂ©voient que le rĂ©chauffement climatique rendra les sĂ©cheresses encore plus frĂ©quentes et plus importantes, forçant les habitants des rĂ©gions les plus touchĂ©es Ă chercher refuge ailleurs. Ils tirent la sonnette d'alarme en Afghanistan depuis des annĂ©es. Ă Ă©couter aussi RĂ©fugiĂ© climatique un statut Ă inventer ? Sanctions internationales Bien que la sĂ©cheresse soit un problĂšme depuis des annĂ©es, elle devient chaque annĂ©e plus menaçante, touchant environ 80 Ă 85% de la population locale. Si lâaide humanitaire internationale dâurgence parvient dans le pays, les projets de dĂ©veloppement se sont, eux, complĂštement arrĂȘtĂ©s. Câest la faute des AmĂ©ricains, car ils ne reconnaissent toujours pas le gouvernement de lâĂmirat islamique dâAfghanistan. Lâargent des banques internationales est bloquĂ© Ă cause de ça », explique Karim Aminulhak, un fermier taliban. Il rejette la faute sur les gouvernements occidentaux qui bloquent lâargent nĂ©cessaire au dĂ©veloppement dans le pays. Et câest pour ça que notre situation est aussi mauvaise. Si notre gouvernement est reconnu, lâargent reviendra et pourra nous aider », complĂšte-t-il. Lâaide internationale qui maintenait les politiques publiques primordiales est interrompue, ayant mis fin aux projets de dĂ©veloppement dans le pays et les rĂ©serves Ă©trangĂšres de la Banque centrale sont gelĂ©es. LâĂ©conomie afghane, qui dĂ©pendait Ă 70% de lâaide internationale, a connu une chute spectaculaire depuis lâannĂ©e derniĂšre. La grande majoritĂ© des agences humanitaires opĂ©rant en Afghanistan ont utilisĂ© des systĂšmes de transfert d'argent informels et largement non rĂ©glementĂ©s pour transfĂ©rer des fonds en Afghanistan, payer les salaires et obtenir de l'argent liquide. Ces systĂšmes ne peuvent en aucun cas ĂȘtre adaptĂ©s Ă l'ampleur des opĂ©rations humanitaires de dĂ©veloppement que les groupes voudraient mettre en place. Selon les experts, il est nĂ©cessaire de construire - et de reconstruire - l'infrastructure nationale afghane, crĂ©er des mĂ©canismes efficaces dâirrigation. RĂ©colter l'eau de pluie pendant la saison humide et la diriger vers les nappes phrĂ©atiques contribuerait grandement Ă attĂ©nuer les pĂ©nuries d'eau lors des futures sĂ©cheresses. Ă Ă©couter aussi Afghanistan Ă©tat des lieux un an aprĂšs la prise de pouvoir des talibans Aug 16, 2022 LâĂ©conomie afghane sous la pression des sanctions internationales 000232 66114663804 0d06ce58-1cbf-11ed-ae2e-005056bf762b En Afghanistan, lâĂ©conomie est dĂ©vastĂ©e. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a un an, le pays est plongĂ© dans une grave crise financiĂšre et humanitaire. Le budget de lâĂtat afghan dĂ©pendait Ă 75% de lâaide internationale, mais celle-ci a Ă©tĂ© suspendue avec lâarrivĂ©e au pouvoir des fondamentalistes religieux. Le chĂŽmage a explosĂ©. 70% des mĂ©nages afghans sont incapables de rĂ©pondre Ă leurs besoins banques manquent de liquiditĂ© et sont contraintes depuis un an dâimposer des plafonds de retrait hebdomadaires. La Banque centrale afghane est privĂ©e de ses rĂ©serves internationales, ses 7 milliards de dollars d'avoirs ayant Ă©tĂ© gelĂ©s aux Ătats-Unis aprĂšs que les talibans ont pris le pouvoir. Des milliers dâentreprises ont pĂ©riclitĂ©. Celles qui ont survĂ©cu peinent, victimes des sanctions internationales qui pĂšsent sur leur pays, dirigĂ© par un gouvernement taliban dont la lĂ©gitimitĂ© nâa Ă©tĂ© reconnue par aucun pays Ă ce jour. De nos envoyĂ©es spĂ©ciales Ă HĂ©rat, Dans le quartier commerçant dâHĂ©rat, rien ne manque dans les rayons des magasins, mais les prix ont doublĂ© en un an. Ce riz coĂ»tait environ 1 800 afghanis, maintenant, il coĂ»te 3 000 afghanis. Et cette huile qui vient de Russie en coĂ»tait 450, maintenant, elle coĂ»te 900 afghanis », s'exclame Aziz Ahmad Amiri, un commerçant. Une fortune pour une grande partie de la population qui a sombrĂ© dans lâextrĂȘme pauvretĂ© depuis que les talibans ont pris le pouvoir. Aziz Ahmad Amiri a dĂ» licencier une quinzaine dâemployĂ©s au cours des derniers mois. Il a aussi perdu 50% de sa clientĂšle. La plupart des gens riches ont quittĂ© lâAfghanistan. En Afghanistan, on dit que "le village se porte bien lorsquâil y a des arbres". Sans les gens riches ou qui ont une bonne situation, on ne peut pas faire de bonnes affaires », explique-t-il. Il peine Ă maintenir son affaire Ă flot. Les gens qui sont restĂ©s ici sont pauvres. On leur fait donc crĂ©dit. Et on a des clients qui nous doivent de lâargent, mais qui ont quittĂ© lâAfghanistan. » Les chefs dâentreprise subissent aussi de plein fouet les sanctions internationales. Jalil Ahmad Karimi est producteur de safran. Lâor rouge est la fiertĂ© de la province dâHĂ©rat, mais il a perdu 80% de son chiffre d'affaires. Avant, on envoyait nos produits par avion directement en Inde, en Chine, en Europe ou aux Ătats-Unis. Maintenant, c'est compliquĂ© parce quâon doit tout envoyer par la route en Iran et ensuite expĂ©dier les colis vers d'autres pays. » Il nâa pas le choix, car les transporteurs internationaux ont fermĂ© leurs portes en Afghanistan. Jalil Ahmad Karimi nâa perçu aucune rentrĂ©e dâargent en un an. Et il attend depuis plusieurs mois lâĂ©quivalent de 334 000 euros dâun client basĂ© en Inde Ă qui il a fait parvenir 200 kilogrammes de safran. Comme lâĂtat afghan nâest pas reconnu, les virements bancaires en provenance de lâĂ©tranger sont interdits », rajoute-t-il. Najibullah Khairandish Fushanji, lui, importe en gros de la farine du Kazakhstan, de l'huile de Malaisie, du lait et des conserves de Chine, du riz du Pakistan et dâInde. Mais en plus des sanctions internationales, lâinflation due Ă la guerre en Ukraine et la crise Ă©conomique en Iran et au Pakistan ont un impact direct sur son activitĂ©. NĂ©anmoins, il souligne quelques points positifs On payait 200 000 afghanis aux douanes, soit 2 200 euros pour chaque camion chargĂ© de marchandises. CâĂ©tait du bakchich. Rien nâĂ©tait lĂ©gal. Maintenant, chaque produit est taxĂ© selon une grille tarifaire. Tout est dĂ©sormais lĂ©gal ». Comme de nombreux chefs dâentreprise, il nâespĂšre quâune chose, la reconnaissance diplomatique de lâĂmirat islamique dâAfghanistan, qui signifierait la levĂ©e des sanctions internationales. Aug 15, 2022 Afghanistan les femmes au destin brisĂ© envisagent le pire 000228 66001327576 1efc2acc-1bf7-11ed-85e3-005056a97652 Depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a un an, la condition des femmes dans le pays nâa cessĂ© dâempirer. PrivĂ©es de travail, privĂ©es dâĂ©coles, les femmes en Afghanistan payent le prix lourd du changement de gouvernement. L'Afghanistan est l'un des rares pays oĂč le taux de suicide des femmes est plus Ă©levĂ© que celui des hommes. Depuis un an, on constate une augmentation trĂšs nette des suicides dans tout le pays. De notre envoyĂ©e spĂ©ciale Ă HĂ©rat, Dans un cabinet mĂ©dical Ă HĂ©rat, dans lâouest de lâAfghanistan, Nafisa*, qui Ă©tait enseignante jusquâĂ lâannĂ©e derniĂšre, vient voir Ali, un psychologue, pour la quatriĂšme fois. Elle fait partie des nombreuses femmes qui ont dĂ» renoncer Ă leur travail depuis lâarrivĂ©e des talibans Ă la tĂȘte du pays. Cette situation est terrible », nous confie-t-elle en crispant ses mains. Jâattends la prochaine guerre, vous savez ». Depuis le changement de situation », comme les Afghans le disent, la jeune femme de 23 ans nâest plus la mĂȘme. Jâai peur, je transpire de tout mon corps, je suis constamment stressĂ©e. Je me sens comme une folle. Jâai toujours peur quâon vienne me chercher pour me faire du mal. On a dĂ©mĂ©nagĂ©, jâai jetĂ© mes cartes SIM », confesse-t-elle. Ce quâelle dĂ©crit, elle le vit au quotidien. Jâai rompu tous les liens que jâavais avec mes collĂšgues, je me sens isolĂ©e. Je pense quâon est poussĂ©es Ă se suicider si on nâaccepte pas cette situation. Si jamais je nâai aucune chance de quitter le pays, ma seule option, sera la mort. âș Ă lire aussi Afghanistan une manifestation de femmes dispersĂ©e par les tirs des talibans Ă Kaboul Destins brisĂ©s Ces pensĂ©es suicidaires, elles sont de plus en plus nombreuses Ă les avoir. Fatima a 15 ans et elle a dĂ©jĂ tentĂ© deux fois de mettre fin Ă ses jours. Les Ă©coles ont fermĂ© pour les filles. Depuis, je me sens comme en prison, je me sens oppressĂ©e », nous raconte la jeune fille. Jâai peur et je pense Ă des choses terribles, je mâinquiĂšte pour ma vie, mon avenir. Faute de pouvoir partir trĂšs loin dâici, jâai envie de me suicider », dit-elle, la voix frĂȘle. Parfois, j'ai envie de me jeter sous les roues dâune voiture ». Sans pouvoir aller Ă lâĂ©cole, elle ne voit plus ses amies, elle ne peut plus partager ce quâelle ressent, nous raconte-t-elle. Nous les filles, nous nâavons aucun espoir, car nous nâavons plus de rĂŽle dans la sociĂ©tĂ©. Malheureusement, les femmes en Afghanistan nâont aucune valeur ». Fatima voulait devenir juge. Mais aujourdâhui, elle nâa aucun espoir que son rĂȘve se rĂ©alise. Fariba, sa mĂšre ĂągĂ©e de 41 ans, a peur pour sa fille, dâautant quâelle comprend trĂšs bien la situation dans laquelle elle se trouve. Sous le rĂ©gime prĂ©cĂ©dent, les femmes nâavaient pas peur. Mais je me souviens du gouvernement taliban dâavant les talibans ont Ă©tĂ© au pouvoir entre 1996 et 2001, NDLR, pendant cinq ans, je nâai pas eu le droit de travailler, je devais rester chez moi. Ils ont gĂąchĂ© cinq ans de ma vie » Fariba est bĂ©nĂ©vole dans un hĂŽpital dâHĂ©rat. Depuis quâelle est sĂ©parĂ©e de son mari, elle vit chez son frĂšre, avec sa fille et ses deux garçons. PrivĂ©s de tĂ©lĂ©vision et de radio, aller Ă lâhĂŽpital est sa seule Ă©chappatoire. Elle emmĂšne parfois sa fille avec elle, pour quâelle sorte un peu de la maison. Je vois ma fille pleurer tous les jours et je sais bien pourquoi. Elle veut rester seule, elle ne veut voir personne, elle sâĂ©nerve pour un rien. Elle a fini par avaler des mĂ©dicaments tellement ça nâallait pas. âș Ă Ă©couter aussi Femmes en Afghanistan retour aux enfers sous le joug des talibans Suicides en hausse Selon le psychologue, impossible de donner des chiffres prĂ©cis, car les statistiques sont erronĂ©es il explique que les talibans ne laissent pas les mĂ©decins enregistrer les cas de suicide, car ils ne veulent pas que le monde sache que le taux de suicide monte en flĂšche dans le pays. Mais il lâaffirme, de plus en plus de femmes viennent le voir, soit parce quâelles y songent, soit parce quâelles lâont dĂ©jĂ tentĂ© et leurs familles souhaitent quâelles en parlent Ă un professionnel. Le nombre de patientes avec des maladies mentales a augmentĂ©, particuliĂšrement les femmes qui ont tentĂ© de se suicider. Dans dâautres pays, quand on veut ĂȘtre en bonne santĂ©, le gouvernement et la famille apportent leur soutien, les femmes ont souvent du travail et il nây a pas de mariage forcĂ©. En Afghanistan, les tensions sont souvent liĂ©es Ă la violence sexuelle dans les foyers, câest une des raisons pour lesquelles les cas de suicide augmentent. Ali souligne que de nombreux facteurs font tomber les femmes en dĂ©pression ne plus pouvoir travailler, la crainte pour lâavenir de leurs filles, la violence conjugale. Il faut parfois quelques consultations pour que les femmes se confient rĂ©ellement, dit-il, car lors des premiĂšres visites, les proches sont souvent prĂ©sents, ne leur permettant pas de se livrer en toute discrĂ©tion. âș Ă lire aussi Afghanistan, les femmes subissent les mariages contraints et les emprisonnements abusifs, selon Amnesty Choix inimaginables Lâenvironnement dans lequel Ă©voluent les femmes est devenu plus menaçant pour les jeunes filles. Depuis lâarrivĂ©e au pouvoir des talibans, de nombreuses ONG locales et internationales ont constatĂ© une recrudescence des mariages d'enfants, des mariages prĂ©coces et des mariages forcĂ©s en Afghanistan. Lâun des facteurs Ă l'origine de cette augmentation est la crise Ă©conomique et humanitaire. Un garçon malade Ă charge, Mubarak, une mĂšre de famille qui a la trentaine, veut vendre sa fille ĂągĂ©e de dix ans. Je veux utiliser lâargent que jâaurai en la vendant, pour mon fils. Le mari quâon lui a trouvĂ© est sourd. Mais on nâa pas le choix. On est obligĂ© de la sacrifier pour pouvoir emmener notre fils consulter un mĂ©decin Ă Kaboul ou au Pakistan », confie-t-elle. Elle nâa pas le choix, dit-elle, câest son seul fils. Jâaime tellement mon fils. Il est trĂšs important. Les garçons font des Ă©tudes, ils vont travailler en Iran et envoient de lâargent Ă leur famille qui peuvent alors avoir une vie confortable. Les filles, elles appartiennent Ă dâautres. Elles partent vivre chez leur mari », nous dit-elle. âș Ă lire aussi Afghanistan un an aprĂšs le retour des talibans, l'horizon de plus en plus sombre des femmes Elle nâest pas la seule Ă avoir pris cette dĂ©cision inimaginable, parfois pour obtenir des sommes dĂ©risoires. Rabia a donnĂ© sa fille de 12 ans en mariage pour rembourser les 50 000 afghanis environ 550 euros empruntĂ©s Ă un homme de 40 ans. Je ne suis pas contente de lâavoir fait, elle nâest pas prĂȘte pour tomber en enceinte ni pour sâoccuper dâune maison. Jâai pris cette dĂ©cision parce quâon mourrait de faim, pour mes autres enfants », confesse-t-elle. Perte de repĂšres fondamentaux, pauvretĂ© extrĂȘme, destins brisĂ©s, ce sont des facteurs qui poussent les femmes Ă envisager le pire. Lâun des seuls espoirs que certaines dâentre elles nourrissent aujourdâhui est de pouvoir un jour quitter le pays dans lequel elles ne peuvent sâĂ©panouir. *Tous les noms ont Ă©tĂ© modifiĂ©s pour des raisons de sĂ©curitĂ©. Aug 14, 2022 IndigĂšnes dâAmazonie quand mĂ©decine traditionnelle et occidentale se complĂštent 000231 65887110535 ff3f34e2-1b1d-11ed-99ce-005056a97652 Dans le parc national indigĂšne du Xingu, en Amazonie brĂ©silienne, la mĂ©decine traditionnelle passe avant la mĂ©decine occidentale. Pendant la pandĂ©mie, la figure du guĂ©risseur indigĂšne a Ă©tĂ© particuliĂšrement importante. De notre correspondante Sarah Cozzolino, de retour du Xingu, en Amazonie brĂ©silienne, Dans une piĂšce minuscule, sur un lit gynĂ©cologique improvisĂ© dans le village Waura, Camilla vient consulter. Elle a mal au ventre depuis deux ans, depuis quâelle prend un mĂ©dicament pour ne pas avoir ses rĂšgles, car elle est lâune des guĂ©risseuses du village. Nous utilisons un cigare pour soigner les malades. Câest le cigare qui nous montre tout. Lâesprit nous parle, il nous dit quelle douleur ressent le patient, quel esprit est en train de lui faire du mal », explique-t-elle. Camilla est lâune des six pajĂ©s du village situĂ© dans la rĂ©gion du Haut Xingu. Chez les indigĂšnes, il existe plusieurs types de guĂ©risseurs, les pajĂ©s, comme Camilla, une sorte de chaman qui dialogue avec les esprits, ou encore les raizeiro, spĂ©cialisĂ©s dans les thĂ©s Ă bases de plantes et racines. Pendant la pandĂ©mie de Covid-19, ces guĂ©risseurs traditionnels ont Ă©tĂ© trĂšs sollicitĂ©s comme lâexplique Caio Machado, fondateur de lâONG Docteurs dâAmazonie ». Ils ont recommencĂ© Ă utiliser leur mĂ©decine traditionnelle, et notamment les thĂ©s de racines. Quelque chose qui nous a beaucoup marquĂ© lâannĂ©e derniĂšre, quand nous sommes allĂ©s dans une rĂ©gion oĂč vivaient prĂšs de 10 000 indigĂšnes qui buvaient ce thĂ©, câest que sur les 10 000, seulement deux sont morts. MĂȘme les non-indigĂšnes commençaient Ă boire ce thĂ©. Câest dire combien la mĂ©decine traditionnelle est forte ». Durant la pandĂ©mie, lâĂ©quipe de mĂ©decins bĂ©nĂ©voles de lâONG, venus pour la plupart de SĂŁo Paulo, a travaillĂ© avec les guĂ©risseurs indigĂšnes. La culture indigĂšne est millĂ©naire, ils nâont jamais eu besoin de nos mĂ©dicaments avant. Ils ont commencĂ© Ă en avoir besoin quand ils sont entrĂ©s en contact avec nous. Câest nous qui leur avons amenĂ© ces maladies, et câest Ă nous de les soigner avec nos mĂ©dicaments », explique Caio Machado Mais contrairement aux recommandations des gestes barriĂšres pour lutter contre la propagation du Covid-19, les indigĂšnes ont conservĂ© leur mode de vie en collectivitĂ©. Tapi est le cacique, le chef, du peuple Yawalapiti. Son pĂšre, Aritana, grand leader de la lutte indigĂšne dans le Xingu, est mort en 2020 du Covid. Quand le Covid 19 est arrivĂ©, on nous a dit quâil fallait vivre sĂ©parĂ©s, mais ça nâa pas Ă©tĂ© possible. On ne peut pas mettre Ă mal notre organisation sociale, sâĂ©loigner de notre famille. Ăa nâa pas Ă©tĂ© facile dâadapter une rĂšgle qui venait de la ville Ă lâintĂ©rieur de nos villages », souligne Tapi. Dans ces rĂ©gions reculĂ©es, lâaccĂšs aux soins de base est parfois trĂšs compliquĂ© et les hĂŽpitaux se trouvent Ă plusieurs heures de route. Aug 13, 2022 Espagne Ă Alcolea de Calatrava, un Ă©tĂ© plombĂ© par l'inflation 000234 65778585023 5b68e11a-1a7d-11ed-bd1a-005056a97652 Elle a atteint son niveau record depuis 37 ans en Espagne. Elle se situe au-dessus de 10%, soit Ă un niveau comparable Ă celui de l'AlgĂ©rie et du Nicaragua. Une rĂ©cente Ă©tude montre que cette annĂ©e, un quart des Espagnols ne pourront pas prendre de vacances. De notre correspondant, Nous nous trouvons devant un supermarchĂ© dâAlcolea de Calatrava. Un supermarchĂ© de lâentreprise Dia, le moins cher du coin. JosĂ© Luis, 73 ans, touche une retraite de 387 euros par mois. Pour lui, chaque sou compte. AprĂšs avoir fait ses courses, il Ă©tudie mĂ©ticuleusement son ticket de caisse. Depuis la derniĂšre fois, je vois que beaucoup de choses ont augmentĂ© de 10 centimes le lait, les biscuits, le poulet, la mayonnaise aussi... Enfin bref, presque tout. » Tous autour de lui disent peu ou prou la mĂȘme chose les prix sont devenus vraiment chers, comme jamais. Les aliments de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, lâessence et le diesel deux fois plus onĂ©reux quâavant. JosĂ© Luis dit quâil pioche chaque mois dans les Ă©conomies de toute une vie de sacrifices. Ici, dans cette grosse bourgade, on fait souvent partie de ces Espagnols qui prennent rarement des vacances. LâĂ©conomie familiale Ă©tant ce quâelle est, avec lâinflation galopante, ils sont de plus en plus nombreux Ă ne pas pouvoir partir en congĂ©s â un Espagnol sur quatre, selon les derniĂšres statistiques officielles. Un taux d'inflation sous-estimĂ© Diego est Ă©conomiste, il ne croit absolument pas que lâinflation ne soit que de 10%. Lâessence Ă elle seule est 50% plus chĂšre. LâĂ©nergie, le panier de la mĂ©nagĂšre, on a tous vu que cela a augmentĂ© de 25% Ă 30%. Alors, je ne vois pas trop le rapport avec le chiffre officiel de lâinflation de 10%, car pour moi, c'est beaucoup plus, estime-t-il. Si on fait un calcul macro-Ă©conomique, peut-ĂȘtre quâon trouve un 10%, mais dans la rĂ©alitĂ© quotidienne, je vois une augmentation plus grande. », Pour Diego, il y a une explication Ă cette hausse de prix. Ă son avis, les autoritĂ©s comblent le vide des dĂ©penses faramineuses causĂ©es par le Covid. Sa femme Cristina, comme bien dâautres, pense que la classe politique sâen met plein les poches sur le dos des gens. Autour, les terrasses sont pleines, lâambiance est plutĂŽt Ă la gaitĂ©. Maria, professeure dans le secondaire, est persuadĂ©e que cette allĂ©gresse est temporaire Pour lâinstant, les gens donnent prioritĂ© aux vacances. Y compris les gens qui nâont pas les moyens et vivent au-dessus de leurs possibilitĂ©s, constate Maria. Je connais quelquâun qui a demandĂ© un crĂ©dit pour ses vacances. AprĂšs deux ans de pandĂ©mie, les gens ont besoin de sortir. Dâautant plus en Espagne oĂč il y a une grande tradition de sortir, du contact social, câest une nĂ©cessitĂ©. On verra bien en automne, câest la philosophie gĂ©nĂ©rale de la plupart. » Comme le dit Maria, une fois les vacances passĂ©es, cela risque dâĂȘtre bien plus difficile. Beaucoup avancent dĂ©jĂ quâil leur faudra changer leurs habitudes et se serrer davantage encore la ceinture. âș Ă lire aussi Espagne l'inflation Ă son plus haut niveau depuis trente-sept ans Aug 12, 2022 Pakistan les cas d'insolation se multiplient Ă Jacobabad, ville la plus chaude du monde 000235 65666172369 db9e98a4-19b3-11ed-af57-005056bf762b Avec ses 220 millions d'habitants, le Pakistan est lâun des pays qui se trouvent sur la ligne de front du changement climatique. Le sud du pays fait face Ă des tempĂ©ratures extrĂȘmes. C'est lĂ que se trouve Jacobabad. PlongĂ©s dans une extrĂȘme pauvretĂ©, ses habitants doivent survivre Ă cette chaleur mortelle oĂč les cas dâinsolation se multiplient. Ă lâhĂŽpital civil, le personnel mĂ©dical fait de son mieux pour accueillir la population. Un homme ĂągĂ© vient dâarriver aux urgences. AllongĂ© sur un brancard, les yeux fermĂ©s, une main sur sa tĂȘte, il respire faiblement. Le docteur Soomro, mĂ©decin-chef du service des urgences, l'accueille Quâest-ce qui vous arrive ? Avez-vous des vertiges ? Ătiez-vous Ă lâextĂ©rieur ? Vous pensez avoir pu attraper un coup de chaud ? » Le vieil homme acquiesce mollement de la tĂȘte. Le diagnostic du docteur Soomro est sans appel lâhomme souffre dâhyperthermie. Un mal qui prend de lâampleur Ă Jacobabad. Nous avons de plus en plus de patients qui sont victimes dâinsolation Ă cause de la chaleur. Ils ont les symptĂŽmes dâune gastro-entĂ©rite, ils ont des vomissements, de la fiĂšvre, câest trĂšs commun, explique le docteur Soomoro. Et en plus ici les conditions dâhygiĂšne sont trĂšs mauvaises. Nous avons de nombreux cas de malaria dans cette rĂ©gion en plus de coups de chaleur dont les gens sont victimes. » La chaleur est ici Ă©touffante, mais lâair est aussi trĂšs humide. Une Ă©preuve pour le corps humain. Pour Ă©viter lâinsolation, chacun doit suivre certaines rĂšgles, explique le docteur Manzoor Soomro. Je conseille aux patients de ne pas aller Ă lâextĂ©rieur entre 11h et 16h. Je leur conseille de rester chez eux. Et sâils doivent sortir, ils doivent se couvrir la tĂȘte pour se protĂ©ger du soleil. » PauvretĂ© et canicule extrĂȘmes Seulement, Jacobabad cumule les difficultĂ©s. La ville est lâune des plus pauvres du Pakistan. Pour les travailleurs journaliers, il est impossible de renoncer au travail, qui permet de nourrir leur famille au jour le jour. Le docteur en est bien conscient, mais il insiste sur les prĂ©cautions que chacun ici doit prendre. Au pic de la canicule en mai dernier, le thermostat affichait 51 degrĂ©s dans cette ville du Sindh, au sud du pays. Des tempĂ©ratures record, consĂ©quence du rĂ©chauffement de la planĂšte. Les gens doivent faire trĂšs attention, ils ne doivent pas prendre Ă la lĂ©gĂšre ces chaleurs extrĂȘmes, il faut que les gens qui travaillent sortent trĂšs tĂŽt le matin, prĂ©vient le mĂ©decin. Les tempĂ©ratures sont en train de changer, on voit que le climat se modifie. Et Ă Jacobabad, il nây a aucun espace vert, il nây a pas dâendroits Ă lâombre, et cela est un Ă©norme problĂšme pour nous. » Ă lâhĂŽpital, les patientes et les patients sâĂ©ventent avec des cartons plastifiĂ©s et des Ă©ventails en plastique. Dans certaines chambres, les ventilateurs sont en marche. Les quelques climatiseurs sont Ă lâarrĂȘt, explique un employĂ© de l'hĂŽpital. Peu de climatiseurs fonctionnent ici Ă cause de lâabsence dâĂ©lectricitĂ©, des longues coupures de courant. Malheureusement, nous faisons face Ă de nombreuses difficultĂ©s. Avant, la vie nâĂ©tait pas rose non plus, mais on travaillait dans de meilleures conditions que celles dâaujourdâhui. » Les coupures dâĂ©lectricitĂ© durent en effet entre 6 et 12 heures dans la ville la plus chaude du monde. LâhĂŽpital nâa pas les moyens de payer un gĂ©nĂ©rateur, Ă cause de la flambĂ©e des prix de lâessence dans le pays. Aug 11, 2022 Ă Gaza, la double pression sur les femmes palestiniennes 000223 65551441177 2e2f10a2-18f2-11ed-94ba-005056a97652 DĂ©tĂ©rioration des conditions politiques, de la situation Ă©conomique, blocus depuis 15 ans, vie sous occupation. Ătre une femme palestinienne vivant Ă Gaza, c'est dĂ©jĂ vivre avec toutes ses contraintes. Ă ceci s'ajoute une culture patriarcale, des guerres qui s'enchaĂźnent. Câest pour elles que la pression est la plus forte. Assise sur un banc sur le port de Gaza, Suheil Ashar regarde la mer avec ses enfants et son nouveau-nĂ© dans les bras. Avec la guerre, les jours prĂ©cĂ©dents ont Ă©tĂ© trĂšs difficiles. Je suis restĂ©e enfermĂ©e, jâavais peur. Donc jâai voulu venir ici pour me relaxer un peu. Pour moi, la mer, câest lâendroit oĂč je me change les idĂ©es, oĂč je respire, oĂč je me sens bien », confie-t-elle. En tant que mĂšre, elle nous dit avoir une charge mentale supplĂ©mentaire Ă chaque fois que les bombardements reviennent sur lâenclave cĂŽtiĂšre. Câest elle la responsable de famille », celle qui sâassure quâil y a assez Ă manger, que les enfants nâont pas peur. Ă chaque bombardement, je leur parlais dâune voix plus douce, je chantais ou je faisais des petits jeux sonores pour quâils nâaient pas peur du son des explosions », raconte-t-elle encore. Ă Gaza, si les guerres affectent psychologiquement toute la population, les femmes sont celles qui en souffrent de maniĂšre disproportionnĂ©e. Ghada Khalifa, 62 ans, a vu sa maison rĂ©duite Ă lâĂ©tat de gravats, et sa principale source dâargent â les trois petites Ă©choppes quâelle louait au rez-de-chaussĂ©e â partir en fumĂ©e. Je suis une femme ĂągĂ©e, jâĂ©lĂšve mes fils, qui sont jeunes et ce sont des orphelins, jâai dĂ©jĂ perdu mon mari. Câest moi qui les nourris. Maintenant, on est littĂ©ralement dĂ©placĂ©s, nous nâavons plus de maison, nous sommes Ă la rue. Je voudrais juste une maison oĂč nous pourrions ĂȘtre ensemble, quelque chose, implore-t-elle. Je nâai pas pu me doucher depuis plusieurs jours, jâai honte dâutiliser la salle de bain hors de chez moi. » Ses yeux sâhumidifient. Elle parle du manque dâintimitĂ©, des efforts quâelle fait pour appeler des proches et trouver oĂč se reloger. Elle remercie Dieu de ne pas avoir Ă©tĂ© blessĂ©e. Car les blessures aussi ont des rĂ©percussions plus lourdes chez les femmes, explique Tamam Mohsen, directrice de plaidoyer pour le centre des droits de lâhomme al Mezan On parle de sociĂ©tĂ© patriarcale ici, câest typiquement ça je ne vois pas la sociĂ©tĂ© palestinienne comme Ă©galitaire. Alors quand des femmes sont blessĂ©es, cela veut dire quâelles ne peuvent plus assurer les rĂŽles sociaux, les rĂŽles de genre que lâon attend dâelles. Et câest plus difficile aussi quand il sâagit de trouver un mari, de fonder une famille. Nous nâavons pas de chiffres prĂ©cis, car ce nâest pas quelque chose sur lequel il y a des statistiques, mais nous pouvons lâimaginer on vit dans cette sociĂ©tĂ© et on le voit. » Parfois, lâimpact est indirect Ă Gaza, prĂ©cise Tamam Mohsen. Plus la situation humanitaire se dĂ©tĂ©riore, et plus les violences domestiques sont en hausse. âș Ă lire aussi OpĂ©ration militaire israĂ©lienne dans la bande de Gaza vers un cessez-le-feu? Aug 10, 2022 Guerre en Ukraine une identitĂ© mouvante pour les habitants dâOdessa 000234 65428911593 912569ea-1825-11ed-8f5f-005056bf762b En Ukraine, tous les regards se portent sur Odessa. Depuis le dĂ©but de la guerre le 24 fĂ©vrier dernier, la splendide ville de la mer Noire et son port font la convoitise du Kremlin, et dans le fracas de lâartillerie, se dessine une nouvelle identitĂ© pour les gens dâOdessa. La mer, Alexander Kirienko ne lâa pas vue pendant des mois. Et pour cause, il sâest engagĂ© dans lâarmĂ©e et est parti faire la guerre. Pour revĂȘtir lâuniforme dans une unitĂ© oĂč la majoritĂ© des soldats Ă©taient originaires de Lviv et parlaient tous ukrainien, alors que durant toute sa vie, Alexander, lui, nâa parlĂ© que le russe. En quatre mois, je me suis habituĂ© Ă parler en ukrainien. Jâavais une barriĂšre psychologique, je nâarrivais pas Ă parler dâautres langues que celles que je connais, raconte Alexander. Mais les gars Ă lâarmĂ©e mâont dit "Vas-y, parle ukrainien, nâaie pas peur, si tu fais des fautes, on tâaidera". Maintenant, dans mon cercle de connaissances, beaucoup sont passĂ©s Ă lâukrainien. Avant, en tout cas avant 2014, Ă Odessa, on nâentendait pas la langue ukrainienne. Aujourdâhui, dans les circonstances quâon connait, beaucoup ont sautĂ© le pas vers lâukrainien. » MalgrĂ© les risques de bombardements, Yegor Terentiev met un point dâhonneur Ă laisser ouverte la galerie dâart quâil a ouverte juste avant la guerre. LâĂ©tĂ© dernier, sur une plage dâOdessa, ce photographe de 37 ans assistait encore au concert de Mumiy Troll, un groupe de rock russe mythique. Mais aujourdâhui, Yegor fait un blocage complet dĂšs quâil entend une chanson russe Ă la radio, le jeune homme Ă©teint le poste. Pour lui, les mentalitĂ©s sont en train de changer, de façon parfois inattendue. Je pense quâau moins 80% des gens qui avaient des idĂ©es pro-russes ont changĂ© leur point de vue. Par exemple, il y a quelques annĂ©es, je sortais avec une fille, une actrice. Elle adorait Poutine, et elle ne le cachait pas, confie Yegor Terentiev. Elle avait beaucoup dâamis Ă Moscou, mais quand la guerre a commencĂ©, elle a commencĂ© Ă poster des photos de Zelensky ! Un jour, tu aimes quelque chose et le lendemain son contraire. » Tu es pour lâUkraine ou tu es pour la Russie » Odessa comptait un million dâhabitants avant la guerre. Elle Ă©tait considĂ©rĂ©e comme la ville la plus multiculturelle dâUkraine. Mais Odessa, câest aussi un mythe historique, une ville créée au XVIIIe siĂšcle sur les terres ukrainiennes par la Russie des tsars, une citĂ© impĂ©riale, soviĂ©tique, marquĂ©e par la culture et la langue russe. Alexander Babich est historien de la ville. Il sait mieux que quiconque combien la culture russe a marquĂ© la ville pendant 200 ans. Mais selon lui, les Odessites comprennent dĂ©sormais que lâidĂ©e mĂȘme de lâEmpire russe ne peut exister sans la domination sur lâUkraine Les Odessites ont compris dans leur chair ce que ça voulait dire le monde russe, lorsque dans la ville, des enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des missiles. La guerre a fortement accentuĂ© cette sensation de noir et de blanc, celle dâun monde bipolaire tu es pour lâUkraine ou tu es pour la Russie et il ne peut rien y avoir entre les deux. » Les Odessites sont en train de passer un cap psychologique trĂšs difficile et douloureux couper le cordon ombilical avec la Russie. Pour Alexander, lâidentitĂ© dâOdessa est en train de muter, la ville voulue par lâimpĂ©ratrice Catherine II, berceau de la culture russe, fera dĂ©sormais partie, corps et bien, dâune nouvelle culture nationale ukrainienne, cimentĂ©e par la guerre âș Ă lire aussi Guerre en Ukraine intenses combats dans le Donbass, des milliers de personnes prises en Ă©tau Aug 09, 2022 Allemagne l'heure est aux Ă©conomies dâĂ©nergie 000223 65314321588 28eee802-175c-11ed-8cfa-005056a97652 Les Allemands ont peur du prochain hiver. La moitiĂ© des foyers se chauffent au gaz. Cela sera-t-il possible si les livraisons russes sâarrĂȘtent ? DĂ©jĂ les chauffages Ă©lectriques mobiles se vendent comme des petits pains. La facture de chauffage pourra-t-elle ĂȘtre payĂ©e ? Une sociĂ©tĂ© de Cologne annonce par exemple un doublement des prix pour le premier octobre. Lâheure est aux Ă©conomies dâĂ©nergie. La sociĂ©tĂ© immobiliĂšre Vonovia qui possĂšde 500 000 logements en Allemagne a annoncĂ© rĂ©cemment que, cet hiver, le chauffage serait rĂ©duit la nuit. Si on rĂ©duit les tempĂ©ratures jusqu'Ă 17 degrĂ©s, entre 23h et 6h, on peut Ă©conomiser jusqu'Ă 8% de l'Ă©nergie. Entre 6h du matin et jusqu'Ă 23h les appartements sont chauffĂ©s comme avant. » Le porte-parole de Vonovia, Tristan Hinseler, justifie la mesure de la sociĂ©tĂ© immobiliĂšre, et prĂ©cise que lâeau chaude nâest pas concernĂ©e par cette dĂ©cision. Les Ă©conomies dâĂ©nergie doivent aussi Ă©viter aux locataires de payer Ă lâarrivĂ©e des charges trop Ă©levĂ©es. Le PDG de Vonovia a dĂ©clarĂ© la semaine derniĂšre que lâentreprise sâefforcerait de trouver des solutions pour les locataires en difficultĂ©. Il a aussi demandĂ© au gouvernement dâinstaurer un moratoire pour Ă©viter les rĂ©siliations de contrats. Et comment rĂ©agissent les locataires de Vonovia concernĂ©s par la baisse du chauffage la nuit lâhiver prochain ? Dietmar Maruska nâa aucun problĂšme avec cette dĂ©cision Je comprends cette mesure. Je nâai pas besoin dâavoir un appartement surchauffĂ©, surtout la nuit. Je ne comprends pas pourquoi ça fait dĂ©bat. ». Johanna Reidt, plus ĂągĂ©e, est, quant Ă elle moins, emballĂ©e Je souhaite avoir dans mon appartement des tempĂ©ratures agrĂ©ables et câest normalement plus de 22 degrĂ©s. Et si on rĂ©duit le chauffage Ă 17 degrĂ©s la nuit, câest trop froid » âș Ă lire aussi Allemagne face Ă la crise Ă©nergĂ©tique, Berlin Ă©teint la lumiĂšre des monuments La mesure de Vonovia ne provoque pas de levĂ©e de boucliers des organisations de dĂ©fense des locataires, comme Reiner Wild de lâassociation Mieterverein de Berlin le confirme Lâannonce de Vonovia est pour nous acceptable. Il existe aujourdâhui dĂ©jĂ une marge de manĆuvre pour les propriĂ©taires. Aujourdâhui dĂ©jĂ , il arrive souvent que le chauffage soit rĂ©duit Ă 18 degrĂ©s la nuit. Un degrĂ© de moins, ça ne pose pas de problĂšme majeur. En revanche, les annonces de propriĂ©taires de baisser sensiblement la tempĂ©rature dans les appartements durant la journĂ©e ne sont pas lĂ©gales » Quoi qu'il arrive, le montant des charges des locataires va sensiblement augmenter, avant tout pour le chauffage. Certains propriĂ©taires proposent dĂšs maintenant dâaugmenter les versements mensuels pour Ă©viter une mauvaise surprise Ă l'arrivĂ©e. Les associations de dĂ©fense des locataires suggĂšrent Ă©galement de mettre de lâargent de cĂŽtĂ©. Le gouvernement conseille aux particuliers de faire des Ă©conomies sur le chauffage, la consommation dâeau ou dâĂ©lectricitĂ©. Des mesures de soutien pour les plus modestes sont Ă attendre. âș Ă lire aussi Ăconomies de gaz soulagement en Allemagne aprĂšs l'accord Ă Bruxelles Aug 08, 2022 Le systĂšme de santĂ© afghan mis Ă mal 000232 65198276764 5d4c1df6-166f-11ed-9f4a-005056a97652 LâhĂŽpital Afghan-Japan » de Kaboul ne reçoit plus aucun fonds depuis plusieurs semaines. Les employĂ©s travaillent de façon bĂ©nĂ©vole dans lâĂ©tablissement spĂ©cialisĂ© dans les maladies infectieuses et dans la lutte contre le Covid-19. La situation de cette institution de santĂ© publique en Afghanistan est rĂ©vĂ©latrice des dĂ©fis du secteur de la santĂ© en Afghanistan. Un systĂšme de santĂ© fragilisĂ© par 40 ans de guerre et qui dĂ©pend presque entiĂšrement des bailleurs de fonds internationaux. Avec les sanctions internationales qui pĂšsent sur le pays depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a presque un an, le systĂšme de santĂ© souffre plus que jamais dâun manque de moyens et dâune couverture de soins rĂ©duite. Certains Ă©tablissements de santĂ© ont fermĂ© leurs portes, de nombreux employĂ©s mĂ©dicaux ont dĂ©missionnĂ© ou quittĂ© le pays, ce qui laisse un nombre rĂ©duit de travailleurs qui tentent de rĂ©pondre aux urgences. L'hĂŽpital afghan-japonais Ă Kaboul est spĂ©cialisĂ© dans les maladies transmissibles. DotĂ© de machines perfectionnĂ©es, il est devenu la rĂ©fĂ©rence dans la prise en charge des patients atteints du Covid-19. Les 20 lits de lâunitĂ© de soins intensifs sont tous occupĂ©s par des hommes et des femmes de tous Ăąges. Le Dr. Noorali Nazarzai est le responsable Ces patients sont dans des Ă©tats trĂšs critiques, leurs poumons se sont dĂ©tĂ©riorĂ©s Ă 90-95%. Tout l'oxygĂšne qui leur est donnĂ© l'est grĂące Ă des respirateurs. S'il n'y avait pas ces machines, nous aurions perdu la plupart de ces patients. » Ce mĂ©decin ne sait pas sâil recevra son salaire Ă la fin du mois, car les caisses de lâhĂŽpital sont vides. Le contrat de six mois que nous avions avec lâOrganisation mondiale de la santĂ© sâest achevĂ© le 14 juillet, comme lâexplique le directeur Tariq Ahmad Akbari. Ce contrat nâa pas Ă©tĂ© renouvelĂ©. Ăa nous plonge dans un Ă©tat de panique et ça stresse tout notre personnel mĂ©dical. » Lâaide internationale finance presque Ă 100% les hĂŽpitaux publics du pays. Mais la coordination et la communication entre le rĂ©gime taliban et les gĂ©rants de lâaide internationale sont parfois compliquĂ©es, et ont des rĂ©percussions directes sur le systĂšme de santĂ©. Cela fait un an que nous vivons avec ces tensions, avec le sentiment que tout peut arriver, poursuit Tariq Ahmad Akbari. Peut-ĂȘtre que du personnel sera licenciĂ©, ou que nos salaires seront baissĂ©s. » âș Ă lire aussi Afghanistan les femmes subissent les mariages contraints et les emprisonnements abusifs, selon Amnesty Sans les financements de la communautĂ© internationale, le systĂšme de santĂ© afghan s'effondrerait. De nombreux villages nâont pas dâaccĂšs Ă un centre mĂ©dical. Les cliniques mobiles du Croissant-Rouge afghan sont dĂ©ployĂ©es dans plusieurs provinces. Nous suivons le Dr. Sultan Mohammad dans sa tournĂ©e dans le village de Shadkhana dans la province de Kaboul. Les consultations ont lieu au premier Ă©tage d'une Ă©choppe en construction, des dizaines de femmes en burqa, sont assises Ă mĂȘme le sol sur des nattes en plastique. Une femme J'ai une douleur dans mon Ćil. » Le mĂ©decin Est-ce quâil est rouge ? » La femme Non, il est juste gonflĂ©. » Le mĂ©decin Est-ce que je peux voir votre Ćil ? » La femme Non. » Le Dr. Sultan Mohammad explique Je ne suis pas autorisĂ© Ă voir son visage selon la tradition locale, donc je ne peux pas voir son Ćil. Ă l'hĂŽpital, nous pouvons examiner les femmes, mais pas ici. Je peux seulement lui donner des mĂ©dicaments en fonction des symptĂŽmes quâelle me dĂ©crit. » PrĂšs dâeux, un infirmier soigne un enfant ĂągĂ© de 10 ans blessĂ© Ă la jambe Un chien mâa mordu il y a trois jours. Il nâĂ©tait pas attachĂ©. Il sâest jetĂ© sur moi et mâa mordu. » La clinique mobile passe trois jours tous les deux mois dans le village La plupart des gens n'ont pas les moyens d'aller Ă l'hĂŽpital parce que câest trĂšs loin, poursuit le Dr. Sultan Mohammad. Si notre Ă©quipe ne venait pas ici, alors ils auraient recours Ă certains remĂšdes traditionnels qui peuvent ĂȘtre dangereux. » Ce jour-lĂ , 300 patients seront auscultĂ©s gratuitement Ă Shadkhana par les mĂ©decins du Croissant-Rouge afghan. âș Ă Ă©couter En Jordanie, la vie cachĂ©e de la communautĂ© LGBT+ Aug 07, 2022 En Jordanie, la vie cachĂ©e de la communautĂ© LGBT+ 000232 65093880738 e527e0f6-15a8-11ed-878f-005056bf1351 Nous allons aujourdâhui en Jordanie, oĂč malgrĂ© la dĂ©criminalisation de lâhomosexualitĂ© il y a plus de 70 ans, les personnes LGBT+ restent stigmatisĂ©es et rejetĂ©es par la sociĂ©tĂ©. Face aux risques importants de prĂ©caritĂ©, beaucoup choisissent encore de garder le silence et de vivre cachĂ©s. Ils trouvent refuge dans des groupes dâentraides et associations officieuses. Câest sur son lieu de travail, dans les quartiers centraux de la capitale jordanienne, que Moe* [prĂ©nom modifiĂ©] accepte la tenue de cette interview. Ce Jordanien de 22 ans a choisi un lieu loin des regards de la sociĂ©tĂ©, oĂč il peut parler librement de son homosexualitĂ©. Dans lâespace public, au contraire, il cache tout ce qui pourrait Ă©veiller des soupçons Câest difficile, car je suis un garçon effĂ©minĂ©. Si je veux aller dans un lieu public, je sais comment je dois mâhabiller pour devenir invisible, c'est-Ă -dire porter des couleurs plus masculines, plus foncĂ©es. Je me coiffe dâune maniĂšre diffĂ©rente. Car on peut nous frapper, nous tromper, nous harceler. Il faut ĂȘtre vigilant. » En Jordanie, lâhomosexualitĂ© et la transidentitĂ© ne sont pourtant pas illĂ©gales. Mais dans les faits, les personnes LGBT+ font face Ă la stigmatisation. Comme Ghazal Sabbah, Jordanienne trans de 24 ans, en situation de prĂ©caritĂ© depuis lâannonce de sa transition Ma famille a su que jâĂ©tais trans et ils ont commencĂ© Ă mâimposer des restrictions. Ils ont essayĂ© de mâenvoyer en Arabie saoudite, de me convertir. Ma mĂšre mâa dit quâil fallait me soigner, mâenvoyer voir un chef religieux, donc jâai dĂ» fuir. Jâai eu des difficultĂ©s Ă©conomiques, car je nâĂ©tais pas prĂȘte financiĂšrement, donc jâai dĂ» aller vivre chez un ami, puis un autre avant dâĂȘtre Ă la rue pendant quelques jours. » âș Ă lire aussi Liban les droits de la communautĂ© LGBT+ de plus en plus menacĂ©s Câest grĂące Ă lâaction de la communautĂ© LGBT+ que Ghazal Sabbah est hĂ©bergĂ©e. Ă Amman, des rĂ©seaux dâentraide officieux se dĂ©veloppent dans les bars, cafĂ©s et soirĂ©es privĂ©es Au dĂ©but, j'ai cru quâil nây avait pas de communautĂ©, mais tous les jours, je trouve de nouvelles personnes, des Ă©vĂ©nements pro-LGBT. Il nây a pas de rĂ©seaux officiels, tout se fait grĂące aux connexions. Je connais quelques personnes qui me font parvenir sur les lieux. Eux-mĂȘmes connaissent les propriĂ©taires. Ils mâen parlent puis jâen parle Ă mes amis. Voici comment la communautĂ© sâinforme. » Mis Ă part ces rĂ©seaux, les soutiens Ă la communautĂ© LGBT+ sont rares en Jordanie. Car peu dâorganisations sont en mesure dâaider ouvertement les personnes concernĂ©es, comme lâexplique cette reprĂ©sentante dâune association locale, qui prĂ©fĂšre garder lâanonymat La plupart des ONG prĂ©fĂšrent travailler avec dâautres populations Ă cause du regard de la sociĂ©tĂ© sur la communautĂ© LGBTQI. Nous devons prendre des prĂ©cautions sur ce que nous faisons, nos activitĂ©s et Ă©vĂšnements. Nous ne mentionnons pas la communautĂ© LGBTQI sur notre site internet sur Facebook, Twitter ou TikTok. Nous ne pouvons pas dire que nous les soutenons, que nous les aidons, car câest encore un tabou ici en Jordanie. » Les autoritĂ©s jordaniennes censurent rĂ©guliĂšrement les Ă©vĂ©nements et reprĂ©sentations LGBT+, jugĂ©s immoraux et indĂ©cents. âș Ă lire aussi Turquie des arrestations lors de la marche des fiertĂ©s interdite Ă Istanbul Aug 06, 2022 Festival Innu Nikamu au QuĂ©bec affirmation de l'identitĂ© autochtone 000253 64974609206 bb74f358-14fd-11ed-b502-005056bf1351 Cela fait maintenant 38 ans que le festival Innu Nikamu a lieu dans une communautĂ© autochtone de lâest du QuĂ©bec, Ă prĂšs de 12h de route de MontrĂ©al. Câest le plus grand rassemblement dâartistes des diffĂ©rentes nations. Symboliquement, il se dĂ©roule sur le site de lâancien pensionnat de Maillotenam, exactement lĂ oĂč les enfants arrachĂ©s Ă leurs familles Ă©taient scolarisĂ©s de force pour tuer lâIndien en eux. AprĂšs deux ans dâarrĂȘt dĂ» Ă la pandĂ©mie, les groupes et chanteurs reviennent en force. De notre correspondante au QuĂ©bec, Innu Nikamu » ce cri de ralliement du festival, qui veut dire je chante » en innu, sonne comme un cri de rĂ©sistance face Ă tous ceux qui ont tentĂ© dâĂ©radiquer la culture autochtone dans ce coin du QuĂ©bec. Cette Ă©dition mise particuliĂšrement sur les femmes et les nouveaux artistes, dans un joyeux mĂ©lange. MĂ©lange des cultures aussi avec le spectacle dâOktoecho qui regroupe sur scĂšne des musiciens et instruments de culture arabe, autochtone, des chants de gorge inuit. MĂ©dusĂ©, le public, regarde un derviche tourneur danser aux cĂŽtĂ©s dâune jeune fille innu en habit traditionnel. Blues, rap, rock, folk se conjuguent, avec un dĂ©nominateur commun, tĂ©moigner de sa fiertĂ© autochtone comme Yvan Boivin, Atikamekw. Quand jâĂ©tais jeune, c'Ă©tait mon rĂȘve de venir ici... Ils ont aimĂ© ma vulnĂ©rabilitĂ© dans mon art. » Ce festival, unique en son genre, doit beaucoup Ă la volontĂ© de musiciens et dâhabitants de la communautĂ© de Mailotenam de se donner un espace de libertĂ© pour affirmer leur identitĂ©. Comme Florent Vollant, de Kashtin, un des premiers groupes autochtones trĂšs connu dans les annĂ©es 1990, toujours impliquĂ© dans la musique Quand ce sont des autochtones qui gagnent leur vie Ă faire de la musique en autochtone, câest ça que je veux⊠Ătre vu, ĂȘtre entendu, câest ce que je souhaite. » Face Ă la scĂšne, les enfants courent, les mamies discutent, et le public apprĂ©cie la musique, Ă lâimage de cette spectatrice Moi, j'adore le rassemblement, câest joyeux... Câest ça que jâadore, moi. » Le Festival Innu Nikamu se poursuit jusquâau 6 aoĂ»t 2022. Aug 05, 2022 Lois sur les drogues l'Asie du Sud-Est Ă la croisĂ©e des chemins 000235 64859904196 30ca05e0-143a-11ed-80ab-005056a97652 LâAsie du Sud-Est est une rĂ©gion du monde connue pour sa sĂ©vĂ©ritĂ© en matiĂšre de pĂ©nalisation de la consommation et du trafic de drogue. Mais lâannĂ©e 2022 est pleine de surprises, avec une lĂ©galisation du cannabis en ThaĂŻlande, des dĂ©bats en cours en IndonĂ©sie et en Malaisie pour autoriser le CBD ou le cannabis thĂ©rapeutique, des dĂ©marches juridiques en Malaisie pour renoncer Ă la peine de mort obligatoire pour les trafiquants de drogue... Au beau milieu de cette vague progressiste, un pays persiste dans sa vision draconienne Singapour, oĂč rien que cette semaine, quatre hommes doivent ĂȘtre pendus pour trafic de drogue. De notre correspondante en Malaisie, Il est un homme en Malaisie qui scrute de trĂšs prĂšs le dĂ©bat autour du cannabis dans son pays. Yasin Sulaiman Ă©tait un cĂ©lĂšbre chanteur, connu notamment pour avoir osĂ© parlĂ© de ses problĂšmes de santĂ© mentale. Il est aujourdâhui derriĂšre les barreaux pour possession de marijuana. Son avocat Yusmadi Yusoff est dĂ©jĂ parvenu Ă lui faire Ă©viter la peine de mort, mais il ne compte pas sâarrĂȘter lĂ avec ce client quâil considĂšre avant tout comme une personne malade. La drogue, c'est un sujet souvent tabou, nĂ©gatif, dâautant plus dans une sociĂ©tĂ© conservatrice comme ici, mais aujourdâhui Yasin est plutĂŽt perçu comme une victime. Les gens ont suivi son parcours, lâont vu tĂącher de rester positif malgrĂ© ses problĂšmes mentaux, et beaucoup se disent aujourdâhui 'il faut lâaider', » explique l'avocat, et dans les faits par exemple, on a vu que la cagnotte pour lâaider Ă payer ses frais juridiques a Ă©tĂ© trĂšs rapide, et Ă chaque fois que jâai dĂ©jĂ dĂ» le dĂ©fendre au tribunal, des gens dâhorizons idĂ©ologiques trĂšs diffĂ©rents sont venus le soutenir. Donc, je me dis que je ne peux pas seulement dĂ©fendre ce cas sur le plan lĂ©gal, je dois aller plus loin, le considĂ©rer comme une affaire qui parle de droits de lâhomme, et encore plus loin, en tĂąchant peut-ĂȘtre dâinfluer un changement dans les rĂ©gulations, et si jây arrive, mĂȘme, Ă faire changer la loi. » Changer la loi, câest justement ce qui est advenu en ThaĂŻlande voisine, oĂč il est dĂ©sormais possible de cultiver, vendre et consommer dans des produits alimentaires le cannabis. Un revirement assez soudain dans ce pays qui a vu par le passĂ© les autoritĂ©s dĂ©clarer des guerres trĂšs brutales contre les drogues, mais qui a Ă©galement, dans sa culture, toujours connu le cannabis, rappelle Gloria Lai, directrice Asie de lâInternational Drug Policy Consortium. Aujourdâhui, on ne parle pas de drogue en gĂ©nĂ©ral, mais de cannabis, et beaucoup de gens sont prĂȘts Ă faire une exception pour le cannabis quâils ne feraient pas, par exemple, pour dâautres drogues qui restent illĂ©gales comme la mĂ©thamphĂ©tamine », affirme Gloria Lai, car en fait, le cannabis ici, beaucoup de communautĂ©s le connaissent bien, pas seulement en ThaĂŻlande, mais aussi en Malaisie, en IndonĂ©sie... CâĂ©tait utilisĂ© traditionnellement comme un mĂ©dicament, et en ThaĂŻlande, beaucoup de personnes vous disent que dans leur enfance, leur grand-mĂšre prĂ©paraient des soupes de nouilles au poulet aromatisĂ© aux feuilles de cannabis. » Des soupes auxquelles ne devront pas goĂ»ter les Singapouriens en vacances sur les plages thaĂŻlandaises. Les autoritĂ©s de Singapour, qui ont planifiĂ© la pendaison de dix hommes condamnĂ©s pour trafic de drogue en trois mois, ont averti leurs citoyens des tests dâurine peuvent ĂȘtre pratiquĂ©s pour les voyageurs rentrant de lâĂ©tranger afin de vĂ©rifier quâils nâaient pas pris de drogues. Aug 04, 2022
Ryanaira annoncé mercredi avoir fourni un vol de rechange à la moitié des clients affectés par une série d'annulations intempestives, annoncées vendredi à cause d'un problÚme de planning
Bonjour,En pratique votre situation est problĂ©matique Ă deux Ă©gards PremiĂšrement, le non-respect de la durĂ©e lĂ©gale maximale de travail hebdomadaire qui est fixĂ© Ă 48 un deuxiĂšme temps, le non-paiement des heures d'un litige sur la durĂ©e de travail, la preuve est libre et l'employeur doit ĂȘtre en mesure de prouver les heures rĂ©ellement effectuĂ©es par le salariĂ©. Vous, de votre cĂŽtĂ©, devez noter dans un cahier les horaires rĂ©ellement tĂ©lĂ©phones portables Ă©tant maintenant de vĂ©ritables boĂźtes noires, utiliser un historique de position[x]ou[y] par exemple peut Ă©ttayer vos la notion de blanchiment d'argent et de non-dĂ©claration d'articles, on est plus dans le domaine de la rĂ©pression des un premier temps, il vous appartient de comptabiliser prĂ©cisĂ©ment le nombre d'heures supplĂ©mentaires non payĂ©es et d'en rĂ©clamer le paiement Ă l'oral, puis par courrier recommandĂ© avec accusĂ© de rĂ©ception si Ă l'oral l'employeur refuse. N'oubliez pas de signaler que en cas de refus de versement de ces heures supplĂ©mentaires, ce n'est pas les prud'hommes que vous saisirez mais l' tous les cas, n'hĂ©sitez pas Ă vous faire accompagner par un avocat ou une permanence juridique syndicale, lesquels peuvent ĂȘtre de grand secours face Ă ce genre de par le plus pur des hasards vous ĂȘtes dans le BĂ©arn, ce sera avec plaisir que je vous accompagnerais en permanence cordialement.
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Vous ĂȘtes de plus en plus nombreux Ă le dire le panier de la mĂ©nagĂšre augmente. Et couvrir le mois avec votre budget habituel devient de plus en plus compliquĂ©. Câest ainsi que nous avons concoctĂ© quelques solutions pour payer moins cher vos courses, mais qui ne changeront rien Ă vos habitudes alimentaires. 1 Le catalogue de promo Avant dâaller en magasin ou avant de commencer vos courses, consultez le catalogue de votre supermarchĂ© pour voir les diffĂ©rentes promotions. Il y a gĂ©nĂ©ralement de belles offres sur lâalimentaire. Notamment deux produits achetĂ©s le troisiĂšme offert. Vous pouvez aussi trouver des articles Ă moitiĂ© prix. Certains magasins proposent dâailleurs des nouveaux produits Ă tester. Cela peut ĂȘtre super intĂ©ressant si vous ne voulez pas dĂ©penser moins cher. Mais lâidĂ©al est de consulter son catalogue Ă la maison pour ne pas excĂ©der une fois dans le magasin. 2 Les produits Ă prix cassĂ©s Une autre solution idĂ©ale pour payer moins chĂšres vos courses partout dans le monde, câest de sây rendre soit trĂšs tĂŽt le matin, ou en fin dâaprĂšs-midi, en tout cas, avant la fermeture du magasin. Les produits invendus comme de la viande, du poisson ou de la charcuterie sont gĂ©nĂ©ralement zĂ©brĂ©s anti gaspi » et vendus Ă moitiĂ© prix. Certains produits comme les fruits de mer sont vendus Ă -70 %. Ces aliments ne sont pas avariĂ©s, mais les magasins sont autorisĂ©s Ă vendre de la viande emballĂ©es que pendant deux Ă trois jours. Câest pourquoi ils la mettent Ă moitiĂ© prix. Cela peut ĂȘtre une trĂšs bonne affaire pour vous. Une fois Ă la maison, il vous suffira de bouillir votre viande, de la mettre dans un sac de congĂ©lation avant de mettre au frais. Vous pourriez la consommer mĂȘme aprĂšs une semaine sans aucun problĂšme. Certaines boulangeries aussi font de belles offres des invendus de la veille en faisant un panier de plusieurs viennoiseries Ă 2 âŹ. 3 Les bons de rĂ©duction. Certains magasins en France, au Congo ou dans le reste du monde et notamment des hypermarchĂ©s proposent des bons de rĂ©duction sur certains produits. Certains bons sont dĂ©jĂ collĂ©s sur le produit et donnent lieu Ă une remise en caisse. Dâautres sont accrochĂ©s devant les articles concernĂ©s et sont en libre-service. Vous pourriez en prendre autant que vous voulez sans trop abuser, mais Ă condition de prendre lâarticle concernĂ© afin dâavoir la remise en caisse. Dâautres bons, vous pouvez les avoir sur Internet notamment en participant Ă des challenges, Ă des quiz organisĂ©s par des marques dĂ©diĂ©es. 4 Les applications de remboursement des courses Ă lâheure de lâinternet de plus en plus de business se dĂ©veloppent sur le marchĂ© numĂ©rique. Si vous ĂȘtes en France, vous trouverez certaines applications qui vous remboursent Ă moitiĂ© prix le produit achetĂ©. Pour ce faire, il faudrait faire la photo de votre ticket de caisse et lâenvoyer. Certains sites proposent Ă©galement des coupons de rĂ©duction. Ces applications sont pour la plupart hyper intĂ©ressantes. Avec un peu de chance, vous pourriez mĂȘme arriver Ă vous faire rembourser la totalitĂ© de vos courses. Si cette option vous intĂ©resse, les applications comme shopmium, mon avis le rend gratuit, Coupon Network, Fidme pourront vous ĂȘtre utiles. Vous trouverez Ă©galement des tutos pour expliquer comment y procĂ©der. 5 Prenez les articles placĂ©s en bas de rayon Si vous voulez payer moins cher sans pourtant changer vos habitudes de consommation, la premiĂšre des choses Ă faire lorsque vous ĂȘtes en magasin, câest de toujours regarder vers le bas. GĂ©nĂ©ralement, les produits les moins chers du magasin sont placĂ©s en bas du rayon. Ceux qui sont tout en bas du rayon sont souvent des produits de la marque de lâenseigne dans laquelle vous ĂȘtes. Ces produits sont aussi bons que ce qui est plus cher, juste le nom qui diffĂšre. Il vous suffit dâavoir un bon coup dâĆil pour les repĂ©rer. Certaines enseignent proposent Ă©galement des premiers prix, câest-Ă -dire lorsquâune enseigne lance un produit, il le vend moins cher pour attirer de la clientĂšle. Câest gĂ©nĂ©ralement un bon deal si vous ne voulez pas payer trĂšs cher. Aussi, nâhĂ©sitez pas Ă vous procurer la carte de fidĂ©litĂ© dâune enseigne. Cela pourra vous permettre de cumuler des points ou de lâargent et que vous pourriez dĂ©penser Ă tout moment de lâannĂ©e et cela fera revenir votre panier moins cher.
2659Shelburne Rd, Shelburne, VT 05482-6838 +1 802-985-3246 Site Web MenuFerme dans 16 min: Voir tous les horaires.
Aller au contenu Vous avez ratĂ© le super week-end semis de .BIO Ă -80% ? Câest pas trop grave, si vous profitez de cette session de rattrapage, avec un prix divisĂ© par 2, du 21 au 31 mars inclus en temps UTC, pour toute crĂ©ation de domaine sur une annĂ©e, avec un prix de 23,31⏠HT en grille A au lieu de 46,61⏠HT/an. Ne ratez pas celui-ci, sinon votre site .bio ne poussera jamais⊠Semer un .BIO ? Tagged in .bioNom de domaine Ces articles pourraient vous intĂ©resser NouveautĂ©s Gandi Mail Sur gandiV5, nous avons repensĂ© notre offre Mail pour quâelle sâadapte Ă tous vos besoins. gandiV5 Organisations et Ă©quipes Vous pouvez dĂ©sormais partager plus facilement la gestion de vos noms de domaine et de lâensemble de votre produits Gandi.
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se dit d un ticket payer à moitié prix