Cemirage vrai en plein dĂ©sert Ce miracle quotidien Vivian Reed : Qui met l'embargo sur la misĂšre Ginette Reno : C'est bien le mien C'est bien le tien Oh viens Et chante Comme on lance un dĂ©fi Main dans la main, chante La Chanson de la Vie Maria d'Apparecida : A nos pays d'indiffĂ©rence OĂč les photos crient du silence Ginette Reno :
Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteurs Texte intĂ©gral 1Apparent paradoxe au regard de son titre, la revue Mots. Les langages du politique a retenu le silence en politique » comme dossier de ce numĂ©ro. 1 Voir l’incident rapportĂ© par Saville-Troike citĂ©e par Bilmes, 1996, p. 136 sur l’incomprĂ©hension ... 2 Ces deux premiers exemples littĂ©raires sont retenus pour leur caractĂšre archĂ©typique, mais il va de ... 2Le silence est gĂ©nĂ©ralement dĂ©fini par la nĂ©gative ou l’absence, opposĂ© Ă  la parole – fait de ne pas parler, de rester sans parler ; de ne pas exprimer son opinion, de ne pas rĂ©pondre », etc. – ou au bruit – absence de bruit, d’agitation ; interruption de son », etc. Le Petit Robert, 1982, p. 1814. Il est souvent associĂ© au vide et Ă  l’inertie. Pour autant, le silence n’est pas nĂ©cessairement dĂ©pourvu de sens. Il est d’abord diversement perçu selon les Ă©poques et les cultures Tannen, Saville-Troike, 1985 ; Bilmes, 1996, p. 132 ; Le Breton, 1997, p. 55 ; Breton, Le Breton, 2009, p. 31. Il peut ensuite ĂȘtre interprĂ©tĂ© diffĂ©remment d’aprĂšs les situations la rĂ©ponse par le silence Ă  une question n’a pas la mĂȘme signification en tout lieu ; il vaut accord Wyborski, 1988 ou acquiescement, comme en droit le plus souvent, selon le principe Qui ne dit mot consent », mais peut aussi traduire le refus ou la dĂ©sapprobation1. Il peut aussi ĂȘtre l’indice d’états psychologiques variĂ©s la peur – le silence de ChrysĂšs devant Agamemnon au dĂ©but de l’Iliade Montiglio, 1993, p. 161 et suiv. –, le repli sur soi dans le rejet de la communication – le silence d’Ajax face Ă  Ulysse au livre XI de l’OdyssĂ©e2 –, mais aussi la confusion, le respect, la timiditĂ©, l’impuissance, le mĂ©pris, la gĂȘne ou l’embarras, etc. Le silence est donc valorisĂ© ou dĂ©prĂ©ciĂ© en fonction des circonstances il en est en effet oĂč il convient, voire il est impĂ©ratif de parler, et d’autres oĂč il est prĂ©fĂ©rable ou recommandĂ© de se taire. ReprĂ©sentations sociales et axiologie du silence dans la parole 3La langue française regorge d’expressions relatives au silence, rĂ©vĂ©latrices de l’ambiguĂŻtĂ© que nous venons de rappeler. Les cooccurrents dĂ©terminent alors l’inscription axiologique du mot. Pour ne retenir que quelques cas en sĂ©lectionnant des occurrences saisies en contexte politique, citons, sur le versant nĂ©gatif, qui reste le plus nourri 3 Serge Charbonneau, sur le blog [ ... silence complice Honduras dĂ©sinformation et silence complice » [des mĂ©dias]3 ; 4 Masin, 18 avril 2008, sur un site berbĂ©riste exprimant une opposition aux chefs kabyles [http//www ... silence coupable Le silence coupable des hommes politiques kabyles »4 ; 5 PrĂ©sentation sur le site [ du livre AZF, un silence d’Éta ... silence obstinĂ© Cette enquĂȘte rigoureuse, menĂ©e en dĂ©pit de mille obstacles, explique la genĂšse et les raisons d’un scandale le silence obstinĂ© de l’État »5 ; 6 Blog [ c. le 4 septem ... Ă©trange silence L’étrange silence de Besson sur la politique d’immigration d’Hortefeux »6 ; 7 D’origine militaire, cette expression sert en fait trĂšs frĂ©quemment Ă  accuser les politiques ou les ... 8 Un blogueur catalan dĂ©nonçant cette agression par des voyous d’origine maghrĂ©bine » et le silence ... silence radio7 Un prĂȘtre agressĂ© silence radio des politiques et des mĂ©dias »8 ; 9 4 mai 2009. passer sous silence Katyn, l’histoire d’un massacre passĂ© sous silence »9. 10 La candidate verte Eva Joly Ă  la prĂ©sidentielle, Ă  propos de la violation des droits de l’homme au ... 11 Voir 27 aoĂ»t 2009. 12 Il est Ă©voquĂ© dans certaines paroles – certes ironiques – de la chanson populaire française On nou ... 4Face Ă  de tels problĂšmes, dossiers ou Ă©vĂ©nements, s’exprimer est ressenti comme une nĂ©cessitĂ© ou un devoir, ce que consacrent des expressions comme on ne peut pas rester silencieux On ne peut pas rester silencieux au prĂ©texte de nos relations commerciales avec la Chine »10, on n’a pas / plus le droit de se taire
 “On n’a pas le droit de se taire devant la crise qui s’organise” a dit Nicolas Sarkozy »11, etc. Ces expressions renvoient dans la plupart des cas Ă  des protestations diffuses contre la passivitĂ©, la lĂąchetĂ©, le manque de transparence, la culture du secret, la rĂ©tention d’information. Elles visent ceux qui devraient s’exprimer pour soutenir ceux qui souffrent en silence ». L’objectif est de dĂ©noncer l’exaction, le crime, le gĂ©nocide, la dictature, l’injustice ou encore la censure, lorsque la sociĂ©tĂ© est rĂ©duite au silence » ou mise sous silence » Puccinelli-Orlandi, 1996. Georges Balandier 1985 complĂšte avec justesse un premier constat – Les gouvernants sont gens du secret, parfois justifiĂ© par la raison d’État » – par un second et les gouvernĂ©s savent que “des choses leur sont cachĂ©es” ». Ce sentiment largement partagĂ©12 d’une dĂ©sinformation organisĂ©e parfois liĂ© aux thĂ©ories du complot est au fondement d’une partie des expressions dĂ©jĂ  citĂ©es, et d’autres comme la loi / la conspiration du silence, faire le silence sur une affaire, se rĂ©fugier dans le silence
 13 Ex. Front des forces socialistes “Le pouvoir ne peut pas acheter le silence des AlgĂ©riens” » ... 14 Ex. [Jean-François CopĂ©, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’UMP] a dĂ©noncĂ© hier la “loi du silence” des re ... 15 Ou, selon les auteurs, maximes conversationnelles, rĂšgles rhĂ©torico-pragmatiques
 On pense par exem ... 16 Parmi les sites trĂšs frĂ©quentĂ©s, il n’y a que l’embarras du choix par exemple [ ... 17 Voir [ c. le 14 juin 2010. 18 Il est symptomatique qu’une revue Ă©cologiste et alternative lyonnaise, qui compte actuellement prĂšs ... 19 Voir par exemple Le silence d’Ingrid Betancourt est sa “meilleure rĂ©ponse” » 19 ... 5Mais autant acheter le silence »13 des opposants ou des tĂ©moins notamment est a priori condamnable, comme l’est la conspiration du silence », autant il peut paraĂźtre nĂ©cessaire de sortir [enfin
] de son silence » ou lĂ©gitime de briser le silence », de rompre la loi du silence »14. L’éthique dĂ©termine des domaines, prĂ©figure des situations oĂč ce que l’on attend est plutĂŽt de l’ordre du formulĂ©, ou plutĂŽt de l’ordre de la rĂ©serve. Le silence sera valorisĂ© ou pĂ©jorĂ© en fonction de cette attente sociale. Et il en va de mĂȘme des lois du discours, qui conduisent les interlocuteurs Ă  adopter une attitude collaborative oĂč le silence joue son rĂŽle15. À l’opposĂ© du pĂŽle nĂ©gatif, on trouve donc nombre de dictons ou proverbes Le Breton, 1997, p. 72, mais aussi de contes et de mythes, qui vantent les vertus du silence au-delĂ  du silence ascĂ©tique ou religieux, les premiĂšres expressions venant Ă  l’esprit sont La parole est d’argent, le silence est d’or », ou encore Il y a un temps pour se taire, comme il y a un temps pour parler » prĂ©cepte 2, Dinouart, 1987 [1771], ­chapitre 1, p. 65. Nombre de ­citations cĂ©lĂšbres »16 qui fleurissent sur la Toile font l’éloge du silence. Couramment opposĂ© au bruissement de la sociĂ©tĂ© moderne, au bavardage inutile », Ă  la parole vide » ou Ă  la logorrhĂ©e », il est plĂ©biscitĂ© comme un moment d’écoute et d’attention Ă  l’autre, de rĂ©flexion, de rĂ©sistance. Dans la lignĂ©e des manifestations silencieuses » mode de rĂ©sistance passive et pacifique, sans slogan ou des marches silencieuses » – aprĂšs la Marche du sel de Gandhi –, les frĂšres franciscains de Toulouse ont expĂ©rimentĂ© en 2008 les cercles de silence » pour protester contre les conditions de vie des Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre dans les centres de rĂ©tention17. Et la mode que connaissent en Occident la mĂ©ditation, les cures de silence » ou encore la randonnĂ©e dĂ©sertique, recyclages des expĂ©riences trappistes ou Ă©rĂ©mitiques, souligne d’une autre maniĂšre la positivitĂ© accordĂ©e de nos jours au silence18. Au-delĂ  de ces faits langagiers et psychologiques, il n’est pas jusqu’aux techniques, avec le dĂ©veloppement contemporain des dispositifs de protection contre le bruit lĂ©gislation du travail, Ă©quipements personnels, normes de construction, qui n’attestent ce phĂ©nomĂšne. Le silence est d’ailleurs plus systĂ©matiquement valorisĂ© lorsqu’il est opposĂ© au bruit que lorsqu’il l’est Ă  la parole, puisqu’il est des situations, on l’a dit, oĂč il convient d’énoncer. Les contre-exemples qui manifestent une pĂ©joration du silence en regard du bruit sont rares et renvoient Ă  des situations particuliĂšres ou Ă  des expĂ©riences peu enviables on parle alors d’un silence de mort / de cimetiĂšre / glacial. C’est aux bruits », d’ailleurs, que sont associĂ©es sĂ©mantiquement les rumeurs », vis-Ă -vis desquelles il est positif de garder / conserver le silence, s’imposer le silence ou observer un silence prudent19. 20 Voir, sur un site du MoDem, la dĂ©ploration du silence assourdissant des commentateurs » face Ă  l ... 6Si les silences sont multiformes et polysĂ©miques, silence et parole restent organiquement tissĂ©s l’un Ă  l’autre, insĂ©parables comme les deux faces d’une mĂȘme piĂšce de monnaie. C’est ce dont tĂ©moignent d’ailleurs les oxymores comme silence Ă©loquent, silence qui en dit long qui peuvent se passer des mots, ou l’expression plus pĂ©jorative silence assourdissant20 Revaz, 2009, p. 6. Il faut certes enfreindre la rĂšgle du silence, par la parole, pour l’énoncer » Courtine, Haroche, 1987, p. 17, mais la parole a, comme la musique VaquiĂ©-Mansion, 2009, p. 251 et suiv., besoin de silences. Quelle place alors, et quelle importance, accorder au silence dans l’analyse du discours ? Envers de la parole, point aveugle ou, au contraire, partie fonctionnelle et structurante du discours, composant essentiel des Ă©noncĂ©s, Ă©lĂ©ment constitutif de la communication, mĂ©canisme producteur du sens, matiĂšre signifiante par excellence » Puccinelli-Orlandi, 1996, aboutissement suprĂȘme du langage » Le ClĂ©zio, 1967, p. 192 ? Silence syntagmatique et silence paradigmatique21 21 Nous empruntons cette distinction Ă  Michel Le Guern, 2008. 22 À propos des limites du langage pour dire la vĂ©ritĂ© du monde, voir le premier Wittgenstein, 1993 [1 ... 23 Ces aspects ont Ă©tĂ© abordĂ©s dans le numĂ©ro 56 de la revue Mots La Shoah, silence
 et voix », pa ... 7Au-delĂ  de ces interrogations et des expressions mentionnĂ©es plus haut, ce dossier vise particuliĂšrement les usages et les interprĂ©tations des silences dans le discours politique. On l’a centrĂ© sur le silence au sens propre, c’est-Ă -dire sur l’interruption du flux de la voix, et sur le commentaire mĂ©diatique notamment Revaz, 2009 qui en est fait, plutĂŽt que sur le non-dit Van den Heuvel, 1985, p. 78 et suiv., l’implicite, l’indicible22, l’ineffable ou le refoulĂ© des discours23, dont le rapport au silence est plus mĂ©taphorique. 24 Les Ă©tudes sur le sujet distinguent en gĂ©nĂ©ral les pauses silencieuses, qui prennent la forme d’une ... 8On pense ainsi Ă  l’analyse des silences dans les duels, dĂ©bats et conversations politiques. Ils s’y manifestent d’abord par le simple fait que les Ă©noncĂ©s y sont soumis aux contraintes prosodiques communes, destinĂ©es Ă  rendre intelligible tout message bien formĂ© ; c’est la dimension syntagmatique du silence des pauses silencieuses24, incorporĂ©es Ă  un dispositif prosodique complexe intonation, intensitĂ© articulatoire, pente mĂ©lodique, dĂ©bit, y remplissent diffĂ©rentes fonctions. Sur ce plan proprement locutoire, certaines d’entre elles sont grammaticales elles dĂ©marquent les propositions et les syntagmes afin d’en manifester la cohĂ©sion et de permettre l’analyse et la comprĂ©hension du message. D’autres apparaissent Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme d’un syntagme et tĂ©moignent de l’opĂ©ration de sĂ©lection et d’encodage effectuĂ©e par le sujet parlant ce sont les pauses d’hĂ©sitation produites devant des lexĂšmes abstraits ou techniques, par exemple. Mais au-delĂ  de l’activitĂ© combinatoire visant Ă  Ă©laborer un Ă©noncĂ©, le silence intervient pour rĂ©guler les tours de parole associĂ© Ă  des signaux linguistiques et mimo-gestuels, il crĂ©e l’intervalle temporel – gap, switching pause
 Kerbrat-Orecchioni, 1998, p. 162 oĂč s’effectue, idĂ©alement, le changement de locuteur. La distribution des silences dans le discours peut alors donner lieu Ă  des stratĂ©gies de nĂ©gociation ou de dĂ©jouement, et le silence prĂ©visible se voir dĂ©caler de telle sorte que le locuteur prolonge sa mainmise sur la parole. 25 Voir Ă  ce sujet les remarques de Pierre LĂ©on 1993, p. 167-169 sur la prosodie oratoire dans les d ... 9ArticulĂ©e aux rĂšgles de formation des Ă©noncĂ©s et au dispositif rĂ©gissant les interactions, c’est alors la dimension stylistique et rhĂ©torique du silence qui se profile introduit au sein d’un constituant pour isoler un mot, une expression, il rend ceux-ci plus saillants ; prolongĂ© en fin de syntagme, il peut baliser avec force une progression argumentative dans un discours didactique, entre autres ; augmentant en frĂ©quence, exagĂ©rĂ© dans ses durĂ©es, il contribue Ă  marquer le discours du sceau de la solennitĂ©25
 DĂšs lors, le silence n’apparaĂźt plus seulement comme le lieu d’une jointure, d’une articulation du sens ou des rĂŽles conversationnels il fait l’objet d’un travail pour lui-mĂȘme, gagne en substance sĂ©mantique et, s’intĂ©grant ainsi Ă  un dispositif paradigmatique, il prend part Ă  la construction de l’ethos de l’orateur. Dans cette perspective et selon les situations de discours, la multiplication et l’allongement des pauses silencieuses agissent comme symbole du pouvoir pour le locuteur dominant, tandis que de pseudo-pauses d’hĂ©sitation, parfaitement conscientes, peuvent correspondre ailleurs Ă  une stratĂ©gie de l’homme politique qui veut donner une impression de simplicitĂ© » Duez, 1991, p. 149. SĂ©mantisation et ambiguĂŻtĂ©s du silence 26 Voir les images dans le documentaire Coupez le son. Le charisme politique, Thierry Berrod, Canal+ ... 27 Ibid. En revanche, la cĂ©lĂšbre rĂ©plique frĂ©quemment prĂȘtĂ©e Ă  Georges Marchais Taisez-vous Elkabba ... 28 Il s’agit, on se le rappelle, du cas de cette enseignante qui, aprĂšs une aventure avec l’un de ses ... 10Bien sĂ»r, comme pour ce qu’il est convenu d’appeler les dĂ©rapages verbaux, tous les silences des locuteurs politiques ne sont pas volontaires ni contrĂŽlĂ©s, et ils peuvent toujours faire l’objet d’interprĂ©tations variĂ©es ou contradictoires. Prenons le cas du bref silence, trĂšs remarquĂ©, que s’accorde François Mitterrand le 22 mars 1988, avant de rĂ©pondre par un oui Ă  la question du journaliste Henri Sannier concernant sa nouvelle candidature Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique Journal de 20 heures d’Antenne 226 la mimique, la gestuelle, l’inflexion prosodique et enfin ce silence qui feint l’hĂ©sitation ou le soupĂšsement, affectent le mot d’une naturalitĂ© jouĂ©e, et constituent sur le plan sĂ©miotique l’affichage d’une libertĂ© ou d’un dĂ©tachement vis-Ă -vis des circonstances – c’est-Ă -dire en dernier ressort l’exhibition du vrai pouvoir. Cette mince entaille dans le flux du dialogue construit l’ethos de celui qui maĂźtrise le rythme, mĂšne le jeu, dĂ©cide ou non de laisser du temps au temps » et peut se permettre, dans ce contexte unique et solennel, de rĂ©tablir quelques fractions de seconde supplĂ©mentaires un suspens qui n’en Ă©tait plus un. D’autres silences plus ou moins cĂ©lĂšbres prĂ©sentent un caractĂšre bien diffĂ©rent au tournant des annĂ©es soixante-dix/quatre-vingt, ceux du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PCF Georges Marchais Ă  la tribune d’un meeting ou face Ă  un journaliste traduisent plus manifestement ses hĂ©sitations ou la perte du fil de sa pensĂ©e27. Le silence prolongĂ© du prĂ©sident Pompidou lors d’une confĂ©rence de presse de 1969, aprĂšs la question d’un journaliste sur son sentiment personnel Ă  propos de l’affaire Gabrielle Russier28, peut ĂȘtre entendu ou vu » diffĂ©remment soit comme un signe de son embarras face Ă  la question ou Ă  l’affaire, soit comme une incertitude sur la meilleure rĂ©plique Ă  apporter, soit comme un moment pris pour puiser dans sa mĂ©moire. Sur le plan rhĂ©torique, on ne saurait exclure que dans un tel cas, le locuteur joue prĂ©cisĂ©ment de cette ambiguĂŻtĂ© afin de susciter l’attitude active de l’auditoire, et donne Ă  son silence un caractĂšre persuasif en renvoyant les destinataires au questionnement qui fait le fond de son message. Mentionnons pour finir l’ Ă©tonnant silence » Coulomb-Gully, 2009, p. 31 de SĂ©golĂšne Royal, immobile et muette pendant quatre interminables minutes lors du meeting de Vitrolles le 29 septembre 2006, au cours duquel elle se dĂ©clare candidate Ă  l’investiture du PS les lectures renvoient le plus souvent au cĂŽtĂ© hiĂ©ratique de la personnalitĂ©, mais la recherche d’ inspiration » – au sens Ă©videmment non physiologique du terme
 – ou le besoin de communion avec le public sont Ă©galement invoquĂ©s. Le silence rhĂ©torique ou l’art de rarĂ©fier la parole 29 La prĂ©tĂ©rition est le sacrifice imaginaire d’un argument. On Ă©bauche ce dernier tout en annonçant ... 30 Ibid. 31 CitĂ© par Le Guern, 2008, p. 41. 11La tradition rhĂ©torique a depuis les origines envisagĂ© le silence, et cela de diffĂ©rentes façons. La taxonomie traditionnelle lui associe plusieurs figures l’aposiopĂšse, l’ellipse, ou ce jeu dĂ©ceptif avec le silence qu’est la prĂ©tĂ©rition par exemple29. La rĂ©ticence, rĂ©pertoriĂ©e parmi les figures de pensĂ©e, permet quant Ă  elle Ă  l’orateur d’évoquer une idĂ©e tout en laissant le dĂ©veloppement Ă  l’auditeur »30. C’est, selon Nicolas BeauzĂ©e, un moyen d’en faire imaginer beaucoup plus qu’on ne se serait permis d’en dire »31. Les pauses silencieuses qui charpentent toute interaction discursive, liĂ©es au dĂ©bit, au rythme, sont envisagĂ©es sous l’angle de l’actio. Les pauses Ă  caractĂšre paradigmatique concernent Ă  la fois l’elocutio et l’inventio Le Guern, 2008, p. 39. Les traitĂ©s envisagent la rĂ©tention dĂ©libĂ©rĂ©e et prolongĂ©e de la parole dans certaines circonstances sociales dans son ouvrage de 1771, L’art de se taire – qui est en rĂ©alitĂ©, selon Courtine et Haroche 1987, un art de parler » ou de faire quelque chose Ă  l’autre par le silence » –, l’abbĂ© Dinouart, tout en dĂ©fendant la religion et le Prince, prĂ©conise un modĂšle de conduite sociale gouvernĂ© par la prudence » et la rĂ©serve le silence politique est dĂ©fini comme celui d’un homme prudent, qui se mĂ©nage, se conduit avec circonspection, qui ne s’ouvre point toujours, qui ne dit pas tout ce qu’il pense, qui n’explique pas toujours sa conduite et ses desseins ; qui sans trahir les droits de la vĂ©ritĂ©, ne rĂ©pond pas toujours clairement, pour ne point se laisser dĂ©couvrir » p. 71. Savoir se taire ou du moins parler peu permet de maĂźtriser ses passions et de ne pas se dĂ©voiler. Et, pensant par exemple au no comment des diplomates et des porte-parole, on conçoit qu’il a toujours existĂ© des usages stratĂ©giques et tout un art du silence » qui serait une partie de l’art politique Balandier, 1985. Ce qui n’est pas dit contribue Ă  la mise en relief des mots du pouvoir observant les SĂ©noufo de CĂŽte d’Ivoire, l’anthropologue Jean Jamin relevait, dĂšs 1977, que si le chef est bien le maĂźtre des mots, il est en mĂȘme temps [celui] des silences et des secrets ». Et comme le remarque justement Le Breton, le goĂ»t de la plupart des sociĂ©tĂ©s pour l’éloquence n’empĂȘche pas la valeur de la parole [de prendre] sa mesure dans l’enrobement du silence qui l’accompagne » 1997, p. 75. 32 Voir le documentaire Coupez le son. Le charisme politique, citĂ© supra. 12RarĂ©fier la parole est sans doute une façon de la valoriser, ce que laisse entendre une remarque de Michel Rocard, qui demandait en 1988 aux ministres de son gouvernement de parler peu et d’agir efficacement » AbĂ©lĂšs, 1990, p. 54 Vous savez, la parole use. Pour qu’on Ă©coute, il la faut relativement rare, mĂȘme en pĂ©riode Ă©lectorale. »32 L’ancien Premier ministre accrĂ©dite en l’occurrence un autre prĂ©cepte de certains communicants politiques crĂ©er la raretĂ© de la prĂ©sence discursive pour en susciter le dĂ©sir. On reconnaĂźt lĂ  une stratĂ©gie dĂ©fendue par Jacques Pilhan, conseiller en communication des prĂ©sidents Mitterrand en 1984 puis Chirac dix ans plus tard. Sans se faire l’apĂŽtre d’un silence absolu, ce qui serait une façon de scier la branche sur laquelle le professionnel est assis, le conseiller montre tout le bĂ©nĂ©fice qu’un leader politique peut tirer de son absence momentanĂ©e des mĂ©dias 33 L’écriture mĂ©diatique. Entretien avec Jacques Pilhan », Le DĂ©bat, no 87, p. 4-5. Le citoyen, bombardĂ© de messages, vit dans le bruit permanent des mĂ©dias. En tant qu’homme public, si je parle souvent, je me confonds avec le bruit mĂ©diatique. La frĂ©quence rapide de mes interventions diminue considĂ©rablement l’intensitĂ© du dĂ©sir de m’entendre et l’attention avec laquelle je suis Ă©coutĂ©. Si, en revanche, je me tais pendant un moment, le dĂ©sir de m’entendre, compte tenu du fait que je suis, par exemple, prĂ©sident de la RĂ©publique va s’aiguiser. L’attention qu’on va prĂȘter Ă  mes paroles va ĂȘtre considĂ©rable. La diffĂ©rence entre le signal que j’émets et le bruit ambiant sera trĂšs importante. Il y aura beaucoup de reprises dans les mĂ©dias, beaucoup d’impact dans l’opinion. C’est ce qui va me donner le statut de leader par rapport aux acteurs trop prĂ©sents dont le message fait partie du bruit public. Si, aprĂšs avoir tendu le dĂ©sir qu’a l’opinion de m’entendre par un silence relatif, je concentre plusieurs interventions sur une pĂ©riode courte, l’impact sera encore renforcĂ© et mon statut de leader accru. Il ne s’agit pas de faire l’apologie du silence, comme on l’a cru ! Je ne suis pas un thĂ©oricien du silence, je pratique des ruptures de rythme – le silence qui prĂ©pare Ă  de trĂšs fortes intensitĂ©s d’intervention dont le relief confĂšre le statut de leader Lieux et contextes, paradoxes et tensions du silence en politique 34 Il dĂ©clare avec solennitĂ© Je voudrais, parce que les silences sont souvent plus pesants que les ... 35 DiffĂ©rentes affiches du Rassemblement national ou du FN dans les annĂ©es quatre-vingt ont reprĂ©sentĂ© ... 13Mais si les paroles, dans ces conditions, tirent plus de poids du silence, la rĂ©ciproque est vraie Le silence est Ă©loquent Ă  condition que les paroles qui l’entourent soient elles aussi Ă©loquentes » Le Guern, 2008, p. 43, ou que la situation d’énonciation soit instrumentalisĂ©e avec la compĂ©tence pragmatique requise. L’interprĂ©tation des silences dĂ©pend ainsi de donnĂ©es contextuelles qui peuvent leur communiquer une signification complexe. On songe au silence rĂ©clamĂ© et observĂ© par Jean-Marie Le Pen, lors de l’émission L’heure de vĂ©ritĂ© sur Antenne 2, le 13 fĂ©vrier 1984 en rĂ©action Ă  l’initiative du ministre socialiste des Relations extĂ©rieures, Claude Cheysson, qui venait de proposer une minute de silence au Parlement europĂ©en Ă  l’annonce du dĂ©cĂšs du prĂ©sident de l’URSS, Youri Andropov, le chef du Front national, imitĂ© par ses invitĂ©s, se lĂšve et dĂ©clare vouloir rendre hommage par le mĂȘme moyen aux victimes du communisme34. Il reste ainsi muet quelques instants, impassible en dĂ©pit des questions du journaliste Albert du Roy, qui s’évertue Ă  l’interroger. Le silence est alors politique Ă  deux niveaux au moins il donne corps Ă  la protestation anticommuniste annoncĂ©e, mais aussi théùtralise le caractĂšre indomptable du leader frontiste, qui ne saurait se soumettre au rituel bien rodĂ© de l’interview conduite dans le cadre, prĂ©sumĂ© hostile, d’un mĂ©dia de l’ establishment ». L’invitĂ© s’impose en imposant son propre silence Jean-Marie Le Pen renverse au passage la relation hiĂ©rarchique au sein de l’interlocution et affirme son emprise sur le rythme et le dĂ©roulement du dialogue. Inversion de sens et de valeur cette attitude mutique mais Ă©loquente est paradoxalement adoptĂ©e au moment prĂ©cis oĂč les journalistes donnent la parole Ă  celui qui se plaint d’ĂȘtre la victime d’une censure politico-mĂ©diatique », et dont le parti diffuse des affiches reprĂ©sentant le dirigeant du FN bĂąillonnĂ©35, comme rĂ©duit ou condamnĂ© au silence » par le systĂšme. D’un cĂŽtĂ©, s’arroger le droit au silence dans un lieu de parole ; de l’autre, protester au motif de n’avoir pas voix au chapitre dans le dĂ©bat politique dans les deux cas, le silence mis en scĂšne est au cƓur de la communication, tĂ©moignant de sa plasticitĂ© symbolique. 36 Si le Code Ă©lectoral art. R 48 prohibe les discussions et dĂ©libĂ©rations des Ă©lecteurs Ă  l’intĂ©rie ... 14MĂ©ritent donc une attention particuliĂšre tous les lieux et circonstances oĂč le silence s’affiche, et spĂ©cialement ceux oĂč il prend une forme cĂ©rĂ©monielle, ritualisĂ©e ou institutionnalisĂ©e, sans qu’on recoure pour autant Ă  un fonctionnaire, comme l’était le silenciaire », chargĂ© de veiller Ă  la discipline et au respect du silence autour des empereurs romains puis byzantins Delmaire, 1995, p. 38 et suiv.. Les minutes » de silence qui viennent d’ĂȘtre Ă©voquĂ©es se dĂ©veloppent aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale mais seront sujettes Ă  des variations nationales. L’évolution de leur durĂ©e, qui tend Ă  ĂȘtre raccourcie en France, Ă  l’inverse du monde anglo-saxon, tĂ©moigne des diffĂ©rences sociales et culturelles quant au rapport au temps et aux hommages. On songe aussi bien sĂ»r au silence qui s’impose, comme dans des lieux sacrĂ©s, Ă  l’intĂ©rieur des bureaux de vote36 alors que le silence des urnes », lui, est si souvent dĂ©plorĂ© par les acteurs et commentateurs politiques, ou bien encore aux fonctions soumises Ă  un devoir de rĂ©serve, notamment Ă  la Grande Muette » voir Bryon-Portet, 2006. 37 Sans compter celle de l’exit forcĂ© du membre du gouvernement volubile et surtout trop critique le
 ... 38 Voir Albert O. Hirschman, Exit, Voice, and Loyalty Responses to Decline in Firms, Organizations, ... 39 Voir la vidĂ©o Dailymotion » sur le site [ ... 15Évoquant les sociĂ©tĂ©s modernes, dites de la politique-spectacle, Georges Balandier 1985 oppose avec beaucoup de perspicacitĂ© le silence du centre, oĂč s’effectue le gouvernement » l’essentiel de la politique et le bruit fait sur la pĂ©riphĂ©rie » les manifestations publiques du pouvoir, l’apparence, c’est-Ă -dire l’accessoire. Et il conclut que la prolixitĂ© sur l’accessoire masque [
] le silence sur l’essentiel, en partie ou en entier ». On pense Ă  ce titre Ă  la discrĂ©tion imposĂ©e aux ministres tentĂ©s par la critique des orientations de leurs chefs et rappelĂ©s au respect du principe de solidaritĂ© gouvernementale. Chacun a en mĂ©moire la phrase prononcĂ©e par le ministre de la Recherche et de l’Industrie, Jean-Pierre ChevĂšnement, en mars 1983 Un ministre, ça ferme sa gueule, et si ça veut l’ouvrir, ça dĂ©missionne. » Il choisira un mois plus tard de ne plus taire ses divergences politiques sur le tournant de la rigueur » en quittant le gouvernement Mauroy. Pourtant, du moins si l’on en croit d’autres dĂ©clarations ministĂ©rielles, cette alternative entre l’exit ou la loyautĂ© silencieuse n’exclurait pas une troisiĂšme37 option la prise de parole Voice38 pour manifester son mĂ©contentement, position plutĂŽt inconfortable et prĂ©caire dans le cadre des pratiques politiques françaises. Ainsi, cherchant Ă  justifier le maintien des Ă©cologistes dans le gouvernement Ayrault tout en dĂ©fendant une conception active et loquace de la prĂ©sence gouvernementale, la ministre de l’ÉgalitĂ© des territoires et du Logement, CĂ©cile Duflot, tente de retourner la formule originale, lors des journĂ©es d’étĂ© d’Europe Écologie - Les Verts, le 22 aoĂ»t 2013, en la rĂ©actualisant et en la fĂ©minisant. Elle conclut sa sĂ©rie anaphorique et son discours par Nous sommes en 2013, et aujourd’hui une ministre, ça agit, ça ouvre sa gueule, et ça ne dĂ©missionne pas. »39 40 Ex. Facs PĂ©cresse dĂ©nonce le silence du PS sur les blocages » avril 2009 ; J ... 41 BenoĂźt Hamon, porte-parole du PS, citĂ© par l’AFP, 16 avril 2012. 42 Voir 15 avril 2012. 43 Voir par exemple le site catholique [ ... 16Certes, des locuteurs peuvent dĂ©noncer le silence » de l’adversaire politique40, et les dĂ©fenseurs d’intĂ©rĂȘts dĂ©plorer celui – au sens de lacune », de manque » ou d’ Ă©vitement » – des Ă©lus ou des institutions sur tel problĂšme crise climatique, sida, euthanasie, etc.. Pourtant, certaines notions sont convoitĂ©es par ceux qui se dĂ©clarent les reprĂ©sentants de ce qu’elles dĂ©signent, comme celle de majoritĂ© silencieuse », remise au goĂ»t du jour par l’élection prĂ©sidentielle de 2012. Cette prĂ©tendue majoritĂ© est celle dont l’opinion ne s’exprime pas, et dont la voix est construite en somme par un processus qui Ă©voque la figure appelĂ©e prosopopĂ©e. Face aux minoritĂ©s bruyantes » ou agissantes, la majoritĂ© silencieuse », appelĂ©e Ă  la rescousse par Georges ­Pompidou pour dĂ©fendre le rĂ©gime gaulliste en mai-juin 1968, puis par Dominique de Villepin pour soutenir son action lors de la crise du CPE en 2006, a encore Ă©tĂ© sollicitĂ©e par les partisans de Nicolas Sarkozy lorsque les sondeurs annonçaient la dĂ©faite du candidat de l’UMP “J’ai donnĂ© rendez-vous Ă  la France qu’on n’entend jamais [
] Je veux parler Ă  la majoritĂ© silencieuse”, a dit le prĂ©sident-candidat au dĂ©but de son grand meeting en plein air Ă  la Concorde cet aprĂšs-midi » Sarkozy parle “à la majoritĂ© silencieuse” », 15 avril 2012. D’autres mĂ©dias soulignent l’ambiguĂŻtĂ© de la formule en usant de l’oxymore, comme La Voix du Nord qui titre par exemple Ă  la une, le 16 avril 2012 Nicolas Sarkozy Ă  la Concorde une bruyante “majoritĂ© silencieuse” ». Et le camp adverse n’a aucune peine Ă  retourner l’argument Celui qui appelle au secours la majoritĂ© silencieuse est le mĂȘme prĂ©sident qui a rĂ©duit la majoritĂ© au silence [celle des Français opposĂ©s Ă  sa politique] »41, ou encore Ă  invalider la mobilisation sarkozyste en opposant Ă  une notion fictive et artificielle la vraie et lĂ©gitime majoritĂ© Il n’y a pas d’un cĂŽtĂ© une minoritĂ© bruyante et une majoritĂ© silencieuse [
] Le bulletin de vote est la plus belle prise de parole qui soit et la seule majoritĂ© que je connaisse est celle qui se dĂ©gage des urnes [
] Cette majoritĂ© populaire, dimanche prochain, ce sera nous [
] Cette majoritĂ©, je vous l’assure, ne sera pas silencieuse. Elle sera audacieuse », riposte François Hollande lors d’un meeting sur l’esplanade du chĂąteau de Vincennes42. Quelques mois aprĂšs son Ă©lection, les opposants Ă  la loi Taubira sur le mariage pour tous » s’emparent et se parent Ă  leur tour de ce vertueux silence, tout en faisant beaucoup de bruit43
 17Dans un autre ordre d’idĂ©es, la derniĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle a fait Ă©merger des syntagmes, comme celui de silence numĂ©rique, pour dĂ©signer la nouvelle interdiction de la propagande des candidats et de leurs soutiens sur la Toile, Ă  partir du samedi zĂ©ro heure ou vendredi minuit prĂ©cĂ©dant le scrutin. Les partisans – Ă  l’instar des instituts de sondage contraints, depuis 2002, Ă  suspendre la publication de leurs enquĂȘtes pendant le dernier week-end – peuvent dĂšs lors se plaindre d’ĂȘtre enfermĂ©s dans cette fenĂȘtre de silence ». En France toutefois, malgrĂ© la clĂŽture de la campagne officielle, on n’emploie pas l’expression silence de campagne, comme c’est le cas Ă  propos des pays d’Europe centrale et orientale, ou en Russie Lange, 1999, p. 62-63 pendant une ou deux journĂ©es, la campagne rĂ©unions Ă©lectorales et apparitions mĂ©diatiques des candidats y est interrompue, et les citoyens, ainsi Ă©pargnĂ©s par la propagande Ă©lectorale, sont censĂ©s prendre le temps de la rĂ©flexion. 18Les trois articles prĂ©sentĂ©s au sein de ce dossier illustrent plusieurs des perspectives que nous venons de dessiner. Dans le fil des travaux de DaniĂšle Duez consacrĂ©s au silence dans les interactions de dĂ©bats politiques, l’article de Marion BĂ©chet, Marion SandrĂ©, Fabrice Hirsch, Arnaud Richard, Fabrice Marsac, et Rudolph Sock dĂ©crit les usages que François Hollande a faits de la pause silencieuse en 2011 et 2012 d’abord face Ă  Martine Aubry dans le cadre de la primaire socialiste, puis face Ă  Nicolas Sarkozy pendant la campagne prĂ©sidentielle. Les auteurs comparent, Ă  l’aide du logiciel Praat, la distribution et la durĂ©e des pauses du candidat socialiste dans ces deux situations. Les variations dĂ©tectĂ©es invitent Ă  s’interroger sur la stratĂ©gie adoptĂ©e par un locuteur qui Ă©labore son discours en jouant sur les pauses, dans des contextes dialogiques oĂč varient, d’une part, la tension polĂ©mique, et d’autre part, le rĂŽle qu’il prĂ©tend afficher. 19C’est un autre type de silence qu’évoque Paola Paissa dans son article consacrĂ© au dĂ©bat sur la torture lors de la guerre d’AlgĂ©rie – d’abord pendant les Ă©vĂ©nements » eux-mĂȘmes, puis plus de quarante ans plus tard Ă  l’occasion d’un tumultueux retour de mĂ©moire suscitĂ© par diffĂ©rents tĂ©moignages il s’agit ici du silence organisĂ©, mais contestĂ© ; de la chape de plomb soulevĂ©e en dĂ©pit du mutisme des autoritĂ©s, de la discrĂ©tion des tĂ©moins ou de l’indiffĂ©rence d’une partie de l’opinion. C’est de la lĂ©gitimitĂ© de ce silence, de son questionnement et par consĂ©quent du discours tenu Ă  son propos, qu’il s’agit alors. Paola Paissa interroge le phĂ©nomĂšne dans son rapport aux valeurs dont se rĂ©clament les diffĂ©rents protagonistes. Elle s’attache d’abord au mot lui-mĂȘme, Ă  sa frĂ©quence dans la presse, notamment dans la titraille ; elle souligne les termes cooccurrents, rĂ©vĂ©lateurs d’une axiologie ; elle montre ensuite l’évolution, selon les pĂ©riodes, de couples terminologiques antithĂ©tiques silence/libertĂ© de la presse, silence/vĂ©ritĂ©, silence/repentance ; elle distingue enfin une multitude d’acteurs aux interprĂ©tations antagoniques, dont la liste s’est allongĂ©e lors de la reprise de la polĂ©mique en 2000. 20Dans le troisiĂšme article enfin, AnaĂŻs Theviot nous confronte Ă  une forme nouvelle que prend l’institutionnalisation du silence dans une circonstance politique prĂ©cise la courte pĂ©riode pendant laquelle, Ă  la veille d’un scrutin en France, toute action de propagande politique doit ĂȘtre suspendue. Comment des partis qui s’appuient, pour faire campagne, sur Internet et les rĂ©seaux sociaux, peuvent-ils rendre des outils aussi peu propices Ă  la discrĂ©tion compatibles avec l’injonction lĂ©gale de silence numĂ©rique ? L’analyse repose sur une trentaine d’entretiens menĂ©s auprĂšs des responsables numĂ©riques et de la communication de l’UMP et du PS, sur une observation participante rĂ©alisĂ©e au siĂšge parisien du second de ces partis, et sur l’analyse de contenu de leurs sites Web au cours de la pĂ©riode de non-diffusion. AprĂšs avoir donnĂ© une mesure de la prĂ©sence des partis dans ce nouvel espace interactif, AnaĂŻs Theviot compare les stratĂ©gies mises en place en 2012 par les deux organismes. Elle dĂ©crit les dispositifs Ă©laborĂ©s pour se conformer au droit, et ceux qui s’en sont ensuivis pour contourner les nouvelles contraintes lĂ©gales. 21Ces trois aspects diffĂ©rents et complĂ©mentaires confirment, s’il en Ă©tait besoin, l’intĂ©rĂȘt de dĂ©passer le paradoxe que nous signalions pour commencer. Le silence est bien, tout autant que le discours, dont il est d’ailleurs insĂ©parable, l’affaire de Mots. Les langages du politique. Bien loin de correspondre Ă  un vide, Ă  une absence du message, il est un moment de celui-ci, et pas seulement parce qu’il est le lieu d’une activitĂ© organique et cognitive qui permet de le produire. Le silence du discours relĂšve d’une approche linguistique, pragmatique, stylistique et symbolique. Pourvu d’une matĂ©rialitĂ© sa durĂ©e et d’un sens, soumis Ă  une interprĂ©tation dans laquelle intervient tant la situation d’énonciation que le contexte linguistique, le silence est tantĂŽt indice, tantĂŽt signal, tantĂŽt signe au sens le plus strict et relĂšve pleinement d’une sĂ©miologie. Dans le contexte de l’énonciation politique, plus spĂ©cialement, il constitue un lieu subtil oĂč peuvent s’afficher le pouvoir sur le rythme et le temps, la domination dans les rĂŽles discursifs et sociaux, le rapport Ă  l’autre et aux circonstances, et l’image de soi. Haut de page Bibliographie AbĂ©lĂšs Marc, 1990, Rituels de campagne. L’élection municipale de 1989 Ă  Auxerre », Mots. Les langages du politique, no 25, p. 43-63. Bacot Paul, 1993, ConflictualitĂ© sociale et geste Ă©lectoral. Les formes de politisation dans les bureaux de vote », Revue française de science politique, vol. XLIII, no 1, fĂ©vrier, p. 107-135. Balandier Georges, 1985, Le dĂ©tour. Pouvoir et modernitĂ©, Paris, Fayard. Bilmes Jack, 1996, Le silence constituĂ©. La vie dans un monde de plĂ©nitude de sens », trad. Luc July, RĂ©seaux, vol. XIV, no 80, p. 129-142. Breton Philippe, Le Breton David, 2009, Le silence et la parole contre les excĂšs de la communication, Strasbourg / Toulouse, Arcanes / ErĂšs HypothĂšses. Bruneau Thomas J., Achaz Francine, 1973, Le silence dans la communication », Communication et langages, no 20, p. 5-14. Bryon-Portet CĂ©line, 2006, Quand la Grande Muette communique. Exemple d’une conduite de changement », Communication et organisation, no 28, p. 138-149. Coulomb-Gully MarlĂšne, 2009, Le corps prĂ©sidentiel. ReprĂ©sentation politique et incarnation dans la campagne prĂ©sidentielle française de 2007 », Mots. Les langages du politique, no 89, 2007. DĂ©bats pour l’ÉlysĂ©e, D. Barbet, D. Mayaffre Ă©d., p. 25-38. Dayan-Rosenman Anny, 1998, Entendre la voix du tĂ©moin », Mots, no 56, La shoah silence
 et voix, A. Croll, A. Wieviorka Ă©d., p. 5-14. Dinouart AbbĂ©, [1771], L’art de se taire, principalement en matiĂšre de religion, Paris, JĂ©rĂŽme Millon, Atopia ; rééditĂ© en 1987, prĂ©cĂ©dĂ© de Courtine et C. Haroche, Silences du langage. Langages du visage Ă  l’ñge classique », p. 13-54. Delmaire Roland, 1995, Les institutions du Bas-Empire romain de Constantin Ă  Justinien, vol. I Les institutions civiles palatines, Paris, Cerf. Duez DaniĂšle, 1991, La pause dans la parole de l’homme politique, Paris, CNRS. Jamin Jean, 1977, Les lois du silence. Essai sur la fonction sociale du secret, Paris, Maspero. Kerbrat-Orecchioni Catherine, 1986, L’implicite, Paris, Armand Colin. — 1998 [1990], Les interactions verbales, t. I Approche interactionnelle et structure des conversations, Paris, Masson et Armand Colin. Lange Yasha, 1999, MĂ©dias et Ă©lections. Vade-mecum, Éditions du Conseil de l’Europe, juin, 68 p., en ligne [ consultĂ© le 31 janvier 2012. Le Breton David, 1997, Du silence, Paris, MĂ©tailiĂ© TraversĂ©es. Le ClĂ©zio Jean-Marie, 1967, L’extase matĂ©rielle, Paris, Gallimard Le Chemin. LĂ©on Pierre, 1993, PrĂ©cis de phonostylistique. Parole et expressivitĂ©, Paris, Nathan UniversitĂ© Linguistique. Le Guern Michel, 2008, Sur le silence », LittĂ©rature, La rhĂ©torique et les autres », no 149, mars, p. 38-44. Montiglio Silvia, 1993, La menace du silence pour le hĂ©ros de l’Iliade », MĂ©tis. Anthropologie des mondes grecs anciens, no 8, p. 161-186. Perelman ChaĂŻm, Olbrechts-Tyteca Lucie, 1992 [1988], TraitĂ© de l’argumentation, Bruxelles, UniversitĂ© de Bruxelles. Puccinelli-Orlandi Eni, 1996, Les formes du silence. Dans le mouvement du sens, Paris, Éditions des Cendres. Revaz Françoise, 2009, L’éloquence du silence. Analyse de la mĂ©diatisation du procĂšs Swissair », Actes du colloque Le français parlĂ© dans les mĂ©dias. Les mĂ©dias et le politique », M. Burger, J. Jacquin, R. Micheli Ă©d., en ligne [ site consultĂ© le 29 septembre 2010. Steiner George, 2010 [1969], Langage et silence, Paris, Belles Lettres Le GoĂ»t des idĂ©es. Tannen Deborah, Saville-Troike Muriel, 1985, Perspectives on Silence, Norwood, New Jersey, Ablex Publishing Corporation. Van den Heuvel Pierre, 1985, Parole, mot, silence. Pour une poĂ©tique de l’énonciation, Paris, Librairie JosĂ© Corti. VaquiĂ©-Mansion Julie, 2009, L’analyse des silences dans les musiques populaires actuelles. L’exemple de la chanson Des Armes de Noir DĂ©sir », Volume !, no 6, p. 249-262. Wittgenstein Ludwig, 1993 [1921], Tractatus Logico-philosophicus, trad. Granger, Paris, Gallimard. Wyborski Roman, 1988, Le silence assertif de la sociĂ©tĂ© civile », Langage et sociĂ©tĂ©, p. 44, p. 83-90. Haut de page Notes 1 Voir l’incident rapportĂ© par Saville-Troike citĂ©e par Bilmes, 1996, p. 136 sur l’incomprĂ©hension fatale entre un pilote Ă©gyptien qui demandait l’autorisation d’atterrir sur un aĂ©rodrome chypriote et le contrĂŽleur aĂ©rien grec qui, rĂ©pondant par un silence, entendait ainsi signifier son refus, interprĂ©tĂ© comme un accord par le demandeur. Dans la partie de leur TraitĂ© de l’argumentation consacrĂ© Ă  l’accord, ChaĂŻm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca soulignent l’ambiguĂŻtĂ© de ce silence, y compris pour des interlocuteurs de mĂȘme culture C’est le danger de l’accord tirĂ© du silence qui explique que, dans beaucoup de circonstances, on choisit de rĂ©pondre quelque chose, mĂȘme si l’objection dont on dispose momentanĂ©ment est faible. » 1992, p. 145-146 2 Ces deux premiers exemples littĂ©raires sont retenus pour leur caractĂšre archĂ©typique, mais il va de soi qu’on ne peut, dans la perspective du dossier introduit, prĂ©tendre rĂ©sumer la gigantesque question du silence dans la littĂ©rature, et de son investissement imaginaire et axiologique en fonction de l’histoire et des contextes culturels. 3 Serge Charbonneau, sur le blog [ consultĂ© dĂ©sormais c. » le 4 septembre 2009. 4 Masin, 18 avril 2008, sur un site berbĂ©riste exprimant une opposition aux chefs kabyles [ % c. le 4 septembre 2009. 5 PrĂ©sentation sur le site [ du livre AZF, un silence d’État, Le Seuil, 2008, de Marc Mennessier, journaliste scientifique au Figaro, c. le 14 juin 2012. 6 Blog [ c. le 4 septembre 2009. 7 D’origine militaire, cette expression sert en fait trĂšs frĂ©quemment Ă  accuser les politiques ou les mĂ©diateurs, soupçonnĂ©s de priver les citoyens de l’information nĂ©cessaire. 8 Un blogueur catalan dĂ©nonçant cette agression par des voyous d’origine maghrĂ©bine » et le silence du ministre de l’IntĂ©rieur Manuel Valls, 20 juin 2013 [ c. le 23 aoĂ»t 2013. 9 4 mai 2009. 10 La candidate verte Eva Joly Ă  la prĂ©sidentielle, Ă  propos de la violation des droits de l’homme au Tibet 17 avril 2012. 11 Voir 27 aoĂ»t 2009. 12 Il est Ă©voquĂ© dans certaines paroles – certes ironiques – de la chanson populaire française On nous cache tout, on nous dit rien, Jacques Dutronc, en 1966 ou dans le livre Silence on dĂ©tourne ! Quand la politique fait son cinĂ©ma, de Louis Simon, prĂ©facĂ© par l’humoriste Laurent Gerra 2008, Paris, Fetjaine. 13 Ex. Front des forces socialistes “Le pouvoir ne peut pas acheter le silence des AlgĂ©riens” » site d’opposition [ 9 janvier 2011. 14 Ex. [Jean-François CopĂ©, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’UMP] a dĂ©noncĂ© hier la “loi du silence” des responsables successifs du PS sur l’affaire GuĂ©rini » 26 aoĂ»t 2011 ; J’ai rompu une certaine loi du silence » SĂ©golĂšne Royal, Ă  propos du consensus mou » de toute la classe politique, y compris socialiste, autour de la taxe carbone 1er septembre 2009. 15 Ou, selon les auteurs, maximes conversationnelles, rĂšgles rhĂ©torico-pragmatiques
 On pense par exemple au principe gĂ©nĂ©ral de coopĂ©ration dans un dialogue ; Ă  la loi de pertinence qui consiste Ă  faire silence sur les dĂ©tails accessoires, Ă  la loi d’informativitĂ© en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, on est censĂ© ne pas Ă©noncer ce qui est dĂ©jĂ  su et non contestĂ© par l’interlocuteur. Pour une synthĂšse sur la question, voir Kerbrat-Orecchioni, 1986, p. 194 et suiv. 16 Parmi les sites trĂšs frĂ©quentĂ©s, il n’y a que l’embarras du choix par exemple [ ou en anglais [ c. le 23 aoĂ»t 2013. Le Tao Te Ching de Lao Tseu y figure souvent en bonne place, avec des Ă©noncĂ©s tels que Celui qui parle ne sait pas, celui qui sait ne parle pas » ou La plus grande rĂ©vĂ©lation est le silence »  17 Voir [ c. le 14 juin 2010. 18 Il est symptomatique qu’une revue Ă©cologiste et alternative lyonnaise, qui compte actuellement prĂšs de 5 000 abonnĂ©s et entend donner la parole Ă  celles et ceux qui expĂ©rimentent des modes de vie Ă©cologiques, non-violents », se soit en 1982 baptisĂ©e S !lence » en mettant les points – d’exclamation – sur les i
. 19 Voir par exemple Le silence d’Ingrid Betancourt est sa “meilleure rĂ©ponse” » 19 avril 2009. Voir Ă©galement le dossier de Mots. Les langages du politique no 92 mars 2010, Rumeurs en politique. 20 Voir, sur un site du MoDem, la dĂ©ploration du silence assourdissant des commentateurs » face Ă  la campagne de François Bayrou [ 9 mars 2012. 21 Nous empruntons cette distinction Ă  Michel Le Guern, 2008. 22 À propos des limites du langage pour dire la vĂ©ritĂ© du monde, voir le premier Wittgenstein, 1993 [1921] Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence » schweigen faire silence, se taire », aphorisme 7, p. 112. 23 Ces aspects ont Ă©tĂ© abordĂ©s dans le numĂ©ro 56 de la revue Mots La Shoah, silence
 et voix », par Anny Dayan-Rosenman en particulier 1998, p. 5-14. 24 Les Ă©tudes sur le sujet distinguent en gĂ©nĂ©ral les pauses silencieuses, qui prennent la forme d’une interruption plus ou moins longue du flux verbal, et les pauses non silencieuses ou remplies » meublĂ©es en particulier par des signaux phatiques, des allongements vocaliques, des rĂ©pĂ©titions ou des faux dĂ©parts voir Duez, 1991, p. 16. Sur le plan organique, les pauses permettent aussi la reprise du souffle. Il est notable que, de façon gĂ©nĂ©rale, ce n’est pas la respiration qui contraint la syntaxe, mais plutĂŽt l’inverse. 25 Voir Ă  ce sujet les remarques de Pierre LĂ©on 1993, p. 167-169 sur la prosodie oratoire dans les discours du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, dont le style a semble-t-il Ă©tĂ© imitĂ© par Georges Pompidou et, dans une certaine mesure, par François Mitterrand. 26 Voir les images dans le documentaire Coupez le son. Le charisme politique, Thierry Berrod, Canal+, PlanĂšte, Mona Lisa production, INA, 2007, en ligne [ c. le 2 mars 2012. 27 Ibid. En revanche, la cĂ©lĂšbre rĂ©plique frĂ©quemment prĂȘtĂ©e Ă  Georges Marchais Taisez-vous Elkabbach ! » n’est pas attestĂ©e c’est une invention de l’un de ses imitateurs, l’humoriste Pierre Douglas. 28 Il s’agit, on se le rappelle, du cas de cette enseignante qui, aprĂšs une aventure avec l’un de ses Ă©lĂšves, suivie d’une condamnation pour dĂ©tournement de mineur, s’était suicidĂ©e. AprĂšs de nombreuses mimiques et de longues secondes de rĂ©flexion apparente, le chef de l’État, spĂ©cialiste de la poĂ©sie française, finit par rĂ©pondre avec Éluard Comprenne qui voudra » et, prenant Ă  son compte l’énoncĂ© du poĂšte, enchaĂźne plusieurs vers faisant allusion Ă  la vindicte collective, au remords, au droit d’aimer 22 septembre 1969. Voir le site [ c. le 29 septembre 2010. 29 La prĂ©tĂ©rition est le sacrifice imaginaire d’un argument. On Ă©bauche ce dernier tout en annonçant que l’on y renonce [
] Le sacrifice [
] laisse croire que les autres arguments sont suffisamment forts pour que l’on puisse se passer de celui-ci. » Perelman, Olbrechts-Tyteca, 1992, p. 645 30 Ibid. 31 CitĂ© par Le Guern, 2008, p. 41. 32 Voir le documentaire Coupez le son. Le charisme politique, citĂ© supra. 33 L’écriture mĂ©diatique. Entretien avec Jacques Pilhan », Le DĂ©bat, no 87, p. 4-5. 34 Il dĂ©clare avec solennitĂ© Je voudrais, parce que les silences sont souvent plus pesants que les discours, moi aussi me lever Ă  mon tour pour tenir une minute de silence ou quelques instants de silence au moins. » Voir [ 35 DiffĂ©rentes affiches du Rassemblement national ou du FN dans les annĂ©es quatre-vingt ont reprĂ©sentĂ© Le Pen portant un bĂąillon blanc ou rouge, avec les lĂ©gendes Le Pen dit la vĂ©ritĂ©, on le bĂąillonne ! / Ils veulent le bĂąillonner » ou Ils veulent bĂąillonner la France ». Ce procĂ©dĂ© mĂ©taphorique de victimisation n’est pas propre au Front national il a Ă©tĂ© employĂ© dans d’autres contextes par diffĂ©rents acteurs. Par exemple, la Ligue lombarde dans les annĂ©es quatre-vingt, avec une affiche lĂ©gendĂ©e Lombard Tas ! Lombard tais-toi » ; Amnesty international, pour dĂ©noncer les violences faites aux femmes pendant les conflits armĂ©s ; Manuel Valls dans le quotidien El Pais en 2009, pour s’opposer Ă  un courrier de la premiĂšre secrĂ©taire du PS, Martine Aubry, qui lui intimait de cesser ses critiques publiques. Certaines de ces affiches sont reproduites sur le site [ c. le 31 janvier 2012. 36 Si le Code Ă©lectoral art. R 48 prohibe les discussions et dĂ©libĂ©rations des Ă©lecteurs Ă  l’intĂ©rieur des bureaux de vote, la norme du silence, sur le choix Ă©lectoral en particulier, est de nos jours trĂšs largement intĂ©riorisĂ©e par les Ă©lecteurs voir Bacot, 1993, p. 107 et 110. 37 Sans compter celle de l’exit forcĂ© du membre du gouvernement volubile et surtout trop critique le
 dĂ©barquement » de la ministre de l’Écologie Delphine Batho le 2 juillet 2013. 38 Voir Albert O. Hirschman, Exit, Voice, and Loyalty Responses to Decline in Firms, Organizations, and States [Face au dĂ©clin des entreprises et des institutions], Cambridge, MA, Harvard University Press, 1970. 39 Voir la vidĂ©o Dailymotion » sur le site [ c. le 23 aoĂ»t 2013. 40 Ex. Facs PĂ©cresse dĂ©nonce le silence du PS sur les blocages » avril 2009 ; Je dĂ©nonce le silence du PS aprĂšs la confirmation par l’Agence Moody’s du triple A de la France » tweet de Jean-François CopĂ©, 16 janvier 2012 ; dans le camp opposĂ©, le dĂ©putĂ© PS des Landes Henri Emmanuelli a dĂ©noncĂ© le silence de la droite “gaulliste” face au candidat de l’UMP Ă  la prĂ©sidentielle, Nicolas Sarkozy, estimant qu’il se rapprochait des “valeurs du pĂ©tainisme” » avril 2012. 41 BenoĂźt Hamon, porte-parole du PS, citĂ© par l’AFP, 16 avril 2012. 42 Voir 15 avril 2012. 43 Voir par exemple le site catholique [ ou celui de l’UMP de la Vienne On peut dire bravo Ă  tous ces FRANÇAIS, encore ceux-lĂ  qui composent la “MajoritĂ© silencieuse” ! » sic [ c. le 14 mai de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Denis Barbet et Jean-Paul HonorĂ©, Ce que se taire veut dire. Expressions et usages politiques du silence », Mots. Les langages du politique [En ligne], 103 2013, mis en ligne le 16 dĂ©cembre 2015, consultĂ© le 19 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteurs Denis Barbet UniversitĂ© de Lyon, Institut d’études politiques, Triangle CNRS, UMR 5206 Articles du mĂȘme auteur Paru dans Mots. Les langages du politique, 110 2016 Paru dans Mots. Les langages du politique, 98 2012 Paru dans Mots. Les langages du politique, 98 2012 Paru dans Mots. Les langages du politique, 98 2012 Paru dans Mots. Les langages du politique, 89 2009 Paru dans Mots. Les langages du politique, 89 2009 Tous les textes... Jean-Paul HonorĂ© UniversitĂ© Paris-Est CrĂ©teil Val de Marne, CEDITEC EA 3119 Articles du mĂȘme auteur Paru dans Mots. Les langages du politique, 103 2013 Paru dans Mots. Les langages du politique, 95 2011 Paru dans Mots. Les langages du politique, 93 2010 Paru dans Mots. Les langages du politique, 94 2010 Paru dans Mots. Les langages du politique, 88 2008 Chrononymes. La politisation du temps Paru dans Mots. Les langages du politique, 87 2008 Tous les textes... Haut de page Droits d’auteur © ENS ÉditionsHaut de page

Peuton changer la souffrance. En espoir de dĂ©livrance. Rien qu'en marchant en silence. Au pays des rĂȘves immenses. Dis-moi crois-tu qu'il y ait la moindre chance. Pour que quelque chose change. Une chanson peut faire la diffĂ©rence. Si l'on veut qu'un jour le monde sache. Qu'il y a des enfants qui se cachent.

Comme d'autres, suivez cette chanson Avec un compte scrobblez, trouvez et redĂ©couvrez de la musique À votre connaissance, existe-t-il une vidĂ©o pour ce titre sur YouTube ? Ajouter une vidĂ©o À votre connaissance, existe-t-il une vidĂ©o pour ce titre sur YouTube ? Ajouter une vidĂ©o À propos de cet artiste RenĂ©e Claude 1 095 auditeurs Tags associĂ©s RenĂ©e Claude interprĂšte et comĂ©dienne, nĂ©e RenĂ©e BĂ©langer MontrĂ©al, 1939 carriĂšre Elle suit pendant huit ans des cours de piano Ă  l'Ă©cole de musique Vincent-d'Indy, Ă©tudie le chant avec Alphonse Ledoux et l'art dramatique avec Paul HĂ©bert. Elle remporte, en 1955, le premier prix de l'Ă©mission-concours Les dĂ©couvertes de Billy Munroe Ă  la radio de CKVL. Chantant Gilbert BĂ©caud, Jacques Brel, Georges Brassens et LĂ©o FerrĂ©, RenĂ©e Claude fait ses dĂ©buts en 1960 Ă  l'Ă©mission Chez ClĂ©mence SRC puis sur la scĂšne de La boĂźte Ă  chansons, Ă  QuĂ©bec. La chanson F
 en lire plus RenĂ©e Claude interprĂšte et comĂ©dienne, nĂ©e RenĂ©e BĂ©langer MontrĂ©al, 1939 carriĂšre Elle suit pendant huit ans des cours de piano Ă  l'Ă©cole de musique Vincent-d'Indy, Ă©tudie le
 en lire plus RenĂ©e Claude interprĂšte et comĂ©dienne, nĂ©e RenĂ©e BĂ©langer MontrĂ©al, 1939 carriĂšre Elle suit pendant huit ans des cours de piano Ă  l'Ă©cole de musique Vincent-d'Indy, Ă©tudie le chant avec Alphonse Ledoux et l'art dram
 en lire plus Consulter le profil complet de l'artiste Artistes similaires Voir tous les artistes similaires
LindiffĂ©rence, l’indiffĂ©rence, l’indiffĂ©rence De ce qui est, de ce qui fut Il reste Ă  nos amours perdues Dans leur silence L’indiffĂ©rence Ce qui devait ĂȘtre un chef-d’oeuvre Notre amour Je alpha J artiste Justine titre Dans l'indiffĂ©rence et la joie Les paroles de la chanson Dans l'indiffĂ©rence et la joie »Justine Il y a de bonne guerre Il y a de mauvaise paix L’homme ET l’animal Allez Je suis le nord et le sud, Ă  la fois jouissance et entrave, Dark vador dans la Schtroumphette, le caviar et la rillette. Un vƓux de silence bruyant Ă  la recherche du chĂŽmage, sans prĂ©fĂ©rence, je suis, dans l’indiffĂ©renciĂ©, je suis A la fois maĂźtre et esclave, au fond dans la forme je suis un anus artificiel qui s’envole Ă  tir d’aile. Nana nananana na A a aa aaaaa Je suis le noir et le blanc, l’homme et la femme Ă©videmment, Louise Michel dans Mussolini, l’agressivitĂ© du feng-schui. Un nazi hyper sympa, un gros connard de communiste. Sans prĂ©fĂ©rence je suis, dans l’indiffĂ©renciĂ© je suis A la fois maĂźtre et esclave, au fond dans la forme je suis une crise providentielle qui s’envole Ă  tir d’aile. Nana nananana na A a aa aaaa
Parolesde L'indifférence. Les mauvais coups, les lùchetés, quel importance. Laisse moi te dire, laisse moi te dire et te redire ce que tu sais. Ce qui détruit le monde c'est, l'indifférence. Et la
alpha D artiste Dalida titre Julien Julien arrĂȘteCe soir j’ai envie de parlerEt non de faire la fĂȘteJ’ai tant de choses dans la tĂȘteQue tu ne comprends pasJulien Ă©couteAvant toi j’ai brĂ»lĂ© ma vieAu grand feu de l’indiffĂ©renceTant d’hommes ont traversĂ© mes nuitsNe me laissant qu’un grand silenceEn attendant la dĂ©livrancePour Ă©viter les habitudesJe m’habillais de solitudeJusqu’à toiJulien tendresse, Julien carresseJulien rĂȘveur, Julien moqueurQui ne tient jamais ses promessesJulien ma joie et mon enferJulien ma paix, Julien ma guerreJulien mon paradis perduJulien Ă  moiJulien sauvage, Julien voyageJulien s’en va, Julien revientTenant ma vie entre ses mainsJulien ma soif, Julien ma faimMa maison mon pain et mon vinJulien ma seule raison de vivreJulien Ă  moiJulien Ă©couteJ’ai voulu faire de notre amourUn monde qui te ressembleJ’avais souvent perdu sans toiJe voulais tant qu’on gagne ensembleMais quand le manĂšge cesse de tournerIl faut savoir descendreSans larme et sans attendreEt s’en allerJulien tendresse, Julien carresseJulien rĂȘveur, Julien moqueurQui ne tient jamais ses promessesJulien ma joie et mon enferJulien ma paix, Julien ma guerreJulien mon paradis perduJulien Ă  moiJulien qui casse, Julien qui lasseJulien qui part et qui s’en fouJulien qui revient Ă  genouxJulien ma honte, Julien ma gloireJulien ma dĂ©faite, ma victoireJulien trop tardJulien ce soir tout est finiJulien tristesse, Julien dĂ©tresseJulien trop de fois revenuEt trop de fois tu m’as déçuJulien ma soif, Julien ma faimMa maison mon pain et mon vinJulien trop tard, Julien ce soirTout est finiJulien c’est la derniĂšre foisNon je ne suis pas tout pour toiJulien ne pleure pas comme çaJulien reviens Achetezle design « C’est juste l’indiffĂ©rence » par pineapplkween sur le produit suivant : Impression photo Vendez vos Ɠuvres Connectez-vous Inscrivez-vous Artistes populaires La fameuse loi du silence est une ressource trĂšs utilisĂ©e par les personnes qui jouissent en apparence d’une grande maĂźtrise d’elles-mĂȘmes et qui se vantent d’ĂȘtre rationnelles avant d’ĂȘtre intuitives. En mĂȘme temps, cela correspond non seulement Ă  une expression de violence passive, mais Ă©galement Ă  un mĂ©canisme dĂ©guisĂ© d’abus psychologique. Car cela signifie que l’on abĂźme profondĂ©ment la personne Ă  laquelle on impose l’appelle la loi du silence. C’est l’ensemble des comportements qui ont pour objectif d’ignorer l’autre. Elle est utilisĂ©e dans toutes les relations couple, amis, parents et enfants, proches etc. Elle implique l’existence d’un conflit prĂ©alable. Mais dans certains cas, la victime de ce type de comportements n’a pas connaissance de ce fameux conflit, prĂ©cisĂ©ment parce que l’autre ne s’est pas ouvertement exprimĂ©.“Le pire pĂ©chĂ© envers nos semblables, ce n’est pas de les haĂŻr, mais de les traiter avec indiffĂ©rence; c’est lĂ  l’essence de l’inhumanitĂ©.“–George Bernard Shaw-Dans la loi du silence, il y a des actions telles que ne pas parler Ă  quelqu’un, ne pas tenir compte de ce que l’autre dit ou feindre de ne pas Ă©couter. Mais Ă©galement prendre ses distances, Ă©viter la compagnie de cette personne comme si elle Ă©tait contagieuse, ignorer ses demandes ou ses besoins exprimĂ©s et adopter un comportement qui a pour objectif d’annuler ou de rendre quelqu’un type de comportements sont plutĂŽt nocifs. Ils dĂ©notent non seulement de l’immaturitĂ©, de la mesquinerie et du manque d’intelligence Ă©motionnelle, mais ils peuvent aussi entraĂźner de graves consĂ©quences sur l’autre personne. Ce sont des tentatives de contrĂŽle et d’humiliation de l’autre. Ils ne sont pas du tout positifs dans une relation. La loi du silence peut entraĂźner du stress Ă©motionnel et des traumatismesLa personne qui est victime de la loi du silence peut ressentir des sentiments nĂ©gatifs trĂšs intenses. Ignorer quelqu’un, c’est le mĂ©priser et mĂȘme l’annuler. De plus, cela devient encore plus malsain quand tout a lieu dans un cadre de silence dur et cru, que la victime ne sait finalement pas est ignorĂ© plonge petit Ă  petit dans un Ă©tat de tristesse qui, parfois, se transforme en dĂ©pression. Il ressent aussi de la colĂšre, de la peur et de la culpabilitĂ©. Ignorer quelqu’un est une maniĂšre de le montrer du doigt, de l’accuser, mais de maniĂšre implicite. Ce mĂ©canisme devient alors en une maniĂšre maladive d’affronter un victime de ce type de comportements se remplit Ă©galement d’angoisse. Elle ne sait jamais vraiment ce qu’elle a fait de mal ou pourquoi on la traite de cette maniĂšre exactement. Elle vit la situation comme si elle avait perdu le contrĂŽle et de cela gĂ©nĂšre forcĂ©ment un stress. D’oĂč le fait qu’il s’agit d’une forme d’abus dans laquelle il n’y a ni cris, ni coups, mais Ă©normĂ©ment de loi du silence entraĂźne aussi des effets physiquesIl y a des Ă©tudes qui montrent que le sentiment d’exclusion ou d’ignorance donne lieu Ă  des changements dans le cerveau. Il existe une zone appelĂ©e “cortex cingulaire antĂ©rieur” qui a pour fonction de dĂ©tecter les diffĂ©rents niveaux de douleur dans l’ĂȘtre humain. Eh bien, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que cette zone s’active quand quelqu’un est victime de la loi du rĂ©sultat est souvent l’apparition de symptĂŽmes physiques. Il est habituel que se prĂ©sentent des maux de tĂȘtes et des problĂšmes digestifs. Est Ă©galement frĂ©quente l’apparition d’insomnies et de fatigue. Si la situation est trĂšs sĂ©vĂšre et continue, des problĂšmes plus graves surgissent, tels que l’hypertension artĂ©rielle, le diabĂšte et mĂȘme des maladies comme le systĂšme immunitaire s’en voit Ă©galement affectĂ©, principalement Ă  cause des fortes doses de stress provoquĂ©es par cette situation. Les consĂ©quences sont plus graves quand celui/celle qui applique la loi du silence est une figure de pouvoir, un-e maĂźtre-sse, un parent ou un-e Ă  rĂ©soudre ce type de situationParfois, la loi du silence a lieu entre deux personnes qui s’aiment beaucoup, comme les membres d’un couple, entre de grand-e-s ami-e-s, des frĂšres et sƓurs etc. Certain-e-s pensent qu’imposer ce rĂ©gime Ă  l’autre va changer un comportement ou va obliger l’autre Ă  agir comme on le veut. Iels considĂšrent quasiment cela comme un outil Ă©ducatif. Cependant, iels se trompent. Ignorer l’autre pour le punir ne fait que dĂ©truire les de nombreuses tactiques, qui ne sont rien de plus que des tactiques dĂ©fensives et des fruits de l’insĂ©curitĂ©, cela rĂ©vĂšle une mauvaise gestion de la communication. Le silence est sain quand il y a beaucoup d’excitation et qu’il est nĂ©cessaire de faire une pause au lieu d’aggraver ce qui arrive. Mais quand il est utilisĂ© comme un moyen de contrĂŽle ou de punition, il devient alors un ne doit permettre aux autres, de maniĂšre passive, de l’ignorer, du moins sans explication. Personne ne doit non plus essayer de rĂ©soudre un conflit en utilisant la loi du silence. Quand il y a un problĂšme entre deux ĂȘtres humains, la seule maniĂšre qui vaille est de chercher une maniĂšre de dialoguer pour trouver des solutions. Le silence et la distance n’entraĂźnent que plus de problĂšmes et ne rĂ©solvent jamais aussi Le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’indiffĂ©rence

GoldmanfĂȘte ses 70 ans. Sur cette photo, il en avait seulement 35 ans, c’est l’époque de l’album culte Entre gris clair et gris foncĂ©. PHOTO AFP. Par N.G. PubliĂ©: 11 Octobre 2021 Ă 

JournĂ©es spĂ©ciales sur les radios, Ă©missions tĂ©lĂ© commĂ©moratives, hommages Ă  tout-va sur les rĂ©seaux sociaux
 JJG » a 70 ans ce 11 octobre. À cette occasion, nous avons choisi de vous prĂ©senter quelques pĂ©pites. Goldman fĂȘte ses 70 ans. Sur cette photo, il en avait seulement 35 ans, c’est l’époque de l’album culte Entre gris clair et gris foncĂ©. PHOTO AFP PubliĂ© 11 Octobre 2021 Ă  08h51 Temps de lecture 4 min Brouillard Sur le premier album solo, sorti sans titre et dĂ©sormais nommĂ© DĂ©modĂ© dans sa discographie, la postĂ©ritĂ© retiendra Il suffira d’un signe. Et, un peu Ă  retardement, L’indiffĂ©rence. Mais un autre titre mĂ©rite l’attention Brouillard. Avec un premier couplet dĂ©pouillĂ©, sur lequel Goldman chante avec une voix faible, il fait une montĂ©e impressionnante sur le refrain, ce qui en fait une chanson difficile Ă  chanter, dont on se demande pourquoi on ne l’entend pas dans les castings de tĂ©lĂ©crochet. D’autant qu’elle est sujette Ă  une belle interprĂ©tation puisqu’il s’agit d’un homme qui veut Ă©chapper Ă  sa condition et Ă  ses habitudes. Il y a des rĂȘves qu’on ose » susurre-t-il. Oser partir, est un thĂšme qu’on retrouve plus tard dans d’autres chansons, notamment LĂ -bas. Veiller tard Dans la tracklist du deuxiĂšme album, Minoritaire, plusieurs chansons deviennent des tubes Quand la musique est bonne, Au bout de mes rĂȘves, Comme toi. Pour les fans, un autre titre de ce disque devient un incontournable, en partie grĂące Ă  des versions mĂ©morables qu’on retrouve en ouverture du premier album live En public 1986 et Du New Morning au ZĂ©nith 1995 Veiller tard. Ces paroles enfermĂ©es que l’on n’a pas pu dire / Ces regards insistants que l’on n’a pas compris / Ces appels Ă©vidents, ces lueurs tardives / Ces morsures aux regrets qui se livrent Ă  la nuit », Goldman y Ă©numĂšre, dans une ambiance nocturne, les raisons qui peuvent nous empĂȘcher de dormir. Titre introspectif et universel qui est en lui-mĂȘme une bonne raison de veiller tard ! Ton autre chemin C’est un titre Ă©nigmatique et Ă  part, sur l’album Positif Envole-moi, Long is the road
 Une chanson longue, qui a la particularitĂ© d’avoir un passage parlĂ©, ce qui n’est pas une habitude de Goldman. Il y dĂ©crit une relation d’enfants, meilleurs amis ou frĂšres, qui Ă©volue. On a commencĂ© Ă  se perdre de vue Ă  l’adolescence / Je te trouvais un peu trop austĂšre / Un peu trop sĂ©rieux, un peu trop secret. » L’autre se perd et disparaĂźt sur cet autre chemin ». La drogue ? Une maladie mentale ? Beaucoup d’interprĂ©tations peuvent coller. Certains y voient une allusion Ă  son frĂšre Pierre, militant d’extrĂȘme-gauche incarcĂ©rĂ© pour braquages et qui a Ă©tĂ© assassinĂ© en 1979. Confidentiel En 1985, JJG sort Non homologuĂ©, un album qui contient tellement de tubes qu’il est difficile d’y trouver un titre mĂ©connu » Ă  redĂ©couvrir ! En effet, sur ce disque se trouvent les chansons La Vie par procuration, Je marche seul, Pas toi, Je te donne et Famille. Mais la pĂ©pite de ce disque, c’est Confidentiel. Un des morceaux les plus courts de l’artiste. Chanson de rupture, chanson pour dire au revoir
 quel fan de Goldman n’a jamais griffonnĂ© les paroles de cette chanson Ă  un amour déçu ? Je voulais simplement te dire / Que ton visage et ton sourire / Resteront prĂšs de moi, sur mon chemin ». InvitĂ© chez Michel Drucker pour chanter Je te donne quelques jours aprĂšs la mort brutale de Daniel Balavoine, il interprĂšte ce titre Ă  la place, en hommage Des bouts de moi Il n’y a absolument rien Ă  jeter dans ce double album qui marque l’apogĂ©e de Goldman. Aux grandes chansons comme Il changeait la vie, LĂ -bas, C’est ta chance, Puisque tu pars, Elle a fait un bĂ©bĂ© toute seule, Il y a
 s’ajoutent des morceaux de bravoure comme l’intro À quoi tu sers et le fameux Peur de rien blues Avec ma guitare Ă  la main, j’ai peur de rien ». Tellement d’autres titres mĂ©ritent l’attention, comme Des bouts de moi. C’est la chanson pour le public, celle qui dĂ©crit les tournĂ©es, la route, les chambres d’hĂŽtels
 J’ai laissĂ© des bouts de moi au creux de chaque endroit / Un peu de chair Ă  chaque empreinte de mes pas / Des visages et des voix qui ne me quittent pas. » Serre-moi Un texte court, une orchestration qui laisse monter les chƓurs de l’ArmĂ©e rouge Serre-moi ouvre cet album un peu spĂ©cial, Rouge. Un disque sorti en 1993 marquĂ© par la prĂ©sence des choeurs russes. Serre-moi fort / Serre-moi encore / Petite / Ferme tes bras, ferme la porte / Aux diables qui m’emportent ». Les murailles Sur l’album En passant, il y a le trĂšs beau Sache que je, et aussi Bonne idĂ©e et On ira. Mais attardons-nous sur Les murailles, lĂ  encore un texte court mais efficace sur les ouvrages de l’homme qu’on croit Ă©ternels et qui s’écroulent
 comme l’amour. Pour les Nordistes, on note un couplet consacrĂ© Ă  la mine Corons, terrils au nord, litanie des paysages / Aux vivants comme aux morts, la mine histoire et langage / Ce charbon peine et chance, chaque mineur l’a vĂ©cu / Mais un jour ce silence, oh pas un ne l’aurait cru. » Lire aussi Coupe du Monde 2022 la FIFA dĂ©voile le clip de la chanson Arhbo», chantĂ©e par Gims Mireille Mathieu a enregistrĂ© un duo avec Arno, mort en avril, pour son album posthume Opex Khaled sort un nouvel album, son premier depuis 2012 Poursuivez votre lecture sur ces sujets Musique Jean-Jacques Goldman A lire aussi Coupe du Monde 2022 la FIFA dĂ©voile le clip de la chanson Arhbo», chantĂ©e par Gims Mireille Mathieu a enregistrĂ© un duo avec Arno, mort en avril, pour son album posthume Opex Khaled sort un nouvel album, son premier depuis 2012 Sauve qui aime» Jenifer dĂ©voile son nouveau single aux sonoritĂ©s rĂ©tro Eminem, Dr. Dre et Snoop Dogg en studio, un projet commun serait-il en prĂ©paration? Quatre raisons de ne pas louper le festival de blues Ă  la Chartreuse de Neuville ce week-end Voir plus d'articles À la Une Ligue 1 le RC Lens en dĂ©monstration de force Ă  Monaco Karting et Koh-Lanta» Ă  la prison de Fresnes Éric Dupond-Moretti rĂ©clame une enquĂȘte Audinghen gros dĂ©ploiement de secours pour un parapentiste blessĂ© Kamping Kitsch Club Ă  Courtrai 25 000 personnes rĂ©unies dans un grand dĂ©lire kitsch Emmanuel Macron attendu jeudi en AlgĂ©rie pour notamment poursuivre le travail d’apaisement des mĂ©moires»

Maisleurs chants se perdent en silence Au désert de l'indifférence C'est la voix d'un peuple épuisé De ces femmes paralysées Qui revivent en un seul regard Tout ce que leur coeur a pu

Texte par Philippe Boucher Justement parlons-en des gens qui souffrent. En frĂ©quentant assidĂ»ment la BibliothĂšque Nationale, j’ai dĂ» passer par le Square Émilie-Gamelin, ce laboratoire de souffrance Ă  ciel ouvert que l’on Ă©vite du regard. Je reviens Ă  MontrĂ©al. J’ai quittĂ© le doux confort des Laurentides, le son du silence et le bruit du vent pour la tornade montrĂ©alaise. Ouf! Quand je pense au beat » de la chanson d’Ariane Moffat sur le mĂȘme thĂšme, je ne sais oĂč elle a pu trouver dans notre mĂ©tropole le calme qui anime cette magnifique mĂ©lodie! Je reviens Ă  MontrĂ©al. Les sourires charmants du Plateau, les jeunes familles dans Rosemont, le parfum du MarchĂ© Jean-Talon mais aussi les milliers de gens anonymes du mĂ©tro qui contemplent leur tĂ©lĂ©phone esquissant quelques Ă©motions de façon sporadique. Des gens qui rient, des gens qui pleurent, des gens qui souffrent. Justement parlons-en des gens qui souffrent. En frĂ©quentant assidĂ»ment la BibliothĂšque Nationale, j’ai dĂ» passer par le Square Émilie-Gamelin, ce laboratoire de souffrance Ă  ciel ouvert que l’on Ă©vite du regard. Cette micro-sociĂ©tĂ© avec ses propres rĂšgles. Les odeurs de drogue encore illicite qui se mĂ©langent avec l’alcool et la chaleur, le tout accompagnĂ© d’une bonne dose d’ignorance de la part des passants qui prĂ©fĂšrent croire que cette souffrance n’existe pas. Justement parlons-en des gens qui souffrent. En frĂ©quentant assidĂ»ment la BibliothĂšque Nationale, j’ai dĂ» passer par le Square Émilie-Gamelin, ce laboratoire de souffrance Ă  ciel ouvert que l’on Ă©vite du regard. Ces gens qui peuplent ce petit bout du monde sont les enfants de quelqu’un, les parents de quelqu’un. Ils sont anonymes Ă  nos yeux mais ils reprĂ©sentent une source d’inquiĂ©tude pour beaucoup de citoyens qui, de façon tout aussi anonyme, souffrent en silence. Je les comprends. Admettre que ça existe implique que l’on doit faire quelque chose. Admettre que l’on doit faire quelque chose commande qu’on sache quoi faire. Devant l’absence de possibilitĂ©s, la renonciation et l’ignorance demeure la meilleure solution. Or, mĂȘme si c’est difficile, il est temps de se poser la question comment peut-on contribuer Ă  amĂ©liorer le sort de notre prochain? Ces gens qui peuplent ce petit bout du monde sont les enfants de quelqu’un, les parents de quelqu’un. Ils sont anonymes Ă  nos yeux mais ils reprĂ©sentent une source d’inquiĂ©tude pour beaucoup de citoyens qui, de façon tout aussi anonyme, souffrent en silence. Je le sais car au cours de mes diffĂ©rentes marches autour du square, j’ai rencontrĂ© des partenaires que j’ai cĂŽtoyĂ©s en thĂ©rapie. J’avoue, ça fesse. J’en ai rencontrĂ© trois qui Ă©taient des exemples en thĂ©rapie. Des gens qui voulaient s’en sortir, des parents aimants et des enfants remplis d’espoirs. Ils sont lĂ , retournant dans ce carrĂ©, qui est bizarrement une sorte de sĂ©curitĂ© suite Ă  l’échec ou l’abandon de leurs rĂȘves de sobriĂ©tĂ©. Maudit que ça m’écoeure de voir cette souffrance dans le regard de gars que j’aime beaucoup et surtout mon impuissance face Ă  leur choix. Je pense aussi aux personnes qui passent chaque jour devant ce carrĂ© de souffrance dans la pure indiffĂ©rence. Je repense ensuite Ă  la citation de Martin Luther King Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des mĂ©chants ; c’est l’indiffĂ©rence des bons ». Il est temps que les bons se lĂšvent non pas pour se battre contre les mĂ©chants
 mais pour sauver les bons qui meurent dans l’indiffĂ©rence. Cette indiffĂ©rence qui est plus facile Ă  supporter que voir la rĂ©alitĂ©. Cette indiffĂ©rence de gens bien qui aiment se conforter en essayant d’éviter un regard humain sur la toxicomanie et ses impacts. Cette indiffĂ©rence qui rend plus facile d’accepter qu’un membre de notre famille ou un ami proche pourrait un jour vivre cet enfer car oui c’est l’enfer. Vivre dans la rue, esclave de la gĂ©nĂ©rositĂ© et/ou du crime pour survivre dans une jungle Ă  ciel ouvert. Il serait pourtant si facile de donner un coup de pouce pour ne pas dire un coup de pied au cul Ă  des gens qui ont tout pour rĂ©ussir Ă  qui on donne les outils en thĂ©rapie sans donner le coffre nĂ©cessaire. Il est anormal que l’aide aux toxicomanes qui veulent demeurer toxicomane soit plus Ă©levĂ©e que pour celui qui dĂ©sire s’en sortir. Il est anormal que l’on refuse de faire le dĂ©bat sur le fait que 4000 personnes ont trouvĂ© la mort durant la derniĂšre annĂ©e Ă  cause de la crise des opioĂŻdes. Il est anormal que l’on Ă©vite de se questionner comme sociĂ©tĂ© sur le fait que cette crise a tuĂ© davantage de gens l’an dernier que le terrorisme entre le 11 septembre et aujourd’hui! Pourquoi? Il est temps que les bons se lĂšvent non pas pour se battre contre les mĂ©chants
 mais pour sauver les bons qui meurent dans l’indiffĂ©rence. Author Philippe Boucher
Lindifférence c est : voir sans regarder, entendre sans écouter, toucher sans sentir Etienne Delcroix
9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 1229 Il y a peu, une "amie de chansons" m'a envoyĂ© ce texte de Jacques Brel que vous connaissez certainement mais qu'il est bon de relire et de se rĂ©pĂ©ter ensuite. Je vous souhaite des rĂȘves Ă  n'en plus finir, et l'envie furieuse d'en rĂ©aliser quelques-uns. Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer, et d'oublier ce qu'il faut oublier. Je vous souhaite des passions. Je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d'oiseaux au rĂ©veil et des rires d'enfants. Je vous souhaite de rĂ©sister Ă  l'enlisement, Ă  l'indiffĂ©rence, aux vertus nĂ©gatives de notre Ă©poque. Je vous souhaite surtout d'ĂȘtre vous. Jacques Brel, le premier Janvier 1968, sur Europe 1 Published by Pierrot - dans Chanson au quotidien projetvidĂ©o rĂ©alisĂ© par Theo Baribaud. Lien: haribaks.tumblr.com
L'info est tombĂ©e rĂ©cemment, dans l'indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale l'interprĂšte amĂ©ricain Billy Joe Royal vient de dĂ©cĂ©der Ă  l'Ăąge de 73 ans. Totalement oubliĂ©. Il a connu son quart de quart d'heure de gloire au milieu des annĂ©es 60 avec une chanson encore plus oubliĂ©e, Down in the Boondocks 1965. Ceux qui aiment la mĂ©diocritĂ© et l'insignifiance passĂ©e peuvent l'entendre sur youtube. Je ne posterai pas le lien, malgrĂ© mon respect ou Ă  cause de mon respect pour les morts. Fin de l' de l'histoire ... Bon, oncle iangillan a oubliĂ© un petit dĂ©tail, Ă  savoir que l'auteur de ladite chanson est un certain Joe South. Un certain Joe South ?
. ne cherchez pas, ce n'est pas ce nom que vous connaissez mais ne remettez pas, ni le chanteur d'Aerosmith, ni le guitariste de Lynyrd Skynyrd, non, c'est juste un nom de scĂšne de Joseph Souter, born in the USA en 1940, chanteur, guitariste, et songwriter, rĂ©cemment dĂ©cĂ©dĂ© lui aussi, nous dit wiki, qui ne se trompe jamais. Songwriter oubliĂ©, ajouterons-nous pour faire bonne mesure, mais ce n'est pas trĂšs objectif, et je crains qu'on ait droit Ă  un signalement dans wiki cet article ne cite pas suffisamment ses sources et est vachement subjectif », ou un truc de ce goĂ»t.Bien. Joe Souter South est un pote de Billy Joe Royal. Il lui file quelques chansons. Dont le quart de tube Down in the Boondrocks », et puis une petite chanson pas mal, interprĂ©tĂ©e par Billy Joe en 1967 est de reconnaĂźtre que non seulement Billy Joe, le royal, a un talent d'interprĂšte certain au-delĂ  du caractĂšre absolument ridicule de sa chemise et de sa cravate, que nous mettrons sur le compte de l'Ă©poque reculĂ©e - 1967 - , car de nos jours une telle faute de goĂ»t n'arriverait plus, c'est aussi certain que le talent d'interprĂšte de BJR et la fin du playback, mais aussi de reconnaĂźtre que la chansonnette en question s'Ă©coute tout Ă  fait – et c'est un euphĂ©misme. Quiconque aime la pop et je confesse humblement que c'est mon cas se doit de dĂ©celer l'Ă©norme potentiel mĂ©lodique de ce titre ! C'est Hush chut ! », silence, j'ai cru l'entendre prononcer mon nom » ...Or, ne voilĂ -t-il pas qu'en cette Ă©poque de reprises sans vergogne, oĂč un crooner belge peut se permettre de beugler noir c'est noir » sans dĂ©clencher l'hilaritĂ© gĂ©nĂ©rale, mais aussi oĂč un guitariste-star noir amĂ©ricain peut reprendre un titre de Bob Dylan et le transcender! quelques mois aprĂšs sa sortie – tous les vieux auront reconnu Jimi Hendrix et son interprĂ©tation superbe de All along the watchtower ceux qui ne connaissent pas, faut qu'ils se ruent sur cette reprise absolument classique et fabuleuse - en cette Ă©poque de reprises, disais-je, et de gap » transatlantique, un petit Ă©pigone anglais du nom de Kris Ife reprend Hush de Joe South/interprĂ©tĂ© par BJR vous suivez?, juste quelques mois aprĂšs bien aussi, non ?Bien. Et alors ? Eh bien, un groupe anglais naissant, talentueux, mais en quĂȘte de direction musicale, s'empare de la chose, car figurez-vous qu'un matin le guitariste, surtout connu pour son travail en tant que musicien de sessions un peu comme Jimmy Page Ă  la mĂȘme Ă©poque, un angliche rĂ©pondant au nom de Ritchie Blackmore, entend le titre, et se dit que ça pourrait faire une accroche pour le premier album de son supergroupe » , dĂ©signation anachronique car inconnue en ces temps reculĂ©s NB dĂ©solĂ© pour le son pourri, j'ai privilĂ©giĂ© le cĂŽtĂ© pittoresque-psychĂ©-british de la video sur la qualitĂ© du son le mec en serviette/slip, c'est le premier chanteur de Deep Purple, Rod Evans les Evans n'ont pas de chance, cf Dave Evans et Mark Evans, flanquĂ© du bassiste Nick Simper et bien sĂ»r de Blackmore, Paice et Lord trĂšs Ă  son avantage avec son Ă©puisette.Inutile de rechercher un travail profond sur le titre, l'Ă©poque est Ă  la reprise point barre », on se pille allĂšgrement les uns les autres, on se reprend/se pompe les uns les autres, et advienne que pourra – par contre l'interprĂ©tation est dĂ©jĂ  purpleĂ©enne, en termes stylistiques. Notons que Deep purple n'hĂ©site pas Ă  reprendre Ă  tout va, sur ses premiers albums 
 Un autre exemple realativement ratĂ© autre exemple plutĂŽt rĂ©ussi qu'il en soit, cette reprise de Hush deviendra le premier hit single » du groupe, notamment aux USA, faisant du Pourpre un quintette Ă  la mode, l'Ă©quivalent des One Direction en 1967 – au point de fasciner Hugh Hefner et Playboy » - impayable !!!! - les plus impatients ont tort, mais iront Ă  puis la premiĂšre vague hard rock va dĂ©bouler, avec ses Led Zeppelin II, ses Paranoid et ses In Rock, et cette chanson va tomber rapidement en dĂ©suĂ©tude, au point de faire partie des vieilles lunes qu'on a un peu envie de cacher, comme le cousin effĂ©minĂ© dont tout le monde a un peu honte, et parce qu'entre Highway Star et Smoke on the Water, il n'y a guĂšre de place pour une rengaine 60s et ses na – nananaa- nana-naa- nananaaa » 
. Par contre, Hush fait beaucoup moins figure d'OVNI dans la carriĂšre de Purple si on consent Ă  le mettre en relation avec la premiĂšre chanson jamais enregistrĂ©e par le Mk II, le line-up classique Blackmore-Gillan-Glover-Lord-Paice, une chanson Ă mha fabuleuse et totalemnt oubliĂ©e, Hallelujah 1969 - please, tenez au moins jusqu'au solo de Blackmore, Ă  tomber sur le cul en dĂ©pit de sa sobriĂ©tĂ© 20 ans de silence ....Curieusement, et Ă  la surprise quasi gĂ©nĂ©rale, Hush refait une apparition en tant que rĂ©enregistrement studio en 1988, Ă  l'occasion des 20 ans du groupe, sur Nobody's Perfect, le live de la tournĂ©e House of Blue Light la chanson retombe dans l'oubli, dont elle n'Ă©tait pas vraiment sortie depuis jour oĂč un guitariste amĂ©ricain, suffisamment jeune pour ĂȘtre rompu Ă  toutes les techniques modernes, mais suffisamment vieux pour avoir entendu Hush » dans son adolescence, rejoint Deep Purple en 1994 Steve Morse insiste auprĂšs du groupe, dĂšs son engagement, pour que la chanson soit rĂ©activĂ©e en live. Et elle constitue depuis – depuis plus de 20 ans, en fait – un rappel incontournable du set de Purple en live, sous une forme Ă©tirĂ©e avec plein de solos voire d'impros terminer, je laisse Ă  chacun le soin de dĂ©terminer laquelle de ces deux reprises rĂ©centes il trouve la meilleure GotthardSuise Shaker UK, n°2 dans les charts en 1997 on pourrait penser que le succĂšs de cette derniĂšre reprise a pu encorager DP Ă  dĂ©finitivement faire un "show-stopper" de cette chansonWhether I'm drunk or dead - I really ain't too sure ...
dXZi.
  • qdqbk0e8od.pages.dev/744
  • qdqbk0e8od.pages.dev/643
  • qdqbk0e8od.pages.dev/145
  • qdqbk0e8od.pages.dev/813
  • qdqbk0e8od.pages.dev/370
  • qdqbk0e8od.pages.dev/129
  • qdqbk0e8od.pages.dev/994
  • qdqbk0e8od.pages.dev/944
  • qdqbk0e8od.pages.dev/278
  • qdqbk0e8od.pages.dev/399
  • qdqbk0e8od.pages.dev/523
  • qdqbk0e8od.pages.dev/486
  • qdqbk0e8od.pages.dev/603
  • qdqbk0e8od.pages.dev/515
  • qdqbk0e8od.pages.dev/255
  • chanson l indiffĂ©rence c est ce silence